Investissements : faut-il se méfier des trackers ?

À quoi peut ressembler une bulle sur un ETF ? Faut-il désormais se tourner vers d’autres supports d’investissement ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Bulle spéculative (Crédits marie alexandre, licence Creative Commons CC-BY-ND)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Investissements : faut-il se méfier des trackers ?

Publié le 4 juillet 2017
- A +

Par Régis Yancovici.

Le succès des ETF (Exchange Traded Funds) ne se dément pas. Rarement un produit financier aura autant comblé un besoin sans réponse des investisseurs au cours des 30 dernières années. Jusqu’alors ils avaient le choix entre les titres vifs et les OPCVM de gestion active.

Les OPCVM

Les premiers peuvent être achetés à cours connu de manière peu coûteuse, mais il n’est pas simple d’assurer une réelle diversification, ne serait-ce que par la difficulté, voire l’impossibilité, d’accéder à certains marchés lointains ou réservés aux investisseurs institutionnels. Il faut également accepter une grande volatilité.

Enfin, le temps, souvent décrit comme le meilleur ami des investisseurs peut également être son pire ennemi. Orange, Nokia, Disneyland Paris, Solocal… Les portefeuilles sont remplis de ces titres achetés dans de mauvaises conditions (c’est-à-dire lorsque l’ambiance était euphorique et que les posséder était une évidence) et dont les investisseurs, fussent-ils pré-pubères, ne reverront pas leur cours d’achat de leur vivant. Pire, les sociétés peuvent purement et simplement disparaître.

Les OPCVM de gestion active sont séduisants… en théorie. Il s’agit de déléguer la gestion à un professionnel qui assurera la diversification et la recherche de performance. En pratique, l’accès à ce professionnel est coûteux et trop souvent il ne produit pas de résultats meilleurs qu’un vulgaire indice.

Les ETF (ou trackers)

Les ETF offrent le meilleur des deux mondes : faible coût, accès aisé à tous les marchés, diversification, performance de l’indice. Le succès des ETF est indiscutable et s’accélère. Les chiffres récents sont éloquents. 25 ans après le lancement du 1er ETF, ils représentent 4 000 milliards de dollars. Selon le Wall Street Journal, au cours des 3 premiers mois de 2017, près de 100 milliards USD ont été investis en ETF américains, soit quasiment autant qu’en 2015 et 2016 cumulés sur la même période.

Depuis 2009, aux États-Unis, les fonds de gestion active ont subi des rachats de presque  1 000 milliards USD tandis que les ETF collectaient quasiment 2 000 milliards USD.

De là à dire qu’il y a une bulle ETF, il a y un pas que certains professionnels n’hésitent pas franchir. À quoi peut ressembler une bulle sur un ETF ? Faut-il désormais se tourner vers d’autres supports d’investissement ?

Une bulle ETF ?

L’ETF n’est pas un actif à proprement parler. C’est un véhicule permettant d’accéder à des titres cotés regroupés au sein d’un indice. S’il y a une bulle, c’est sur ces titres. L’immense majorité des flux sur ETF se concentre sur les grands indices (S&P500, Nasdaq, EuroStoxx 50,…). Un mécanisme autoentretenu est en place. Une action monte parce qu’elle offre des perspectives attractives. Son poids dans les indices augmente. Elle est de plus en plus achetée par les gérants d’ETF qui voient les capitaux arriver en masse. Les grandes capitalisations deviennent encore plus chères et sans doute survalorisées.

Cela explique pourquoi les 5 premières pondérations du S&P500 pèsent 13% de la capitalisation (Apple, Google, Microsoft, Amazon.com, J&J). La hausse de ces 5 sociétés explique près de 60% de la hausse du marché américain cette année. Bien sûr ce phénomène peut encore perdurer. Mais pour les investisseurs soucieux de se prémunir d’un risque de retournement dont les premiers stigmates apparaissent, les solutions existent.

Les ETF Smart Beta permettent d’accéder à des indices dont la pondération des titres a été retravaillée de manière à donner l’accès à des stratégies spécifiques. Par exemple, la stratégie « value » permet d’accéder à une sélection de titres sous-évalués.

Les ETF équipondérés accordent le même poids à tous les titres. Ces deux stratégies permettent d’éviter l’écueil d’une surreprésentation des plus grandes capitalisations. Bien entendu, cette problématique ne concerne pas seulement les ETF. Tous les OPCVM de gestion pseudo-active qui en réalité ne s’écartent que très faiblement des indices seront également les victimes d’un dégonflement de ce phénomène.

Les constructeurs automobiles ne sont pas responsables des embouteillages. Ce sont les conducteurs, qui par nécessité ou par automatismes, prennent leur voiture au même moment. Nous leur suggérons les itinéraires bis ou de ne pas partir aux heures de pointe.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

CAC 40, Nasdaq ou Dow Jones pour ne citer que les plus connus, les indices sont l'outil le plus simple pour comprendre en une fraction de seconde le comportement des marchés boursiers. Ou du tout du moins, c'est la vision traditionnelle que nous avons à leur sujet...

Prenons par exemple le CAC 40 : comme tous les investisseurs le savent, cet indice représente les 40 valorisations les plus élevées de la bourse française. Tandis que celui-ci vient d'atteindre un plus haut historique à l'heure de l’écriture de ces lignes, la logique voudr... Poursuivre la lecture

Les ETF (Exchange Traded Fund) ou trackers, ces fonds indiciels cotés en bourse qui connaissent un succès retentissant, fêtent cette semaine un anniversaire. Il y a exactement 30 ans le premier ETF était coté aux États-Unis sous le code SPY. Il s’agit du SPDR (prononcez Spider) S&P500 de State Street (troisième gestionnaire d’ETF au monde). À vrai dire, le SPY était prêt dès 1990. Mais l’étude de la SEC (Securities and Exchange Commission) a pris trois ans pour s’assurer du caractère réglementaire de ce qui apparaissait comme un Ovni de l... Poursuivre la lecture

Les ETF thématiques ont de plus en plus d’adeptes parmi les investisseurs, et ils reçoivent actuellement bien plus de flux d’investissement que les secteurs traditionnels, comme la consommation, la finance, ou encore la technologie.

L’investissement thématique porte la promesse de pouvoir s’exposer à la croissance d’entreprises novatrices et disruptives, qui se développent plus vite que le reste de l’économie.

Contrairement à un ETF thématique, un ETF géographique contient l’ensemble de tous les secteurs à l’intérieur d’... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles