Et si on (re)lisait Stefan Zweig cet été ? (1)

Une série destinée à vous faire découvrir ou redécouvrir l’œuvre de l’auteur autrichien Stefan Zweig. Aujourd’hui, présentation de « Brûlant secret ».

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Et si on (re)lisait Stefan Zweig cet été ? (1)

Publié le 2 juillet 2017
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Par Johan Rivalland.

En ce début d’été, je vous propose de profiter de moments de détente pour partir à la découverte ou redécouverte de cet auteur fabuleux qu’était Stefan Zweig.

S’il a composé aussi de nombreuses biographies passionnantes, nous nous intéresserons, à travers cette série, exclusivement à ses romans et nouvelles. Sans doute eût-il été opportun de le faire dans un ordre déterminé. Nous le ferons ici sans logique particulière, en toute liberté et décontraction. Les textes de présentation seront courts, voire très courts, de manière à susciter à chaque fois l’intérêt, sans dévoiler tout le cœur de l’histoire.

Quel plaisir, toujours, de lire ou relire Stefan Zweig ! L’accomplissement de la littérature, pour moi, est un bien-être fait de plénitude et de réconfort.

Le présent volume est constitué de quatre nouvelles de Stefan Zweig, sur le thème de la passion et de la profondeur des émotions humaines.

Brûlant secret

La première, qui donne son titre au livre, pourrait être banale en soi, mais c’est la qualité de l’analyse des psychologies qui brille par son degré de précision et de finesse.

Trois personnages et un lieu à part : un jeune séducteur qui s’ennuie dans un hôtel chic, craignant de ne pouvoir y faire valoir ses instincts de « chasseur » de femmes, une mère venue accompagner son jeune fils un peu faible et rachitique pour une cure de santé et de repos, et ce dernier, très attaché à sa mère et requérant toute l’affection qu’il attend d’elle.

Ce qui va se dérouler sous nos yeux, on le devine déjà, va mettre en jeu la fougue de ce jeune aristocrate conquérant, la faiblesse de cette femme qui arrive à un âge où la lassitude du couple est à même de lui faire perdre la tête pour s’envoler vers des destinations inhabituelles mais bien dangereuses, et cet enfant à la sensibilité à fleur de peau, qui demande de l’attention et dispose d’intuitions vives et passionnées.
Un trio dont nous allons suivre la dérive inexorable, dans un jeu de relations subtil et magnifiquement observé. Du grand art…

Conte crépusculaire

Dans la deuxième nouvelle, Conte crépusculaire, on se plonge dans la psychologie d’un jeune adolescent au coeur pur, qui découvre les bonheurs les plus ardents de la liaison amoureuse, ceux qui lui resteront attachés pour toujours au plus profond de son être. Mais aussi la naïveté dont il peut parfois faire preuve à cet égard. Ou quand le malentendu peut conduire aux pires erreurs, celles qui vous poursuivront votre vie durant.

Un portrait brillant de la jeunesse amoureuse et de la pureté des sentiments.

La nuit fantastique

Puis, dans La nuit fantastique, nous suivons, à l’inverse, l’itinéraire perturbé d’un homme qui, victime des conventions du monde bourgeois de son époque et de l’aisance matérielle qu’il a connue, prend un jour conscience fortuitement des insuffisances de son existence, ou comment ses illusions sont parties en même temps que sa jeunesse, sans qu’il y prenne garde.

Et s’il y avait moyen, après toutes ces années, de se retrouver soi-même, de redécouvrir le sens de la vie et de l’existence, de cesser de se comporter comme quelqu’un de blasé et réaliser enfin quelque chose de grand ?

C’est peut-être ce qui va se dérouler sous nos yeux, par cette nuit magique, pour notre plus grand bonheur, tant on aimerait pouvoir en faire autant.
Cet homme ne sera plus jamais le même… Il va devenir un homme véritablement libre…

Les deux jumelles

Et enfin, la dernière nouvelle, Les deux jumelles, met en scène deux soeurs en tous points exceptionnelles, mais terriblement jalouses l’une de l’autre. Une jalousie qui va les mener, arrivées à l’âge adulte, sur des chemins très opposés, et en même temps avec des points communs indéniables, au-delà des paradoxes. Un récit une nouvelle fois d’une grande force, grâce à tout le talent du maître de la psychologie qui le compose.

Un superbe volume, comme toujours, qui se lit avec le plus grand plaisir, pour ne pas dire la plus grande… passion.

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