Nicolas Hulot et les zadistes, sauveurs du Monde aux yeux des médias

Les querelles entre Hulot et certains ministres, ou encore les problèmes liés à l’aéroport Notre-Dame des Landes ne devraient pas prendre les proportions qui sont les leurs !

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Nicolas Hulot et les zadistes, sauveurs du Monde aux yeux des médias

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 16 juin 2017
- A +

Par Hervé Gourio.
Un article d’Emploi 2017

Les médias ont trouvé de quoi alimenter un débat passionné. Nicolas Hulot contre les ministres de droite. Qui va prévaloir ? Le progrès technique indifférent à la Nature qu’il a dégradée sans vergogne au cours du XXe siècle ? Ou bien les exemplaires écologistes seulement habités par la survie de la planète bleue et de notre descendance ?

À Notre-Dame-des-Landes qui va céder ? Les zadistes défenseurs des landes de ce confin de la Bretagne très moyennement attrayant ? Ou bien l’establishment technocratique français, à coup sûr plus engagé que le milieu économique… ?

Peut-être ce débat vient-il au bon moment et arrange bien le gouvernement en fournissant une diversion et, à grands coups d’éléments de langage, un argument électoral bon marché. En effet l’issue de cette confrontation n’a pas grande importance !

 

Le symbole de Notre-Dame-des-Landes

Au plan des symboles, la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne consacrera pas la défaite des écologistes. Elle ne rendra pas plus facile la création de nouveaux aéroports modernes nulle part, ni en France, ni dans le monde en dehors des destinations touristiques de masse.

La construction de nouveaux aéroports est à ce point honnie (avec ou sans activistes écologistes) dans un rayon de 10 kilomètres à la ronde qu’on n’a pas construit de nouveaux aéroports aux États-Unis depuis Denver, décidé en 1987 et mis en service en 1995.

Il a fallu dix ans de discussions à Londres pour finalement décider d’ajouter une piste à Heathrow. Et encore il n’est pas sûr que Theresa May, élue d’une circonscription voisine, ne revienne pas sur la décision de David Cameron.

 

Casse-tête financier du nouvel aéroport

Au plan économique, on a le droit d’être réservé. L’ancien aéroport de Nantes était sans aucun doute difficile à agrandir. Mais l’équation financière d’un tout nouvel aéroport est très risquée : déménager à plus de cinquante kilomètres du centre de la population cliente, en règle générale ça ne marche pas, surtout si l’ancien aéroport n’est pas fermé, ce qui semble être le cas puisque le vieil aéroport de Nantes ne sera pas fermé ni converti en une opération immobilière attractive.

On en a pour exemple la ville de Montréal, où l’ancien aéroport a repris le dessus. De la même manière, l’aéroport Washington Dulles est toujours très concurrencé par l’aéroport central National Ronald Reagan. Le nouvel aéroport de Milan n’a également pas fait disparaître le vieux Linate.

Alors bien sûr on peut se référer au succès de l’aéroport de Munich, qui est devenu le deuxième hub de Lufthansa pour compléter celui de Francfort, saturé. Drôle de coup de pouce qu’Air France n’a aucune raison géographique d’accorder à un hub à l’ouest de Paris, ni aucun moyen financier de soutenir après une quasi décennie de pertes…

 

Un éléphant blanc

La comparaison avec Munich achève de convaincre que cette opération est un éléphant blanc : l’agglomération de Nantes ne peut pas se comparer à celle de Munich, ni l’ouest français à la Bavière. Jean-Yves Le Drian n’a pas clamé l’intérêt de la Bretagne voisine pour ce projet.

En vérité c’est le projet de monsieur Ayrault, embarrassé avec son vieil aéroport inadapté aux ambitions de développement de Nantes. On se trouve à nouveau devant un exemple du comportement clochemerlesque de nos responsables politiques. Ils n’ont pas regardé attentivement ce qui se passe hors de France et des intérêts locaux ont poussé à la surenchère.

Si l’on s’extrait du microcosme politique que voyons-nous ? Quelques centaines d’activistes écologistes poussent en avant quelques milliers de passionnés pour défendre les intérêts de quelques centaines de ruraux pourtant faciles à indemniser. Mais pour quel bénéfice sur l’emploi ?

Probablement aucun, si ce n’est les emplois du personnel de l’aéroport, qui au bout du compte seront payés avec nos impôts. Il s’agit donc bien d’une affaire d’intérêt régional qui n’aurait jamais dû prendre des proportions nationales et ne pas consommer plus de quelques heures au gouvernement.

Il faut donc arrêter les frais. Le nouveau gouvernement devrait s’attacher à des enjeux autrement importants. Il n’y a pas de temps à perdre.

Sur le web

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  • Cet article est un parfait exemple de la position des médias français qui nous prennent pour des ploucs. Bien que ce projet remontant aux années 70 ait toujours été soutenu par les politiques bretons de droite comme de gauche (et même le PCF!), votes des Conseils départementaux et régionaux à l’appui, dont M. Le Driant, ne vous en déplaise M. Gourio, par les toutes les CCI , ait été justifié par 168 décisions de Justice, plébiscité par une consultation populaire en Loire-Atlantique, malgré cela, ou à cause de cela,une minorité marginale faisant appel à des renforts extérieurs de France et d’ailleurs ,relayée par des médias français complaisants qui ne peuvent se résoudre à admettre que des ploucs puissent avoir envie et besoin d’un nouvel aéroport à vocation internationale (par exemple https://www.desailespourlouest.fr/; aussi: 260 personnes directement concernés par l’expropriation, 244 ont accepté à l’amiable..), cette minorité est en passe de l’emporter par la lâcheté d’un Hollande prisonnier de ses alliances ELV et d’un personnel politique hexagonal qui sur le fond s’en fout mais se refait une virginité verte
    Et Nantes est en Bretagne, M. Gourio, pour info.

    • Bonjour René Le Honzec

      Moi aussi je suis de la région, et l’argument, les ploucs ont envie et besoin d’éléphant blanc ne tient pas.
      De toute évidence le projet est surdimensionné alors que Nantes atlantique n’est pas à saturation.
      Le conflit est mal parti, les zadistes largement fautifs mais les adeptes d’infrastructures démesurées payées avec l’argent des autres aussi.

      • Bonjour,
        Tout a fait d’accord. J’ai vécu 25 ans dans la région. Alors effectivement, certains « ploucs » en ont envie de cet aéroport mais est-ce que la région en a besoin alors que l’ancien aéroport n’est pas à saturation et qu’un peu d’investissement améliorerait grandement son fonctionnement? Non, il n’y a aucun besoin si ce n’est le Besoin politique de se mettre en avant et de laisser une « trace ». De plus, la stature économique de la région ne le justifie pas. Depuis 30 ans, les « études » en faveur sont toujours basées sur le « potentiel futur développement » bien sûr exceptionnel de la région… qu’on attend encore. Si on multiplie par 3 ou 4 les impôts de toutes les personnes qui soutiennent ce projet, ce sera la débandade… Si ce projet avait eu la moindre rentabilité, des structures privées se seraient battues pour en assurer la construction et l’exploitation sans aucune subvention publique. Mais ce n’est pas le cas, ce nouvel aéroport ne pouvant fonctionner qu’avec l’argent publique.
        Dernière chose: Nantes est certes l’ancienne capitale du Duché de Bretagne mais ne fait pas partie de la région administrative actuelle appelée Bretagne. Bretagne qui ne s’est guère manifestée en faveur de ce nouvel aéroport, preuve manifeste du « haut intérêt » de ce projet pour le développement économique de l’ouest…
        Le gouvernement a l’occasion d’enterrer définitivement le projet et se payant une bonne stature écolo donnant un peu de poids à Hulot ce qui lui permettra ainsi d’avaler plus facilement quelques couleuvres futures. Si les élus locaux rechignent, il n’y aura qu’à supprimer la subvention étatique (et la garantie étatique financière) ce qui obligera à un financement purement local donc à une élévation des impôts et/ou de la dette ce qui se paiera aux prochaines élections. Cela devrait être suffisant pour calmer tous nos élus dépensiers.

        • Merci de vos commentaires. Mais,ilsne sont que des points de vue d’antis classique. La « région administrative a voté pour,Cyde, et participe largement au montage financier. Et si vous êtes si férus à ce point »d’argent et financement local », chiche, l’Indépendance! (Mais, désolé Cyde, AVEC Nantes.)

      • Pas à saturation?
        Juste un petit truc: depuis 10 ans, j’observe qu’il est de plus en plus difficile de trouver de la place dans les parkings attenants; on y arrive mais avant, on était « large ». C’est dû au développement de la fréquentation et ça va continuer.
        Déplacer un aéroport est la moins pire des solutions: quand vous avez une entreprise coincée dans une zone, vous finissez par la déplacer si vous souhaitez continuer à vous développer. La question du financement se pose bien sûr, mais quand je le compare avec le coût d’un KM de ligne TGV ou alors même le coût de nouveaux lycées dans le coin, je considère que ce n’est pas exagéré considérant que c’est un investissement de long terme.
        Autre chose: ce n’est pas l’aéroport de JM Airault, ce projet est porté par l’ensemble des politiques des PDL et Bretagne (sauf quelques uns, écolos), chose assez rare.

    • @René Le Honzec
      Si les Nantais veulent cet aéroport, qu’ils le construisent à leur frais.
      Le référendum ne concernait que le département, donc soit, le département peut verser sa subvention.
      Mais du coup, ni la région, ni sa voisine Bretonne, ni l’état ne doivent débourser un centime pour cet éléphant blanc.
      De plus, je ne comprend pas pourquoi la ville de Nantes n’envisage plus de démanteler l’aéroport pour revendre les terrains bien placés pour payer l’éléphant blanc.

      • Peut-être se sont-ils rendus compte qu’ils risquaient de perdre l’aviation d’affaire et donc, à moyen terme, ce qui en découlait (qq sièges sociaux de grosses boites; centres ou sociétés justifiant les visites/contrôles réguliers des centres décisionnels sans oublier le transfert de certaines rencontres d’affaires vers des lieux plus accessibles). Si vous obligez les utilisateurs de cette aviation d’affaire d’atterrir à 50km puis de se taper 1H de voiture (distance+circulation) + retour, alors qu’avant l’accessibilité et la proximité de l’ancien aéroport était un argument, vous prenez le risque de voir certains projets de développement vous échapper

  • Le seul problème c’est qu’effectivement cet aéroport ne servira à rien et sera une catastrophe financière de plus. Ayrault veut déplace l’aéroport pour récupérer les terrains actuellement occupé par Nantes Atlantique afin d’y faire construire des logements. Les exemples de décentralisation d’aéroport ratée ne manquent effectivement pas. En France, il suffit de considérer le cas de Watry ou l’on a construit l’une des plus longue piste d’Europe pour accueillir les plus gros porteurs … qui sont aux abonnés absents.

  • Veolia, la boîte des potes du pouvoir, concessionnaire du projet est-elle prête à financer le projet jusqu’au dernier centime d’euro (sans aucune subvention étatique bien sûr)?
    Un autre groupe privé au monde est-il intéressé ?
    En cas de réponse négative, un libéral se souviendra que les meilleurs choix sont faits par des gens qui n’utilisent pas l’argent des autres.

    • Je crois savoir que c’est plutôt Vinci dont on pale ici, mais ça n’enlève rien à votre commentaire très juste.
      Sans être un spécialiste du dossier, il me semble d’ailleurs que la concession accordée à Vinci le contraint bien à financer l’intégralité de la construction de l’aéroport – sauf la tour de contrôle. Reste alors effectivement à prévoir les routes pour y accéder et c’est là que le financement public intervient.

  • Tout le monde sait que les media sont infestés de gauchistes, qui soutiennent et font de la propagande pour ces idées!

  • Article intéressant mais quelques inexactitudes :
    – L’aéroport sera plus facile d’accès pour la majorité de ses utilisateurs puisque plus de 3/4 d’entre eux viennent du Nord de la Loire : ils n’auront plus la Loire à franchir.
    – L’ancien aéroport sera totalement fermé au transport commercial. Il ne restera plus que la piste pour l’utilisation d’1 beluga par semaine pour Airbus (qui a d’ailleurs commencé à utiliser des barges sur la Loire). Airbus qui attend d’ailleurs que l’aéroport parte pour pouvoir installer ses sous-traitants à proximité. Les parkings seront donc remplacés par des entreprises et donc des emplois.
    – Le Drian, ainsi que de nombreux élus mais également le Club des Trente (groupe de grands patrons bretons) ont depuis toujours soutenu l’aéroport de Notre Dame des Landes.

    • Bonjour Rep44

      La question n’est pas de savoir si l’accès est plus facile pour NDDL ou pour NTE, de toute façon les périphériques nantais sont saturés et on préfère mettre des milliards pour un projet discutable qui va profiter à peu, plutôt que de faire des accès routiers performants qui profite à tout le monde.
      On voit où est la priorité des politiques.

  • On trouve toujours des gens pour défendre quelque chose ..bon l’aéroport…alors que l’état tente de sauver la SNCF ,un gâchis chasse l’autre..évidement on dira que c’est pour l’écologie..

  • Les commentaires sont fermés.

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