Et si on libéralisait le commerce du cannabis ?

Libéraliser le commerce du cannabis aurait des vertus bien supérieures à sa prohibition.

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Et si on libéralisait le commerce du cannabis ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 22 mai 2017
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Par Alexis Grabinszky, trésorier du Parti libertarien belge.

Récemment, dans une carte blanche parue sur le site Internet du Soir, Julien Uyttendaele, député socialiste du Parlement régional bruxellois, s’exprimait sur le thème du cannabis, profitant de la tribune qui lui était offerte pour commettre moult erreurs et approximations.

La prohibition est nocive

En tant qu’ardents défenseurs de la liberté, et donc premiers opposants au socialisme, nous estimons important de rectifier celles-ci, afin que le public ne soit pas trompé par les amalgames du jeune propagandiste, dont nous ignorons s’ils sont dictés par la mauvaise foi ou le manque de culture libérale. Le libertarianisme, dans la plus pure lignée du libéralisme, non seulement est défavorable à la prohibition des drogues, mais apporte en outre la meilleure des réponses aux problèmes que celles-ci provoquent dans notre société.

Nous estimons que l’être humain doit pouvoir interagir librement avec ses semblables, sans que l’État ne se mêle desdites interactions entre individus libres et consentants. Pourquoi ? Parce que, selon nous, il n’y a pas de crime sans victime.

Or, la prohibition en vigueur actuellement est bien le fait de lois étatiques, tout comme la restriction du choix du consommateur en matière de semence ou de lieu d’achat de son produit.

Une libéralisation du commerce de cannabis sera une grande victoire sur de nombreux plans.

Assainir les filières

Tout d’abord, elle assainira le marché économique et le rendra plus florissant. Une ouverture à la concurrence, qui est source de diversité et de respect des choix de chacun, fera baisser les prix et permettra la vente d’une plus grande diversité de cannabis, à la plus grande satisfaction du consommateur.

Celui-ci pourra librement choisir sa filière de consommation. Certains opteront pour la qualité industrielle, d’autres pour la biologique. Certains préfèreront l’acheter dans une pharmacie, d’aucuns se rendront dans un coffee shop ou dans un cannabis social club, quand d’autres, pourquoi pas, l’achèteront par le biais d’une application du style Uber… Après avoir commandé son repas sur UberEats, pourquoi ne pourrait-on pas commander et se faire livrer sa Super Silver Haze à domicile via UberWeed ?

Création d’emplois et amélioration des produits

Ensuite, la libéralisation du secteur sera créatrice d’emplois. Les entrepreneurs retrouveront la liberté dont ils sont privés depuis si longtemps. Les dealers des quartiers pourront sortir de la clandestinité et se reconvertir dans le commerce au grand jour. Si nous voulons lutter contre le chômage de masse, il est important d’enlever les chaînes législatives et fiscales qui découragent les entrepreneurs en herbe.

En outre, les sociétés créées effectueront des recherches sur leurs produits et chercheront à les améliorer. Cela donnera naissance à des produits mieux contrôlés, et donc plus sains. Cela pourra se révéler d’autant plus utile que, en matière médicale, le cannabis peut avoir de nombreuses utilisations pratiques, comme en cas de douleurs physiques à atténuer par exemple.

Enfin, dans une société libérée, où le cannabis n’est plus ni prohibé ni tabou, il deviendra plus aisé pour les associations de mieux renseigner les individus sur les consommations qui peuvent devenir problématiques si elles dépassent le stade de la consommation récréative.

Voilà ce pourquoi les libertariens et les libéraux sont favorables à la libéralisation du secteur des drogues. Contrairement à la famille socialiste, dont l’objectif principal consiste à taxer un des rares secteurs qui échappe encore à sa rage spoliatrice, nous estimons qu’il s’agit d’une matière qui est du ressort des individus. Vous êtes maîtres des conséquences de vos choix de vie ; ce n’est pas aux politiciens de carrière ni même à l’État de diriger vos existences !

 

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  • je n’ai jamais compris les raisons pour lesquelles les socialistes , qui sont toujours à court d’argent public , ont permis la vente au noir , du canabis , alors que c’est interdit , et ont refusé de libéraliser  » ce travail , alors que cela rapporterai énormément d’argent dans les caisses de l’état ;

    • Bien plus que d’argent public (dont ils sont pourtant avides) les socialistes sont à l’affut du pouvoir et du contrôle de la population. Leur but n’est pas tant la spoliation que l’asservissement. En cela les socialistes rejoignent les obscurantistes. Leur but c’est de changer les gens. Pour ça ils ont besoin de fric, mais surtout ils ont besoin de contrôle. Or la prohibition justifie l’emploi massif de forces de l’ordre, justifie les fouilles les contrôles divers, et une débauche de moyens de contrôle de la population.
      Enfin, il y a le mépris, la condescendance. Il y a un coté « épuration ethnique » dans la prohibition. Les constructivistes de tous bord anti drogue ont pour rêve de faire des camps de concentration où ils mettraient tous les méchants drogués et les méchants dealers pour que les gentils abstinents puissent vivre en paix.

      Voila pourquoi ils font ça bien que ça le prive d’une manne financière considérable.

  • La légalisation ne suffit pas, il faut créer une filière complète, à la façon de l’ancienne SEITA, de la production à la distribution.

    Il sera toujours temps de la privatiser.

    Les produits seront taxés, calibrés, catégorisés et les effets nets des additifs incertains.

    Idéalement les plantes seraient OGM.

  • Quand on pense à la manne financière dans les Etats américains l’ayant légalisé, aux emplois créés, et aux effets sanitaires bénéfiques… L’idéologie et l’hypocrisie sur les psychotropes nous font passer à coté d’un sacré magot.

    • @ Zod

      Il y a, en France et sans doute d’autre pays, des constats troublants!

      Le « hakik » est interdit mais la majorité des jeunes en ont fait l’usage au moins 1 X dans leur vie: la prohibition totale est un échec patent.

      Les « dealers de banlieue », « sous-fifres » d’un commerce illégal gagnent des bénéfices non déclarés et non officiels qui en font des délinquants + des fraudeurs fiscaux, mais nourrit cependant des personnes à faibles revenus (salaires ou surtout allocations), complétant la « redistribution », d’une cetaine façon.

      La légalisation du commerce baissera les prix et privera ces « commerçants illégaux » d’un bénéfice qu’il faudra bien compenser d’une façon ou d’une autre!

      L’article comme les commentaires ne prennent en compte aucun argument sur les avantages et inconvénients de cette consommation, comme c’est bien normal pour un pays qui fabrique autant de boissons alcoolisées, créant des addictions ou autres problèmes, autrement nombreux (au contraire!).

      Une nouvelle SEITA serait sans doute la pire des solutions!

      Pour le reste, je n’ai pas la solution! Mais je doute qu’on trouve une unanimité!

  • Plutôt d’accord concernant les arguments que vous avancez. Mais je suis personnellement plus partagé.
    Effectivement, une légalisation du cannabis aurait sans doute pour effet de réduire le trafic de cannabis, mais qui ne nous dit pas que le trafic d’autres drogues, et notamment les dures, ne s’envolerait pas ?
    Chacun sait que l’être humain a des capacités d’adaptation extraordinaire, et j’imagine bien les petits dealers se reconvertir rapidement en revendeurs de coke ou autres hallucinogènes…
    Qu’en pensez-vous ?

  • Pour que ce texte soit vrai, il faudrait que cela se vérifie sur la cigarette par exemple.

    1 – Le marché de la cigarette est libre, mais il n’y a pas de petit producteurs, qui se partagent le magot. Il en sera de meme pour le cannabis une fois libéralisé

    « Les dealers des quartiers pourront sortir de la clandestinité et se reconvertir dans le commerce au grand jour »

    Touchant de naiveté

    2 –
    « Cela pourra se révéler d’autant plus utile que, en matière médicale, le cannabis peut avoir de nombreuses utilisations pratiques, comme en cas de douleurs physiques à atténuer par exemple »

    Mais c’est deja le cas ! quand je me suis cassé le bras, j’ai eu le droit aux opiacés. Faux argument.

    Par ailleurs, ça me fait penser que tous les grands coureurs cyclistes souffrent d’asthme.

    3 – Quand on voit tous les additifs de merdes ajouté au tabac dans le seul but d’augmenter la dépendance, on est très loin de :

    « Cela donnera naissance à des produits mieux contrôlés, et donc plus sains »

    Je n’ai pas l’impression que les clients des cigarettes soient vraiment satisfaits de la qualité l’offre. Effectivement, il y a le poids des taxes, mais ces dernieres rapportent 4* moins que ce ça coute à l’etat.

    ——————-

    Dans l’approche libérale, on considere que c’est à l’individu d’assumer son tabagisme, autrement dit, de financer ses éventuelles maladies induites.
    Ce dont je suis tout à fait d’accord.

    Le soucis est pour les victimes du tabagisme passif. Bien que les études épidémiologiques prouvent la nocivité du tabac, il sera impossible de prouver lors d’un proces que le plaignant est victime (tabagisme passif) d’un accusé (fumeur) précisément; si bien qu’une victime du tabagisme passif ne pourra jamais obtenir réparation.

    Qu’est ce que le libertarianisme propose pour protéger ces victimes dont on sait qu’il n’y aura pas de possibilité de recours legaux de réparation pour elles ?

  • Mais, de libérale vous voulez mettre le cannabis dans l’économie de l’état ?
    Il n’y a rien à y gagner , sécuriser le dealer au prix fort,qui en veut , personne de sérieux et sûrement pas un liberal!
    C’est au dealer de s’organiser et ils sont organisés , leur bizness est florrisant et profite à un maximum de gens sans ponction de l’état.

  • Les commentaires sont fermés.

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