Gouvernement Macron : d’où venons-nous et où allons-nous ?

Si les taux de la BCE montent, Emmanuel Macron ne pourra plus rien faire si ce n’est acter la faillite des finances publiques de la France. L’Allemagne le sait.

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Emmanuel Macron credits Official leweb photos (licence creative commons) (CC BY 2.0)

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Gouvernement Macron : d’où venons-nous et où allons-nous ?

Publié le 20 mai 2017
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Par Simone Wapler. 

« Permettez-moi de vous le dire : je laisse un pays dans un état bien meilleur que celui que j’ai trouvé » a déclaré François Hollande dans un discours de 25 minutes au moment de la passation de pouvoir.

On n’est jamais mieux servi que par soi-même en matière de panégyrique…

Voyons un peu.

François Hollande n’est pas responsable de la baisse des taux d’intérêts sur l’ensemble des dettes publiques de la Zone euro. Nous avons donc choisi comme indicateur le « déficit primaire » qui indique seulement le montant des dépenses publiques financées par l’emprunt (et non par les impôts). Le déficit total, qui comprend aussi la charge des intérêts de la dette, est bien plus élevé (69 Mds€).

La dépense publique dans le rouge sous Hollande

Sous la présidence Hollande, le chômage et les dépenses publiques ont augmenté, la croissance a diminué. Les comptes publics restent dans le rouge malgré un matraquage fiscal sans précédent et des manipulations monétaires qui ont conduit à avoir des taux négatifs sur de la dette françaises !

Visiblement, pour l’ex-président, un pays en « bon état » est un pays avec beaucoup d’État, qui dépense sans résultat.

Pendant ce temps, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Autriche, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et évidemment l’Allemagne faisaient mieux que nous. Si vous voulez trouver pire, allez en Italie ou en Grèce.

Le vrai défi pour Emmanuel Macron

Nous n’avons aucun doute qu’Emmanuel Macron ne réussisse à faire mieux que son prédécesseur.

Cependant, son vrai défi sera de faire mieux en dépensant moins et en taxant moins. Car l’Allemagne ne veut pas des eurobonds et ne veut pas des « transferts fiscaux ». Elle l’a dit et répété. En 2012, Merkel avait affirmé qu’elle résisterait à la mutualisation de la dette « aussi longtemps qu’elle vivrait ». Angela Merkel, quoique plus âgée qu’Emmanuel Macron, semble en bonne santé.

Emmanuel Macron ne devrait même pas miser sur une défaite électorale d’Angela Merkel car même son challenger est à l’unisson sur ce sujet.

Pas de mutualisation de la dette possible

Martin Schulz, vice-président du Parlement européen et député européen pour le Parti libéral-démocrate d’Allemagne (FDP) a lui aussi affirmé :

Nous sommes tous heureux que Macron ait été élu, mais même sous sa présidence il ne peut y avoir de mutualisation de la dette.

À bon entendeur, salut.

Tant mieux d’ailleurs, car il y a des projets politiques plus dignes que celui de devenir la Guyane de l’Allemagne ou son Mezzogiorno. Ce n’est pas en vivant au crochet des contribuables allemands que nous nous enrichirons.

Le danger de la montée des taux

Mais cela a une signification pour notre argent et nos investissements.

Pour que la situation soit tenable, il va falloir que les taux restent bas et que la BCE continue ses basses œuvres (que réprouve également l’Allemagne).

Soyons réaliste : si les taux montent, Emmanuel Macron ne pourra plus rien faire si ce n’est acter la faillite des finances publiques de la France. L’Allemagne le sait.

Le contrat implicite et tacite est donc assez simple : pas d’eurobonds. Mais dans ce cas l’Allemagne doit fermer les yeux sur les opérations de la BCE afin que les taux restent bas. Les épargnants Allemands et Français payent. Les retraités qui ont capitalisé payent. C’est cela la « solidarité » et les « transferts ».

Pour trouver du rendement à votre épargne, il faut donc prendre plus de risque et vous tourner vers les marchés actions.

Voilà pourquoi malgré des valorisations folles, le sommet des marchés n’est peut-être pas encore atteint.

Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici.

Voir les commentaires (4)

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  • « …d’ou venons-nous et où allons nous…. »
    Bonne question ou bonne blague ?
    Mais, peu importe, les Français sont majoritairement satisfaits. A vrai dire, nous allons enfin avoir un couple royal qui pourra rivaliser avec les couples princiers traditionnels.
    Pour parfaire, il ne manque plus que l’annonce d’une naissance…

  • A supposer qu’il veuille sincèrement servir sa conception de l’intérêt général qui peut faire changer d’avis Mario Draghi ?

    Deux ou trois représentants dans la BCE de pays importants dont on nous cache l’artificialité et la fragilité des résultats à l’aune d’un incalculable pseudo-indicateur éculé et trompeur, le PIB, alors que même l’IDH est insatisfaisant ?

    Les (« ses » peut-être ex-)patrons de Goldman Sachs qui « font le travail de Dieu » ) ?

    La seule politique économique et sociétale intelligente , c’est la décroissance. La décroissance urgente de la production et la consommation suicidaire des uns et la décroissance intelligente de la pauvreté des autres.

    Avec pour objectif final de libérer un maximum d’entre nous des soucis matériels, sans tomber dans la consommation du superflu et du luxe, afin que l’esprit , l’âme ou l’anima ou le soi-profond – en espérant qu’il/elle fonctionnera sérieusement mieux qu’actuellement pour beaucoup – ait le temps de découvrir et vivre les vraies valeurs, le véritable sens métaphysique de l’existence, sans pour autant faire appel aux béquilles religieuses à bien distinguer de la spiritualité déiste réaliste.

  • L’important est que l’UE vive, à vos crochets, au dépend du rendement de votre épargne.
    Mais qu’elle vive car si vous vous survivez dans celle-ci, il existe une certaine frange de la population qui elle vit très très bien grâce à votre épargne.

    • @ Olivier RPCh

      Commentaire en sous-entendus, basé sur des réalités non démontrées.

      L’U.E. vit aux crochets de la France.

      Si la France avait adapté ses structures politico-administratives à l’U.E. d’aujourd’hui quand elle fournit une bonne part de sa législation, « clé sur porte », systématiquement acceptée, jusqu’ici, elle aurait déjà pu liquider 50% de ses députés!

      Ou au moins, elle aurait pu aménager le territoire sans le diviser en grandes et petites régions, départements, associations de communes et 36 000 communes: ça tombe sous le sens! Sauf qu’on frustre ainsi des politiciens de mandats cumulés et une flopée de fonctionnaires redondants.

      Ce n’est qu’un exemple!

      Dès la première année de Fr.Hollande, je me suis demandé si il n’avait pas fantasmé sur la Grèce, en imaginant la BCE prendre à sa charge la dette française, « mutualisée » ( = payée par l’Allemagne) sauf que rien n’a montré que la France avait été « sinistrée » en quoi que ce soit: pourtant, dès les premiers attentats, Fr.Hollande s’est libéré de toute contrainte financière sous le prétexte de la protection de la France contre le terrorisme: exemple frappant de l’usage du bouc émissaire trop exigent de bonne gestion, européen, qui plus est (alors que comme les autres, la France a un droit de veto européen!), contre un argument démagogique vite détourné en « état d’urgence » permettant à l’état de franchir la barrière des droits de l’homme pour pénétrer la vie privée de chaque « Français » (= habitants), forcément « pour le bien du pays ».

      Ne pensez pas que l’Union Européenne puisse encore, un jour, vous considérer au niveau de l’Allemagne comme leader européen; la première visite d’E.Macron aura remis les points sur les « i », à ce sujet!

      Depuis 1997 (20 ans!), la France refuse de mettre de l’ordre dans ses finances, rêvant qu’un « autre » paie les dettes à sa place, en compensation de son « exceptionnelle Lumière », complètement présupposée et totalement fantasmatique ou onirique!

      Le réveil sera dur!

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