Emmanuel Macron, président libéral ? Regards croisés

Qui est vraiment Emmanuel Macron ? Peut-il se révéler une bonne surprise libérale une fois à l’Elysée ? Nous avons interrogé 3 experts pour recueillir leurs avis croisés. Interview croisée de Jacques Garello (économiste et ancien président de l’Aleps), Gaspard Koenig (philosophe et président de Génération Libre), et Jérôme Perrier (historien et chercheur).

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Emmanuel Macron, président libéral ? Regards croisés

Publié le 9 mai 2017
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Quelle est la place d’Emmanuel Macron dans la tradition politique et intellectuelle libérale ? En rupture ou dans une certaine continuité ?

Jérôme Perrier : À mon sens, Emmanuel Macron s’inscrit dans une double filiation libérale. D’abord, celle d’un libéralisme de gauche, qui compte dans notre pays de très grandes figures, injustement oubliées ou négligées, comme celles de Benjamin Constant ou d’Alain par exemple. Ensuite, celle d’un libéralisme qui s’accommode d’un État relativement fort, et que Lucien Jaume dans ses travaux a qualifiée de « libéralisme par l’État » ou de « libéralisme étatique », par opposition à un « libéralisme de l’individu » beaucoup plus méfiant à l’égard de la puissance publique.

Gaspard KoenigHayek distinguait un libéralisme français, épris de droits et de rationalité administrative, et le libéralisme anglais, plus respectueux des institutions et de leur évolution spontanée. Foucault trace à peu près la même distinction dans ses Leçons de Biopolitique. La meilleure illustration de ce libéralisme français fut la révolution de 1789, fondée sur la formule de l’abbé Sieyès : pas d’intermédiaires entre l’État et l’individu. Cela a donné l’égalité des droits, l’abolition des corporations et la volonté de rendre plus transparent le fonctionnement de l’État.

C’est exactement dans cette tradition que s’inscrit Emmanuel Macron. Il souhaite instaurer dans nos systèmes économiques et sociaux une formule égalitaire permettant à chacun de faire ses choix et d’en assumer les conséquences : c’est tout l’esprit de la réforme de l’assurance chômage, de la retraite à points, ou bien sûr de l’ouverture des marchés et de la lutte contre les rentes. S’il va jusqu’au bout de ce projet, cela témoignera d’une vraie rupture avec l’héritage techno-corporatiste hérité de Vichy. La critique de Hayek contre le libéralisme français reste pertinente, mais ce serait déjà une sacrée avancée pour la liberté…

Pour Jacques Garello, bien plus critique : Emmanuel Macron ne peut se réclamer du libéralisme, même s’il se présente comme « social libéral » : un oxymore puisque le vrai clivage politique et économique est entre socialisme et libéralisme. Il trompe son monde en jouant sur la vacuité du clivage droite-gauche, puisqu’en effet ladite droite française n’a cessé d’accélérer la marche au socialisme

Quand on entend Macron et les autres se réclamer sans cesse du gaullisme, il y a de quoi inquiéter un libéral. On n’est pas libéral parce qu’on a le soutien du patronat institué, trop heureux de prolonger l’ère du capitalisme de connivence en France, et ivre de dialogue social. On n’est pas libéral parce qu’on reçoit le soutien d’arrivistes ou d’égarés qui se disent libéraux.

 

Quel est le point du programme le plus intéressant dans le programme d’Emmanuel Macron ?

Jacques Garello : Le plus intéressant est son désir de revoir totalement la mission et les règles de l’Union européenne. En effet, la dérive dirigiste, bureaucratique, est intolérable et ne favorise en rien le libre échange et la libre entreprise. Mais avec qui Macron fera-t-il cette révision ? Avec Angela Merkel « l’ultralibérale », ou avec Martin Schultz qui a réalisé le virage à gauche du SPD ? Sigmar Gabriel a « fait un rêve : une Europe avec Macron et Schultz à sa tête ». En fait un cauchemar.

Jérôme Perrier : Il y a beaucoup de choses intéressantes dans le programme d’Emmanuel Macron, comme la valorisation de la réussite individuelle, de l’entrepreneuriat, de la prise de risque, de la concurrence, etc. Mais le plus important à mes yeux est peut-être l’affirmation récurrente que les réformes ne peuvent se faire de manière centralisée et par le haut (notamment par la loi), mais qu’au contraire, il faut que les décisions se prennent au plus près du terrain et des acteurs concernés. C’est ce qui le conduit par exemple à promouvoir une plus grande autonomie des établissements scolaires et à encourager l’expérimentation pédagogique, ou, dans un autre domaine, ce qui l’amène à vouloir réformer notre droit du travail en substituant le dialogue social au niveau de la branche et de l’entreprise plutôt qu’au niveau national, et plus encore à la place de la loi. C’est là, à mon avis, que réside le germe libéral le plus prometteur de son programme.

Gaspard Koenig : Le plus intéressant est la réforme de l’assurance chômage. C’est une ambition structurelle : Emmanuel Macron propose d’en confier la gestion à l’État, de basculer les cotisations salariales sur la CSG, et d’en ouvrir le bénéfice à toutes les sorties d’emploi (y compris donc pour les salariés qui démissionnent, ou les indépendants qui veulent se mettre au vert).

Le constat est juste : alors que le travail indépendant prend peu à peu son envol, les systèmes assurantiels de l’État-providence industriel deviennent obsolètes. L’intention est excellente : créer une forme de protection individuelle portable qui permette de sortir de l’emploi et d’y revenir aussi souvent que nécessaire, de manière souple et apaisée. Mais la solution la plus élégante à cette question éminemment contemporaine serait la mise en place d’un revenu universel. L’« assurance chômage universelle » est une sorte de revenu universel pour personnes hors de l’emploi, financé lui aussi par une flat tax sur le revenu (sous forme de CSG). À la différence cependant du revenu universel, cette assurance chômage universelle conserve des montants d’indemnisation différenciés, alors même que l’impôt sur lequel elle est assise est proportionnel. Il devient donc nécessaire, fort logiquement, de renforcer les contrôles sur les bénéficiaires, pour éviter que demain nous nous mettions tous au chômage avec un vague projet de startup. C’est là qu’est le risque : là où le revenu universel permettrait au travailleur du XXIe siècle de s’affranchir de la bureaucratie et du contrôle d’État, l’assurance chômage universelle risque bien de l’y replonger, sans échappatoire possible.

 

Quel est le point le moins intéressant dans son programme ?

Gaspard Koenig : J’hésite entre la « suppression » de la taxe d’habitation, qui va recentraliser la fiscalité locale et la basculer vers le contribuable national, et la création du Pass culture, qui va créer tout une bureaucratie chargée de vérifier quelles sont les activités culturelles éligibles, avec toutes les dérives que l’on peut imaginer… On aurait pu se passer de ce genre de mesures clientélistes qui vont consommer du capital politique, créer toutes sortes de débats inutiles, et aboutir à des dispositifs boiteux que l’on mettra des années à supprimer.

Jacques Garello : On a l’embarras du choix pour relever ce qu’il y a de moins intéressant dans le programme qu’il a présenté durant sa campagne : le remboursement des prothèses, les classes à 12, la suppression de la taxe d’habitation, le service militaire d’un mois, les amendes payées sur le champ par les petits délinquants, l’aide versée aux retraités en contrepartie de la CSG, les stages des étudiants en médecine… Au demeurant, tous les points du programme, même ceux qui ont l’air sérieux (comme la durée du travail), sont dans un flou artistique qu’il appartiendra au futur gouvernement de gérer (mais quel est ce gouvernement ?).

Jérôme PerrierJe suis quelque peu sceptique sur la confiance qu’il place dans l’État interventionniste, stratège, régulateur et gardien du long terme, et notamment dans son grand Plan d’investissement de 50 milliards d’euros. Entendons-nous, je ne suis pas anarcho-capitaliste et je crois que l’État a un rôle de régulateur à jouer, mais quand on parle de projets massifs d’investissements qui se comptent en dizaines de milliards, cela me fait toujours un peu peur, car cela me rappelle le temps du Plan Calcul. N’oublions pas qu’Emmanuel Macron est un inspecteur des Finances, et que (comme l’ont très bien montré les travaux de l’historienne Nathalie Carré de Malberg) cette institution a souvent engendré un libéralisme très modéré, trés statophile. 

Reste que le programme et le livre d’Emmanuel Macron (Révolution) témoignent d’un authentique libéralisme, rare dans notre classe politique depuis qu’Alain Madelin a quitté la politique active. C’est la raison pour laquelle j’ai soutenu sa candidature (avec son engagement européen, que je partage entièrement). 
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  • Quand c’est flou , il y a un loup.personne aujourd’hui n’est capable de dire ce que fera Macron et ce qu’il sera capable de faire avec notre système politique actuel dont les partis ne représentent plus rien qu’un agglomérat de gens réunis uniquement par le pognon sans aucune idée politique commune.

    • Si se faire réélire, en piquant le plus de pognon gratuit des autres 🙁
      Le politicien si bien habillé n’est pas seul …

    • @ reactitude

      Oui, je suis d’accord avec vous: cette élection est une petite révolution et on peut espérer (et donc risquer d’être très déçu) par E.Macron.
      Mais il est pour le moins « différent », « particulier », jusqu’à présent, relativement « secret » sur ses intentions, et paradoxalement « élu » alors qu’on ne lui donnait aucune chance, il y a +/- 2 ans!

      Puisse-t-il continuer à « secouer le cocotier » d’une France, somme toute conservatrice, chargeant tout discours de phrases, de citations et de références au passé!

      Libéral, il l’est, au moins pour lui-même!

      C’est son côté « gaullien »: il se veut non asservi aux appareils de parti, sans grande confiance dans des politiciens professionnels madrés, copains comme coquins! En cela, il dit vouloir devenir président de tous les Français, même ceux qui n’ont pas voté pour lui!

      J.P.Delevoye a répété ce matin (France 2) que les prochains candidats députés de « La République en Marche » seraient de nombreux « civils » et pas des politiciens à multiples mandats

      Il est clairement intelligent qui ne demande qu’à être « brillant », ce qu’il ne peut arriver à faire tout seul.

      J’attends son premier sondage de popularité pour voir « si les gens y croient », alors que les sceptiques frustrés tentent de nier son aspect « nouveau » et « jamais vu » sous la Vième! (Plus jeune président que V.Giscard d’Estaing et plus indéfinissable que lui!)

      C’est pourtant, sans doute, la dernière chance de la France: en 2022, même un bilan nul ou neutre sera une catastrophe!

      Jusqu’à maintenant, il pose encore plus de questions qu’il n’y répond!

      En cela, il est complice des électeurs qui ont refusé dès le premier tour, les candidats P.S. et L.R. (pourtant sélectionnés par une primaire) aussi clairement qu’ils ont refusé 2 fois, un N.Sarkozy bis et une fois un Fr.Hollande bis!

      Mais aucun « prophète » n’est fiable quant à l’avenir de la France: « wait and see », c’est la seule solution actuelle!

      Alors que de nombreux citoyens sont déjà prêts à « aider » ou « pousser » ce changement, encore mal défini, en montrant leur accord sur ce système jugé dépassé!

      L’avenir reste à inventer et à écrire!

  • Si Mr Garello était au contact direct de la petite délinquance (par exemple les vols à l’étalage commis par les « jeunes-en-colère » jusqu’aux « retraités-en-colère-aussi »), il connaîtrait l’impuissance des forces de l’ordre ainsi que le niveau d’impunité de ce fléau qui nous pourrit la vie, et il aurait un avis plus positif sur les amendes payées sur le champ.
    Comme quoi la notion d’intérêt est très relative …

    • Les amendes payés sur le champ permettraient de résoudre la petite délinquance ?
      Ces personnes n’ont pas leurs papiers sur eux, leur liquide est planqué… Bref, cette mesure est inutile en tant que tel.

  • « Le libéralisme c’est la loi du plus fort, l’esprit des reformes que nous proposons c’est tout l’inverse. »
    Emmanuel Macron, 16 oct 2014
    https://twitter.com/emmanuelmacron/status/522637088458813441

    • @Mélissa H
      HOHOHOH ! Il a tout compris le Président tout neuf de 38,7% de tous les français !
      Du coup, « fixer le juste prix de l’alimentation, dès le mois de juillet », un de ses twits de l’entre-deux tours, doit lui paraître aussi vachement libéral !

  • Que ferait un vrai libéral?
    1. Réduire l’impôt sur le capital à 15% « flat »
    2. Abroger le Code du travail remplacé par une dizaine de pages de grands principes
    3. Mettre tout ce qui n’est pas régalien en concurrence, et notamment l’éducation et la santé
    4. Réduire les dépenses de l’état de 50 milliards tous les ans pendant cinq ans en redéfinisant le périmètre de son action
    5. Grand nettoyage de la fiscalité avec suppression de presque toutes les niches fiscales.
    6. etc.

    Comparez ce qui précède avec ce que fera (ou non) Macron et vous avez les réponses à vos questions.

    • Oui +1
      6. équilibrer LES budgets…

      • @ MichelC Sauf que la France, députés comme citoyens, n’accepteront jamais ce programme tel qu’il est décrit!

        La politique est l’art du possible!

        La France vivant à crédit dès l’automne, chaque année, demande, sans le dire, que ses « partenaires » l’aident à rembourser pour garder sa « générosité d’état » qu’elle compenserait de ses « Lumières » originales qui ne trouvent cependant plus « preneur »!

        • Seulement justement vivre à crédit n’a qu’un temps même pour un état. Un jour ou l’autre, les mesures libérales s’imposeront, à moins que les français ne préfèrent la solution Venezuela. Mais ce sera sans moi.

    • @Mullrache
      Bonjour,
      En 1, j’aurais mis : rendre aux citoyens leurs Droits fondamentaux qui sont : la Liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.

      • Edit,
        En fait, je mettrais en 1 la DDHC de 1789 complète, en ajoutant dans l’Article Premier :  » et toutes les femmes » à la suite de « Tous les hommes », plus, l’article X non retenu de Mirabeau.
        En 2 j’abolirais le Pouvoir Administratif..

  • Il est socialiste, donc pas libéral. La lecture de son livre est sans ambigüité à ce sujet, c’est un étatiste pur et dur!

  • Dire que Marion est libéral en citant des mesures étatiques… quele incohérence !
    Le seul libéral de ces trois interrogés est Jacques Garello.

    • @ Philippe Leménager et @ Virgile

      A.Madelin est retraité: la France n’a plus de politicien se disant « libéral » aussi purement que la théorie de Contrepoints l’exigerait.

      Alors, concessions ou rupture?

      La politique est « l’art du possible »!

      E.Macron est (comme l’Union Européenne) libéral en économie et « social – démocrate », pour le reste de la gestion politique (mode politique prépondérant dans l’Union). Et il est définitivement élu!

      Ce qu’il fera, personne n’en sait, précisément, rien!

      Qu’on suppute, qu’on prophétise ou qu’on condamne par principe n’y changeront rien!

      Au contraire, c’est moche de le condamner a priori, le classant socialiste alors qu’il a clairement dit qu’il ne l’était pas!?!

      (et il ne reste que des vestiges du P.S. comme L.R. ne sont « unis » qu’en période pré-électorale! Ces 2 partis, malgré leur primaire, ont été rejetées par l’électeur dès le premier tour! Ils n’ont plus qu’à se taire!)

      E.Macron est lui-même, jusqu’à présent, gardant le secret sur ceux qu’il va choisir pour faire ce qu’il aura décidé, libre comme aucun autre président depuis Ch.De Gaulle!

      Tout politicien français se disant « libéral » se tire, actuellement, une balle dans le pied! C’est un fait, une constatation, qu’on le déplore ou pas!

      La France, bien que très conservatrice et résistante au changement, se dit majoritairement d’une « gauche » complètement morcelée!

      La « droite », plus taiseuse, assiste à son extrême se gauchisant pour ratisser plus large!

      E.Macron, candidat improbable, l’emporte pourtant sans se soumettre ni à l’une ni à l’autre: personne ne sait ce qu’il vous prépare!

      Il n’y a pas eu de candidat se disant libéral, tant pis!

      Pourquoi ne pas faire confiance au vote des électeurs et, au moins, voir ce que cet O.V.N.I. a dans le ventre, au lieu de prophétiser l’avenir pour le condamner avant qu’il ne débute?

      D’où vient ce droit d’exiger que l’individu entre dans une case ou sous une étiquette établie en souvenir du passé? Les « inventeurs » n’auraient plus droit de cité?

      Si cela n’est pas la nostalgie d’une grandeur passée, qu’est-ce?

      • @Mikylux
        Bonsoir,
        « Pourquoi ne pas faire confiance au vote des électeurs  »
        Déjà, pour la simple raison qu’il a été élu par 38.7% des français, lors de la grande mascarade/entourloupe de l’élection présidentielle. Ensuite, parce qu’il est socialiste, rien de moins. Un libéral n’aurait pas dit : « Le libéralisme c’est la loi du plus fort, l’esprit des réformes que nous proposons c’est tout l’inverse. » (thx Melissa H) et il n’aurait pas non plus annoncé, pendant l’entre deux tours, des états généraux pour « fixer le juste prix de l’alimentation, dès le mois de juillet. » . Et l’autre raison, qui est pour moi la plus importante, est que tous les citoyens doivent se méfier et douter de leurs gouvernements et de leurs élus. « Le Peuple n’a qu’un seul ennemi : son gouvernement. » Antoine de Saint-Just.

  • Déjà sur quoi se base t on pour mesurer le libéralisme de Macron. Il existe plusieurs moyens:
    son programme
    regarder ses soutiens
    son passé.
    Pour son programme, il contient du bien et du moins bien. Il y a des réformes qui proposent qui sont très intéressantes (même s’il s’agit pas de libéralisme pur) mais il y a d’autres mesures de son programme qui sont très mauvaises.
    A noter qu’un programme n’est qu’un ensemble de promesses. Encore faut t il les tenir. Macron s’est quand même souvent contredit. Un jour, il soutient tel mesure. Le lendemain, il change d’avis. Dur de savoir réellement ce qu’il veut.
    Pour ses soutiens, c’est là où je trouve que cela fait peur. En marche me paraît contrôler par l’aile droite du PS. Quand on voit qui soutient Macron, en tant que libéral, il n’y a pas de quoi se réjouir. (Je rappelle que Madelin contrairement à ce qui a été dit n’a pas apporté son soutien à Macron, il a seulement soutenu la réforme de retraite proposé par celui ci).
    Son passé. Certains de ses détracteurs l’ont accusé d’avoir inspiré la politique économique d’Hollande en tant que conseiller. Ce qui est faux. Macron a été l’un des nombreux conseillers d’Hollande. Il était loin d’être le seul conseiller d’Hollande. Dur de savoir qui Hollande écoutait dans ses conseillers. Cependant, j’ai des doutes quand à savoir que Macron a tellement eu d’influence que cela sur Hollande. Par exemple, la politique fiscal d’Hollande a été clairement inspirée de Piketty (conseiller d’Hollande quand il était candidat).
    Comme ministre, Macron a surtout parlé et dans les actes très peu agi. Cependant, était ce de sa faute ? En tant que ministre, il ne pouvait pas faire ce qu’il voulait et comme l’on sait tout, Hollande pratique la politique de la synthèse. Hollande a été un frein aux réformes voulues par Macron.

    Une chose est sûr: Macron n’est pas libéral. C’est un technocrate ayant une bien meilleure compréhension du monde moderne et de l’économie que la plupart des politiciens (ce qui n’est pas très dur). Il est plus libéral que beaucoup d’autres hommes politiques francais (ce qui est très facile vu l’antilibéralisme dans son pays). Son projet n’est pas de faire du libéralisme mais introduire une dose de libéralisme pour faire fonctionner le modèle francais très socialiste. Il a compris que notre modèle va dans le mur et qu’il faut donc le réformer. Pour redistribuer les richesses, encore faut t il être capable de les créer. La France est l’un des pays socialistes d’Europe. Avec Macron (à condition qu’il fasse ce qu’il promets), la France deviendra un peu plus libérale (mais restera assez socialiste).
    Honnêtement, j’aurais mille fois préféré Fillon président qui proposait des réformes bien plus intéressantes. Malheureusement, c’est Macron. Et même si je pense que sa présidence sera un échec (il est vrai que je suis de nature pessimiste). Je préfère lui donner une chance. Je voterais sans doute pour son mouvement aux législatives (enfin, je verrais qui est le député proposé dans ma circonscription avant de décider). Une chose est sûre: je ne voterais pas la droite quand je vois qu’elle a décidé d’amender le programme de Fillon et de retourner au chiraquisme. Jamais je ne voterais pour la droite avec Baroin à sa tête

  • Sur le libéralisme de gauche, historiquement le libéralisme était l’une des 4 grande famille de la gauche francaise (à lire sur le sujet: « Les gauches françaises 1762-2012  » de Jacques Julliard). Cependant, le libéralisme a disparu de la gauche francaise au cours du 20 siècle. Après la seconde guerre mondiale, la gauche francaise n’était plus libérale. La gauche francaise étant profondément marquée par le marxisme a été très antilibérale et anticapitaliste (bien plus que dans les autres pays d’Europe). La gauche francaise est très arriéré par rapport à beaucoup de gauches en Europe qui ont évolué vers le social libéralisme (qui est du socialisme qui comprends que le socialisme pur ne peut pas marché et que par conséquent, il faut accepter certains éléments libéraux dans le socialisme).
    Macron peut bien plus être comparé à un social libéral (tel Tony Blair) qu’à un libéral. Macron est surtout un social libéral et non pas un libéral de gauche. La gauche et la droite sont des notions relatives changeant selon les pays et les époques. On est toujours de droite par rapport aux autres (même chose pour la gauche). Je doute qu’un jour, la gauche enfin une partie de la gauche) retrouve son libéralisme passée. Est ce que quelqu’un comme Benjamin Constant serait t il considéré comme de gauche aujourd’hui ? J’ai des doutes
    « « libéralisme par l’État » ou de « libéralisme étatique » » ce n’est pas du libéralisme cela. Il faut arrêter de tout confondre. Il faut arrêter de confondre libéralisme et capitalisme. Ce n’est pas parce que l’on est pour des mesures pro entreprises que l’on est libéral. Quand l’était mène une politique d’aide aux entreprises, c’est une politique capitaliste mais pas une politique libéral. Ceux qui pensent que l’état est là pour aider les entreprises sont des capitalistes mais pas des libéraux.
    Tout libéral se méfiera toujours de l’état. Alors bien sûr, cette méfiance variera selon les libéraux. Certains libéraux acceptent de donner une plus grande importance à l’état que d’autres mais le principe de l’état limité est un principe consubstantielle au libéralisme.

  • « le livre d’Emmanuel Macron (Révolution) témoignent d’un authentique libéralisme » j’ai pas l’impression d’avoir lu le même libre. Pour moi, Macron est un technocrate social libéral moderne.
    Le modèle occidental c’est la troisième voie mélange entre socialisme et libéralisme. Bien sûr, le degré de socialisme (et de libéralisme) varie selon les pays. La France est l’un des pays les plus socialistes d’Europe. La France est bien plus socialiste que libérale. Voilà pourquoi l’UE peut paraître libéral pour un francais (alors que l’UE est un mix entre socialisme et libéralisme seulement bien plus libérale que la France ce qui n’est pas dur).
    Les technocrates (du FMI, de l’UE,….) sont à l’image du monde occidental. Ils prônent la politique de la troisième voie (mélange entre libéralisme et socialisme). Pour un francais, ces technocrates peuvent paraitre libéraux étant donné que leur degré de socialisme est moindre par rapport à la France mais il ne faut pas se laisser abuser. En valeur absolue, on ne peut pas dire de ces institutions qu’elles sont libérales. Pour Macron c’est un peu la même chose. Pour un francais, il peut paraitre plutôt libéral mais en terme absolu, il n’est pas libéral. Cela serait déjà bien que Macron fasse que la France rejoigne la moyenne européenne en terme de libéralisme (ce qui n’est même pas ce qu’il propose. C’était ce que proposait Fillon). Je ne parle même pas de faire de la France un pays libéral cela s’est impossible au vu de la pensée socialo communiste régnant dans ce pays

  • Il me semble important de comprendre la différence entre le libéralisme et le libertarisme. La gauche libertaire n’est pas libérale. Trop souvent, on confonds aussi libéralisme et individualisme. L’individualisme n’est pas spécialement libérale. Typiquement, notre société est de plus en plus individualiste mais cela ne veut pas dire que notre société est de plus en plus libérale. L’individualiste régnant dans notre société est de l’individualisme de la gauche libertaire (typiquement mentalité de mai 68). Typiquement des choses comme  » fais ce que tu veux » et « il est interdit d’interdire ». Ces slogans sont d’une idiotie sans nom et pas libéraux. A lire: https://www.contrepoints.org/2013/04/26/122762-libre-oui-faire-ce-que-je-veux-non
    Le problème de notre société c’est que la plupart des gens pensent que la liberté consiste à faire ce qu’ils veulent et surtout ils ne comprennent pas que la responsabilité est consubstantielle à la liberté. Pas de liberté sans responsabilité. Or, les gens actuellement veulent faire ce qu’ils veulent mais dès qu’ils ont un problème, dès qu’ils doivent assumer la conséquence de leurs actes, ils vont pleurer auprès de l’état pour qui les aide. Les gens veulent une liberté sans responsabilité (ce qui est impossible).

  • Pour rejeter l’idéologie libertaire, je me permets de citer Claude Malhuret (il a écrit un excellent livre : « le vice de la vertu »).
    « Le refus de voir la liberté confondue avec la fuite en avant de tous les désirs, de tous les caprices et de tous les « droits », le refus de voir l’équité dégradée dans l’égalitarisme qui nie l’influence des choix personnels sur le destin individuel, le refus de voir la responsabilité abolie par le dolorisme qui enferme les victimes dans leur statut et par le relativisme qui mène à la désespérance. »

  • Pour les penseurs libéraux, Turgot, Say, Bastiat, Mises ou Hayek, , primo, l’intérêt personnel ne peut se déployer librement que dans les limites de la justice naturelle et secundo, le droit ne se décide pas en vertu d’un contrat, mais se découvre dans la nature même de l’homme, animal social, doué de raison et de volonté.

    Le libéralisme repose sur le droit naturel. Or typiquement, aujourd’hui, on nie les droits naturels. Aujourd’hui, il y a une montée de droits qui n’ont rien de naturels. Il s’agit juste de faux droits (droit au logement,…). Seuls les droits de l’homme de la première génération (droit de liberté d’expression,…) (droits liberté) sont des droits naturels. Les droits de l’homme de seconde et troisième génération (droits créance) ne sont pas de vrais droits de l’homme (juste des conneries socialistes).

    Si je parle de tout cela c’est que Macron me paraît bien plus proche de l’idéologie progressiste ( l’individualisme libertaire où c’est l’état qui doit permettre à l’individu de s’émanciper et où le droit naturel est nié au nom du constructivisme social) que de l’individualisme libéral.

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