Utopie libérale : connaissez-vous la panarchie ?

Laisser chaque parti se gouverner à sa guise et à ses frais ; la libre entreprise institutionnelle et la libre concurrence entre les institutions : telle est l’utopie proposée par la panarchie.

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Crédits : Jason train-crown, CC BY 2.0

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Utopie libérale : connaissez-vous la panarchie ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 26 avril 2017
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Par Gabriel Delauney.

Dans peu de temps un nouveau gouvernement sera élu. Certains veulent une VI° république, d’autres s’accordent très bien avec la V° mais diffèrent sur les candidats à soutenir, ces derniers proposant divers aménagements des institutions et lois pesants sur les élus, sans parler de l’aménagement du quotidien de la population.

Quels que soient les vainqueurs, durant tout leur mandat ils seront contestés par le reste du spectre politique et même si par miracle ils relevaient le pays et établissaient la concorde civique tout serait à refaire moins de 20 ans plus tard.

C’est ainsi depuis que l’État existe, depuis que l’Homme est sédentaire et sans doute aussi depuis que des humains ont commencé à en dominer d’autres ; les mécontents et les prétendants sont légion en temps de troubles et les héritiers incapables sont toujours là pour saborder les œuvres de leurs pairs et pères lors des temps de concorde.

Est-ce une fatalité ? Sommes-nous condamnés à cet éternel recommencement ? Y a-t-il autre chose ?

Oui, le salut est dans la Panarchie, concept imaginé par Paul-Émile de Puydt en 1860, formé des mots pan (tout) et arkhi (gouverner). Est-ce à dire que l’on doit créer une sorte d’absolutisme ? Non.

La Panarchie, c’est laisser coexister tous les pouvoirs, toutes les formes d’organisations possibles.

« N’avons-nous pas deux ou trois millions de catholiques, qui ne jurent que par M. de Theux, et deux ou trois millions de libéraux qui ne jurent que par eux-mêmes ? Comment les concilier ? — En ne conciliant rien du tout ; en laissant chaque parti se gouverner à sa guise — et à ses frais ».

Car oui c’est cela la Panarchie, laisser chaque parti se gouverner à sa guise et à ses frais ; la libre entreprise institutionnelle et la libre concurrence entre les institutions ainsi créées par les citoyens.

Genèse de l’idée ; une hostilité à la violence politique…

De Puydt est d’abord parti du constat éprouvé que « le plus sage et le meilleur des gouvernements ne fonctionne jamais du plein et libre consentement de tous les gouvernés », qu’il y a « des partis, triomphants ou vaincus, des majorités et des minorités en lutte perpétuelle ». En bref que la politique est mue essentiellement par des rapports de force.

N’oublions pas que c’est un homme ayant vécu dans un siècle de révolutions, concept qu’il abhorre, ce qui est explicite dans une de ses métaphores.

Il considère en effet chaque régime comme une maison, confortable pour ceux qui l’ont conçue mais peu satisfaisante pour les autres et qualifie chaque génération de locatrice nouvelle pouvant à sa guise aménager sa maison.

Parfois la nouvelle génération met à bas l’édifice tout entier et après mille peines se retrouve avec un édifice aussi peu convaincant qu’avant, ce qui appelle pour bon nombre de locataires à une démolition nouvelle.

Il s’avère qu’il y a tout de même quelques satisfaits, n’oublions pas le mot de Bonaparte qui parlait en connaissance de cause ; « dans les révolutions, il y a deux sortes de gens : ceux qui les font et ceux qui en profitent ». Dès lors, si « il y a cependant des satisfaits » tant dans les élites que dans le menu peuple, si « l’édifice n’est pas irréprochable, bien s’en faut, mais (qu’)il a des qualités » pourquoi le démolir « aussi longtemps qu’il abrite commodément assez de locataires pour payer son entretien ? ».

De Puydt l’affirme, il hait les démolisseurs à l’égal des tyrans ; « Vous êtes logé sous les combles, votre appartement est trop étroit, ou insalubre. Changez-en, je ne demande pas mieux. »

 … qui permet de rompre avec la logique une terre = un maître…

Changer d’accord, mais où ? Faut-il s’exiler ?

Non bien sûr, si vous quittez une société qui ne vous convient pas pour aller en fonder une autre sur un territoire vierge, vous ne tarderez pas à avoir des mécontents de votre nouveau régime parmi vos propres cohortes d’exilés. Des mécontents toujours. Pourquoi ?

Cela tient à une chose ; il y a sur toutes les terres un monopole, celui du régime (ou gouvernement) en place.  Dans tout pays, tous sont soumis à l’autorité d’un même gouvernement. De ce fait, on ne peut qu’aller à l’affrontement, comme nous le constatons aujourd’hui.

En supposant que son contradicteur imaginaire est un républicain au sein de sa royale Belgique, il lui fait remarquer que si la monarchie ne lui convient pas à lui et à ses amis et qu’il souhaite la renverser, il se heurtera à tous les partisans de la monarchie et à tous ceux – même non monarchistes – qui ne partagent pas ses convictions.

Il lui conseille alors une autre solution : « assemblez-vous, rédigez votre programme, dressez votre budget, ouvrez des listes d’adhésion, comptez-vous, et si vous êtes en nombre suffisant pour en faire les frais, fondez votre république ».

 

  • « Où cela ? Dans les pampas ? Lui répond son interlocuteur.

 Non vraiment, ici ; où vous êtes, sans déplacement. […] Vous voulez fonder un schisme politique ? Vous en êtes les maîtres, mais à une condition, c’est de faire cela entre vous, en famille, sans toucher en rien aux droits ni à la foi des autres. Pour cela, point n’est besoin de fractionner le territoire de l’État en autant de cases qu’il y a de formes connues et acceptées de gouvernement. Encore une fois, je laisse chacun et chaque chose à sa place. »

 

C’est là que la Panarchie est différente de tout ce que nous connaissons, il ne s’agit pas de vivre en cité-États chacun de son coté, abandonnant dans notre exil politique tout ce que nous chérissons, il s’agit de rompre avec le concept féodal disant qu’une terre doit avoir un unique maître, ici en l’occurrence un unique régime, dans notre cas français la V° République gouvernée par Mr ou Mme X.

De Puydt propose donc pour des questions de praticité d’ouvrir dans chaque commune, un bureau de l’État politique.

Ce bureau enverra à chaque citoyen majeur une feuille de déclaration et selon ses réponses le citoyen est de fait inscrit sur un registre ad hoc et donc « dans les formes et les délais légaux », le voilà « sujet du roi ou citoyen de la république ».

Cette dernière idée ainsi est bien entendu datée, dans une Panarchie moderne les sites de comparaison de gouvernements pourront fleurir, l’on pourrait aussi s’inscrire directement dans un gouvernement en envoyant un courrier à ses dirigeants ou en créer comme on dresse un stand de limonade ; avec ses économies.

 … afin que tous aient la possibilité de choisir leurs dirigeants.

De fait le citoyen n’est plus soumis aux choix politiques des autres ; « Vous obéissez à vos chefs, à vos lois, à vos règlements ; vous êtes jugé par vos pairs, taxé par vos représentants ; vous n’en payez ni plus ni moins, mais, moralement, c’est tout autre chose. »

Ce que cela implique est immense, les humains dans leur très vaste hétérogénéité morale et politique pourront enfin toucher du doigt les bénéfices supposés de leurs idées.

De ce fait on peut s’attendre à ce que l’avènement de la Panarchie « supprime à tout jamais révolutions, émeutes, désordres de la rue et jusqu’aux moindres émotions, de la fibre politique. Vous n’êtes pas content de votre gouvernement ? Prenez-en un autre ».

Le risque de conflit civil sera écarté dans toutes les nations qui adopteront la Panarchie et en cas de différends entre sujets de gouvernements divers, ou entre un gouvernement et le sujet d’un autre, il suffira selon son théoricien, « d’agir conformément aux règles dès à présent observées entre nations voisines et amies ».

Quant au risque de tiers-mondisation, il est à jamais balayé, les efforts portés vers la santé, l’instruction, la vertu des dirigeants seront grandement encouragés, et ce par la dimension compétitive de la Panarchie.

Il restera malgré tout quelques questions toujours sensibles ; immigration, peine capitale, politique énergétique…  Il nous faut donc imaginer des solutions pour que ces sources de conflits ne soit plus que des tempêtes dans des verres d’eau.

Des penseurs libéraux ont sans doute déjà les réponses.

Le potentiel international de la Panarchie

Dans son manifeste, Paul-Émile de Puydt dit s’abstenir de militer en faveur de sa nouvelle idée, il s’en tient à la littérature ; « Mon idée est une semence que je jette au vent ; tombera-t-elle sur un sol fertile ou sur les pierres du chemin ? Ce n’est plus mon affaire. Je ne propose rien. »

Quelle erreur !

Voyez le XX° siècle qui s’ensuivit, avec son cortège de révolutions et de dictatures, ses sécessions armées, ses conflits internationaux dont ses deux conflits mondiaux, ses totalitarismes et ses roitelets triomphants sur une partie de leurs compatriotes, manipulés par les deux grands en état de guerre larvée.

Bilan ? Selon l’Institut néerlandais de relations internationales Clingendael Institute, 231 millions de personnes furent tuées à la suite d’une décision d’origine humaine de 1900 à 2000.

Et ce n’est pas fini, songeons aujourd’hui à la Crimée, à la partie est de l’Ukraine, au Sahara Occidental, à la Colombie, au Cachemire, au Tibet, aux îles Spratleys, à la Syrie…

Les terres ravagées par la guerre civile, comme la Syrie, ou par un conflit motivé par des volontés indépendantistes ont déjà une solution, nous l’avons vu, la Panarchie.

Quel Basque, Tibétain, Québécois, Corse, Ukrainiens russophone ou Écossais voudrait perdre du temps ou du sang pour fonder son État indépendant au risque de voir s’y établir des institutions insatisfaisantes, alors que l’État « colon » lui accorde des libertés panarchistes ?

Pour ce qui des territoires disputés pour leurs ressources naturelles, les iles Spratleys par exemple, à la panarchie l’on peut proposer en complément une vente aux enchères ou un condominium, alternance équitable de possession de ces territoires, – un peu pour comme l’île des faisans, qui tous les 6 mois passe de contrôle français à contrôle espagnol et réciproquement -, pourrait régler le problème.

En ce qui concerne les territoires disputés entre deux États, tel le Cachemire ou les iles Kouriles, la solution pourrait être des accords bilatéraux reposant sur l’idée Panarchiste. Exemple avec le Cachemire disputé entre l’Inde et le Pakistan et la Chine.

Que les habitants et les États se mettent d’accord ; que chaque habitant du Cachemire puisse adhérer à un gouvernement de son choix ou au gouvernement pakistanais/indiens/chinois, moyennant contribution pour les services proposés (des impôts allant toujours à Delhi, État protecteur). Une autre clause du contrat et chaque Indien, Chinois ou Pakistanais pourrait proposer des gouvernements aux locaux. 

La panarchie, une idée à ancrer dans le réel ; royauté, constitution, parlement

Mais comment la Panarchie pourrait-elle tenir ? Comment empêcher qu’un gouvernement devenu trop fort tyrannise les gouvernements plus faibles et ne renverse ce régime pour rétablir l’ère du monopole politique ? Est-ce une chimère de doux rêveur ?

Non, ce n’est pas une chimère.

Nous pouvons la toucher du doigt, si nous préparons l’esquisse en faisant en sorte qu’il demeure tout de même une puissance étatique pour exercer le monopole de production de sécurité ou en tout cas pour qu’une autorité puisse valider et annuler en certaines portions du territoire les prétentions d’agences de production de sécurité.

État minimum et Royauté

Personnellement, je ne crois pas à l’anarchie. Je peux me tromper mais je crois que dans un monde anarcho-capitaliste, tôt au tard quelques occasions se présenteront pour que des ambitieux refondent des États à leurs profits.

Le mieux est de faire en sorte qu’un État minimum puisse se placer au-dessus de la mêlée. Il nous faut un État pour occuper définitivement la place qu’un gouvernement trop soutenu pourrait convoiter.

Quelle serait la forme de cet État ?

La logique voudrait que nous n’imaginions pas un État dirigé par quelqu’un d’élu, ce serait inévitablement la division que nous cherchons à fuir. Il nous faut donc une solution qui socialement apporte beaucoup de concorde, une autorité qui soit naturelle et attendue par tous.

C’est une royauté qu’il nous faut, dans un pays où, sous l’effet de la libre entreprise et libre concurrence gouvernementale remodèlerait en permanence le paysage politique, la Royauté universelle pour tous les citoyens serait un gage de stabilité et de continuité tel l’obélisque de la concorde au milieu du trafic.

Constitution et parlement

Bien sûr, toute couronne doit être soumise à l’autorité d’une constitution et doit être canalisée par des parlementaires. Il nous faudra donc aussi songer en Panarchie à la rédaction d’une constitution qui puisse non seulement déterminer les droits et devoirs des citoyens, les droits et devoirs des gouvernements et les attributions du parlement et de la royauté.

Cette constitution devra bien sûr indiquer les bornes légales à ne pas dépasser ; la peine capitale, par exemple, devra toujours être le monopole de l’État, si son application est désirée par la population.  D’autres monopoles d’État doivent être définis ; emprisonnement, don de la nationalité, institutions d’examens pour le droit au port d’armes…

Je ne sais pas si l’idée d’État-minimum incarné par une royauté donnant à son peuple des libertés panarchistes, ce Panarcho-Royalisme, a de l’avenir, mais je sais que cette « semence que je jette au vent » peut tomber sur des sols fertiles car déjà royaux ; Îles Britanniques, Belgique, Suède, Pays-Bas, Norvège, Danemark…

Tous ces pays et leurs souverains pourraient se débarrasser de l’opposition républicaine en accordant la panarchie aux citoyens, qui de fait seront libres de créer d’infinies variétés de républiques.

Je pense aussi aux nombreux pays qui ont perdu leurs souverains il y a moins d’un siècle et qui pourraient y trouver une forme de « salut » aux maux démocratiques.

L’humanité était libre d’avoir des souverains pour dominer tout un chacun, sans eux elle est plus divisée que jamais par les ambitieux. La solution me semble toute trouvée désormais.

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  • Mais bordel de lol.
    J’entends tellement peu parler de panarchie que j’étais content d’avoir un article dessus, prêt à partager à mon entourage sans même le lire, mais quelle déception…
    On n’a juste un auteur qui souhaite faire revivre ses lubies de monarchie sous les apparences de la panarchie. À peine dévoilée, il la renomme déjà avec le suffixe royaliste.
    Déçu.

    • Bonjour.
      Navré de vous avoir déçu, mais vous pourriez vous excuser d’avoir fait de même.
      Je vais tacher de dissiper les craintes et malentendus que peut avoir causé le suffixe royalisme dont j’ai fait l’ajout.
      Mais d’abord quelques remarques, pour vous comme pour les autres.

      Primo, je ne sais pas si c’est le fait que nous soyons nous autres libéraux en minorité extrême dans notre pays et constamment accusés des pires maux, mais vraiment quelle violence dans les commentaires ou que l’on aille, et vous ne faites pas exception à la règle.
      On croirait un combat de coqs, quelqu’un publie un truc, paf des mécontents qui n’ont jamais publié quoi que ce soit tente d’amuser la galerie. J’en témoigne, là c’est mon quatrième article et trop rares sont les messages courtois et pourtant ça partage…
      Tranquille camarades coqs ! Je ne suis pas là pour faire la vedette et voler vos femelles, au besoin j’en trouve, le monde est vaste et comme dirait De Puydt « Il y a du choix, en effet, depuis l’empire de Maroc, et sans parler d’autres empires, jusqu’à la république de San Marino; depuis la cité de Londres jusqu’aux Pampas de l’Amérique ».
      Croyez-vous que c’est plaisant de se voir répondre « bordel de lol » par un courageux anonyme alors que l’on a passé une semaine à écrire le bouzin et que l’on a dut s’y reprendre à 3 fois avec contrepoints pour que l’article soit suffisamment court pour être publié ?
      Visiblement vous êtes frustré de voir que je n’ai pas été digne de votre horizon d’attente et bien qu’a cela ne tienne, « faites mieux » comme dirait notre défunt mentor. Ce serait raccord avec les principes de concurrences chers au libéralisme et à la panarchie.
      Visiblement seul le passage sur la royauté vous a fait frémir. Quid de l’idée de conservation d’un état minimum ? Qu’en pensez-vous ? Quid de mon exposé sur le potentiel de résolutions des tensions internationales de la Panarchie, que de Puydt n’a même pas mentionné (un compliment pour ça ou une réfutation argumentée c’est trop demandé) ? Quid de mon exposé sur ce qu’est la Panarchie ? Clair, pas clair ?

      • Ensuite oui, je désire garder un état régalien pour les raisons déjà précisées dans l’article et oui ce serait dans l’idéal une royauté.
        Concernant l’aspect royaliste de mon modèle étatique, je pense savoir où est la méprise.

        1/ Vous vous imaginez peut etre que je suis un partisant des bourbons ou des orléanistes.
        Mais non, ce serait tout sauf consensuel de les proposer au peuple français, vu les passifs criminels de leurs familles, ne serait-ce qu’aux yeux des populations d’outre-mer.
        Je suis partisan d’une royauté fonctionnant sous l’apparence d’un système dual et féminin. Comme vous avez pu le voir à la fin du papier l’article originel est bien plus long et dans cette version longue j’y donne ma vision, peut-etre que cela vous rassurera ;
        « Reste à déterminer la forme et les modalités de nomination de cette royauté. Dans notre cas français, je pense que deux femmes régnants – duo formé pour des questions de praticité et de sécurité en cas de pertes humaines inopportunes – suite à des examens méritocratiques ouverts à toutes auxquels s’ensuivrait une sélection au hasard des meilleurs résultats serait la meilleure solution. Ensuite de quoi ces deux reines transmettraient une fois leur rôle passé le pouvoir à leurs premières filles et ainsi de suite. Pourquoi des femmes ? Parce qu’elles ont la faculté de ne pas engendrer de progéniture illégitime et que j’ai personnellement l’impression qu’une reine obtient d’avantage de soutient et d’affection que son peuple. »
        J’ajoute que bien évidemment la constitution devra préciser qu’elles seront entretenues par un impôt volontaire.

        2/ Mais peut-être pensez-vous que les tetes couronnées sont intrinsèquement tyranniques ?
        Là encore c’est faux, ne nous laissons pas abuser par l’historiographie de notre histoire nationale.
        Bien souvent les souverains ont d’avantage soutenu la liberté ou du moins moins tyranniser les peuples que les gouvernements élus. Ces derniers ont une vision qu’ils imposent à tous, au nom de dogmes partisans.
        Bien sur les rois aussi peuvent faire subir ce genre de chose mais généralement ils sont un rempart contre les extrémismes comme le fut le souverain en Roumanie lors des années 30.

        Il faut voir une société comme un entonnoir clos à sa base par une parois et avec à son sommet une balle de golf (le roi). Cet entonnoir est remplis de petites pierres de la taille de la balle de golf. Retirez le roi, renversez la société, et ho surprise les pierres s’entrechoquent pour occuper la place laissée libre par le départ du souverain.
        Un choc électoral c’est gentillet bien qu’assez tendu. Un choc armé c’est tout de suite moins drôle.
        Tapez Anacyclose sur wikipedia ; vous verrez on en revient toujours à la monarchie – aujourd’hui les souverains ne sont plus des monarques, ils partagent les responsabilités, mais c’est juste de la sémantique.
        D’ici « le retour du roi » les errements de la foule auront fait eu le temps de faire naitres des tyrannies.
        Bonaparte, Staline, Hitler étaient t-ils moins tyranniques que les Capétiens, Romanov, Hohenzollern ?

        Je vous renvoie à cette phrase de Hugo, « Quand on hait les tyrans, on doit aimer les rois ».
        Alors si ces souverains éliminent par eux-mêmes toutes tentations autoritaires en accordant – contraints ou enthousiastes – des libertés panarchistes à leur peuple…
        Que dire alors sur l’amour à porter envers ces futures royautés ?

        • Interessant 🙂

          Si vous voulez mieux faire passer la pilule au peuple français, peut etre conviendrait-il mieux de parler d’Impératrices plutôt que de reines : vous l’avez souligné, les français ont un très mauvais souvenirs de leurs rois.
          Et un bien meilleur de leurs Empereurs.

          Par contre, pourquoi deux reines, et non trois ?
          Ne risque-t-il pas d’y avoir un blocage, voire rivalité irréconcicliable avec deux têtes ?
          Il me semble qu’avec trois têtes on obtiendrait plus d’équilibre : si une prend plus de place, les deux autres peuvent se liguer pour faire contrepoids. Ou si deux prennent trop de place et partent sur une guerre ouverte, la 3e peut arbitrer et les calmer.

          • Oui impératrices c’est très bien, (j’ai même songé à matriarches, mais impératrice sonne en effet mieux à mon oreille, ça doit être à cause de Dishonored 2 :). J’y pense d’ailleurs lorsque je songe à écrire des brouillons de nouvelles pour soutenir le Panarcho-Royalisme.
            Je ne voulais juste pas effrayer d’avantage notre ami.

            Pourquoi deux reines ? est-il utile d’en avoir 3 ? les spartiates se débrouillaient très bien avec 2 rois.
            Je ne pense pas qu’il y aura de blocages, elles seront dans le même bateau, auront grandies ensembles (à l’exception des deux premières), auront subies un bourrages de crane sur les devoirs imposées à leurs fonctions…
            Et puis mêmes avec deux femmes ont peut imaginer que l’une soit la marraine de l’héritière de l’autre, voir en cas de crises graves proposer qu’elles deviennent mutuellement mères porteuses de l’héritière de l’autre ou à défaut d’un autre enfant, gage de confiance et sacrifice personnel énorme.
            Si ca hurle on fait comme tout le monde on discute et on se promet des bénéfices mutuels 😉

            • « Si ca hurle on fait comme tout le monde on discute et on se promet des bénéfices mutuels ? »
              Du coup vous prévoyez tout de même une « 3e force » qui arbitre au cas où 😉

              • Oui les parlements et une vieille garde issu du parti ayant permis la refonte des institutions pourraient élever la voix pour forcer nos impératrices à cesser de déconner si jamais elles le font.

  • Après lecture, je me dis que le principal ennemi de la Panarchie, ce sont les modes de gouvernements « prédateurs » : ce qui se basent sur la spoliation des biens des autres pour fonctionner.

    En quoi la Panarchie pourra empecher ces gouvernements de déborder et atteindre ceux qui n’en sons pas membres ?

    • Si par gouvernements ayant des logiques de prédation des biens d’autrui vous entendez gouvernements particulièrement gloutons au niveau fiscal hé bien la solution est simple, les citoyens changerons de gouvernements.
      Par exemple si vous êtes soumis à l’autorité d’un roi qui à 10 ministres (sports, éducation, famille, etc..) demandant chacun – sans vouloir y renoncer – 2500 euros par mois comme salaire et 50 000 euros de frais de fonctionnement de leurs services (rémunération de fonctionnaires, allocations et entretiens des services offerts par votre gouvernement) et que vous n’êtes à travers le pays que 2 000 adultes considérés par votre roi comme des contribuables, hé bien nul doute que si vous trouvez la meme chose moins chère du fait d’un état majors moins étoffés, plus polyvalent, moins généreux avec les plus humbles de ces membres vous y adhérez si vous le souhaitez et ce sans avoir à déménager.
      Vous aurez fait votre révolution en pantoufles comme De Puydt le dit dans son manifeste.

      Après si comme vous le craignez des gouvernements tentent de s’emparer des biens de personnes n’étant pas sous leur autorité, par racket par exemple, là ce sera anticonstitutionnel et bien sur totalement contraire à l’esprit panarchiste, qui se calque sur l’esprit de tolérance religieuse en plus du principe de non agression.
      L’État minimum (qui demeurera pour prévenir justement ces agissements) agira donc avec ses policiers et juges ou au besoin avec son armée pour faire respecter le droit des opprimés et prononcera la dissolution du gouvernement coupable.

      • C’est bien là le nœud du problème.
        Si je décide une révolution libérale et promulgue ma constitution panarchique ou les prélèvements obligatoires ne peuvent dépasser 20% du PIB.
        Je vais rapidement avoir beaucoup d’adeptes, et rapidement Bercy devra s’assoir sur 500 milliards.
        Tout va bien se passer.

        • Je ne suis pas sur de comprendre. Vous imaginez une panarchie dissidente dans la panarchie ? Ce serait une sécession…
          Je vois mal comment ces sécessionnistes pourraient séduire, en effet si l’état est cantonné à ses fonctions régaliennes il n’est de base pas sensé être gourmand, les impôts seraient ridicules et une partie de l’argent restant aux gens leur servirait à entretenir des gouvernements poussés à satisfaire leurs clients.

          Ou vous imaginez qu’un gouvernement (parmi des milliers d’autres) décide de promettre à ses adhérents qu’il limitera son appétit envers eux ? bah il emporte alors plus d’oseilles que les autres, ayant subitement d’avantage de protéges.
          L’Etat s’en ficherait il toucherait toujours de quoi entretenir ses fonctions régaliennes

          • Je me plaçais simplement dans la perspective du remplacement de le Ve République par un panarchie.
            Le problème ne sera pas tant la présence de plusieurs gouvernements, mais des niveaux de prélèvements obligatoires que ceux ci vont édicter.
            C’est à mon avis le principal problème aujourd’hui de l’UE.
            Par exemple : nous somme dans une VIe République panarchique, je dépend d’un gouvernement libéral qui me demande 20% de P.O., et mon voisin dépend d’un gouvernement Mélanchoniste qui lui demande 75% de P.O.
            Que va t’il se passer selon vous ?

            • Le mélanchoniste va tourner casaque et commencer à entrevoir la lumière, ou il persiste si vivre ainsi lui plait, grand bien lui fasse tant qu’il ne gêne personne et qu’il est content d’entretenir ses compagnons et d’être entretenu par eux.

  • Après relecture de tous les commentaires, au final si on peut résumer, la Panarchie revient à appliquer les lois du marché aux organisations sociales et politiques : concurrence libre et non faussée, liberté d’entreprendre et de contracter, loi de l’offre et de la demande, prix

    Et comme pour le monde de l’entreprise, il faut un système « par dessus » qui permet d’éviter les abus style monopoles ou concurrence déloyale – une autorité de la concurrence en somme.

    Concernant cette autorité supérieure, j’y vois pas mal de similitudes avec les Cours/Conseils Constitutionnels des différents pays actuels.
    On pourrait par exemple prévoir un système inspiré de la SCOTUS : * un nombre impair de membres – pour garantir une majorité mathématique à chaque décision
    * membres nommés à vie – pas de risque d’électoralisme
    * non limité aux femmes – ça vous évitera des accusations se sexisme 😉
    * une procédure de nomination longue et passant par toutes les strates de la population, votre fameux « Si ca hurle on fait comme tout le monde on discute et on se promet des bénéfices mutuels ? »

    Plutot que de miser sur une garantie physique de l’enfantement, je préfèrerais miser sur un plus grand nombre de conseillers (pas trop non plus, genre 3, 5 ou 7) et sur le large consensus nécessaire pour leur nomination.

    • Je suis content d’avoir su vulgariser ce qu’était la Panarchie.
      Mais je m’en tient aux souveraines ; j’ai bien peur que les gens s’attachent moins à des espèces d’ultra-sénateurs ou d’ultra-juges qu’à des souveraines. Sans compter l’image internationale irremplaçable que des tetes couronnées impliquent.
      Et puis je craint la corruption des conseillers et les maux qu’impliquent les luttes de l’ombre pour être nommés à la place d’un autre, surtout s’il faut passer par toutes les strates de la population.
      A tout hasard etes vous sur quelques reseaux sociaux ?

  • L’aspect juridique n’est pas évoqué dans ce billet.
    En 212, L’empereur Caracalla donne la citoyenneté à tous les habitants de l’empire. L’une des conséquences sera l’uniformisation de la jurisprudence romaine.
    L’empire Ottoman sera confronté au même problème, avec des système juridiques selon les ethnies, et la charia au dessus du lot, dont la conséquence sera la révolte des peuples des Balkans qui se sentiront lésé.
    Les empires Austro-hongrois et Russe imposeront un système juridique unique à tous leurs peuples.
    Les empires coloniaux imploserons avant d’avoir d’avoir pu traiter le problème de l’égalité de tous devant la loi.
    Ces quelques exemples ont un point commun avec la panarchie : ce sont des peuples très différent ayant vécu sous une même souveraineté.

    • L’aspect juridique est tout de meme un peu développé dans ce billet ;
      Ici ;
      « Le risque de conflit civil sera écarté dans toutes les nations qui adopteront la Panarchie et en cas de différends entre sujets de gouvernements divers, ou entre un gouvernement et le sujet d’un autre, il suffira selon son théoricien, « d’agir conformément aux règles dès à présent observées entre nations voisines et amies ».
      Et ici ;
      « Bien sûr, toute couronne doit être soumise à l’autorité d’une constitution et doit être canalisée par des parlementaires. Il nous faudra donc aussi songer en Panarchie à la rédaction d’une constitution qui puisse non seulement déterminer les droits et devoirs des citoyens, les droits et devoirs des gouvernements et les attributions du parlement et de la royauté.
      Cette constitution devra bien sûr indiquer les bornes légales à ne pas dépasser ; la peine capitale, par exemple, devra toujours être le monopole de l’État, si son application est désirée par la population. D’autres monopoles d’État doivent être définis ; emprisonnement, don de la nationalité, institutions d’examens pour le droit au port d’armes… »

      « Ces quelques exemples ont un point commun avec la panarchie : ce sont des peuples très différent ayant vécu sous une même souveraineté. »
      → Pas vraiment, ces peuples n’étaient pas libre de créer leurs propres hierarchies dictants leurs propres normes.

      • Dans votre réponse, il y a confusion entre constitution et système juridique.
        Certe, les peuples cité avaient perdu leur souveraineté, mais ils avaient conservé leur droit commun.
        Par exemple, Jésus, a été exécuté par Ponce Pilate, mais à la demande des Pharisiens car il n’avait pas la citoyenneté romaine.
        Dans une panarchie, vous allez avoir le même problème : les habitants, dépendant des différents gouvernements avec une logique judiciaire pouvant s’opposer. Caracalla a solutionné le problème en donnant la citoyenneté à tous le monde.
        L’empire Ottoman, lui, avait décrété que, en cas de litige entre deux systèmes, c’est la charia qui aurait de dernier mot. Le cas le plus célèbre était le droit de meurtre pour dette d’honneur des Albanais. Mais le résultat fut des révoltes dans tous les Balkans.
        Dans une panarchie bien assumé, au bout d’un certain temps, le droit de chacun de ses gouvernements va diverger au point d’être irréconciliable.

        • « Dans une panarchie bien assumé, au bout d’un certain temps, le droit de chacun de ses gouvernements va diverger au point d’être irréconciliable. »
          → Etant donné que la constitution fixera les bornes légales à ne pas dépasser pour toutes les juridictions non étatiques (interdiction peine capitale, chatiments corporels auxquels on ne peut se soustraire, emprisonnement) cela ne me semble pas un problèmes.
          ex
          Si un habitant libre penseur cocufie un musulman qui avec sa femme a adhéré à un sultanat que pourrait-il se passer ?
          L’homme pourrait répudier sa femme mais ne pourrait pas la condamner au fouet, la tuer ou la séquestrer comme le dit le coran, interdiction constitutionnelle.
          L’amant n’étant pas soumis au sultanat, il ne pourrait pas être poursuivi par le cocu ou son gouvernement, sauf si le gouvernement dont il dépend lui-meme à signé des accords pour qu’il répare sa faute, mais là encore cela ne pourra etre que pécunière ou symbolique, et encore l »amant peut sur l’heure quitter son gouvernement et etre indemne de tout.

          Et si deux personnes soumises à des autorités différentes se font des misères sans que leurs gouvernements n’ai prévus un cas comme le leur, ce sera aux tribunaux étatiques de trancher.

          Ca tient, il faut juste rédiger une constitution assez casuistique et un petit recueil de lois universelles.

  • L’idée mérite d’être discuté mais personnellement je n’y crois pas. Les communautés libres des années 70 ont toutes disparues. A chaque échelon de groupes humains il y a des divisions, de l’Etat jusqu’à la famille en passant par les partis ou les associations. Finalement le seul échelon indivisible c’est l’individu.
    Et puis comment assigner un territoire à chaque nouvelle république sans mettre le bazar dans les autres ? La réalité n’est pas un jeu de société dans lequel chaque joueur accepte la règle du jeu (et encore…).

    • La panarchie est a-territoriale comme dit dans l’article. Les populations d’adhérents sont indépendantes les unes des autres mais aussi superposées.
      Votre voisin peut être l’empereur de gens situés à l’autre bout de pays et vous, ministre ou citoyenne d’une république qui à son siège à moins de 10km de votre domicile.

      Vous serez tous voisins tout comme les diverses populations religieuse d’aujourd’hui.
      Notez que c’est dernière ont leurs propres organisations territoriales, en diocèses pour les catholiques par exemple.

      • Merci pour cette précision.
        Cependant pour pleins de raisons que je n’ai pas le temps de développer sans frontières physiques, sans l’attache territorial le système me semble bancal pour ne pas dire utopique. Par exemple les nationalistes/régionalistes sont intimimement liés au territoire.

        • Justement, l’on peut parfaitement imaginer que des gouvernements n’acceptent pour des questions de praticité (cout de l’essence par ex) que des adhérents vivants à moins de 200 km du domicile de leur chef, plus pratique si ce dernier veux avoir un contacts réguliers avec ses troupes.
          L’on peut aussi imaginer que des gouvernements pratiquerons une restriction des adhésions selon l’ascendance (voir la race) ou le lieu de séjour de leurs candidats à l’inscription.

  • La nuance avec le minarchisme est une couche administrative intermédiaire, pourquoi s’en embarrasser ?
    L’anarcho-capitalisme reste de toute manière éthiquement supérieur.

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