Économique, sociale, identitaire ? Non, la vraie crise est une crise de « stupidité » !

Quand les individus s’abstiennent d’utiliser leur savoir, ils ont tendance à choisir pour leaders les personnes affichant une forte confiance en elles et exprimant les jugements les plus péremptoires.

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Économique, sociale, identitaire ? Non, la vraie crise est une crise de « stupidité » !

Publié le 22 avril 2017
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Par Laurent Vilanova.
Un article de The Conversation

Les analystes de tous bords s’épanchent sur la nature de « la crise » que traverse actuellement la France : économique et sociale pour certains, identitaire pour d’autres. Les solutions avancées par les candidats à l’élection présidentielle pour en sortir ont souvent un caractère sommaire. On propose de faire payer les riches. Ou de fermer les frontières. The Conversation

Une bonne part des citoyens adhère à ces discours simplistes, une autre se désintéresse du débat politique avec le sentiment que celui-ci aboutit à une impasse. En fait, la difficulté à fournir des réponses convaincantes pourrait bien résulter d’une erreur de départ sur la vraie nature de la crise. Plus qu’économique, sociale ou identitaire, la crise que nous subissons pourrait être… une crise de stupidité.

Le terme est provocateur, bien sûr. Il doit être compris au-delà de son sens commun. En psychologie, la stupidité englobe non seulement le déficit de savoir mais aussi l’incapacité ou l’absence de volonté d’utiliser et de développer son savoir. Parmi les nombreuses manifestations de stupidité mises en évidence par la recherche en sciences sociales, deux d’entre elles sont particulièrement éclairantes au vu de la crise actuelle.

La préférence pour des leaders et des organisations « stupides »

Quand les individus s’abstiennent d’utiliser leur savoir, ils ont tendance à choisir pour leaders les personnes affichant une forte confiance en elles et exprimant les jugements les plus péremptoires, même si ces personnes se trompent en moyenne plus souvent que les autres. C’est la première manifestation de la stupidité qui nous intéresse.

Ensuite, nombre d’organisations instaurent aujourd’hui en leur sein une culture de la stupidité consistant à privilégier l’action sur la réflexion. Cette culture expliquerait en particulier pourquoi l’industrie de la finance s’est mise, au cours des années 2000, à émettre des produits financiers complexes dont elle ne savait pas évaluer les risques, entraînant un krach boursier. Ladite culture s’est développée au sein d’une industrie employant des individus surdiplômés – les traders de la City. Suggérant que la stupidité ne serait pas toujours due à un défaut d’éducation ou d’intelligence.

L’organisation « stupide » est dans certains cas efficace

Cette culture comporte des avantages. Au sein des organisations, l’absence de doute et de réflexion critique permet d’éviter les conflits. Elle facilite la cohésion autour d’un projet commun. L’efficacité d’une organisation serait maximale lorsque ses membres se taisent, non par respect ou crainte de l’autorité, mais parce qu’ils ne doutent pas et suivent sans réfléchir les instructions de leur leader. « Le cerveau est un organe merveilleux qui se met en marche au moment où vous vous réveillez et s’arrête au moment précis où vous arrivez au bureau », dit une plaisanterie souvent attribuée au poète américain Robert Frost.

Il n’y a qu’un pas à franchir pour conclure que les organisations les plus efficaces seraient celles organisées autour d’un chef charismatique, impulsant la marche à suivre à des subordonnés qui ne se posent aucune question et mettent en œuvre sans réfléchir – et avec entrain – les décisions prises « en haut ».

Les observateurs attentifs de la vie politique n’auront aucun mal à trouver des exemples de ce type d’organisation quasi-militaire au sein des partis politiques français. Ce modèle est également au cœur de la plupart des théories des organisations et des pratiques d’entreprises. Sa vertu est d’accélérer la prise de décision au prix d’une absence de débat et de réflexion. Ce faisant, les organisations « stupides » pourraient s’avérer efficaces dans un environnement très concurrentiel et hostile. Dans ce sens, plusieurs travaux évolutionnistes récents défendent la thèse que certaines formes de stupidité comme l’excès de confiance en soi permettraient d’augmenter les chances de survie des individus ou des organisations.

Les individus préfèrent souvent rester « ignorants »

S’il est aisé de comprendre pourquoi les dirigeants politiques et économiques ont intérêt à instaurer une culture de la stupidité qui renforce leur pouvoir et accroît la productivité à court terme de leur organisation, il est plus difficile de comprendre pourquoi les citoyens et les employés y adhèrent.

Plusieurs travaux démontrent que de nombreuses personnes retirent une satisfaction personnelle à rester « ignorants ». Le choix de l’ignorance permet en effet de protéger son ego et de se dédouaner en cas d’échec. Bien sûr, celle-ci peut être subie, mais on est parfois étonné par le manque d’initiative des citoyens pour parfaire leurs connaissances sur des sujets aussi importants que l’économie ou les changements climatiques. N’est-il pas plus confortable de rester ignorant du réchauffement de la planète quand on souhaite à la fois maintenir ses habitudes de consommation et préserver son estime de soi ?

La stupidité s’avère dangereuse dans un environnement complexe

Si la culture de la stupidité montre une certaine efficacité par « temps calme », elle peut cependant entraîner des effets dévastateurs à long terme, dans un environnement en perpétuel mouvement. Elle engendre un manque de créativité et peut pousser les organisations et les individus à persister dans des actions collectives éculées.

Il est tentant d’établir un parallèle avec la situation dans laquelle se trouve la société française. Le monde est aujourd’hui incroyablement plus complexe qu’il ne l’était il y a quelques décennies tant du point de vue géopolitique (le conflit syrien en atteste) qu’économique (citons la mondialisation des échanges). Les remèdes efficaces dans le passé s’avèrent inopérants ; les hommes politiques apparaissent désarmés, appelant à des « idées nouvelles » mais sans en avancer aucune ; les électeurs sont tentés de mettre au pouvoir les hommes et les partis affichant une confiance inébranlable dans les remèdes les plus « stupides » (ceux qui privilégient l’action sur la réflexion, le court terme sur long terme). D’où le paradoxe apparent entre, d’une part, un environnement de plus en plus complexe et, d’autre part, des propositions politiques de plus en plus simples.

En réalité, ce paradoxe n’en est pas un. Rien d’étonnant, d’abord, à ce que les élites actuelles, tant politiques qu’économiques, peinent à trouver des solutions face à la complexification de l’environnement.

Elles ne sont sans doute pas plus idiotes que celles des années 1960. Elles n’ont simplement pas évolué aussi vite que le monde qui les entoure. On peut d’ailleurs constater que tous les courants politiques connaissent aujourd’hui cet accès de stupidité.

Gauche et droite en pleine crise de « stupidité »

La gauche est confrontée à un problème qu’elle peine à résoudre – et même à admettre. Les mesures visant à protéger les « faibles » contre les « puissants » s’avèrent in fine contre-productives. Par exemple, rendre les licenciements plus difficiles limite les embauches, entraîne le développement des CDD ou des emplois intérimaires.

Le problème de la droite et des « sociaux libéraux » est a contrario de croire – ou de faire semblant de croire – que les mesures en faveur des « puissants » aboutissent inéluctablement à une amélioration de la situation des « faibles ». Par exemple, qu’aider fiscalement les entreprises ou réduire l’ISF entraîne une réduction systématique du chômage…

Vient s’ajouter à ce contexte la perception, partagée par beaucoup, du caractère fortement menaçant de l’environnement économique et géopolitique. Or, de nombreux travaux montrent qu’un tel sentiment entraîne au sein des organisations une centralisation du pouvoir, un plus fort conservatisme et un moindre effort d’innovation. Leurs membres ont besoin d’être rassurés. Et rien n’est plus rassurant qu’un discours exposant des solutions simples, ne laissant aucune place au doute.

Les conditions sont donc extrêmement favorables au développement d’une culture de la stupidité dans notre pays. Certains y verront la responsabilité des médias et de la communication politique qui privilégient de plus en plus l’instantanéité et les punchlines.

D’autres (ou les mêmes) l’attribueront aux citoyens, qui rejetteraient les discours complexes et préféreraient les messages les plus basiques, comme « mon ennemi, c’est la finance », « la France aux Français » ou « le référendum, c’est la clé ».

D’autres enfin, souligneront la faillite des intellectuels et des académiques accusés soit d’abandonner toute rigueur scientifique – à l’image des pseudo-experts des chaînes d’information, soit d’être inaudibles car trop complexes.

À quand un leader politique avouant publiquement ses doutes ?

Rompre avec cette culture de la stupidité nécessite deux préalables. Le premier est de prendre conscience que ce qui était n’est plus. Avec pour corollaires le fait que les solutions anciennes ne sont plus – et ne seront plus – efficaces, et que les « rentes » de situation ne pourront être maintenues. On peut regretter à cet égard le poids des conservatismes dans le débat politique actuel, alors même que les inégalités entre les différentes classes de la population sont criantes. Citons par exemple une fiscalité allégée pour les retraités, au regard du chômage des jeunes.

Enfin, la sortie de crise passe par la réhabilitation du doute et de l’expérimentation. « Ce n’est pas le doute, mais la certitude qui rend fou », écrivait le philosophe Nietzsche dans son tout dernier livre, Ecce Homo. Trouver des solutions innovantes exige d’avoir une soif d’apprendre. Et pour commencer, de prendre conscience des limites de ses connaissances. À quand un leader politique avouant publiquement ses erreurs ou ses doutes sur la marche à suivre ?

Les discours des candidats à l’élection présidentielle – qui se focalisent sur l’identité nationale, la sécurité ou les baisses de charges pour les entreprises, plutôt que sur l’éducation, l’université, la recherche et l’innovation – ne poussent pas à l’optimisme. C’est pourtant au prix de ce changement de culture que des idées nouvelles et efficaces collectivement pourront véritablement émerger.

Laurent Vilanova, Professeur en Sciences de Gestion, Université Lumière Lyon 2

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

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  • J’admire votre clairvoyance sur les constats :
    « une crise de stupidité. »
    « Le choix de l’ignorance permet en effet de protéger son ego et de se dédouaner en cas d’échec. »
    J’admire déjà moins ce que vous faites de vos constats, pourquoi ne l’appliquez pas à vos idées ? parce que la majorité des peuples, résignés, peureux, conformistes, égoïstes, court- termistes, pensent comme vous ?

    « mon ennemi, c’est la finance »
    Non ! celui qu’i s’érige en maître est l’ennemi !
    La finance est de fait le maître du monde.
    Ce ne sont plus les politiques ni les états, et encore moins les individus qui sont maîtres de leur propre destin, encore moins sous les régimes communistes, ça se saurait….
    La finance encore un ennemi à redescendre de son statut de maître à son rôle d’outils.

    • oh zut , c’est trop flou votre bazar, ce que je vois ce sont des gens qui hurlent espèce de salaud , peux tu me preter 10 euro pour que je te paye les interets de l’argent que je te dois. La « finance » ne domine rien. La fiNance n’est pas un ennemi car la fiance n’est simplement pas quelqu’un…parlez vous des financiers? Mais c’est quoi un financier? un professionnel de la fiance? si vous voulez être pris au sérieux exprimez vous d’une façon claire. C’est quand m^me incroyable que de tels propos ineptes soient émis par des personnes par ailleurs éduquées et intelligentes. Parce que ne vous y trompez pas…le jour où vous aurez pendu tous les financiers solution simpliste à l’énonciation simpliste de la question ..vous n’aurez résolu aucun problème. Les slogans sont séduisants mais abrutissants.

      • votre commentaire vient de passer, il ne s’agit de pendre personne, juste de changer les règles du jeu.
        Peut être avez vous à perdre en abandonnant le jeu actuel , ou simplement peur, ce qui est compréhensible face à tout boulversement mais pas rationnel vu l’ampleur de la misère du monde sous le règne de la finance.
        Alors je vous connais, vous aller dire le monde n’a jamais été aussi riche, c’est donc que j’ai tort…
        Riche pour les 800 Millions de crève la faim, riche pour tous les suicidés du système, riche pour tous ceux sous psychotrope pour tenir le coup dans leur vie de travail…
        Si j’ignore quelque chose , c’est où l’on trouve des lunettes roses de libéral ?
        La vie doit être bien paisible.
        biais cognitifs disait l’autre ????

        • Les 800 millions de crève la faim étaient presque 1.5 milliards il y a 25 ans, merci le capitalisme et le libéralisme

        • L’ampleur de la misère? Il n’y a JAMAIS eu dans l’histoire du monde aussi peu de misère. Des pays qui, il y a encore peu, étaient des îlots de pauvreté, la Chine et l’Inde, en sortent à vitesse grand V et voient la prospérité pour une large part de leur population, tandis que la misère disparaît. Faudrait abandonner les slogans communistes puériles et débiles, pour lire les rapports du PNUD de l’ONU. Et ceci grâce à la finance et au capitalisme!

      • C’est l’hypertrophie de la finance qui pose problème. A cause de l’intervention massive de l’état dans le système financier celui ci à pris une ampleur totalement hors de proportion à sa véritable utilité. A tel point qu’il détourne des ressources qui seraient très utile pour d’autre secteurs beaucoup plus créateurs de richesse. Le système financier est devenu une pompe à pognon pour les états et l’absence de responsabilité des banques les poussent à agir inconsidérément ce qui perturbe totalement le reste de l’économie. Rendez au banques la possibilité de faire faillite, interdisez aux état de s’endetter et tout rentrera dans l’ordre et la « finance » retrouvera son rôle à la fois simple et essentiel de mettre en relation les investisseur et les épargnants.

    • mon commentaire n’est pas passé… bon pour faire simple …la finance n’est la maître de personne, ce n’est pas une personne, juste un slogan, ça n’avance à rien..

      • Vous avez raison la finance n’est pas une personne, c’est bien là le problème.
        La somme des quelques individualités,en regard de la population mondiale , qui sont derrières la « finance », agissent pour leur bénéfice individuel, sans mesurer les conséquences sur la collectivité de leurs motivations et actions individuelles.
        Ils s’en foutent, ils sont cyniques.

        « Bah quoi on fait rien de mal, on crée des emplois (là où le bénéfice est plus juteux, on ne détruit ailleurs) et on crée de la richesse en plus (bon se sont les travailleurs qui font le boulot mais on a pris le risque tout de même avec cet argent créé ex nihilo, alors normal qu’on se prenne un petit 15 ou 20% sur tout ça)! »

        On devrait les décorer en fait ! LOL

        • Exact, il faut les décorer car ce sont eux qui permettent la création d’entreprises, donc d’emplois, qui permettent aux gens d’avoir un revenu régulier et vivre dans la prospérité. Ce sont elles qui créent les richesses. Qui paye votre salaire et vos cotisations sociales, qui fournit l’argent des prélèvements fiscaux de l’état? Celui-ci n’a pas un rond, il ponctionne sur les richesses créées par les entreprises. Les pays pauvres sont miséreux car ils n’ont pas d’entreprises.

      • la finance est le maitre de ceux qui l’adulent ;

        • Surtout de ceux qui n’ont d’autre choix que de la subir pour vivre ;-).

          • Il faudra m’expliquer en quoi la finance est subie par qui que ce soit, aucune banque n’a d’influence sur moi, j’ai décidé seul d’ouvrir un compte et je peux le fermer, aucune banque ne m’oblige à acheter des actions, aucune banque ne m’oblige à faire un prêt. Si vous voulez vous libérez de la finance vous pouvez le faire aujourd’hui il suffit d’enlever les chaines que vous vous êtes mis vous même ….

          • De plus en plus ridicule. Sans la finance vous seriez au chômage, donc dans la misère! A votre avis, pour qu’elle raison y a -t-il des SDF? Parce qu’ils n’ont pas d’emploi.

            • il y a , officiellement , 6 millions de chomeurs dont certains ne sont pas indemnisés ; sont ils sdf pour autant ? et moi , ce n’est pas la finance qui me nourrit , mais bel et bien MON travail ;

            • @tous
              juste que l’on soit bien clair:
              finance=
              1)capital accumulé, pas à la sueur du front de celui qui le possède mais accumulé sur le dos de ceux qui ont été contraints pour vivre, de travailler pour lui, dans son entreprise et de le laisser ponctionner la part de leur richesse produite, qu’il souhaitait. normal c’est lui le chef qui décide !

              2) Capital emprunter au 1) ou le plus souvent aux banques qu’i l’ont crée ex nihilo, autant dire après un effort éreintant également.

              Par ailleurs sans emprunt, pas de monnaie en circulation.
              Système pervers qui condamne à la croissance économique perpétuelle mais bon, dis comme ça, si vous ne connaissez pas vous n’allez rien comprendre et le rejeter, sauf si vous êtes un peu curieux…

              Après c’est vous qui voyez si la finance, c’est à dire les gens qui profitent du système financier, sont vos amis.

              Vous êtes exactement dans le positionnement psychologique du mouton qui dit à l’autre » mais non l’agriculteur, tu as vu comme il est gentil avec nous, il ne peut pas nous vendre à l’abattoir à la fin, c’est des histoire tout ça  »

              Vous êtes marrants les gars ! 🙂 mais convaincus.

              Lorsque l’ on s’attaque à la finance, on ne s’attaque qu’au système actuel qui est pervers et immoral mais pas à la possibilité de financer, vous saisissez la nuance ?

              • Bonsoir à toutes et à tous,
                1) Non … Un capital, à la base, c’est un « stock » de travail, soit en clair une épargne. Quelle que soit son importance, cette épargne est rémunérable, soit en achetant de la dette d’Etat (livrets, assurances-vie en Euro, PEL …) soit en investissant dans des entreprises (actions ou obligations privées) …
                2) Le métier « des banques » est effectivement de prêter de l’argent, selon les règles définies par les Etats. Ces règles comprennent en particulier le « multiplicateur bancaire », donc la création de monnaie qu’elles sont autorisées à pratiquer.
                Les Etats sont les seuls créateurs de fausse monnaie, mais légale, avec le « QE », l’inflation, la dévaluation, etc. soit en direct soit par l’intermédiaire d’une banque centrale … La propension des Etats à ruiner les épargnants qui acceptent leur dette est d’ailleurs fort depuis des siècles …
                Amitiés,
                Pierre

                • 1) « Non … Un capital, à la base, c’est un « stock » de travail, soit en clair une épargne. »
                  donc oui et pas non…
                  encore que ce n’est pas un stock de travail. le bien ou le service (bien réels eux) sont dans la nature, qu’il reste une valeur abstraite appelé argent ou encore capital.
                  en quoi cette abstraction devrait rapporter ?

                  « Quelle que soit son importance, cette épargne est rémunérable. »
                  c’est le cas depuis des siècles mais ça reste discutable….enfin pas ici visiblement 🙂

                  • Bonjour à toutes et à tous,
                    Réponse bien partielle, leham, et plutôt faible, dirons-nous … 🙂
                    D’abord parce que l’immense majorité des épargnants sont des salariés, qui ont donc bien « stocké » sous forme d’argent une partie de leur travail, c’est-à-dire des biens qu’ils ont produits …
                    Sans épargne rémunérée, concrètement, ni investissement (donc ni progrès technologique ni « croissance ») ni prélèvements obligatoires (épargne forcée) ni dette d’Etat !
                    La « rémunération » de l’impôt et de la dette d’Etat existe bel et bien : il s’agit des mythiques « services publics », de mauvaise qualité en France, d’ailleurs.
                    https://www.linkedin.com/pulse/partageons-efficacement-notre-épargne-pierre-tarissi
                    Evidemment, si un salarié achète des actions ou obligations privées, il devient un horrible capitaliste, propriétaire d’un « capital accumulé, pas à la sueur du front de celui qui le possède mais accumulé sur le dos de ceux qui ont été contraints pour vivre, de travailler pour lui, » je cite …
                    Libre à lui, évidemment, de préférer alimenter la dette d’Etat avec des livrets, des assurances-vie en Euros et des PEL … ou encore de stocker des billets ou des pièces d’or sous son matelas …
                    Amitiés,
                    Pierre

                  • Bonsoir à toutes et à tous,
                    Réponse bien partielle, leham ! 🙂
                    L’épargne n’a rien d’abstrait : l’immense majorité des épargnants sont des salariés qui choisissent d’épargner une partie des richesses qu’ils ont produites (de leur rémunération, donc …).
                    Libre à eux de placer cette somme en immobilier (souvent leur RP, pour 60% des français, une paille …) ou encore dans des actifs financiers …
                    Là, ils ont le choix entre contribuer à financer la dette d’Etat (livrets, assurances vie en Euros, PEL) ou investir dans des entreprises (actions et obligations). Dans ce dernier cas, ils deviennent sans doute propriétaires d’un « capital accumulé, pas à la sueur du front de celui qui le possède mais accumulé sur le dos de ceux qui ont été contraints pour vivre, de travailler pour lui » si on vous suit ?
                    Accessoirement, sans épargne, aucun investissement, aucun impôt (= épargne forcée) ni aucune dette d’Etat ne sont possibles …
                    D’autre part, dette d’Etat et impôts sont bel et bien « rémunérés », soit par des intérêts, soit par des « services publics », certes chers et souvent de mauvaise qualité n France …
                    Alors, il faudrait savoir ce que l’on veut … La solution consistant à créer de la monnaie à partir de rien (dévaluation, inflation, émission par une banque centrale …) ne crée aucune richesse et ne sert à rien, quoiqu’en pensent les marchands d’orviétan du QE, de la titrisation, etc.
                    Amitiés,
                    Pierre

                    • Nous ne parlons pas au même niveau.
                      vous parlez au niveau dit « réaliste », c’est a dire celui qui entérine , sans se poser de question, la situation actuelle du système économique et financier.
                      De ce point de vue vous avez totalement raison vous maîtrisez votre sujet, parfait.
                      si on en reste là ce n’est pas la peine de discuter tout est parfait , il ne faut se plaindre de rien, il faut tout accepter, accepter le cynisme de la finance et subir son dictât sans broncher.
                      si vous tirez avantage de la situation actuelle ou si vous pensez que rien ne peut être amélioré car fataliste, je comprends votre positionnement.

                      Je regarde d’un point de vue un peu plus distant: on s’aperçoit que l’argent , le capital, sont des abstractions et constructions intellectuelles et pas du tout des absolus intangibles.
                      abstraction car 1 euro c’est de la « confiance » et 1kg de cartotte c’est bien réel.

                      Ces abstractions ont prise sur la réalité économique et donc prise sur la vie des gens.
                      L’homme a crée de toute pièce ces abstractions pour se faciliter les échanges et ce facilitateur, cet outils, dans des esprits malins, retors qui le possèdent en abondance, devient le maître et un outils d’asservissement des peuples.
                      un peu de liberté, pour la route ?

                    • Bonjour à toutes et à tous,
                      La vidéo de leham met en scène un responsable du « Crédit Agricole » : une banque mutualiste …
                      Le propos porte quasi-exclusivement sur le « CDI », né avec l’industrie lourde du XIXe siècle, et qui disparaîtra avec elle d’ici quelques décennies …
                      Les gens qui « possèdent du capital en abondance » ne le possèdent que parce que des gens leur achètent volontairement les produis qu’ils vendent. Sauf l’Etat qui dispose de la force publique pour extorquer les impôts qu’il veut, sauf si les gens « votent avec leurs pieds », auquel cas ledit Etat a toujours la possibilité d’ériger un mur de Berlin … avec le succès que l’on sait …
                      On peut évidemment être opposé à la monnaie : encore faut-il expliquer clairement par quoi la remplacer, comment s’y prendre, et avec quels résultats concrets attendus …
                      Amitiés,
                      Pierre

                    • Si Vous personnellement, ne voyez aucun problème à la monnaie et sa liaison avec l’économie, pourquoi iriez vous vers une autre solution ?
                      Il faudrait déjà être d’accord sur le constat avant de chercher des solutions.

                    • Re-,
                      Eh bien si ! Des problèmes, j’en vois des tas, le principal étant la croissance continue depuis 40 ans de la dépense d’Etat, en valeur absolue et en % du PIB . Si le « multiplicateur keynésien » fonctionnait, nous devrions avoir l’économie la plus prospère de l’OCDE ! Mais manque de chance, le PIB par tête baisse depuis 10 ans !
                      Il y a donc clairement quelque chose qui « ne va pas » et il n’est pas difficile de voir que c’est la faible efficacité de la dépense publique, décidée par des fonctionnaires qui utilisent l’argent des autres, quand leurs revenus à eux grimpent imperturbablement quelle que soit la situation. Cette gabegie naturelle étant évidemment renforcée par les règles comptables utilisées …
                      Evidemment pendant ce templs, l’Etat régalien périclite sous le prétexte fumeux qu’il faut « moralement » aider les « pauvres ». Dans ce noble but, on engraisse des armées de fonctionnaires chargées de gérer les SDF qui sont de plus en plus nombreux à croupir dans la misère et les chômeurs que nul ne songe à former sérieusement.
                      Mais ces problèmes sont ceux des dysfonctionnements majeurs de l’Etat français et n’ont aucun rapport ni avec la monnaie ni avec les banques en tant que telles !
                      Amitiés,
                      Pierre

                    • Bonjour Pierre
                      Vous avez toujours raison mais d’un point de vue parcellaire.
                      Bien sur que l’état est une charge pour la finance; l’état grève les bénéfices.
                      Le taux idéal d’état pour la finance serait de 0%.

                      donc avec nos 57%, c’est sur, ce n’est pas top, nous sommes vraiment de mauvais élèves pour « maître » finance.

                      Par ailleurs vous semblez négliger que mondialement, la monnaie qui nous permet les échanges économiques n’existe que contre intérêt, ce qui condamne à la croissance perpétuelle pour que la dette perpétuelle et croissante soit soutenable ou bien à la dette insoutenable si la croissance physique de l’économie n’est plus au rendez vous.
                      Il ne vous aura pas échappé que le PIB (la croissance) est directement lié à la consommation d’énergie.
                      il ne vous aura pas échappé l’envolé du pétrole avant 2008, signe d’une contraction physique sur les ressources en énergies fossiles, énergies qui permettent la dite croissance et donc le paiement de la dette et donc le droit d’avoir de la monnaie en circulation pour les échanges commerciaux.
                      Si vous ne voyez pas tous ces liens, vous ne comprenez pas pourquoi l’économie mondiale est endettée à 225% du PIB mondial et que ça patine et que ce n’est pas prêt de redémarrer, juste à cause du système de création monétaire contre intérêt via l’emprunt. (si l’on néglige la contraction sur les ressources énergétiques)
                      Alors cette situation est d’autant plus criante dans les pays à forte prestation sociale, nous ne sommes en France que des révélateurs d’un mal général.

                  • Bonjour leham, Bonjour à toute et à tous,
                    « Vous avez toujours raison mais d’un point de vue parcellaire. » : très honoré ! 😀

                    « Bien sur que l’état est une charge pour la finance; l’état grève les bénéfices.
                    Le taux idéal d’état pour la finance serait de 0%.
                    donc avec nos 57%, c’est sur, ce n’est pas top, nous sommes vraiment de mauvais élèves pour « maître » finance. » : Non … Sans Etat, pas de société humaine et pas de contrat social garant de la capacité collective à produire quoi que ce soit (en commençant par l’ordre et la sécurité de tous = règles du jeu collectives)
                    « La monnaie … n’existe que contre intérêt, ce qui condamne à la croissance perpétuelle ou bien à la dette insoutenable … » : Non … Les mécanismes de la monnaie sont beaucoup plus anciens (au moins 4 à 5 000 ans) que la « croissance » telle que nous l’entendons (un peu plus de 200 ans). Les individus s’accommodent très bien d’une baisse de leurs revenus – par exemple en arrivant à la retraite. Mais pas les Etats « démocratiques » d’aujourd’hui, toujours à la recherche de plus de fonds pour alimenter leurs dépenses prétendument « sociales » qui laissent crever les SDF …
                    https://www.linkedin.com/pulse/récession-vraie-ou-en-trompe-loeil-pierre-tarissi
                    « Il ne vous aura pas échappé que le PIB (la croissance) est directement lié à … énergies qui permettent la dite croissance » : Là, vous prêchez un archi-convaincu ! 😀
                    https://www.linkedin.com/pulse/recherche-et-industrialisation-moteurs-de-linnovation-pierre-tarissi

                    « et donc le paiement de la dette et donc le droit d’avoir de la monnaie en circulation pour les échanges commerciaux…. nous ne sommes en France que des révélateurs d’un mal général. » : La France est plutôt très mal barrée en termes de progrès scientifique et technologique, c’est exact, et c’est pour cela qu’il est urgent de faire autrement !
                    https://www.linkedin.com/pulse/croissance-une-seule-solution-beaucoup-plus-de-et-pierre-tarissi

                    Amitiés,

                    Pierre

    • Ce n’est pas la finance qui dirige le monde comme vous et les marxistes veulent le faire croire! C’est que l’économie se fout totalement de la politique qui n’a AUCUNE influence positive sur elle, seulement négative. Quand vous refusez ses règles, il ne peut vous arriver que la faillite. Quand on ne commet que des sottises il ne faut pas accuser un lampiste, en l’occurrence la finance, mais sa propre stupidité! La finance sert uniquement à financer l’économie, la création et le développement des entreprises, donc la création de richesses et d’emplois!

  • sur l’article en général, il est dangereux d’articuler un raisonnement sur le fait qu’on puisse définir une personne ou un acte comme stupide a priori. le monde est incertain, tout le monde agit dans la vie guidé par une évaluation personnelle du risque qu’on peut juger irrationnelle..mais il est presque aussi irrationnel de prétendre évaluer les risques pour un individu. Il ne faut point trop penser….et le trop est défini par le succès ou l’échec. Jouer au loto est stupide, sauf pour le gagnant.

    • Le problème n’est pas de trop penser ou pas assez, le problème c’est de mal penser. Tant que l’on fera croire au gens qu’il peuvent échapper à leur responsabilités et que voler l’argent des autre est une bonne manière de régler leur problèmes aucune vrai solutions ne pourront émerger.

  • Je partage à 100% l’avis de cet article. Que le responsable, en tant que conseiller et ministre, du désastre économique du quinquenat se retrouve favori après seulement 1 an démontre plus qu’il ne le faut l’infini stupidité des français!

    • au royaume des aveugles les borgnes sont rois. Macron arrive en 2 position dans les sondages car il n y a aucune alternative valable.
      Melanchon et Le Pen vont couler l eco francaise en sortant de l euro
      Fillon s est suicidé en n etant meme pas capable de reconnaitre qu il avait tapé dans la caisse
      Hamon sort un revenu universel qui n est pas financable et qui au final devient de son propre aveu plus … universel

  • Bonjour à toutes et à tous,
    On peut admettre le processus évoqué par l’article … Encore faut-il le compléter par des remèdes, essentiellement en France où personne ne semble faire le moindre effort pédagogique pour exposer par exemple l’intérêt vital de la science et de la technologie pour notre avenir :
    https://www.linkedin.com/pulse/croissance-une-seule-solution-beaucoup-plus-de-et-pierre-tarissi
    ou bien les mécanismes qui rendent l’augmentation de l’impôt et de la dette totalement inefficaces et même destructeurs :
    https://www.linkedin.com/pulse/baisse-de-la-dépense-publique-illusions-et-réalités-pierre-tarissi
    ou enfin que la lutte contre la pauvreté commence à la maternelle et pas aux « restos du coeur » ou autres emplâtres sur une jambe de bois :
    https://www.linkedin.com/pulse/la-france-de-2100-commence-à-maternelle-pierre-tarissi
    Ajoutons-y que l’augmentation de la prospérité de tous passe bel et bien par l’enrichissement massif de quelques-uns :
    https://www.linkedin.com/pulse/qui-veut-lutter-contre-les-inégalités-pierre-tarissi
    Autant de points qu’on ne voit quasiment jamais abordés sur les tréteaux électoraux ni dans la presse écrite – ne citons même pas la prétendue presse télévisuelle …
    Amitiés,
    Pierre

  • crise spirituelle
    société sécularisée
    matérialisme et hédonisme ambiants
    cynisme et individualisme

  • Mr Villlanova, voulez envisager un instant de changer stupides pour abrutis assistés et manipulés ?
    Il n’y a aucune raison de penser que les capacités cognitives de nos contemporains aient diminué en quelques dizaines d’années à cause d’un changement génétique ou biologique!
    Stupidité serait donc à considérer comme un effet et pas une cause.

    Si nous cherchions la cause dans l’éducation, nous aurions peut être des réponses constructives; pas seulement le service régalien (et un peu privé), mais la responsabilité parentale, abandonnée ou réduite à sa version allégée (je n’ai pas le temps de tout faire (pour tout le monde), alors je m’occupe de moi, de mes loisirs…).
    Une autre caractéristique des 5 dernières générations, c’est la notion de nivellement dans l’éducation, la formation l’orientation et donc les compétences : on ne peut pas s’occuper de l’éducation de chacun, et donc la crème s’en sort, et la masse est FORMATÉE vers le bas.

    Ces deux données seules favorisent l »éducation de masse », qui se fait aussi bien par la pub, les réseaux sociaux, les modes ou les habitudes de vie imposées.
    Si on ajoute un Etat qui prend les responsabilités à la place des citoyens, qui les assiste là où ils ne devraient pas en avoir besoin, on arrive aux « stupides », qui ne sont rien d’autre que des individus à qui on a pas appris à être individuels, et qui laissent les responsabilités aux autres.
    TOUTES les responsabilités ? Oui , la première, surtout, la liberté! De penser de choisir , analyser, de créer…

    Et si on regarde le succès des « manifestations » ou des des réseaux sociaux, où l’exercice de la liberté reste moins encadré, si on lit les commentaires libres (même sur Contrepoints), les « stupides » sont plutôt à considérer comme des personnes abruties d’ informations contradictoires et inutiles, assistées de services qu’ils n’ont pas demandés, et particulièrement sensibles au sentiment (diffus) d’être manipulés.

    Stupides ? Il y en a, mais les autres ne sont ni idiots et encore moins aveugles.

    En conclusion, ce système éducatif et de société a t’il, volontairement ou pas, appris au personnes à se priver de l’exercice de la Liberté ?

  • brillant article !
    le probleme est comment en sortir ?
    Un politicen qui avoue douter n a helas aucune chance d etre elu

  • Donc plus le contexte est complexe plus la stupidité s’impose. Je pense que ce fut toujours le cas. Cela ressemble à un fait biologique et non une crise. Conclusion ce n’est de ce côté qu’il faut agir, pas d’interventionnisme mais de la concurrence.

  • Les commentaires sont fermés.

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Auteur : Catherine de Vries, Professor of Political Science, Fellow and member of the Management Council of the Institute for European Policymaking, Bocconi University

 

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