Élection présidentielle 2017 : le tableau pour décider qui est votre candidat

Une analyse libérale des programmes des 11 candidats à l’élection présidentielle.

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Élection présidentielle 2017 : le tableau pour décider qui est votre candidat

Publié le 20 avril 2017
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Par Xavier Chambolle.

Cette élection présidentielle 2017 aura été particulièrement brouillée par les divers scandales ici et là. Essayons de faire abstraction des parcours personnels, des casseroles et du bruit pour nous focaliser sur les idées uniquement.

Les programmes et sites de campagne seront donc la principale base de cette analyse qui, comme pour les dernières élections, ne se veut ni objective, ni exhaustive.

C’est un travail que je fais en tant que citoyen et que je partage. Ce sont donc mes préoccupations et mes convictions qui servent de grille d’analyse et l’ensemble reflétera naturellement mes opinions.

Vous comprendrez assez vite que, selon moi, les trois priorités sont la réduction du périmètre de l’État, la décentralisation et une économie en santé (avec un chômage faible qui résoudrait en soi pas mal de problèmes que nous connaissons aujourd’hui).

Les candidats, les programmes

Nathalie Arthaud représente Lutte Ouvrière ; François Asselineau représente l’Union Populaire Républicaine (UPR) ; Jacques Cheminade représente Solidarité & Progrès (S&P) ; Nicolas Dupont-Aignan représente Debout la France ; François Fillon représente les Républicains (LR) ; Benoît Hamon représente le Parti Socialiste (PS) ; Jean Lassalle représente Résistons ! ; Marine Le Pen représente le Front National (FN) ; Emmanuel Macron représente En Marche ! (EM) ; Jean-Luc Mélenchon représente la France Insoumise ; Philippe Poutou représente le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Classement par ordre alphabétique.

Tous les programmes énoncés sont téléchargeables ici. À noter que je n’ai pas inclus le programme de Jean-Luc Mélenchon : d’abord parce que copier-coller toutes les sections de son site de campagne m’aurait pris un temps fou et ensuite parce qu’il y a une version en livre numérique à acheter… je n’allais donc ni payer pour lire son programme que je peux consulter gratuitement ni proposer au téléchargement une version gratuite concurrente de la sienne.

Le tableau comparatif

 

Pour lire le tableau original, cliquez ici

Notes explicatives : lorsque c’est noté « statu quo », il s’agit rarement d’un statu quo pur, mais qui tolère des aménagements, parfois profonds ; il n’y a pas cependant de rupture par rapport à la situation actuelle. La colonne « idéal » représente mon positionnement personnel tandis que « compromis » indique simplement les compromis que je serai prêt à consentir en tant qu’électeur pour « attribuer du vert » à un candidat.

Les non-libéraux et, pire, les antilibéraux ne partageront pas du tout mon analyse. Au-delà de l’importance que j’accorde à la liberté, je ne fais que m’inspirer de ce qui fonctionne et ne fonctionne pas ailleurs. À moins de faire abstraction des faits, on ne peut que conclure que les cellules vertes constituent de meilleures solutions que les rouges.

Comme vous pouvez le voir, il y a très peu de vert dans ce tableau, surtout si l’on regarde les enjeux clivants. Un simple coup d’œil me permet de visualiser qu’aucun candidat n’est proche de mes convictions.

Ce qui rassemble les candidats

Commençons cette partie sur une note très positive : la majorité des candidats remettent de l’avant l’alternance (sauf Mélenchon qui fustige l’apprentissage) et la formation professionnelle. Rappelons que c’est ce qui aide la Suisse et l’Allemagne à avoir un chômage chez les jeunes plus faible qu’en France. Bien sûr, si à la base l’État n’avait pas consacré tous ces efforts à décrédibiliser ces filières, nous n’en serions pas là.

Ils sont nombreux à dire vouloir nous rendre le pouvoir. Cependant, aucun ne souhaite nous laisser faire, expérimenter, échouer, réussir ; tous savent mieux que nous ce dont nous avons besoin, tous souhaitent nous guider vers le bonheur en nous tenant fermement par le bras. Autrement dit, aucun n’est un grand démocrate favorable à l’itération. Il y a donc tromperie sur la marchandise.

Tout candidat démago doit trouver au moins un bouc-émissaire :

  • le méchant marché avec bien entendu la finance sauvage, oligarchique, déréglementée et barbare qui aspire le capital de la France, délocalise ses outils de production et jette au chômage ses travailleurs quand il ne les pousse pas au suicide ;
  • l’immonde Union européenne et son outil démoniaque qu’est l’euro, véritable dictature déconnectée des peuples qui impose des lois iniques et empêche la France d’être compétitive face au quatrième Reich ;
  • les immigrés, surtout musulmans, barbares qui volent les emplois, assèchent les finances publiques, brûlent les campagnes et ne parlent pas français.

Ceux qui évitent la démagogie

Seules exceptions à ne pas fonder leurs programmes sur des bouc-émissaires étrangers : Emmanuel Macron, François Fillon et Benoît Hamon. Je leur lève mon chapeau, ils sont les seuls à ne pas trop céder aux sirènes de la démagogie.

Ce qui n’empêche pas forcément de profiter du discours qu’on ne cesse d’entendre, tel un bruit de fond : c’est la faute des marchés (libre-échange, commerce international, multinationales, banques…), c’est la faute de l’Europe (l’euro, Bruxelles, etc.) et c’est la faute des étrangers.

Que ce soit clair : il ne s’agit pas d’être euro-crédule, ni de béatifier le système économique actuel (capitalisme de connivence) ni de masquer les enjeux de l’immigration. Il s’agit simplement de soumettre l’hypothèse suivante : serions-nous, avant tous ces boucs-émissaires, les premiers responsables de notre situation calamiteuse ?

L’expérience des pays étrangers ne compte pour rien

Plus important encore, à part quelques exceptions sur des sujets très précis, aucun candidat ne s’inspire de ce qui se fait ailleurs, sinon, ils ne manqueraient pas de le préciser. L’expérience de pays étrangers ne vaut rien face à l’omniscience des candidats, et encore moins face aux théories rances.

Théories qui ont parfois été appliquées ailleurs… sans succès. Donc non seulement ils ne s’inspirent pas des réussites étrangères, mais en plus ils ne tirent pas les leçons des échecs des autres. La palme en la matière revient sans doute à Mélenchon, ardent supporter du Venezuela chaviste, qui constitue pourtant un cuisant et lamentable échec. Il ne semble même pas capable de tirer les leçons des années Mitterrand, alors qu’il les a vécu de près.

Ils ne tirent pas non plus les leçons de nos échecs à nous. Tenez, par exemple, le Code du travail rigide, le fardeau fiscal, la forte progressivité de l’impôt, la retraite par répartition, le monopole de la sécu, le poids démentiel de l’État dans nos vies, la centralisation…

La pensée magique en politique

N’espérez surtout pas que ce soit remis en question, bien au contraire, dans une magnifique unanimité, ils veulent tous en rajouter une couche. Sauf Fillon qui, timidement, bouscule quelques concepts sacrés (Code du travail, ISF, 35h, poids de l’État), malheureusement sans transformer l’essai avec de vraies réformes structurelles.

L’expérience est donc remarquablement absente de ces programmes. Nous sommes dans le registre de la pensée magique. Une parole et voilà que coule une rivière de miel, il ne suffit que de cela.

Conséquence logique du refus de faire un réel travail d’introspection tout en s’inspirant des meilleures pratiques, les candidats inscrivent tous leur réflexion dans le cadre d’un État résolument fort et centralisé. Nous n’avons malheureusement aucune alternative : tous sont des jacobins.

Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes. (Bossuet)

Ce qui les sépare, ce sont les degrés, la radicalité, certains compromis face à la réalité, certaines nuances, certains ajustements réalistes.

Synthèse par candidat

François Fillon :

Il est tragique que Fillon fût inaudible à cause des multiples scandales. D’une part parce que son programme tranche réellement sur le plan économique par rapport aux 10 autres et d’autre part parce que dans ce domaine c’est lui qui propose les meilleures mesures – ce qui n’était pas difficile.

Concrètement, il est le seul à souligner ces éléments essentiels, imbriqués ensemble :

  • le chômage est le problème numéro 1,
  • le Code du travail génère une peur d’embaucher,
  • tenir compte du travail indépendant en bonifiant et clarifiant le statut d’auto-entrepreneur (seul succès de Sarkozy).

N’en déplaise aux chantres du collectivisme qui s’étranglent face à une austérité fantasmée, l’histoire de la Ve République c’est une constante hausse de la dépense publique, du fardeau fiscal et de l’ingérence de l’État dans nos vies.

Grâce à l’Union Européenne nous avons eu quelques bouffées d’air frais avec la fin de certains monopoles publics. Fillon semble nous proposer le début de retour de balancier : c’est plus que bienvenu.

Certes, ce n’est même pas le dixième de ce dont nous avons besoin, certes ce sera encore une usine à gaz, certes dans de nombreux domaines c’est mal barré… Cependant, comparé aux autres, c’est simplement le moins mauvais.

Une parenthèse : « Lancer avec l’Allemagne un musée de la culture européenne à Strasbourg. » Voilà qui sent le lâchage en règle du siège officiel du Parlement européen à Strasbourg.

Ce qu’il manque à ce programme pour qu’il soit encore meilleur :

  • de la décentralisation, on reste sur un État très centralisé,
  • moins d’ingérences dans autant de domaines, le recentrage vanté dans le programme n’est qu’une façade,
  • des réformes structurelles ambitieuses, moins de rustines,
  • de l’audace : Fillon est très loin d’être Thatcher.

Aurait-il été préférable que Fillon se retire en laissant une autre personnalité soutenir ce projet ? Le courage en politique, c’est aussi cela.

Est-ce que Fillon appliquerait vraiment ce programme ? Quand on voit son bilan en tant que Premier ministre, il y a de quoi douter. Décidément, il aurait fallu un autre candidat pour ce programme.

Marine Le Pen : la jacobine stratège

Vous pensiez qu’il n’était pas possible de centraliser encore un peu plus la France ? Le Front National vous surprendra ! Au moins, donnons-leur cela, ils ne font pas semblant de décentraliser pour centraliser derrière, ils affichent la couleur.

La simplification du millefeuille administratif partait d’une bonne intention, malheureusement ça se fait au profit de l’État central.

Le Front National nous propose, comme d’autres à droite, un État policier et une certaine aversion pour l’immigration.

Marine Le Pen défend un projet résolument protectionniste, mais un « protectionnisme intelligent », nous voilà rassurés (sarcasme). Elle luttera naturellement contre la finance et compte bien défendre et même développer les services publics. Elle peut plaire à la gauche non-révolutionnaire.

Sachant que le FN compte sortir de l’Union Européenne et donc de l’euro, j’ai trouvé le programme étrangement chétif sur cet enjeu, surtout par rapport à la monnaie.

Son programme est très policé, on sent bien le travail de dé-diabolisation. Si on se fie uniquement à son programme, le Front National serait une sorte de parti socialiste réactionnaire/conservateur : socialiste sur les questions économiques et sociales, réactionnaire/conservateur sur les questions sociétales et l’immigration.

Comparé aux discours des frontistes, le programme est assez fade finalement. Quoi qu’il en soit, on y trouve quelques mesures de bon sens ou bien cohérentes dans le cadre de leur positionnement, mais rien de bien émoustillant pour résoudre en profondeur les problèmes du pays. En fait, dans l’esprit du programme bleu marine, la sortie de l’Union Européenne est une réforme structurelle magique qui résout les principaux problèmes de la France. Elle n’est pas la seule à croire cela parmi les candidats, loin de là.

Emmanuel Macron : rustines jacobines

Macron propose un programme extrêmement décevant. Sur la partie gauche de chaque page du programme, on y trouve souvent un super discours, audacieux, plein de bon sens… et sur la partie droite on y découvre un affligeant alignement de rustines, de mesurettes, de réformettes… Elles ne sont pas toujours mauvaises, mais elles sont décevantes quand on attend des réformes structurelles audacieuses.

Sur l’Europe, il est manifestement le plus motivé et peut-être le plus sincèrement pro-européen. En tout cas, dans le contexte actuel, il adopte un positionnement courageux.

Sur les réformes institutionnelles, avec une démocratie rénovée, plus directe, il est totalement absent, c’est là aussi très décevant.

Macron offre, comme les autres, un programme jacobin pour un État fort et centralisé. Un programme dans la continuité des partis au pouvoir des dernières décennies, sans audace, mais sans menaces tangibles pour l’avenir du pays. Dans le cadre de cette présidentielle, c’est un luxe.

Le programme, l’équipe et la démarche de Macron font vaguement penser à une tentative de grande coalition à l’allemande… Mais avant cela, il nous faudrait un Bad Godesberg et des réformes radicales à la Schröder. Macron sera-t-il le socialiste/progressiste qui imitera Schröder ou, mieux, Roger Douglas ?

Jean-Luc Mélenchon : le jacobin clientéliste

Mélenchon, pour résumer, c’est un Robespierre moderne, un Chávez en marinière. La France Insoumise, c’est le NPA en beaucoup plus vendeur : un discours révolutionnaire, mais dépoussiéré et avec une bonne dose de nationalisme. Avec ici et là des mesures passe-partout qui feront passer la pilule. La partie sur la VIe République en est le meilleur exemple. Comment s’opposer à une refonte institutionnelle de cette Ve République à bout de souffle ? Or avec sa constituante, Mélenchon nous la joue Chávez qui avait fait exactement pareil. Cette constituante n’est une garantie de rien du tout : regardez l’état du Venezuela.

La plus grande arnaque, c’est quand même que Mélenchon se fasse passer pour un grand démocrate humaniste alors qu’il a pleuré la mort de Chávez et de Castro. Son programme humaniste et démocratique est en fait à l’image de son fameux hologramme : une illusion d’optique. Rappelons que son hologramme était en réalité une simple projection 2D.

Les fondations idéologiques autoritaires de cette France Insoumise seront toujours plus fortes que la façade respectueuse de la démocratie. Il est question de nationaliser, pardon, mutualiser les imprimeries, serveurs et outils de distribution des médias, d’organiser le blocus de pays souverains, car taxés de paradis fiscaux (au diable la critique de l’embargo américain envers Cuba), d’imposer à 100% la dernière tranche de l’impôt sur le revenu, d’interdire la cotation en bourse des clubs sportifs ou encore de réquisitionner les entreprises « d’intérêt général » (dans le programme, à peu près tout est d’intérêt général).

Le programme collaboratif de Mélenchon est plein d’espérance, mais reste cruellement dans le registre de l’incantation. Pour ce qui est des solutions concrètes, ce programme constitue un formidable concentré de propositions qui n’ont jamais fonctionné. Recettes souvent très coûteuses, ce qui n’est pas un problème : la Banque de France financera. Nous étions vraiment idiots. Durant tout ce temps, il suffisait à la Banque de France de racheter la dette publique pour isoler nos logements, manger bio, nettoyer les océans et éradiquer l’illettrisme. Voyons, nous n’êtes tout de même pas pour l’illettrisme !?

C’est également un candidat idéologue : l’alternance (apprentissage) fonctionne très bien en Europe, mais c’est libéral, alors c’est non ; la conception alsaco-mosellane de la laïcité fonctionne très bien, mais ce n’est pas républicain-compatible, pas égalitaire, alors c’est non.

Sur l’ALBA, obscure organisation chaviste, son idée a été caricaturée. Je retiendrai la motivation initiale, loin d’être sotte : briser la dépendance de l’Outre-Mer à la métropole et favoriser une meilleure intégration régionale. L’ALBA n’est cependant pas forcément l’outil le plus approprié pour cela et illustre parfaitement le positionnement international que préconise Mélenchon : peu importe qui on rejoint tant que ça embête les Américains.

Au final, le programme de Mélenchon est essentiellement composé de mesures clientélistes. Le niveau est sacrément élevé dans cette campagne, mais il est peut-être le plus démago de tous. Les enfants croient au Père Noël, les adultes croient en Mélenchon.

Nathalie Arthaud : communiste pittoresque

Nathalie Arthaud, en bonne marxiste antilibérale, propose l’un des programmes les plus liberticides, fruit d’une vision binaire du monde (les riches vs les pauvres, les premiers étant les exploiteurs et les seconds les exploités). Elle dénonce l’exploitation actuelle, mais nous propose une alternative pire encore. Cela étant dit, je partage de nombreux constats, tout en étant bien entendu diamétralement opposé à l’analyse (le méchant marché capitaliste grand coupable) et encore plus aux solutions communistes.

Comme elle le dit, son programme n’est pas un catalogue de promesses. Non, c’est une succession de critiques avec en toile de fond une immense promesse : à chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités, le tout assuré par un État qui, promis, cette fois-ci, sera bel et bien démocratique. Une démocratie malheureusement toujours à la même sauce : la dictature de la majorité.

Le programme de Lutte Ouvrière vous plaît ? Alors lisez au hasard la Constitution soviétique de 1936, ça devrait aussi vous plaire. Sur le papier c’est beau, tout a l’air super bien huilé et puis ces gens œuvrent pour le bien-être général, ça ne peut qu’être bien. Quels ont été les résultats ? Prenez n’importe quel régime d’inspiration marxiste si ça vous chante.

François Asselineau : le jacobin dans du formol

Le programme de l’UPR est une longue liste de vœux pieux, une marrée d’idées tantôt obsolètes, tantôt inutiles, mais avec quelques bonnes idées concrètes en guise d’écume.

Asselineau manque parfois de cohérence. Il veut que la France sorte de l’UE, de l’OTAN, de l’euro et que jamais aucune institution internationale n’empiète sur l’échelon national… Mais attention lorsque ce sont les bonnes idées de M. Asselineau, alors là il faut une interdiction universelle appliquée par l’ONU (#25) ! Quant à l’espace francophone, il faudra lui donner une «dimension politique et non-alignée». J’ai hâte de voir M. Asselineau s’épuiser à faire du Canada un pays non-aligné.

L’UPR fait de l’UE l’alpha et l’oméga de tous les problèmes auxquels la France est confrontée. Par exemple la réglementation qui nuit aux entreprises. Il serait temps de reconnaître 1) qu’on n’a pas attendu l’UE pour nuire ainsi aux entreprises et 2) que certains de nos voisins européens, qui subissent la même horrible réglementation européenne, ne connaissent pas de problèmes similaires aux nôtres ou en tout cas de manière beaucoup moins intense.

Avant de penser à sortir de l’UE et faire ce saut vers l’inconnu, n’y a-t-il pas toute une ribambelle de réformes que nous pouvons mener comme des grands ?

Le candidat Asselineau est un nostalgique, en plus d’être omniscient. Il veut revenir au CNR des années 40, notamment avec ses 600 000 agriculteurs supplémentaires et ses innombrables entreprises publiques (il veut nationaliser un paquet de boîtes). La France de l’UPR sera certes néo-bureaucrate, mais aussi une future superpuissance agricole… enfin si elle parvient à commercer avec le monde.

De nombreux candidats nous proposent l’État Maman, l’État Papa… Asselineau ne sort pas de sa maison France, il reste bien au chaud dans ses charentaises, radotant sur les bonnes vieilles politiques jacobines : il nous offre l’État Pépé.

Jacques Cheminade : le plan techno-jacobin

Je le confesse, je n’ai pas lu l’intégralité du programme-fiction de Cheminade. Les réflexions sont intéressantes, développées, mais on comprend vite que les pistes avancées sont systématiquement du même ordre : intervention de l’État, plan, s’inspirer de la Chine, incantations.

Par exemple il a une courte, mais plutôt bonne analyse des problèmes liés aux TPE et PME : complexité juridique et administrative, fiscalité pénalisante… Alors la solution devrait naturellement être de drastiquement simplifier tout ça et de réduire considérablement le fardeau fiscal ? Si vous cherchez bien dans la marée de solutions allant dans le sens inverse, vous trouverez une timide baisse de la fiscalité sous forme de progressivité et une tout aussi timide simplification. Pas convaincant.

Son projet pour régler le problème de la retraite par répartition : lutter contre « la dictature financière actuelle qui entretient le pessimisme et un hédonisme à courte vue » afin de créer les conditions pour une hausse des naissances. Logique, la retraite par répartition étant un système de Ponzi, il faut de nouveaux entrants ! On nous bassine avec le capitalisme qui a besoin de croissance, mais on dirait bien que ce sont les étatistes qui en ont un besoin vital.

Cheminade fait beaucoup penser à Asselineau en un peu plus original et pragmatique.

Nicolas Dupont-Aignan : le jacobin qui ratisse large

Le programme de Nicolas Dupont-Aignan est un immense alignement de mesures, tantôt concrètes, tantôt incantatoires. Plus incantatoires que concrètes.

Sur l’Europe, je suis assez perplexe : il veut sortir de l’Union Européenne pour rembarquer dans une sorte de projet confédéral, une communauté d’États, qui a beaucoup de similitudes avec l’Union. Simple tour de passe-passe démagogique ?

Page 21 nous pouvons trouver ceci : « Réaffirmer le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. » À la lecture de cette proposition, je me suis dit « chouette, les Bretons, Corses, Basques et Alsaciens vont enfin avoir la possibilité de quitter le vieux rafiot jacobin ». J’ai évidemment été déçu, puisque, c’est vrai, en France jacobine, les beaux principes, c’est uniquement pour l’étranger.

La mesure 15 de la page 44 est choupinette : « Créer un tirage de loto lors des Journées du patrimoine : le produit viendra accompagner les actions en faveur du patrimoine. »

Il faut cependant concéder ceci : c’est un programme plutôt cohérent avec plusieurs petites mesures concrètes intéressantes. On sent bien le positionnement interventionniste et conservateur ainsi que le gros travail de ciblage qui a été fait. Tout le monde trouvera une petite carotte appétissante. Policiers, militaires, infirmiers, enseignants, personnes handicapées, végétariens, écolos, scientifiques, retraités, tout y passe.

Finalement, je retiendrai que Nicolas Dupont-Aignan a une dent contre la viande de cheval.

Benoît Hamon : le jacobin flambeur

Du Revenu Universel d’Existence à la revalorisation de 10% de la rémunération des universitaires et chercheurs en passant par l’augmentation des subventions aux associations, le programme de Benoît Hamon est un immense buffet qui semble à volonté.

Pour le financement, si j’ai bien compris, il s’agit essentiellement de taxer davantage et de croiser les doigts pour que la lutte contre l’évasion fiscale rapporte chaque année des milliards et des milliards. L’austérité, ça fait peur, alors surtout pas de coupures. La courbe de Laffer, connaît pas.

Tout ceci est bien léger. Comment ne pas comprendre les socialistes qui quittent le rafiot PS pour le fringant paquebot chaviste, pardon, insoumis ? C’est que des dépenses en veux-tu en voilà, ça fait quand même moins rêver que la révolution bolivarienne. Hamon est trop terre-à-terre pour faire rêver les socialistes qui aiment tant l’illusion des lendemains qui chantent.

Hamon est cependant lucide et pragmatique sur les questions européennes et dénote un réel respect envers nos partenaires européens en multipliant les propositions. Bien que son programme puisse être qualifié de démago, c’est une petite pointure en la matière (le niveau étant très élevé).

Jean Lassalle : hors-jeu

Difficile de détailler sur un programme aussi rachitique, considérez qu’il est hors analyse dans cet article. D’ailleurs vous l’aviez peut-être déjà remarqué en observant le tableau comparatif.

J’ai découvert sur sa page Wikipédia que Jean Lassalle est un ancien du MoDem et de l’UDF. Pourtant, vu son obsession pour la finance mondialisée je le pensais socialiste ou dans le giron de Mélenchon. C’est sans doute son amour pour les communes et son inclination pro-européenne qui l’ont peut-être incité à se diriger vers la famille politique la moins jacobine.

Quoi qu’il en soit, bien qu’il développe quelques idées intéressantes sur le pouvoir des communes et l’instruction publique, cette manie d’accuser la finance d’être à la source de tous nos maux ne constitue pas un projet politique solide.

Programme très agréable à lire si vous le lisez avec son charmant accent.

Philippe Poutou : cette fois-ci, ça peut fonctionner

Poutou représente le Nouveau Parti Anticapitaliste. Il nous propose naturellement un programme d’inspiration marxiste où il est question d’expropriation et de gratuité pour plein de belles choses. Ne manque que la distribution de bisous.

Le programme a le mérite d’être très détaillé et argumenté. De tous, c’est celui qui propose les réformes structurelles les plus audacieuses. Reste à voir ensuite le résultat de ces réformes antilibérales. Ce n’est pas bien compliqué, il suffit de voir comment se débrouillent les pays qui appliquent ces idées. Indice : il ne s’agit ni de la Suisse, ni de la Nouvelle-Zélande.

Conclusion : vous reprendrez bien encore un peu de centralisation ?

C’est entendu, peu importe le gagnant, la France ne prendra pas le chemin de la décentralisation (une vraie décentralisation, pas une blague comme la loi NOTRe), ni de la libéralisation/privatisation et mise en concurrence des services publics (comme dans les pays scandinaves), ni du dégraissage radical de l’État (comme en Nouvelle-Zélande), ni de la réforme institutionnelle libérale (sur le modèle suisse) – que des pays atroces vous en conviendrez. Ce que nous pouvons espérer de mieux, c’est le statu quo – c’est dire la nullité de ce qui nous est proposé.

J’aurais aimé une position claire de la part des candidats présidentiables sur l’abrogation de la loi NOTRe et le retour de la région Alsace. Malheureusement tout ceci semble bien mal engagé.

Sur le long terme, si nous voulons avoir l’ombre d’une chance de changer l’ADN de la France, d’enfin mettre un terme à ce jacobinisme incapacitant, c’est de commencer nous-mêmes par arrêter de taper sur les boucs-émissaires habituels : le marché, l’Europe et l’étranger. Regardons-nous dans un miroir, ne faisons aucune concession envers nous-mêmes, car NOUS sommes responsables de la faillite de notre État, de notre modèle social et de notre projet de société.

Pas l’Europe, pas les marchés mondialisés, pas les immigrés. Nous seuls sommes les responsables : nous, électeurs naïfs, qui croyons aux promesses, aux lendemains qui chantent et qui négligeons de regarder ce qui fonctionne ailleurs.

Ne nous restent que quelques options, qui peuvent se cumuler :

  • voter blanc, s’abstenir,
  • relire La Grande Parade de Jean-François Revel ainsi que La Route de la Servitude de Friedrich Hayek,
  • voter pour le « moins pire » (Fillon, Macron, Hamon),
  • voter pour bloquer le pire (Le Pen, Mélenchon),
  • voter avec les pieds.

Ayant déjà voté avec mes pieds, j’aurais tendance à voter blanc. Cependant, les positions de Le Pen et Mélenchon m’incitent à voter pour le moindre mal afin de contribuer modestement à leur barrer la route. Hamon est largué dans les sondages.

Le programme de Fillon me semble être le « moins pire », mais le candidat a perdu toute crédibilité et sa ténacité à rester malgré les scandales relève plus de la lâcheté que du courage. Macron c’est la continuité, mais peut-être va-t-il nous surprendre avec la grande coalition centriste qu’il nous prépare, qui sait.

Je croyais que j’étais indécis, mais je n’en suis plus certain. (Robert Bourassa)

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  • Pourquoi pour un premier tour ne pas voter selon sa conviction sans calcul ?

    • Parce que quand on est libéral, et qu’on nous propose 11 nuances d’antilibéralisme allant de l’antilibéralisme forcené à l’antilibéralisme modéré c’est très dur de voter selon sa conviction.

    • 1) En tant que minarchiste, par conviction, je ne peux que procéder par élimination et j’arriverai immanquablement au vote blanc.

      2) Comme aucun candidat ne me convient (et s’agit pas de faire la fine bouche, ils sont à des années lumières de mes convictions) et que les extrêmes sont présidentiables, je ne peux qu’envisager ce calcul pour les bloquer.

  • « car NOUS sommes responsables de la faillite de notre État, de notre modèle social et de notre projet de Société. »

    Ce n’est pas faux, en votant continuellement pour des politiciens vendus aux intérêts privés, réalistes qu’ils se disent ces politiciens….
    La faillite est organisée depuis que la France à abandonné la prérogative de battre monnaie pour elle même et en confiant ce dur labeur à des intérêts privés qui ne s’en sont pas privé, eux, contrairement à nous qui devons rembourser les intérêts…

    Sans intérêts, comme avant 1973, aucune dette aujourd’hui et personne pour pleurer que l’état coûte cher, est inefficace, blabla…

    Réveillez vous les gars !

    • Les titres de créance français ont toujours porté des intérêts, payés sous forme de coupons, et il en va toujours ainsi de nos jours.

      Vous racontez n’importe quoi.

    • Il y avait suffisamment d’articles sur CP qui battent en brèche toutes les conneries qu’on nous serine sur la loi 1973 alors bon, réveillez-vous vous-même!

    • Ah bon, parce qu’en 1973, on a tout d’un coup perdu la recette magique pour dépenser plus que ce que l’on a ?

      • Bien peu, économistes nobélisés compris, comprennent le fonctionnement de l’économie.

         » Alors qu’en début d’année 2016 de nombreux analystes prévoyaient une année horrible, s’alarmant de possibles cataclysmes, le Fonds monétaire international a indiqué mercredi (5.10.2016) que la dette mondiale – tant publique que privée – avait atteint un montant sans précédent. Elle est désormais plus de deux fois supérieure à la richesse économique créée sur le globe. Selon un nouveau rapport publié par le Fonds, l’endettement global s’élevait à la fin 2015 à 152.000 milliards de dollars en dehors du secteur financier, soit 255% du produit intérieur mondial exprimé en nominal  »

        Comment cela peut il être possible si l’argent avait un quelconque rapport avec la réalité ?
        vous y croyez encore ? ça n’engage que vous.
        Lorsque vous aurez vraiment compris la monnaie, vous ne réclamerez plus le remboursement des dettes d’état par des mesures de rigueur sur les petits, les moyens, les moyens+, les moyens++,..
        Quelle farce que tout cela ! ! !

        Chers amis électeurs, ceux qui en savent le moins sont ceux qui obéissent le mieux.

        • Bla Bla Bla …

          L’argent c’est de la dette et la dette c’est de l’argent. Commençons par le plus simple. Votre homme de paille sur la dette irréelle vient de s’effondrer d’un seul coup.

          Si vous n’y comprenez rien, regardez votre bêtise et votre ignorance et contentez vous de cela.

          Vous n’êtes pas dans le bon endroit pour prêcher : n’est-ce pas les néo-turbo-giga-libéraux qui sont la cause de l’horrible monde de la finance et de toutes ses turpitudes ?

          Quand aux intérêts privés que vous dénoncez, clairement ils s’opposent aux intérêts collectifs qui n’ont jamais existé que dans la bouche des arnaqueurs politiciens et autres régimes totalitaires.

        • Achète toi un manuel d’économie de niveau Licence traitant des questions monétaires et financières au lieu d’aller t’abrutir sur internet sur des sites complotistes en regrettant la planche à billets de papa. Fais les choses dans l’ordre et humblement, peut-être que passé le sentiment de ridicule que tu ressentiras d’avoir poster des bêtises plus grosse que toi sur internet nous aurons la chance de te revoir ici les idées vraiment au clair cette fois. Et arrête cette rhétorique de la rébellion, du bon sens paysan à qui on ne la lui fait pas, on sait que c’est corrélé avec différents biais cognitifs dont on pourrait dresser la liste et qui permettent de faire descendre la tension psychique que tu ressens parce que t’as pas prise sur le cours des événements et que t’as pas pris ta tisane.

          • Bjr,
            Je lis cet échange et je serais curieux de connaitre les biais cognitifs auxquels vous faites allusion ?
            (en gros)

            merci

            • La fuite est un réflexe : quand le cerveau n’arrive plus à canaliser les émotions ni à rationaliser la situation, il déclenche un processus de sauvegarde : la fuite.

              L’indignation, la rebellion, l’amalgame, la simplification, la théorie du complot, les boucs émissaires … sont des fuites, des biais cognitifs qui déportent le problème en dehors de la réalité inacceptable ou incompréhensible.

              • Merci.
                « L’indignation, la rebellion, l’amalgame, la simplification, la théorie du complot, les boucs émissaires … sont des fuites, des biais cognitifs qui déportent le problème en dehors de la réalité inacceptable ou incompréhensible. »
                Comment savoir si l’on n’en êtes pas victime soi-même ?
                En fait tout dépend du niveau de connaissance et de la véracité des connaissances de chacun.

                Je suppose que leham, tout comme « vous » ici en général, êtes certains de vos connaissances et de votre compréhension du monde économique, dans le cas présent.
                Comment trancher pour aller vers plus de vérité ?
                On trouvera autant d’économistes tenant un discours que d’autres tenant un discours opposé.
                Je pense que l’on retombe sur la sensibilité propre à chacun: le libéral axé majoritairement sur la liberté individuelle (corrigez moi si je me trompe) et le socialisant axé majoritairement sur la solidarité et le partage.

                Ce qui est drôle est qu’aucune des 2 sensibilités n’exclue l’autre , il s’agit juste d’une accentuation sur un axe de sensibilité personnelle.

                Est ce que l’opposition entre libéraux et socialisant n’est pas tout simplement une farce, une perte de temps et d’énergie ?

                Le partage et la solidarité sont les fondements des sociétés archaïques, à priori un fonctionnement naturel de vie en société, pour reprendre votre terminologie.

                • Laissez tomber Taxus, vous êtes face à des cyniques à l’égoïsme théorisé qui pensent avoir tout compris de la vie et qui ne voient pas leurs propres biais cognitifs avalisant leurs plus bas instincts.

                • Vous vous trompez complétement : les libéraux ne prioritisent pas la liberté individuelle, ils revendiquent que la liberté individuelle soit plus importante que le pouvoir du souverain quel qu’il soit.

                  Avant d’être un choix politique et philosophique humaniste, c’est un constat pragmatique : aucune vérité ne peut être imposé aux individus : la solidarité et le partage ne se décrètent pas et ne s’imposent pas par la force : on n’aide pas les gens contre leur gré ou à leur insu.

                  La liberté est un moyen, pas une fin (vous mélangez libéralisme et anarchisme)

                  •  » les libéraux revendiquent que la liberté individuelle soit plus importante que le pouvoir du souverain quel qu’il soit. »
                    Édicté en règle absolue ça me semble un peu dangereux.
                    « J’ai pour hobby de construire des bombes atomiques dans mon jardin, oups ça a pété. »
                    J’exagère dans l’exemple mais vous saisissez l’idée ?
                    Je ne saisi pas la votre en fait.
                    La liberté individuelle ne me pose aucun souci mais dans un cadre limitatif pour se prémunir des inconscients. (dans l’absolu aucun règlement limitatif ne peut garantir la sécurité à 100%…)
                    L’ apprentissage des inconscients, par l’erreur , coûte parfois cher à tout le monde qui n’avait rien demandé, si ce n’est vivre en paix.
                    Qu’une autorité ait le pouvoir de limiter certaines libertés d’action par la force ou la persuasion, me semble salvateur.
                    Vous libéraux n’êtes pas contre la police et la justice, donc je ne saisi pas ce que vous voulez dire par « la liberté individuelle soit plus importante que le pouvoir du souverain quel qu’il soit. »

                    Dans les sociétés archaïques (tribus familiales), le partage était de mise et l’est encore de nos jours.
                    L’accroissement des richesses permet à l’individualisme de s’exacerber et de s’affranchir du groupe qui était la sécurité autrefois.
                    la solidarité obligatoire cède le pas à l’individualisme.
                    Lequel des 2 est le plus naturel ???

                    Ce que vous critiquez dans la solidarité obligatoire, votée démocratiquement, est le souhait d’une majorité de garantir une sécurité collective plutôt que privilégier son intérêt propre de manière exacerbé.
                    Ca se discute…
                    Revendiquer son intérêt propre de manière exacerbée, même si c’est instinctif, est révélateur d’une coupure d’avec la vie et la nature.
                    Cet instinct, librement laissé aller à l’extrême mène à la destruction.
                    Peut être est-ce l’apprentissage évolutif que vous souhaitez pour l’humanité ?
                    ça se discute également, c’est un choix 😉

                    Il faut être très très éduqué pour être libre.
                    D’ailleurs LA liberté est d’être libre de cet instinct d’individualité. Libre de ne pas le suivre…

                    • Le libéralisme n’est pas une doctrine politique, c’est une revendication, un principe. C’est en grande partie pour cela que « vous » ne comprenez pas le libéralisme.

                      Ce n’est pas l’individualisme que les libéraux revendiquent, mais l’autonomie et c’est très différent.

                      L’individualisme est une réaction au socialisme, un rejet de cette solidarité obligatoire : comme les individus ne sont pas acteur de cette solidarité, ils en deviennent de simple consommateurs, ils en deviennent même dépendants pour bon nombre.

                      Pour les libéraux, ce n’est pas à l’Etat (c’est à dire à la bureaucratie, aux politicards, aux règlements …) de régler les problèmes des gens : ils n’en sont capable que dans un bien piètre mesure.

                      Bien sur, on peut rêver d’un monde de bisounours où tous les politiciens seront aussi détachés du matériel que des moines bénédictins, mais … ce n’est juste pas possible, ce n’est qu’un rêve, une utopie … le mythe du messie, de l’homme providentiel … qui se transforme toujours en cauchemar.

                      En regardant l’histoire, ce ne sont pas les politiques qui ont changé le monde, mais les religions, les oeuvres caritatives, les innovations techniques, les philosophes, les bienfaiteurs … les individus, la « société civile »

                      Les « grands » politiques ont pour la majorité marqué leur temps par la violence, les guerres, les tyrannies.
                      Bien sur que l’Etat reste important, mais il doit se cantonner à son rôle : celui de magistrat suprême qui aide les individus à développer leur autonomie plutôt que d’essayer de tout organiser, tout faire, tout corriger, tout parfaire.

                    • C’est bien jolie vos digressions sur la vérité blabla..
                      Actuellement en france on vote depuis 40 ans des budgets déficitaires et les arguments mille fois répétés de leham (battre monnaie) vaut peau d’zob.
                      Apres on peut être pour un état providence, mais faut pas pleurnicher si l’économie est en berne et que les caisses sont vides.

                    • @gillib
                      (En France)
                      Les richesses manquent elles ?
                      les biens et services manquent ils ?
                      Les ressources naturelles manquent elles ?

                      pourtant l’argent manque !
                      Interrogez vous vraiment une bonne fois sur l’argent et sa relation à l’économie.
                      Je n’en dis pas plus, je ne voudrais pas vous influencer…

                    • L’argent ne manque pas (merci Draghi), par contre la création des biens et des services désirés font défaut.
                      En un mot une économie saine avec des échanges biens contre biens.

                    • @gillib
                      « L’argent ne manque pas (merci Draghi), »
                      Oui là où il ne sert a rien, dans la spéculation purement financière et pas vers les ménages* ou les entreprises.

                       » par contre la création des biens et des services désirés font défaut. »
                      Seul manque l’argent dans la France d’en bas et du milieu.
                      Toutes les entreprises, commerces et industries ne demandent qu’à produire plus, le seul problème est la solvabilité des acheteurs.

                      *Aucun lien avec la montée des populismes bien sur…:-)

                • Maurice Allais éclaire cette question, non ?
                  La question : Est ce que l’opposition entre libéraux et socialisant n’est pas tout simplement une farce, une perte de temps et d’énergie ?

                  • Pourriez vous être un peu plus directif quant à son positionnement par rapport à cette question.
                    Je ne connais pas l’oeuvre de Maurice Allais qui à l’air fort intéressante (merci) mais tout de même conséquente.

            • Jeudi j’avais lâché l’accusation d’affabulation complotiste me fiant à mon instinct, aujourd’hui par acquit de conscience j’ai fait un copié-collé de la citation laissé par leham, on parvient sur le site agoravox. Lieu par excellence des dérives de type pot-pourri indigeste auxquelles sont confrontés les sites de participation citoyenne. Qu’il aille à des sources sûres, qu’il lise des livres d’universitaires reconnus par leurs pairs. Certes j’ai pas répondu à ta question 🙂

  • Qui est John Galt?

    • Hélas, dans La Grève il y a bel et bien un endroit où s’exiler…
      Mais sur notre Terre, pas vraiment…

      • On pourrait « conquérir » une commune en France. Avec une équipe bien motivée et des libéraux qui croient en leur projet politique, s’ils migrent tous vers une communeet en prennent plus de 50% des votes, ça peut aller très loin. Il faudra aussi que la population soit prête à s’opposer à l’Etat central avec des manif impliquant toute la population etc… C’est possible mais c’est un truc à vous bouffer tout votre temps et votre pognon. Les libéraux sont des indépendants. Ca ne les aide pas pour faire des actions collectives coordonnées.

        • Une bonne idée qui m’a déjà traversé l’esprit 😉

        • @Mitch

          Dans Atlas Shrugged, ils ne conquièrent pas, ils sont propriétaires ou locataires d’un vaste territoire. Ils demeurent dans l’anonymat pour s’émanciper des tentacules étatiques tout en attendant la chute violente et apocalyptique de l’humanité parasitée.

          A partir de là, est-il possible de s’émanciper des états-nations?

    • on voit votre « héro » 🙂 Ayn Rand cette vieille sorcière qui va meme jusqu’à dire que l’altruisme est stupide… meme l’Eglise de Satan (Anton Lavey) s’en est inspiré…et après on s’étonne que beaucoup lient libéralisme et hédonisme…

  • En somme, il faudrait idéalement voter pour le programme de F.Fillon mais comme celui-ci n’est plus crédible, votons pour Macron ! Sauf que sa belle alliance centriste n’est pas si centriste que cela ! Regardez tous ceux qui l’on rejoins ! si son programme est décevant… il y’a autant de chance que l’homme le soit aussi ! Ne l’oublions pas il est soutenu par nombre de personnes qui veulent que rien ne change!

  • LR ,  » décidément il aurait fallu un autre candidat pour ce programme…. » tout à fait , et dans ce cas j’aurai sans doute voter à droit ;

  • quel article, quel tableau ! Magnifique ! ( sarcasme ! )
    Nous allons droit dans le mur et vous encourager le peuple français a appuyer sur le champignon !
    L’UE ne changera pas , ne peut pas changer il y a des pays en Europe ou la vie coute 50% moins cher et ils ont un SMIC a 380 euros ! ( il y a encore plus faible -_-‘ )
    Et vous pensez qu’ils vont être d’accord avec vos projets ???
    Enfin je vous renvoie a l’article 48 du traité de l’union européenne lisez le; il y a 2 fois le mot unanimité !
    alors ne soyez pas surpris par le fais que changer l’Europe n’est pas possible !

  • Je trouve le tableau très gentil : pourquoi mettre les status-quo en « orange » alors que nous sommes sur les sujets évoqués bien au delà du minimum admissible pour un libéral ?

    Quand à croire que la monnaie est un outil magique ou prôner le protectionnisme, c’est carrément le noir sombre que ça mérite.

    • Le statu quo serait sur un graphique le 0. Si on tend vers une solution libérale, on monte, ça s’améliore et ça mérite du vert. Si on empire la situation et qu’on descend franchement dans le négatif, ça mérite du rouge voire du noir.

  • Il y a une petite erreur dans la tableau pour l’UE: la position libérale est bien entendu la sortie. Et là, avantage net à Marine.

  • Cette approche idéologique du libéralisme fait frémir. Tout autant que les programmes de Le Pen, Mélenchon et des petit(e)s trotskystes en retard d’un siècle. Le monde est qu’il est et il faut faire avec. Observation banale certes, mais rappel nécessaire. Partons du réel pour le faire évoluer pragmatiquement vers la liberté. Ne partons jamais des divagations des théoriciens, fussent-ils libéraux (ou soi-disant tels) pour tenter de les mettre œuvre.

    • Mon approche serait idéologique et vous suggérez de partir du réel ?

      Je résume de manière très synthétique mes attentes, parce que mes attentes ne sont pas le sujet, mais la grille d’analyse. C’est peut-être ce qui vous donne cette impression négative.

      Mais auriez-vous passé les paragraphes où j’insiste sur l’incapacité des candidats à observer ce qui se fait ailleurs, à en tirer des leçons (des échecs comme des réussites) ? Je pensais avoir suffisamment insisté sur l’importance d’une approche pragmatique, basée sur l’observation et l’expérience… manifestement non.

  • c’est la vision minarchiste , pas libéral classique 🙂
    mais j’aime bien cette idée qui est de dénoncer le centralisme qui est à gerber…
    L’économie de marché est à garder avec un socle social et environnemental fondamental…l’idée de financer certaines associations (type solidarité, santé, cohésion sociale) why not, c’est pas ce qu’il y a de pire comparé au CICE et autre.
    Et surtout, une France fédérale, sans département et en redonnant du pouvoir aux communes ! Si une politique économique et sociale devait etre menée pour X raison alors ça doit se faire à cette échelle, au plus près des réalités pour ne pas gaspiller du fric et fonctionner quotidiennement au cas par cas.
    La Suisse est pas mal à ce niveau: les citoyens décident eux-memes de la levée d’impots provisoires quand ils pensent que financer en commun un projet serait plus profitable.

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