Présidentielle : ce qui pourrait tout changer pour l’élection

Deuis quelques jours, toutes les options semblent possibles pour la présidentielle, d’un Le Pen – Macron à un Fillon – Le Pen ou un Fillon – Mélenchon !

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Présidentielle : ce qui pourrait tout changer pour l’élection

Publié le 8 avril 2017
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Par Alexis Vintray.

À deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, les sondages se suivent et se ressemblent, actant tous un resserrement net des écarts entre les leaders historiques (Marine Le Pen & Emmanuel Macron) et les challengers (François Fillon au premier chef et, éventuellement, Jean-Luc Mélenchon). Au point de rendre tous les scénarios possibles pour le second tour.

Qu’annoncent les sondages sur la présidentielle ?

Si l’on prend la dernière livraison des sondages BVA, le duel annoncé avec insistance par les médias entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron reste d’actualité, puisqu’ils sont tous deux à 23%. Mais en baisse notable en une semaine, -1% pour Le Pen, -2% pour Macron. À l’inverse, les challengers François Fillon et Jean-Luc Mélenchon restent stables ou montent, à 19% tous les deux. Seul BVA met Mélenchon aussi haut (16% environ pour les autres instituts) mais avec les marges d’erreurs, 4 candidats peuvent rêver d’accéder au second tour.

Si l’on analyse la sûreté du choix mesurée par l’Ifop pour Fiducial, les électeurs de Marine Le Pen et de François Fillon sont les plus convaincus d’aller voter pour leur candidat, à respectivement 85% et 74%. À l’inverse, ils ne sont que 62% à être certains de leur choix pour Emmanuel Macron, le même niveau que pour Jean-Luc Mélenchon.

Ce qui pourrait bouleverser l’élection dans les prochaines semaines

Jamais sous la Ve République les sondeurs ne se sont trompés sur l’affiche du second tour à une distance aussi courte du premier tour (en prenant en compte les marges d’erreur bien sur). Autant dire que les probabilités d’un duel Macron – Le Pen au second tour restent majoritaires.

Mais… ce scrutin est aussi inédit, dans le sens où aucun des deux candidats en tête actuellement n’est issu des partis de gouvernement historiques en France, et aucun ne se réclame des deux camps classiques en France, la droite et la gauche. Tous deux représentent un saut dans l’inconnu qui pourrait effrayer beaucoup de votants.

Enfin, les sondeurs n’ont pas de point de comparaison pour redresser aussi finement que d’habitude leurs résultats. Cela n’invalide pas totalement les sondages, mais cela invite à prendre ces sondages avec un peu plus de prudence et de distance que d’habitude.

3 risques en vue pour Emmanuel Macron

La position d’Emmanuel Macron semble la plus précaire entre les deux candidats en tête actuellement. S’il a perdu 2 points en une semaine, c’est même 3 points en 15 jours selon BVA. Cela alors que le candidat bénéficie d’un alignement des planètes idéal, avec un candidat PS quasiment d’extrême gauche et un candidat LR englué dans les affaires. Il est aussi selon le même sondeur le candidat le plus souvent choisi « par défaut », par 33% de ses électeurs potentiels contre 23% pour la moyenne des candidats.

Les résultats électoraux des derniers mois, du Brexit à Donald Trump en passant par la « droitisation » de l’électorat en France ne plaident pas non plus pour lui, comme le notait très bien le journaliste Éric Dupin sur Slate : Emmanuel Macron est de facto le candidat des diplômés, des gens qui gagnent bien leur vie, des Parisiens, etc., de la France privilégiée en somme. Cet électorat qui a perdu dans la bataille Remain contre Leave pour le Brexit, cet électorat qui préférait Hillary Clinton à Donald Trump, etc. Même dans l’hypothèse d’un duel Le Pen – Macron au second tour, il y a fort à parier que la victoire facile annoncée à Macron par tous les médias depuis des mois ne sera pas si facile que ça.

Enfin, plus le scrutin se rapproche, plus la question des idées devient importante. Et Jean-Luc Mélenchon, François Fillon voire Marine Le Pen semblent bien plus solides et charpentés idéologiquement qu’un Emmanuel Macron dont le programme pêche malheureusement largement par son flou, voire ses contradictions.

Une polarisation de l’électorat en bonne voie

Autre élément qui pourrait rebattre toutes les cartes de la présidentielle, les électeurs reviennent à leurs camps historiques : si François Fillon progresse, c’est surtout que ses électeurs « naturels » (sympathisants des Républicains) lâchent progressivement Emmanuel Macron et retournent à leur vote historique de centre droit. Il regagne du terrain chez les sympathisants LR, au détriment d’Emmanuel Macron. À 72% des intentions de vote chez les sympathisants LR, il fait une progression marquée de +5%. À cet égard, les soutiens de moins en moins voilés d’une large partie du PS à Macron semblent peser négativement sur ses intentions de vote.

Les militants fillonistes usent et abusent ainsi de l’argument, comme par exemple la page Facebook « Ridicule TV » animée par des soutiens du candidat LR et qui attaque régulièrement Macron comme héritier direct de François Hollande, avec un certain succès (1,4 million de vues pour cette vidéo) :

De même, une autre page anti Macron, « Emmanuel Micron », attaque l’ancien ministre de Hollande sur la base de ses soutiens majoritairement à gauche, jusqu’au PCF (Robert Hue) :

Et Mélenchon alors ?

Suite aux débats télévisés, la hausse de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages est indéniable. Mais peut-elle suffire pour perturber le duo (voire le trio) de tête Le Pen – Macron – Fillon ? L’exercice de prédiction est de haute voltige mais différents éléments plaident contre cette théorie. Au premier chef le fait qu’il faudrait que Mélenchon prenne au moins 3% à Benoît Hamon pour arriver aux niveaux des deux premiers. Ce qui mettrait Benoît Hamon à 5% des suffrages, un niveau difficilement concevable. Enfin, à 59% de sûreté dans le choix, l’électorat de Jean-Luc Mélenchon est le plus instable des 4 premiers candidats selon BVA. Il a donc bien plus à perdre qu’à gagner dans les jours qui vont précéder le 1er tour…

Une seule chose est sûre, les Français nous réservent des surprises, et ne devraient pas accepter si facilement le duel vendu avec insistance par Saint-Germain-des-Prés depuis des mois ! Fin du suspense dans deux semaines…

 

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  • « Un candidat LR englué dans les affaires » ???
    François Fillon est « victime d’une cabale médiatico-politique », et nous avec.

  • Personnellement, il y a un moment que je me dis que marine le pen ne sera(it) pas au 2eme tour, mais qui y sera, grande question ? Emmanuel macron n est il pas sur évalué ? Francois Fillon peut il convaincre tant d électeurs ? Et Jean Luc Mélenchon (bien que loin de mes idées) n est-il pas le seul qui m ai convaincu dans les débats qui il faut dégager la vieille politique et passer à autre chose pour un nouveau siècle, qui historiquement, démarre toujours à priori dans la deuxième decenie (a partir de laquelle les évolution marquent le siècle en question) ? Devant la nullité des candidats et de cette campagne ou tout est possible, le nouveau siècle est la. Espérons pour nos enfants que ce sera un moment intéressant a vivre…

  • C’est a désespérer ! Alors qu’un François Asselineau explique a la télé devant des millions d’auditeurs que « renégocier » les traités est mission impossible car il n’y aura jamais d’unanimité d’une part, et que d’autre part le président de la république étant le garant de la souveraineté et de l’indépendance de la France, le programme économique et politique donné par Bruxelles au travers des GOPE est inconstitutionnel, comme le sont les partis politiques européistes. De la même source, on peut apprendre que la sortie de l’euro (au bord de l’explosion de toute façon), mais également de l’Europe ne sont pas des solutions apocalyptiques, bien au contraire…. Et bien non, cela ne fait pas réfléchir et on continue à nous gaver avec des candidats tous l’un plus louche que l’autre !

    • « De la même source… », c’est à dire Asselineau ?
      Il faut considérer donc que cet homme détient « la vérité » sur l’Euro, l’Europe, et moult autres choses ?
      Votre candidat peur affirmer ce qu’il veut, ça ne rend pas ses visions ou ses affirmations plus réelles que celles imaginées par ses concurrents.
      En la matière, la créativité politique et la fabrication d’arguments fantaisistes n’est pas l’apanage d’un ou d’une candidate : il semble qu’ils aient tous bien travaillé sur les promesses et les arguments-chocs sans fondement.
      Belle brochette dont on va devoir conserver un exemplaire.
      Pauvre France…

  • D’accord avec vous Jacques… Par ses propos Alexis Vintray entretient l’image négative et réductrice de F.Fillon dans l’esprit des électeurs. Par contre il trouve que le fait d’évoquer les nombreux soutiens à gauche de E.Macron puisse être « abusif » de la part des fillonistes ? Pour ma part j’aimerais que justice et médias soient aussi « abusifs » avec E.Macron qu’ils le sont avec Fillon. Cela remettrait les pendules à l’heure et nous aurions peut-être une campagne plus démocratique.
    Au passage, merci quand même à monsieur Vintray pour l’excellent moment passé avec Ridicule TV, moment que je prendrai plaisir à faire partager largement !…

  • « Au premier chef le fait qu’il faudrait que Mélenchon prenne au moins 3% à Benoît Hamon pour arriver aux niveaux des deux premiers. Ce qui mettrait Benoît Hamon à 5% des suffrages, un niveau difficilement concevable. »
    Hélas Alexis, vous oubliez les abstentionnistes… Ce sont eux qui pourraient continuer à faire monter Mélenchon sans lien particulier avec le score de Hamon. Un scénario « catastrophe absolue »

    • @Frederic GEORGES-TUDO
      Bonjour,
      « Ce sont eux [les abstentionnistes] qui pourraient continuer à faire monter Mélenchon »
      Comment des citoyens qui ne votent pas, pour des raisons qui leurs sont propres et qui en ont le droit, pourraient faire monter Mélenchon ? Ceux qui feront monter Mélenchon, ou Le Pen sont ceux qui voteront pour ces derniers, idem pour les autres candidats à la ruine de la France.
      Le pire scénario serait Le Pen vs Mélenchon et là ce sera Rock’n’Roll !
      Pour ma part, et pour être clair, je n’irai pas voter, car AUCUN candidat ne me correspond ni même me satisfait, et parce que le vote blanc n’est plus pris en compte en tant que tel ! Je ne cautionnerai donc pas le « moins pire » !

      • @STF,
        Je ne vous connais pas, mais à vous lire vous me semblez être un abstentionniste « militant » ayant murement réfléchi aux raisons pour lesquelles il n’ira pas voter. Ce n’est pas aux gens comme vous que je faisais référence.
        En revanche, je suis convaincu qu’il y a des centaines de milliers (des millions ?) de Français mi désintéressés par la politique, mi dégoûtés qui restent prêts à céder à n’importe quel discours susceptible de les faire vibrer. Or, Mélenchon semble en passe de devenir cette sorte de gourou chez les décérébrés qui ne seraient pas allés voter s’ils n’étaient pas tombés sous son charme. Il est là son réservoir de voix et c’est d’autant plus dangereux.

  • Je n’ai pas la même grille de lecture que l’auteur. Les instituts de sondage sont surtout des entreprises qui vivent de leur crédibilité. L’écart va continuer de se resserrer pour couvrir leur méthodologie. Les anciens sondages mettaient Macron et Le Pen à 27%, avec une marge d’erreur de 1-3 points, si ils font moins de 20% toute leur méthodologie est dé-crédibilisée. Je parle même pas des biais énormes (sondages sur internet, volontariat et récompenses à la clé). Ils vont continuer de se couvrir pour protéger leur business.

  • Je rappelle que le FN n’a jamais atteint les 7 millions de voix y compris 1 mois après les attentats du 13 Novembre 2015. A 23% elle compterait 8.25 millions de voix (sorti soit-disant de l’électorat sarkozyste de 2012) alors même qu’on sort d’une majorité de gauche. Concernant les affaires, les sondages mettaient déjà Fillon à 21% avant. On additionne les parts de Hamon, Mélenchon et Le Pen on serait à +45% des votants qui voudraient d’un programme d’extrême gauche (sans compter les trotskystes). C’est délirant et je n’y crois pas.

    • Les gens ne votent pas pour un programme mais pour un Homme.

      Et ils ont bien raisons étant donné que ces mêmes types se torchent joyeusement le derrière avec leurs programmes dès qu’ils sont élus.

  • Je suis aussi d’accord avec Jacques. C’est franchement pénible d’entendre en permanence des propos insinuant la culpabilité de Fillon… À ma connaissance, il n’a pas été condamné pour quoi que ce soit, et le contexte dans lequel il a été mis en examen et douteux voire scandaleux. S’agit-il de mauvaise foi ou de bêtise ?

    • L’écrasante majorité des français (pour ou contre) se moquent royalement de la légalité ou de l’illégalité des agissements de FILLON. Chacun juge personnellement avec ses propres standards moraux.

      Rappelons que les effets n’ont pas été contestés par l’intéressé. Celui-ci prétend que cela n’est pas illégal (peut-être) et s’étonne du calendrier (sans doute). Mais les faits sont là. Personne ne les conteste.

  • Excellente conclusion : « Une chose est sûre, les FRANçAIS nous réservent des surprises »…. Vote au suffrage universel…

  • Le choix à faire dans 15 jours, aller à la pêche , se dorer au soleil ou participer a la destruction de ce qui reste de la démocratie.

  • Un scénario que l’auteur n’envisage pas: Hamon, lasse de l’enthousiasme délirant que lui manifestent les vieux rentiers politiques de son parti troque son abandon au premier tour contre un éventuel poste de premier ministre de M. Mélenchon.
    Résultat: Un deuxième tour Le Pen contre Mélenchon….

  • Cet article d’Alexis Vintray relate le doute et l’hésitation de nombreux électeurs qui, de fait, hésitent à choisir celui qui est et sera le moins imposteur.
    Il faut en convenir, le choix est donc difficile…
    Je pense qu’au lieu de se préoccuper de « ce qui pourrait tout changer pour l’électeur… », il faudrait réfléchir à ce qui aurait pu changer, si un candidat aurait été à même de proposer un plan de relance de l’activité industrielle de notre pays au moyen d’une diminution des charges des entreprises, avec en plus, une orientation de l’épargne des français vers ce même secteur industriel.
    Or, en France, non seulement on fait tout pour détruire ce qui nous reste de notre industrie mais, tout est mis en oeuvre – au plan fiscal notamment – pour que nos entreprises passent sous contrôle d’un actionnariat étranger avec, à la clef, des ventes à la découpe……qui ont défrayé la chronique ces derniers mois.
    Vous me direz, heureusement, nous avons parmi nos candidats un virtuose du pipeau, qui va nous inventer une industrie numérique n’existant nulle part ailleurs dans le monde et, qui va en France créer des emplois pour nos jeunes et ainsi, de surcroît, créer de nouvelles richesses taxables pour équilibrer les comptes étatiques…
    Pauvre France !!!….

  • le vrai problème est que l’on ne sait jamais à l’avance qui sont ceux qui composeront le futur gouvernement , et comme d’habitude nous aurons de très très mauvaises surprises et des regrets de vote ! S’i disaient franchement qui ils prendront , qui seront nommés , les votes pourraient être beaucoup plus réfléchis voire changés , les trés grosses déceptions viennent toujours après ! De même , les lois liberticides neseront jamais supprimées ; un exemple parmi tant d’autres : lequel des candidats a parlé de revenir sur l’interdiction du cash de plus de 1000 euros sous le prétexte fallacieux du terrorisme ( mais dont le vrai but est de TOUT savoir sur vous , flicage permanent , ne plus avoir la possibilité de se précipiter aux guichet en cas de faillite des banques donc tout vous voler , et en outre instaurer des intérêts négatifs pour ceux qui n’auront pas tout dépense à la fin du mois , eh oui , en laissant quelque chose , ce n’est pas consommé, ça échappe à la TVA , vous êtes donc un mauvais citoyen qu’il faut punir ! ) je disais donc , quel candidat a parlé de revenir sur cette loi liberticide d’interdiction du cash de plus de 1000 euros? Pas un seul , évidemment ! ça vous étonne …?

  • Les commentaires sont fermés.

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