La Guyane, échec d’un paradis étatique

Le département français de la Guyane est emblématique des effets pervers de l’étatisme, de la redistribution, de la planification centrale.

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La Guyane, échec d’un paradis étatique

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 3 avril 2017
- A +

Par Simone Wapler.

La Guyane profite à fond de ce que le jargon technocratique appelle les « transferts fiscaux ».

La Guyane profite d’une redistribution des richesses

Au cas où quelques énarques égarés liraient cet article, la Guyane se situe tout près de l’Équateur, au nord de celui-ci, sur la côte est de l’Amérique du sud. C’est là, à plus de 7 000 km de nos côtes, que l’argent des contribuables français atterrit pour embellir la vie des Guyanais.

Le « transfert fiscal » est de la « redistribution » à l’échelle non plus des individus mais d’une région, d’un département, d’un pays. On prend aux « riches » pour donner à ceux qui le sont moins. Par exemple, les riches Italiens du nord paient pour les malheureux Siciliens.

C’est exactement ce que les Eurocrates réclament, par exemple, pour les pays du sud de l’Europe. On prend aux Allemands pour donner aux pauvres Grecs. Et hop, l’affaire est dans le sac, plus besoin d’austérité et plus de crise de la dette en euro…

Mais revenons à la Guyane.

La Guyane, un paradis d’interventionnisme

C’est un paradis, la quintessence de l’étatisme, de l’interventionnisme. Ce qu’il y a de plus abouti dans ce domaine…

Jugez plutôt :

  • 90% du PIB dépend de l’État et des institutions publiques ;
  • 31% de la population active est fonctionnaire.

Dans la France hexagonale, l’État ne contrôle « que » 57% du PIB et seulement 22% de la population active est fonctionnaire.

La Guyane, c’est bien mieux que la France…

Où va l’argent public ?

Visitons le site de la Collectivité territoriale de Guyane. En cliquant sur les différents liens, vous déboucherez sur ce message laconique :

Notre argent serait-il gaspillé ? Argh, qu’allez-vous penser, mécréant ! Non, une simple erreur d’aiguillage…..

Le Figaro nous rassure totalement sur ce point :

L’économiste Agnès Benassy-Quéré estime que « les transferts considérables de la métropole tirent vers le haut les prix et empêchent la diversification de l’économie guyanaise parce que le système subventionne de la consommation et non pas de l’investissement ».

« Tout l’enjeu est non pas de dépenser moins mais de rediriger l’argent : au lieu de surpayer les fonctionnaires, il faut davantage investir », conclut la présidente déléguée du Conseil d’analyse économique.

L’argent tombe directement du ciel dans la poche des consommateurs qui n’ont pas la chance d’être fonctionnaire.

Un pacte de développement « ambitieux »

Si on investissait tout irait bien. Qui va décider des investissements ?

Le gouvernement bien sûr ! Les Échos nous en disent un peu plus sur un « pacte ambitieux » :

Le ministre de l’Intérieur Mathias Fekl et la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts seraient en mesure de poser sur la table des négociations un pacte de développement de la Guyane de quatre milliards sur un peu moins de 10 ans. L’équivalent de 400 à 500 millions d’euros par an.

Le gouvernement va en outre calmer les inquiétudes sur l’avenir du centre médical de Kourou et de l’hôpital de Cayenne, un établissement moderne mais à la trésorerie fragile et en manque d’investissements qui profitera de 20 millions d’euros d’aide.

Enfin, la CTG, dont les finances sont plombées par 8% de croissance annuelle des dépenses sociales, sera épaulée au-delà des 14 millions d’euros déjà dégagés par le fonds de compensation du RSA.

Mais au fait, pourquoi les Guyanais sont-ils mécontents ? Chômage, insécurité, logements sociaux inadéquats…

Si on fait plus de tout ce qui n’a pas marché, ça devrait aller mieux, beaucoup mieux.

  • 100% du PIB à l’État parce que l’État, lui, sait où investir ;
  • 100% de la population active fonctionnaire et donc 0% de chômage.

Encore un petit effort et nous devrions y arriver.

La Guyane est l’illustration parfaite de la « chasse aux subventions » et de la corruption qui se développe dès qu’une économie vit de « l’argent des autres », surtout quand les autres sont lointains, à plus de 7 000 kilomètres.

Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici.

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  • Etant ce que vous appelez avec commisération un énarque égaré, je peux néanmoins confirmer, pour m’être rendu à la fin des années 70 en Guyane, que ce département souffre en effet d’être en situation d’économie assistée. Il en souffrait déjà alors et dans les années 70 des plans de développement – des sortes de « pactes d’avenir » -avaient été déjà lis en place. Pour autant ce n’est pas le seul sujet – même s’il vous permet facilement d’entonner un discours anti-étatique. Sa relative richesse au regard des pays voisins attire naturellement une population immigrée qu’aucun renforcement des frontières ne parviendra à freiner. Quant au centre d’études spatiales, certes utile pour l’industrie spatiale européenne, c’est une économie « plaquée » sur un territoire, sans véritable effet d’entraînement. La vraie solution est de créer une économie fondée sur les ressources du département (le bois, les produits agro-alimentaires…) ou le tourisme curieusement négligé.

    • « curieusement négligé »
      Pourquoi voulez vous s’embêter en créant des entreprises alors que l’état arrose la Guyane d’argent gratuit ?

    • La vrai solution c’est que l’état cesse de déverser l’argent par hélicoptère et laisse les gens se démerder pour créer de la richesse. Tant que l’état sera là pour boucher les trou et finir les fin de mois rien ne bougera. C’est exactement le même problème sur toutes les iles Françaises qui au total coute CHAQUE années 10 millirads d’euros de subventions à l’état français. Le problème vrai problème c’est que ces territoires sont devenus des camps de vacances pour fonctionnaires et comme chacun sait la France est diriger par des fonctionnaires donc rien ne bougera…

    • @ JYC

      Sauf à penser que les Guyannais soient plus bêtes que les autres ou trop bêtes pour être autre chose que fonctionnaires, comment se fait-il qu’ils ne puissent travailler en masse dans le domaine du « spatial »? Carence de l' »éducation nationale »? Ou nouvel exemple de l’échec colonial français, alors que l’inverse aurait été un exemple, puisqu’il s’agit aussi de « la France », maintenant? C’est pour le moins paradoxal!

  • Accordons l’indépendance à ce département, que réclame madame Taubira, et laissons la se débrouiller avec lui. On sera débarrasser de l’une et de l’autre!

    • @ virgile , de cayenne…
      « ne savent ni lire ni ecrire » débarassé et non er ….
      je suis en guyane depuis 25 ans, parlons des « investissements » un pont 50mlrds fini depuis 6 ans , pas un usagé !
      de promesse de poste de police et de tribunal promesse qui date d’un autre siecle ! réchauffé tous les 5 ans…
      en parlant de tribunal, la photo n’est pas celle du TGI de cayenne …
      ici comme en metropole les gents votent à celui qui mentira le plus sans trop exagérer …
      petit rappel en passant la Guyane n’est pas , n’a jamais été dans l’ Union Economique Europenne …. La Guyane est une commune très lointaine de la province France. pourquoi la France ne pourrait-elle pas elle aussi quitter cette dictature €uropenne ???

  • Les commentaires sont fermés.

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