Comment la présidentielle réalise le scénario dont on ne voulait surtout pas

Alors que la présidentielle de 2017 devait permettre un sursaut, elle confirme donc que la France s’englue plus que jamais dans un immobilisme opaque, où les décisions sont prises sans qu’on les comprenne.

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Comment la présidentielle réalise le scénario dont on ne voulait surtout pas

Publié le 1 avril 2017
- A +

Par Éric Verhaeghe.

Après cinq ans de déclin hollandiste, on avait rêvé un scénario de sursaut. Face à l’érosion française qu’on constate sur tous les fronts (sociaux, économiques, culturels, scolaires), face à ce lent déclin du pays comme un vieux rafiot qui s’enfonce dans les eaux sans qu’on n’y prenne garde (et un jour on a les pieds mouillés, on se demande pourquoi), on attendait un débat, un affrontement idéologique, une controverse sur les moyens d’en sortir.

Et patatras… rien de tout cela, mais un déluge d’immondices et de promesses gratuites faites au petit bonheur la chance dans l’espoir de séduire qui les agriculteurs, qui les entrepreneurs, qui les enseignants.

Bref ! tout ce qu’on ne voulait pas !

Comment en sommes-nous arrivés là ? De la réaction nobiliaire et de ses petits secrets

Après la primaire des Républicains, on aurait pu imaginer le meilleur. Le débat d’idées était lancé. On pouvait contester le fond, certes, mais on s’apprêtait à entendre des arguments. La primaire socialiste elle-même n’a pas déçu. Benoît Hamon portait un projet qui avait sa cohérence, et qui laissait espérer une délibération collective sur des projets de société.

Puis sont venues les affaires, dont le rythme de divulgation et de reprise par les médias a confirmé ce qu’on pressentait : dans l’ombre, des « indics » avaient décidé de balancer des dossiers pour changer la donne. Et, progressivement, les affaires ont saturé le débat jusqu’à rendre impossible toute ouverture sur les sujets d’intérêt général.

Ici se met en place une mécanique infernale où l’on mesure les inconvénients d’un ordre médiatique subventionné par l’État et détenu par quelques grandes fortunes.

Là où les propriétaires des journaux auraient pu imposer un code de bonne conduite et recentrer le débat, chacun y est allé de sa contribution à l’immondice (au nom, bien entendu, de la lutte contre la démagogie et le populisme). Avec un objectif tacite : éviter de donner à un candidat la légitimité nécessaire pour réformer la société.

L’absence de débat de fond a mécaniquement profité à celui qui n’avait pas de programme

Il y a évidemment deux lectures possibles de cet engouement médiatique pour la fange et de cette aversion pour le débat démocratique. L’une est de dire qu’on n’y pouvait rien et qu’il fallait laisser faire.

L’autre est d’admettre que l’absence de débat sur les programmes a fait le jeu de celui qui n’avait pas de programme. Et que, l’un dans l’autre, on a continué à faire de la politique comme avant : pour soutenir le copain dont la seule ambition est de rester copain avec tout le monde, la meilleure façon était d’amuser la galerie avec des affaires crapuleuses et d’occulter ainsi le vide de sa vision.

Et ça a marché ! Macron a réussi l’exploit d’occuper le devant de la scène médiatique sans faire une proposition concrète au petit peuple. Il a produit une sorte de document programmatique, mais si vague qu’il veut tout et rien dire. Et il s’abstient savamment de l’évoquer lorsqu’il est en public. Jamais on a vu une telle duperie avec la complicité d’autant de bien-pensants.

L’usurpation de démocratie à laquelle nous assistons est une bombe à retardement

Donc, imaginons qu’un jour les élections auront lieu et qu’un candidat sera élu. On peut en parler au conditionnel, puisque le Canard Enchaîné d’hier évoquait les voix de droite comme de gauche qui s’apprêtaient à plaider pour un report de l’élection (en s’appuyant notamment sur l’état de santé de François Fillon, réputé « empêchable »).

Ce jour-là, il faudra bien prendre des mesures, des décisions, organiser une politique concrète. Or, quel Français peut aujourd’hui considérer qu’il a bénéficié d’une information suffisante et suffisamment éclairante sur les programmes des candidats ?

En dehors des mises en examen et des soupçons généralisés qui pèsent sur chacun d’eux, la connaissance des idées est devenue chose accessoire.

Et voilà une bombe à retardement. Soyons honnêtes, en dehors du programme de François Fillon, qui a annoncé des baisses drastiques du nombre de fonctionnaires, et de celui de Marine Le Pen, qui a annoncé l’inverse mais entend bien s’en prendre aux immigrés, et partiellement de celui de Mélenchon, qui annonce des augmentations de dépenses et des mesures économiques brutales pour les entreprises, le débat n’a guère permis d’en savoir plus.

Le jour J, donc, en particulier celui des augmentations d’impôt pour financer les promesses, le réveil citoyen risque d’être très douloureux.

Un pas de plus vers une aventure inattendue

Alors que la présidentielle de 2017 devait permettre un sursaut, elle confirme donc que la France s’englue plus que jamais dans un immobilisme opaque, où les décisions sont prises sans qu’on les comprenne. Et sans qu’on ne voit leur rapport avec l’intérêt général.

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  • Sans être conspirationniste, on peut admettre que la théorie du complot a au moins une vertu, c est de mettre un nom sur un phénomène existant : il y a des gens qui veulent bloquer le système ou du moins qui il ne bouge pas pour garantir leurs propres intérêts. En ce sens toute la caste des élites est alliée dans des clubs, cercles , associations, comités… Et oeuvrent dans l ombre… Donc la démocratie n existe pas vraiment (on le voit a la qualité des 11 qualifies) et le vote n a plus aucun intérêt (manipulation sondagieres et journalistique, voulue ou non)

  • Ce pays est foutu.

  • En fait contrepoint à pris fait et cause contre Macron. L’argument d’absence de programme à été levé il y a plus d’un mois. Vous qui pronez le libéralisme pourquoi attendre que la presse présente les programmes et propose des débats? Le citoyen responsable peut tout à fait trouver l’information nécessaire pour se faire son avis tout est en ligne. C’est cela aussi le Libéralisme ne pas attendre que d’autres vous mâche le travail, mais être maître de son choix personnel en prenant ses responsabilités.

    • « Tout est en ligne » : pas du tout ! Ou alors si le programme est en ligne il est plus que mince…
      Je suis dans le secteur santé et je pèse mes mots les deux SEULES mesures affichées pour le secteur est le développement de la prévention ( comme si ce n’était déjà pas le cas) et la création d’un Service Civique de Santé de trois mois pour les professions de santé (ce qui n’a que fort peu d’intérêt mais est « politiquement correct » et écolo-compatible).
      Je prends à témoin le vivier « libéral » de ce site : comment E.Macron, en continuité de FH, envisage t’il (c’est un bruit) de continuer la politique mortifère pour la santé (surtout privée) et ses comptes développée par Marisol Touraine (qui serait en course pour continuer ses méfaits dans un gouvernement EM) ?
      Les établissements de santé privés « facturent » 23% de moins à la Sécurité Sociale pour (strictement) la même intervention et restent, même en incluant l’ensemble des frais et des dépassements d’honoraires encore moins chers que les Hôpitaux Publics (où par ailleurs sont constatés, tout à fait légalement les plus gros dépassements d’honoraires)
      Evolution de la tarification dans ce contexte !
      2014 : – 0.24% pour le secteur privé, pas de baisse pour le public,
      2015 : – 2.50 % pour le secteur privé, – 1% pour le public,
      2016 : – 2.15 % pour le secteur privé, – 1.5% pour le public,
      2017 : – 2.09 % pour le secteur privé, – 1.6% pour le public.
      Bien entendu les charges des établissements de santé (salaires,énergie,matériel etc…), elles, croissent inéluctablement…et le CICE nous est enlevé par les baisses de tarifs. (2015 : CICE versé 625.000 euros : contrepartie en baisse de tarifs 750.000 euros !)
      On favorise donc outrageusement le secteur qui creuse le déficit !!
      RIEN je dis bien rien à ce sujet sur le site de « En marche »…
      Et en général uniquement des déclarations « de principe » car en s’éloignant de la précision et du concret au moins on ne sera pas accusé d’avoir trahi son électorat.

    • En tant que simple lecteur, il me semble que Contrepoints a au contraire laissé longtemps le bénéfice du doute à Macron au vu de son historique de déclarations favorables à la liberté et à l’entreprise. Mais plus il précise certains points – et plus il en laisse d’autre dans le flou voire dans les contradictions (selon l’auditoire du jour) – plus il devient patent qu’il propose de continuer Hollande (que d’ailleurs, il s’abstient de critiquer et dont il affirme même que le temps le réhabilitera). La catastrophe que ça a été n’ayant échappé à personne de sensé, je ne vois pas qui un libéral peut choisir d’autre que Fillon dans l’offre disponible. Encore une fois, simple opinion de lecteur (et observateur de la vie politique).

      • Je crains qu’un libéral, véritablement, n’ait aucun choix valide. Et voter pour le moins pire des étatistes est valider les règles biaisées de ce jeu de dupes.
        Un libéral ne votera pas, ou votera blanc.

        • Je voterais blanc, si seulement le vote blanc était pris en compte comme tel, et non comme un vote nul qu’il est devenu par « arrangements entre amis ».

    • J’ai lu le programme de Macron.

      Il manque (i) un diagnostic fondé de la situation française, faisant clairement ressortir la part des facteurs domestiques, européens et internationaux et (ii) une vision claire de ce qu’il convient de faire à ces différents niveaux pour renouer avec la prospérité.

      C’est à dire qu’il manque tout. Pas compris ce que les horaires d’ouverture des bibliothèques municipales où les menus de cantines scolaires venaient faire là.

      On se demande vraiment ce qui a pris tout ce temps au jeune surdoué pour rendre une copie aussi vide de toute valeur explicative et opérationnelle. Vous auriez du me demander, ça m’aurait pris 3 min 30 de vous rendre un papier de ce genre.

  • Bonjour à toutes et à tous,
    La seule différence clairement visible dans le discours « Macron » par rapport au discours « Hollande » de 2012 est l’absence de « marqueurs totémiques de gauche » du genre « on va faire payer les riches » …
    Sinon, la ligne générale est la même : beaucoup de mots sans signification concrète autre que : « augmentons la dépense publique (en clair les impôts et la dette) et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes de la croissance retrouvée ! »
    L’ennui est qu’on entend ce discours depuis en gros 35 ans, à quelques variantes près : il est impossible d’améliorer quoi que ce soit en faisant encore plus de la même chose (qui ne marche pas …).
    Amitiés,
    Pierre

  • Un des articles les plus nuls de Contrepoints, qui décidément a décidé de faire de François Fillon (monsieur abus de biens sociaux, 500 milliards de dettes et j’ai jamais travaillé dans le privé) son poulain.
    On se demande pourquoi il ne faudrait pas parler des affaires. Si le système va mal, c’est justement parce que nos politiciens cumulent des casseroles. Et donc, comment attendre de politiciens avec aussi peu de vertus une fois aux affaires qu’ils réforment ce pays et avancent des idées intéressantes ? . Ce ne sont pas les affaires qui ont fait qu’il n’y a aucun débat de fond, c’était simplement une façade et le naturel a repris le galop.
    Par ailleurs si nous devons taire les casseroles des uns et des autres, comment espérer avoir un système plus propre? N’est-ce pas un objectif d’une société libérale que le personnel politique gère au minimum correctement l’argent extrait de la coercition publique et non le gaspille comme l’a pu faire François Fillon?

    • Ce n’est pas l’émergence des affaires qui est délétère mais le fait que malgré leur ancienneté c’est à trois mois des Présidentielles, et certainement pas par hasard, qu’elles sont apparues.
      D’autre part le « Pénélopegate » a mis en évidence des pratiques, en admettant qu’elles soient bien sûr prouvées pour FF, très courantes dans notre système. A cette heures Fillon en paye le prix fort au bon moment pour faire passer François Macron et Le Roux a du servir d’exemple pour enfoncer le clou de la probité qui règne à gauche (et pourtant combien de scandales ces 5 dernières années…) mais tout le système est encore là…tranquille et à l’abris des médias qui choisissent leur(s) victime(s).
      Seul en enfant de trois mois ne voit pas clair dans ces manipulations.

      • @ Balthazar

        Tout à fait d’accord avec vous: « l’empressement judiciaire » avec Fr.Fillon était déjà suspect, s’agissant d’affaires +/- anciennes, pratiquées par une centaine d’autres parlementaires, non poursuivis + Marine Le Pen au parlement européen où c’est interdit et l’organisation pour le contournement hypocrite du règlement par les gens de son parti.

        En quoi la présomption d’innocence a-t-elle été respectée dans ce cas (« Droits de l’Homme »? LOL!) où la démonstration d’un Parquet « aux ordres » a été clairement démontrée, faiblesse incurable de la démocratie française, en plus de la presse orientée informant moins et « chroniquant » plus!

        Malheureusement, Fr.Hollande a fait la démonstration qu’un programme n’est rien quand il n’est pas du tout respecté!

        Il est clair que depuis Ch.De Gaulle, l’esprit de la Vième n’a fait que diminuer en conservant pourtant à un président, « monarque provisoire » (!!), « de tous les Français »(!!!), restant pourtant clairement partisan, et jouissant, à titre personnel, alors qu’ « indégommable », de prérogatives énormes (« étranger » et « armée »), selon « son bon plaisir »!

        C’est devenu évidemment complètement anachronique! Qui a parlé de VIième république, dans les débats?

        Reste un pouvoir hyper-centralisé et fort (il n’y a plus de référendum et le résultat du dernier fut contourné!), allié objectivement a une administration pléthorique et protégée.

        Les ministres passent, l’administration reste!

        Le pouvoir qui n’est pas du tout décidé à réduire son train de vie pourtant très « gourmand » en budget et dont les responsables, bien qu’irresponsables, n’ont d’autres sanctions que de ne pas être réélus, tout en continuant à tourner dans la sphère du pouvoir comme « recasés ».

        Il n’y a donc personne dans cette sphère ayant un intérêt à changer de système: les luttes deviennent donc « qu’intestines » entre personnes, ce qui (le mot le dit!) sent rarement bon!

        Le risque d’un prochain quinquennat « pour rien » est donc grand! Et la France prend le chemin « grec »! (Avec pourtant la prétention de redevenir un grand acteur européen, comme si le reste de l’Europe n’était pas témoin de cet « écroulement » politique, économique et social).

        Où trouver un peu de crédibilité: cette fois, l’Histoire ou la Géographie ne suffiront pas?

        • @Mikylux
          Bonjour,
          « En quoi la présomption d’innocence a-t-elle été respectée dans ce cas (« Droits de l’Homme »? LOL!) où la démonstration d’un Parquet « aux ordres » a été clairement démontrée, »

          « Art. 2. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression. »
          « Art. 16. Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. »
          « Parquet aux ordres »
          Un « Ministère de la Justice » est déjà la preuve que la séparation des pouvoirs n’est pas déterminée, puisque le Pouvoir Judiciaire est aux bottes d’un ministre du Pouvoir Exécutif. .

          « Et la France prend le chemin « grec »!  »
          Nous prenons le chemin Vénézuelien.

    • « N’est-ce pas un objectif d’une société libérale que le personnel politique gère au minimum correctement l’argent extrait de la coercition publique  » : je crois que vous n’avez absolument rien compris au libéralisme.

      1 – une société libérale, ca ne veut rien dire, le libéralisme revendique la défense des libertés individuelles, pas la mise en place d’une utopie où tout le monde serait un bon sauvage libre et heureux.

      2 – la gestion de l’argent public, c’est un problème de socialistes.

      3 – l’argent extrait de la coercition … non l’Etat n’est pas une mafia pour les libéraux, mais juste le magistrat suprême : il n’a aucune existence légitime autre que le droit naturel, donc absolument aucun droit de taxer les gens.

      4 – Ce n’est pas aux politiciens de réformer le pays, mais aux politiciens de permettre au pays de se réformer.

    • Bonjour Tremendo

      Ben oui F Fillon a profité du système comme tous les autres, comme moi qui ose demander d’être remboursé par la secu de mes soins, qui profite ignoblement de livres que je trouve ‘gratuitement’ dans ma bibliothèque municipale.
      J’ai même regardé le feu d’artifice du 14 juillet payé par la mairie avec de l’argent obtenu sous la contrainte.

    • Termendo, où avez-vous vu un abus de bien social chez M. FIllon ? Quant au 550 Mdr€ de dette, vous auriez une source qui permette de les lui imputer sans qu’une large part des français n’en ai profité outrageusement ?

    • Le niveau de cet article est effectivement consternant .Il y a d’abord le mensonge concernant l’absence de programme de Macron. Mais le plus grave selon moi c’est que l’auteur souhaite visiblement que les journalistes cessent tout travail d’investigation pendant la campagne électorale comme si les électeurs n’avaient pas le droit d’être informés sur les candidats .On pourrait aussi demander aux juges de se mettre en congés pendant ce temps.
      Si l’auteur faisait preuve d’un minimum d’objectivité, il reconnaitrait que ceux qui profitent des problèmes de Fillon, ce sont d’abord Marine Le Pen et Melenchon.

      • VIV67: Mais le plus grave selon moi c’est que l’auteur souhaite visiblement que les journalistes cessent tout travail d’investigation

        Ah bon ils travaillaient avant ?
        La cour des comptes, l’ifrap, contrepoint et d’autres organismes ne cessent de dénoncer les gaspillages éhontés, les privilèges, passe-droit, détournements d’argent publique.

        http://www.observatoiredesgaspillages.com/2009/05/associations-les-subventions-les-plus-delirantes/

        Pas vu dans votre « presse d’investigation » dis donc…

        Cette « presse d’investigation » et une fraction de la justice, toujours les mêmes se réveillent soudain quand un politique prétend mettre en danger leurs privilèges et leur pouvoir de petit nobliaux.

        Vous comprenez que c’est le contraste qui choque ?

        La France est classée entre l’Arabie saoudite et le Quatar pour la corruption, elle est ou votre « presse d’investigation », ils sont ou les procès des élus et bureaucrates corrompus ?
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_perception_de_la_corruption

      • « l’auteur souhaite visiblement que les journalistes cessent tout travail d’investigation pendant la campagne électorale »
        Non, ce qu’il faut, c’est qu’ils n’attendent pas la campagne électorale pour le commencer ! (Ou faire comme s’ils le commençaient, encore faudrait-il qu’il y ait un journalisme d’investigation qui consiste en autre chose qu’attendre près de son téléphone l’appel de flics, juges, ou rivaux politiques jaloux).

  • La démocratie n’existe pas plus que le peuple est capable de choisir ses élites..Laissez les donc se battre entre eux , le meilleur l’emportera , Macron semble le choix des élites , il sera donc vainqueur quelque soit l’opinion du peuple .

    • Macron n’est pas le choix des élites, il est le pseudo choix des médias. Et les médias ne sont pas les élites.
      Les élites sont les entrepreneurs, les chercheurs, les ingénieurs, et même pour une bonne partie les artisans, les ouvriers : eux qui produisent en engraissent l’Etat et les parasites.
      Et je n’ai pas le sentiment que cette élite que je décris opté vraiment par choix pour mini-moi-Président…

      • Le problème de la France est….La disparition de ses élites, il ne reste que quelques milliardaires contrôlant les médias et le monde politique. Ce faible nombre entraîne bien entendu la médiocrité de leur choix entre des hommes politiques devenus de simples pantins.pantins vivant tous à crédit et donc sans aucune autonomie.
        Sérieux , un Macron ou un Fillon ..Représentant des élites ,dingue !

        • Le problème de la France est….La disparition de ses élites

          Il faut vous reconnaitre le mérite, contribution après contribution d’être comme une boussole qui indiquerait invariablement la même mauvaise direction.

          En fait la France a, au contraire, beaucoup trop « d’élites » ; élus, haut fonctionnaires, magistrats, faiseurs d’opinion, ils forment une classe nobiliaire qui tient tous les rênes du pouvoir et ils sont tous d’accord sur une chose: le maintien de leur privilèges et de leur pouvoir et donc de l’état.

          • Il y a une différence entre « élite » et parasites profitant du systéme. Pour moi l’élite c’est ceux qui, par leur mérite et leur réalisation extra-ordinaire réussisent par eux même et sans l’aide de personne. L’élite française n’est que le produit du clientélisme et de la technocratie, elle ne vaut pas mieux (et souvent beaucoup moins) que l’aristocratie de l’ancien régime.

            • C’est pour cela « qu’élites » est entre guillemets. Mais c’est bel et bien eux qui ont tous les pouvoirs, entre autres celui de se voter des privilèges et soigner leurs « clients » (au sens romain)
              https://fr.wikipedia.org/wiki/Client

              70 lois et quelques milliers de décrets sont votés chaque année en toute opacité.

  • Cette campagne est en effet un puissant appel au boycott massif des élections présidentielles et législatives qui vont suivre !

    Car nous voilà bientôt au terme d’une nouvelle campagne électorale qui n’aura toujours pas permis de dégager un diagnostic fondé sur la stagnation économique et sociale dans laquelle le pays s’enlise depuis 1974, et encore moins de dégager la moindre conviction sur les mesures à prendre pour amorcer le redressement.

    Rappelons qu’il manque 8 millions d’emplois marchands en France et que l’enjeu majeur des dirigeants politiques est donc de mettre en place rapidement les conditions permettant l’émergence d’une activité économique supplémentaire d’environ €700 milliards annuels (soit la taille de l’économie suisse ou suédoise) dans un délai raisonnable (disons 15 ans), de façon à résorber ce sous-emploi massif qui mine le pays. Et ce de façon auto-financée, c’est à dire avec une croissance de la dette totale inférieure à la croissance de l’activité, de façon à faire baisser la dette relative totale qui atteint un niveau insupportable. Cela implique nécessairement une hausse de l’épargne nationale pour financer ce surcroit de production sans recours important à la dette, ce qui passe obligatoirement par une résorption des déficits extérieurs vis à vis du reste de l’Union Européenne (si possible dans le cadre de l’Euro puisqu’il existe, sinon en dehors de l’Euro si son existence s’avère un obstacle au ré-équilibrage des balances courantes intra-zone par des moyens autres que la déflation interne comme cela semble bien être le cas), par une résorption des déficits extérieurs vis à vis du reste du monde, par une résorption du déficit public, et de façon générale par une moindre emprise fiscale sur la valeur ajoutée nouvellement créée. Enfin, cela implique une nette amélioration du niveau général de qualifications de la population. Tel est l’enjeu majeur du pays et la tâche que doit amorcer le prochain président. Bien sûr, c’est l’exact inverse de ce qu’on fait les dirigeants successifs ces 43 dernières années, détruisant avec persévérance l’emploi marchand pour le remplacer par des chômeurs (+5.3 millions depuis 1974 toutes catégories confondues soit 50% de la population active supplémentaire), des emplois précaires (interim, CDD, stage, emploi aidé, +3.2 millions depuis 1974 soit 30% de la population active supplémentaire) et des emplois non-marchands qui n’auto-financent pas leur masse salariale par une production de valeur ajoutée au moins équivalente (+2.1 millions depuis 1974, soit 20% de la population active supplémentaire). En net, pas un seul emploi marchand de qualité créé depuis 1974. Ce désastre étant financé par une fuite en avant insoutenable de la fiscalité et de l’endettement public, les dépenses publiques captant et redistribuant près de 95% de la valeur ajoutée marchande incrémentale produite entre 1974 et 2015. En clair, depuis 1974 : 95% de la valeur ajoutée marchande incrémentale taxée et redistribuée et 50% de la population active incrémentale au chômage. Ce terrible constat d’échec est accablant pour la classe politique et la haute fonction publique (en France, c’est la même chose) à l’œuvre depuis 1974. L’expression de « suicide français » est malheureusement justifiée. Il y a toutes raisons d’écarter du pouvoir la classe politique et la haute fonction publique responsable de ces mauvais résultats.

    À voir la cacophonie confuse qui s’est immédiatement emparée du plateau lors du débat du 20 mars 2017 entre les 5 principaux candidats dès que le thème du chômage a été abordé, il est malheureusement très clair qu’aucun des principaux candidats n’a la moindre idée de ce qu’il convient de faire. Aucun n’est à la hauteur de l’enjeu qui est de créer €700 milliards de PIB marchand supplémentaire en 15 ans permettant l’emploi de 8 millions de personnes aujourd’hui au chômage ou dans un emploi précaire ou non productif à la charge du budget général. Très loin s’en faut.

    Il est également très clair que les partis dits de gouvernement n’ont toujours rien appris de leurs échecs. Hamon nous ressort les 35 heures, actualisées à 32, sans tirer aucune leçon de l’échec des 35h à créer le moindre emploi. Fillon nous refait le coup de la rupture sans tirer aucune leçon de l’échec de Sarkozy auquel il est associé, en particulier sans comprendre le poids des déséquilibres européens et internationaux dans la situation française. Macron s’emploie avec beaucoup d’opportunisme à renouveler l’ère du vide caractéristique de la période Hollandaise à l’échec de laquelle il est associé et dont on désespère de sortir un jour. Sa vision, du reste très floue et imprécise, est celle de « l’énarchie compassionnelle » au pouvoir depuis 1974 et qui a mené le pays dans l’impasse actuelle en poursuivant des objectifs internes et externes totalement incompatibles, tout en élargissant constamment son pré carré. Les trois représentants des partis dits de gouvernement n’ont donc aucun intérêt, autre que celui de prolonger ce qui a spectaculairement échoué depuis 1974.

    En dernier recours, on nous sort donc l’argument qu’il faut tout de même voter pour l’un de ces représentants des partis dits de gouvernement pour « ne pas faire le jeu de extrêmes ». Bien sûr que les « gardes rouges » et les « gardes noirs » ont le vent en poupe. Qui ne le voit ? Bien sûr qu’il y a un risque que l’un ou l’autre des partis extrémistes passe : 43 ans de montée invraisemblable et quasi-ininterrompue du chômage, du sous-emploi, de la précarité, de la pauvreté, de la pression fiscale, des inégalités, de la dette, leur ont ouvert un large boulevard orné d’un magnifique tapis rouge … ou brun. Quelle chance inouïe pour un parti extrémiste d’avoir des partis dits de gouvernement aussi incapables ! Si un parti extrémiste gagne, ce sera bel et bien grâce aux partis établis qui ont recruté pour eux des dizaines de milliers de nouveaux chômeurs chaque mois pendant des décennies. Il est en effet très probable que si nous ne pouvons résoudre le problème du chômage structurel de masse dans le cadre d’un système politique et économique qui reste malgré tout (très) relativement libéral, une solution finira par être tentée dans le cadre d’un autre système. Nous n’en sommes peut être plus très loin. Raison de plus pour ne surtout pas prolonger le pouvoir de ceux qui, par leur incompétence et leur incapacité à apprendre des échecs répétés de ces 4 dernières décennies, ouvrent la voie aux extrêmes.

    En conclusion, on aimerait beaucoup pouvoir voter en cette période critique pour le pays. Mais l’inadéquation des candidats ne le permet pas. Il faut donc trouver les sources du rebond en dehors des représentants officiels qui font décidément plus partie du problème que de la solution. Une des issues est de BOYCOTTER MASSIVEMENT L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2017 ainsi que les élections législatives qui suivent afin de leur ôter toute légitimité et de réclamer à la place la seule forme possible de « gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », c’est à dire la démocratie directe dans laquelle les politiciens et la haute fonction publique (en France, c’est la même chose) ne font que proposer, soumettre au vote populaire et mettre en œuvre ce qui est accepté, le peuple restant seul décisionnaire de toutes mesures. Si les politiques et les hauts fonctionnaires savaient vraiment mieux que le peuple ce qui est bon pour lui, on s’en serait aperçu. Or, on s’est constamment aperçu du contraire depuis 43 ans. Ôtons leur donc la capacité de décider de tout à la place du peuple et remettons les à leur vraie place, restreinte aux seuls rôles de proposition et d’exécution des mesures approuvées.

    Et pas merci pour cette campagne pathétique.

    • DvD
      Je partage votre analyse sur l’état de la France et le niveau consternant de cette campagne qui me donne la nausée. Mais avec notre système électoral actuel boycotter les élections ne changera rien, sauf peut-être d’avoir le pire candidat que l’on pourrait souhaiter. Même avec 20% d’électeurs il y aura un « gagnant » ( et 60 millions de perdants…). Pour ma part je voterai Fillon d’une part parce que son programme est le moins mauvais de tous, d’autre part parce que je ne peux accepter toutes les basses manoeuvres anti démocratiques de la gauche, médias et juges compris pour conserver le pouvoir par tous les moyens y compris les plus vils… Réfléchissez un peu aux « affaires » pour lesquelles on accable F.Fillon et vous verrez que ce ne sont que des broutilles montées en chantilly pour évincer un candidat, celui de l’opposition. Nous ne sommes plus en démocratie et l’enjeu, la sauvegarde de l’avenir de notre pays, est trop important pour baisser les bras…

      • Les affaires Fillon ne sont absolument pas différentiantes par rapport à tous les autres candidats et vous aurez remarqué que ce n’est absolument pas un argument de ma part pour ne pas voter pour lui.

        Vous avez raison, c’est bien lui qui est le plus avancé dans le diagnostic, ce qui n’est franchement pas difficile. Malgré tout, son diagnostic reste très incomplet, ne portant uniquement que sur les facteurs domestiques de la stagnation française et ignorant le poids des déséquilibres européens et internationaux dans la situation. Si Fillon veut faire porter tout le poids de l’ajustement sur les facteurs internes, sans aide provenant de la résolution des facteurs extérieurs intra-européens et mondiaux, la potion sera peu efficace et trop amère. En clair, il échouera. C’est pour cette raison que je ne voterai pas pour lui.

        Vous avez raison, la France sera certainement une nouvelle fois la perdante de l’élection mais il y aura bien un vainqueur. Ça ne me gène pas que le vainqueur soit le moins légitime possible.

        • « ignorant le poids des déséquilibres européens et internationaux dans la situation » vous vous contredisez complétement : ce ne sont pas les déséquilibres étrangers qui sont à l’origine du chômage mais bien comme vous le dites dans votre premier post la taxation et la redistribution qui font que ce pays marche (fermente) en vase clos.

          • Je dis que la stagnation économique et sociale française depuis 1974 s’explique par le cumul des facteurs internes, européens et internationaux. Cela n’a bien sur rien de contradictoire.

            Depuis 1974, les dirigeants politiques successifs de tous bords ont en effet poursuivi des priorités mutuellement incompatibles :

            1) Augmenter les salaires réels, et en particulier les bas salaires correspondant à des emplois peu qualifiés, plus vite que la productivité du travail.

            2) Diminuer la durée du travail en baissant à la fois l’âge légal de la retraite et la durée hebdomadaire et réglementer les relations contractuelles (code du travail de 3500 pages), renchérissant ainsi encore davantage le coût unitaire du travail.

            3) Étendre le champ et les effectifs du secteur public, poussant ainsi les dépenses publiques et donc la fiscalité pesant sur les coûts de production à des niveaux parmi les plus élevés du monde relativement au PIB.

            4) Engager le pays dans une monnaie unique avec d’autres pays européens, se privant ainsi d’un possible ajustement par le taux de change, sans s’assurer de la convergence des politiques économiques et, en l’occurrence, en divergeant totalement de l’autre pilier de l’Euro – l’Allemagne – qui a suivi la politique exactement inverse de la France en allongeant la durée et en réduisant le coût unitaire du travail pour soigner sa compétitivité mondiale.

            5) Engager le pays dans le libre-échange mondial, y compris avec des pays ayant des salaires 10 fois moins élevés, des charges salariales largement plus faibles, des durées du travail nettement plus élevées, une fiscalité largement moins élevée, sans s’assurer que les parités de change seraient bien fixées à des niveaux équilibrant les balances commerciales et donc (dans le meilleur des cas) les balances en emplois.

            6) Créer des emplois en France.

            Il est immédiatement visible que 1-2-3 sont incompatibles avec 4-5 et que cette incompatibilité ne peut se traduire que par la destruction d’emplois et l’envolée du chômage en France, c’est à dire l’échec de 6. Dans les faits, les dirigeants français successifs ont choisi le chômage. Il est ainsi totalement faux d’affirmer que la lutte contre le chômage a été une priorité constante des gouvernements français ces dernières décennies. Dans les mots, sans doute. Dans les faits, c’est exactement l’inverse : l’entrave au développement de l’emploi marchand en France a été constante.

            • Les points 4 et 5 ne sont absolument pas responsables de la situation actuelle : sans eux la France n’aurait jamais survecu à la gabegie publique et à la collectivisation de l’économie.

            • DvD: 4) Engager le pays dans une monnaie unique avec d’autres pays européens […] 5) Engager le pays dans le libre-échange mondial

              Même constat sur le point 4 et 5.

              Ils ont fait n’importe quoi avec les budgets, l’euro et la « loi de 73 » les ont simplement empêchés de faire n’importe quoi avec la monnaie et la caution européenne leur a fourni en plus des crédits à très bon marché qui n’étaient pas mérités.

              Quant à la fermeture, le verrouillage du pays au libre-échange je ne comprends vraiment pas la logique, sauf à croire qu’un système quasi soviétique (1 travailleur sur trois salariés d’état) peut fonctionner derrière des murailles.

              • Stéphane, Ilmryn,

                S’agissant du point 4, merci de me dire les règles de convergence économique entre États membres prévues par le traité instituant l’union économique et monétaire européenne. Merci de m’expliquer comment ces régles permettent de gérer les déséquilibres de balance courante entre États membres dans le cadre d’une monnaie unique. Nous pourrons ensuite poursuivre cet aspect de la discussion.

                S’agissant du point 5, le libre échange dans des conditions de taux de change n’équilibrant pas les balances courantes et donc les balances en emplois joue un rôle dans le sous-emploi de nombre de pays développés. L’hystérie fiscale française en a en effet aggravé les effets. Comme vous n’avez pas manqué de le remarquer, je ne préconise nullement un verrouillage du pays au libre échange, juste le retour à un libre échange équilibré tel que celui qui prévalait pendant les 30 glorieuses. Vous trouverez des précisions à ce sujet dans mes commentaires de l’article « Trois erreurs communes sur le libre-échange » du 28 mars 2017.

                • Point 4 : mais pourquoi voulez-vous des règles ? Les pays à monnaie faible, à taux de croissance faible et inflation rêvaient tous d’avoir une monnaie forte avant l’euro afin de relancer les investissements qui faisaient cruellement défaut. Qu’en ont fait les gouvernements socialistes ? Financer non pas des investissements afin de relancer leur croissance (et corriger les déséquilibres de balance commerciale avec leurs voisins), mais bruler de l’argent public en attendant la croissance comme si ils attendaient la pluie.
                  Ça me fait penser à un commentateur qui se demandait dans un autre article comment font les américains avec le dollar et des Etats disparates … réponse simple : ils ne brulent pas leurs opportunités en finançant des fonctionnaires et la vélocité monétaire provoque de la croissance là où elle fait défaut, par le jeu des investissements. Exactement le contraire des socialistes qui tuent systématiquement l’accumulation de richesse, c’est-à-dire l’investissement.
                  Point 5 : idem : La valeur ajoutée est une histoire d’accumulation, pas de remplacement. Tous ces discours keynésiens qui datent de l’époque du new deal où l’économie était à 90% issue des industries et des productions de matières premières me fait bien rire. Les emplois « manquant » en France, ne sont pas dans les cycles primaires mais dans les services et dans le commerce pour lesquels le libre échange est absolument indispensable. Les rigolos qui veulent régler les problèmes d’emploi en France en fermant les frontières afin que nos enfants fabriquent nos baskets pour 3 euros par jour dans des caves sont au mieux de grands malades.
                  Et idem : les socialistes, au lieu de profiter de cette ENORME opportunité qui faisait ouvrir de nouveaux marchés, se sont focalisés sur les cycles économiques domestiques (PMEs, banque et assurance), quelques industries lourdes et les secteurs de l’énergie en jouant au maximum de la connivence afin de financer la gabegie publique. Exemple typique , le CICE qui ne fait qu’augmenter encore le poids des productions locales.

                  • Vous ne savez pas lire ou quoi ? La question n’est pas de savoir si je veux des règles ou pas, et si oui lesquelles. Ces règles existent, elles sont décrites dans le traité de Maastricht. Je vous demande de me les citer et de m’expliquer comment elles opèrent pour gérer les déséquilibres de balances courantes entre pays membres d’une même union monétaire qui restent indépendants en matière fiscale. C’est à vous.

                    Pour le point 5, voir ma réponse à Ilmryn ci-dessous.

                    • Mais le traité de Maastricht n’a JAMAIS édicté de règles afin de gérer les déséquilibres des balances courantes, il se contente de définir des bornes qui fixent les libertés que les membres peuvent prendre avec leurs déséquilibres publics et il est clairement indiqué que les membres sont responsables de la gestion de leur propre équilibre.

                      De mon avis ces bornes sont largement trop laches et permettent encore aux pays d’effectuer de la cavalerie keynésienne.

                      Imaginez juste ce que serait la France, si au lieu d’accumuler 2 000 Milliards de dette publique et de ne pas ajuster ces comptes publics aux critères de Maastricht, elle aurait utilisé cet argent en investissement productif et en évolution économique (posez juste la question à n’importe quel entrepreneur qui pleure pour obtenir un encours de 5 000 euros …)

                      De nouveau, il n’y a absolument pas besoin d’harmonie fiscale (ou de règles) ça c’est une excuse pour justifier l’énorme gabegie.

                    • Merci ! Il n’y a effectivement aucune règle pour prévenir et résorber les déséquilibres de balances courantes entre États membres au sein de la zone de monnaie unique, alors même que ces pays restent indépendants en matière fiscale et de droit du travail. C’est ballot, n’est ce pas ? Concrètement, cela veut dire que tout écart de compétitivité peut continuer à se développer tant que les pays dont la compétitivité se dégrade ont une capacité d’endettement public et / ou privé (les critères de Maastricht ne porte que sur la dette publique, sans qu’on sache pourquoi au juste). Une fois que les pays dont la compétitivité se dégrade ont saturé leur capacité d’endettement, le seul moyen concret de résoudre le déséquilibre extérieur est par la déflation prolongée dans les pays les moins compétitifs. Déflation qui ne permet pas le désendettement relatif puisque les dettes contractées sont fixes et que le revenu national baisse. L’absence de coordination des balances courantes intra-zone compliquent donc singulièrement le redressement des pays les moins productifs. C’est ce que je veux dire quand je dis que le poids des déséquilibres européens compliquera singulièrement le redressement de la France qui s’est – c’est vrai – laissée glisser avec beaucoup de complaisance parmi le groupe le moins compétitif. On aurait attendu plus d’un ancien souverainiste comme Fillon sur ce sujet. Quelque chose dans le genre discours de Philippe Séguin du 5 mai 1992.

                    • Vous faites la même erreur de raisonnement que pour le libre échange auquel je vous ai répondu plus bas.

                      Merci pour l’échange, je comprend vote point de vue et il est assez majoritaire, ce qui prouve le très grand défaut de pédagogie envers les choix qui ont été fait au tournant de la guerre froide et qui ont permis à l’occident d’embarquer les « pays en voie de développement » dans une phase de croissance sans précédent, de balayer le socialisme marxiste et ainsi de modifier profondément le visage de la planète. Victoire que les socialistes de tous bords n’ont clairement pas digéré.

                    • Pour ce qui d’enrayer le communisme, c’est totalement raté. L’occident croule maintenant sous le sous-emploi et les dettes et commence à en entrevoir les conséquences politiques alors que l’entité qui a le plus bénéficié au monde du libre échange déséquilibré est le parti communiste chinois. Un grand bravo !

                • DvD: juste le retour à un libre échange équilibré tel que celui qui prévalait pendant les 30 glorieuses.

                  Pendant les « 30 glorieuses » l’état français était surtout à 35% du PIB, ce qui est le niveau de l’état suisse (33%) qui n’a pas de chômage, quasi pas de dettes, une économie classée no1 pour son dynamisme et des salaires triple des salaires français.

                  L’économie française, infiniment moins régulée et taxée était alors éminemment adaptable.

                  L’état ne peut en aucun cas « équilibrer les échanges » sauf par une coercition aux effets imprévisibles et le plus souvent négatifs, il peut au mieux créer les conditions favorables (droit stabilité et liberté) pour que son économie soit dynamique… ou pas.

                  En bref, plus l’état tripote, plus il emmêle l’écheveau, et plus il tente de corriger plus il créer de rétroactions qui deviennent inextricables.

                  La crise US de 2008 découle directement d’un tel écheveau qui a corrompu « l’écologie », l’environnement du crédit bancaire. Les « acteurs » ont obéi à des incitations empoisonnées qui partaient pourtant de bonnes intentions pour « dynamiser l’économie » (taux FED négatifs) et permettre l’accession à la propriété de tous.

                  • S’agissant du point 5 :

                    Et si, justement, les États participants au libre échange mondial peuvent non seulement équilibrer les échanges mais c’est carrément une obligation et une condition formelle de participation au système, telle qu’elle découle des traités du GATT (maintenant WTO) et du FMI (article 1 des statuts) en vigueur à ce jour. Cette obligation est violée depuis 1971 et là est précisément l’origine de certaines difficultés qui conduisent aujourd’hui à la remise en cause même du libre échange mondial par le pays qui en est le pilier, c’est à dire les États-Unis.

                    L’instrument qui permet d’ajuster les différences moyennes de salaires et de productivité, et donc d’égaliser en moyenne les écarts de compétitivité entre pays, est le taux de change. Les avantages comparatifs se dégagent à partir de cette position d’équilibre. L’équilibre des balances commerciales croisées étant réalisé par le taux de change croisé, tel pays à un avantage comparatif dans une production donnée alors qu’un autre pays à un avantage compétitif dans une autre production. Là, l’échange est mutuellement bénéfique. Si les balances commerciales croisées ne sont pas équilibrées, il ne s’agit pas de réels avantages comparatifs mais plutôt d’avantages de change.

                    Il est très frappant que durant la période où les Accords de Bretton Woods instituant le libre échange international sur des bases équilibrées (FMI, GATT) aprés la seconde guerre mondiale ont été en vigueur, c’est à dire de 1945 à 1971, le libre échange fut en effet favorable aux pays participants : la croissance réelle fut vive, prolongée largement au delà de la reconstruction de l’Europe et du Japon, peu cyclique, avec plein emploi et elle permis un désendettement relatif très significatif des économies qui sortaient pourtant lourdement endettées du conflit.

                    Ce système de Bretton Woods était très imparfait, sa faiblesse principale étant qu’il instituait comme instrument de réserve international la devise domestique d’un des pays participant, en l’occurrence les États-Unis. C’est que le plan White l’avait emporté à Bretton Woods sur le plan Keynes basé sur un étalon international, le Bancor. Le pan White était viable tant que les États-Unis avait une croissance au moins égale au reste du monde. À partir du moment où le reste du monde avait une croissance supérieure à celle des États-Unis (ne serait-ce que parce qu’ils étaient moins avancés), c’est à dire à partir du moment où la part relative du PIB américain baissait dans le PIB mondial, les besoins en réserve de change du reste du monde conduisaient nécessairement les États-Unis à une situation de déficit extérieur visant à fournir cette liquidité. C’est ce qui fit sauter le système en 1971 sous Nixon.

                    Il est très frappant qu’à partir du moment où le système monétaire international de Bretton Woods sauta et où la mondialisation des échanges s’accéléra dans le cadre de taux de changes désormais flottants, notamment a partir de la conclusion du Tokyo Round en 1979, le trend de croissance réelle commença à s’infléchir à la baisse, le caractère cyclique réapparut avec la récurrence de récessions / crises dont l’intensité à d’ailleurs tendance à croître, le sous-emploi explosa et la courbe de l’endettement relatif mondial qui n’avait cessé de baisser pendant les trente glorieuses se retourna à la hausse et n’a cessé d’accélérer depuis pour atteindre actuellement des niveaux très problématiques totalement inédits en temps de paix.

                    Il y a là très certainement un rapport. En fait, parler de commerce international sans parler de taux de change est impossible. Ce sont les deux facettes d’une même pièce. Les taux de change doivent garder les balances commerciales croisées proches de l’équilibre.

                    • « L’instrument qui permet d’ajuster les différences moyennes de salaires et de productivité, et donc d’égaliser en moyenne les écarts de compétitivité entre pays, est le taux de change. »

                      FAUX et archi-faux ! Ce n’est vrai que quand il existe un étalon qui permette de définir un taux de change relatif (c’est d’ailleurs ce que vous expliquez parfaitement) ce qui donne un avantage concurrentiel gigantesque à celui ou ceux qui peuvent maitriser cet étalon et par conséquent limite la croissance à un modèle complétement déséquilibré.

                      Ce que vous n’arrivez pas à comprendre c’est que le système monétaire depuis 71 est largement plus favorable à tous les pays, mais à une seule condition : ne pas bruler la facilité offerte en jetant l’argent par les fenêtres (nationalisations, cadeaux électorales, assurances par répartition, comptes publics déséquilibrés …) ce que les gouvernements Français ont particulièrement bien réussi à faire depuis 81.

                    • Et si, le problème qui consiste à minimiser les soldes des balances courantes croisées de pays participants à un système de libre échange est solutionnable par des relations de change croisé liant les devises des différents pays participants sans qu’il soit nullement nécessaire de recourir à un étalon

                      Qu’il y ait ou non un ancrage au système de change, et quel que soit cet ancrage, les taux de change croisées doivent égaliser les balances courantes croisées pour que le libre-échange se fasse sur la base de réels avantages comparatifs et non pas d’avantages de change, c’est à dire pour qu’il soit mutuellement bénéfique aux parties et ne donne pas lieu à une inflation mondiale de crédits nécessaires à financement de déséquilibres importants et persistants de balances
                      courantes.

                      Le « privilège exorbitant » auquel vous faites allusion est à relativiser fortement. Depuis 1971, il devient de plus en plus évident chaque décennie qui passe que le « privilège exorbitant » pour les Etats-Unis d’avoir leur monnaie nationale utilisée comme instrument de réserve mondiale se paye par des déficits extérieurs massifs et persistants avec leurs corolaires de sous-emploi chronique, de forte hausse de l’endettement relatif total et une ouverture importante de l’échelle des rémunérations. Le « privilège exorbitant » des multinationales qui empochent les différentiels de coûts salariaux mondiaux et du secteur financier dont les revenus sont indexés sur l’encours croissant de la dette globale correspond en fait à un « fardeau exorbitant » pour le reste de la population américaine, c’est à dire 90-95% des gens. Autrement dit, les coûts pour les Etats-Unis de maintenir le système commercial et monétaire actuel dépasse largement les bénéfices. La seule raison pour laquelle les États-Unis ont jusqu’à tout récemment officiellement soutenu un système qui leur était globalement défavorable est que la minorité des bénéficiaires contrôle le système politique. Jusqu’à ce que ce qui doive arriver arrive, à savoir l’accession au pouvoir d’un candidat « populiste » faisant écho au ressentiment de la majorité. Nous y sommes avec Trump. Ainsi, le libre échange déséquilibré est remis en cause par le pays même qui en est l’instigateur, le pilier, la caution académique et le prétendu bénéficiaire du droit de seigneuriage monétaire. C’est un tantinet difficile à expliquer pour un système si bénéfique, vous je trouvez pas ?

                      Il est exact que le système post 1971 a été favorable à bien des pays. Les pays qui ont restreint la part des salaires dans leur production nationale de façon à soigner leur compétitivité à l’export et à générer une épargne domestique importante finançant à taux d’intérêt réduits les investissements renforçant cette compétitivité et qui ont systématiquement réinvesti les excédents extérieurs dégages en actifs financiers libellés dans la devises de leurs clients de façon à garder un taux de change compétitif ont connu un développement très important. Le problème vient précisément que la généralisation de ce modèle de développement n’est pas possible au monde entier. Au niveau global, les excédents des ceux qui produisent plus qu’ils ne consomment doivent forcément être absorbés par les autres qui doivent donc forcément consommer plus qu’ils ne produisent, c’est à dire vivre au delà de leurs moyens. Vous attribuez une dimension morale (de vertu ou de vice) à des relations qui ont un caractère totalement nécessaire par le simple jeu des balances de paiements. De fait, la situation de la France est loin d’être unique. Un très grand nombre de pays sont, à des degrés à peine divers, dans la même situation et ils ne sont pas tous peuplés d’énarques épris de dépense publique.

                    • Non, encore faux ! Vous ne regardez qu’un seul coté : celui de l’échange de biens et services, alors que le libre échange fonctionne également pour les produits financiers et c’est cet contrepartie qui équilibre « naturellement » par la circulation de monnaie (et de dettes et crédits) et qui rétablit l’équilibre.

                      Sauf, quand il existe des puits de potentiels qui accumulent les dettes et déséquilibrent cette compensation.

                      C’est pour cela que le traité de Maastricht fixe des limites aux dettes publiques, parce que contrairement aux dettes privées, les dettes publiques ne peuvent pas être résolues par couverture (assurances, actifs etc…) mais uniquement par défaut et qu’elles créent de « trous noirs » par cavalerie.

                      Je pense personnellement que c’est la non-compréhension (ou la non-adhésion pour des raisons diverses dont la mauvaise foi ou d’habitude de gabegie) de ce mécanisme qui est à l’origine des problèmes des pays qui avaient pris comme méthode de gestion le bricolage des taux de changes pour régler leurs problèmes d’équilibre budgétaire.

                      Et cette incompréhension est assez généralisée, parce que la plupart des gens fondent leur raisonnement sur un système économique à une seule circulation (celle de la production-consommation) alors que le système actuel fonctionne sur une double circulation, ce qui leur fait commettre des erreurs de raisonnement et de politique énorme parce que pour de nombreux points, le système actuel fonctionne à l’inverse exacte de ce qu’on leur apprend à l’école (et ensuite). J’ai souvent réagit sur CP et ailleurs à ces erreurs de raisonnement sur les taux d’intérêts, l’inflation/déflation etc…

                    • Stéphane,

                      Vous dites « Non, encore faux. Vous ne regardez que d’un seul côté, celui de l’échange de biens et des services alors que le libre échange fonctionne également pour les produits financiers et c’est cette contrepartie qui équilibré naturellement par la circulation de monnaie (et de dettes et crédits) et qui rétablit l’équilibre. »

                      Décidément, vous avez de gros soucis avec la lecture. Voici ce qui est écrit textuellement dans mes précédents commentaires auxquels vous prétendez répondre :

                      « Dans le cadre d’un libre échange déséquilibré, les pays en excédent exportent plus qu’ils n’importent, c’est à dire qu’ils produisent plus que ce qu’ils absorbent domestiquement. Il s’ensuit donc nécessairement que les pays en déficit doivent absorber plus domestiquement que ce qu’ils produisent. Autrement dit, ils doivent dépenser plus que leur revenu. Autrement dit, ils doivent s’endetter. »

                      Ou encore :

                      « L’équivalent de ces $ entre donc dans la base monétaire du pays excédentaire à l’actif du bilan de la banque centrale en échange de nouvelle monnaie nationale et de nouvelles réserves des banques commerciales à son passif.
                      La banque centrale du pays excédentaire typiquement replace immédiatement ces $ sur les marchés financiers des États-Unis. Ces $ retournent donc immédiatement dans la masse monétaire américaine. » (les États-Unis étant pris ici comme exemple d’un pays déficitaire)

                      Comme vous le voyez, je regarde bien des deux côtés (biens et capitaux) et mes conclusions prennent evidemment en compte cet aspect des choses. J’en profite au passage pour attirer votre attention sur le fait que la théorie des avantages comparatifs de Ricardo qui a démontré que le libre échange entre des pays ayant spécialisé leurs productions dans les domaines où ils ont un avantage de coût relatif est mutuellement bénéfique à ces pays suppose que les pays échangent bien contre bien, par exemple le Portugal échange du vin contre du textile anglais. Cela revient à dire que les balances commerciales sont équilibrées. La théorie de Ricardo n’est pas valide pour un échange de biens contre crédit, c’est à dire qu’elle n’est pas valide pour des balances commerciales en déséquilibre. C’est pour cette raison, et à la suite de la douloureuse expérience de libre échange déséquilibré entre les deux guerres mondiales, que les traités du GATT et du FMI instaurant le libre échange international après la seconde guerre mondiale proscrivent les déséquilibres de balance courantes (voir l’article 1 des statuts du FMI). Les bénéfices du libre échange dans des conditions de taux de change n’équilibrant pas les balances courantes n’ont en fait jamais été démontrés. Étant donné votre totale certitude à ce sujet, nous attendons avec impatience votre démonstration rigoureuse, celle là même qui a échappé aux meilleurs esprits depuis deux siècles.

                      Votre remarque suivante « Sauf quand il existe des puits de potentiels accumulent les dettes et déséquilibrent cette compensation » est parfaitement incompréhensible. Ca ne veut strictement rien dire. C’est mal parti pour la démonstration rigoureuse…

                    • @DvD :
                      Je pense que vous avez un gros problème de compréhension du modèle monétariste : ce ne sont pas les banques centrales qui régulent les balances via émission de monnaie et conversion, mais le marché monétaire.
                      Le modèle que vous expliquez ne fonctionne pas avec une monnaie fiduciaire dont la plus grande partie du volume en circulation est issu d’émissions de crédits qui ne sont couverts qu’en très infime partie par les réserves fractionnaires des banques commerciales (réserves qui elles correspondent au volume de monnaie centrale (apparaissant dans le bilan de la BC) en circulation) : avec votre explication, il faudrait des volumes gigantesques de liquidités afin d’opérer ces équilibrages et/ou un modèle 100% monnaie.
                      Dans le modèle actuel, ce n’est pas de la monnaie centrale qui circule, mais de la monnaie commerciale, émise par le banques et dont seule la valeur est garantie par les banques centrales, c’est-à-dire l’identité de conversion d’une banque commerciale à une autre banque commerciale (pour la même unité monétaire, gérée par la BC dont les banques commerciales « dépendent » ou plutôt sur laquelle elles s’appuient)
                      De la même manière, les banques centrales « garantissent » la convertibilité des unités monétaires (des différentes monnaies) entre elles. Ou plutôt, elles régulent cette convertibilité et régulent également les fluctuations de valeur (c’est-à-dire les taux de changes et l’inflation).
                      En fait le modèle actuel fonctionne exactement à l’inverse de celui que vous décrivez : les banques centrales ne participent pas au circuit monétaire international : elles ne gèrent aucun volume, mais uniquement les taux. C’est le marché monétaire qui effectue les échanges et les transactions de volume que vous décrivez, c’est-à-dire les échanges entre banques commerciales.
                      L’équilibre (la fameuse balance dont vous parlez) est régulé par les taux et non par les volumes. C’est Friedman et l’école de Chicago qui est à l’origine de ce modèle 100% libéral car opposant au marché des biens et services, un marché monétaire qui corrige via le marché les déséquilibres et pour lequel le seul levier d’action nécessaire est de fixer des planchers (et non plus des plafonds comme c’était le cas avant)
                      Pour réguler ce marché, il y « suffit » aux BC de deux éléments à manier : 1. le taux directeur qui pose la limite minimale des taux d’intérêts lors d’émission de monnaie commerciale (c’est-à-dire de nouveaux crédits) et ce dans l’objectif de réguler l’inflation et les bulles spéculatives. 2. La possession de dettes des pays partenaires, jusqu’à équilibre entre les taux de ces dettes (taux régulés par les taux directeurs des BC de ces pays partenaires) et les taux directeurs.
                      Dans l’absolu, ce système s’autorégule naturellement : il ne devait absolument pas avoir besoin de corrections des BC et le taux directeur des BC devrait logiquement être très faible et avoir une valeur équivalente à la croissance du PIB de la zone afin de maitriser la stabilité des prix.
                      Le modèle garantit un accès au crédit, une stabilité des prix et une stabilité de change … sauf que (et c’est là le problème et que l’on sort de l’absolu)
                      Sauf que ce système impose que les dettes soient finalement couvertes, ce qui est la règle pour toutes les dettes commerciales (qui sont couvertes soit par remboursement, soit par assurance) … sauf …. pour les politiciens qui ont décidé que vu que ce système ne se plantait pas dès que les Etats étaient en déficit (de balance commercial comme en déficit budgétaire) et ben …. C’était pour eux open bar !
                      Jusqu’au jour (on y est presque pour la France et déjà pour l’Irlande, l’Espagne … la Grèce, ou encore carrément pour le Venezuela) où il devient impossible de devenir concurrentiel et crédible sur le marché d’émission de dettes, même pour un Etat, et que celui-ci ne peut plus financer le remboursement de sa dette en faisant de nouvelles dettes et qu’alors c’était la descente aux enfers : impossibilité de fixer de taux directeurs, ni de diriger les taux de changes…)
                      Descente aux enfers qui nous attend si nous ne faisons rien vis-à-vis de la dette souveraine, faute d’avoir (par mauvaise foi complète de la part de gens qui ne peuvent pas ne pas comprendre ce modèle, où par pure bêtise de la part de gens accédant aux manettes du pays en ne comprenant pas le modèle) agit en conséquence, ce que nombre de pays ont fait, dont bizarrement, l’un des plus performant est … totale ironie …. un pays sensé être communiste (la Chine) qui j’imagine fort de leur culture commerciale a tout de suite adapté sa gestion à un modèle … 100% libéral.
                      J’espère (mais je doute) que cette explication rapide vous permettra de reconsidérer votre point de vue : ce n’est ni une théorie ni une utopie, mais une tentative de vulgarisation du modèle et également une tentative d’explication des problèmes actuels dus à 99% à une gestion irraisonnée de l’Etat qui (ironiquement) grâce au modèle libéral économique et monétaire s’est retrouvé avec bien trop de moyens et les a complétement gaspillé en utilisant les capacités de crédit offertes, non pas pour investir et réformer, mais pour dépenser, faire des cadeaux électoraux et maintenir des systèmes déficitaires et improductifs.

                    • Plusieurs choses à clarifier et à corriger dans vos propos :

                      1) Il est certain que le système de crédit à réserve fractionnaire, par l’élasticité qu’il permet dans l’expansion du crédit à partir de simples écritures comptables des banques commerciales, permet de financer beaucoup plus facilement tous types de déséquilibres, y compris les déséquilibres de balances courantes pour des montants toujours plus importants et que, ce faisant, il permet que ces déséquilibres s’accentuent et se perpétuent. Le système de crédit à réserve fractionnaire est effectivement un système monétaire qui perpétue les déséquilibres alors qu’un système de crédit qui ne ferait qu’intermédier des « épargnes vraies » (c’est à dire ne résultant pas de la création monétaire ex-nihilo) ne permettrait pas de pouvoir s’éloigner loin et durablement des situations d’équilibre.

                      2) Les changes flottants étaient en effet censés faire converger les taux de change croisés vers leurs valeurs d’équilibre par le jeu du marché. Telle était la théorie de Friedman. Cette théorie a été soumise à la pratique par la décision de Nixon de 1971 de laisser flotter le dollar. Or, que s’est-il produit depuis cette mise en pratique ? Exactement l’inverse : les déséquilibres extérieurs ont littéralement explosé à partir des années 1970 et la courbe de l’endettement global s’est spectaculairement retournée à la hausse. Preuve que ce système monétaire ne corrige absolument pas les déséquilibres.

                      3) Vous dites que les banques centrales ne participent pas au circuit monétaire international. C’est totalement inexact. Plusieurs banques centrales (de façon plus générale, les secteurs officiels) interviennent activement et massivement dans le circuit monétaire international. Depuis le milieu des années 1970, les interventions des secteurs officiels des pays exportateurs de pétrole, du Japon, de l’Allemagne, des tigres asiatiques depuis les années 1990, de la Chine depuis 2001 cumulent des montants gigantesques. Cela se comprend d’ailleurs aisément : un pays qui exporte plus qu’ils n’importe épargne nécessairement plus qu’il n’investit domestiquement. Il doit donc exporter son excès d’épargne et ce flux est souvent (pas toujours) intermedié par le secteur officiel du pays excédentaire (banque centrale, fonds souverain, etc). De plus, ces flux officiels ont le plus souvent un effet d’entraînement sur les flux privés.

                      4) Votre explication de pourquoi le système des changes flottants qui est censé fonctionner dans l’absolu ne fonctionne pas dans la réalité est des plus confuses. On n’y comprend rien. Il va vous être difficile de me convaincre si votre pensée est aussi confuse que le laisse penser vos propos. Merci donc de clarifier cet aspect.

                      5) Votre couplet sur la Chine ayant adapté le système libéral est très amusant car totalement erroné. La Chine n’a pas accepté le système des changes flottants mais a au contraire adopté un peg après la dévaluation de 1994, peg qu’elle a maintenu par des interventions de change les plus massives jamais pratiquées par une banque centrale relativement à son PIB.

                  • La crise de 2008 provient de l’envolée préalable de la dette privée américaine relativement aux revenus servant à assurer le service de cette dette. L’envolée de la dette relative était la condition indispensable pour maintenir la demande et lui permettre de continuer à absorber l’offre aux prix en vigueur malgré la baisse importante et continue de la part des salaires dans la production américaine depuis le début des années 1980. La baisse importante et continue des salaires dans la production américaine depuis le début des années 1980 s’explique par l’arbitrage salarial systématique permis par la mondialisation des échanges entre pays de niveau de vie radicalement différents dans des conditions de transferts de technologie et de taux de change n’équilibrant pas les balances courantes.

                    L’envolée de la dette relative est le prix à payer pour permettre à la demande mondiale de continuer d’absorber la production mondiale dans un système commercial international tout entier basé sur l’arbitrage salarial et la recherche d’excédents extérieurs. C’est ce modèle déséquilibré qu’il faut corriger si l’on veut dégonfler la baudruche de dette sur base relative et de façon non récessive.

                    • DvD: et la courbe de l’endettement relatif mondial qui n’avait cessé de baisser pendant les trente glorieuses se retourna à la hausse et n’a cessé d’accélérer depuis pour atteindre actuellement des niveaux très problématiques totalement inédits en temps de paix.

                      Des dirigeants très mal élus et qui n’ont que peu de comptes à rendre ont accès à des cartes de crédit gratuites qui favorisent leur clientèle, leur (re) élection, et masquent leur incompétence.


                      Pas besoin d’aller chercher plus loin la cause de l’endettement. D’ailleurs les pays du nord qui sont bien plus pragmatiques et ont des pyramides de pouvoir beaucoup plus « horizontale » et consensuelle que les pays du sud (Italie, France, Grèce, etc.) n’ont pas de gros problèmes de dette ni de mauvaise gestion.

                      DvD: C’est ce modèle déséquilibré qu’il faut corriger si l’on veut dégonfler la baudruche de dette sur base relative et de façon non récessive.

                      La part de l’état français dans le PIB est passée de 35% pendant les « 30 glorieuses » à 60% actuellement et la part des actifs « privés » dans la population de plus de 55% à moins de 28% actuellement. Des dirigeants complètement déconnectés ont fait n’importe quoi y compris avec la carte de crédit qu’ils ont utilisé en dépit du bon sens et sans aucune responsabilité ni contrôles.

                      DvD: C’est ce modèle déséquilibré qu’il faut corriger si l’on veut dégonfler la baudruche de dette sur base relative et de façon non récessive.

                      « Pretence of knowledge » (voir plus bas) et planisme dans toute sa splendeur.

                      Aucun contrôle ou tripotage de l’économie ne pourra « corriger » des « déséquilibres » mondiaux composés des actions de milliards d’acteurs économiques intelligent.

                       
                      Et la dette française, pays no2 mondial pour la fiscalité, ne doit strictement rien à des « déséquilibres » et tout à l’incompétence des dirigeants et au manque de contrôle de leurs actions. La dette US, elle, a doublé en a peine 8 ans sous la direction d’un socialiste.

                    • Ce que vous dites en substance c’est que, durant la phase de désendettement relatif pendant laquelle la dette totale passa de 400% du PIB en 1945 à 200% du PIB en 1975 dans les pays de l’OCDE, les dirigeants politiques étaient universellement responsable et vertueux alors que, durant la phase d’endettement relatif depuis la fin des années 1970 pendant laquelle la dette relative totale a fait le chemin inverse, ils sont soudainement devenus universellement irresponsables et dispendieux. Ai-je réellement besoin de vous dire que c’est carrément pas convainquant comme explication ? Et donc, il est au contraire nécessaire d’aller chercher plus loin des causes plus convaincantes à l’endettement.

                      J’ai déjà indiqué la cause la plus basique dans ma réponse ci-dessus à Stéphane. Dans le cadre d’un libre échange déséquilibré, les pays en excédent exportent plus qu’ils n’importent, c’est à dire qu’ils produisent plus que ce qu’ils absorbent domestiquement. Il s’ensuit donc nécessairement que les pays en déficit doivent absorber plus domestiquement que ce qu’ils produisent. Autrement dit, ils doivent dépenser plus que leur revenu. Autrement dit, ils doivent s’endetter. La facilité ou l’irresponsabilité n’a rien à voir la dedans. Du moins tant que la Terre ne commerce pas avec Neptune ou Jupiter… Il est pour le moins très surprenant que des adeptes du libre échange déséquilibré comme vous et Stéphane ne compreniez pas cette arithmétique pourtant élémentaire des balances des paiements.

                      La deuxième cause de la fantastique envolée de la dette relative globale depuis le changement de régime monétaire des années 1970 est plus subtile. De grands libéraux comme vous ont sans aucun doute une parfaite connaissance de la pensée de Jacques Rueff. Vous connaissez donc le processus de duplication du crédit qui découle des déséquilibres de balances courantes. Il se déroule ainsi :

                      1. Un pays – par exemple l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, la Suisse, la Chine, Singapour, etc – exporte plus qu’il n’importe et accumule un excédent de son commerce extérieur vis-a-vis d’autres pays qui sont symétriquement en déficit, par exemple les Etats-Unis. En règlement de son excédent commercial, ce pays reçoit via ses sociétés exportatrices un solde de $ du pays déficitaire.

                      2. Les sociétés du pays excédentaire convertissent ces $ en monnaie nationale auprès des banques commerciales du pays.

                      3. Les banques commerciales du pays excédentaire convertissent ces réserves en $ en réserves en monnaie nationale auprès de leur banque centrale. Autrement dit, la banque centrale émet de la monnaie domestique pour la contre-valeur des $ ainsi acquis. L’équivalent de ces $ entre donc dans la base monétaire du pays excédentaire à l’actif du bilan de la banque centrale en échange de nouvelle monnaie nationale et de nouvelles réserves des banques commerciales à son passif.

                      4. La banque centrale du pays excédentaire typiquement replace immédiatement ces $ sur les marchés financiers des États-Unis, très souvent en bons du trésor américain. Ces $ retournent donc immédiatement dans la masse monétaire américaine, avec l’effet que le déficit extérieur américain ne se traduit pas par une contraction monétaire et une restriction du pouvoir d’achat aux Etats-Unis qui permettrait de corriger le déficit extérieur. C’est ce que Jacques Rueff a appelé « le déficit sans pleurs » et d’autres « le privilège exorbitant » pour les Etats-Unis de pouvoir régler ses déficits extérieurs en émettant librement des $ monnaie de réserve internationale. « Privilège exorbitant » s’accompagnant bien sûr du « fardeau exorbitant » de devoir s’enfoncer toujours plus dans la dette. Quoi qu’il en soit, ces $ sont bel et bien entrés dans la base monétaire du pays excédentaire sans quitter la masse monétaire du pays déficitaire. Cette boucle des déséquilibres extérieurs immédiatement recyclés monétairement se répète quotidiennement et indéfiniment. C’est le mécanisme par lequel les déséquilibres commerciaux se perpétuent et s’accentuent sans aucune correction au fil de l’eau, entraînant la montée correspondante des promesses de payer, c’est à dire de la dette du pays déficitaire.

                      5. Dans le système de crédit à réserves fractionnaires en vigueur, les nouvelles réserves bancaires créées dans le pays excédentaire (étape 3. ci-dessus) peuvent servir de base à des octrois de crédit pour des montants multiples, par exemple 10x plus pour un ratio de réserves requises de 10%. C’est précisément ainsi qu’ont eu lieu les extravagantes expansions du crédit au Japon à partir de 1985 (pour contrer les effets des accords du Plaza) ou en Chine à partir de 2010 (pour contrer la moindre demande des pays développés après la crise de 2008-2009) : par multiplication dans leur système bancaire domestique des réserves monétaires accumulées après des années d’excédents commerciaux extérieurs. Au final, il y a bel et bien duplication du crédit et hausse de l’endettement non seulement dans le pays déficitaire mais aussi dans le pays excédentaires. C’est ainsi que des « créanciers du monde » comme le Japon ou plus récemment la Chine se retrouvent aujourd’hui parmi les pays les plus endettés du monde.

                      C’est cette duplication du crédit à l’échelle globale qui fait que la dette totale croit 2x plus vite que la production mondiale depuis la fin des années 1970, conduisant le monde vers une redoutable situation de sur-endettement et vers une impossibilité d’assurer le service de cette dette faramineuse à partir des flux de production. La première alerte de 2008-2009 n’a pas été comprise. On a juste gagné du temps en mettant les taux d’intérêt à 0% partout.

                      La dette publique US a doublé en 8 ans sous l’administration démocrate Obama ; la dette privée avait doublé en 8 ans sous l’administration républicaine Bush. Les transferts des bilans privés vers les bilans publiques ne sont que des transferts. La seule chose qui compte en définitive c’est la dette totale. La nette inflexion à la hausse de la dette totale US relative à la production US date de la fin des années 1970 et cette tendance à été ininterrompu depuis. Pour les raisons que je vous ai indiqué.

                      Une dernière chose : merci d’arrêter les gros caractères rouges, on dirait que vous affichez des slogans communistes…

                    • Une dernière chose : merci d’arrêter les gros caractères rouges, on dirait que vous affichez des slogans communistes…

                      Désolé, c’est le nouveau look de citation de contrepoint, je me suis déjà plaint sur le forum, ça devrait changer.

                      La seule chose qui compte en définitive c’est la dette totale.

                      Non. Une dette privée est contractée par un humain responsable et comptable qui joue avec son propre argent. A sa mort, en principe sa dette a été remboursée.

                       
                      La dette publique est contractée par des gens qui ne jouent pas leur argent et qui n’en ont rien à faire du long terme.

                      ils sont soudainement devenus universellement irresponsables et dispendieux. Ai-je réellement besoin de vous dire que c’est carrément pas convainquant comme explication ?

                      Vous négligez totalement les facteurs humain, historique et sociologique.


                      En 45 la population était composée à 90% de paysan pragmatique, dur à la tâche, habitués à s’en sortir seul et qui détestaient les dettes et exigeaient des politiques une bonne gestion et l’effacement des stigmates de la guerre (ce qui a effectivement été facilité par le contexte)


                      Actuellement, la population est citadine et travail dans les bureau, habituée au crédit facile, habituée au « nanny state » et qui au titre de la ponction de 60% de ses revenus et de l’idéologie socialiste attend tous de l’état.


                      Ouvrez les journaux et les budgets depuis des décennies: un problème=une promesse d’argent des politiciens. Une élection = collection de promesses d’argent. Même chose en Italie, même chose en Grèce et ceci alors que le mur de la dette est déjà là.

                      3. Les banques commerciales du pays excédentaire convertissent ces réserves en $ en réserves en monnaie 4. La banque centrale du pays excédentaire typiquement replace immédiatement ces $ sur les marchés
                      5. Dans le système de crédit à réserves fractionnaires

                      Ces facteurs jouent, mais vous partez bien trop loin, la preuve :


                      Les régions Québecoise, Suisse romande et Wallonne sont sur-endettée par rapport aux régions anglophone, suisse-allemande et flamande dans le même pays. Il y a une approche différente de la réalité comptable suivant la culture. La culture latine et francophone est beaucoup plus littéraire et moins pragmatique et leurs pays sont ceux qui sont les plus endettés. En Suisse les allemands sont pragmatique, le système français « un problème=une promesse d’argent » ferait hurler les 3/4 du pays. (J’y habite)


                      Emmanuel Todd avait bien montré les différences de culture et d’approche de la réalité comptable et sociales.
                      https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_familial_selon_Emmanuel_Todd


                      L’économie n’est faite que des milliards d’humain qui la composent, vous les avez complètement oubliés.

                    • « Différence de culture », illustration:


                      Les Suisses qui vivent dans une démocratie réelle avaient voté en 90 une augmentation d’impôts sous les lazzi de la presse et du peuple français.


                      À ce moment, sur cet objet, c’était nécessaire, comme il était nécessaire que le peuple suisse flingue par votation le statut de fonctionnaire qui posait problème en 2002 et refuse d’autres augmentations d’impôts.


                      Comme il était nécessaire de ne pas considérer les milliards de surplus temporaires de l’assurance vieillesse (AVS) en 2000 comme une « cagnotte à dépenser » : refusé par le peuple sous les lazzi (encore) de certains français.


                      Au contraire, sous Jospin, quand l’économie allait un peut mieux, on a pu lire cette chose hallucinante: Alors que le budget était encore en déficit, qu’il n’y avait pas un rond dans les caisses la presse française ne parlait que de la « cagnotte », le troisième paragraphe « dépense » en particulier est hallucinant.
                      « …JOSPIN ET LA CAGNOTTE. 50 milliards pour soutenir la consommation. »:
                      http://www.humanite.fr/node/224148


                      Une « cagnotte » alors que vous n’avez plus un rond !? Jamais vous ne verrez un Suisse-allemand accepter ça.
                      Différence de culture, l’économie, ce sont des gens, des humains.

                    • Merci pour la discussion. Peut être pouvons nous à présent conclure ?

                      Vous mettez en avant des facteurs humains et culturels.

                      J’ai mis en avant des facteurs de structure, notamment dans le domaine des taux de change.

                      Facteurs humains et de structure ne sont pas incompatibles. En fait, à peu près l’intégralité des comportements humains prennent place dans des cadres institutionnels dont on a plus ou moins conscience.

                      Le libre échange déséquilibré tel qu’il se pratique depuis la fin des années 1970 ne reflète d’ailleurs nullement la libre confrontation spontanée des milliards d’individualités, comme vous semblez le penser. Il prend place dans un volumineux et complexe cadre institutionnel dont les distortions sont maintenant apparentes en termes de ralentissement du trend de croissance réelle mondial, d’envolée de la dette relative globale et de succession de crises de plus en plus sévères. Les hauts fonctionnaires socialistes français n’ont d’ailleurs pas été les derniers à contribuer à cet édifice institutionnel dysfonctionnel. Par exemple, pour réaliser l’ampleur du néant qui préside à ces institutions défectueuses, il peut être particulièrement édifiant d’écouter Pascal Lamy, ancien commissaire européen pour le commerce extérieur et ancien directeur général de l’OMC (http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2016/12/30/Un-petit-exercice-dconomie-amusante).

                      Que l’institution que sont les taux de change entre pays participants au système commercial international soit modifiée dans le sens d’un plus grand équilibre des balances courantes ne changera en rien le nombre infiniment grand d’interactions humaines qui font l’économie et laissera inchangées les spécificités culturelles de chacun. La folle envolée de la dette totale (publique + privée) par rapport aux flux de production qui permet d’en assurer le service est un phénomène mondial qui dépasse largement les spécificités culturelles. Le Japon shintoïste est maintenant plus endetté que la France catholique, qui est endettée dans les mêmes proportions que les Etats-Unis protestants ; si vous vivez en Suisse, vous savez que la dette privée y est élevée et qu’il est courant de ne pas amortir les crédits immobiliers. Certes, les facteurs culturels ont leur importance, mais à ce stade de globalité du problème, il n’ont pas de pouvoir explicatif satisfaisant. Il y a 15 ans, on vantait les vertus confucéennes d’épargne pour expliquer le miracle économique chinois. Maintenant que la Chine a rejoint en un temps record le club de moins en exclusif des pays sur-endettés après l’expansion du crédit massive depuis 2010, que devient cet argument ?

                      Aller vers un système commercial et monétaire international plus équilibré ne changera rien aux interactions humaines qui font l’économie et ne changera rien aux spécificités culturelles. Je dis simplement que les déséquilibres entre circuits de production et circuits de consommation qui se constatent actuellement au niveau mondial et qui doivent être colmatés à coup de dette pourront être plus facilement résorbés sur base relative, c’est à dire non récessive. La poursuite du libre échange déséquilibré et de l’envolée de dette relative qui l’accompagne depuis la fin des années 1970 a déjà mené à des guerres de monnaies qui prennent le chemin de dégénérer en guerres commerciales en ce moment même. Ces conflits commerciaux et monétaires peuvent très bien dégénérer, demain, en crises encore plus graves. C’est une voie qui ne promet rien de bon pour la prospérité et la paix mondiale.

                      Pour revenir à la discussion initiale, dans l’état où est la France, elle a besoin d’adresser les trois niveaux domestique, européen et international de déséquilibres pour envisager un redressement profond et durable. Même si Fillon a le diagnostic le plus avancé (ce n’est pas difficile étant donné l’insignifiance des « programmes », ahurissante pour un pays en stagnation économique et sociale depuis 43 ans), il néglige les deux derniers aspects et se prépare ainsi des lendemains difficiles. Enfin, à ne pas vouloir s’emparer de ces sujets européens et mondiaux fondamentaux, on les abandonne totalement aux extrêmes, avec le risque de tout aggraver.

                    • DvD: La folle envolée de la dette totale (publique + privée) par rapport aux flux de production qui permet d’en assurer le service est un phénomène mondial qui dépasse largement les spécificités culturelles.

                      Vous comparez des pommes et des poires, la dette privée est sous responsabilité individuelle, pas la publique.

                      Ensuite l’envolée des dettes des états regroupe des réalités totalement différentes entre des pays qui sont au taquet fiscal et n’ont absolument aucune marge et d’autres qui ont beaucoup d’eau sous la quille.

                      Ce qu’il y a de « nouveau » en ce début de siècle, c’est la quantité phénoménale de richesse qui cherchent à se placer de manière non risquée et les états sont des placements réputés « surs ». Il n’y a pas beaucoup de pays réellement démocratiques et la tentation de la carte de crédit d’élites qui sont élues à la quantité de fric qu’ils déversent est extrêmement forte.

                      En bref, le miel coule, tout le monde veut sa part et dans beaucoup de pays des politiciens irresponsables mentent et donnent à crédit ce que « demande » des peuples qui sont plus ou moins crédules.

                      Quand Fillon avait déclaré que « la France était en faillite » en 2007, le tollé pour refuser la réalité était général et le « miel » à crédit continue de couler en France sous les vivats de la foule…

                    • Non, en dernier ressort, la dette privée n’est pas sous responsabilité individuelle. Cela a été une nouvelle fois démontré de manière non équivoque en 2008, le garant public devant in fine garantir les crédits privés aventurés. Il ne saurait d’ailleurs en être autrement dans un système de crédit à réserve fractionnaire dans lequel les moindres défauts et les moindres mouvements associés de défiance des déposants mettent en liquidation immédiate un système structurellement illiquide, déclenchant ainsi la contamination des bons crédits par les mauvais.

                      Ainsi, durant la pire crise bancaire de l’histoire moderne qui a vu la faillite de centaines d’établissement (1929-1932), la dette publique aux États-Unis était pour ainsi dire inexistante. La dette privée est donc tout aussi systémique que la dette publique. Cette expérience montre bien que c’est la dette totale qui compte (peu importe que le débiteur soit privé ou public) et son rapport avec le flux de production total qui permet d’en assurer le service.

                    • DvD: Non, en dernier ressort, la dette privée n’est pas sous responsabilité individuelle. Cela a été une nouvelle fois démontré de manière non équivoque en 2008

                      Il a surtout été démontré que quand l’état change les règles du jeu et les information sur les prix les acteurs économique se plantent comme prévu.
                      Pourquoi croyez vous que les libéraux sont contre ces manipulations et l’administration des prix ? Le marché libre fonctionne tant qu’on ne fausse pas le jeu.

                       
                      L’état a par la loi incité les banquiers à prêter à gens sans argent, il leur a dit « c’est sans danger puisque garanti », il a changé le prix de l’argent en rendant certains prêt possible, puis rechangé à la hausse après leur achats ce qui les a étranglés.


                      Si on vous annonce en 2017 que tout vos achats 2012-2016 coutaient en fait le double, vous allez avoir des problèmes aussi.

                      DvD: Non, en dernier ressort, la dette privée n’est pas sous responsabilité individuelle.

                      La somme totale des subprimes représente peanuts par rapport aux prêts immobiliers mondiaux qui sont parfaitement sain et serons remboursés au plus tard à la mort de l’emprunteur tant que les règle du jeu ne changent pas en cour de route.


                      A contrario, France, Italie Grèce et d’autres en leur temps comme l’Argentine ont emprunté bien au delà de leur capacité de remboursement et ce sont bien les dirigeants de ses états qui ont payés leur réélection avec cet « argent-des-autres » de manière irresponsable.


                      Il y a eu 204 défaut souverains rien qu’au 20ème et 21ème siècle.
                      https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9faut_souverain

                    • Nous sommes largement d’accord là dessus.

                      Ce que je rajoutes simplement – et c’est là que nous divergeons – c’est qu’il est incomplet de tout expliquer par cela. Comme je l’ai montré plus haut, il y a un caractère nécessaire à la hausse de l’endettement relatif (dette / PIB) d’un pays en déficit extérieur. C’est la simple arithmétique des balances des paiements. Ce que vous dites, c’est que les pays en déficit se sont mis dans cette situation tout seuls et que c’est à eux seuls de restaurer leur compétitivité pour remédier à la situation. Cela est très largement vrai. C’est d’ailleurs en bonne partie ce qui a fait exploser Bretton Woods, les programmes sociaux de la Great Society et les coûts de la guerre du Vietnam ont poussé les comptes extérieurs américains vers le déficit, forçant Nixon a en prendre acte en 1971. De même, en France, il est clair que la hausse des coûts unitaires du travail liée aux 35 heures payées 39 sous Jospin a détérioré la compétitivité française et fait basculer le solde commercial extérieur en déficit.

                      Mais ce n’est pas toute l’histoire. Il faut aussi regarder du côté des pays en surplus. Quand vous étudier les stratégies de développement économique du Japon et de l’Allemagne après la seconde guerre mondiale, vous voyez qu’elles sont totalement fondées sur la restriction de la part des salaires dans la production afin d’assurer la compétitivité extérieure, l’épargne domestique importante (corolaire de la faible part de la consommation dans la production) venant s’investir dans des capacités de production elles aussi tournées vers l’export. Les excédents extérieurs accumulés sont systématiquement recyclés en achats de titres des pays déficitaires libellés dans leur devise de façon à maintenir un taux de change compétitif vis à vis de ces pays. Cette stratégie fut étudiée et copiée par tous les tigres asiatiques qui l’ont encore accentuée après la crise de 1997-1998. La Corée du Sud, Singapour, HK, la Thaïlande, la Malaisie. Après Tiananmen , les dirigeants communistes chinois ont compris qu’ils devaient rapidement sortir le peuple de la misère ou l’avait plongé Mao et ont repris à leur compte cette stratégie de développement économique. Le problème est le suivant : cette stratégie ne peut pas être généralisée au monde entier ni même à des grands pays comme la Chine, l’Allemagne ou le Japon pour la raison fort simple qu’il est impossible à tous les pays d’être en même temps en excédent extérieur. Il faut obligatoirement des pays en déficit. Si les pays en excédent collectivement refuse d’augmenter les salaires domestiques et / ou de laisser leur devise s’apprécier, ils maintiennent en effet la tête des pays en déficit sous l’eau. Ceux-ci déflatent leur demande interne pour tenter de restaurer leur compétitivité mais comme aucune hausse de la demande externe ne la vient compenser car les pays en surplus refusent de voir leurs excédents baisser, finalement la recession où la stagnation se poursuit indéfiniment.

                      Nous sommes dans cette situation aujourd’hui. C’est pour ça que le trend mondial de croissance réelle baisse. Il faut résorber les grands déficits et excédents persistants par les deux bouts, pas seulement par les déficits.

                  • Il est correct de dire que cette hausse de la dette privée fut encouragée par la baisse des taux directeurs de la banque centrale américaine suite à la recession de 2001-2002 et permise par la capacité des banques commerciales à octroyer du crédit ex-nihilo grâce à une simple baisse de leur taux de réserve dans un système de crédit à réserve fractionnaire. Mais il est incorrect d’y voir la le moindre poison où la moindre corruption. Ce sont des attributs normaux du système de crédit. Il est conçu pour fonctionner précisément de cette manière.

                    • DvD: Mais il est incorrect d’y voir la le moindre poison où la moindre corruption.

                      « Corruption » est au sens « altéré » et si, c’est bien un poison, dans le sens que le contexte législatif et les tripotages de la FED ont fait agir anormalement les acteurs économiques créant une bulle intenable.


                      -Une partie des prêts subprime étaient appelés »N.I.N.J.A » pour « No Income, No Job, (and) no Assets loan », des prêts à très haut risque qui n’auraient jamais été aussi proéminent sans les taux négatifs de la FED post 2001.

                      -La garantie d’organisme parapublic tel que Freddy Mac & Fanny Mae (qui rachètera d’ailleurs pour 5200 milliards de prêts pourris avant l’explosion) a envoyé un signal de moindre risque aux acteurs économiques.

                      -Les lois CRA (Community Reinforcement Act) et consorts ont incité les acteurs économiques à prêter à des populations à haut risque.

                      -La remontée en flèche des taux pour « freiner l’économie » dès 2005 va être une des causes directes de l’explosion de la crise des subprimes 24 mois plus tard.


                      Incitations multiple, diminution du risque, changement des « prix », redirection des flux d’argent, le marché a bel et bien été empoisonné par les décideurs. Comme d’habitude leur intention était « bonne » mais naïve.


                      Croire qu’on peut tripoter les données fondamentales de l’économie pour la « dynamiser » ou la « freiner » voir rediriger les flux d’argent en ignorant que les millions d’acteurs qui la composent vont partir dans des directions imprévisibles voir dangereuses est exactement cette « prétention au savoir » des dirigeants que décrivait F. A. Hayeck:
                      https://medium.com/@neilchilson/a-simplified-pretence-of-knowledge-111f5f25a36d

                    • Que le spectaculaire gonflement de la dette privée américaine se soit porté sur l’immobilier résidentiel à partir de l’entrée de la Chine dans l’OMC fin 2001, je ne le conteste bien sûr pas. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la dette relative aurait de toutes façons augmenté aux États-Unis. Si ça n’avait pas été les supprimes, ça aurait été autres choses : margin debt sur des valeurs technologiques, des barils de pétrole, des autoroutes à travers les grandes plaines, des tulipes, qu’importe. Du moment où la Chine entrait dans le système commercial international sur la base d’un taux de change lui laissant des excédents extérieurs faramineux ($4000 milliards de créances accumulées entre 2001 et 2008), les pays de l’autre côté de l’échange – au premier rang desquels les États-Unis – ne pouvaient que s’enfoncer dans la dette. Sauf s’ils acceptaient de tomber directement en récession. Il est vrai que la FED a dans son mandat de maintenir la croissance. Elle a donc fait la seule chose qu’il était possible de faire dans ces circonstances pour maintenir la croissance : accompagner la montée de la dette. Il se trouve que le flux du crédit s’est écoulé vers les prêts immobiliers. Il se serait écoulé de toutes façons, par nécessité.

                    • DvD: sur la base d’un taux de change lui laissant des excédents extérieurs faramineux

                      Ces facteurs jouent mais vous oubliez encore que l’économie n’est faite que des milliards d’interactions humaine.

                      « La Fed » a donc fait la seule chose qu’il était possible de faire dans ces circonstances pour maintenir la croissance

                      « Pretence of knowledge », le résultat n’a pas été un « maintien de la croissance » mais une des pires crises depuis 1929. Fausser le thermomètre n’a jamais changé la température et ça engendre en plus des comportements dangereux : Subprime, CQFD.


                      Le QE de la BCE ne fait que gonfler une bulle obligataire extrêmement dangereuse et permet à des pays comme la France de s’enfoncer dans une situation intenable en cachant les fondamentaux.


                      Et le fondamental, l’humain, c’est que les politiciens français claquent l’argent de manière totalement irresponsable depuis des décennies et que le peuple français, latin, littéraire ne bouge pas une hélice.


                      En Suisse et en Allemagne, ça serait impossible, ils seraient virés, d’ailleurs les journaux et les citoyens de ces pays hallucinent totalement sur cette folie française.

                    • Il y aurait encore beaucoup à dire en termes de facteurs de structure sur l’organisation des systèmes de crédit. Une prochaine fois peut être.

        • Le jour ou les français (et nos politocards) cesseront de chercher à l’extérieur la réponse à des problèmes strictement franco français un début d’espoir pourra commencer à naitre. La situation de la France résulte à 100% des choix français opéré depuis la libération. Chercher à faire porter au reste du monde la responsabilité de nos échec c’est comme accuser l’astre du jour de nos coups de soleil…

          • La France fait partie d’une zone commerciale et monétaire européenne qui s’insère elle-même dans un système commercial et monétaire international. À partir de là, aucun choix n’est « 100% national » mais est forcément influencé par des choix faits à l’étranger. Et vice versa, des choix faits en France influent sur des choix « domestiques » d’autres pays. Si la Chine choisit de dévaluer sa devise ou si l’Allemagne choisit de modifier l’âge de départ à la retraite, cela a bien sûr des répercussions en France. Si la France choisit d’augmenter le SMIC ou d’augmenter les impôts, cela a également des répercussions en Allemangne ou en Chine. Il n’y a la rien que de très élémentaire.

    • Bonjour DvD,

      comment le boycottage serait il validé?

      Et après, sans exécutif, qui fait quoi?

      Votre idée m’intéresse, mais j’aimerais mieux comprendre votre vision.

      Bien cordialement

      • Il n’y a bien sûr aucune chance que le boycott soit validé par l’institution boycottée. Cela ne sera d’ailleurs pas nécessaire. Les institutions qui obtiennent des mauvais résultats de façon prolongée finissent par susciter la défiance et à se fragiliser. Leur ôter la légitimité du vote les fragilise encore plus. Jusqu’au jour où la rue ou les circonstances les emportent.

        Que faire sans exécutif français ? Cette question est caduque dans le cadre de l’Union Européenne. Puisque le droit européen l’emporte sur le droit national, les élections européennes priment donc sur les élections nationales. Or, aucun programme de législature n’est jamais présenté lors des élections européennes. Un exemple parmi tant d’autres : le parlement européen vient récemment d’avaliser le traité de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada dit CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement). Ce projet de traité – quel que soient ses avantages ou ses inconvénients – n’a jamais été mentionné dans aucun programme électoral lors des dernières élections européennes de 2014. Pourtant ce traité s’impose maintenant aux États membres. Dans ces conditions, toute substance démocratique du vote ayant été vidée et le vote s’apparentant à un chèque en blanc, il va de soi que la participation à des élections nationales d’Etats membres n’a aucune signification et que l’absence d’exécutif national n’aurait absolument rien de gênant.

        Ma vision est simplement celle d’une non-participation pacifique. D’une part, c’est une question d’amour propre élémentaire : dans une démocratie indirecte via des représentants, on ne saurait bien sûr accepter d’être représenté par des mauvais. D’autre part, la non-participation est une arme plus efficace qu’on le croit. Grandi a obtenu la décolonisation de l’Inde par les anglais avec ce moyen for économe.

        • DvD: Il n’y a bien sûr aucune chance que le boycott soit validé par l’institution boycottée.

          En fait ils s’en balancent complètement, la plupart des élus le sont déjà par moins de 3 électeurs sur dix, certains sont même élus par 1,2 ou 1,5 voix sur 10, ils n’ont aucune légitimité et il suffit de trois élus au parlement pour faire passer des lois. La seule chose qui donne encore vaguement le change c’est le « tout sauf x » aux présidentielles qui fait encore voter « en masse ». Mais je crois que même avec 5 millions de voix au lieu de 35 ils se sentiraient légitimes.

          Philippe Pascot l’auteur de « Délits d’élus » et « Pilleurs d’état » balance des chiffres et va sortir un livre sur l’état réel de la démocratie française:
          https://youtu.be/ff-1t8p2eAo?t=9

    • Tout ceci est très intelligent, mais il y a un défaut : vous créez apparemment un fossé entre le peuple (il devrait « reprendre ses droits ») et le monde politique (l’échec est « accablant pour la classe politique »). Mais s’il y a du copinage ou des combines chez les personnes politiques, c’est certainement qu’il y en a aussi dans le bon peuple. Quand j’ai vu pour la première fois une file d’attente de 500 mètres sur une autoroute en prévision du rétrécissement et personne qui ne dépassait, j’ai été très ému. C’est notre brillante culture française qu’il faut soigner, ça doit se faire de partout à la fois. Comme ça, on ne passera pas à côté des personnes politiques capables de faire le boulot . « Tabula rasa » n’est pas la solution. « C’est la faute à l’autre » non plus. Je suis d’accord qu’on est en attente d’un miracle…

      • Je ne parle pas du copinage ou des combines au sein de la classe politique. Je parle du « saccage de la prospérité ».

    • Bonjour DVD,
      J’ai tout lu.
      J’approuve très largement.
      J’ai moi-même renoncé à jouer à ce jeu de dupes, je ne voterai pas aux élections prochaines.
      Même si on choisit son maître, on n’en reste pas moins esclave.
      Je n’ai pas à choisir celui qui ve donnera le fouet. Puisque je serai fouetté de toutes façons : que les prochains elus en assument le vil choix.

      • Néanmoins le nombre de coups de fouets peut grandement varier selon l’élu…
        La politique de « je m’en lave les mains » est pour moi irresponsable.

  • « Et sans qu’on (ne) voiE leur rapport… », s’il vous plaît. C’est bizarre, cette superbe ignorance du subjonctif, que je constate souvent. D’accord, on est foutu, mais il devrait au moins nous rester la langue.

  • le succès du socialisme tient au fait que chacun pense en tirer profit tout en sachant qu’au fond ce n’est pas très juste, une sortie douce implique donc que les gens acceptent l’idée qu’une réforme juste PEUT conduire à les désavantager; faire ce choix n’est pas facile, c’est faire ne saut dans l’inconnu, la seule promesse du socialisme est une « garantie » de bénéficier d’une rente sociale. Les idéologies sont irréformables!

    • Sauf que quand il n’y a plus d’argent il ne reste rien à distribuer! Avec 7 millions de sans-emplois et 10 millions de pauvres il devient difficile de payer des indemnités, alors que le nombre d’imposables diminue drastiquement et que les riches et les investisseurs fuient le pays !

      • Les socialistes ont une capacité illimitée à trouver de nouvelles sources de taxes, dissimulées ou opaques. Tant qu’il reste un gramme de viande sur la bête, tant qu’il reste un peu de laine, leur aptitude extraordinaire à épuiser la ressource est loin d’être achevée…

        • Absolument ! Sauf qu’à tondre le mouton 5 fois par an on finit par attaquer les muscles et il meurt d’hémorragie…
          Nous n’en sommes pas loin !

  • Hélas ce n’est pas un poisson d’avril : nous allons au devant d’un nouvel immobilisme dans un monde qui bouge de plus en plus vite…Quel gâchis ! Aux urnes citoyens.

  • Ce pays est foutu, on comprend pourquoi les gens fuient cette gabegie et cette stupidité intolérables, puisque ce sont nos élites les responsables du désastre. Cette campagne nauséabonde en est la preuve! Le Canard enchaîné a renouvelé le coup fait contre Giscard en 1981, pour faire gagner la gauche en la personne de Macron, le clone de hollande!

    • … pour tenter de faire gagner la gauche …

    • Votre théorie du complot à laquelle la Droite veut nous faire croire ne repose sur rien.Il faut être naïf ou fan de Fillon pour tomber dans le panneau. Le journalisme d’investigation sert dans ce cas précis à nous renseigner sur la personnalité des candidats et je pense qu’on a parfaitement le droit de connaître la face cachée d’un candidat qui se prétendait plus honnête que ses adversaires. Si voulez trouver des journalistes bidons aux ordres d’un pouvoir,allez plutôt voir du côté de Sputnik ou RT.

  • Bah, ça alors. Pour une fois je partage en partie votre analyse. Comme quoi, vous avez raison : on peut ne pas partager les mêmes inflexions politiques et malgré tout se comprendre. Et vous avez raison, cette campagne présidentielle n’a pas permis de débattre.
    Je serai par contre plus modéré sur les causes. Oui, les médias sont responsables pour avoir flairer l’odeur du sang autour de Fillon et s’y être complaît pendant des semaines. Mais la faute en incombe au candidat lui même qui aurait du se retirer pour permettre à la droite de présenter un candidat audible.
    Et Oui, cette absence de campagne à bénéficié à celui qui ne proposait rien : Macron.
    Une part non négligeable de l’inefficacité des politiques est à mon avis la professionnalisation de nos représentants politiques. La recherche d’une carrière fondée sur l’élection induit des partis pris lissés jusqu’à la tiédeur des propositions. Ce qui peut fonctionner hors crise. Les partis que vous appelez « extrêmes » et qui tirent leur épingle du jeu sont ceux qui sont restés campés sur leurs valeurs même si on voit aussi un début de lissage du côté du FN.
    Alors, je vois dans votre article et dans les commentaires qu’il resterait deux lignes, une brune et une rouge. Dans les sondages peut être. Mais si c’est le cadre institutionnel qui nous à conduit là, il me semble que la solution est dans la reconstruction du cadre.
    Je pense très sincèrement qu’il n’y à que deux lignes possibles, représentées par Asselineau qui veut rester dans la V ème et la refonder et par Melenchon qui veut une VI ème reconstituée autour du peuple.
    Depuis que je vous embête avec mes commentaires, vous connaissez ma préférence pour une VI ème.

    Je tiens enfin à saluer votre ouverture car, bien que nos désaccords soient profonds, vous ne m’avez jamais censuré. C’est très professionnel. Et si je ne répond pas à tous vis contre commentaires, c’est juste parce qu’il y à dans vos arguments des partis pris indepassables comme le sont les miens.

    En tout cas, Merci pour cette belle liberté que vous offrez. Vous êtes très très rares sur ce terrain.

  • Si ces charlots continuent de cette manière, pour ma part ce sera du PQ dans l’enveloppe ❗

    • C’est encore trop. C’est reconnaître implicitement que l’enveloppe à pour vous une valeur résiduelle.
      Hors, elle n’en a aucune.
      On peut toujours choisir la prise en main de l’arme et le revendiquer : quand on joue à la roulette russe on perd toujours…

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