La Russie, bouc émissaire parfait pour la défaite de Hillary Clinton

Hillary Clinton aurait-elle mordu la poussière à la présidentielle en raison d’une collusion possible entre la Russie et l’équipe de Donald Trump ? C’est accorder un pouvoir démesuré à l’État russe.

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La Russie, bouc émissaire parfait pour la défaite de Hillary Clinton

Publié le 22 mars 2017
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Par Daniel Girard, depuis les États-Unis.

Il n’y a rien comme l’odeur du sang pour attirer les requins. Et les requins ont faim dans le camp des Démocrates, férocement sur leur appétit depuis la défaite de Hillary Clinton à la présidentielle. La défaite fut d’autant plus cruelle que la campagne électorale du candidat républicain témoignait de sa grande inexpérience politique face à une rivale aguerrie.

Le refus obstiné de la défaite…

Mais Hillary Clinton a-t-elle vraiment perdu ? Ne suffirait-il pas d’établir que l’ex-secrétaire d’État a subi la défaite parce que les règles du jeu ont été brisées pour annuler la nécessité de faire un pénible travail d’introspection ?


Ce mince filon, c’est dans les relations encore nébuleuses entre l’équipe de Donald Trump et les Russes qu’on le retrouve. Et ces soupçons viennent d’acquérir une nouvelle vigueur avec le témoignage du directeur du FBI James Comey devant le Congrès : il a confirmé qu’une enquête avait bel et bien été amorcée dans ce dossier.

L’enquête n’a établi, jusqu’ici, aucune connivence entre les proches de Trump et le gouvernement de Vladimir Poutine mais il ne suffit que de quelques étincelles pour embraser les adversaires de Donald Trump et aussi les médias, qui, eux, ont subi, une blessure d’orgueil dans la déconfiture de la candidate démocrate.

L’exagération russe…

Hillary Clinton aurait-elle mordu la poussière à la présidentielle en raison d’une collusion possible entre la Russie et l’équipe de Donald Trump ? C’est accorder un pouvoir démesuré à l’État russe ; une exagération qui a mené Eugénie Bastié à souligner cette absurdité dans Le Figaro : « Les Russes auraient fait triompher Trump aux États-Unis, chuter Renzi en Italie et hacké le site d’En Marche ! d’Emmanuel Macron. »

Les Russes ont le dos large. Ce ne sont pas les Russes qui ont fait trébucher Hillary Clinton quand elle a été coiffée au fil d’arrivée de l’investiture démocrate en 2008 contre Barack Obama. Elle a perdu à cause de ses carences organisationnelles et parce qu’elle ne parvenait pas à inspirer ses militants.

2016 : Hillary Clinton s’écrase dans le Rust Belt

L’histoire s’est répétée en 2016. Alors que les observateurs prévoyaient déjà le couronnement de la candidate, le sénateur du Vermont Bernie Sanders est sorti de nulle part pour obliger son adversaire à mettre les bouchées doubles, en fin de parcours, pour l’emporter. Lors de la présidentielle de novembre, Hillary Clinton l’a emporté dans la grande majorité des États traditionnellement Démocrates.

Mais elle n’a pas réussi à convaincre les électeurs de l’Ohio et de la Pennsylvanie à voter pour elle. Gagner dans ces deux États du Rust Belt lui aurait permis d’atteindre la barre des 270 votes électoraux pour battre Donald Trump. Une grande partie de ces électeurs, qui se sont sentis négligés par les élites de l’establishment, ont misé sur l’homme d’affaires Donald Trump.

https://twitter.com/brooklyncowboy1/status/843924922489622528

L’équipe de Donald Trump est surveillée par le FBI depuis juillet… mais pas lui ?

Le seul espoir qu’il reste aux Démocrates d’infléchir l’Histoire dans un avenir rapproché repose sur le verdict à venir sur la connivence électorale entre l’équipe Trump et la Russie.

Mais la récolte de scandales s’annonce maigre. Le témoignage au Congrès du directeur du FBI James Comey commençait bien pour les Démocrates : James Comey a dit que, contrairement à ce qu’il soutenait, Donald Trump n’avait fait l’objet d’aucune écoute électronique.

Mais, lors de la même audience, James Comey a précisé que la surveillance de l’équipe Trump avait commencé en juillet. Voilà des informations qui en ont fait sourciller plus d’un…


https://twitter.com/blaubok/status/844354420192219136


Il est difficile de croire que si la NSA ou le FBI avaient capté des informations qui mettent en péril la sécurité des États-Unis, ils ne seraient pas intervenus auprès des autorités. Donald Trump n’a jamais fait de mystère de son respect pour Vladimir Poutine. Il voit en lui un leader fort, avec lequel il voudrait collaborer pour lutter contre le terrorisme. Il est plus probable qu’il ait fait des avancées diplomatiques plutôt que des requêtes suicidaires politiquement d’intervention dans l’élection américaine. Donald Trump avait déjà vaincu tous ses adversaires à l’investiture républicaine. Il a affronté Hillary Clinton avec la même confiance et il a triomphé.

Une enquête qui fait mal


Même si elle révèle un pétard mouillé, cette enquête aura un coût pour le président Trump. Même s’il s’est entouré de faucons en politique russe, il lui sera difficile d’amorcer ses relations avec la Russie avec la chaleur qu’il voulait lui insuffler sans paraître manquer de fermeté.

Au plan intérieur, pendant que le FBI poursuit son enquête, l’administration Trump se retrouve avec un immense nuage gris au-dessus d’elle. Et ce au moment où elle a besoin de tous ses votes pour sa réforme de l’assurance-santé et pour la nomination du juge conservateur Neil Gorsuch à la Cour Suprême.

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  • Cherchez le troisième homme derrière toutes ces gesticulations… mondialisation quand tu nous tiens!!!!

  • La stupidité des intellectuels de gauche est phénoménale. Que ce soit aux USA ou en France. Comment des gens soi-disant intelligents peuvent être aussi crédules et prendre leurs désirs pour la réalité avec des histoires aussi grotesques?

    • Plus j’avance plus je me rends compte que la gauche est infantile. Leurs croyances économiques et sociales sont simplistes, leur vision du monde manichéenne, ils utilisent sans arrêt le chantage émotionnel et crisent comme des enfants quand on leur retire leur jouet.

      « Celui qui n’est pas socialiste à vingt ans n’a pas de cœur ; celui qui est socialiste à quarante n’a pas de tête »

  • Certes, mais vous confirmez donc que Hillary n’a pas « perdu », puisqu’elle arrivait largement en tête du suffrage populaire, mais qu’elle a « perdu », en « ratant » la majorité dans deux états-clés.
    Bref, c’est le système électoral qui permet à un minoritaire (et de beaucoup) de devenir POTUS.

    • 1,95% du total des voix ce n’est pas « de beaucoup ».

      Il faut rappeler aux Européens, mais aussi et surtout aux « démocrates » américains que :

      -Les États-Unis sont une fédération dans laquelle les cinquante États autonomes doivent être représentés équitablement.
      -Le président des États-Unis n’est pas élu au suffrage direct pour que sa légitimité issue de l’élection ne soit pas trop importante par rapport à celle des parlementaires du Congrès fédéral.
      -Les petits États en termes démographiques sont garantis d’un minimum de représentation. Dans la confédération de 1783, les grands états faisaient la loi et les Américains ont jugé cela mauvais.
      -Ces principes existent depuis 1804 et toutes les campagnes sont orchestrées en vue de gagner les états et non le suffrage universel.

    • Le système électoral américain est comme il est et les électeurs sont parfaitement au courant. Si le système électoral était différent ils auraient peut-ête voté différemment.

      Hillary Clinton a perdu selon la règle du jeu établie à l’avance et connue de tous. Contester la règle du jeu lorsque le résultat déplaît est puéril.

  • Il paraît effectivement peu probable que les Russes aient décidé d’influencer la campagne après une concertation avec Trump.

    Mais il est par contre tout à fait possible que les Russes aient essayé de leur côté, sans en référer à Trump, d’influencer la campagne en sa faveur , simplement parce que c’était leur intérêt. Il est impossible de savoir si cela a été déterminant, car Clinton a été une mauvaise candidate, mais c’est en soi une question à laquelle il est nécessaire de répondre, car si c’est avéré cela peut évidemment avoir une influence sur la relation russo-américaine. En tant que tel, cela ne touche pas Trump lui-même si ce n’est que cela peut lui attirer des critiques relativement à sa sympathie pour le régime de Poutine.

    Par ailleurs, il est également tout à fait probable sinon certain que Trump et/ou ses conseillers aient eu des contacts avec des officiels russes pendant la campagne, même si ce n’était pas nécessairement dans un but de conspiration anti-démocrate. De tels contacts sont au moins imprudents et montrent l’amateurisme de son équipe. Pas de quoi causer un impeachment, mais cela ne fait que renforcer l’impression d’ensemble sur le personnage et son équipe de fidèles.

    • quand bien même se seraient ils concertés…

      c’est quoi le but? pouvoir dire que trump est un président fantoche ou trouver un argument pour « annuler » l’élection?

      La majeure partie des médias sinon des politiques européens ont ouvertement été hostiles à trump… et donc..eh bien rien.

  • Et quand est-il du Deep State? J’ai l’impression que le Deep State ne digère la victoire de Trump et qu’il fait tout pour lui mettre des bâtons dans les roues, en commençant par un campagne de propagande dans les médias officiels.

    Si ce que j’ai lu est vrai, Trump aimerait ejecter le Deep State hors du gouvernement. J,aurais tendance à croire cette information car quand la CIA se met à révéler des appels téléphoniques de ressortissant états-unies (Flynn), ça ne sent pas bon.

  • Les commentaires sont fermés.

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