Présidentielle : et si on se concentrait sur les programmes ?

Compte tenu du manque supposé d’éthique des principaux candidats à l’élection présidentielle, les Français devraient s’attacher à voter essentiellement pour un programme à la hauteur des enjeux auxquels la France se voit confrontée.

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Présidentielle : et si on se concentrait sur les programmes ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 7 mars 2017
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Par Virginie Pradel.

Alors que les tensions s’exacerbent à droite entre les tenants du maintien et du retrait de François Fillon et que les passions se déchaînent dans les médias et sur les réseaux sociaux, il semble nécessaire de prendre un peu de hauteur vis-à-vis de ces circonstances rocambolesques et de s’interroger sur ce qui devrait fondamentalement guider le vote des citoyens.

Manque d’éthique politique

Il semblerait que François Fillon ait commis une faute éthique voire, selon certains, pénale en embauchant plusieurs membres de sa famille (pratique qui est, soit dit en passant, répandue), à commencer par son épouse Pénélope, à qui il serait reproché de ne pas avoir contribué réellement au travail parlementaire de son époux.

Une telle faute, si elle était avérée (mais comment prouver que ce qui n’est pas légalement défini n’a pas été fait ?), serait bien évidemment regrettable et condamnable.

Un problème généralisé

Cela étant dit, quel candidat à l’élection présidentielle peut se targuer d’être irréprochable sur le plan éthique ? Certainement pas Marine Le Pen, laquelle se trouve engluée dans plusieurs affaires judiciaires, notamment relatives à des emplois d’assistants parlementaires. Quant à Emmanuel Macron, il serait soupçonné par certains journalistes et parlementaires d’avoir utilisé une partie de l’enveloppe annuelle des frais de représentation accordée à son ministère pour le lancement de son mouvement politique En Marche. Du reste, selon certains journalistes, le patrimoine du candidat aurait été réévalué par l’administration fiscale de sorte qu’il aurait été rétroactivement soumis à l’ISF.

Ce manque d’éthique généralisé est déplorable et il faudra tout mettre en œuvre pour que le système politique français évolue rapidement dans le sens d’une réelle probité et d’une plus grande transparence. Il s’agit là d’une attente légitime des Français, lesquels sont sidérés et révoltés par des affaires politico-judiciaires accablantes qui ne font que s’enchaîner.

Voter pour un programme

Fort de ce triste constat, les Français devraient essentiellement voter pour un programme à la hauteur des problèmes économiques auxquels la France se trouve confrontée, plutôt que se focaliser sur les déboires politico-judiciaires du candidat qui le porte.

L’économie n’étant pas une science exacte, les programmes des candidats se fondent sur des postulats très différents (libéralisme, protectionnisme, etc) et aboutissent à des solutions extrêmement diverses pour relancer l’économie française.

À titre d’exemple, François Fillon propose une baisse massive de 100 milliards d’euros de dépenses publiques et une baisse des prélèvements fiscaux de l’ordre de 50 milliards d’euros, quand Emmanuel Macron propose une baisse de 60 milliards d’euros de dépenses publiques et une baisse de 20 milliards d’euros de prélèvements fiscaux.

Les programmes économiques méritent d’être examinés par les électeurs. Libre ensuite à chacun de voter, en conscience, pour celui qu’il considérera comme étant le plus approprié au redressement économique de la France.

 

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Créer un compte Tous les commentaires (8)
  • Tout ces programmes de séduction des électeurs sont formidables….Mais si on se penche sur chacune de leur proposition on constate qu’ils sont inapplicables à cause d’une administration hors de tout contrôle.tant que les politiques n’auront pas repris le pouvoir..Et ce pouvoir sera repris que lorsque les statuts de la fonction publique auront été réformés…Rien de tout ça n’est prévu dans leurs programmes ou seulement à doses homeopathiques.

  • L’affaire masque l’essentiel.

  • C’est vrai qu’il est temps que la campagne se concentre enfin sur la France, les français et les défis à relever pour les 5 prochaines années.

    Pour autant, le programme n’est pas la clé de tout.
    … au contraire même, nous élisons des hommes, pas des programmes.
    *Rien* (hélas ?) dans notre système d’élection ne garantit que l’élu réalisera son programme.
    Il peut faire totalement l’inverse une fois en poste, et n’encourra qu’une seule sanction : pas de réélection.
    Mais certainement pas la perte de son mandat en cours.

    Dès lors, plutôt que de se concentrer sur un sacro saint programme qui pourra etre obsolète dans 6 mois, pourquoi ne pas *enfin* se concentrer sur les compétences, les valeurs et les principes des hommes candidats à cette élection ? (et les femmes quand on en sera aux législatives)

  • C’est un article plutôt fade et bon enfant, qui a l’air de ne dire à peu près rien, et pourtant il me paraît consternant, donnant carrément l’impression que la ligne du journal a changé.

    D’abord, ce concept d’éthique, manié à peu près comme celui de morale sans oser dire son nom. Que recouvre-t-il au juste ?

    « Absence de morale » ne serait pas acceptable. La gauche française, fourrée de parangon de vertus, place sa morale au dessus de la loi. La référence de ce qui est autorisé et interdit n’est plus la loi, mais un fatras variable, dont l’équivalent est que tout ce qui ne favorise pas une sorte d’égalitarisme utopique, destructeur et en définitive infondé, est immoral.

    Ethique me parait appartenir au vocabulaire professionnel : les fondations d’un code de déontologie relèvent de l’éthique. Ce serait intéressant si toutes les familles politiques confondues se mettaient autour de la table pour construire un code de déontologie, dont la transgression serait sanctionnée par des périodes variables d’inéligibilité.

    A l’origine, éthique qualifiait « les bonnes mœurs ». Ce n’est pas illégal de salarier sa femme et ses enfants comme assistant parlementaire, mais ce n’est pas bien, vous dit-on.

    Est-ce bien, de la part d’un journaliste de favoriser article après article une idéologie sans en prévenir ses lecteurs et en repeignant pour cela tous les événements qu’il relate aux couleurs de cette idéologie ?

    Est-ce bien de sortir opportunément une affaire, indépendamment de sa consistance, du seul fait que sa parution fera un effet dévastateur pour le courant opposé ?

    Est-ce bien pour un juge d’instruire au pas de charge une prétendue affaire alors que la loi n’a jamais été transgressée, car le seul fait de l’existence de l’affaire aura un effet dévastateur pour le courant opposé ?

    C’est, je crois, se servir de ses prérogatives et de son pouvoir en les détournant de leur objet, à des fins d’influence illégitime sur une élection, favorisant son propre camp. Cela dit des choses bien plus graves sur la corruption de la presse et de la justice que sur la corruption des politiques.

    Pourquoi oublier que la gauche française a orchestré cette turpitude ? Si son centre de gravité se trouve à l’Elysée, pourquoi ne pas le démontrer ?

    Maintenant pour la ligne du journal, dire que l’économie n’est pas une science est en effet ce que racontent les socialistes lorsqu’ils trouvent que de poursuivre l’endettement du pays ne serait pas grave du tout.

    Lire que c’est intéressant de discuter des mérites respectifs du libéralisme et du protectionnisme n’est pas la raison majeure pour laquelle je viens sur contrepoints.org

    Si ce journal a cessé d’être libéral en réservant la une de sa une à une telle ineptie, alors il faut le dire et perdre sans remords tous les lecteurs qui, comme moi, ne viendront plus.
    Il y en aura plein d’autres, ne vous en faites pas : vous aurez tous les nini du pays, car ils adorent les articles plutôt fades et qui ne disent pas grand chose.

    • Je n’adhère pas à votre théorie du complot comme quoi le parquet financier agirait uniquement pour détruire « l’opposition ».

      Déjà, nous pouvons nous féliciter que la justice travaille « rapidement », vu les scandaleux délais auxquels nous avons du nous habituer ailleurs.

      Et quand vous dites que la loi n’a jamais été transgressée, c’est justement l’objet de l’enquete.
      Qui sait, peut etre qu’effectivement l’enquete aboutira à dire que la loi n’a jamais été transgressée, et Fillon en sortira blanchi.

      Il reste 7 semaines avant l’élection. Imaginez que l’enquete aboutissent à un blanchiment complet de Fillon dans 6 semaines, juste avant le 1er tour.
      Il sera illico au second, fort de cette nouvelle aura, cette « virginité » retrouvée.
      Est-ce toujours un complot ??

      Par contre, s’il a fauté, violé la loi (lui ou sa compagne), il doit être sanctionné. Il est un citoyen comme les autres.
      Il n’y a aucune raison qu’un citoyen lambda fasse 2j de garde à vue + détention provisoire pour moins que ça, alors qu’un autre qui détourne des centaines de milliers s’en sorte sans rien.
      Ca, ça serait catastrophique pour notre république.

  • Excellent post Brutus ! J’y adhère pour l’essentiel.
    Mais permettez moi de temporiser votre frustration un peu vite généralisée : tous les articles de contrepoints ne sont pas du même acabit ni de la même couleur politique. Personnellement j’aime bien cette diversité.

  • Je comprends mal qu’une avocate se pose la question d’une faute pénale quand le règlement de l’Assemblée ne condamne pas le procédé, et que la séparation des pouvoirs, principe majeur de notre droit constitutionnel, permet aux assemblées législatives de s’organiser comme elle l’entendent, et de sanctionner elles-même les comportements individuels abusifs sans voie de recours exterieure à elle-même.
    Fillon fixant lui-même le travail de son épouse assistante, peut à la limite décider que son travail consiste à lui faire le compte rendu de la journée et la critique constructive de son action de député le soir sur l’oreiller. Il en aurait parfaitement le droit.

    • La séparation des pouvoirs n’interdit pas qu’ils s’observent et se controlent les uns les autres.
      C’est même fondamental qu’ils le fassent, justement.

      Quant à décider de ne limiter le travail d’assistance qu’au soir sur l’oreiller, est-ce vraiment légal ? Combien de salariés touchent un salaire pour une activité uniquement « le soir sur l’oreiller » ?
      (sans tomber dans des considérations graveleuses, bien entendu)…

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