Les radars, c’est la seule chose qui marche en France !

Les radars marchent tellement bien en France qu’on en appelle à des entreprises privées pour en assurer le fonctionnement effectif. Décidément, la pénalisation des automobilistes est un marché en plein boom…

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Les radars, c’est la seule chose qui marche en France !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 22 février 2017
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Par Frédéric Mas.

À partir de vendredi, les premiers radars mobiles seront confiés à des prestataires privés. Si nous ne sommes que dans une phase de test, qui doit commencer avec la Normandie, le principe devrait se généraliser à l’ensemble du territoire à partir du premier septembre 2017.

Les raisons données par les pouvoirs publics sont avant tout d’ordre pratique : il s’agit avant tout d’externaliser le pilotage des voitures transportant des radars mobiles afin de mieux utiliser un matériel notoirement sous employé et de remobiliser les forces de l’ordre sur d’autres missions considérées comme plus essentielles.

Pierre Chasseray, de l’association « 40 millions d’automobilistes », s’en est offusqué. Pour lui, le gouvernement prend prétexte de la sécurité routière pour installer des pompes à fric dont les premières victimes sont les automobilistes (« Non aux radars privés » in Paris Normandie, mardi 21 février 2017).

Même si les pouvoirs publics ont pris soin de préciser que les entreprises recrutées pour ces nouvelles missions ne seraient pas rétribuées en fonction du nombre d’infractions enregistrées, force est de constater que des acteurs du privé semblent intéressés par un marché potentiellement juteux (et dont les coûts, comme toujours, seront portés par le contribuable).

Le marché artificiel de la fiscalité française

Ce marché, artificiellement créé par l’État et son besoin de trouver des ressources, c’est celui de la pénalisation des citoyens ordinaires : après la vignette Crit’air, l’écotaxe et ses portiques qui ont coûté des millions, c’est au tour des radars mobiles de se transformer en cash machines pour des prestataires privés. Ironiquement, la fiscalité semble être le seul secteur de croissance dans notre économie devenue bien malade.

On peut effectivement regretter que jusqu’à présent, la pénalisation des automobilistes mobilise les forces de l’ordre pour autre chose que leur mission essentielle, à savoir assurer la sécurité des citoyens. Seulement ici, les pouvoirs publics ont préféré ne pas choisir entre assurer la pompe à fric et repenser le rôle des forces de l’ordre.

Plutôt que de multiplier les pénalités, les crimes ou les délits imaginaires (le dernier en date étant bien sûr l’interdiction des vitres teintées), peut-être eût-il fallu penser l’impact de la multiplication des normes et règlements en termes de mobilisation des ressources humaines et personnels publics ? Pour traiter autant de lois, de tracasseries bureaucratiques et de nouvelles charges portant sur les automobilistes, faudra-t-il embaucher le double de fonctionnaires ou de nouveaux prestataires privés, là encore aux frais du contribuable ? Est-on prêt à payer pour pourrir la vie des citoyens ?

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  • Imaginez un peu : à la suite de je ne sais quelle campagne de sensibilisation, il n’y a plus un seul excès de vitesse pendant un an, plus un seul accident dû à un excès de vitesse. .
    Tout le monde est content, objectif atteint ?
    Non, une catastrophe. ..
    Allez comprendre.

  • que les automobilistes qui enfreignent le code de la route soient « victimes  » des radars, je n’y voit rien à redire

    • Moi non plus. Mais que ces infractions soient constatées par des privés ne vous choque pas ?

      • ce n’est pas le conducteur qui constate l’infraction, c’est le radar sans la moindre action du chauffeur de la voiture, ce dernier n’est même pas informé des excès de vitesse que le radar detecte
        A moins de vouloir une inflation du nombre de fonctionnaires, confier une simple tache de conduite à une socièté privée, je ne vois pas bien le problème

    • Si la limite n’est pas abusive

    • Il n’y a pas de crimes sans victimes.

      Toute loi qui en crée est illégitime.

    • Oui, fred, moi aussi je le dis que prendre une prune pour excès de vitesse n’est en soi pas injuste.
      Sauf que les véhicules équipés de radars circulent à 20km en-dessous de la limite en vigueur (c’est la directive imposée par le ministère).
      Du coup, vous ou moi, derrière un véhicule qui « se traîne », qu’est-ce qu’on va faire ?
      Si le marquage au sol et la circulation le permettent, on va dépasser.
      Si on est prudent et qu’on a un véhicule qui le permet on va même essayer de dépasser rapidement pour minimiser le risque inhérent à cette manœuvre.
      Quand on va se rabattre devant la voiture en question, on sera souvent au-dessus de la limite.
      Et on va se prendre une prune que nous n’aurions pas eue si le véhicule repressif en question roulait normalement dans le flot de la circulation.
      Aujourd’hui les véhicules conduits par des « officiels » circulent 1h par jour, pas tous les jours.
      Demain, ils circuleront tous les jours, 8h par jour.
      Ça va être un massacre !
      Et il y a longtemps que les morts sur les routes ne sont plus essentiellement dus à la vitesse…

      • Je prédis une chose: ces privés pour exercer devront se faire escorter par des policiers pour alors leur éviter de se retrouver face à une violence et une justice rendue également de manière privée. Vous verrez alors fleurir des « remobilisations de missions essentielles » assez conséquentes.

        Ces privés ne seront pas assermentés, auront-ils pour autant le droit de s’armer? Et quid de leur droit de retrait? Quid des dispositions pour éviter d’éventuelles fraudes (du genre « si tu ne me paies pas une certaine obole, je te fiche une prune »)?

        Le métier de policier ne marche pas en mode projet.

  • Le problème qui se pose c’est qu’en multipliant les heures de contrôle vous multipliez le nombre de PV et par conséquence le fait d’être verbalisé pour le conducteur Lambda. Régulièrement les journaux locaux nous informent d’un excès de 40 ou 50 Km/h voire plus. Cela fait réagir et prendre partie pour des contrôles plus nombreux. Le hic que ce genre d’excès ne doit concerner que 1 à 2 % de la répression. La grande majorité doit tourner après correction à 2 à 5 Km/h. Le but étant de ne pas mettre une amende trop élevée pour éviter le raz le bol trop précoce des usagers. Mais comme dit le proverbe les petits ruisseaux font les grandes rivières.
    Vous remarquerez qu’il n’y a aucune statistique détaillée pour chaque tranche de vitesse.
    Résultat le tiroir caisse fonctionne à plein. 1 point perdu par ci 1 par là. pour les gros rouleurs comme le risque de récupérer vos points s’éloigne par le fait que si vous en perdez un autre, vous remettez vos compteurs de récupération à zéro. Que vous reste-t-il: faire un stage et rebelote vous repasser au tiroir caisse de l’état. Car quand on a vécu un stage et l’esprit dans lequel viennent les stagiaires par rapport à l’objectif noble s’il en est de faire prendre conscience de son comportement individuel par rapport à la route au sens large, on est loin du compte.

  • Quand un État prévoit 1 PV par conducteur, c’est qu’il n’est plus démocratique. C’est que nous sommes dirigés par des incapables. La prévention, nos prédictateurs s’en foutent, sinon il y a longtemps que des mesures pour neutraliser seulement les vrais délinquants eussent été prises.

    • @ Parcoureur

      Que la France ne soit pas vraiment démocratique, est une évidence connue dans tous les pays où des habitants savent lire le Français: c’est pas « nouveau-nouveau »!

  • – Si les entreprises ne sont pas payées à la contravention, quel en sera le système de paiement ?
    – Comment peut-on choisir une entreprise privée à la place d’une autre ?
    – Au renouvellement de contrat, comment vérifier si l’entreprise que l’on a déjà sélectionnée accomplis bien son travail et est « performante », par exemple par rapport à ce qu’une autre arriverait à sortir comme « chiffre »? Comment la juger?
    A l’aune des 3 questions précédentes, peut-on toujours me certifier que les quotas n’ont rien à voir là-dedans ?

    Si la réponse est bredouillante par rapport à la dernière question ci-dessus, j’en ai d’autres:
    – Peut on certifier que les radars ne sont pas trafiquables?
    – Une voiture avec radar qui roule légèrement à reculons quand je passe ne peut-elle pas flasher?
    Si j’y pense, des agents-pas-au-chiffre pourront y penser quand les pas-chiffres seront mauvais…

    • 1) A l’acte : la journée, le km parcouru, la semaine, le mois, l’année….

      2) Rapport qualité / prix de la prestation –

      3) relevé kilométrique parcouru, identification des infractions, contrôle aléatoire, traceur GPS pour suivre le véhicule.

      4) comme pour tout radar ils sont propriétés de l’Etat et installés par l’Etat.

      5) non le radar calcul la vitesse du véhicule contrôlée en fonction de la vitesse de déplacement de la voiture radar. C’est pourquoi la tolérance pour constater un excès de de vitesse est doublée par rapport à un radar fixe. (pas de PV pour un déplacement inférieur à 10km/H contre 5 pour un fixe)

      6) aucun rendement n’est demandé aux véhicules radar. Le conducteur ne sachant même pas quand le radar flash.et le nombre de flash effectué durant son déplacement.

      7) effectivement cela libère les forces de l’ordre d’une tâche sans intérêt..

      8) pourquoi pas étendre ce système pour certain taxi par exemple pour le contrôle de la vitesse en ville. ET cela leur ferait un petit plus

      • Il y a plus simple, une boite noire dans chaque voiture avec prélèvement direct.
        On peut même faire mieux avec plein d’autres sujets, une boîte noire que vous trimbalez avec vous, sur la tête par exemple, il faut un point haut pour envoyer les données (si non visible, amende directe et prison), qui note toutes vos infractions et prélève directement sur votre compte.
        La même chose dans toutes les maisons, avec mise à jour automatique en fonction des nouvelles lois.
        Oh la belle société policée que l’on va obtenir par ce moyen!

  • Ma foi, plus l’Etat confie au privé des missions de service public, moins on se sent impliqué par le « consentement », vu que leur rémunération (et donc les fameux 15% mini de rentabilité) est fonction des infractions constatées. Donc, pourvu que cela continue, on va enfin pouvoir revenir aux fondamentaux préhistoriques, qui a la plus grosse? Et je ne suis pas sûr que l’Etat ait raison en pensant que c’est lui…

    • @ vitevu

      Oui sauf qu’avec vos millions de fonctionnaires, tout personnel civil engagé (assermenté ou pas?) devrait liquider le même contingent d' »officiels », au moins!

  • « peut-être eût-il fallu penser l’impact de la multiplication des normes et règlements en termes de mobilisation des ressources humaines et personnels publics ?  »

    pensez-vous, ils s’en foutent totalement ! Ils ne sont jamais concernés par les lois qu’ils mettent en place. Et quand par malheur ils le sont, ils trouvent des moyens d’en échapper.

  • Pour remplir les caisses du fisc..qui espère 2 milliards en 2017.

    • Que certains automobilistes décident, en ne respectant pas sciemment les limitations de vitesse, de contribuer au budget de l’état est un plus, on peut les remercier collectivement

  • Je suis vraiment heureux de ne plus vivre en France. Tout ceci est un délire. Je viens de faire 2000km en Californie, pas un véhicule, voiture ou camion ne respecte la limitation sur route ou autoroute qui est dans les 110km/h ;En ville elle est respectée mais jamais débile comme en France, toujours de 70 à 80 ou alors dans une zone résidentielle entre 30 et 50. Très peu de panneaux, possibilité de passer au rouge si on tourne à droite, bref, un pays civilisé à ce niveau

    • @ wakrap

      Vous avez évidemment raison.

      Mais la France est un pays qui s’occupe très mal de tout en dépensant des sommes exorbitantes et pourtant toujours dépassées d’après le budget et la loi de finance: plus rien n’est « vrai » dans ce conteste.

      Les citoyens valent mieux que leurs « élites imposées » qui, elles, peuvent toujours compter sur la télé officielle pour vendre leur « parole » de privilégié déraciné!

      Ce pays ne se rend pas compte de sa prétention par rapport à sa situation réelle: la « parole » reste leur première industrie sans valeur ajoutée quand les autres secteurs se cassent la pipe, les uns après les autres!

      Pauvre France!

  • Avez-vous une trace du circuit financier ?
    – Quelle est la part que le contribuable paie dans la mise en place de ce dispositif ? La société qui a le marché, on lui paie ses salariés, ses voitures ou elle se les finance sur une part des gains ?
    – Pour le contribuable, le radar apporte-t-il un gain financier ou une perte ?
    – L’article évoque une « pompe à fric ». A-t-on une tracabilité de l’argent récolté et de sa destination ?
    – Quel est le coût des survitesses (accidents, blessés, décès, pollution, saturation du réseau, détérioration des infrastructures) ou au contraire la perte à ne pas les pratiquer ?
    – Quel est le coût comparatif entre un gendarme mobilisé et un salarié de ce type d’entreprise -si le contribuable paie ce dernier ?
    Sans des données précises, ça fait un peu light comme article…

  • On crée un boulevard pour les GoogleCars.
    Et après, on pleurera le « mankagagner » de TVA sur l’essence et les voitures …

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