Emmanuel Macron, ce faux rebelle

Que la droite se rassure, ce n’est pas Macron qui la mettra vraiment en danger. Pour le PS en revanche qui est en train de se choisir un leader grâce à la primaire, c’est une autre histoire…

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Emmanuel Macron, ce faux rebelle

Publié le 13 janvier 2017
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Par Serge Federbusch.

Macron le faux rebelle ?
By: OFFICIAL LEWEB PHOTOSCC BY 2.0

Ils ont beau faire mine de dédaigner les sondages, la fièvre commence à monter chez les dignitaires socialistes, frontistes et républicains à propos de Macron.

Depuis le fameux roman du prince de Lampedusa, nul n’ignore en effet qu’en politique : « Il faut que tout change pour que rien ne change » ; bref que le discours prétendument révolutionnaire, l’invocation du Grand soir, sont les meilleurs instruments des oligarchies pour se perpétuer en faisant croire au peuple que son destin va prendre un nouveau cours.

Macron est la parfaite illustration de ce principe. Il se gargarise des mots de progressisme, de changement ou de révolution comme s’il s’agissait d’un bain de bouche. Et cela semble mordre, on évoque même sa possible élection à la présidence de la République dans un deuxième tour face à François Fillon.

Bien sûr Macron n’est que le nouvel homme-sandwich de la caste qui plombe la France depuis quarante ans. Il n’entend s’attaquer à aucun des trois maux qui nous minent : le corporatisme – notamment celui des grands corps de l’État -, l’islamisme réactionnaire et la captation de notre souveraineté par une technostructure européenne qui nous tient par la dette.

Réflexes nobiliaires de Macron

Rejeton de l’Inspection des finances, il en a les réflexes nobiliaires. Capitulard face aux islamistes, il ne veut surtout pas s’en prendre à la prolifération des accoutrements bigots, symbole de leur avancée dans l’espace public. Pro-Européen bêlant, il n’envisage que de renforcer les pouvoirs de ces institutions hors-sol. Là où François Hollande s’accommodait cyniquement de ces forces, Macron s’en fait le serviteur zélé. Il faut l’entendre saluer la politique migratoire de Merkel pour comprendre où l’amènent ses vraies alliances.

Hormis la référence à des principes aussi généreux que vagues et un jeunisme de magazine, le projet de Macron se résume à des esquives ou des flatteries électoralistes. Prenons l’exemple de ce qu’il présente, gauchisant soudain son discours, comme sa défense de la politique de santé, menacée par une droite croquemitaine.

Macron, qui se prétend soucieux de contenir les dépenses publiques, n’y va pas de main morte : remboursement intégral des soins et appareillages dentaires, auditifs et opticiens d’ici 2022, prise en charge du traitement de la tension artérielle, création d’un service sanitaire où tous les étudiants dans le domaine médical officieraient au moins trois mois en province, doublement du nombre des maisons de santé en cinq ans, etc. Face à ces très lourdes dépenses, la seule économie envisagée est la vente au détail des médicaments, une goutte d’eau difficile à extraire de la fiole des laboratoires. Bref, une démagogie tout à fait ordinaire.

Bienveillance médiatique envers Macron

Reste que la très grande majorité des organes de presse commentent le moindre de ses déplacements avec bienveillance. Reste aussi que, dans le naufrage du PS, l’hypothèse que son radeau puisse recueillir les désespérés du socialisme prend corps peu à peu.

Alors, faut-il craindre le grand méchant Macron ? Va-t-il réussir un hold-up politique façon Trump, transformer le trou de souris en boulevard ?

Hé bien rassurez-vous, tout cela se terminera très probablement par l’atomisation de la gauche sans que les dégâts de la bombinette Macron ne touchent les autres partis. Pourquoi ?

S’emparer du pouvoir en construisant une candidature hors-système nécessite que le discours tenu soit réellement celui d’une rupture radicale, à la manière de Trump justement ou naguère de Fujimori au Pérou. Macron ne pourrait trouver, dans la durée, le carburant pour son moteur politique que s’il tenait des propos tranchants, en dissidence frontale avec le système aujourd’hui dominant.

Expliquer son programme aux Français

Il faudrait par exemple qu’il explique aux Français qu’il va interdire la charia, sortir de l’euro, supprimer le statut de la fonction publique, tirer les élus au sort ou, au contraire, proposer la fusion de la France et de l’Allemagne, ouvrir les frontières à toutes les migrations ou interdire à l’État de subventionner la presse ou le monde culturel en privatisant France Télévisions.

Scandales, controverses, éructations… et peut-être victoire au bout d’un parcours chaotique accompagneraient ces annonces. Bien sûr Macron ne le fera pas car n’importe laquelle de ces mesures effraierait ses électeurs potentiels. Son succès sondagier tient à son ambiguïté, il parle de réforme sans rien dire de gênant pour quiconque.

Malgré quelques meetings à l’audience en réalité peu significative, il plait surtout, dans les études d’opinion, à ceux qui ne se mobilisent pas, que les élections ennuient. Le grand écart, même dans un habit de danseur, ne permet que l’immobilité. L’attrape-tout ne retient rien. Il finira donc par prendre des coups sans pouvoir répliquer. Et, s’il le fait, son image de gentil garçon sera immédiatement altérée.

Bref, que la droite se rassure, ce n’est pas Macron qui la mettra vraiment en danger. Pour le PS en revanche, c’est une autre histoire …

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  • Soyons enfin honnête sur Macron, l’engouement médiatique actuel autour de lui n’est que le reflet de ce qui s’est passé il y a quelques mois pour Juppé. Les médias voient simplement en lui un rempart à l’effrayante droite de Fillon.
    Cependant je ne comprends pas les libéraux qui soutiennent Macron. Quand les opposants au libéralisme avancent des critiques sur le capitalisme et son soi disant échec répété, nous sommes nombreux à rétorquer que nous vivons dans un capitalisme de connivence et non un libre marché. Or par son simple parcours professionnel de haut fonctionnaire de l’Etat français au service d’une banque d’affaires privée, Macron est l’illustration parfaite de cette connivence.
    Associez à cela son parcours politique de conseiller économique au candidat Hollande en 2012 puis conseiller à l’Elysée jusqu’à être ministre avec un bilan assez médiocre (quelques cars ne pourront pas sauver la France), sa personnalité opposée à la démocratie, un langage plus que flou pour le français lambda, etc.
    Comment peut-on continuer à tomber dans le piège du socialiste Macron?

  • Macron n’est pas un faux rebelle mais un vrai révolutionnaire ,il transforme une élection de menteurs en élection de mister France…hâte de le voir en maillot de bain et en Marcel 🙂

  • Bon je me suis arrété à :
    « Bien sûr Macron n’est que le nouvel homme-sandwich de la caste qui plombe la France depuis quarante ans. Il n’entend s’attaquer à aucun des trois maux qui nous minent : le corporatisme – notamment celui des grands corps de l’État -, l’islamisme réactionnaire et la captation de notre souveraineté par une technostructure européenne qui nous tient par la dette. »

    Si pour vous les 3 grands maux de notre pays c’est le corporatisme, l’islamisme et l’Europe…. le reste va aller dans le sens. Donc clairement c’est a cause du corporatisme, de l’islamisme ou de l’Europe que les entreprises Francaises sont imposés a hauteur de 64% (moyenne EU 40%) et qui fait que nos entreprises ne décollent pas ? Méchant musulman va… c’est a cause de l’Europe que les entreprises FR recoivent 150 Milliards de subventions par an ? c’est a cause de l’islam que notre taux de chomage est le plus haut d’Europe avec l’Italie et la Grece ?

    Bref continuez a vous occupez des faux problemes de sociétés, comme le mariage pour/contre tous… et d’autres sujets inutiles, et on en reparlera, ce sont les themes qui sont sur la table depuis 20 ans, et ca a bien fait décoler le pays tout ces sujets dit donc… ca marche bien.
    Après Macron ne propose pas de révolution (contrairement a son titre de bouquin), ne va pas dans le sens que je dis (suppression des subventions donc suppression des charges patro) mais de la a penser que les seuls sujets qui compte, sont ceux qui sont au final, les moins importants…. ca me dépasse toujours.

    • Au cas ou vous n’auriez pas remarqué, au nom de l’islam de jeunes français tirent à la kalachnikov sur d’autres français.
      Regardez bien aussi les négociations entre l’UK et l’UE pour vous convaincre des vertus démocratiques de l’UE.
      Je dis ça je ne dis rien… 😉

      • Au nom du cannabis certains tirent sur des francais.
        Au nom de l’alcool, il y a 1000 morts par an en voiture dont pleins d’innocents
        Au nom du tabac il y a 60.000 personnes qui meurent chaque année dont 7.000 en tabagisme PASSIF donc des innocents
        Au nom….. la liste est très longue.

        Après si faire de l’émotionnel au lieu de faire de la logique vous plait, libre a vous, moi perso, la logique me pousserait a croire que si il n’y avait pas de chomage, un marché du travail très dynamique, des non-intervention internationales,…. on aurait pas les kouachi & co… mais libre a chacun de faire dans l’émotion, le mode bisounours, il y a des méchants et des gentils au pays de Candy. Bref le tabac, l’alcool, la drogue,… tuent bien plus chacun que l »‘islam » en France….
        L’UE a permis de plus libéraliser le pays que jamais, sans l’Europe, nous serions avec 1 opérateur telecom, 1 opérateur electrique, pas de concurrence dans le ferrovière, ni dans le postal,… bref la méchante Europe, bien que technocratique et pas vraiment libéral sur pleins de points, dont les subventions, reste que… et ce n’est pas dur, bien plus libérale que la France, donc si j’ai a choisir entre l’UE et la France…. je choisi l’UE directement.

    • les moins importants ? pour qui, pour vous ? et bien pour d’autres si….

  • Je comptais sur Macron pour faire souffler un vent de liberté sur une gauche soviétoide, mais pour l’instant je suis un peu déçu.
    De plus, s’il est élu en 2017, comment va t’il gouverner sans les députés PS ?

  • Macron pour avoir eu autant de liberté de parole dans ce système politique (pourri jusqu’à la moelle) n’est que le Gorbatchev de gauche. Un homme qui sert le clan (nomenklatura). Clan qui sait tès bien qu’il va dans le mur sans un minimum de réformes. Il est là pour réformer, afin que ce système perdure au détriment des Français. Il va leur expliquer ce qu’il faut faire, lui, l’homme nouveau (et jeune) ce qui est bon pour lui (le peuple) Et tous nous savons comment cela s’est terminé ! Petit rappel Gorbatchevien. Afin de faire écrouler le château (communisme) il faut prendre le donjon (kremlin) ont préconisé les hommes de l’ombre russe pour réformer la nomenklature, quand ils ont mis en place Gorbi. Pour nous français le château s’est le « syndicalisme marxiste » (la France CGT) et le donjon « la sécu ». Il faut savoir que tout système politique a une durée de vie moyenne de 70 ans. Nous y sommes !
    Bastiat en son temps avait expliqué qu’un système de sécu s’effondrerait, c’était en 1850 : http://bastiat.org/fr/secusoc.html. Et que tout monopole était un système communiste. Et le pire celui de l’instruction publique,(voir notre E.N. marxiste) car quand on instille une erreur dans le système s’est toute la société qui en subit les conséquences. « Socialisme et baccalauréat ».

    Relire Frédéric Bastiat pourrait nous être bénéfique :
    L’étatisme, le collectivisme ne sont que quelques-uns des visages du socialisme tel que le définit Frédéric Bastiat. « C’est ce qui est arrivé. La chimère du jour est d’enrichir toutes les classes aux dépens les unes des autres ; c’est de généraliser la Spoliation sous prétexte de l’organiser. Or, la spoliation légale peut s’exercer d’une multitude infinie de manières ; de la multitude infinie de plans d’organisation : tarifs, protection, primes, subventions, encouragements, impôt progressif, instruction gratuite, droits au travail, droit au profit, droit au salaire, droit à l’assistance, droit aux instruments de travail, gratuité du crédit, ect. Et c’est l’ensemble de tous ces plans, en ce qu’ils ont de commun, la spoliation légale, qui prend le nom de socialisme. »

    Comme vous le dites, Macron à bien des égards est épargné par les médias, et pour cause, c’est bien un homme du système. A qui on affuble le mot libéralisme, mais comme pour un produit connu il n’en a ni la saveur ni le goût. Ou si peu !!!
    JFD

  • Alors même si ce que l’article dit est vrai, on dirait plus un coup de gueule appuyer par un vocabulaire pompeux et flou. Je suis désolé mais ce genre d’article n’apporte rien on pourrait le réutiliser en grande partie contre n’importe quel politicien.
    La conclusion est valable mais le manque d’objectivité du message et sa lourdeur ne toucheront pas ceux qui apprécie Macron pour « l’effet coup de frais ».
    Un argument ça s’explicite et ça ne se réutilise pas à tout va.
    Si Macron vous fait peur, expliquer pourquoi au lieu d’affirmer de fausses vérités sur ce qui doit ou pas être fait. D’ailleurs il n’y a pas de vérité en politique donc se baser la dessus pour juger quelqun… Ça fait très bancal d’après moi…

    • Ils sont 2 auteurs sur le site à faire la meme chose lui et Éric Verhaeghe. Ils sont membres du fanclub de Sarkozy, et comme tout membre de ce fanclub, il faut a tout prix s’acharner sur tous ceux qui pourraient un tant soit peu etre différent de leur gourou. Autant ils font des articles interessant sur le libéralisme de manière générale, autant les articles sur les concurrents politique au défunt Sarkozy, la c’est de l’article non construit, sans envergure. C’est le soucis du parti pris politique.
      Précision, Macron était, pour moi, intéressant quand il était ministre sous Hollande, il développait des idées intéressantes… maintenant qu’on lui propose le pouvoir, c’est assez vide, donc clairement je me fous de savoir qu’on le critique, mais ce genre d’article fleuve, juste pour essayer d’influencer les libéraux a ne pas voter pour lui, pour conserver son vote pour leur nouveau poulain, Fillon, me gene, car l’article est vide de fond, et pourtant il y a a dire sur Macron, beaucoup, mais non, il faut s’attaquer a la forme « le candidat des médias »,… alors meme que Fillon est né GRACE aux sondages et médias, Sarkozy a son époque tout pareil, Lepen idem,… bref a partir du moment ou ils sont souvent présent a la télé, ce sont des candidats des médias… et pour le système, qu’ils prétendent tous détester, ils en sont tous le produit.

      Bref les 2 auteurs cités Éric Verhaeghe et celui-ci Serge Federbusch, sont juste 2 ENArques qui voudraient aussi vivre du cashflow de nos impots, mais n’ont sans doute pas réussi, il faut bien réciter les cours de l’ENA tout de meme, si il y a bien un maux de notre société… il faudrait commencer a aller le chercher vers les études comme l’ENA qui forment juste des produits politique. Bref…

      • L’ENA d’ou sort l’ancien conseiller économique de François hollande et ancien Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique Emmanuel Macron.

        • Je ne sais pas si c’est une remarque pour moi, mais pas dit le contraire… je le repete, j’ai pleins de critiques sur Macron, un paquet, principalement qu’il n’est pas libéral… tout simplement, tout comme les autres, de Fillon le prétendu libéral et je parle pas des autres… et comme mon seul axe de valeur, est le libéralisme (les autres sont pour moi des parasites de la pensée) je ne l’estime pas beaucoup… mais reste que son programme est attaquable donc pourquoi continuer a faire de la forme ou bien attaquer sur des choses sans interet, ca me dépasse.

          • Je voudrai bien l’attaquer sur son programme mais pour ça il faudrait qu’il soit disponible.
            Pour l’instant tout ce que l’on a, ce sont justes des mesures énoncées et reprises par la presse difficile de faire une critique sur de telles bases.
            Donc mis à part son bilan pitoyable on a rien sur quoi l’attaquer, et son bilan il s’explique assez facilement par le fait qu’il soit énarque et qu’il fait tout pareil qu’un énarque.

            • J’ai lu son livre comme celui de Fillon, il y a pas mal de choses dictées assez clairement… je résume, il n’y a rien de libéral dans les 2 bouquins, ce sont des réformettes, sans envergures, qui ne créeront pas le soufle necessaire pour que le moral et l’économie redémarre… ca va juste permettre de continuer encore 5 ans jusqu’aux prochaines elections ou on rediscuttera de tout cela, en disant « bon la c’est la dernière fois, la prochaine le pays tombera, mais je pense que lui [le prochain ministre de l’interieur] sera le bon, il a pris les lecons, il va vraiment réformer le pays »… et ca continuera..

          • Vous avez raison sur ce point. Maintenant, dans 3 mois il y a les élections. Que ferez vous? Vous irez a la pèche? Vous voterez blanc/nul? Rejoindrez vous le risible « front républicain » au second tour?

            • Vu qu’il n’y a aucun programme libéral, qu’aucun se rapproche, c’est pas en supprimant 500.000 fonctionnaires qu’on devient un grand libéral, on devient libéral en disant « le ministère de la culture ne sert a rien économisons 10 Milliards par an en le supprimant, il y a 150 Milliards d’€ de subventions aux entreprises, supprimons les et supprimons par la meme les charges patronales, les charges sociales n’ont pas a etre supporté par le travail, libéralisation de la santé, du chomage,… » bref tout cela aucun ne le dit…

              Donc si il n’y a pas de libéral, je pense qu’il faut choisir celui qui promet le moins, Fillon a promis avant la primaire de libéraliser un poil la sécu… et pof, juste après la primaire il supprime de son site ce seul axe…. le seul qui a rameuter des libéraux…. Je parle bien evidemment pas des autres de Valls, Mélenchon, ou Lepen qui ne proposent rien en économie de libéral…

              Donc la seule possibilité serait un Fillon / Macron, et si j’ai le choix je prendrais donc, celui qui ne promet pas la lune donc Macron, car on en est a choisir le moins pire… mais ce n’est évidemment que mon avis, mais si Macron n’était pas la, je choisirais Fillon, meme si je pense qu’il promet beaucoup donc, qu’il ne fera rien, il va faire vite fait 2/3 réformes « rigolotes » au début, celles qui font « oh j’ai bien fait de voter pour lui »… et qui au bout de 3 mois, après reflexion on va se dire… ok en fait ca servira a rien.

              • N’oubliez pas que pour les législatives, Macron est bien seul. Aucun député n’est prêt a le suivre.
                Une critique du système électoral, du financement de la vie politique ou plus largement du suffrage universel?

                « Le peuple a les représentants qu’il mérite ».

              • Bref, même si Macron remporte la présidentielle, il se fera laminer aux législatives. Nous aurons des triangulaires en veux tu en voila, une gauche minoritaire, un FN avec une centaine de députés au bas mot (je ne porte pas de jugement), une cohabitation donc un pays complètement paralysé. Chiqué pour les réformes. Des élections anticipées et un raz de marée pour « Les Républicains ». Donc un pays ingouvernable a nouveau et ainsi de suite.

                • « une cohabitation donc un pays complètement paralysé » ? J’achète ! Vous venez de prononcer le seul argument valable en faveur de Macron.
                  Le pays n’a nul besoin de réforme, c’est l’Etat qui a besoin d’être réformé, et je ne que deux choses qui le permette : un président qui s’y colle avec une solide majorité parlementaire pour le soutenir (? Fillon ? pas sûr…), ou un bordel du type que vous décrivez, qui fera exploser la dette tout en rendant le système trop faible pour tondre plus le contribuable (mais cette hypothèse « à la grecque » est bien plus violente à tout point de vue.

                  La réalité, cependant, me semble plus simple : Macron président n’aura pas des députés à lui, seulement des ralliés de gauche (type Collomb), du Centre et de droite (je ne vois pas encore qui …), pas assez nombreux pour lui permettre de gouverner, de sorte que le député de droite trouvera plus confortable de rester dans son étable ; du coup : PM de droite, gouvernement essentiellement de droite avec éventuellement une poignée de ministre macronistes issus de la gauche. Le tout sur une ligne « intégration européenne ».

                  • Cela me semble cohérent.
                    Seule la dernière affirmation me chiffonne: « Le tout sur une ligne « intégration européenne » ».
                    Ce n’est pas vraiment dans l’air du temps, le choix de Fillon l’a prouvé mais aussi les résultats électoraux partout ailleurs. Si le gouvernement que vous décrivez prend une direction pro-Bruxelles, dans 5 ans nous avons des populistes au pouvoir (Melenchon/le Pen/autre d’ici la). Je ne porte pas de jugement de valeur, ce sera peut être une bonne chose, peut être une mauvaise. Mais dans le contexte actuel, se montrer pro-Bruxelles c’est se tirer une balle dans le pied.

                    • Je ne le pense pas. En France (et ailleurs) désigné un ennemi est toujours plus tranquille, une partie de la population s’y soumet, mais si on explique et démontre l’interet de quelque chose, les gens changent d’avis.
                      L’Europe d’aujourd’hui est le plombier Polonais d’hier, le cafetier Chinois, le musulman, l’italien qui travailla a l’usine dans les contrées alpines,… bref un bouc émissaire, que l’on estime mal intégré, responsable de tout ses maux… et le jour on on explique et on démontre que ce n’est pas çà, on s’en fou, et il devient un des notres. L’Europe peut vivre la meme chose, Macron est pratiquement le seul europeiste, le seul qui tape pas dessus… donc ca lui fait une place sans concurrence, contrairement a Fillon, LePen, Valls, Melechon,… bref tous les autres qui tapent sur l’Europe comme seule responsable de nos misères…. mais soyons concret, l’Europe nous a bien plus été bénéfique que le contraire, je parle exclusivement des pays étatisés comme la France. Donc cela est facile a expliquer, pourvu qu’on le fasse.
                      La France sans l’Europe c’est un pays mort sans aucune concurrence dans les domaines économiques, car on aime l’étatisme, on le respire, on l’adore…. Demandez aux gens si ils veulent la privatisation de la santé, ou bien si il faut conserver le ministère de la culture qui coute 10 Milliards par an (et dont, je le rappel, Fillon veut augmenter le budget de 2 Milliards ouch, méga-ultra-libéral)… ils répondront tous qu’ils preferent leur petit état nounou. C’est ainsi.

                    • L’UE de part son mode de fonctionnement ne peut que conduire à l’échec.
                      Tout ce que l’on peut attendre de bon de l’UE ça serait d’abandonner la monnaie unique (en la transformant en monnaie commune) et de rétablir les monnaies nationales et de revenir au traité d’avant Maastricht pour tout le reste et donc revenir à la CEE qui elle fonctionnait.

              • « La France sans l’Europe c’est un pays mort sans aucune concurrence dans les domaines économiques, car on aime l’étatisme, on le respire, on l’adore… »

                Ce n’était pas le cas de la nouvelle Zélande ?

                l’Europe politique a permis que perdure ce système du tout état…..

              • Les dernières personnes qui viennent de se rallier à Macron sont très très loin de l’image libérale: Corinne Lepage, Jean Ferry Pisani, etc…

          • En même temps une personnalité politique libéral ça n’existe pas , un philosophe libéral oui sans doute

      • Oh la la! Quelle mauvaise foi! I, ne fait pas bon critiquer votre Macron. Quant à avancer que Fillon est né grâce aux sondages et aux media, alors là, les bras m’en tombent!

        • J’ai un avantage par rapport à beaucoup c’est précisément que c’est pas « mon Macron » comme vous dites, preuve en est je le critique ouvertement, c’est juste que comme dit dans d’autres commentaires, j’attends des attaques sur le fond, construites et la ce n’est clairement pas le cas. Une démo ? Macron propose d’assoir la sécurité sociale sur la CSG pour avoir une assiette plus large et pour ne pas pénaliser le seul emploi, c’est bien, mais pourquoi ne pas ouvrir le marché de la santé au privé ? Il ne le fait pas. Les 150 milliards de subventions aux entreprises, il touche au CICE en le transformant en allègement de charges patronales pour tous, c’est bien mais pourquoi s’arrêter au CICE alors qu’il reste l’essentiel 100 milliards à supprimer ? Bref je pourrais continuer longtemps sur le sujet.
          Pour Fillon, le soucis c’est justement ce petit côté fan-club qui vous active, reprenons les faits, Fillon est au plus bas dans les sondages, on voit une petite remontée de 2%, les médias commencent à dire « il remontent » ce qui encourage les gens à s’intéresser à lui, il remonte encore dans les sondages, aucun débat n’a encore eu lieu, et il ne s’exprime pas particulièrement dans les médias. Ensuite les médias parle de 3eme homme, les gens se disent « mais pourquoi pas lui », les sondages montrent qu’il monte sans s’arrêter, vient le premier débat, ou on le voit agréable avec Sarko, certains membre du fan-club de Sarko, se disent pourquoi pas, et surtout tous les autres, ceux qui cherchaient des valeurs de droite, en se disant  » pas Sarko » c’est le seul qui présente les valeurs de droite,… Et les sondages annoncent qu’il devient le 2eme homme puis le 1er. Bref comme dans beaucoup de cas, comme avec Macron et Juppe, ce sont mes médias et les sondages qui ont construit leur assise. Maintenant libre à vous de penser que tous les électeurs ont acheter le bouquin de Fillon 2 semaines avant les primaires et qu’ils l’ont tous lu, seule manière de comprendre son programme ou sa position…

          • le côté politique d’ali macron vous convient et donc ce côté là vous plait ? mixité oui mais pas à n’importe qu’elle prix la france doit rester la france et non un morceau d’un autre pays….

    • « L’effet coup de frais » ? Il est frais, mon Macron, il est frais ! Achetez mon macron !

      Macron, le gentil petit pantin soutenu par les fils du marionnettiste caché derrière le décors, à savoir le DeepState obèse franchouillard… Les enfants vont hurler : Gui-gnol, Gui-gnol, Gui-gnol, la plupart des enfants ne sachant pas trop pourquoi ils crient, seulement entraînés par les premiers.

      Et il faudrait avoir peur de ça ? Franchement, redevenez sérieux une minute…

  • Macron est peut-être le seul candidat qui se revendique libéral avant tout (Fillon, par exemple, met également en avant son identité chrétienne et aussi son conservatisme), mais il va se faire constamment allumer sur ce site. Ici par exemple, on exige de lui qu’il prenne des mesures chocs, ultra clivantes, de celles qui satisferont les libéraux, les vrais, les purs…et qui l’assureront de ne pas dépasser les 2%.
    Si vous ne comprenez pas pourquoi les libéraux ne sont jamais au pouvoir en France, ne cherchez pas plus loin que cet article.

    • Selon certains dont je fais partie, un vrai libéral ne peut être que conservateur et un vrai conservateur ne peut être que libéral.
      De plus, le christianisme n’est en rien un frein au libéralisme, bien au contraire si on observe le cas du protestantisme.

      • « un vrai libéral ne peut être que conservateur » alors la va falloir l’expliquer celle-la… le libéralisme n’est ni conservateur, ni progressiste, c’est du libéralisme.
        Le progressisme c’est par exemple le mariage pour tous, donc c’est plus libéral d’etre pour que les homos puissent se marier aussi… mais le mariage en lui-meme n’est pas libéral. Donc que tu sois progressiste ou conservateur sur le sujet, tu n’es pas libéral.
        En économie, si tu es conservateur tu es par exemple pour défendre les valeurs anciennes de la France, alors que le libéralisme s’en fou pourvu que ces valeurs soient libérales.
        Bref tu peut-etre libéral conservateur, ou libéral progressiste, mais le libéralisme n’est ni l’un ni l’autre. Perso je suis libéral point barre, je me fous du progressisme ou du conservatisme… je ne vois que la droite ligne de la liberté, donc je me fous que le pays soit de « racine chretienne » je veux juste y vivre en ne l’étant pas, ou en étant catho, musulman, juif, boudhiste…. ou athé…. En économie je suis contre le « patriotisme économique » car c’est empecher le marché d’etre libre,….

        • Je me situe dans l’optique d’un Edmund Burke, qui critique l’élan centralisateur, progressiste, totalitaire de la Révolution Française. Pour lui, le libéralisme est une des manifestations de la nature humaine. la Révolution Française (dont la France est aujourd’hui tellement fière), en particulier sa seconde phase, est le point de départ de la rupture de nos liens avec l’ « ordre naturel » (avec de gros guillemets, hein), ce qui ne peut avoir comme conséquence a terme que l’effacement des libertés individuelles, sous prétexte d’instauration d’une société « meilleure », d’un homme « nouveau » débarrassé de ses racines, des ses attaches, de son identité. Donc un homme devenu pleinement soumis a l’Etat.
          Force est de constater qu’il ne s’est pas trompé. Sous couvert de « modernité », de confort et de sécurité, nous abandonnons progressivement nos libertés au profit d’un Etat toujours plus invasif et puissant. Cet Etat, confirmé par de pseudos libéraux dans son caractère presque omniscient, se permet désormais de légiférer sur tous les domaines de notre existence: logement, travail, éducation, transport, famille…
          « Un Etat qui légifère est un Etat qui détruit ». L’Etat légifère pour créer une situation nouvelle (je n’emploie volontairement pas le mot « ordre », pour ne pas être mal compris), qui doit fondamentalement être différente de la situation qu’elle remplace. En sous entendant ainsi que ce qui est ancien est mauvais par définition, en forçant le développement d’une société modelé a sa guise (et on voit de plus en plus la forme que prend ce projet; la loi sur le mariage homosexuel en est un formidable exemple), l’Etat peut avec justesse être qualifié a la fois de progressiste et d’anti-libéral.
          Il est donc tout a fait logique de parler, dans un contexte bien établi, de liens étroits entre le libéralisme et le conservatisme.

          Quant au « patriotisme économique », ne versons pas dans la radicalité. La notion de protectionnisme éducateur (puisqu’il en est question ici), chère a Friedrich List, a des aspects libéraux a bien des égards. Tout est question de proportion et d’honnêteté.

        • Je ne vois plus trop de progressistes. Les grands changements actuels me semblent entraîner chez tout le monde des réflexes conservateurs.
          Un Mélenchon me semble prôner d’abord un retour en arrière (la souveraineté, les frontières… etc.) pour ensuite pouvoir parler d’un progressisme dont plus personne n’a envie dans les faits (il n’y a plus que des postures auxquelles les gens tiennent parce que c’était comme ça qu’ils se reconnaissaient eux-même). On voit par exemple les syndicats vouloir absolument conserver le métier de caissier quand il est désormais manifeste qu’il s’agit d’une tâche de machine.

  • J’aime vos articles Serge. Ils me donnent toujours matière à réflexion.A notre époque le numérique et les échanges sur les réseaux sociaux changent tout. J’ai twitté votre article ce matin après l’avoir lu. J’ai reçu immédiatement une réponse d’un de mes abonnés twitter me signalant le site http://vision-macron.fr
    Cela m’a incité à publier ce billet sur mon blog http://bit.ly/2ikLSDH
    Je n’ai pas de raison de ne pas être séduit par cette vision que je partage assez largement. Rien n’est joué donc.
    Cordialement

  • Merci pour votre article. Mr Macron, c’est un peu comme cette ancienne PUB, la voix de ses maîtres !

  • 1) « Le discours prétendument révolutionnaire, l’invocation du Grand soir, sont les meilleurs instruments des oligarchies pour se perpétuer en faisant croire au peuple que son destin va prendre un nouveau cours ».
    « Macron (…) se gargarise des mots de progressisme, de changement ou de révolution comme s’il s’agissait d’un bain de bouche ».
    => Je suppose, monsieur Federbusch, que vous considérez ne pas faire partie de cette oligarchie qui pratique assidûment le bain de bouche révolutionnaire ou populiste en période pré-électorale ?

    2) « Son succès sondagier tient à son ambiguïté, il parle de réforme sans rien dire de gênant pour quiconque ».
    => Ce succès sondagier va être pour le moins difficile à transformer en succès électoral car, contrairement à ce qu’affirment beaucoup de membres des oligarchies adeptes du bain de bouche, les électeurs ont une habitude certaine des discours creux ou mensongers.

  • Emmanuel Macron : ENA, puis inspection des finances. Je vois mal comment un peu produit du système pourrait réformer le système.

  • La lectura de cet article doit ouvrir les yeux de ceux qui veulent se laisse séduire, par un nouvel aventurier comme le fut Mitterand en 81

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