Moi, la guitare électrique, symbole de liberté

Emmanuel Martin, qui propose une introduction à l’économie du développement, fait le lien entre le contexte institutionnel, celui de la liberté économique, et l’émergence de la musique moderne (rock, funk etc.)… une guitare à la main ! (vidéo)

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Moi, la guitare électrique, symbole de liberté

Publié le 12 janvier 2017
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Un cours de l’école de la Liberté

« Liberté économique » : l’expression a été lâchée à plusieurs reprises depuis le début de la campagne présidentielle, notamment par François Fillon. Dans le contexte français de sur-réglementation et sur-taxation, que l’idée vienne alimenter – enfin ! – les débats constitue plutôt une bonne nouvelle. Sans liberté économique il est en effet difficile de permettre à chacun d’actualiser son potentiel en termes de capacité à rendre service aux autres.

Comme l’index de la liberté économique dans le monde le rappelle, il existe plusieurs dimensions à la liberté économique : taille du secteur public et pression fiscale, protection des droits de propriété et état de droit, qualité de la monnaie, ouverture commerciale, ainsi que qualité de la réglementation des affaires, du marché du travail et du marché des capitaux. Cette liberté est source de développement économique – et donc personnel. Les sociaux-démocrates, de gauche comme de droite, voient cependant dans le concept le chemin vers le « productivisme ».

Pourtant, la liberté économique n’a-t-elle qu’une dimension « productiviste » ? Ne permet-elle pas d’accomplir de « belles » choses ? En tant que condition du développement économique, elle paraît éminemment morale. Allons plus loin. Cas intéressant : les musiciens, assez souvent classés à gauche, sont suspicieux de l’idée de liberté économique.

Guitare et liberté économique

Non seulement y voient-ils le « productivisme » mais l’exploitation, le renard dans le poulailler etc. Ils ne cachent souvent pas leur penchant pour les lendemains qui chantent. Mais les instruments et matériels caractéristiques de la musique moderne ne sont-ils pas le fruit de la liberté économique ? Le moyen même de l’expression de ces musiciens n’est-il pas fortement lié à la liberté économique ?

Dans cette vidéo de la série des MOOCs de l’École de la Liberté justement, Emmanuel Martin, qui propose une introduction à l’économie du développement, fait le lien entre le contexte institutionnel, celui de la liberté économique, et l’émergence de la musique moderne (rock, funk etc.)… une guitare à la main ! Le son du rock doit en effet sans doute beaucoup à la liberté économique.

L’entrepreneur Leo Fender aurait-il pu offrir ses talents au monde sans elle ? Aurait-il pu donner au monde notamment sa célèbre Stratocaster et son son si caractéristique qui a fait l’histoire du rock ? Aurait-on alors eu le son de Jimi Hendrix, Eric Clapton, Dire Straits, Pink Floyd, U2… et de milliers d’autres groupes jusqu’à aujourd’hui ? Le funk sonnerait-il vraiment « funk » ?

Mais il faut aller plus loin. Alors que la montée du protectionnisme semble toujours gagner les esprits, ici comme de l’autre côté de l’Atlantique, il semble utile de rappeler l’importance d’une composante majeure de la liberté économique : la liberté des échanges.

Et ici, le rock, la pop etc. sont encore un bon exemple pour saisir les enjeux. Il ne s’agit pas simplement d’une question de « mondialisation culturelle », tout aussi cruciale bien entendu. La mondialisation économique est en effet au centre même de la musique moderne – et de la mondialisation culturelle. Ici encore, nombreux sont les musiciens hostiles à la mondialisation économique.

Pourtant beaucoup chantent leur anti-mondialisation sur des guitares, amplificateurs etc. que cette même mondialisation économique a fourni. Beaucoup font leur shopping musique sur le site allemand Thomann, qui a permis d’imposer une certaine discipline chez les distributeurs en matière de prix – au bénéfice des musiciens. D’ailleurs, au même titre que le célèbre crayon noir de Leonard Read, une guitare électrique peut symboliser les chaînes internationales de valeurs : une guitare électrique est « made in the world ».

À l’heure du désir grandissant de repli sur soi économique, ces quelques réflexions proposées par l’École de la Liberté sur un mode « détendu » pourront-elles contribuer à faire appréhender autrement le débat sur la liberté économique ?

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  • Ah bon, les musiciens sont de gauche maintenant ? Bravo le cliché, allez voir dans les conservatoires si vous n’y trouvez pas quantités de conservateurs bien à droite, même s’il est vrai que beaucoup d’artistes d’avant garde se disent de gauche, une gauche très libérale quant aux mœurs.

  • N’est-ce pas plutôt la Telecaster (la guitare des musiciens qui bossent) qui fonda la renommée de Fender ? Certes, la Stratocaster a fait le succès commercial de la marque, mais bon…

    Rahhh, les Telecaster Butterscotch sont si belles ! Et en plus, elles sont fournies avec le cendrier pour la clope 😉

  • « Le son du rock doit en effet sans doute beaucoup à la liberté économique. »

    donc si on aime le « rock »ou toute autre musique avec guitare électrique (metal, où est tu ?), on doit remercier la liberté économique ? Pour ce qu’elle à fait de bon, oui, pourquoi pas. Pour autant, on ne peut dire que la liberté économique soit à l’origine du « rock », et quand bien même, ça n’empêche pas d’utiliser le « rock » pour chanter les méfaits de la mondialisation. Le monde n’est pas binaire, Il y a du bon et mauvais partout. Dire que de bonnes choses, qui paraissent à l’heure actuelle essentielles, ont comme paternité une certaine entité, ne permet de dire que cette entité est finalement une bonne chose. Une entité peut donner naissence à plusieurs choses dont certaines néfastes ( et là peser le pour et le contre). et des bonnes choses (ou mauvaises choses), n’ont pas une paternité unique, mais une multitude. On ne peut alors dire « telle entité est une bonne chose car elle a donné naissence à cette bonne chose », car c’est ignorer les autres éléments qui ont joué leurs rôles, et une bonne chose n’as pas forcément pour origine une bonne bonne chose.

    On ne peut légitimer un père si le fils est bon, surtout si il a fait de mauvais fils à coté et qu’il n’est pas non plus le seul parent de la bonne chose.

    tout ça pour dire que la liberté économique est peut-être à remercier pour son apport à la création de la musique rock, mais certainement pas à la légitimer pour cette pauvre raison.

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