Éducation : le niveau baisse, les inégalités montent

Baisse des résultats scolaires et hausse des inégalités : la faillite des politiques publiques est évidente ! Ce qu’il faut c’est l’autonomie et la concurrence.

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École By: Rahul Narain - CC BY 2.0

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Éducation : le niveau baisse, les inégalités montent

Publié le 15 décembre 2016
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Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref Europe

Éducation : le niveau baisse, les inégalités montent
By: Rahul NarainCC BY 2.0

Dans une Étude comparative publiée début septembre, l’IREF avait comparé les résultats des systèmes éducatifs dans 31 pays européens en fonction des : dépenses publiques et privées, résultats des élèves, taille des classes, salaires des enseignants, etc… Les conclusions étaient claires : une dépense publique élevée dans le domaine de l’éducation n’implique pas de meilleurs résultats, bien au contraire. Dans le classement de l’IREF, la France se classe à la 12ème place sur 31 pays malgré des dépenses publiques largement plus élevées que les autres pays.

Deux enquêtes viennent de confirmer les conclusions de l’IREF. Il y a d’abord le classement TIMSS 2015 qui compare les résultats des élèves en mathématiques et sciences. Ensuite, le fameux PISA. Avec, dans les deux cas, des résultats catastrophiques pour la France. Comparée à 48 autres pays, la France a un niveau en maths et en sciences, niveau CM1 (Grade 4), qui est inférieur à la moyenne internationale et européenne.

Chute en maths

Selon l’étude TIMSS, les 4870 élèves français testés en mars 2015 ont obtenu un score moyen de 488 points en mathématiques, et de 487 points en sciences quand la moyenne internationale est de 500, et la moyenne européenne, de 525. Des pays européens comme l’Allemagne (522 en maths, 528 en sciences), la Pologne (535 en maths, 547 en sciences) ou l’Angleterre (546 en maths, 536 en sciences), ont des scores de 30 à 60 points supérieurs à la France… qui est ainsi la dernière du classement des pays de l’Union Européenne !

Pour ce qui est du classement PISA, la France est 19e en compréhension de l’écrit et si l’on fait la moyenne des résultats en sciences, maths et lecture, elle occupe la 27e place parmi les pays membres de l’OCDE. Au-delà du classement, ce qui inquiète en particulier c’est qu’il n’y aucune amélioration des résultats depuis plus d’une dizaine d’années malgré des budgets toujours en hausse.

Montée des inégalités scolaires

De même, malgré les discours égalitaristes – de droite et de gauche – l’enquête PISA montre clairement que toutes les réformes engagées (ainsi que l’argent public dépensé) par la France n’ont pas contribué à réduire les inégalités scolaires. Malheureusement, les commentateurs et les journalistes français n’ont pas remarqué que, parmi les pays qui ont réussi à réduire les inégalités et qui sont donnés en exemple figurent les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Deux pays où la liberté scolaire est plus importante que le monopole étatique. La liberté éducative est la clé de voûte du système éducatif néerlandais.

Cette liberté est par ailleurs garantie par l’article 23 de la constitution des Pays-Bas : toute association de personnes peut ouvrir une école sur le fondement qu’elle souhaite. En Europe, les Pays-Bas sont aussi les pionniers du programme du chèque éducation, instauré pour la première fois en 1917(!) et appliqué à l’ensemble des établissements scolaires, publics et privés.

Au Royaume-Uni, grâce à Tony Blair, l’école a subi d’énormes transformations en adoptant le système des « free schools ». Elles s’inspirent des « charter schools » des États-Unis. Elles possèdent les mêmes règles que les écoles publiques pour les admissions, mais elles ne sont pas obligées de suivre le curriculum national. Elles peuvent décider du montant des rémunérations des enseignants, comme de leurs conditions de travail. C’est de la vraie autonomie.

Liberté, concurrence, autonomie sont les recettes pour de meilleurs résultats scolaires (les Pays-Bas et le Royaume-Uni sont nettement mieux classés que la France dans les deux enquêtes) et pour moins d’inégalités.

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  • il est urgent de liberer les ecoles du carcan administratil global ; des programmes oui les moyens la methode le personnel la responsabilite du maitre d ecole . tres vite l organisation efficace se mettra a l oeuvre , tres vite les eleves seront le sujet de l ecole.

    c est l urgence premiere du prochain president plus que le chomage , les nuls d aujurd hui seront les chomeurs de demain

  • je ne suis pas sûr du tout que le rapport de force actuel permette une libération générale… je propose de commencer par rendre autonomes les universités.

  • VINGT élèves par classe dès la maternelle et une bonne orientation (selon le niveau atteint) déjà pour l’entrée en quatrième.

    C’était un investissement réaliste qui évitait bien des surcoûts ultérieurs et probablement pas mal de chômage.

    Un candidat à la présidentielle qui n’augmentera pas le nombre de profs bien formés ne mérite pas notre voix, pour autant qu’on puisse encore sauver les meubles.

    Combien de sinistres de droite comme de gauche mettent leurs gosses dans des établissements scolaires publics ordinaires fréquentés aussi par des fils d’ouvriers et d’immigrés ?

    • Pas moyen de passer en classe supérieure si le niveau requis n’est pas atteint.
      Si on veut permettre que l’Etat n’impose ses programmes et des niveaux trop fantaisistes, il pourrait être mis des cliquets : pas de passage en 6e si on ne maîtrise pas le français écrit et parlé, et les bases du calcul.
      Pour la 4e, on peut rêver et demander un niveau Certificat d’Etudes (l’ancien, le vrai).
      Avec ces deux mesures, des la 3e les classes surchargées sautaient disparu !
      Bon, ça bouchonnerait sévère avant, c’est clair…
      ?

    • Idéalement, le nombre d’élèves par classe devrait être décidé sur le terrain en fonction des difficultés des élèves.

    • Il y a un problème évident avec l’augmentation du nombre de classes: le maintien de la qualité de l’enseignant / l’enseignement. Si on passe disons de 25 à 20 élèves, ça fait recruter 25% de profs en plus.

  • Je vous signale qu’à Schola Nova, en Belgique, les élèves de primaires se passionnent pour le latin en le parlant. C’est assez facile quoi qu’on en pense. De plus, l’apprentissage des conjugaisons françaises se fait bien plus aisément ainsi.
    Remettez les humanités gréco-latines en honneur partout dès les études primaires, et toutes les discussions stériles qui sont suscitées depuis 50 ans cessent d’avoir un fondement quelconque.
    De plus, quel ascenseur social!

  • La concurrence doit être au menu de toute réforme de l’enseignement. Utiliser aussi des méthodes fondées sur l’apport les plus récents des sciences cognitives serait aussi un bon début.

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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