Canada : pourquoi s’opposer à Northern Gateway ?

Canada : il est inquiétant de voir le gouvernement fédéral demander à l’Office national de l’Énergie (ONE) qu’il rejette le projet d’oléoduc Northern Gateway.

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Justin Trudeau (Crédits : Alex Guibord, licence CC BY 2.0)

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Canada : pourquoi s’opposer à Northern Gateway ?

Publié le 2 décembre 2016
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Un article de l’Institut économique de Montréal

Canada : pourquoi s'opposer à Northern Gateway ?
Justin Trudeau (Crédits : Alex Guibord, licence CC BY 2.0)

L’approbation par Ottawa de nouveaux oléoducs permettant d’acheminer le pétrole de l’Ouest vers de nouveaux marchés étrangers est une bonne nouvelle pour l’économie canadienne, estime l’IEDM. Toutefois, il est inquiétant de voir le gouvernement fédéral demander à l’Office national de l’Énergie (ONE) qu’il rejette le projet d’oléoduc Northern Gateway.

L’ONÉ devrait plutôt prendre une décision indépendante de toute interférence politique, dans le cas de Northern Gateway comme dans tous les projets de pipeline. « Le gouvernement fédéral dispose du pouvoir de ne pas approuver un projet, mais ce n’est pas le rôle de l’ONÉ de le rejeter à sa place », s’inquiète Youri Chassin, directeur de la recherche à l’IEDM.

Northern Gateway, approuvé en 2014, fait face à un étonnant rejet par le gouvernement fédéral selon qui ce projet ne serait pas dans l’intérêt des Canadiens, y compris les autochtones. « On se pose la question : pourquoi n’est-ce pas dans l’intérêt des Canadiens ? Qu’est-ce qui justifie le rejet de Northern Gateway? », s’interroge Youri Chassin.

La justification offerte par le Premier ministre Justin Trudeau se résume à dire que la forêt pluviale du Grand Ours n’est pas un endroit propice pour un pipeline. « Le gouvernement souffle le chaud et le froid. Le Premier ministre rejette un projet et reconnaît du même souffle que les nouveaux oléoducs, à la fine pointe de la technologie, sont le moyen le plus sûr de transporter du pétrole, notamment pour protéger l’environnement. »

Des projets stimulants pour l’économie

Dans le but de stimuler l’économie, ces projets sont nettement préférables aux dépenses publiques, ajoute Youri Chassin. « L’efficacité des dépenses publiques en infrastructures pour stimuler l’économie est discutable, comme en font foi plusieurs études et données empiriques. Mais dans ce cas-ci, on parle d’investissements privés, qui représentent d’importants bénéfices économiques sans endetter les Canadiens ni augmenter leurs impôts. »

De ce point de vue, le gouvernement prend une bonne décision en donnant le feu vert à l’élargissement du pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan, qui relie Edmonton à Burnaby dans la région de Vancouver, et au projet de remplacement de la ligne 3 d’Enbridge entre Hardisty, en Alberta, et Superior, au Wisconsin.

Justin Trudeau a réaffirmé avec raison qu’aucun pays au monde ne laisse ses ressources enfouies dans le sol lorsqu’il y a un marché. Il a aussi maintenu avec constance que d’assurer l’accès aux marchés pour les ressources canadiennes était l’une des tâches les plus importantes d’un Premier ministre. Ces messages sont utiles pour tous ceux qui se préoccupent de la vigueur de l’économie canadienne.

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  • « C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris aujourd’hui la mort du président cubain ayant le plus longtemps exercé cette fonction.

    « Fidel Castro, leader plus grand que nature, a consacré près d’un demi-siècle au service du peuple cubain. Révolutionnaire et orateur légendaire, M. Castro a réalisé d’importants progrès dans les domaines de l’éducation et des soins de santé sur son île natale.

    « Bien qu’il était une figure controversée, ses supporters et ses détracteurs reconnaissaient son amour et son dévouement immenses envers le peuple cubain, qui éprouvait une affection profonde et durable pour “el Comandante”.

    « Je sais que mon père était très fier de le considérer comme un ami, et j’ai eu l’occasion de rencontrer Fidel lorsque mon père est décédé. Ce fut aussi un véritable honneur de rencontrer ses trois fils et son frère, le président Raúl Castro, au cours de ma récente visite à Cuba.

    « Au nom de tous les Canadiens, Sophie et moi offrons nos plus sincères condoléances à la famille et aux amis de M. Castro ainsi qu’aux nombreuses personnes qui l’appuyaient. Aujourd’hui, nous pleurons avec le peuple de Cuba la perte d’un leader remarquable. »

    Justin Trudeau

    • Quand un premier ministre dit un truc pareil, est-il encore crédible?

    • oui que voulez vous? pour certaines personnes c’est un homme bien..

    • En bon français, il faut écrire « Bien qu’il fût une figure controversée » et si on n’a pas été à l’école on peut écrire « même s’il était une figure controversée ». Dans tous les cas, quand on a les moyens d’un premier ministre, c’est bien de faire relire sa bafouille par quelqu’un de compétent. 🙂

      • oui c’est exact, « Bien qu’il fût une figure controversée » Bien que+ subjonctif .,.,le ministre canadien parle parfaitement l’anglais et je me demande s’il n’a pas confondu( although+ indictatif) . …

  • Les idées écolo-marxistes sont en train de contaminer les Amériques après avoir ravagé l’Europe.

  • Je trouve systématiquement drôle et absurde de voir encore des « économistes » incapables de bien calculer la valeur du capital dans le temps. L’institut économique de Montréal fait littéralement office de secte religieuse à ce sujet.

    Pour le fanatique néolibéral, à quoi bon se préoccuper du coût d’une jambe cassée s’il y a un marché pour la branche sur laquelle il est assis?

    C’est ainsi qu’une rivière qui produit du poisson depuis 10 000 ans, et qui pourrait en produire encore pour 10 000 autres, est détruite dans le but de produire du pétrole – qui servira à importer le poisson venant d’ailleurs – pendant ±50 ans. Où est la logique dans ce calcul, sinon une pensée absurde à court terme?

    Et pourquoi l’auteur vient parler ensuite d’investissement public? Comme si les projets de pipeline étaient strictement les seuls projets d’investissement privés?

    Surtout, surtout… remarquez que JAMAIS les néolibéraux remettront en perspective le « marché » et la valeur même du pétrole, valeur qui repose à 10% sur l’offre et la demande, mais à 90% sur la politique étrangère interventionniste et la guerre. Parce que, somehow, pour la vermine néolibérale, un marché est un marché, même si la richesse qui y circule est acquise par coercition, corruption ou désinformation.

    En quoi est-ce qu’un marché est « libre » quand le capital qui y circule n’a pas été acquis en respect des libertés fondamentales?

  • Justin Trudeau est un pur produit de l’appareil. Sans une carrière gérée au cordeau et un soutien sans faille il n’aurait eu aucune chance.
    Pourquoi s’étonner dès lors qu’il prenne des postures, dise une chose et son contraire ou n’importe quoi?
    Son rôle n’est pas de diriger, mais d’occuper la galerie.
    Pour tout dire, mon opinion n’était guère favorable vu son parcours et l’évidente gestion dont témoignait la gestion de son image par les médias depuis de nombreuses années (en ce sens il est le prédécesseur de Chelsea Clinton à qui on fait une place en politique sur le même ton), mais voir son comportement lors des derniers sommets, en particulier envers Obama frisait le grotesque.

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