Taxer, toujours taxer : pourquoi ce réflexe maladif ?

Pourquoi certains ont-ils toujours le réflexe de demander des taxes pour favoriser des comportements ? L’éducation et l’information restent pourtant le meilleur moyen de laisser chacun choisir son mode de vie.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Taxer, toujours taxer : pourquoi ce réflexe maladif ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 novembre 2016
- A +

Par Pascale Déry.

Taxer, toujours taxer
Sodas By: Jannes PockeleCC BY 2.0

« Les Québécois achètent de moins en moins de boissons gazeuses ». Voilà une manchette qui a très vite retenu mon attention la semaine dernière. Je me suis dit : « Tiens, une bonne nouvelle qui va réjouir les grands défenseurs des saines habitudes de vie. »

N’est-ce pas une bonne nouvelle que d’apprendre que les ventes de boissons gazeuses ont chuté de 18%, la plus forte diminution entre 2010 et 2014, et qu’en revanche, les achats d’eau embouteillée ont augmenté de 21% ?

On assiste peut-être à une réelle prise de conscience de l’importance d’une saine alimentation. C’est signe que les efforts d’éducation et de prévention ont porté leurs fruits. Ce sont des résultats rassurants.

Mais cela, la Coalition Poids ne l’admet que du bout des lèvres. Sur les ondes de 100% Normandeau, la directrice de l’organisme Corinne Voyer a encore une fois défendu l’idée d’une taxe, prétextant que c’était la meilleure solution pour réduire la consommation de boissons sucrées.

Taxer, un réflexe maladif

Pourquoi toujours ce réflexe maladif, de la part des groupes de pression, de demander au gouvernement de taxer pour régler un problème de santé publique ? Vous avez une étude de l’Institut national de la santé publique qui vous dit que la consommation a baissé de manière significative, et ce, sans aucune taxe. Alors pourquoi vouloir alourdir davantage le fardeau fiscal des Québécois ?

Corinne Voyer de la Coalition Poids vous dira, et je la cite : « que le portefeuille peut se le permettre ». Une taxe de 20 cents, comme le suggère l’organisme, peut être facilement absorbée par les consommateurs, dit-elle.

Je veux juste vous rappeler, Mme Voyer, que nous sommes déjà les plus taxés en Amérique du Nord et je doute que les contribuables acceptent de verser une contribution supplémentaire à l’État.

Laisser la liberté de choix plutôt que taxer

Sincèrement, j’ai vraiment de la difficulté avec le principe de gouvernemaman. L’État n’a pas à dicter mes comportements et habitudes. Je l’ai déjà dit et je le répète, c’est mon problème si j’ai envie de m’empiffrer d’un gâteau au chocolat, de dévorer un sac de chips ou encore de boire un orange Crush. Je préfère adhérer au principe de la liberté de choix.

Posons-nous plutôt la vraie question. La fiscalité est-elle vraiment la meilleure politique publique pour changer les comportements ? Permettez-moi d’en douter. D’ailleurs, l’idée d’imposer une taxe sur les boissons gazeuses ne fait pas l’unanimité.

Il y a trois semaines, en plein Sommet sur l’alimentation, le célèbre chef Ricardo Larrivée a émis des réserves quant à la pertinence d’imposer une taxe sur les boissons gazeuses. Selon lui, cela ne réglera pas le problème de l’obésité. Il a ajouté :

« Et après la boisson, on fait quoi ? On taxe les soupes trop salées, le pain blanc trop sucré, les boîtes de conserves ? »  

Il est là le danger d’une telle politique. On taxe quoi au juste ? On s’arrête où ?

Taxer quoi ? Jusqu’où ?

En taxant toutes les boissons sucrées, le vœu pieux des partisans de la taxe, on viserait aussi les boissons non gazéifiées, y compris les laits aromatisés, les thés sucrés, les frappés aux fruits et d’autres jus considérés par ailleurs comme bons pour la santé. Vous comprendrez pourquoi ce genre d’approche est une pente glissante à prendre avec précaution.

Une telle politique entraînerait aussi ce qu’on appelle la « substitution calorique ». Un consommateur uniquement encouragé à ingérer moins de calories en provenance de boissons sucrées les remplacera probablement par des calories provenant d’autres boissons ou aliments. Autrement dit, on déplace le problème, on ne l’enraye pas.

Pourquoi les taxes et réglementations répressives sont-elles aussi populaires dans les cercles associés à la santé publique ? Est-ce parce que ces groupes veulent profiter des revenus générés par l’État pour financer des initiatives personnelles ? Ont-ils un intérêt corporatif ? Parce qu’il existe des options plus efficaces et constructives : l’éducation et la prévention demeurent la meilleure façon de faire changer les comportements.

On n’a qu’à regarder le succès du Défi Pierre Lavoie. D’année en année, ce sont des milliers de personnes qui se mobilisent pour participer à cet événement incontournable. C’est signe que les messages de sensibilisation sur les saines habitudes de vie passent. Plutôt que de réclamer une taxe, Pierre Lavoie, pour qui j’ai un profond respect, devrait continuer à faire ce qu’il fait de mieux, soit encourager les jeunes et moins jeunes à se prendre en main, pratiquer une activité physique et adopter une saine alimentation. Vous l’avez trouvée, la formule gagnante !

Sur le web

Voir les commentaires (8)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (8)
  • L’État n’a pas à dicter mes comportements et habitudes. Rien à rajouter. Sauf qu’en socialie il faut tous être normés à la socialie

  • et a force d’augmentations le propriétaire paiera un loyer pour sa propriété…..belle simplification, soyez locataire de l’État !

  • A partir du moment où vous acceptez qu’un gouvernement peut faire les choix qui concerne votre santé à votre place ….pourquoi pas des taxes?

    Mais désolé pour l’auteur…pourquoi se réjouir que LES canadiens fassent attention à leur santé? Tout le monde fait attention à sa santé! mais jamais sans oublier que la santé est une nécessite pour vivre sa vie et être heureux plutôt qu’ une fin en soi ..et et et et..très souvent ce qui rend heureux altère un peu votre santé… il faudra donc laisser le gouvernement décider de la saine balance entre activité rendant heureux et santé…ça me déprime..oh zut…

    Les pauvres canadiens font attention à leur santé…mais s’emmerdent de plus en plus…et sont m^me parfois anxieux de leur alimentation et de leur mode de vie que..ça altère leur santé…zut alors…

    Le base jumping est interdit mais pas le saut à la corde , un verre de vin pas plus etc etc etc…

    Tu vas quand m^me pas l’élever dans une boîte en coton disait on.

  • Pourquoi des taxes ? C’est simple : c’est mis en place comme punition des comportements déviants. Rien à voir avec un financement de quoi que ce soit : ce critère vient en second.
    La culture judéo-chrétienne qui est la notre, des milliers d’années d’endoctrinement qui nous affirme que l’on doit payer pour nos pêchés : inutile d’aller chercher ailleurs.
    La taxation est vexatoire.
    Pour ceux qui l’imposent aux autres, c’est leur propre charia qu’ils mettent ainsi en place.
    pour ceux qui la paient (qui sont ainsi spoliés sans pouvoir se défendre), la punition est permanente, leur rappelant leurs « mauvais comportements »
    Sucre, tabac, carburant fossile, films pornos, produits de luxe : peu importe au fond, le mécanisme est toujours le même.

    La taxe est là solutions que les ignorants appliquent aux autres quand ils ne savent pas argumenter un point de vue qui pourrait être meilleur.
    Bref, c’est une violence gratuite appliquée par des minorités frustrées de ne pas s’accorder les libertés que les autres s’accordent. Sans qu’il y ait de préjudice pour quiconque.

  • La France est un pays communiste à 60%. Il est normal de vouloir tendre vers le 100%.

  • Bien évidement le peuple n’aura jamais accès aux véritables comptes de la sécu tout partout les comptes sont toujours tous faussés.

    il faut pénaliser par exemple le prix de la cigarette de la façon suivante si réellement elle engendre des coûts supérieurs à ce est qui prévus.
    Mais j’ai envie de dire mon œil en vers les états consécutifs et actuel car si il y a des fumeurs ils faut remonter dans les tranchées de 14/18 et aller jusque dans les années 2013 quand l’ états veut faire des profits d’ intérêts il sait le faire pour cela nous n’avons pas besoin d’avoir peur de « Trump » nous avons ici aussi ce qu’il faut , si l’histoire m’était compté… la Seita c’est 4000 cigarettes minute , a l’étranger c’est 10.000 a la minutes qui sont faites ,

    Revenons à notre taxe :Je n’ ai jamais fumer donc j’ai ouïe dire que cela pouvait aller dans un ménage de 200 € a 500 € de tabac et combien coûte une bonne mutuelle santé 300 € au grand maximum pour une famille avec 2 enfants Alors c’est en baissant le prix de la cigarettes et rendant obligatoire les mutuelles pour ces fumeurs en tenant un fichier pour chaque fumeurs que les choses pourrait avancer , un visite obligatoire à chaque renouvellement de cotisation si le taux baisse la cotisation baisse si le taux augmentent la cotisation aussi et il en irait aussi pour certaines maladies qui serait causées par irresponsabilités .
    Le fait d’avoir une bonne mutuelle pourrait aussi servir à d’autre cas dans la famille comme les opérations et les maladies ceci marcherais pour cela comme les mutuelles ,. la personne qui va acheter du tabac doit être fichier le fumeur aurait une carte qui devra rentrer a chacun de ces achats cela servirait à un Control permanent sans carte pas d’achat possible… Pour les autres maladies causées par la fautes des patient le médecin ce doit de donner le dossier patient a la sécu le taux étant important le patient doit a voir recours à une mutuelle obligatoire chose que jusque a présent pas tous les patients ont . Le fait d’agir ainsi responsabiliserais un peu les patients et surtout protégerais mieux les enfants et la famille.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Philbert Carbon. Un article de l'Iref-Europe

Toujours avide de taxer et de réglementer afin de restreindre la concurrence entre les États membres et dicter aux citoyens la bonne conduite, la Commission européenne a dans ses tiroirs quelques projets – portant sur l’alcool, l’alimentation et la cigarette[1. Cet article doit beaucoup à Christopher Snowdon de l’Institute of Economic Affairs (IEA) et à sa note « Over-reach : the EU’s lifestyle regulation plans ».] – dangereux pour nos libertés.

 

Réduire la consommation ... Poursuivre la lecture
viande
0
Sauvegarder cet article

Par Jean-Paul Laplace.

Depuis la plus haute antiquité, tous les États ont prélevé des taxes sur les marchandises, choisissant souvent de frapper les produits les plus nécessaires. Plus habiles pour légitimer leurs prélèvements, les États modernes tentent de nous faire croire qu’ils nous taxent dans notre intérêt voire pour mieux satisfaire nos ambitions !

Les dernières décennies ont ainsi vu se multiplier des législations dont le but est clairement d’agir sur l’offre alimentaire et sur le comportement des consommateurs, avec l’a... Poursuivre la lecture

0
Sauvegarder cet article

Par Ludovic Delory.

Voici que refait surface l'idée d'une taxe sur la viande, poussée par une étude affirmant qu'elle pourrait éviter 220 000 morts par an. Marco Springmann, de l'université d'Oxford, estime que manger de la viande rouge induit des coûts intenables en soins de santé, coûts supportés par la collectivité. Le chercheur s'empresse néanmoins d'ajouter :

Personne ne veut que les gouvernements disent aux gens ce qu'ils doivent et ne doivent pas manger.

Mais... Imposer une taxe sur un produit vise, dans... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles