« Démissionner » le peuple pour qu’il arrête de voter « mal » ?

La démocratie est-elle toujours « le pire système à l’exception de tous les autres » ?

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« Démissionner » le peuple pour qu’il arrête de voter « mal » ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 novembre 2016
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Par Vesselina Garello.

démocratie
Protest march By: Fibonacci BlueCC BY 2.0

Il existe très peu de valeurs universelles, tout compte fait, pour lesquelles tout le monde s’accorde à dire qu’il serait dommage de s’en priver. Une de ces valeurs est la vie. Une autre – la liberté. Je laisse le soin de protéger la vie aux médecins, mais je m’intéresse de près à la liberté et aux systèmes politiques qui peuvent la préserver.

La liberté consiste surtout à ne pas laisser quelqu’un d’autre prendre des décisions à notre place sur des sujets qui nous concernent. Or, la politique, telle qu’on la pratique aujourd’hui en France, consiste précisément à prendre des décisions à la place des autres. Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai en permanence l’impression que les décisions qui sont prises à ma place ne sont pas très éclairées.

Le refus de la politique ou la stratégie de l’autruche

Il existe aujourd’hui en France beaucoup de personnes qui ont la même frustration que moi. On voit cette frustration se manifester au fil des élections et des sondages : de plus en plus de personnes dénoncent le fait que les politiques prennent des décisions sans tenir compte de leur avis.

Les raisons de cette situation sont multiples, mais disons qu’il y a d’abord un phénomène de fossilisation de la classe politique qui est au fond un problème moral. La république est devenue une monarchie qui ne dit plus son nom, avec ses dynasties et ses baronnies, qui se sont installées au fil des années et qui vivent à grands frais et aux yeux des électeurs écœurés. Et non seulement les Français se rendent bien compte de tout cela, mais ils réalisent aussi qu’en contrepartie ils n’ont rien – que cette classe politique prend très souvent des décisions qui vont à l’encontre de leurs intérêts.

La déception est telle que la participation aux élections est souvent très loin de la limite symbolique des 50% des personnes en âge de voter ou même 50% des inscrits sur les listes. Le président actuel par exemple a été élu avec moins de 40% des inscrits, ce qui représente moins de 27% des Français. Quelle légitimité pourrait-on asseoir avec un tel score ?

Devant la menace croissante des votes extrêmes, les partis en place font leur mea culpa à chaque échéance électorale, en promettant que cette fois-ci c’est différent, les pratiques vont réellement changer.

La suite on la connaît tous, je ne vais pas perdre du temps à détailler les exemples abondants où l’échéance électorale passée, rien ne change.

La réaction de l’électeur, qui est un peu une réaction de l’autruche – j’occulte le problème et il n’existe plus — est donc parfaitement rationnelle dans le sens où pour se faire entendre dans un tel système, il faut déployer une énergie considérable et y consacrer beaucoup de son temps. On préfère alors se détourner de la politique, refuser de donner son consentement. De nombreux Français vont même au-delà et votent « avec les pieds » – on voit de plus en plus de jeunes par exemple émigrer, ce qui en France est clairement un phénomène nouveau.

Il existe donc une vraie crise de confiance vis à vis du monde politique et une très forte demande de « faire différemment ».

Peut-on pour autant rejeter complètement la politique ?

Nombreux sont celles et ceux qui se réfugient derrière le rejet total de ce système et refusent de le cautionner en allant voter. Au-delà du choix personnel de chacun, la politique est néanmoins inévitable, si on la conçoit au sens de l’organisation du pouvoir dans la cité et, par extrapolation, dans l’État.

Aristote disait que « l’homme est un animal politique » – la nature humaine est telle que nous avons besoin les uns des autres, nous avons besoin de vivre en communauté, plus ou moins large, et ce besoin nécessite la prise de certaines décisions en commun. Donc le problème politique ne se poserait pas si nous vivions chacun sur notre planète, mais je pense qu’une telle vision est utopique.

La question qui se pose n’est donc pas de savoir s’il est nécessaire d’avoir un pouvoir politique, mais quel est le système politique qui préserverait le plus notre liberté de choix et dans lequel nous pouvons nous exprimer et être consultés sur toutes les questions qui nous concernent en tant que membre de la communauté.

La réponse qui fait un quasi-consensus aujourd’hui c’est, sans surprise, la démocratie qui, comme disait Churchill, est le pire système à l’exception de tous les autres.

La démocratie participative – une lumière dans le tunnel ?

Mais si aujourd’hui notre système politique est en crise, nombreux sont ceux qui pensent que c’est en grande partie parce que nous nous sommes éloignés du système de démocratie participative qui était aux origines de la démocratie dans la Grèce Antique, pour s’enfermer dans un système de démocratie représentative où finalement les représentants du peuple représentent surtout leurs propres intérêts.

Le modèle de gouvernance politique qui a prédominé historiquement en France est celui d’un pouvoir très concentré et lorsqu’il est devenu démocratique, il a été naturellement incarné par la démocratie représentative.

Pourtant, il ne faut pas conclure trop vite que tout élément de démocratie directe est impossible à l’échelle de l’État. Certains pays comme la Suisse ont conservé au fil des siècles une certaine dose de démocratie directe, mais toujours dans le cadre d’un régime représentatif. Force est de constater que dans ce pays-là, la crise vis-à-vis du monde politique n’existe pas ou, en tout cas, dans une moindre mesure. Ce qui confirme qu’au moins en partie le problème réside bien dans le sentiment des individus de ne pas pouvoir s’exprimer et de ne pas être écoutés.

Déverrouiller l’organisation de référendums populaires est donc une voie qu’il faut clairement exploiter, à condition de s’engager à respecter le résultat qui ressortira des urnes, même s’il n’est pas plaisant (tout le monde se rappelle le référendum du 29 mai 2005 lors duquel le non à la constitution européenne l’avait remporté, ce qui n’a pas empêché la ratification du même projet sous la dénomination Traité de Lisbonne en 2008, sans passer par une nouvelle consultation des Français).

Révolution numérique – quand la technologie bouscule les modèles établis

Ce qui risque de vraiment changer la donne et de bousculer le système politique c’est la révolution numérique, qui est loin d’être terminée. On peut aujourd’hui imaginer un nouveau mode de gouvernance qui implique de façon beaucoup plus active les citoyens.

Grâce aux nouvelles technologies, on peut maintenant consulter un très grand nombre de citoyens pour qu’ils prennent part au processus démocratique et même l’initier. N’oublions pas que plus de 60% des Français disposent aujourd’hui d’un smartphone, autrement dit sont connectés en permanence.

Ainsi, il existe de nombreuses mairies aux quatre coins du globe qui mettent à la portée de leurs citoyens le processus décisionnel, par exemple au sujet des investissements qui doivent être lancés à travers des budgets dits participatifs.

Est-ce qu’on peut vraiment parler d’une révolution qui soit à la hauteur de l’envergure du chamboulement que les nouvelles technologies numériques ont sur nos vies ? Sans doute pas. Cette nouvelle forme de démocratie participative à l’échelle communale, appliquée à des sujets mineurs ou locaux pour donner aux gens le sentiment qu’ils ont encore prise sur quelque chose est sans doute un pas dans la bonne direction, mais cela reste un tout petit pas.

Cela a quand même le mérite de rétablir un lien permanent entre les priorités des citoyens et les choix des élus. Et de réduire par la même occasion les coûts de transaction pour se faire entendre et dans ce sens – réduire le pouvoir des lobbies traditionnels.

La démocratie participative à l’échelle nationale

C’est l’étape au-dessus, et de nombreux pays s’y mettent. Par exemple, depuis peu la constitution finlandaise laisse la possibilité à tout citoyen d’imposer une proposition de loi dans l’agenda parlementaire. Les députés sont obligés d’examiner cette proposition si elle est accompagnée d’une pétition recueillant 50 000 signatures (l’équivalent de 1% de la population finlandaise, donc en France ce seuil serait ramené à 650 000 signatures). Pour faciliter le processus, l’ONG Open Ministry a ouvert un site collaboratif, une plateforme de brainstorming, avec des ateliers en ligne, où les citoyens débattent et se font aider de juristes pour rédiger la pétition. Une forme de co-production législative qui échappe au politique.

La production législative bottom-up : mythe ou réalité ?

En France aussi, des choses bougent de ce côté-là. Certaines lois, par exemple la loi sur le numérique, a été mise en ligne pendant trois semaines pour une discussion publique, lors de laquelle les internautes pouvaient commenter les articles de loi, les amender etc. À l’issue de cette concertation, un comité interministériel s’est réuni pour décider lesquelles des propositions ainsi récoltées avaient leur place dans la loi finale. Le ministère annonce la participation de plus de 20 000 internautes qui ont déposé plus de 8 000 amendements sur le site republique.numerique.fr. De 30 articles dans le texte initial, la loi est passée à 41 articles dans la version amendée par les internautes.

On voit aussi des sites de pétitions en ligne qui se créent, comme change.org, et qui arrivent à recueillir des centaines de milliers de signatures et avoir un réel impact sur certaines décisions politiques. Le cas très emblématique de la grâce présidentielle accordée à Jacqueline Sauvage, intervient à la suite d’une pétition signée par près de 500 000 internautes. Ou encore le cas de Rob Lawrie, cet homme qui a essayé de faire passer en Angleterre une fillette qui errait dans la jungle de Calais pour qu’elle rejoigne ses parents, dont la cause a réuni plus de 120 000 signatures. Parmi les victoires revendiquées par le site, on compte aussi l’abaissement du taux de TVA sur les protections périodiques féminines et la loi obligeant les supermarchés à distribuer les invendus.

Inévitable dictature de la majorité ?

Le pouvoir de l’expression publique sur les supports numériques s’est révélé aussi très puissant dans le cas de la malheureuse loi travail. La pétition lancée sur le site change.org a réuni quelques 1 300 000 signatures en quelques jours. Résultat : le projet de loi a été amendé de façon à le vider presque entièrement de sa substance initiale.

Et c’est là qu’on touche à la limite de la démocratie participative qui est une bonne chose sur certains sujets bien cadrés et simples, mais qui n’est pas un remède miracle à l’abus de pouvoir et qui peut très facilement se transformer en dictature de la foule.

Pouvons-nous par exemple affirmer que la loi El Khomri est une mauvaise loi puisque 1 300 000 internautes semblent le penser ? On se heurte ici au principal défaut de la démocratie, qu’elle soit participative ou représentative – appliquée à des sujets qui dépassent la sphère régalienne, celle-ci se transforme rapidement en dictature de la majorité.

Pour illustrer ce point, poussons la logique de la décision majoritaire à l’extrême avec l’exemple des deux aveugles qui votent pour avoir chacun un œil de leur ami voyant. C’est une décision démocratique, prise à majorité absolue et tenant compte de l’expression directe de l’avis des intéressés, mais elle n’est pas légitime pour autant.

L’histoire ne manque pas d’exemples guère moins extrêmes – je pense à l’apartheid en Afrique du Sud ou à l’esclavage qui étaient des décisions qu’une majorité de citoyens supportait. À l’échelle de nos démocraties occidentales, les dérives se manifesteront surtout à un niveau matériel – pensez par exemple au fait que plus de 50% des Français ne payent pas d’impôts directs. Un vote démocratique, même s’il se faisait « à la source », directement auprès des Français, serait inévitablement en faveur d’une forte taxation des revenus et du patrimoine, sans que cela soit justifié autrement que par les préférences de la majorité.

Les résultats très controversés de certains référendums d’ailleurs le démontrent — le Brexit ou l’élection de Donald Trump laissent un goût amer chez une bonne partie de la population qui se sent prise au piège de personnes mal informées sur les sujets en jeu. Faut-il alors « dissoudre le peuple », selon la célèbre formule de Bertolt Brecht, puisqu’il ne vote pas de façon conforme aux attentes des élites ?

La démocratie directe et les « mauvais » choix

On s’aperçoit, en fin de compte, que la démocratie directe résout le problème des mauvais choix faits par la classe politique, mais pose un problème tout aussi important qui est celui des mauvais choix faits par des électeurs ignorants ou mal informés. Les médias n’ont cessé de le suggérer de façon plus ou moins inélégante – les personnes qui ont voté pour le Brexit en Grande Bretagne et les personnes qui ont voté pour Donald Trump aux États-Unis avaient un niveau d’éducation pas très élevé : sous-entendu – ne comprenaient pas du tout les enjeux du vote.

Cela n’aurait pas beaucoup d’importance s’ils ne prenaient pas des décisions ayant un impact sur tout le monde. Mais le fait est que les décisions qui sont aujourd’hui prises collectivement vont bien au-delà du raisonnable et de fait ces personnes se retrouvent avec un pouvoir inouï pour décider de choses qui auront un grand impact sur la vie professionnelle et personnelle de chacun d’entre nous. Et très franchement, entre une mauvaise décision qui m’est imposée par un homme politique et une mauvaise décision qui m’est imposée par l’électeur lambda, je ne vois pas la différence. Et le fait de savoir qu’ils ont été nombreux à voter pour cette mauvaise décision ne me console guère.

Ainsi, même si la technologie nous permet de consulter les citoyens au sujet de n’importe quelle décision, en l’état actuel des choses – c’est-à-dire un système de pouvoir politique qui dépasse largement la sphère régalienne et empiète allègrement sur les sphères économique et privée, cette voie me paraît dangereuse car elle aboutirait à légitimer n’importe quelle règle liberticide au prétexte qu’une majorité de citoyens ait voté pour, ou bien, au contraire, à rejeter n’importe quelle réforme, car une majorité s’y oppose (je pense ici au paradoxe de Condorcet qui démontre qu’on peut avoir des situations où chaque projet proposé puisse réunir une majorité de votes qui lui sont opposés).

Ne nous méprenons pas, le vrai combat pour défendre la liberté individuelle c’est celui de la limitation du pouvoir collectif, peu importe s’il s’exprime à travers une monarchie, une démocratie représentative, ou une démocratie directe. C’est la seule garantie contre les abus de pouvoir et le seul salut pour ceux qui aspirent à une société libre.

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  • Le désintérêt du peuple provient tout d’abord du fait que la démocratie est saboté par l’électoraliste actuelle. Ensuite, on s’aperçoit que les élus ont une définition particulière de la politique : c’est l’art de faire passer les intérêts personnels pour des intérêts généraux. Eux ont tirent les bénéfices au détriment du peuple.

  • La « démocratie participative » telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui sur le net, avec des pétitions, des blogs, des appels en tous genre est intéressante, mais souffre de nombreuses limitations. Entre autres défauts, il faut y consacrer beaucoup de temps. Un travailleur à temps plein qui s’occupe aussi de sa famille et qui a aussi une vie sociale n’a pas beaucoup de temps pour se renseigner à fond sur les sujets politiques, économiques ou techniques, pour rédiger des articles et participer à des manifs. Résultat: l’activisme touche une fraction très minoritaire des citoyens. Les militants qui peuvent faire entendre leur voix et influencer les clics (ou les votes) des autres sont-ils plus représentatifs et plus compétents que des députés ou des sénateurs?

  • il n’y a pas de bonnes ou mauvaises décisions par conséquent celui qui choisit n’a pas d’importance, élu ou le peuple, BOF,celui qui a le pouvoir a toujours raison

  • La démocratie fabrique trois choses : des lois, des impôts pour financer les lois et des fonctionnaires pour récolter et dépenser l’argent des impôts.

    Dire que la démocratie est le garant des libertés individuelles est un mensonge éhonté : seul un pacte explicite entre la société et le pouvoir permet de définir la ligne rouge que le pouvoir n’a pas a franchir.

    La démocratie directe ne change rien, bien au contraire : elle augmente la manipulation partisane.

    Le pouvoir est par nature socialiste, autant lui donner le minimum de légitimité, ce qui l’oblige à etre a l’écoute des problèmes et a etre efficace.

  • on a aussi beaucoup de gens chez qui l’adhésion au concept de droite et de gauche constitue toute la pensée politique un problème nouveau n’est pas individuellement pensé il doit été juste caractérisé ,par on ne sait qui dépositaire de je ne sais quelle vérité,de droite ou de gauche……jusque »au point de rupture où la différence entre les souhaits et l’option réels et le bulletin qu’on met dans l’urne par gauchisme ou droitisme devient intenable.

    des tas de gens aiment à croire que le monde en dépit de son évidente complexité est simple et qu’une idéologie suffit à faire les bons choix.

    Mais on peut faire simple, la majeure partie des politiques justifie son engagement en l’ennoblit parce qu’il sert l’intérêt commun…qui n’existe pas…

    SI les politiques sont remis à leur place là dessus, la vision de la politique change..

  • Une solution, imparfaite et théorique, mais simple, serait de réduire drastiquement le pouvoir de l’Etat national, et de descendre un maximum de décisions vers des niveaux de proximité.
    Il est plus facile d’avoir une vision cohérente d’un petit groupe de population qu’une majorité statistique d’une nation entière.
    Limiter les domaines d’intervention de la puissance publique, quelle que soit l’échelle, serait aussi favorable : moins d’élus, moins de Lois et règlements, plus de liberté pour tous.
    Mais notre société s’est socialisée depuis trop longtemps, effectivement elle s’est à nouveau transformée en royauté institutionnelle, elle intervient sur tout et sur tous. Il n’y a pas d’issu, je le crains.
    En ce sens, lire Contrepoints tous les jours depuis longtemps a un côté structurant et édifiant pour la pensée. Mais ces lectures sont profondément démoralisantes…

  • « Les résultats très controversés de certains référendums d’ailleurs le démontrent — le Brexit ou l’élection de Donald Trump laissent un goût amer chez une bonne partie de la population qui se sent prise au piège de personnes mal informées sur les sujets en jeu. Faut-il alors « dissoudre le peuple », selon la célèbre formule de Bertolt Brecht, puisqu’il ne vote pas de façon conforme aux attentes des élites ? »

    Controversés par qui et de quelle manière ?

    « Des personnes mal informées », ça c’est la version de celui qui en perdition cherche à mettre des mots sur ses propres maux, vous confondez formation et éducation avec intelligence, un ingénieur serait plus à même de comprendre la société, vous êtes sure de ça ? Faire la corrélation entre études et intelligence est quelque chose que vous aurez beaucoup de mal à établir.
    Ma version est que les gens ayant accompli quelques études sont surtout formatés, on les a convaincus des bienfaits d’un système, ne serait ce pas eux les manipulés ? Regardez du coté de la finance le désastre des subprimes, l’europe et son cortège de technocrates empilant des décisions catastrophiques, nos chers énarques incapables de voir plus loin que le bout de leurs études, un cran plus bas les journalistes perroquets dociles des premiers. Ces gens seraient plus à même de comprendre la société ? C’est bien ceux-là qui ont le pouvoir et qui se plaignent que la situation leur échappe non ?

    Quant à votre dernier chapitre il suggère le suffrage censitaire, après tout, si vous assumez vos propos, c’est l’essentiel. Je vous le dis tout de suite, ça va pas plaire à tout le monde.

    Vous posez de bonnes questions mais d’évidence n’avez pas de réponses (je vous l’avoue, je n’en ai pas non plus), le système Finlandais n’est par exemple qu’un référendum pétitionnaire, voie sans issue.

    Le problème est dans la plus large représentation, une fois admis qu’il s’agit d’un but inatteignable, il faut couper court à toutes les solutions qui auraient pour effet d’arriver à l’atteindre. C’est un peu comme le totem égalitaire des socialoïdes, inatteignable mais sans cesse remit sur l’ouvrage. Bien pratique en fait que de se fixer des buts tout aussi incertains qu’inatteignables, c’est s’assurer une véritable rente de situation, nos élus en sont toujours à commenter leur bilan en précisant que le chemin est le bon et que demain on verra ce qu’on verra. C’est le propre du politique que de vendre demain, eux par contre vivent maintenant.

    Certains proposent un pouvoir plus local, les représentations locales seraient pourquoi pas parfaitement autonomes et rentreraient en compétition (rien à voir avec le mille feuilles actuel). La réforme serait de taille. L’UE avait cet objectif, lorsque le fédéralisme est abordé il ne s’agit pas d’états rattachés à l’Europe mais de leurs régions.

    Nous en revenons et reviendrons toujours à l’humain. Croire qu’un système même bien pensé ne génère pas de problèmes c’est comme croire en l’élu providentiel, au sauveur, aux lendemains qui chantent et s’abonner à vivre dans un futur hypothétique.
    Il faut toujours supposer que les gens soient intelligents et lorsque vous allez à leur contact, même si leur vocable n’est pas celui d’un universitaire, leurs idées sont souvent bonnes à prendre. Brexit, première leçon, Trump la seconde, la troisième on coupe des têtes ?

  • Pour bien connaitre le sujet je vais me permettre plusieurs remarques.

    Mais avant d’en discuter je vais simplement définir le sens du mot « démocratie » : Régime politique où la constitution n’est modifiable QUE par un référendum, que les citoyens peuvent initier par pétition, aisément et sur tout sujet.

    Je vous cite à présent.

    « Déverrouiller l’organisation de référendums populaires est donc une voie qu’il faut clairement exploiter, à condition de s’engager à respecter le résultat qui ressortira des urnes »

    Non ils ne doivent pas s’y engager, ils doivent y être obligé par une disposition constitutionnelle, art 72.1 pour les collectivités locales, 3 pour le national, et suppression du 89 parce que le référendum doit être obligatoire, l’avis du parlement doit être consultatif.

    « Révolution numérique – quand la technologie bouscule les modèles établis »

    Vous insistez par ailleurs sur l’aspect numérique, il est secondaire, il ne doit pouvoir être utilisé que pour le recueil des signatures si l’on veut préserver à la fois la sincérité et le secret du vote, il doit au pire être strictement subsidiaire au vote papier et volontaire. Par ailleurs lors du recueil des signatures, la voix manuelle est un élément important du débat politique, c’est là que le fonctionnaire de gauche va discuter sur le sujet avec le commerçant de droite qui passe dans la rue. Une discussion vaut mieux qu’une plaquette publicitaire et concours à la recherche du consensus.

    « Le cas très emblématique de la grâce présidentielle accordée à Jacqueline Sauvage, intervient à la suite d’une pétition signée par près de 500 000 internautes. »

    Voilà un aspect très important de la DD suisse et votre exemple est fort mal choisi.
    Le Temps LONG. Une initiative s’étale sur 3 ans, du dépôt au vote, on sort alors du temps de l’émotion et de l’urgence politique, c’est essentiel à sa qualité.

    « Inévitable dictature de la majorité ? »
    « La démocratie directe et les « mauvais » choix »

    Ces 2 paragraphes sont un recueil complet des erreurs qui nous empêchent d’adopter un système politique qui a fait la preuve de sa supériorité depuis longtemps et dans de nombreux pays.

    D’abords la tarte à la crème de la « dictature de la majorité », outre le caractère nécessaire de la liberté d’expression pour l’exercice de la DD, je vous défie de trouver dans l’histoire de la suisse des dispositions radicales et violentes, obtenues par référendum, à l’égards d’une minorité identifiée et opprimée. On en trouve par contre plusieurs ayant protégé la majorité faible parce qu’inorganisée de mesures diverses initiées par des groupes communistes ou fascistes.

    Personne ne prétends que les votants ont toujours raison, en revanche ils sont souverains, et modérés aussi, parce que la moitié des voix de la population est biens plus difficile à obtenir que la signature d’un gouvernement complice dont le vote médian dépends de tel ou tel groupuscule extrémiste marchandant ses voix.

    « plus de 50% des Français ne payent pas d’impôts directs. »

    Je vous rappel que nos politiciens non plus ou presque, puisque leurs multiples indemnités sont « imposées a la source » ce qui supprime les effets de la progressivité. Sans compter les plus haut placés dans les institutions internationales.
    En fait s’il y a bien une chose que vous ne trouverez pas en suisse, ce sont les « régimes spéciaux » obtenus par les plus politiquement violent au détriment de la majorité impuissante, supposée avoir des envies de dictatures.

    « je pense ici au paradoxe de Condorcet »

    C’est un problème aujourd’hui facilement contourné. s’il n’existe aucun système de vote parfait, il en existe en revanche qui sont de très loin meilleurs que d’autres. Je vous invite à découvrir le remarquable « Jugement majoritaire » présenté notamment au collège de France, et qui et particulièrement intéressant pour un référendum, en particulier si comme en suisse ils proposent souvent 2 options en plus du statu quo.
    Long : http://www.college-de-france.fr/site/pierre-rosanvallon/seminar-2012-02-29-10h00.htm
    Court : https://www.youtube.com/watch?v=ODuPoepQ1tY

    Je vous invite aussi à lire le livre d’Ivan Blot fin connaisseur de la démocratie directe dans le monde.

  • Certains sont sont plus éduqués et plus savants, mais sont-ils pour autant plus sages et remplis de bon sens? Quand on compare nombre de nos députés qui s’adonnent à une dysenterie législative sans intérêt et même très largement délétère, l’avis des « gens d’en-bas » ou des « sans-dents » reste très souvent bien rafraichissant.

  • Problème supplémentaire: c’est souvent sur le long terme que l’on peut juger si une décision est bonne ou pas.
    Il me semble qu’un homme d’Etat digne de ce nom doit avoir des vues de long terme, ce qu’on ne peut exiger du citoyen de base. Dans la mesure où les hommes politiques sont préoccupés de court terme (en gros leur réélection), il n’est pas mieux de s’en remettre à eux que d’inventer d’autres formes de décision.

  • A 95%, Le peuple français n’a rien compris au vote universelle.? Donc je serait pour le vote à la proportionnel, mieux repartie et mieux équilibrée, car la Démocratie est système que les menteurs et les voleurs vivent sur le dos des naïfs..!!!
    Nous somme à l’aube du XXI éme siècle, il semble que la société de loisirs que l’on nous promettait, prenne de plus en plus des allures de <> façon Adolf Huxley.. Avec son livre cultissime, publiée en 1932, cet auteur de récits d’anticipation fait figure de prophète.!! Il décrit ce que serait la dictature parfaite : une dictature qui aurait les apparence de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader..!
    Un système d’esclavages où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves <>.. le trait peut sembler un peu forcé ais en sommes-nous pas ci loin..???

  • je ne lis jamais un article complètement je me base surtout aux tire de chaque paragraphes. Pour moi lire c’est souvent un rabâchage mutuel .

    1789 la seul fois ou le peuple a était libre et au pouvoir . 1790 la constitution n’est pas respecter le peuple devrait prendre ces décisions c’est écrit dans le première constitution .La France d’en bat combat le capitalisme avec ou sans les armes . Clemenceau ordonne de tuer tous les grévistes par les fusils la police exécute les ordres . plus tard des gens du peuples décident de créer des partis constituer des gens du peuple ces chefs deviendrons des gens au pouvoir les promesses sont oublies ces chefs gouverneront sans le peuple et a leur propres profit alors que le peuple devrait choisir ce qui est bon pour lui ou pas par référendum soit on accepte soit on améliore sois on supprime on peut tester et voir ce que cela peut donner au lieux de cela la république devient une monarchie car quel que soit le partis il seront toujours au pouvoirs .;;

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