Supprimer 300 000 fonctionnaires, mission impossible ?

Quelles pourraient être les pistes pour réduire la voilure de l’État en France ? Trois propositions réalistes et réalisables à méditer.

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Supprimer 300 000 fonctionnaires, mission impossible ?

Publié le 10 novembre 2016
- A +

Par Bernard Biedermann.
Un article d’Emploi2017

Supprimer 300 000 fonctionnaires, mission impossible ?
By: ozalee.frCC BY 2.0

Christian Eckert est un homme intelligent, sérieux et compétent, mais il déçoit lorsqu’il affirme avec une tranquille assurance : « je ne sais pas comment 300 000 postes de fonctionnaires peuvent être supprimés ».

Avec les campagnes qui démarrent, ce débat est ouvert mais peu de politiques osent vraiment préciser dans quels services des réformes se traduiraient par des suppressions de postes dans la sphère publique.

Ce genre de proposition est d’autant plus délicat à défendre que l’on manque d’infirmières, de pompiers, de policiers, de gardiens de prisons, même si ces postes à pourvoir ne représentent qu’un faible pourcentage par rapport aux 5,5 millions de fonctionnaires.

Alors, quelles sont les pistes à envisager ?

Nous en suggérons trois :

  1. Augmentation de la durée du travail
  2. Nouvelle culture de gouvernance
  3. Révolution numérique au sein de la fonction publique française

 

Augmentation de la durée du travail

Pour mieux comprendre les enjeux, il convient de raisonner en termes relatifs. Une baisse de 300 000 emplois sur 5,5 millions représenterait 5,5 % d’emplois de fonctionnaires en moins;

Comment atteindre cet objectif ?

  • le passage aux 35 heures, c’est-à-dire de 1584 à 1607 heures annuelles travaillées représenterait 1,5 % (source INSEE)
  • le passage de 35 à 37 heures représenterait 5,7 %

 

Le total de ces gains : 1,5 % + 5,7 %, serait donc de 7,2 %, ce qui laisse encore de la marge par rapport aux 5,5 %.

 

Instauration d’une nouvelle culture de gouvernance

fonctionnaires-rene-le-honzecMais au-delà de la durée de travail, il nous semble qu’une nouvelle culture de gouvernance s’impose.

Le niveau d’étude des employés et des cadres de la fonction publique a bien évolué, et justifie une plus grande autonomie et davantage de responsabilités déléguées, s’inspirant du principe de subsidiarité.

De manière liée, il faudrait que les employés de la fonction publique bénéficient d’une rémunération fondée sur le travail et les résultats. Ce qui, non seulement serait plus juste, mais entraînerait de meilleures performances de la part des fonctionnaires, et donc de meilleures prestations à l’égard des citoyens.

Il ne s’agit en fait ni plus ni moins que de pratiquer de la gestion de compétences, système où les carrières sont fondées sur les atouts des employés au regard des compétences nécessaires pour le poste, et non sur les diplômes, les examens ou l’ancienneté, comme cela est toujours le cas à l’heure actuelle en France.

Un article1 de la Revue française d’administration publique donne un aperçu de l’origine de ce modèle :

« La notion de gestion des compétences fit une première apparition dans le secteur privé, aux États-Unis et en Grande-Bretagne dans les années quatre-vingts. Il s’agissait alors d’une réponse apportée aux défis soulevés par les changements économiques liés à la mondialisation, à une concurrence internationale grandissante et aux transformations technologiques.

En premier lieu, on essaya d’accroître le niveau de performance des systèmes éducatifs […]. En second lieu, on se pencha sur la force de travail et son manque de qualification : la Grande-Bretagne introduisit un système, dirigé par l’industrie elle-même, destiné à établir des critères de performance pour chacun de ses secteurs ; les États-Unis suivirent l’exemple britannique en établissant en 1994 un système similaire2»

Mais ce qui est valable pour le secteur privé l’est tout autant pour le secteur public, et l’on constate que la gestion des compétences a fait son apparition dans un grand nombre de pays d’Europe : Royaume-Uni, Belgique, etc. Basée sur une évaluation des performances et des compétences afférentes, elle est sans doute par ailleurs un moyen privilégié pour transformer une bureaucratie inefficace en une organisation moderne et flexible.

 

Améliorer les performances numériques de la fonction publique

Au niveau européen, les services publics français se situent au 13e rang3 sur 28 en termes de performances numériques. Ce n’est pas catastrophique, mais néanmoins notable pour un pays dont le poids de l’État dépasse 57 % et qui doit baisser ses charges pour être compétitif. On peut donc penser qu’il y a là un troisième levier pour réduire les charges de personnel de l’État et augmenter sa productivité.

En France nous pourrions notamment nous inspirer de l’Estonie, à la pointe du numérique en Europe grâce à l’impulsion de son président, et qui connait une importante dématérialisation de ses services administratifs. Ainsi, par exemple, 95 % des Estoniens paient leur impôt en ligne, et 18 minutes sont suffisantes pour créer et enregistrer une société en ligne. Aujourd’hui, ce pays est ainsi parmi les premiers dans les classements mondiaux en termes de start-up par habitant…

  1.  Annie Hongedhem, Sylvia Norton et Sarah Sheepers, Modèles de gestion des compétences en Europe, 2005.
  2. Modèles de gestion des compétences en Europe, Annie Hongedhem, Sylvia Norton, Sarah Sheepers.
  3. DESI, Commission Européenne.
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  • Ça fait 10 ans que la fonction publique n’est pas (ou peu) augmentée. Même si l’argumentation de cet article, en théorie, est juste, il me semble difficile de l’appliquer sans mettre la moitié de la France dans la rue. ??A moins que ceci n’apparaisse clairement dans le programme d’un candidat…et soit une mesure Phare, dûment expliquée et débattue! Pas gagné.

    • Peu augmentée ? Si le point d’indice à peu bougé, tous ont bénéficié d’augmentation automatique… sans aucun lien avec une augmentation des compétences ou de meilleurs résultats

      • fonctionnaire je confirme , en euros 2016 entre mon salaire net de 1994 et celui de 2015 j’ai gagné 3% !!!! Les « promotions et augmentation automatique » ne font plus que compenser le décrochage du point d’indice depuis 1994 . 21ans de stagnation dus à l’UMPS , ne vous étonnez pas si les fonctionnaires sont tentés par un vote à la Trump en 2017 .

  • Subir les mois de blocage pour supprimer juste 300.000 postes semble contre-productif. Tant qu’à faire de règler les choses, autant prendre directement un nombre qui ferait un vraie différence.

    • La majorité des fonctionnaires étant des administratifs, il n’y a aucune raison que ceux-ci aient un statut privilegié. Commençons par aligner l’ensemble des droits de ces employés de bureau sur le privé, dans tous les domaines, notamment droit du travail (fin de l’emploi à vie), calcul et âge de la retraite, protection sociale (autant de jours de carence que le privé).
      D’autre part, suite à cette réforme, on pourrait proposer aux mécontents de devenir policiers, pompiers, gardiens de prison, militaires pour conserver des avantages qui seraient alors justifiés.

      • Dans mon entourage, tous ceux qui travaillent dans le privé n’ont pas de jours de carence, ils sont pris en charge par l’employeur. Dans le public, l’employeur ne finance pas la complémentaire à hauteur de 50 %, et la garantie de l’emploi n’est que la contrepartie d’accepter des salaires moins élevés à compétence équivalente et à responsabilité équivalente. Par exemple, dans les finances publiques un chef d’un service comptable est responsable sur ses deniers personnels, il doit souscrire une assurance professionnelle qui ne couvre pas tous les cas de figure. Autre exemple, plus personnel cette fois, je gère une équipe d’une vingtaine de personnes et mon salaire est de 2 100 euros par mois, mes anciennes collègues qui sont partis dans le privé, gagnent le double mais ils ont d’autres contraintes et notamment ils se doivent d’être joignables à tout moment, ce qui n’est pas mon cas.
        Et surtout, dans beaucoup d’administrations, si vous voulez progresser vous devez accepter de muter géographique sans savoir à l’avance où vous vous retrouvez.

        Je ne suis pas sûr qu’en alignant le public sur le privé, on puisse faire des économies.

  • Je ne suis pas certain de comprendre l’intérêt de supprimer 300 000 postes si c’est pour augmenter le nombre d’heures effectuées par les 5.2M restants afin de compenser… Les heures supplémentaires étant majorées, cela représenterait donc un surcout pour l’Etat à nombre d’heures équivalent. Seul point positif, cela permettrait, en effet, aux plus courageux d’augmenter leur rémunération et donc de répondre en partie à la problématique de gestion des compétences…

  • RAS LE BOL: Bien d’accord pour supprimer le nombre de fonctionnaires MAIS allez vous un jour comprendre que supprimer certaines sphères de l’Etat Ventripotent et Omnipotent qui nous dirige serait tout aussi important et vital que la réduction drastique du nombre de fonctionnaires ????
    Pour ma part: si un politique s’engage fermement à supprimer le Sénat et réduire drastiquement les retraites de ces Messieurs et Dames, diminuer drastiquement le nombre de députés et tous leurs avantages etc etc et réduire drastiquement les impôts des « petits blancs méprisables de la classe moyenne aisée » alors je voterai pour lui sinon je boycotterai 2017
    Est ce que la victoire de TRUMP va vous faire réfléchir et vous remettre en cause ???????? Même si je ne suis pas Trumpettiste

  • Pourquoi 300 000 ? Ce chiffre permettrait tous juste d’équilibrer les comptes de l’état. Si on veux réduire la part étatique du PIB, il faut viser les 1 000 000.
    Pour cela, il faut remettre en question la térritoriale et privatiser la protection sociale, ce qui va beaucoup plus loin que ce qui est est décrit dans cet article.

  • Supprimer le statut en évoquant 49.3 😉 Maintenir ces gens à leur poste tous en étant productifs : mais pour être productifs il faut qu’ils portent un badge en cas de déconvenue l’usager peut porter son témoignage au service compétant si des faits ce reproduisent par d’autres plaintes ou témoignages la ou les personnes concerner ou établissement pourraient être revisité licencié pour cela il faut désigner un tribunal compétant . L’agent est tenu par email de donner son N° de matricule. Pour que ces mesures reviennent , ils suffit simplement de les déterrer car ces mesures existaient dans la période 1979 et 1989 sauf pour le statut de fonctionnaire.

    Un ouvrier dans le privé qui travaille 8 heures par jours n’est pas plus payé qu’un fonctionnaire seulement l’ouvrier à obligation d’ être productif avec seulement une pause 15 minutes par jours ensuite l’ouvrier verse le salaire des fonctionnaires et donc certains on encore pleins d’avantages et ne font que 2/3 a heures de travail par jours sur 8 heures de présences selon… Le reste étant de la présence. L’ ouvrier partira avec une toute petit retraite pendant que le fonctionnaire partira avec un assez bon complément retraite. ils ne s’agit pas de tirer sur les fonctionnaires mais faut comprendre que ce social là doit finir avec tous les autres privilèges qui sont donnés ailleurs il faut en finir avec un état dans l’état . tous ces privilèges divise et créent des injustices sociales. Ou alors on met tous le mode a ce statu de fonctionnaires c’est un choix à 2 options mais il faut un prise de conscience et un équilibre social .

  • Idées parfaitement utopique.

    *De plus en plus de fonction publique régularise déjà les 1607h/an.

    Concernant la performance , à l’inverse du privé ou l’on a besoin d’un BTS pour être caissière , dans le public on prend des niveaux bac/bep à qui l’on demande de réaliser des taches d’assistant ingénieur / ingénieur . »bref les compétences sont là et c’est d’autant plus vrai que pour y rentré ça se passe par la case concours  »

    Concernant les résultats , l’évolution amène à supprimer les primes automatique et de les redistribuer en fonction du mérite.
    Là encore , entre l’utopie est la réalité on constate un fossé; en effet , les primes sont distribuées au copinage.

    Exemple de l’éducation nationale.
    La fermeture des établissements lors des vacances scolaire entraine pour les personnels non enseignant ,atoss/biatoss « souvent de catégories C » ,des semaines de 42h sans congé libre de dépôt pour respecter les 1607h/an.
    Avec 2h de plus/semaine comme vous le proposer , ils seront amené à réaliser 44h semaine pour une paie minable de cat C «  » »dont vous pouvez trouver les tables indiciaires. » » » et ceci pour réaliser un travail de niveau assistant ingénieur/ingénieur.

    Avez vous la naïveté de croire que les postes que vous imaginez supprimé le seront réellement là ou c’est nécessaire??
    Comprenez vous que dès que l’on met un coup de rabot dans la fonction publique, celui ci s’effectue sur les exécutants ; détériorant ainsi les services qui vous sont rendu.

    Par pitié , faite un effort et étudier se sujet convenablement comme vous le faites pour l’économie.
    Comment voulez vous être écouté et influencer le cours des choses avec des fausses bonne idées parfaitement utopique.

    • Niveau ingénieur pour le personnel non enseignant de l’éducation nationale ? Visiblement vous n’avez aucune idée de ce que représente ce niveau d’étude.

    • « dans le public on prend des niveaux bac/bep à qui l’on demande de réaliser des taches d’assistant ingénieur / ingénieu »
      Dingue ça !
      Dans le public un quidam sans réel diplôme ni compétence peut réaliser efficacement le travail d’un gugus qui s’est tapé BAC+5 ?
      Non, sérieusement, vous croyez vraiment à ce que vous écrivez ? Parce que là, c’est impressionnant et visionnaire : il faut immédiatement recruter tous les chômeurs et les sans grades dans la fonction publique, nationaliser sans délai toutes les entreprises de tous les secteurs. Ainsi, avec cette recette magique,, nous aurons la productivité, l’efficacité et la créativité d’une Nation d’ingénieurs sans avoir besoin de les former.
      Alléluia ! Demain, la France dirigea le monde.
      Allez Quinqui, ressert-moi un demi !

  • Au lieu de « supprimer des fonctionnaires », on pourrait se contenter de leur créer des opportunités d’exercer leur métier en étant mieux payés sous un autre statut, privé. La migration se ferait toute seule…

    • Mission impossible sans la suppression préalable des innombrables privilèges qui sont totalement injustifiés sauf pour quelques catégories de fonctionnaires (police, pompiers, armée…)

  • Pas très compliqué. Ramener le statut de fonctionnaire au même niveau que la moyenne du privé, soit suppression des primes (informatique, de recherche, de sujétion…), suppression des jours pour enfants malades, les jours de carence, les semaines de congés supplémentaires… Ensuite, supprimer les grades et échelons qui ne correspondent à rien et établir des grilles de métiers. Eviterait les carrières qui naviguent dans tous les emplois donc bon à rien mais passable à tout. Et bien sûr de vraies évaluations sans avancement automatique, changement de grades à l’ancienneté… Des entretiens d’embauche en lieu et place des concours qui sont quasi tous bidonnés, etc… Cela devrait dissuader de se présenter et assécher le réservoir, pas de candidat, pas de poste pourvu, pas de dépense. Après, la réaffectation de personnels existants aux vraies tâches, un peu de suivi des heures travaillées, la réduction des réunions inutiles et des formations sans objet (secourisme, préparation à la retraite…). Et pour finir, dans le cas ultime d’un gouvernement de non anciens de la fonction publique, suppression du statut de fonctionnaire hors régalien, suppression de verticales coûteuses type métropole-super région-région-département-commune ou ministère des anciens combattants…
    Afin d’éviter les grèves stupides de défense de la fonction, bien évidemment n’annoncer que l’étape 1 et passer sournoisement à l’étape 3 en menaçant de poursuites, vraies retenues de salaire ou mise en dispo automatique. Cela ne devrait pas être difficile, c’est déjà comme cela que nos chers dirigeants nous ratissent financièrement et socialement.

  • C’est l’occasion de rappeler quelques vérités sur la fonction publique.

    1.En 2008, la rémunération des agents publics a représenté 12,7 % du PIB. Le Portugal 12,9 %, l’Espagne 10,8 %, la Suède 14,9 %, le Danemark 17,3 %, le Royaume-Uni 11 %

    2.La France compte 90 emplois publics pour 1000 habitants. Elle se place au même niveau que le Royaume-Uni ou le Canada. Je ne sache pas que ces pays (souvent cités en exemple par la droite néolibérale) soient sur-administrés… Elle est derrière les pays nordiques (Finlande, Suède, Danemark) qui ont des ratios compris entre 110 pour 1000 et 160 pour 1000. Par contre, elle est devant les Etats-Unis (70/1000), l’Allemagne qui se trouve être un des pays ayant un des plus faibles ratios (50/1000) avec le Japon et … la Grèce ! Oui ! Vous avez bien lu, la Grèce avant crise avait le même nombre de fonctionnaires par habitant que l’Allemagne.

    3. l’étude de Maya Bacache-Beauvallet intitulée Où va le management public montre que les politiques publiques récentes visant à rémunérer à la performance sont un échec. Ce constat est partagé par l’OCDE qui a effectué un revirement total en préconisant un arrêt des primes à la performance.

    Pour en savoir plus https://liberalsocialiste.wordpress.com/2016/03/19/pour-en-finir-avec-les-mensonges-sur-les-fonctionnaires/

    • La question de fond n’est pas celle du nombre, mais bel et bien celle du statut distinctif et souvent privilégié. Ou du moins perçu comme tel.
      Dans une France au modèle social si souvent mis en avant par les politiques et les syndicats, il conviendrait que le « statut » soit intégralement réservé aux seules fonctions régaliennes. Tout le reste, quel que soit l’emploi, le niveau, l’administration en question, devrait être aligné sur le statut du privé : mêmes caisses (avec les cotisations réellement payées par l’employeur), même Code du travail, mêmes règles en toutes choses.
      Ce serait déjà un bon début. Peu importe dès lors combien il y a de « fonctionnaires » : le nivellement par le haut avec les salariés du privé et le versement réel des cotisations par les organes publics conduirait irrémédiablement le modèle en question à la faillite.

      Et au final, ce serait une bonne chose !

  • C’est le moment de rappeler quelques vérités

    1.En 2008, la rémunération des agents publics a représenté 12,7 % du PIB. Le Portugal 12,9 %, l’Espagne 10,8 %, la Suède 14,9 %, le Danemark 17,3 %, le Royaume-Uni 11 %.

    2. La France compte 90 emplois publics pour 1000 habitants. Elle se place au même niveau que le Royaume-Uni ou le Canada. Je ne sache pas que ces pays (souvent cités en exemple par la droite néolibérale) soient sur-administrés… Elle est derrière les pays nordiques (Finlande, Suède, Danemark) qui ont des ratios compris entre 110 pour 1000 et 160 pour 1000. Par contre, elle est devant les Etats-Unis (70/1000), l’Allemagne qui se trouve être un des pays ayant un des plus faibles ratios (50/1000) avec le Japon et … la Grèce ! Oui ! Vous avez bien lu, la Grèce avant crise avait le même nombre de fonctionnaires par habitant que l’Allemagne.

    3. L’étude de Maya Bacache-Beauvallet intitulée Où va le management public montre que les politiques publiques récentes visant à rémunérer à la performance sont un échec. Ce constat est partagé par l’OCDE qui a effectué un revirement total en préconisant un arrêt des primes à la performance.

    • Rémunérer à la performance ?

    • Allemagne :
      Population : 82,44 M hab.
      Agents publics : 4,9 millions
      dont 38% de fonctionnaires (1,86 millions), les autres ayant des contrats de droit privé

      Royaume-uni :
      Population estimée: 65 M hab

      Agents publics : 2,75 millions

      France :
      Population : 66,6 M hab
      Fonctionnaires : 5,4 millions

      Ya pas photo…

  • On dit ici et là que la France a trop de fonctionnaires par rapport aux autres pays comparables. Je l’ai cru longtemps jusqu’à ce que j’aille dans un pays voisin voir ce qu’il en était lors d’un stage d’étude sur son système administratif.
    En réalité, il y a à peu près le même nombre de gens qui travaillent pour une administration ou une autre.
    Mais le principe est différent.
    Il y a les fonctionnaires et les non fonctionnaires. Les fonctionnaires travaillent dans le strict champ de la ou des missions dévolues à un service administratif. Les non fonctionnaires, embauchés avec un contrat du privé viennent en appui pour faciliter le travail des fonctionnaires ou s’occuper de choses hors du champ de compétences du fonctionnaire ou de ce qu’il ne sait pas faire car il n’a pas eu la formation pour.
    Dans le Pays où j’étais, à deux heures de ferry de nos côtes, un service administratif peut être souvent considéré comme un employeur local important du secteur privé, les effectifs de tout niveau non fonctionnaires représentant entre 1/3 jusqu’à la moitié de l’effectif total.

    En réalité, en France, les administrations ont embauché toutes sortes de gens dont le travail se situe en dehors de la mission principale de chaque service administratif mais leur a donné le statut de fonctionnaire.
    Pour simplifier, tous ceux qui travaillent de près ou de loin pour l’Etat ou pour les collectivités territoriales sont des fonctionnaires bénéficiant du statut de la Fonction Publique: l’Etat est l’employeur qui assure la carrière de l’employé qu’il a embauché et paiera sa retraite, le fonctionnaire cotisant pour sa santé et sa vieillesse. La retraité fonctionnaire voit sa retraite inscrite au Grand Livre de la Dette Publique.
    Parfois des administrations embauchent des non fonctionnaires mais c’est marginal parce que c’est à la limite de la légalité. Il y a toujours des exceptions « qui confirment la règle » comme dit l’adage.

    C’est pourquoi il serait très difficile de ramener le nombre de fonctionnaires à celui de « vrais fonctionnaires » déjà sur le plan pratique, cela nécessiterait des études de postes dans chaque administration pour déterminer qui assure la mission principale et qui aide à l’accomplissement de cette mission.
    Sur le plan législatif, il faudrait impérativement changer le statut de la fonction publique pour permettre aux administration d’embaucher des non fonctionnaires.

    Il y a une autre méthode: supprimer des missions qui souvent se sont empilées en strates au fil des temps. Pleurs et grincements de dents garantis. Qu’est ce que l’Etat doit faire, ce qu’il peut faire, et qu’est ce qui ne devrait plus être de sa compétence (les missions indues) – Dur dur !

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