Présidentielle américaine : le résultat n’a guère d’importance !

À la présidentielle américaine, peu importe que ce soit Trump ou Clinton qui l’emporte : aucun ne peut apporter une réelle solution. Excepté une prise de conscience de ce que la société souhaite vraiment pour elle-même.

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Debate Trump-Clinton By: Bill B - CC BY 2.0

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Présidentielle américaine : le résultat n’a guère d’importance !

Publié le 31 octobre 2016
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Par Thierry Godefridi.

Présidentielle américaine : le résultat n’a guère d’importance
Debate Trump-Clinton By: Bill B – CC BY 2.0

Le résultat de l’élection présidentielle américaine n’a guère d’importance en soi, selon Steen Jakobsen, économiste en chef et chief investment officer de la Saxo Bank, connue pour ses prédictions outrageuses.

Clinton ou Trump, le seul point positif sera le changement

« Si Clinton l’emporte, écrit-il, la probabilité d’une récession augmente immédiatement, accompagnée d’un retour aux pratiques des affaires des années 70 avec une Maison Blanche en forme de Politburo. Si Trump gagne, ce sera un raccourci vers un bouleversement politique majeur dans la mesure où cela marquera la fin du monopole entre les partis démocrate et républicain et aboutira à un agenda anti-globalisation, anti-ouverture et anti-commerce. Le seul point positif de ce changement résidera dans le fait de ce changement lui-même. »

Et ce ne sont pas plus d’Obamanomics dont les États-Unis ont besoin. L’administration sortante a certes créé plus d’emplois, mais en pratiquant la « finance vaudou » et en accumulant une montagne de dettes. En outre, la croissance et donc le revenu moyen sont en berne, remarque Jakobsen sur tradingfloor.com.

Trump peut gagner la présidentielle américaine

Trump pourrait gagner en dépit de (plutôt qu’à cause de) ce qu’il est, estime-t-il en substance, mais quel que soit le vainqueur, il descendra dans l’Histoire comme le non-président, celui qui nous fera aspirer à autre chose, nous le fera apercevoir et exiger. Bien que Trump fasse l’objet d’une véritable chasse aux sorcières digne du McCarthysme d’antan de la part des médias traditionnels, l’enjeu n’est pas le candidat Trump, ni ses conceptions plus ou moins débiles, mais le fait qu’il constitue un catalyseur pour le changement, même s’il ne correspond pas pour autant à notre vision du futur.

Jakobsen poursuit :

« L’enjeu est un repositionnement générationnel et une renégociation du contrat social. La société est à ce point déséquilibrée en ce qui touche les marchés, l’homogénéité sociale, l’égalité et la productivité qu’un retour à la normale comportera certes un tribut politique considérable en termes de croissance et de perspectives, mais, l’homme n’est-il pas ainsi fait qu’il lui faut faillir avant de se ressaisir ? Une crise ne contient-elle pas les prémices d’un renouveau ? De ce point de vue, si la prochaine élection présidentielle américaine s’inscrit en défaut dans beaucoup de catégories, l’une d’elles fait exception : l’échec est presque garanti. »

La présidentielle américaine sera l’occasion de comprendre ce que l’on souhaite vraiment

L’économiste Steen Jakobsen conclut :

« Quand nous regardons l’Histoire, nous savons que l’expérience de tout ce que nous rejetons nous permet de comprendre ce à quoi nous aspirons réellement : une meilleure version de la société, et, avant tout, une meilleure version de nous-mêmes. »

Que l’élection américaine puisse finalement déboucher sur une vision optimiste de la société au sein de laquelle l’homme retrouverait sa place centrale et essentielle et toute sa liberté de penser, d’agir et d’entreprendre sur un terrain déblayé des privilèges de caste et du catastrophisme médiatico-politique, consisterait en un fameux paradoxe aux yeux de ceux qui désespèrent de voir leurs contemporains s’affranchir des carcans de l’irresponsabilité et de la médiocrité.

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  • Qu’est-ce donc que la finance vaudou? On se doute que ce n’est pas recommandable, mais qu’est-ce que ça désigne exactement?

  • Si on regarde la France on peut faire le même constat… on nous promet Jupé qui fera du Chirac. Cependant, nous avons déjà aujourd’hui l’expérience d’un non-président… le sursaut qui est prévu aux US post Trump-Clinton ne doit-il pas nous arriver pour 2017??? Les seuls qui dénotent pour le moment sont 1/ cachés dans les sondages de la primaire à droite (Le Maire, NKM…encore que?) et 2/ Macron. Les autres (Mélanchon, Le Pen) nous promettent le pire.

  • lucdellisse ; quand on parle d’économie et d’information vaudou , on dit que cela relève du virtuel , et que cela permet de cacher la réalité ; du moins c’est ce que j’ai cru comprendre ; cela tiendrait donc de la magie ( abracadabra ….) je présume qu’il en est de même pour la finance vaudou ; c’est un peu la même chose quand on entend un dirigeant nous dire  » ça va mieux  » alors que c’est loin d’être le cas ;

  • Pas d’importance? Si Hillary gagne, c’est la même chose en plus loin plus fort plus sale: naturalisation de millions d’immigrés illégaux, frontières avec l’Amérique du Sud encore plus perméable, le parti démocrate s’assure une victoire pour toujours grâce à la démographie, les États-Unis continueront sur la route de la république bananière, les valeurs de la constitution américaine continueront leur érosion. Plus d’impôts, plus de SJW, plus de collusion avec les médias. C’est aussi valider et donner carte blanche aux magouilles des Clinton, garantir davantage de guerres au Moyen Orient, et attiser les tensions avec la Russie pouvant mener à une 3è guerre mondiale.

    Avec Trump: réduction de l’immigration et déportation des illégaux donnant quelques années de plus aux valeurs américaines, le premier non politicien à la maison blanche, non financé par les lobbys, promesses de changement des règles du système pour réduire les pratiques douteuses « drain the swamp » (à voir en pratique bien sûr), réduction des impôts, réduction des régulations, un certain protectionnisme certes (taxes sur les importations), apaisement des relations avec la Russie (qui en ont bien besoin!). Et c’est aussi un énorme bras d’honneur aux médias traditionnels corrompus et à l’establishment.

    Le résultat de l’élection aura une importance historique majeure.

    Et certes Trump n’est pas un candidat libéral, mais il est de loin, et de très très loin, le meilleur des deux candidats pour préserver des valeurs libérales.

    • « Avec Trump: réduction de l’immigration et déportation des illégaux donnant quelques années de plus aux valeurs américaines »

      @Sylvain : On ne peut pas affirmer catégoriquement que la protection des « valeurs américaines » exige de s’opposer à l’immigration, étant donné qu’il n’existe quasiment pas dans le monde des valeurs qui soient aussi favorables à l’immigration que ne le sont les « valeurs américaines. » Malgré quelques lois contre les Orientaux, telle que la loi d’exclusion des Chinois votée en 1882, l’Amérique a longtemps été l’un des pays les plus favorables à l’immigration. Ce n’est que dans les années 1920 que le ton a vraiment commencé à se durcir contre l’immigration.

      Comme tous les supporters de Trump, après avoir râlé contre l’immigration, vous affirmez ensuite que Trump est moins va-t-en-guerre que Clinton. C’est complètement faux, tel que l’expliquait un récent article de Contrepoints :

      « [Trump et Clinton sont tous les deux] favorables à plus d’agressivité militaire. »

      En politique étrangère l’objectif de Trump, contrairement à celui des libertariens, n’est pas de mener des politiques légitimes : son objectif est de mener des politiques « viriles » et « politiquement incorrectes. » C’est la raison pour laquelle il était allé jusqu’à proposer d’éliminer les terroristes ET leur famille. Bref, seuls les libertariens sont moins va-t-en-guerre que Clinton.

      « Certes Trump n’est pas un candidat libéral, mais il est de loin, et de très très loin, le meilleur des deux candidats pour préserver des valeurs libérales. »

      Le nationalisme de Trump est tout aussi destructeur des valeurs libérales que la gauche prétendument progressiste incarnée par Clinton. Vous avez parfaitement le droit de préférer Trump, mais cessez de prétendre que votre choix n’est pas qu’une question de goût, ayez l’honnêteté de reconnaitre que votre avis est totalement subjectif. Car si on analyse les choses objectivement on comprend que Trump et Clinton sont tous les deux absolument indéfendables d’un point de vue libéral. Toutes vos critiques envers Clinton sont justes, mais votre adhésion au nationalisme de Trump n’a rien de libérale. Vous aimez Trump non pas parce que vous aimez la liberté, mais parce que vous préférez l’esclavage voulu par Trump plutôt que l’esclavage voulu par Clinton.

      • >> « On ne peut pas affirmer catégoriquement que la protection des « valeurs américaines » exige de s’opposer à l’immigration, étant donné qu’il n’existe quasiment pas dans le monde des valeurs qui soient aussi favorables à l’immigration que ne le sont les « valeurs américaines. » Malgré quelques lois contre les Orientaux, telle que la loi d’exclusion des Chinois votée en 1882, l’Amérique a longtemps été l’un des pays les plus favorables à l’immigration. Ce n’est que dans les années 1920 que le ton a vraiment commencé à se durcir contre l’immigration. »

        Valeurs américaines: gouvernement limité, propriété privée, liberté de parole, liberté tout court. Tant que l’immigration vient de cultures respectant ces valeurs, celles-ci sont préservées. Si la démographie penche vers des populations d’Amérique centrale ou d’Amérique du Sud les Etats-Unis ne seront plus les Etats-Unis. La nature de l’immigration aux Etats-Unis a radicalement changé à partir des années 1960.

        >> « Comme tous les supporters de Trump, après avoir râlé contre l’immigration, vous affirmez ensuite que Trump est moins va-t-en-guerre que Clinton. C’est complètement faux, tel que l’expliquait un récent article de Contrepoints : « [Trump et Clinton sont tous les deux] favorables à plus d’agressivité militaire. » « En politique étrangère l’objectif de Trump, contrairement à celui des libertariens, n’est pas de mener des politiques légitimes : son objectif est de mener des politiques « viriles » et « politiquement incorrectes. » C’est la raison pour laquelle il était allé jusqu’à proposer d’éliminer les terroristes ET leur famille. Bref, seuls les libertariens sont moins va-t-en-guerre que Clinton. »

        Clinton attise systématiquement les tensions avec la Russie, les accuse de tous les maux, veut une « no fly zone » en Syrie qui implique d’abattre des avions russes… un conflit entre deux puissances nucléaires devrait faire froid dans le dos de tout libéral, et de tout le monde même. Trump n’est ni pour ni contre la Russie, et n’a jamais montré vouloir un quelconque conflit avec eux. Donc oui Trump me semble moins va-t-en-guerre que Clinton.

        >> « Vous avez parfaitement le droit de préférer Trump, mais cessez de prétendre que votre choix n’est pas qu’une question de goût, ayez l’honnêteté de reconnaitre que votre avis est totalement subjectif. Car si on analyse les choses objectivement on comprend que Trump et Clinton sont tous les deux absolument indéfendables d’un point de vue libéral. Toutes vos critiques envers Clinton sont justes, mais votre adhésion au nationalisme de Trump n’a rien de libérale. Vous aimez Trump non pas parce que vous aimez la liberté, mais parce que vous préférez l’esclavage voulu par Trump plutôt que l’esclavage voulu par Clinton. »

        Je ne dis pas que Trump est un idéal libéral. Mais je pense avoir apporté des arguments *non subjectifs* pour défendre ma position que Trump est « moins pire » que Clinton. Les arguments *objectifs* contre Clinton semblent sans fin: http://www.mostdamagingwikileaks.com/
        Bien sûr que c’est un choix entre deux types d’esclavage, c’est le cas de toute élection. C’est un argument vide de dire « puisque votre choix porte sur un esclavagiste c’est donc un mauvais choix » puisqu’il s’applique quelque soit le choix.

        • @Sylvain : Clinton veut que l’État force les Américains à accueillir des immigrés. Trump veut que l’État force les Américains à ne pas accueillir des immigrés. Les libéraux ne sont d’accord ni avec Clinton ni avec Trump.

          Les libéraux sont les seuls à comprendre que l’État, en l’occurrence l’État Américain, est incapable de discerner mieux que les Américains (propriétaires & employeurs) quels sont les étrangers dont ils ont ou non besoin. Par conséquent l’État devrait se contenter de veiller au respect des choix des propriétaires & employeurs plutôt que vouloir imposer une politique d’immigration choisie. La seule chose que l’État devrait avoir le droit de faire, c’est de faire respecter la volonté des propriétaires & employeurs : Si certains d’entre-eux veulent des étrangers provenant d’un continent A, c’est leur droit le plus strict. Si d’autres veulent des étrangers provenant d’un continent B, c’est aussi leur droit le plus strict. Si certains veulent des étrangers qualifiés, diplômés, c’est leur droit le plus strict. Si d’autres veulent des étrangers non-qualifiés, non-diplômés, c’est aussi leur droit le plus strict. Quant aux Américains (propriétaires & employeurs) qui ne veulent AUCUN étranger : c’est également leur droit le plus strict.

  • apporter une solution, sans doute pas ; foutre la m… en revanche…

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