Leaders, managers ? Quelle différence ?

Un bon manager n’est pas forcément un leader. L’inverse non plus. Comment différencier les deux ?

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Leaders, managers ? Quelle différence ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 septembre 2016
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Par Alain Goetzmann.

Leaders, managers ? Quelle différence ?
By: Lucky LyndaCC BY 2.0

On a souvent tendance à confondre ces deux mots. Leader, manager ; deux définitions du chef ? Pas vraiment.  Il ne faut pas confondre. Il s’agit de deux mots assez différents quand on se donne la peine de se pencher sur leur véritable contenu.

Un bon manager n’est pas forcément un leader. L’inverse non plus. Leader et Manager n’ont d’ailleurs pas la même origine étymologique. Leader est un vieux mot anglo-saxon qu’on retrouve dans tout le nord de l’Europe et qui veut dire : route, chemin, la trace d’un bateau sur la mer. Manager vient du latin manus, la main, qui a donné, en italien maneggiare et en français mesnagement, pour la main qui tient l’épée, la barre, les rênes d’un cheval. C’est de là qu’est venu le terme management. Un mot bien français, donc.

Faire et décider

Alors, comment peut-on les définir plus précisément, sans verser dans la caricature ? Disons, pour simplifier, que les Managers font bien les choses et que les Leaders prennent les bonnes décisions.

S’il est bien sûr indispensable que tout chef d’entreprise soit aussi un manager compétent, sachant, entre autres, administrer et contrôler, il faut, avant tout, qu’il sache se comporter en leader, inspirant les autres, suscitant l’enthousiasme et l’engagement, capable de former des équipes et de les faire travailler à l’unisson. Il sait définir les valeurs de l’entreprise et les faire respecter, se voir reconnu comme un véritable architecte social. Savoir conduire, savoir commander, c’est d’abord savoir insuffler à d’autres, le désir de travailler ensemble, sous sa conduite, dans le but d’atteindre unobjectif commun.

Un bon management, c’est la planification et le budget, l’organisation et la gestion du personnel, le contrôle et la résolution des problèmes, l‘art de prendre des décisions imparfaites sur la foi d’informations incomplètes.

Le bon management

Un bon management produit un degré de prévisibilité et d’ordre, susceptible de conduire, rapidement, aux résultats escomptés.

Un bon management, c’est la concentration sur la dernière ligne la bottom line, comme disent les Américains.

Le leadership, c’est la première ligne : que veux-je accomplir ?

Le leadership ne naît pas d’un pouvoir délégué mais d’une reconnaissance, une adhésion.

Le leadership se détecte à la capacité du leader à faire grandir son entourage. Ce n’est ni la mise en scène de son ego, ni de la coercition. Au contraire, un leader sait s’entourer de gens, plus forts que lui, car il a, avant tout, une grande confiance en soi et n’a nul besoin de se pavaner ou de se mettre en avant. Il se révèle au travers de sa simplicité, de sa sincérité et de son courage dans la conduite des hommes. Il partage une vision, Il sait convertir sa vision en une stratégie simple et claire pour tous, Il entraîne la communauté vers de grands horizons, Il installe des valeurs dans lesquelles se reconnaissent, la quasi-totalité de ceux qui l’entourent. Il sait fédérer le groupe.

Le leader crée le mouvement

Un leader crée le mouvement en marchant, c’est d’ailleurs là son principal talent. Il est capable d’importer de l’angoisse et d’exporter de l’énergie positive. On mesure la qualité d’un leader au nombre de leaders qu’il a développés. Il sait créer des ruptures.

Il n’y a pas de leadership quand, comme le font malheureusement les hommes politiques, on ne gouverne qu’en fonction des sondages d’opinion.

Un leader ne se compare pas aux autres, ses convictions sont profondes. Il a une vision et une passion et sait les faire partager.

Il aime apprendre, il aime l’innovation, il sait dépasser les limites de sa zone de confort. Il ne cherche pas d’excuses, il trouve des opportunités. Il n’a pas besoin de titre, son autorité est naturelle.  Les obstacles sont, pour lui, l’occasion de trouver d’autres voies.

Ce qui est bon pour l’entreprise

Un leader choisit d’abord ce qui est bon pour l’entreprise, assume la responsabilité de ses décisions, communique lui-même ses choix, se concentre sur les opportunités plus que sur les problèmes, évite de passer son temps dans des réunions improductives, et préfère dire Nous plutôt que Je.

Un leader sait inspirer les membres de son équipe afin qu’ils deviennent, à leur tour, des leaders.

Un leader, enfin, c’est Bonaparte au Pont d’Arcole, prenant tous les risques, relevant et brandissant un drapeau, se précipitant à la tête de ses troupes, pour leur faire franchir un pont, quitte à tomber à l’eau sous la mitraille de l’ennemi.

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  • Le manager c’est le bon professionnel qui prend peu de risques et qui obtient un rendement honorable des moyens qu’il manage. Le leader est celui qui fait reculer les limites. Le leader se plante plus souvent que le manager mais, quand il réussit il fait beaucoup avancer. Mieux vaut beaucoup de leaders que beaucoup de managers.

  • Dans le manuel de la marine américaine, on dit : « le manager, c’est celui qui fait en sorte que le carburant, les vivres et les munitions soient disponibles où on en a besoin et quand on en a besoin. Le chef, c’est celui qui mène les soldats à la bataille. « 

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