Crimes sans victimes (2) – L’attaque du pain mutant pas bio

En France, si vous faites du pain à partir de farine bio et que vous le dites, vous pourriez vous attirer des ennuis pour fraude.
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Crimes sans victimes (2) – L’attaque du pain mutant pas bio

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 20 septembre 2016
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Il y a peu de choses plus sacrées en France que la nourriture, et à ce chapitre, peu de choses plus importantes qu’un bon pain. C’est donc en toute logique qu’Alain Bourgeois et sa femme, un couple de Liomer dans la Somme, a décidé de s’atteler à la réalisation d’un pain aussi exceptionnel que possible, incorporant dans sa composition les ingrédients qu’il juge les meilleurs, et de le faire savoir. Grossière erreur.

Il faut dire qu’en France, faire de la publicité pour un produit répond à des normes, des règlementations précises et des usages catalogués dont toute déviation peut entraîner des poursuites. L’un de ces écarts consisterait par exemple à faire passer un produit pour un autre, ou à l’affubler d’un label dont il ne dispose pas vraiment.

Et c’est là que les choses deviennent intéressantes.

pain-pas-bioDans le cas qui nous occupe, le couple Bourgeois fabrique donc du pain au levain (Alain, même s’il fait le même travail qu’un boulanger, n’en a pas le titre officiel), et utilise pour ce faire de la farine labellisée « bio ». Pour eux, cette farine, produite chez un agriculteur biologique installé à quinze kilomètres du couple, mérite amplement d’être promue. Du reste, il paraît logique d’indiquer, dans un souci de transparence, les éléments constitutifs du pain qu’ils vendent essentiellement aux AMAP locales, indication qu’ils fournissent donc sur un panneau d’affichage précisant donc « pain au levain de farine bio moulue sur meule de pierre, cuit au feu de bois ».

Difficile de faire plus précis et plus clair.

Malheureusement, comme je l’ai dit en introduction, en France, la nourriture, c’est sacré et à ce sujet, l’administration est particulièrement tatillonne. Suite à un premier contrôle en février 2014 de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) — instance apparemment indispensable à la population du département pour se protéger contre les attaques de pain mutant, semble-t-il récurrentes dans le coin — les Bourgeois recueillent plusieurs remarques dont l’une porte sur la mention « bio » présente sur leur panneau. Un nouveau contrôle en octobre 2014 confirmera que le contrôleur veut absolument voir disparaître toute mention du « bio » sur le panneau, cette dernière pouvant laisser faire croire au consommateur, ruminant placide mais un peu bête il faut bien l’avouer, que le pain serait lui-même touché de l’onction « bio » dès lors qu’il est constitué d’une farine du même label.

Or, il n’en est rien : si un produit doit devenir bio, il le sera après être passé par tous les contrôles et tous les cerfas dûment certifiés par l’administration seule détentrice du droit de certifier bio ou pas.

D’un autre côté, il apparaît pourtant clair que, tant sur le tableau que dans l’esprit des Bourgeois, seule la farine dispose du label « bio » et qu’il n’est pas question de faire passer leur pain pour bio. Et ce d’autant plus qu’ils font tout pour que ce soit bien le label « Nature et Progrès » qui leur échoie plutôt que ce label bio dont ils ne se réclament pas.

Malheureusement, l’administration ne veut rien entendre. Après quelques mois, ils reçoivent une citation à prévenu par voie d’huissier pour avoir « présenté des produits (pains) en faisant croire qu’ils bénéficiaient de la qualité de produits de l’agriculture biologique », ce qui est une infraction passible d’une amende de 300.000 euros et d’une peine d’emprisonnement de deux ans, si la fraude est reconnue.

Ah, ça, vraiment, pas de doute : il était temps que l’administration agisse et traîne au tribunal ces dangereux fraudeurs ! Les plaintes des consommateurs s’accumulaient évidemment alors que se multipliaient les abominations (depuis les indigestions jusqu’aux mutations abominables entraînant la pousse de bras et de jambes surnuméraires, ainsi qu’un ou deux cas d’yeux devenus pédonculaires) provoquées par l’ingestion inopinée de ce pain faussement bio et … Oh pardon, on me souffle qu’aucune plainte n’a jamais été déposée par aucun consommateur ni aucune AMAP pour ces pains au levain, qu’aucun consommateur ne s’est jamais offusqué d’avoir cru acheter du pain « bio » alors qu’il n’était en réalité que fabriqué à partir d’ingrédients bio clairement indiqués sur le panneau, pas plus qu’il n’y a eu le moindre problème ni avec le pain, ni avec le fait qu’Alain en produise dans le cadre légal.

Autrement dit, nous nous retrouvons dans un nouveau cas de non-crime sans victime, auquel notre efficace administration, probablement pas trop débordée par les affaires courantes, aura rapidement répondu : le parquet, sentant bien toute l’abomination de l’affaire, aura promptement requis 8000 euros d’amende dont 5000 avec sursis pour ces abominations dignes d’un autre âge.

chaton youpi encore une mission réussie

Pour les ardents défenseurs de la Loi, Dure Loi, l’affaire est entendue : aucune ambiguïté ne peut régner pour le consommateur et celui-ci doit être informé sans qu’il puisse imaginer une seule seconde consommer un pain bio alors qu’il ne s’agit que d’un pain au levain de farine bio. Restera à ces ardents défenseurs de la Loi, Dure Loi, d’expliquer comment faire savoir au consommateur qu’il consomme un pain au levain issu de farine bio sans exprimer le fait que la farine est bio. Cela promet quelques moments de syntaxe française consternante.

Et si l’on oublie bien vite les petits parangons de la Loi, Dure Loi, remarquons une fois encore que le nombre de victimes, dans cette affaire, suit exactement le trajet inverse qu’on entend pourtant lui faire suivre dans un état de droit normalement constitué : normalement, crime il y a, victime(s) il y a, la justice passe et les victimes sont (au moins en partie) compensées pour leurs dommages et les criminels punis. Ici, point de tout cela.

Sans l’intervention insistante et pernicieuse de la DDPP, le couple aurait continué son activité (qui, je le rappelle, n’est pas de vendre de la drogue, de fabriquer des faux billets, de produire du meth dans sa cave, de passer des armes en fraude ou de placer des filles sur les trottoirs de Liomer). Passée cette intervention, le couple risque bel et bien de perdre son activité, la région de perdre un couple de boulangers (sinon dans le titre, au moins dans la pratique), les consommateurs de perdre du pain « au levain de farine bio » qu’ils affectionnaient, l’État de perdre des contribuables probablement plus honnêtes que bien des ministres. Pas de doute : la société, avec toutes ces pertes, aura largement gagné en vivrensemble ou sur le plan financier. L’administration et les tribunaux de justice, pas du tout engorgés, auront eu à traiter une affaire de la plus haute importance et le temps passé sur ces affolantes broutilles, celui du contrôleur probablement imbibé de l’importance de sa charge, ne sera jamais remboursé au contribuable qui, encore une fois, se fait dindon d’une farce de moins en moins drôle.

Aucune victime avant, tout plein après ? Décidément, la vie en République du Bisounoursland est pleine de surprises…

Socialisme
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  • Force reste à la loi …

    (comme aiment tant le dire nos amis ponctionnaires).

  • Il faudrait publier les noms des fonctionnaires qui font « appliquer la loi » dans ces cas. Le nom des gens à la DDPP, et le nom du juge. Ces gens devraient recevoir des centaines de lettres remplies de PQ usagé avec le mot « merci de nous protéger contre le pain de Mr. et Mme Bourgeois. ».

  • Lire « Atérix et le Domaine des Dieux ».
    On y est 🙁

  • Agitation sur tous les plans, efficacité sur aucun.
    Beaucoup de citoyens-contribuables pourraient conter de telles aventures – pas aussi bien toutefois. Merci de les faire sortir du silence médiatique!

  • Bah oui c’est pour cette raison que nous payons tant d’impôts, nous protéger de la racaille (non) boulangère qui utilise le mot « bio » pas comme il le faut.
    C’est magique d’imaginer ce que cette affaire a du coûter en salaires de fonctionnaire, trajets, rédaction de la paperasse, coût de la justice etc…
    Quand on en arrive à un tel point comment peut on être positif ?
    Lorsque l’on sait que cet exemple n’est qu’un parmis des millions, faire le ménage nécessitera bien plus que de petites réformettes ciblées.
    Le pays est terminé et irréformable…une petite faillite, on se recentre sur les régions, les villes, enfin tout regroupement de population suffisamment petit pour être gérable en gros.

  • comment faire savoir au consommateur qu’il consomme un pain au levain issu de farine bio sans exprimer le fait que la farine est bio

    Il est si vrai que l’ambiguïté était manifeste (qui n’a pas cru un seul instant que le pain aussi possédé cette joyeuse appelation « bio » ?) que je propose au couple de modifier ainsi leur inscription : « Pain au levain à base de farine bio… ». Quand on a à faire face à des idiots, il faut jouer au malin ingénu.

    nous nous retrouvons dans un nouveau cas de non-crime sans victime

    Je m’inscris en faux contre une telle affirmation : victime il y a, à savoir l’administration française. Nous sommes ici dans une situation où un couple entend pratiquer un commerce honnête, et cela sans effectuer son parcours obligatoire dans la maison des fous décrites dans les « 12 travaux d’Astérix ». Vous conviendrez, je l’espère, que c’est tout bonnement inadmissible ! 😛

    Une dernière remarque en guise de conclusion : il faut dire qu’en République socialiste, avec un tel patronyme ce couple cherchait les ennuis.

  • Encore une charge facile contre la répression des fraudes, mais moi ce que je ne comprends pas c’est l’entêtement des boulangers. Ce n’est pas qu’une affaire de libéral ou non libéral, il existe des labels gérés par des sociétés de droit privé et les candidats au label doivent aussi respecter un cahier des charges pour l’obtenir. L’adhésion à un label est une démarche volontaire et s’attribuer le dit label sans en respecter les exigences est bien une fraude tout comme vendre du chocolat sans cacao ou du Champagne produit à partir du raisin italien. Je comprends l’idée libertaire du laisser-faire, mais ayant travaillé il y a fort longtemps à l’établissement d’un label industriel de droit privé à la demande d’entrepreneurs fatigués d’avoir à défendre leurs prix contre des producteurs moins scrupuleux, je peux imaginer que l’administration soit dans son droit de défendre le sien. Il est possible que le boulanger soit une victime, mais l’article est un tantinet à charge pour qu’on puisse se faire une idée de la vérité, c’est le rôle des tribunaux, le rôle d’un bloggeur sérieux étant d’en faire un rapport exhaustif et non pas d’agiter le fonctionnairophobe bas de plafond avec des tirades outrées à deux balles.

    • On dirait que vous n’avez pas compris que ces boulangers ne se revendiquaient pas d’un label. Ils ne vendent pas de pain bio, mais du pain à base de farine bio. Vous travaillez à la DDPP ?

    • Dans l’article, la charge n’est pas contre le label du bio, mais contre l’administration qui cherche un problème là où il n’y en a pas..le Boulanger ne dit pas que son pain est bio, mais que sa farine l’est….
      A partir de là le debat n’a pas lieu d’être, mis à part si certains fonctionnaires s’ennuient.

    • faudrait apprendre a lire.

    • Le droit de dire et d’écrire la vérité devrait être inaliénable.
      Le pain est fait de farine bio, c’est clair et c’est vrai. Circulez.

      Ce cas est à rapprocher du lait américain qu’on n’a plus le droit d’appeler lait s’il ne contient pas les additifs exigés par la FDA, sous peine de poursuites.

      • Dans ce cas le boulanger aura gain de cause devant les tribunaux, j’allais dire grain de cause. Cela dit il dit que le levain est fait à partir de farine bio, pas le pain. Je le comprends car depuis que je suis en Suisse, je n’ai pu me résoudre à payer une mauvaise baguette 3 CHF, alors qu’à Paris elle était excellente à 0.90 €, alors je fais mon pain. Il est exact qu’avec de l’eau dé-chlorée et de la farine issue de l’agriculture biologique, le levain est bien plus actif (prouvé après un très sérieux plan d’expériences) , en revanche j’utilise des farines non bio pour le pain. Alors plutôt que de s’agiter comme un guignol, laissons la justice décider, j’allais dire trancher.

        • Être à ce point à coté du sujet relève de l’exploit.

          • Bin non, il existe des fonctionnaires zélés et mêmes tordus ça ne remet pas en cause la nécessaire défense des labels, le délibéré est le 4 octobre, il n’y a plus longtemps à attendre. A noter que ce fonctionnaire a été utile car le four de ces boulangers n’était pas dans le labo, mais dans le garage …. Mais ça vous ne le dîtes pas…

        • Dans ce cas le boulanger aura gain de cause devant les tribunaux

          On l’espère au vue des informations que nous avons. Le contexte est aussi exposé dans un article du Courrier Picard.

          Le seul « label » dont se revendique le couple est celui de Nature et progrès, mais ce dernier n’est pas reconnu comme autorité de certification par la France et l’UE, bien qu’il le soit tant par le couple producteur que, sans doute, par une partie de leur consommateur.

          De votre côté, à la lecture de leur pancarte vous est-il venu à l’esprit que c’était leur pain qu’ils qualifiaient de bio et non la farine qui sert de base à leur levain ? Et qu’il y a donc volonté délibérée de tromper leur clientèle – qui ne s’est jamais plainte – et de s’attribuer un label qu’ils ne possèdent pas ?

          L’audience ayant déjà eu lieu, mais le délibéré étant repoussé au 4 octobre, je serais tout de même curieux de connaître la nature des débats qui ont eu lieu au cours de l’audience. Ont-ils débattu de l’ambiguïté de la grammaire française, en prenant pour exemple une proposition du type : « il ne faut jamais parler de ses relations sexuelles avec sa mère » ? 😛

          Alors plutôt que de s’agiter comme un guignol, laissons la justice décider

          Personne n’a dit le contraire, on trouve juste ridicule le zèle apparent des inspecteurs de la DDPL.

    • « il existe des labels gérés par des sociétés de droit privé… »

      Déjà et d’une le mot « bio » appartient à l’état (Ministère de l’A-griculture) et le label AB aussi et l’expression « agriculture biologique » aussi.

      http://www.agencebio.org/la-marque-ab

      Danone a été obligé de changer le nom d’un de ses yaourts « BIO » alors que sa marque avait été déposée il y a des dizaines d’années.

      Faut pas rigoler à utiliser des mots du dictionnaire sans demander l’autorisation.
      Next : solidarité, phobies diverses, savamieux…

      • Mauvaise foi quand tu nous tiens, l’affaire de Danome est exceptionnelle, le règlement européen est en effet postérieur au dépôt de marque, et Danome a eu 15 ans pour reconfigurer son marketing de BIO à Activia. Le management de Danone a toujours prétendu comprendre la logique de réserver le terme BIO aux produits issus de l’agriculture biologique.

        • Légèrement pénible les gens comme vous qui contredisez sans aucun argument et ce n’est pas la première fois. Fail !

          Je ne vois pas où est la mauvaise foi. Un label oui, un mot non. Voir le cirque qu’ont fait les socialistes quand l’UMP a changé son nom pour « Les Républicains ». C’est du même tonneau.

          Et 7 ans, pas 15 ans, mais ce n’est pas cela le problème.

          Au hasard : http://www.liberation.fr/societe/2000/01/21/l-appellation-bio-en-appel_313800

          « Dans le collimateur des défenseurs de l’agriculture biologique, les industriels qui qualifient de bio des produits non bio. Ainsi, les yaourts Bio de Danone. Aux yeux des défenseurs de l’agriculture biologique, cette revendication est abusive et risque d’entretenir la confusion dans l’esprit des consommateurs. Ils réclament donc que son utilisation soit protégée et réservée aux produits bio. Ce dont les industriels ne veulent pas. Choc. Dans un premier temps pourtant, l’article restreignant l’usage du terme bio est finalisé. A la mi-août 1999, l’accord sur les productions animales aboutit. Et il est publié au Journal officiel des communautés européennes le 24 août. Mais en lisant le JO, les défenseurs du bio ont un choc. Une dérogation, apparue d’on ne sait où, prévoit la pérennisation jusqu’en 2006 de l’usage des termes bio et éco pour les produits non issus de l’agriculture biologique. «On se doute que ça vient d’un certain nombre d’industriels», soupire Dominique Verot, chargé de mission à la Fnab (Fédération nationale de l’agriculture biologique).  »
          ________
          Vous aurez noté que le mot « éco » est aussi réservé.
          Next : Apple ?

          • De mémoire le règlement européen est de 91 mais je peux me tromper en effet et ce n’est pas le problème. Mais 2006 je suis d’accord avec vous. Maintenant je me mets à la place de mon céréalier qui se casse le cul à faire du blé sans pesticide (parce que c’est pas de la tarte), qui voit un industriel se pointer avec un truc machin « BIO », je trouverais moche, pourtant le produit est différent (j’y croyais pas trop, moi le bio je m’en fiche pour tout vous dire, mais le fait est têtu la farine sans pesticide produit un levain plus actif). Alors c’est vrai BIO ça veut dire vivant, et il peut paraître saugrenu d’en limiter l’occurrence sur les étiquettes. Mais en toute bonne foi, reconnaissons qu’il est associé à une certaine idée de la production agricole. Les anglo-saxons utilisent « organic », c’est sans doute mieux, mais on ne met pas non plus organic sur n’importe quelle étiquette chez eux.

            • On dévie du sujet : le boulanger n’a jamais dit qu’il faisait un pain bio, juste qu’il utilisait une farine bio.

              Sinon, hors sujet : avoir réservé l’utilisation de ce mot (qui existait avant) à un mode de culture c’est anormal, il y a des labels pour cela.
              C’est comme si on réservait le terme « naturel » (tout est naturel sauf la nourriture apportée par les extra-terrestres) ou « recette de grand-mère », « produits de la ferme » ou « saucisson de pays » ou « fait maison »… ah bah non, zut c’est déjà fait !
              Vous voyez le problème ?

              Ca ne va pas tarder qu’on va débaptiser les confitures « Bonne Maman » parce que : et d’une) c’est genré et de 2) la loi va dire ce qu’est une recette de grand-mère et de 3) ça choque pierre w qui s’est fait un film des confitures de sa grand-mère. Je n’exagère pas.

              Organic, ça dépend du pays.

              • Je sais ce qu’a écrit le boulanger, je comprends que la répression des fraudes en fait une certaine interprétation, largement discutable, et le tribunal rend son délibéré le 4 octobre. Je dis juste wait and see, ça ne vaut cependant pas l’indignation à deux balles et la remise en cause du contrôle des artisans de bouche.

                • Vous n’avez toujours pas compris sur quoi portait la critique de h16 n’est-ce pas ?
                  Indice : c’est écrit dans le titre de l’article et dans le dernier paragraphe.

                  • J’ai parfaitement compris, le titre est une indice mais aussi cette phrase : « Il faut dire qu’en France, faire de la publicité pour un produit répond à des normes, des réglementations précises et des usages catalogués dont toute déviation peut entraîner des poursuites »

                    C’est clair, la France est loin d’être le seul pays développé qui correspond à cette description, et comme partout les contrevenants présumés ont plusieurs types de recours pour se défendre si l’état fait du zèle. Voilà c’est tout, monter en épingle un fait divers datant de 2014, ne parler que de l’infraction contestée mais pas de celles reconnues et corrigées par les artisans en cause, et croire qu’on a démontré que le monde serait tellement mieux sans la répression des fraudes ce n’est pas sérieux. Et malheureusement chaque article de ce contributeur est sur le même principe. Et c’est moi qu’on accuse de sophismes.

                    • Vous confirmez donc n’avoir pas compris le propos de l’article.

                      On a un article avec pour titre « Crime sans victime » et pour vous le sujet de l’article c’est le fait divers utilisé comme exemple de « crime sans victime ».

                    • Le titre est aussi bête que le contenu, déjà il ne s’agit pas d’un crime mais d’un délit et même une infraction, et il existe une foule de délits sans victimes, l’essentiel des infractions routières par exemple. Comme s’il fallait trouver une victime pour constituer un délit. Un fonctionnaire défend à tort à mon avis, mais mon avis ne compte pas, un label qui permet de protéger ceux qui l’ont obtenu en respectant le cahier des charges.

                      Si le thème de l’article est de plaider pour un système qui ne considérerait que les délits occasionnant un préjudice constaté, c’est toute la législation mondiale qu’il faut revoir.

                    • pierre w: Comme s’il fallait trouver une victime pour constituer un délit.

                      Celle-là est collector quand même…. 🙂

                      Sans victime et donc des dommages rationnellement constatables par la justice, qu’est-ce qui protège le citoyen de lois totalement arbitraires émises par des bureaucrates complètement perchés ?

                      Un conducteur normal enfreint la loi stricto-sensu 600 fois par année, il y a donc 24 milliards de violations de la loi chaque année pour 400’000 accidents (de la simple éraflure à l’accident mortel).

                      Des lois qui criminalisent même les conducteurs les plus vertueux ça vous paraît rationnel, sain, souhaitable ?
                      Il y a en France 2,5 millions de conducteurs sans permis, vous pensez réellement qu’ils l’ont tous perdu à cause de comportements dangereux ou dommageable pour la société ou les autres ?

                      Vous vous souvenez encore de ce à quoi sert la loi à la base en vrai ?

                      pierre w: et croire qu’on a démontré que le monde serait tellement mieux sans la répression des fraudes ce n’est pas sérieux.

                      Homme de paille puérile.
                      Critiquer les mauvaises pizzas ce n’est PAS vouloir supprimer toutes les pizzas dans le monde.

        • L’affaire n’a rien d’exceptionnel. Il y a une quinzaine d’années, la SNCF, en tant que propriétaire du nom, a obligé un bar nommé « Le Corail » dans un petit port breton à changer de nom : seuls les wagons-bars des trains corail sont autorisés à servir des boissons.

    • un fonctionnaire ne bouge que si on lui en a donné l’ordre.. il est évident qu’un de ses concurrents a le bras très long , trop long pour aller s’enfermer dans un tribunal , il doit obtempérer.
      et vive notre blogueur adoré

      • Il est bien possible qu’une telle situation soit à l’origine de cette histoire. Je propose donc d’adapter la proposition française ambiguë, exposée dans un commentaire au-dessus, de la manière suivante : « il ne faut jamais parler de ses histoires de coucherie avec l’État ». 😛

    • Je trouve dangereux que l’on donne du pouvoir à des gens qui n’ont aucun discernement 🙁
      Du « chocolat » sans cacao, ce n’est pas du « chocolat » … du « champagne » produit à partir de raisin italien, ce n’est pas du « champagne »; mais le « pain » en question -sauf s’il est fabriqué avec du carton par exemple (?)- c’est du « pain » ou pas ?
      A moins que l’on donne du pouvoir à des gens qui ne savent pas lire le français (?) ou qui voudraient défendre des consommateurs qui ne sachent pas lire le français (?), mais « pain de farine bio » ça ne veut pas dire « pain bio de farine »
      (et pendant ce temps, dans tous les commerces de France, on vend des tranches de « jambon » bien roses, qui ne sont pas des tranches de « jambon » [avant ou arrière ?] mais des tranches d’un « machin » reconstitué à partie de morceaux de viande broyés et additionnés de colorants chimiques que l’on soupçonne de pouvoir être cancérigènes)

  • J’avoue… J’avoue, j’ai explosé de rire quand j’ai lu l’article tant j’ai pensé à une farce impossible, irréelle. Mais j’ai vite repris mes esprits et j’ai commencé à me dire que non, décidément, ce n’était pas possible ! Mais si…maintenant, on peut être condamné sans délit, sans crime, sans victime, alors que de vrais méchants volent, truandent, fraudent, rackettent, violent, assassinent, financent des élus corrompus sans AUCUNE LIMITE !!!!
    Alors que faire ? Juste se dire que Ce Pays Est Foutu ? Franchement, même si l’évidence est là, devant nos yeux consternés, je n’arrive pas à m’y résoudre.
    Malheureusement, je me dis de plus en plus souvent que pour arrêter la machine folle qui est en train de nous broyer, il va falloir riposter. Mais pas à la mode Bisounours, vraiment riposter, avec du plomb et aller cramer quelques têtes bien choisies sur des pneus arrosés d’essence.
    Franchement, j’ai de plus en plus l’impression qu’il ne reste que ce moyen !

  • je n’ai qu’une chose à conseiller à ce couple de travailleurs , et à tout ceux qui sont dans leur cas : quittez la france , barrez vous de ce pays gouvernés par des crétins sans cervelle ; vous ne le regretterez pas;

  • bah , sont plus grand crime a été d’utiliser une autre farine que celle délivrée par le cartel des moulins…
    sinon , est ce possible de faire un pain  » Bio » a partir de l’eau du robinet ,avec un sel industriel et des levures et autres substances sortant de laboratoires pharmaceutiques ?

  • Quand bien même le four eût été dans sa chambre, en quoi cela pose problème?
    Son pain est bon, il ne ment pas sur les ingrédients, les gens en mangent et en rachètent, so what?

  • Quand bien même le four eût été dans sa chambre, en quoi cela pose problème?
    Son pain est bon, il ne ment pas sur les ingrédients, les gens en mangent et en rachètent, so what?

    • Bin c’est une question d’hygiène, le goût peut être bon mais le pain mauvais. Même dans la Suisse ultra libérale où je vis on ne mets pas les cantines scolaires dans les stations services et les fours dans les garages, et même si le boulanger inscrit sur sa devanture « pain cuit dans le garage », ce qui aurait au moins le mérite d’informer le client. Enfin voilà maintenant c’est vrai on peut aussi pétrir dans une jante avec une perceuse. Tout est possible tout est réalisable comme on dit.

      • Bah moi c’est encore pire, le barbecue est dehors !

        Vous êtes dans le sophisme (éxagération) mais faut-il s’en étonner pour quelqu’un qui trouve la Suisse ultra-libérale ?

      • Suisse ultra-libérale… on dirait Ilmryn sous exta 😀

        Non, sans blagues, un pays où est supposé s’appliquer le principe de subsidiarité mais où le ramassage des ordures (normalement dévolu à la municipalité) est gérée par une loi fédérale, où les Thurgoviens peuvent interdire aux Valaisans de construire des résidences secondaires, c’est pour vous un pays ultra-libéral?

        Vous savez pourquoi je m’indigne et me désole autant de la situation de la France? c’est parce que nous suivons leurs traces avec application, voire avec ferveur. Le seul atout qu’il nous reste vraiment, c’est notre proverbiale lenteur…

        • Ah bin moi je ne prétends pas que la Suisse est libérale, mais c’est un exemple souvent mis en avant sur ce site par les pourfendeurs de l’EU et de la France. La Suisse est pragmatique et donc laisse faire quand il n’est pas utile de régenter mais est intraitable sur ses règlements. Mais sur ce site ça se chamaille fort autour du concept de libéralisme , en réalité aucun pays au monde n’est ou aura été libéral aux yeux des contributeurs de Contrepoint. C’est un « idéal » inatteignable, une lune, voire un délire impraticable fort heureusement. Il y a plus de nuances du libéralisme que de nuances de Grey, et même chose pour les anti-libéraux. On appelle tout ça de la jactance. On jacte d’abord on pensera plus tard. Parce qu’à part la haine de l’état on ne trouve pas tellement d’idées communes dans tout ça.

          • « … en réalité aucun pays au monde n’est ou aura été libéral aux yeux des contributeurs de Contrepoint. »

            La plupart des pays occidentaux de la fin du 19e siècle connaissaient un régime libéral classique.
            Quant aux idées communes aux différentes tendances libérales, elles sont assez simples et peu nombreuses : l’État doit être strictement limité à seul rôle de protection des droits naturels et des libertés fondamentales des individus.

            • Jactance encore même si concise ! Que sont les droits naturels, est-ce un droit naturel de pouvoir acheter de la nourriture à un artisan ou un industriel sans avoir à conduire soi-même une batterie de tests avant de la consommer ou bien faire soi-même des prélèvements dans la cuisine d’un restaurant avant d’y déjeuner ?

              • Non, avoir une assurance sur la qualité d’un produit n’est pas un droit naturel. Ergo, l’État n’a pas à se mêler de ça.

                • Ok crystal clear ! Je ne connais pas de pays où je pourrais aimer vivre sans contrôle sanitaire, les libéraux ont une looooongue route devant eux avant de voir leurs rêves se réaliser. C’est émouvant. Mais vous pourriez déménager à Madagascar ou en Papouasie Nouvelle Guinée, je connais un peu et en effet l’état y est absent de la plupart des secteurs économiques.

                  • Encore une fois, une société libérale où le rôle de l’État est strictement limité à la protection des droits naturels et des libertés fondamentales des individus n’est pas un rêve. C’était la réalité de la plupart des pays occidentaux de la fin du 19e siècle, jusqu’à la Première Guerre mondiale.

                    Pour votre édification, je ne peux que vous recommander la lecture du célèbre livre de Stefan Zweig, Le Monde d’hier, souvenirs d’un Européen.

                  • « Je ne connais pas de pays où je pourrais aimer vivre sans contrôle sanitaire… »

                    Décidément vous ne comprenez rien à rien.
                    Il n’est juste pas nécessaire que ces contrôles soient assurés par l’état.

                    Si un restaurant veut se démarquer de ses semblables (et ça ne manque pas) il devrait avoir tout loisir d’adhérer à un label qui garantira un certain niveau d’hygiène et de sécurité alimentaire. Les labels se feront concurrence et le consommateur sera gagnant. Il est même pensable qu’un tel label permettrait au restaurateur de voir sa prime d’assurance baisser. Et comme bien souvent c’est au consommateur de privilégier te ou tel label suivant sa propre perception.

                    Ou ai-je parler d’état là-dedans ?

                    Manifestement vous ne devez jamais acheter sur amazon, ebay ou faire du covoiturage avec blablacar car ce sont de tels systèmes d’évaluation qui sont mis en oeuvre pour mettre en concurrence des vendeurs de produits ou services et aussi bien clients que fournisseurs en sont satisfaits : la preuve étant qu’ils sont de plus en plus utilisés.

                    Excepté les 2 ou 3 abrutis de service (sur 200 ou 1000 commentateurs) qui mettent des commentaires désobligeants sur un produit alors que les caractéristiques étaient clairement annoncées et qu’ils n’ont même pas pris la peine de lire quelques commentaires existants : ceuxlà sont comme vous, ils ont besoin de l’état.

            • Et donc un libéral serait un nostalgique de Dickens et Zola ? C’est déjà plus clair.

          • Dans l’absolu, la Suisse est loin du libéralisme… Relativement aux autres pays, on est proches du paradis. Le problème étant que quand on vit quelque part, on n’analyse pas tout ce qui se passe relativement à ce qui se passe ailleurs, donc on est vite plus critique.

          • Pour le reste, votre intervention est un salmigondis d’attaques gratuites et tellement banales, je ne pense pas que quelque réponse que ce soit puisse vous aider à comprendre…

            • Je ne pense pas avoir critiqué la Suisse, je l’aime et elle m’aime donc c’est parfait. Maintenant drapez vous solennellement dans votre mépris, c’est toujours la conclusion qu’on obtient sur ce site. Au bout du compte on est toujours trop con pour accéder à la compréhension de l’ultime paradis qu’est le libéralisme, même si personne ne le pratique nulle part. Remarquez c’est le concept du paradis, un lieu imaginaire qui permet de dévaloriser l’ici-bas.

  • Des millions de français sont punis chaque année sans qu’aucune victimes n’ai eu à pâtir de leur actions simplement parce qu’ils ont dépassé une limite de vitesse arbitrairement décrété…

  • H16: «en faisant croire qu’ils bénéficiaient de la qualité de produits de l’agriculture biologique », ce qui est une infraction passible d’une amende de 300.000 euros et d’une peine d’emprisonnement de deux ans, si la fraude est reconnue.

    Les Maîtres le législateur est de plus en plus timbré. Deux ans ? fichtre !

    • Fichtre oui ! Et là par contre, il y a aura toute la place nécessaire en prison. Et pas de demi mesure, deux ans ferme ! La collecte de l’amende se fera en force ! Il vaut mieux agresser des petits vieux dans ce pays.

  • Encore un petit malin de fraudeur pris par la patrouille et qui a voulu faire avaler qu’on obtenait du bio à partir du bio. Ouf, l’État veille.
    Et non en France, Monsieur (et Madame, respectons la parité) on obtient du bio à partir en effet du cerfa 147535-bio, en respectant les articles 135 à 2047 du Code de la consommation et en payant les taxes et autres droits de bio qui vont bien.
    On est en France, la triche ne passera pas.

    • Aucun pain ne devrait être « BIO », puisque les autres ingrédients ne le sont, ni l’eau, ni le sel; quant au levain, il a aussi de l’eau et ne peut pas être bio !…

  • Les commentaires sont fermés.

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