Et si la décentralisation réglait nos problèmes ?

La décentralisation permet l’émergence de solutions qui viennent « d’en bas » : ceux qui côtoient les problèmes au quotidien sont à même d’avoir des idées pour les résoudre.

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Et si la décentralisation réglait nos problèmes ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 18 septembre 2016
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Par Guillaume Moukala Same.

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La décentralisation pourrait-elle permettre l’émergence de nouvelles solutions ? En cette période de crise, les Français sont encore éperdument à la recherche d’un sauveur, d’une providence descendue du ciel. Comme si l’idée d’un seul homme qui aurait les meilleures réponses à tous les problèmes était réaliste. Réveillons-nous, cette idée est dépassée, il faut l’oublier !

Faire de la politique est un métier

D’où un politique tire-t-il sa légitimité lorsqu’il parle de sécurité, de chômage, de misère, de manque d’opportunité, de djihadisme, de délinquance, de voile ou tout autre sujet, lorsque les seules choses qu’il connait sont les costumes, les dîners mondains, l’élitisme, les discours grandiloquents, les poignées de main hypocrites et les stratégies obscures pour la lutte effrénée vers le trône ?

D’accord, quelquefois il se promène ici ou là pour rencontrer le peuple, montrer qu’il le comprend et qu’il a les solutions à leurs problèmes. Mais croyez-vous vraiment qu’un politique dont le métier n’est rien d’autre que faire de la politique est plus à même de trouver des solutions pour l’éducation que, par exemple, des enseignants en interaction avec les jeunes au quotidien ?

La décentralisation, pour permettre l’émergence de solutions

Je ne crois pas. Faire confiance à un homme ou une femme politique pour régler tous nos problèmes, c’est un suicide absurde et irrévocable. Je pense que les Français feraient davantage confiance à quelqu’un qui parle avec une légitimité du terrain. Comme disait Alexandre Jardin dans une interview pour Paris Normandie, « les solutions, elles n’existent que sur le terrain ». Finalement, ça parait logique, c’est simple comme bonjour.

L’idée d’une société décentralisée où chacun prend sa part du fardeau doit remplacer celle d’un homme supposé connaître et diriger tous les domaines de la société. Personne n’est mieux placé pour apporter des solutions que celui qui vit quotidiennement au milieu de ces problèmes et de ces enjeux. Il faut unir nos forces, nos compétences et notre créativité pour faire émerger des solutions par le bas.

Repenser le rôle du politique

Il faut repenser le rôle du politique. Nous pouvons attendre longtemps un messie qui refera de la France un grand pays (mais le temps que Dieu le pousse du ciel nous serons peut-être déjà tous morts) ou alors prendre nos responsabilités. L’homme politique doit maintenant être là pour nous redonner du pouvoir et de l’autonomie, pour libérer l’imagination positive de la société, des élus locaux et de tous les autres acteurs de terrain qui oeuvrent (vraiment !) pour la France. Cela aurait en plus l’autre avantage de donner un sens à une société fracturée.

Comme Tocqueville l’avait pensé au XIXe siècle (car oui il y a quand même des prophètes quelques fois), la décentralisation permet aux individus de sortir d’eux-mêmes, de s’impliquer dans la société et d’alimenter par là même un sentiment chaleureux d’appartenance à une communauté, de créer une cohésion sociale.

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  • la décentralisation peut aussi devenir un cauchemar , si vous voulez responsabiliser des gens, il faut assumer ses propres choix et en gros si un élu décide d’une dépense il doit collecter les sommes sur ses électeurs…
    et comme l’etat dans sa clairvoyance absolue sait mieux que tout autre ce qui est bon pour vous il décide de tous les aspects de votre vie par la loi…
    l’état oblige une commune à entretenir une école, peut lui imposer des normes diverses et variées mais paye les enseignants…
    et à tous les niveaux vous entendez…c’est pas ma faute c’est la faute à Bruxelles qui nous oblige..;c’est la faute de l’etat et de ses lois…etc etc…
    Prenons une petite commune rurale…la loi peut lui imposer des dépenses insupportables financièrement et pratiquement inutile qui rendent sa survie m^me impossible…

    • Dans une certaine mesure, vous avez raison,
      Et d’un autre coté, les seules pistes d’amélioration de la vie publique ne se trouvent ni à Paris, ni à Bruxelles.
      Les pouvoirs d’un maire dépendent plus de sa personnalité que d’un cadre fonctionnel.
      Les maires sont le premier obstacle qu’un lobbyiste peut rencontrer sur sa route!
      Les députés investissent 70% à 80% de leur temps en campagne pour séduire les maire et les élus locaux.
      Je pense, comme l’auteur, que si ce n’est pas la seule piste, c’est la première et la plus prometteuse.

  • Tous nos voisins sont des Etats décentralisés en lander, communautés, provinces, comtés etc .. qui ont tous leurs gouvernements régionaux aux compétences importantes dans la plupart des domaines, le gouvernement central ayant en charge quelques compétences régaliennes et surtout assurant la coordination et la coopération entre les différents gouvernements locaux.

    Le cas français est exceptionnel. La centralisation date de Napoléon qui reconstruisit la France sur les ruines de l’Ancien Régime ultra décentralisé et presqu’ingouvernable détruit par la révolution. L’empereur-soldat l’imagina d’une manière toute militaire, tout descend du Maître et remonte à lui.
    En informatique, on appelle cela l’architecture client-serveur.

    L’inconvénient du système est que la masse des informations finit par engorger le serveur; c’est bien ce qui se passe aujourd’hui avec l’Administration centrale qui répond de plus en plus mal.
    Le système fonctionnait encore bien à l’époque de la poste à cheval, du télégraphe Chappe et jusqu’au téléphone du « 22 à Asnières » car la lenteur des communications laissait aux acteurs locaux une certaine latitude leur permettant de régler d’abord leurs problèmes avant de rendre compte à posteriori à Paris.
    Ce n’est plus le cas aujourd’hui où l’information circule en temps réel. Ce qui créé d’autres problèmes de saturation, de volatilité, de perte de hiérarchisation due à l’instantanéité et donc de sur ou de sous-reaction.

    Cela se voit dans la manière de gouverner. Les chefs d’Etat et premiers ministres des Etats voisins sont reposés parce qu’une grande partie des problèmes locaux ont déjà été traités localement par les instances gouvernementales provinciales et seuls les problèmes importants ne pouvant être traités qu’au niveau national remontent jusqu’à eux.
    En France, tout remonte à Paris et le gros problème des Cabinets est d’estimer ce qui doit remonter au ministre, premier ministre et président de la république et cela dépend essentiellement de la personnalité du destinataire final qui fixe les règles. Mais le dosage reste difficile et nos dirigeants sont saturés par trop d’informations qui les empêche de réfléchir et d’agir.

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