Alstom pleure, mais Fessenheim aussi

Pourquoi la fermeture du site de Fessenheim ne suscite-elle pas autant d’indignation que celle d’Alstom ?

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Alstom pleure, mais Fessenheim aussi

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 18 septembre 2016
- A +

Par Michel Gay et Gérard Petit1.

Alstom qui pleure, Fessenheim aussi
Alstom By: Mike MozartCC BY 2.0

La puissance publique s’émeut bruyamment du projet de fermeture de l’usine Alstom de construction de locomotives à Belfort. Dans le même temps, et dans la même région, elle s’apprête à arrêter la centrale nucléaire de Fessenheim pour une raison politique (plaire à un parti politique « allié »).

Le site d’Alstom délocalisé

Le lion de Belfort va devoir rugir pour tenter d’effrayer les dirigeants d’Alstom qui ont pris la décision de développer le site de Reichshoffen, en Alsace, en y transférant les activités jusque là dévolues à Belfort.

Les ouvriers, techniciens et ingénieurs de ce site emblématique croyaient ingénument que leur savoir-faire, reconnu même outre-Atlantique, allait les protéger de cette calamité. Environ 400 emplois qualifiés seraient délocalisés sous deux ans à cause d’un carnet de commandes sans perspective.

L’État était pourtant présent partout

Les hommes politiques, pompiers-pyromanes puisque les difficultés viendraient de la faiblesse de la commande publique, s’opposent soudain avec éclat à la fermeture de ce site d’Alstom. L’État fait pourtant partie du conseil d’administration de ce groupe industriel. Il est aussi tutelle de la SNCF, l’un de ses principaux clients.

Les cris d’orfraies des responsables politiques outrés de ces futurs licenciements et délocalisations, masqueraient presque leur volonté de procéder de manière identique avec 2000 autres emplois, à proximité, en fermant la centrale nucléaire de Fessenheim. Comme ceux d’Alstom, le personnel et les sous-traitants de Fessenheim possèdent des compétences remarquables. Cet outil productif fait aussi vivre la région et conserve sa pertinence technico-économique en toute sécurité.

Certains politiciens savent souvent dissoudre leurs contradictions dans l’idéologie, mais cette fois la ficelle dogmatique est vraiment grosse. C’est une incohérence qui éclate au grand jour dans cette malheureuse affaire.

Le personnel de Fessenheim saura certainement dénoncer cette aberration avec vigueur en prenant l’opinion à témoin.

  1. Gérard Petit est retraité du domaine de l’énergie.
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  • Il y a pourtant une grande différence, en faveur d’ailleurs de Fessenheim. C’est le marché qui dicte la fermeture de Alstom à Belfort, encore qu’il y a d’évidence une manœuvre habile de la Direction pour forcer les politiques en cette période préélectorale.
    Fessenheim à toute sa pertinence économique, sa fermeture est idéologique côté vert et politicienne côté rose, un sacrifice honteux de Hollande.

    • le marché ne dicte rien du tout , alstom bosse selon les caprices et turpitudes des états, tout n’est donc que politique dans les 2 affaires . Hollande est coupable dans les 2 cas …

  • Et Reichshoffen qui rit…

  • Ge avait promis le contraire Durant le rachat d’Alstom. Fessenheim est une erreur..et une aberration. Ces ingenieurs vont partir.. et nous allons les perdre. les ingenieurs creent des produits, des emplois… on les oublie……

  • Fessenheim peut fermer mais le site ne disparaîtra pas. La reconversion en centre de reconversion de site electro-nucléaire assurera la pérennité du site. Cette reconversion sera même innovante pour l’Alsace. De même vous savez comme tout le monde que l’Alsace est surproductrice d’énergie et que Fessenheim a été construite surtout pour livrer aux Allemands et aux Suisses une énergie bon marché dont ils ne veulent plus aujourd’hui car ils tournent le dos à l’énergie d’origine nucléaire.

    • Même que les Allemands et les Suisses ont mis des filtres dans leurs réseaux pour ne pas laisser passer l’électricité d’origine nucléaire, facile elle est radioactive !
      Et l’innovation par la casse de ce qui marche bien, belle trouvaille.
      Enfin chaque région doit être autonome sur le plan électrique, ben voyons, mais alors que vont faire nos pauvres amis allemands de leur surproduction ENR quand il fait beau et qu’il y a du vent et à l’inverse devront-ils se passer de lumière les nuits sans vent ?
      Votre commentaire est-il sérieux ? J’en ai peur, c’est la prose verte dans tout son ridicule.

  • Si je suis votre raisonnement on peut fermer Fessenheim car il y a trop de courant en Alsace. En cas de fermeture de Fessenheim il manquera au moins 4 TWh pour boucler le bilan et donc il faudra « importer » du courant des autres régions ou d’Allemagne …
    Il faut préciser aussi que plusieurs sociétés allemandes et suisses ont effectivement des participations dans Fessenheim (exactement 32.5% ) et donc ils ont apporté du capital et participent aux dépenses de fonctionnement … je soupçonne que les indemnités promises par l’Etat finissent essentiellement chez les « copropriétaires » de Fessenheim un peu sur le modèle de ce qui c’est passé pour Superphénix ….
    Si on enlève 32.5% de la production de Fessenheim, l’Alsace n’est plus vraiment exportatrice (je n’ai pas les éléments relatifs aux barrages sur le Rhin dont la production est « partagée » entre la France et l’Allemagne)

    Fessenheim n’est que l’arbre qui cache la forêt …. le problème réside dans les indisponibilités longue durée d’un nombre croissant de réacteurs Paluel 2 Bugey 5 Gravelines 2
    sans parler des 18 réacteurs pour lesquels des doutes existent sur la tenue des générateurs de vapeur
    il se peut que finalement d’autres réacteurs ferment avant Fessenheim …. Pour Paluel 2 le couperet tombera en Mai 2017 …. à moins que la ministre Royal signe la décision de prolongation exceptionnelle de l’arrêt …. pas évident surtout que l’échéance sera juste pendant la vacance du pouvoir (sauf si FH est réélu …. )

  • Belfort n’est ni en Alsace, qui est une véritable région, ni en Alca, qui est un monstre informe artificiel.

  • Les deux décisions ont un autre point commun : elles sont en totale contradiction avec la politique affichée de réduction des GES.
    C’est évident pour Fessenheim dont la fermeture conduirait à la construction de quelques turbines au gaz pour alimenter l’Alsace quand l’éolien allemand est en panne.
    Pour Belfort, j’ai lu que sa fermeture était liée à la diminution du fret ferroviaire. Au profit des camions….

  • Fessemheim est une cenrrale qui a atteint sa limite de duree de vie. Elle devrait logiquement etre fermee, sauf que pour des raison financiere EDF prefere « faire durer » ses centrales. le seule porbleme c est qu une centrale nucleaire c est pas comme une vieille voiture. Dans le second cas, au pire vous vous retrouvez dans le fosse, dans le premier cas vous contaminez la moitie de l europe. Le programme nucleaire est d ailleurs une monstruosite pour un liberal: ca a ete construit avec le support (technologique et financier) de l etat , ca n est rentable que parce que EDF est un etat dans l etat (vous imaginez si total allait dire qu il avait des dechet dont il ne savait que faire pendant des milliers d annees et que l etat devait se charger aux frais du contribuable de les stocker pendant 10 000 ans..)

    La seule chose qui sauve fessemheim, c est Duflot. Fermer Fessemheim c est faire plaisir a ces pitres de EELV. donc s opposer a la fermeture c est lutter contre ces arrivistes. Mais je vous rassure Duflot ou Place feront une belle carriere avec ou sans le nucleaire. Qui sait, Place fera un bon ministre de Sarkozy (comme le fut Kouchner en son temps)

  • Les commentaires sont fermés.

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