Syrie : comment en est-on arrivé à la catastrophe ? [Replay]

Comment les puissances occidentales s’y sont prises pour s’enferrer dans la guerre civile syrienne, souffler sur les braises et l’islamisme radical et condamner toute issue positive dans le conflit.

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Syrie : comment en est-on arrivé à la catastrophe ? [Replay]

Publié le 13 septembre 2016
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Par Kevan Saab.

Syrie : comment en est-on arrivé à la catastrophe ?
By: thierry ehrmannCC BY 2.0

Après avoir expliqué dans un article précédent comment l’organisation abracadabrantesque de nos services de renseignement et l’abandon de nos prisons aux émissaires du djihad ont plombé notre stratégie antiterroriste, nous tenterons aujourd’hui d’expliquer les raisons de la transformation de la Syrie en un vivier du terrorisme mondial. Pour cela, il nous faut remonter dans le temps, aux origines de la Syrie moderne.

Une brève histoire de la Syrie moderne

La Syrie était depuis son indépendance au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale une véritable mosaïque d’ethnies. Et qui dit mosaïque ethnique au Moyen-Orient, dit aussi poudrière ethnique. Comme illustré sur le graphique ci-dessous, la Syrie est, depuis sa création, dominée démographiquement par les Arabes sunnites qui composent environ 60% de la population, le reste étant composé de minorités dont les alaouites – l’ethnie de Bachar El-Assad – représente aujourd’hui la minorité la plus importante.

KS1

Depuis 1949 avec le coup d’État du général d’origine kurde Housni al-Zaïm, en passant par la montée en puissance du mouvement national socialiste Baas dont les Al-Assad sont les héritiers, la Syrie a toujours eu à sa tête des politiciens et militaires laïques très souvent issus de ses minorités. Face à la mainmise du parti Baas et des El-Assad sur le pays depuis les années 1970, la seule opposition organisée fut incarnée par les mouvements islamistes radicaux dont les Frères Musulmans représentèrent le fer de lance. Ces derniers s’appuyant sur la frustration d’une certaine partie de la majorité Arabe sunnite pour l’influence excessive des alaouites au sein des institutions et sur le rejet de la politique laïque officielle luttèrent contre le régime autocratique de Hafez El-Assad, père de Bachar El-Assad, afin de le renverser et d’instituer un régime islamique basé sur la charia.

Les actions des Frères Musulmans et de leurs alliés prirent la forme d’une série d’attaques meurtrières contre le pouvoir et les alaouites en général, particulièrement au début des années 1980. En réponse à ces actions, Hafez El-Assad déchaina une répression militaire sans précédent. Les bastions des Frères Musulmans furent bombardés, leurs membres arrêtés et exécutés, le tout avec le support tacite des minorités syriennes qui, à défaut d’un pouvoir démocratique, préféraient encore la dictature laïque des Al-Assad plutôt que la dictature islamique des Frères Musulmans.

Ainsi, au début des années 2000, la Syrie était un pays étonnamment calme dans la région au regard du volcan ethnique sur lequel Bachar El-Assad était assis. D’ailleurs, démographiquement parlant le mélange ethnique n’a que peu varié depuis l’indépendance, prouvant la stabilité du pays comme en témoigne le graphique suivant :

KS2

La Guerre Civile syrienne

La situation s’envenime à nouveau en 2011 avec les mouvements de protestation liés au Printemps Arabe. Au fil des mois, la réponse du pouvoir se fait sanglante et le pays s’enfonce dans la guerre civile alors que les manifestants pacifiques laissent leur place à des militants armés. Parmi ces militants, une majorité est affiliée à des organisations islamistes, les rebelles démocratiques tant louangés par l’Occident ne représentant malheureusement qu’une minorité des forces en présence. Rien de surprenant quand on sait que les courants islamiques syriens avaient une structure organisationnelle antérieure à la guerre et plus de 40 ans de pratique de la clandestinité et de la guérilla urbaine face au régime. Dès lors, tous les éléments étaient déjà réunis pour créer un conflit violent, il manquait juste l’intervention hasardeuse des puissances occidentales pour le rendre inextricable.

Après avoir vertement condamné Assad pour sa répression violente de l’opposition, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne entamèrent une campagne de soutien militaire et financier de grande envergure auprès des groupes rebelles, tout en imposant le départ de Bachar El-Assad comme condition sine qua non à toute négociation. Étrangement, c’est la diplomatie française avec à sa tête Laurent Fabius qui va se montrer la plus intransigeante et la plus interventionniste dans le dossier syrien. Ce dernier ira d’ailleurs jusqu’à déclarer en décembre 2012 que le Front al-Nosra, filiale d’Al-Qaïda en Syrie, « fait du bon boulot » alors que tous les rapports sérieux dénonçaient déjà l’atrocité des méthodes de ces milices dont les exactions n’avaient rien à envier à celles du régime.

La position belliqueuse de la France atteint son paroxysme fin août 2013 quand des témoignages font l’état d’utilisation d’armes chimiques par les troupes d’Al-Assad. Obama se retrouve alors dans la position d’avoir à retenir François Hollande de frapper les positions d’Al-Assad en Syrie. Quelques semaines plus tard, à l’initiative de Poutine, Al-Assad accepte de remettre son stock d’armes chimiques aux Occidentaux afin que celles-ci soient détruites, donnant ainsi une raison sérieuse à Obama de se garder d’intervenir directement.

Une issue prévisible

Trois ans plus tard, à l’été 2016, la situation en Syrie a empiré de manière tout à fait prévisible. Al-Assad, avec le soutien de ses alliés traditionnels, l’Iran et la Russie, est encore au pouvoir dans l’ouest du pays. Au nord, les kurdes contrôlent la majorité des terres en bordure de la frontière turque. À l’est, les groupes islamistes, Daech en tête, ont la mainmise absolue sur le territoire syrien. Quant aux rebelles modérés ayant survécu, ils sont aujourd’hui à la remorque de groupes islamistes plus puissants ou cantonner à des poches de territoire insignifiantes. Une situation catastrophique pour l’avenir de la Syrie, mais ô combien prévisible pour qui se serait donné le temps de comprendre l’Histoire de ce pays.

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Répartition territoriale et situation militaire en Syrie à l’été 2016 (Source : Wikipedia)

Évidemment, l’expansion des groupes islamistes djihadistes a transformé la Syrie en pépinière pour apprentis terroristes. La France en a subi de plein fouet les conséquences avec tout d’abord une explosion des candidats au djihad. Ainsi, d’après le groupe Soufan, spécialiste de la question, plus de 1 700 combattants français se sont rendus sur zone, faisant de la France le premier exportateur de djihadistes européen.

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Une fois sur place, ces jeunes fanatiques participent aux exactions quotidiennes des groupes islamistes locaux. Au menu, persécution des chrétiens, massacre automatique des minorités kurdes, alaouites et yézidis, réduction des femmes prisonnières en esclaves sexuelles, pillage des ressources du pays, destruction des monuments datant de l’ère préislamique, etc.

Le contrôle d’une zone aussi vaste par des groupes djihadistes leur donne aussi accès à des ressources financières insoupçonnées et à un espace de totale liberté pour recruter et entraîner les auteurs de leurs futures attaques terroristes. La France en a encore une fois payé le prix fort avec plus 240 morts dans des attentats depuis 2012.

Comme on pouvait s’y attendre, la violence des combats et l’absence de paix à l’horizon déclencha un exode massif. Un bon nombre de ces réfugiés choisissant de tenter leur chance en Europe, l’agence européenne Frontex a vu le nombre d’entrées illégales signalées exploser ces dernières années. Ainsi, avec près de 2 millions d’entrées illégales détectées l’année dernière, sans compter celles non-détectées, l’Europe croule sous le poids des flux démographiques exceptionnels en grande partie issus du conflit syrien. Bien évidemment, comme le souligne très clairement le rapport Fenech, cette situation humanitaire ingérable profite pleinement aux terroristes qui utilisent sciemment ces flux migratoires pour s’introduire dans l’espace Schengen.

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Enfin, en ce qui concerne l’avenir politique de la Syrie, la volonté occidentale d’exclure El-Assad se trouve désormais dans l’impasse alors que ce dernier semble reprendre l’avantage sur le terrain et que les rebelles modérés ont perdu la quasi-totalité de leur influence. Quant aux Syriens, à qui on demande rarement leur avis, la majorité d’entre eux s’opposent à l’activisme occidental pour forcer le départ de Bachar El-Assad.

Malheureusement, en multipliant les ingérences dangereuses, en fermant les yeux sur la montée de l’islamisme radical dans la guerre civile syrienne et en fermant d’emblée la porte de la négociation avec El-Assad, les puissances occidentales ont grillé toute leur crédibilité et la plupart de leurs leviers diplomatiques. Dans ces conditions, difficile d’imaginer comment contraindre El-Assad à s’asseoir à nouveau à la table des négociations pour obtenir un accord qui puisse donner une issue prochaine au conflit. Plus inquiétant, Hillary Clinton a réitéré encore récemment sa volonté de chasser Bachar El-Assad du pouvoir coûte que coûte au cas où elle serait élue. Gageons que cette énième aventure militaire américaine au Moyen-Orient ne fera que rendre plus insoluble la crise politique syrienne.

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  • Bonjour,

    C’est un excellent résumé qui permet de comprendre comment on est arrivé là sans prise de positions inutiles comme dans d’autres médias.

    Bien sur, il ne s’agit que d’une dimension du conflit, mais connaisseur de ce sujet, il est selon impossible de dépeindre en aussi peu de mots, le contexte local, nationale régionale et internationale qui permette de comprendre comment on en arrivé là.

    Si je peux me permettre, voici un article aussi intéressant qui pourrait être complémentaire à ce sujet et qui dévoile une autre facette du conflit:

    http://www.politico.com/magazine/story/2016/02/rfk-jr-why-arabs-dont-trust-america-213601?o=0

    Continuez dans cette voie.

  • Très bon article !

  • Le lien que vous donnez a l’air de dire que les américains hésitaient à fournir des missiles Stinger (« Rather than providing weapons, US officials provided food, medical kits and non-lethal military gear »).

    Selon un article récent du NYT (http://www.nytimes.com/2016/08/07/world/middleeast/military-syria-putin-us-proxy-war.html?smid=tw-share&_r=0) la CIA a fourni (grâce à la Turquie) des armes sophistiquées et aidé les services secret saoudiens pour destabiliser le pays.
    Les Russes ont utilisé la manière forte et ont réussi.

    Une continuation de la guerre froide, les américains essaient de déloger les bases russes. Et les soldats français contribuent à cette mascarade qui se traduit par des mouvements de populations qui vont nous pourrir la vie pendant des années. A vomir.

    •  » Parmi ces militants, une majorité est affiliée à des organisations islamistes, les rebelles démocratiques tant louangés par l’Occident ne représentant malheureusement qu’une minorité des forces en présence  »

      Ne pas oublier qu’Assad pour pourri la révolution à délibérément fait libéré la plupart des djihadistes des prison syrienne.

       » avec El-Assad, les puissances occidentales ont grillé toute leur crédibilité et la plupart de leurs leviers diplomatiques.
      En savoir plus sur https://www.contrepoints.org/2016/08/09/262548-syrie-on-arrive-a-catastrophe#o0rujlgb2hw39WCW.99 Dans ces conditions, difficile d’imaginer comment contraindre El-Assad à s’asseoir à nouveau à la table des négociations pour obtenir un accord qui puisse donner une issue prochaine au conflit.  »

      C’est surtout Assad qui a perdu toute crédibilité aux yeux de la population syrienne pour ses massacres répété contre la population civile. Il ne faut oublier que les bombardement à coup de baril de dynamite se font à partir d’hélicoptères. Ces derniers sont de cibles faciles si c’était contre des groupes armées. Il n’y a plus rien à négocier, le régime syrien est devenu dans son propre pays une occupation militaire étrangère dans la major partie du pays.

      @ breizh06

       » Les Russes ont utilisé la manière forte et ont réussi.  »

      Réussi quoi? Cela fait bientôt un an que la Russie est impliquée dans le conflit alors que la situation ne fait que de s’empirer. la Russie s’entête à vouloir sauver la peau d’un régime qui n’a aucune légitimité et qu’une frange importante de syrien ne veule plus après les massacres des populations civiles.

       » Et les soldats français contribuent à cette mascarade qui se traduit par des mouvements de populations qui vont nous pourrir la vie pendant des années. A vomir.  »

      Les population locales ne fuient pas les français mais les bombardements du régime syrien et des russes et les persécutions de l’état islamiste.

      D.J

      • « Ne pas oublier qu’Assad pour pourri la révolution à délibérément fait libéré la plupart des djihadistes des prison syrienne ».

        Parfaitement. Il n’a fait que respecter un engagement envers « l’opposition » Syrienne qui exigeait la libération des détenus politiques, principalement des islamistes… Il les a libéré à la demande de l’opposition, mais bref… Cet argument qui revient sans cesse est une bonne blague désormais.

        « C’est surtout Assad qui a perdu toute crédibilité aux yeux de la population syrienne pour ses massacres répété contre la population civile ».

        Les Sunnites je dis pas… Les autres, soutiennent mordicus le gouvernement, à défaut de soutenir Assad. Il en va de leur survie.

        « Réussi quoi? »
        -Décapiter l’opposition Syrienne au Nord d’Alep et couper la ville de sa première route d’approvisionnement via la frontière Turque.
        – Faire complètement dérailler le soutien Turque aux rebelles. Le volte face d’Erdogan est stupéfiant.
        -Mettre la coalition devant ses incohérences: le rôle de la Turquie au sein de l’OTAN est désormais bancal, le Pentagone et la CIA qui se font la guerre par groupes djihadistes interposés, et l’Armée US qui est bien heureuse de pouvoir se reposer sur (et d’épauler) les Kurdes afin de faire quelque chose contre Daesh au sol en Syrie.
        -Accroitre les largages de vivres et munitions pour les éléments de la garde républicaine syrienne qui tiennent toujours dans Deir ez Zor, après presque 3 années de siège.
        -Et éventuellement apporter un soutien non négligeable pour une victoire inutile stratégiquement mais importante pour le gouvernement syrien avec la reprise de Palmyre.

        -tldr: figer une situation qui sentait clairement le roussis pour Assad avec une centaine de zingues et des surplus de bombes qui allaient bientôt dépasser la date de péremption.

        « Les population locales ne fuient pas les français mais les bombardements du régime syrien et des russes et les persécutions de l’état islamiste.  »

        Les Civils fuient la guerre, point barre.

        • « Les autres, soutiennent mordicus le gouvernement, à défaut de soutenir Assad. Il en va de leur survie. »

          Ils ont pourtant survécus 1500 ans sans dictature socialiste… Et si c’était le régime, qui, comme tout régime socialiste, créait le problème qu’il prétend résoudre ?

          • sans dictature socialiste

            On a quoi ici ❓ Pas de quoi pavoiser…

            • « On a quoi ici »

              Ou sont les déportations, les massacres de masses, les camps de concentration, les famines organisés ? Soyez sérieux… La France n’est pas une dictature socialiste, c’est une banale social-démocratie.

              En tout cas vous ne répondez pas à la question.

              • La France n’est pas une dictature socialiste, c’est une banale social-démocratie.

                Ben voyons, quand on exporte ses anciens, qu’on les condamne parce que les taxes foncières et d’habitations explosent, sans compter le reste, que ces gens sont obligés de vendre leur logement, ce n’est pas banal du tout.

                Ce qui est banal, c’est vous.

        • « Les Sunnites je dis pas… Les autres, soutiennent mordicus le gouvernement, à défaut de soutenir Assad. Il en va de leur survie. »

          On a pas la moindre preuve de cela… D’ailleurs les leaders alaouites ont fait un « not in our name » en avril, visiblement agacé d’être assimilé à tort à la dictature baath…

          http://www.telegraph.co.uk/news/2016/04/02/leaders-of-syrian-alawite-sect-threaten-to-abandon-bashar-al-ass/

          Sans parler que la majorité des habitants de la région souhaitent le départ de Bachar al-Assad. Et si la solution de la stabilité était justement de mettre fin au régime baath ? Pourquoi lutter contre le sens du courant pour protéger une dictature socialiste ?

          http://www.zogbyresearchservices.com/index/#/new-gallery-1/

          « Faire complètement dérailler le soutien Turque aux rebelles. Le volte face d’Erdogan est stupéfiant. »

          Beaucoup moins que celui de tout les idiots utiles qui nous dépeignaient la Turquie comme le mal absolu il y a quelques jours alors que Poutine s’en rapproche maintenant… Et si le but de Poutine était d’isoler l’Europe en lui faisant rejeter un allié utile ? Et si on s’était laissé abuser par la propagande du Kremlin ?

          « figer une situation qui sentait clairement le roussis pour Assad avec une centaine de zingues et des surplus de bombes qui allaient bientôt dépasser la date de péremption. »

          Donc, CQFD, La Russie fait artificiellement perdurer un conflit qui provoque une crise migratoire et des attentas chez nous. Elle agit donc contre nos intérêts.

          « Les Civils fuient la guerre, point barre. »

          Non. Les civils fuient l’aviation. Sans l’aviation, ils pourraient être en sécurité loin de la ligne de front.

          • Beaucoup moins que celui de tout les idiots utiles qui nous dépeignaient la Turquie comme le mal absolu il y a quelques jours alors que Poutine s’en rapproche maintenant…

            Ben si la Turquie se rapproche de la Russie, c’est bien le mal absolu, non ❓

            Et si le but de Poutine était d’isoler l’Europe en lui faisant rejeter un allié utile ?

            Si vous appelez cela un allié :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

        •  » Parfaitement. Il n’a fait que respecter un engagement envers « l’opposition » Syrienne qui exigeait la libération des détenus politiques, principalement des islamistes… Il les a libéré à la demande de l’opposition,  »

          On se demande depuis quand Assad s’est engagé à négocier avec l’opposition qu’il a toujours non pas considéré comme étant des opposants mais comme étant des terroristes? Je vois que la propagande du régime fonctionne toujours bien.

           » Les Sunnites je dis pas… Les autres, soutiennent mordicus le gouvernement, à défaut de soutenir Assad. Il en va de leur survie.  »

          C’est surtout des fidèles au régime comme il y en a dans toute les dictatures. Le régime s’est toujours obstiné à ne pas organiser de sélections libres. Donc jusqu’ à présent le coup des sunnites majoritairement derrière le régime j’y croirais quand ce régime sera élu suite à des élections libres.

           » Décapiter l’opposition Syrienne au Nord d’Alep et couper la ville de sa première route d’approvisionnement via la frontière Turque  »

          C’est comme je le disait les russes ont comme objectif de maintenir le régime d’Assad au pouvoir dont l’efficacité contre les opposants reste très aléatoire . Et avec les conséquences que l’on connait sur les bombardements systématiques des populations civiles, des hôpitaux etc… Ce n’est pas des bavures mais c’est délibéré.

           » Faire complètement dérailler le soutien Turque aux rebelles. Le volte face d’Erdogan est stupéfiant.  »

          L’épouvantail turc que les poutinistes traitaient  » d’ allié de l’EI soutenu par l’occident est en train de se retourner vers Poutine en s’éloignant de plus en plus de l’occident. Et comme par hasard quand Erdogan montre son vrai visage d’un dictateur totalitaire et islamiste . Je me demande comment les poutinistes vont gérer se revirement du président turc vers leur idole eux qui nous bassinent que Poutine est le vrai sauveur du monde chrétien contre l’islamisme notemment contre celui d’Erdogan qui selon ces derniers soutient l’EI avec la bénédiction de l’occident?

           » le Pentagone et la CIA qui se font la guerre par groupes djihadistes interposés, et l’Armée US qui est bien heureuse de pouvoir se reposer sur (et d’épauler) les Kurdes afin de faire quelque chose contre Daesh au sol en Syrie.  »

          Je ne vais pas vous contredire sur vos propos concernant la CIA et le Pentagone mais vous croyez que les Russes font leur sale boulot tout seul? Eux aussi ils se reposent sur l’armée de Assad et les milices  » islamistes  » chiites comme les Hezbollah.

           » Les Civils fuient la guerre, point barre.  »

          Mais pas à cause des français comme le supposait breizh06. D’où ma réponse.

          D.J

          • « On se demande depuis quand Assad s’est engagé à négocier avec l’opposition qu’il a toujours non pas considéré comme étant des opposants mais comme étant des terroristes? Je vois que la propagande du régime fonctionne toujours bien. »

            La propagande, non, la mémoire par contre, oui. 2011 c’est loin peut-être… Le 25 Aout 2011 Assad a bien relâché 260 djihadistes de la prison de Sednaya, tout en retirant ses troupes de Daraa, en espérant simplement gagner du temps, un peu en panique. Faisant suite aux première protestations, des milliers de Syriens avaient par ailleurs été arrêtés et torturés dans les geôles gouvernementales. Avec un ratio de 20 détenus par chambre parfois. Leur libération dans le courant de l’année à par la suite été assimilée à un lâché massif de djihadistes… Croire que le gouvernement est l’instigateur de ce coup de poker visant à déstabiliser et infecter l’opposition modérée (bien réelle à l’époque), alors qu’il perdait jour après jour le contrôle de son appareil sécuritaire, on est pas loin de la théorie du complot… Ils ont surtout réagit dans la précipitation, arrêtant et torturant à tour de bras, parce que c’est tout ce qu’ils avaient appris à faire sous l’égide de leurs conseillers soviétiques.

            • @ UnKnown,

              Si vos infos sont bien exactes Assad aurait relâcher 260 djihadistes non pas pourrir volontairement l’opposition modéré mais qui au final a été pareil que si il l’avait fait volontairement. Car il y a bien une décision mal calculée qui s’est retourné contre lui.

              D.J

              • Non, cet os à ronger donné à l’opposition n’a eu aucun impact au final. l’opposition était radicale dès le départ, hormis les déserteurs de l’armée régulière et les premières unités de la FSA. Avec qui Mc Cain a-t-il effectué son premier séjour club-med chez les rebelles de la liberté, aux premiers mois du conflit armé? Ou bien les inspecteurs de l’ONU? Y’a des dizaines de belles photos de ces messieurs…avec la branche garde du corps VIP d’Al-Quaïda…

            • Donc Bachar a bel et bien relâché des djihadistes pour torturer des opposants politiques ? Un peu de la même manière que les troupes iraniennes et la Russie agissent presque exclusivement contre le nord ouest où il n’y a pas la moindre présence de l’IS…

              Mais aucune volonté de radicaliser la population et de construire un conflit sectaire pour pouvoir y tirer son épingle du jeu ? Voir une dictature socialiste monter volontairement les gens les uns contre les autres pour garder le pouvoir, c’est vraiment du jamais vu ?

              Et si en soutenant Bachar, on validait cette stratégie de radicalisation, donnant de fait le feu vert à tout les dictateurs en déroute pour créer leur propre IS afin que l’on vienne faire leur bail out ?

              • L’opposition armée était radicalisée dès le départ. Comme dit dans l’article, le pays a connu de nombreux troubles liés aux Frères Musulmans. Pas difficile de retomber dans ses anciens travers quand l’occasion d’aller casser du mécréant se présente (d’autant plus si ce dernier appartient à un régime sanguinaire et « mécréant »)… Seule la FSA des premiers mois était « modérée », mais les forces gouvernementales l’ ont en effet décimée. Depuis la FSA n’est qu’une marque, une brand, le nom d’un groupe de rock passé au rap dont la quasi totalité des membres ont disparu, et qui fait des featuring dans les albums d’Al Nosra pour mieux vendre ces derniers.

                • L’opposition n’était pas radicalisé dès le départ. C’était en effet évident dans les premières années. Comme je l’ai fait remarquer, dans les autres pays qui ont connu le printemps arabe (Tunisie, Egypte, Lybie), on s’est justement aperçu que passé la révolution l’écrasante majorité de la population était tout à fait mesurée. Le chaos que l’on nous avait promit dans ces pays si les dictatures socialistes tombaient n’est pas arrivé. En revanche, en Syrie, seul pays ou la dictature est encore en place, le chaos est absolu.

                  J’observe, c’est tout.

      • Les population locales ne fuient pas les français mais les bombardements du régime syrien et des russes et les persécutions de l’état islamiste.

        Contrairement à ce que dit l’auteur, Nosra (Nostra?) n’est pas le seul groupe avec des barges. Zinki a décapité un enfant :
        http://www.bbc.com/news/world-middle-east-36835678

        Tout est bon pour les justifier, et les auteurs punis… Si vous y croyez, grand bien vous fasse…

      • « C’est surtout Assad qui a perdu toute crédibilité aux yeux de la population syrienne… »
        C’est en tous cas la thèse que promeuvent les « grands » médiats français.

        •  » C’est en tous cas la thèse que promeuvent les « grands » médiats français.  »

          ça fait longtemps que je ne crois plus au fameux dictateur populaire.

          D.J

        • « C’est en tous cas la thèse que promeuvent les « grands » médiats français. »

          C’est vrai, écoutons la thèse des grands médias russes, invariable depuis 1917 : Le peuple aime les dictature socialiste (et encore plus lors des massacres de masse), et quand il en décide autrement, que ce soit en Europe de l’est ou au moyen orient, c’est un complot americano-siono-illuminati.

          • Le peuple aime les dictature socialiste

            C’est clair : la fRance a voté PS (parti Socialiste) en 2012… Ah ce qu’on est bien lotis, c’est rassurant hein 🙂

            • On peut ne pas aimer Hollande mais rester mesurer, la France n’est pas une dictature socialiste…

              • Tout socialisme finit en dictature. Je vous garanti que l’on aura des Vopos à la frontière pour vous empêcher de fuir.
                Sauf si l’on réussit à imposer le même socialisme aux autres pays.
                Et je reste mesuré, tout comme les 65% de l’état/PIB et les 100% de dette/PIB

                La Syrie n’aurait pas voulu évoluer ❓ Mais ouvrez donc les yeux, sacre bleu ❗ Nous aussi, on ne veut rien changer à la recette perdante 🙁

                Au passage, vous êtes donc un socialiste.

  • Un décryptage original de cette situation complexe, merci de votre développement.

    Ceci dit, le gouffre d’illogismes est (et restera ?) profond entre les tenants d’un rationnel « chiffres + faits » et les motivations qui animent nos politicards occidentaux bardés de leur juridisme et d’émotionnel (sinon d’hypocrisie ?). Trajectoires géopolitiques en forme de ligne brisée…

    En ceci, outre l’attitude sournoise de Fabius, une responsabilité des droits-de-l’hommistes m’y paraît énorme : leur lecture erronée du phénomène « printemps arabe » face aux cultures de ces contrées et fixations mentales qui les caractérisent.

    A vouloir plaquer nos idéologies sur des populations ne les partageant guère/pas, nous engendrons une spirale d’erreurs irrattrapables ! Les drames humains récurrents qui en dérivent sont horribles … et préfigurent une déteinte géopolitique sur nos propres contrées. Soit des effets boomerang tant souhaités par les FM et les cinglés rêvant d’un califat mondialisé !

    • En effet: cf Vietnam, Irak, Afghanistan… Ces conflits sont marqués non pas par l’aspect militaire, mais par l’incompréhension des régimes occidentaux à comprendre l’instabilité engendrée par le remplacement de cultures locales par des versions « corporate » de la « démocratie occidentale ». Une population ne se reformate pas comme un disque dur, la culture n’est pas un logiciel, les us et coutumes sont différentes et l’aspect « je sais mieux que vous ce qui est bon pour vous » est perçue par les populations concernées comme un fardeau, et souvent pour certains comme une hérésie.

      • Surtout ne pas remarquer que tout les pays dans le chaos sont des dictatures socialistes, régime de nature orientale si il en est… Le placage de nos idéologies, c’était au début de siècle dernier. Maintenant, c’est justement un réajustement des choses, surtout vu qu’ils ont été trompé sur la marchandise (toutes les dictatures arabes ont des constitutions démocratiques). Le printemps arabe était justement le mouvement de tout ceux déçus de ce qu’ils ont eu au regard de ce qu’on leur avait promit. Pourquoi ne pas laisser ces gens faire leur propre évolution politique ?

      •  » mais par l’incompréhension des régimes occidentaux à comprendre l’instabilité engendrée par le remplacement de cultures locales par des versions « corporate » de la « démocratie occidentale ». Une population ne se reformate pas comme un disque dur, la culture n’est pas un logiciel, les us et coutumes sont différentes et l’aspect « je sais mieux que vous ce qui est bon pour vous » est perçue par les populations concernées comme un fardeau, et souvent pour certains comme une hérésie.  »

        Justement est ça tout le monde semble un peu trop l’oublier que c’est ce qu’avait compris le Général Pétraeus en Irak en disant que l’on ne peut pas rallier les populations à une cause juste en se comportant comme une armée d’occupation. Pétraeus qui a une licence universitaire en relation internationale en ayant lu ligne par ligne un ouvrage sur la stratégie anti-surge écrit pas un officier français de la guerre d’ Algérie avait commencé par étudier sur place en Irak dés 2005 ( je crois ) pour comprendre les cultures locales et en leur demandant par la suite qu’elles sont leurs véritables attentes et qu’est-ce qu’ils attendaient de l’occupant américains ( je résume la chose en en vitesse ). Pétraeus a peu ainsi à se rallier comme alliés entre autres des milices sunnites pour aider l’armée américaine à combattre Al Qaeda en Irak. Sa stratégie à payé. L’Irak fin 2008 était relativement bien sécurisé les attentats était à leur plus bas niveau depuis 5 ans. Al Qeda était défait et avait en grande partie quitté l’Irak pour rejoindre d’autres front comme la Somalie ou le Yemen. Tout s’est dégradé en Irak quand obama a commencé à retiré toutes les troupes du Pays. Un pays qui n’était pas encore prêt pur assurer lui-même sa sécurité.

        D.J

  • Dingue, c’est la première fois en 5 ans que je lit un article objectif et clair de la situation Syrienne sur Contrepoints. J’ai du en louper, c’est certain, mais face aux âneries prêchées par Sormann ou d’autres sur cette guerre, ça rassure un peu.

  • Merci pour cet excellent article qui permet de comprendre le conflit de façon très claire et démontre le manque de clairvoyance et d’intelligence, dans tous les sens du terme, des interventions de la France.

  • Gageons que cette énième aventure militaire américaine au Moyen-Orient

    Clinton sera-t-elle plus néfaste que Bush et Obama réunis ❓ Elle semble intéressante dans ce domaine…
    Nos dirigeants socialistes suivront-ils l’aventure ❓ Une petite guerre, rien de tel pour occuper l’esprit du peuple…

    • Marc Faber sur Bloomberg : « I would vote for Mr. Trump because he may only destroy the U.S. economy, but Hillary Clinton will destroy the whole world ».
      Il est clair qu’en matière de politique internationale Clinton est absolument terrifiante. Et contrairement à Trump, dans ce domaine, elle a un palmares…

      • Pour tricher, mentir, elle semble avoir la compétence. La Bécassine des temps modernes. Dommage que le candidat G.J. ne soit pas dans la course.

  • « Depuis 1949 avec … des Frères Musulmans. »

    C’est absurde, Hafez el-Assad avait des ennemis jusque dans le parti Baath. Que ce soit des militaires (Salah Jedid), des idéologues (Noureddine al-Atassi) ou des modérés. Dès son accession au pouvoir il a été critiqué pour avoir tué tout d’abord le débat dans le partit mais ensuite la démocratie et les institutions de la Syrie.

    C’est toujours la même histoire. Une bande de gentils idiots mettent en place une « démocratie socialiste », des opportunistes corrompus en profitent et un ambitieux petit dictateur fini par prendre le pouvoir. Résultat, on a une cocotte minute, car les soutiens du départ se sentent trahis et les autres sont en colère contre ceux qui sont responsables de cela. Sans compter tout les ambitieux qui attendent leur heure de gloire dans l’armée ou le partit…

    Alors dire que seul les radicaux s’opposent au régime des Al-Assad…

    Sans oublier que l’idéologie Baath et le socialisme arabe était très répandu chez les sunnites contrairement à ce qui est dit dans l’article. Les autres communautés étaient petites et très communautaristes… Les sunnites, en étant la plus grande communauté, ne sont pas vraiment soudés. Cela permet l’éclosion de nombreuses idées politiques et religieuses. Dont celle de l’unification du monde arabe dans un seul état partant du Maroc et finissant en Irak (ensemble 95% sunnite), que l’on retrouve dans le baathisme. Il ne faut pas oublier non plus l’influence idéologique de l’Égypte (90% sunnite), qui, étant le pays arabe le plus peuplé, à été le nid de toute sorte de penseurs nationaux socialistes arabes.

    Alors dire que le nationalisme/socialisme c’est uniquement pour les non sunnites… Ha, et Saddam dans tout ça ? Et quid des échec répété de l’idéologie baath lors des guerres contre Israël ou lors des tentatives politiques d’unification ?

    • « Sans oublier que l’idéologie Baath et le socialisme arabe était très répandu chez les sunnites contrairement à ce qui est dit dans l’article »

      Je ne dis absolument pas le contraire dans l’article. J’observe juste que les minorités ethniques syriennes ont été très représentées dans les institutions depuis l’indépendance. L’idéologie Baas n’est pas propre à une communauté, et ce depuis le début, nous sommes d’accord là dessus.

      « Alors dire que seul les radicaux s’opposent au régime des Al-Assad »

      Comme en Égypte, la seule opposition syrienne puissante fut le fruit de courants intégristes. Le nier serait faire preuve de cécité.

      • « J’observe juste que les minorités ethniques syriennes ont été très représentées dans les institutions depuis l’indépendance. »

        Les druzes, les kurdes, les Yézidis ? Non. Seulement une partie des alaouites, ceux qui sont proches du clan d’Assad. La France, après avoir hérité de la Syrie suite à la partition du royaume hachémite d’Irak, avait voulu mettre en place un régime alaouite car elle pensait que l’isolement de cette communauté allait lui permettre de garder main mise sur le pays.

        Malheureusement c’est raté, la France a créé cette poudrière non pas il y a quelques années mais il y a plusieurs décennies en jouant les apprentis sorciers dans une de ses colonies. Le régime baath a échoué sur tout ce qu’il avait promit. Il n’y a pas eu d’industrialisation, pas de démocratie, pas de victoire contre Israël, pas d’unification pan-arabe…

        « Le nier serait faire preuve de cécité. »

        Non, vous choisissez de rejeter tout les courants d’opposition qui ne vous plaisent pas pour en arriver à cette conclusion. Vous faites justement le jeu des radicaux en expliquant qu’il n’y a pas d’autre voie que l’extrémisme si on veut s’opposer à la dictature en place. Il y avait des centaines de milliers de personnes qui ont marché dans les rues en Syrie, tous des extrémistes ?

        Après que 40 000 jeunes alaouites soient morts après avoir été kidnappés puis enrôlés de force dans l’armée, les alaouites eux mêmes montent des milices d’autodéfense pour protéger leurs enfants du régime. Des extrémistes, eux aussi ?

        http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/syria/11518232/In-Syrias-war-Alawites-pay-heavy-price-for-loyalty-to-Bashar-al-Assad.html

        D’ailleurs, la majorité des alaouites, après des dizaines d’années de dictature des Assad, vivent toujours dans une grande pauvreté dans les montagnes du nord-ouest de la Syrie. En plus que le régime ne leur a rien donné, il prétend sans cesse parler en leur nom. Vous choisissez aussi d’ignorer cela.

        Vous pouvez aussi lire Taleb, dans « Antifragile » il parle de la vie de son père, commerçant syrien. De la façon dont il a du quitter la Syrie pour le Liban afin de retrouver la liberté. Il y dit que son père préférait la liberté avec la guerre (il est arrivé pendant la guerre civile du Liban) plutôt que la prison syrienne. C’était une image, son père n’allait pas aller en prison en Syrie, c’est le pays en lui même qui est devenu une prison suite à la prise de pouvoir du partit Baath.

        Lui aussi, un extrémiste ? Ignorer cela ne serait il pas faire preuve de cécité ?

        • « Nonetheless, most of the Alawite community still believes that any actions that would seriously weaken the regime could result in their villages being overrun by an opposition hell-bent on sectarian revenge »

          Le désenchantement d’Assad et sa clique n’occulte en rien la situation des minorités en Syrie: c’est soit la dictature sanglante d’Assad, soit la fin. D’où la fuite vers l’Europe et le Liban.

          • La phrase que vous avez choisi illustre la nécessité de désectarianiser le conflit plutôt que d’attiser les tensions. Ce que des leaders alaouites ont entreprit comme on peut le lire dans un lien que j’ai posté. La première chose à faire serait d’arrêter de croire que le régime est le porte parole des alaouites, car il ne l’est pas. Formellement, c’est un régime national socialiste pan-arabe. Dans les fait, c’est une vulgaire dictature socialiste sans aucun projet autre que d’assurer sa propre survie.

            « c’est soit la dictature sanglante d’Assad, soit la fin »

            C’est justement la situation que Assad entreprend de construire depuis le début du conflit. Comment voulez vous que le ME soit vivable pour les minorités si on laisse faire cela ? Au début ce n’était absolument pas un conflit sectaire, personne pensait à partitionner la Syrie, une très grande partie de l’armée qui a mené les premières répressions était sunnite…

            En plus, si Assad serait vraiment le défenseur des minorités, pourquoi ne se replie il pas sur la cote méditerranéenne ? C’est là où l’écrasante majorité des minorités sont concentrés et la chaîne de colline qu’il contrôle encore rend cette zone très facile à défendre. C’est aussi une des zones les plus urbanisé du pays.

            Aussi, pourquoi continue t’il d’enrôler des alaouites (il a aussi tenté avec les druzes, mais ces derniers menaçaient clairement de se battre contre le régime si il continuait), des malheureux jeunes hommes de 18 ans, pour aller se battre et mourir au coté du Hezbollah dans des zones exclusivement sunnites ?

            Le coté « défenseur des minorités » ne tient pas.

            « D’où la fuite vers l’Europe et le Liban. »

            Mais en refusant la possibilité d’une partition de la Syrie, c’est tout ce qu’il peut arriver. Quel avenir leur proposez vous dans une dictature où le niveau de répression après la guerre sera semblable à celui de la Corée du nord ? Et en plus qui sera vraisemblablement remplie de radicaux de l’IRGC et du Hezbollah qui ne vont pas tarder à vouloir imposer leur version du chiisme…

            • En plus, si Assad serait vraiment le défenseur des minorités, pourquoi ne se replie il pas sur la cote méditerranéenne ? C’est là où l’écrasante majorité des minorités sont concentrés et la chaîne de colline qu’il contrôle encore rend cette zone très facile à défendre. C’est aussi une des zones les plus urbanisé du pays

              Euh c’est précisément ce qu’il a fait, contrôler l’ensemble des foyers de populations les plus urbanisés à l’ouest de la Syrie (à l’exception d’Alep). Ou alors vous avez du mal à lire une carte. Le fait est qu’il contrôle ces zones avec une armée en lambeaux (comprendre: facile à bousculer, comme l’a montré la contre offensive des Nosra au Sud-ouest d’Alep).

              « Mais en refusant la possibilité d’une partition de la Syrie, c’est tout ce qu’il peut arriver »

              Mais la partition est déjà en cours: Les Kurdes vont avoir leur Kurdistan. Et cela au grand damn du gouvernement Syrien, qui se met en porte à faux avec son allié Russe, qui soutien diplomatiquement les initiatives Kurdes. C’est effectivement la seule sortie possible de ce conflit. Seulement, Assad s’y refuse, encore une fois en opposition avec Moscou.
              Concernant les minorités, personne ne veut envoyer son rejeton dans une guerre absurde. Alaouites, Druzes, Kurdes, tout le monde rechigne quand on sait la guerre incertaine (surtout après 5 années de massacre stériles). Cela ne veut en rien dire que ces minorités ne prennent pas une part importante dans le conflit. (cf: Le Druze de Deir Ezzor, figure emblématique de la propagande Syrienne, qui tient toujours la ville)

              • « Euh c’est précisément ce qu’il a fait, contrôler l’ensemble des foyers de populations les plus urbanisés à l’ouest de la Syrie (à l’exception d’Alep). Ou alors vous avez du mal à lire une carte. »

                Non ce n’est pas ce qu’il fait, bien au contraire. Il ne fait que dépenser des ressources pour le contrôle de villes exclusivement sunnites. Par exemple à part la poche druze dans le sud, tout ce qui est à l’est du Liban n’était peuplé de presque aucune minorité avant la guerre. Il n’a même pas songé à évacuer Damas.

                « Le fait est qu’il contrôle ces zones avec une armée en lambeaux (comprendre: facile à bousculer, comme l’a montré la contre offensive des Nosra au Sud-ouest d’Alep). »

                Il n’y a plus de SAA, que le Hezbollah, l’IRGC, la ligue des vertueux, les milices fatimides et toutes les autres organisations terroristes de l’Iran… Pour ce qui est de la contre offensive au sud d’Alep, le simple fait que Bachar ne s’en sorte pas avec tout les moyens de l’Iran et de la Russie devrait nous faire envisager une autre solution que le maintient en place de sa dictature…

                « Concernant les minorités, personne ne veut envoyer son rejeton dans une guerre absurde. Alaouites, Druzes, Kurdes, tout le monde rechigne quand on sait la guerre incertaine »

                Il semble plutôt que personne ne veuille mourir pour le régime… Pourquoi ne pas sauver des vies et arrêter la crise des réfugiés en forçant le régime à stopper cette guerre absurde ?

                « Cela ne veut en rien dire que ces minorités ne prennent pas une part importante dans le conflit. »

                Non, vous ne comprenez pas. Le service militaire est obligatoire pour tout les jeunes syriens qui n’ont pas une dérogation (devenue impossible à obtenir) pour aller faire des études. Les jeunes hommes n’osent pas sortir de chez eux car l’armée a mit en place des checkpoint ou ils sont kidnappés pour aller mourir à l’autre bout du pays…

                Ces gens ne veulent pas se battre pour le régime, ils sont forcés…

              • J’en ait écrit plus, mais le filtre de Contrepoints fait des siennes…

              • « Mais la partition est déjà en cours: Les Kurdes vont avoir leur Kurdistan. Et cela au grand damn du gouvernement Syrien, qui se met en porte à faux avec son allié Russe, qui soutien diplomatiquement les initiatives Kurdes. C’est effectivement la seule sortie possible de ce conflit. Seulement, Assad s’y refuse, encore une fois en opposition avec Moscou. »

                Non, vous vous mettez le doigt dans l’œil ici. Poutine soutenait les kurdes dans le cadre de sa politique anti-Erdogan. Maintenant que Erdogan va retourner vers Poutine car on a bêtement suivi la propagande russe en se fâchant avec lui, il va négocier un arrêt du soutient à l’opposition contre une alliance anti-kurde avec Damas, Bagdad et Téhéran…

              • Ce qu’il faut comprendre c’est que Poutine à passé sa vie à œuvrer à la destruction de l’occident. C’est sa raison d’être, il n’a pas d’autre but. Il ne va pas risquer de se brouiller avec ses alliés du ME pour mettre en place un état kurde qui sera plutôt pro-occidental et évidemment cherchera à se protéger au maximum de ses anciens tortionnaires… Cela irait contre son objectif au ME, qui est d’avoir une bonne assise pour continuer sa politique expansionniste à l’est de l’Europe.

                Poutine acceptera n’importe quoi de Téhéran et Damas car il ne va pas se froisser avec des alliés dont il a besoin pour œuvrer contre nous. Surtout qu’ils sont dans la radicalisation ce qui va lui permettre de se faire passer pour un anti-occidental « modéré ». Ce que Poutine adore pour des raisons de propagande.

                Pour ce qui est des initiatives diplomatiques, depuis le début du conflit Barzani (KRG, Irak) annonce que tout les leaders qu’il a rencontré sont favorables à l’indépendance du Kurdistan. Pourtant, même avec des bases américaines et les camions d’armes qui lui a été livré, il repousse sans cesse la date du référendum pour être certain de ne froisser personne… Hors il y a un moment ou l’on va forcément froisser quelqu’un si on veut l’indépendance, surtout si on habite dans un pays remplit de fous furieux du Hezbollah et de l’IRGC…

                Si les kurdes ne sont toujours pas indépendants, c’est car ils ont un certain don pour être sans arrêt les dindons de la farce.

              • Bon, un paragraphe parlant de no fly zone a été censuré.

                • Une No FLy Zone pour les avions Syriens et Russes, avec des Buk dans le coin. Ben voyons, on est pas à une guerre mondiale prêt chez les neocons. A la limite (et je suis viscéralement contre cette perspective au vu des résultats) c’est au départ qu’il fallait faire les forts (un peu comme en Ukraine ou en Lybie…), maintenant le risque dépasse l’entendement.

                  • Si l’on veut éviter un conflit de grande ampleur avec la Russie alors il est nécessaire de lui résister dès maintenant plutôt que de tendre le derrière comme on l’a fait jusqu’à maintenant.

                    Cela arrangerait peut être même Poutine. On met en place une no fly zone, il résiste un petit coup avant de s’en aller en se victimisant. Ensuite il peut tranquillement faire de la propagande anti-occidentale en nous tenant pour responsable de tout ce qui suivra affin de continuer à radicaliser sa population.

                    En tout cas, comme vu avec Hitler et l’URSS, le chemin le plus sur vers les conflits est la politique de la détente, comme celle mené par l’occident actuellement. Il n’y a rien d’étonnant à cela, si on passe pour des faibles, alors on nous traitera comme tel.

                    Une no fly zone est aussi ce qu’il y a de mieux pour arrêter la crise des réfugiés et espérer inverser le mouvement dans le court terme. Ces gens ne veulent pas quitter leur pays, mais quel choix ont ils alors que leurs villes sont complètement détruites par l’aviation ?

        • « Les druzes, les kurdes, les Yézidis ? Non. »

          L’Histoire politique de la Syrie depuis l’indépendance:

          Régime parlementaire: 1945 – 1949 – 4 petites années
          Coup d’État d’al-Zaim – 1949 – 1949 (officier kurde, idéologie: proche du Parti Social Nationaliste Syrien – PSNS)
          Coup d’État de Chichakli – 1949 – 1954 (officier kurde, idéologie: membre du PSNS)
          Coup d’État de 1954 – commis par des membres du parti Baas, des communistes et par des personnalités Druzes
          Coup d’État de 1963 – par des membres du parti Baas (Al-Assad est en 1ere ligne)
          Coup d’État de 1966 – lutte de pouvoir au sein du parti Baas
          Coup d’État de 1970 – prise de pouvoir absolue par Hafez el-Assad

          3 observations:

          – la Syrie est depuis les années 50 une dictature nationale socialiste, Bachar, son père et ceux avant lui sont des tyrans du même acabit
          – les minorités ont été sur-représentées politiquement
          – mise à part le conflit avec les Frères musulmans, les soubresauts politiques sont le fait de luttes intestines au mouvement Baas

          « Le régime baath a échoué sur tout ce qu’il avait promit »

          Le socialisme et le nationalisme ne marchent jamais. On est d’accord là dessus.

          « Non, vous choisissez de rejeter tout les courants d’opposition qui ne vous plaisent pas pour en arriver à cette conclusion. Vous faites justement le jeu des radicaux en expliquant qu’il n’y a pas d’autre voie que l’extrémisme si on veut s’opposer à la dictature en place. »

          Les démocrates et les modérés sont malheureusement une fraction minoritaire. Comme je l’explique dans l’article, cela tient malheureusement au fait que la société civile syrienne s’est batie sur le monopole idéologique du parti Baas que seul l’islam radical a su contourner en se basant sur des appuis dans les milieux populaires et sur des réseaux de terrain que les mouvements démocratiques tournés vers l’Occident n’ont jamais eu.

          • « Les démocrates et les modérés sont malheureusement une fraction minoritaire. Comme je l’explique dans l’article, cela tient malheureusement au fait que la société civile syrienne s’est batie sur le monopole idéologique du parti Baas que seul l’islam radical a su contourner en se basant sur des appuis dans les milieux populaires et sur des réseaux de terrain que les mouvements démocratiques tournés vers l’Occident n’ont jamais eu. »

            Cela me parait fortement improbable. La sociologie de la Syrie ne lui donne aucune raison d’être peuplé de plus de radicaux que les autres pays du ME, c’est même plutôt le contraire. Hors, quand les habitants des pays voisins sont interrogés, ils sont autant anti-baath que anti-radicaux :

            http://www.zogbyresearchservices.com/index/#/new-gallery-1/

            Je pense plutôt que c’est comme pour l’Égypte ou la Tunisie. C’est gens sont prêt à temporairement fermer les yeux sur ceux qui leur permettront d’en finir avec la dictature. Ensuite, ils les expulseront à leur tour. Une bonne partie des ukrainiens étaient heureux de voir les nazis envahir leur pays. Pourquoi ? Partageaient ils les idées d’Hitler ? Pas du tout. C’est juste que l’oppression sous le régime soviétique était telle qu’ils étaient prêt à essayer absolument n’importe quoi d’autre. Une foi le spectre de la dictature baath éloigné, les syriens ne seront pas plus radicalisés que n’importe quel autre pays arabe.

      • « Comme en Égypte, la seule opposition syrienne puissante fut le fruit de courants intégristes. »

        Justement, l’Égypte, parlons en.

        La révolte contre Morsi était bien plus forte que celle contre Moubarak. Les égyptiens ont justement montré que bien loin d’être des extrémistes, ils étaient juste prêt à fermer temporairement les yeux sur ceux qui leur permettraient enfin de se débarrasser de la dictature en place.

        Une foi ceci fait, ils ont repris le chemin de la place Tahrir pour expulser le gouvernement de Morsi, celui-ci ayant aussi échoué sur tout ce qu’il avait promit.

        En réalité, le peuple égyptien semblait juste vouloir une purge bien mérité, puisqu’il a ensuite soutenu l’armé pour une remise en place d’un gouvernement de nature militaire.

        Pourquoi ne pas accorder ce moment de justice au peuple syrien pour ensuite pouvoir retrouver la stabilité ?

  • Vous oubliez deux petits détails dans votre analyse:
    – la cause première de l’ensemble des problèmes dans la région: https://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_Sykes-Picot – création de frontières factices sans aucune base historique, ethnique, etc., tout comme en Afrique (merci la France, merci le Royaume-Uni).
    – le lachage de Saddam Hussein qui était jadis le meilleur ami des Occidentaux, puis la déstabilisation de l’Irak depuis 20 ans, qui a crée un bordel sans nom, dont est issu (entre autres) Daesh.

  • « It was love at first sight »

    :mrgreen:

  • Merci pour votre excellent article.

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Par Thomas Pierret.

Ce 19 mai, Bachar Al-Assad devrait se rendre à Riyad pour assister au sommet annuel de la Ligue arabe.

Le dictateur syrien n’avait plus été convié à ces rencontres depuis mars 2010. En novembre 2011, Damas avait été suspendu de la Ligue, du fait de la violence extrême de la répression qu’il avait déclenchée à l’égard de son opposition intérieure.

Mais le 7 mai dernier, la Syrie a été réintégrée ; et le 11 mai, son président a reçu une invitation officielle signée du roi Salmane d’Arabie saoudite.

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La France a été pendant 7 siècles environ un acteur majeur dans la région, c’est-à-dire des pays allant d’ouest en est de l’Égypte à l’Iran et du nord au sud de la Turquie au Yémen. Donc des pays presque tous musulmans, à l’exception de moins en moins nette du Liban, et surtout d’Israël.

La France puis l’Angleterre y ont longtemps été très présentes, avant de céder la place aux États-Unis, qui eux-mêmes n’ont gardé une influence, d’ailleurs réduite, que dans certains pays.

Commençons par interroger l’histoire.

 

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Par Lina Kennouche. Un article de The Conversation.

À l’heure où la prise de conscience du déclin relatif de la puissance des États-Unis s’impose peu à peu, les acteurs régionaux du Moyen-Orient s’apprêtent à remplir le vide stratégique laissé par le départ des forces américaines.

Deux facteurs majeurs ont contribué au recul des États-Unis dans la région.

D’un côté, la rivalité de puissance engagée entre Washington et Pékin s’est exacerbée ces dernières années. Depuis 2008 et l’annonce du pivot vers l’Asie par Barack Obam... Poursuivre la lecture

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