Burkini : défendons vraiment la liberté

Le burkini n’est pas l’ennemi. Soyons fiers de notre liberté et laissons les individus pratiquer en paix leur religion tant qu’ils ne violent les droits de personne.

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Burkini : défendons vraiment la liberté

Publié le 2 septembre 2016
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Burkini : défendons vraiment la liberté
By: Charles RoffeyCC BY 2.0

Dans son dernier article paru sur Contrepoints, Patrick Aulnas, sous couvert de critique du fondamentalisme religieux et du port du burkini, nous appelle à être fiers de notre liberté. Hélas, paragraphe après paragraphe, il ne fait qu’enfiler invectives et procès d’intention. Et se révèle au final être plus menaçant pour la liberté que ces femmes en burkini qu’il dénonce.

Non Patrick Aulnas, non…

 

Le burkini n’est pas l’ennemi

Non, le burkini n’est pas « une provocation des militants du fondamentalisme islamique ». C’est très simple : les intégristes musulmans ne vont simplement pas à la plage, pour ne pas risquer de côtoyer des gens indécents à leurs yeux. Parler de provocation à propos du burkini, c’est simplement reproduire le même schéma liberticide des islamistes : politiser chaque fait et geste des personnes, malgré elles, et refuser de leur reconnaître l’accès au libre choix. C’est reproduire le simpliste et pernicieux discours divisant le monde entre « ceux qui sont avec nous », et les autres qui deviennent des ennemis à combattre. Et quand bien même le port du burkini serait une provocation ou la démonstration d’un acte politique pour quelques femmes de confession musulmane ; depuis quand les libéraux rejetteraient la provocation ou l’expression des idées politiques ?

Non, les femmes qui portent le burkini ne sont pas nos « ennemies ». Elles portent simplement un vêtement mis au point – en Australie, un pays qui n’a pas besoin de recevoir des leçons particulières en matière de liberté – par une styliste qui, au départ, a voulu faciliter la vie de sa nièce. Les femmes qui portent le burkini ne cherchent pas à « détruire notre culture » ni « annihiler notre liberté ». Au contraire, elles veulent justement accommoder au mieux leur foi religieuse à la vie dans un monde moderne et à s’intégrer le plus possible au mode de vie occidental en jouissant d’un loisir aussi commun qu’une baignade à la plage. Qui plus est, si l’on en croit Aheda Zanetti, qui commercialise le burkini, la moitié des ventes concerne des femmes non musulmanes. Et celui-ci est disponible dans des magasins sans référence islamique comme Marks & Spencer. Ne voir donc en ces femmes que de simples « pions » entre les mains des islamistes est singulièrement méprisant de la part de ceux-là même qui osent prétendre se préoccuper de leur sort.

Non, les femmes en « tenue de bain occidentale » ne symbolisent pas la liberté. La liberté, c’est de permettre à des femmes de pouvoir porter le bikini sur une plage ou de ne pas en porter. Le symbole de la liberté, ce n’est pas l’uniformisation vestimentaire ; c’est de voir côte à côte, en paix, deux femmes habillées de manière différente. Refuser de reconnaître le droit à une femme de ne pas porter un bikini ou un monokini reproduit également le même schéma liberticide des islamistes : infantiliser la femme en la soumettant à la décision d’une autorité. Prétendre lutter contre la soumission des femmes en soumettant certaines à l’arbitraire politique en matière d’habillement relève du plus parfait contre-sens, en contradiction flagrante avec les idéaux du libéralisme. Et si une femme devait porter le burkini contre sa volonté, il existe suffisamment de lois pour la protéger sans devoir recourir à une violation générale du droit des autres femmes qui le portent volontairement.

Non, le port du burkini par quelques rares femmes en France n’est pas une « colonisation culturelle rampante » du « totalitarisme islamique ». Depuis la mi-juin 1989, cela fait près de trente ans maintenant que perdure en France cette pathétique polémique antilibérale concernant les vêtements que devraient porter ou pas certaines femmes ou jeunes filles. Trente ans, le temps d’une génération ! Où se trouvent ces fantasmatiques « colonisation culturelle » ou « conditionnement de la population occidentale » ? Jusqu’à plus ample informé, les femmes qui ont vu leurs libertés fondamentales d’aller et venir, d’opinion et de religion bafouées par les autorités, ce ne sont pas les femmes athées ou en bikini sur les plages.

 

Défendons la liberté contre la rhétorique populiste

Non Patrick Aulnas, le fossé ne se creuse pas entre ce que vous appelez – en usant de la plus classique rhétorique populiste – « une certaine intelligentsia et la majorité de la population ». Le fossé se creuse entre les libéraux et les ennemis de la liberté. Qu’importe que la majorité de la population française « s’oppose au port du burkini » : une majorité de la population française s’oppose également au libre commerce. Depuis quand l’avis de la majorité d’une population peut légitimer la violation des libertés fondamentales ? Et depuis quand un libéral doit-il regretter qu’un tribunal décide de faire appliquer le droit en vigueur selon une jurisprudence continue et met fin à des actes illégaux de petits barons politiques en mal de démagogie ?

Non, « le peuple de France » n’a pas une « clairvoyance » particulière en ce qui concerne la protection des droits naturels des individus. De fait, l’histoire politique des dernières décennies démontrerait plutôt le contraire. Et sinon, depuis quand n’appartiennent plus au « peuple de France » les Français de confession musulmane, les membres du conseil d’État, Najat Vallaud-Belcacem et Marisol Touraine, les libéraux, et plus largement tous ceux qui se refusent à condamner un groupe entier pour les crimes commis par certains individus ?

Non, les Occidentaux n’ont pas le « devoir d’accueillir à bras ouverts les autres cultures ». Ce qui en soi, déjà, ne veut strictement rien dire. Le devoir des Occidentaux qui désirent vivre dans une société libre consiste à ne pas violer les libertés fondamentales de ceux qui désirent conserver et/ou adopter des idées, des pratiques, des coutumes, des traditions, etc. issues d’autres cultures dès lors que, ce faisant, ces derniers ne violent les droits naturels de personne.

Non, les dirigeants occidentaux n’ont pas pour rôle de défendre une quelconque identité culturelle qui serait supposément la nôtre. Leur rôle est de garantir un ensemble de libertés et de droits aux citoyens. Cela suppose une garantie qui s’exprime par une abstention de l’État : le classique Laissez faire, laissez passer, mais également un laissez être. L’individualisme défendu par le libéralisme exige de l’État de laisser faire et de laisser être. Il lui demande une abstention de sa part pour que les personnes soient et fassent ce qu’elles estiment le mieux pour leur vie – le fameux droit à la recherche du bonheur. Grâce à ce droit à être, chacun peut librement construire son identité, qu’elle soit peu ou prou calquée sur celle du plus grand nombre l’environnant, qu’elle soit inspirée en tout ou partie par d’autres cultures ou qu’elle soit totalement originale.

Alors oui, Patrick Aulnas, « soyons fiers de notre liberté » : laissons enfin les individus pratiquer en paix leur religion tant qu’ils ne violent les droits de personne. Retrouvons le sens originel de la laïcité : l’État ne peut imposer ou interdire la pratique d’une religion ; il doit purement et simplement ignorer les religions. Et cessons de reculer devant les communautaristes liberticides qui veulent imposer leur agenda identitaire.

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  • Magnifique article qui remet les pendules à l’heure. Ma-gni-fi-que !
    Le billet populiste de Patrick Aulnas publié hier m’avait mis très mal à l’aise.

  • si vous ne voyez pas plus loin que le bout de votre nez ….. »le sage montre la lune avec son doigt , l’idiot regarde le doigt  » ça vous parle ? moi oui ……..

  • Cet article est interressant mais utopique car tellement loin de ce qui se passe réellement. Ceux qui ne veulent pas le reconnaître, ne le vivent pas. Il est incroyable de ne pas encore voir aujourd’hui qu’il y a une atteinte à nos libertés justement par ce que nous défendons. Le burkini est un prétexte permettant (enfin) pour beaucoup de s’exprimer, car c’est visible et facile.

    • Absolument, l’article le dit, liberté d’expression.

    • Ce qui parait utopique c’est de faire chier toute une communauté pour rien et croire que tout va bien se passer. L’article montre bien que le rejet du burkini n’a rien de cohérent.

  • Globalement d’accord avec l’article.
    Le problème en Europe, c’est qu’on est confronté de façon générale à deux opinions antagonistes mais toutes deux erronées. D’une part il y a l’opinion « politiquement correcte » qui consiste à dire (à juste titre) que chacun s’habille comme il veut et que donc (et là, à tort) il ne faut pas critiquer ces pauvres femmes voilées qui sont les victimes de l’oppression coloniale (je force à peine le trait). De l’autre, il y a l’opinion « conservatrice » qui consiste à dire (à juste titre) que cet habillement est le plus souvent l’expression d’une idéologie rétrograde et que donc (et là, à tort) il faut absolument l’interdire tout de suite, oh là là il n’y a rien de plus important à faire car à part ça tout va bien.
    Il est donc important pour un libéral, comme le fait très bien l’article, de défendre la liberté (de s’habiller ou autre). Mais nous ne devons pas non plus avoir peur de nous opposer aux opinions liberticides, fussent-elles exprimées symboliquement par le port d’un vêtement. Pour prendre un exemple dans un autre domaine, je n’ai pas l’intention d’interdire à quiconque de porter un t-shirt à l’effigie de Che Guevara. Mais cela ne m’empêchera pas de penser que celui qui le porte soit est naïf ou ignorant, soit défend une idéologie mortifère.
    Nous devons traiter l’Islam (ou du moins ses manifestations les plus conservatrices) exactement comme nous traitons le socialisme. Car tous deux sont des idéologies antilibérales.

  • Tout dépend de la lecture que l’on fait des événements…
    Pour certains, ne pas légiférer sur le burkini, c’est accepter un symbole qui cache la négation de la liberté des femmes. Pour d’autres, légiférer, c’est transgresser le droit à la liberté individuelle. Le piège est là: c’est liberté contre liberté.

    • Depuis quand, dans une société libre, il faudrait légiférer sur des symboles ?

      Il n’y a aucun piège. D’un côté, nous avons la protection que doit accorder l’État à la liberté d’opinion, d’expression et de religion. D’un autre côté, nous avons des personnes qui estiment que la manifestation d’une pratique religieuse pourrait être un symbole de négation de la liberté. Ces personnes n’ont aucune légitimité pour réclamer à l’État de violer la liberté religieuse. Pas plus que personne n’est légitimé à demander à l’État d’interdire les t-shirts Che Guevara.

      Et encore une fois : si une femme devait porter le burkini contre sa volonté, il existe suffisamment de lois pour la protéger sans devoir recourir à une violation générale du droit des autres femmes qui le portent volontairement.

      • Des lois oui; mais des juges pour les faire appliquer ?

        Notre pauvre justice est exsangue. Les juges croulent sous les dossiers, les prisons débordent de partout et nos forces de l’ordre frôlent le burn-out. Il y a des lois à ne plus savoir quoi en faire et bien trop de politique dans la sauce. En clair une malheureuse qui serait forcée de porter le burkini par les hommes de sa famille aurait 10 fois le temps de se faire massacrer entre son dépôt de plainte et la réaction de l’institution judiciaire.

        Ne vous y méprenez pas je suis pleinement en accord avec votre article. Mais il n’y a pas de liberté sans Justice digne de ce nom.

        • « …il n’y a pas de liberté sans Justice digne de ce nom. »

          Bref, la solution passe par une réorientation de l’État vers ses fonctions régaliennes et non pas par l’ajout de couches législatives liberticides supplémentaires.

          • Evidemment.
            C’était d’ailleurs le sens du billet de H16 sur le sujet.
            Ce n’est donc pas un hasard de voir la position caricaturale d’une partie de la classe politique qui ne veut surtout pas que soit abordé le fond du problème: liberté. Qu’elle soit d’expression, de circulation, de jouissance ou de vivre en paix.

        •  » Les juges croulent sous les dossiers, les prisons débordent de partout et nos forces de l’ordre frôlent le burn-out. I  »

          Raison de plus pour ne pas rajouter de nouvelles personnes hors la loi de façon artificielle par des lois liberticides visant à interdire des tenues vestimentaires.

          D.J

      • « Et encore une fois : si une femme devait porter le burkini contre sa volonté, il existe suffisamment de lois pour la protéger »

        Quelle naïveté, une femme irait porter plainte contre un mari, un frère, les regards et les remarques du quartier ou des voisins ? Pour quel résultat ?

        • Une femme ira porter plainte si elle subit une agression qui la contraindrait à porter le voile. La justice est équipée pour faire face à ce genre de situation.
          Par contre, ce n’est pas le rôle de la justice ou des lois d’insuffler du courage à cette même femme pour s’opposer à son mari ou son frère, pour les quitter, pour mépriser les regards et les remarques de l’entourage.
          Le liberté, ça commence d’abord par soi-même.

          -1
          • Vrai dans le fond mais en réalité ? J’ai écrit plus haut ce que je pense d’une affirmation comme « La justice est équipée pour faire face à ce genre de situation » et cru comprendre que vous vous pensiez de même. Maintenant la Justice insufflerait quand même du courage à cette femme si elle pouvait avoir un peu plus confiance dans sa promptitude à protéger sa liberté. La peur de Dieu n’est-elle pas le commencement de la sagesse ? Nous en sommes loin aujourd’hui. D’autre part qui d’entre nous ira sans hésiter au secours de cette femme en sachant que ces extrémistes sont violents ? Il n’y aura sans doute pas plus de courageux que dans les transports en commun …
            Recentrer l’Etat sur ses fonctions régaliennes et redonner du courage à tout un peuple, vaste programme.

            • « Il n’y aura sans doute pas plus de courageux que dans les transports en commun … »
              Oui, mais de l’autre côté on s’est aperçu que ceux qui avaient été témoins de ce genre d’agression et n’avaient pas bougés sont aussi tombés en dépression. Pour en échapper d’autres diront même que c’est la faute de celle qui s’est fait agressée, mais ils savent bien au fond d’eux ce qu’il en est ; ça résout pas leurs problèmes. Mais les faits sont là et le choix est de soit tomber en dépression, soit réagir. Dans les deux cas on est dans la merde, mais réagir permet de se donner une chance de s’en sortir et de se sentir bien, d’autant plus que ce n’est pas le nombre qui manque. L’autre non, et fera en sorte que ça recommencera et ne sortira pas les personnes de ce type de dépression et des sentiments qui y sont associés. Bon pour personne.

              Il y a trente ou quarante ans les petits cons qui cherchaient se prenaient une taloche direct, ça évitait de les mettre en confiance et d’éviter les abus. On a trop laissé faire, pour de mauvaises raisons cette fois vu que l’on en s’est pas pris aux responsables du problème.

              Et pour ce qui est de la difficulté de porter plainte ça rejoint aussi le problème complexe des femmes battus, c’est pas propre au monde musulman. Mais il y a au moins la possibilité de le faire, ce qui semble le plus important.

        •  » Quelle naïveté, une femme irait porter plainte contre un mari, un frère, les regards et les remarques du quartier ou des voisins ? Pour quel résultat ?  »

          De toute façon même si c’est pas le choix de la femme de porter une burqa ou un burkini rien ne prouve qu’elles sont en moyenne plus mal traitée que les femmes mariées non musulmane. Beaucoup de femmes battues ne vont jamais porter plainte contre leur mari. Faut-il aussi interdire le mariage ou le limiter dans le temps pour combattre ce type de violences conjugales?

          D.J

        • Quelle naïveté, l’interdiction du burkini permettrait de libérer ces femmes ? Hormis une bien-pensance étalée devant les médias, quel résultat ?

      • « Depuis quand, dans une société libre, il faudrait légiférer sur des symboles ? ».
        c’est quoi une société libre?

    • Sauf que la violence physique des policiers qui forcent des femmes à se déshabiller c’est PAS symbolique. Cette idée que les symboles peuvent justifier la violence est une très claire marque de mauvaise foi patentée. Les symboles c’est de la subjectivité. S’en servir pour justifier l’existence et la légitimité de la coercition c’est du sophisme de bas étage. J’aurai tellement honte de présenter de tels arguments.

  • merci José! Enfin un peu de cohérence. Ca fait du bien.

  • Absolument pas d’accord. Quand je verrai des bikini en Arabie saoudite et quand la declaration islamique des droits de l’homme de 1990 sera annulée, on pourra parler du meme concept de liberté.

    • En quoi l’absence ou le manque de liberté en Arabie saoudite devrait conditionner le respect des libertés fondamentales en France ?
      J’espère que vous n’êtes pas en train de suggérer que la France devrait s’aligner sur les standards de liberté d’Arabie saoudite ?

    • D’ailleurs je sais pas pourquoi on ne décapite pas les hétérosexuels en France en réaction aux décapitations d’homosexuels en Arabie Saoudite. Votre commentaire est d’une consternante stupidité.

  • Globalement, je suis d’accord avec l’article mais je pense qu’il pêche parfois par utopisme. C’est la citation suivante qui m’a fait tiquer:

    « Et si une femme devait porter le burkini contre sa volonté, il existe suffisamment de lois pour la protéger sans devoir recourir à une violation générale du droit des autres femmes qui le portent volontairement. »

    Il suffit de se rendre dans certains quartiers de nos banlieues pour constater la pression sociale qui finit par s’exercer sur les femmes de confession musulmane (voire sur toutes les femmes).

    Un exemple d’une de mes connaissances: un entrepreneur ayant ouvert des salles de sport en banlieue parisienne. Il m’a dit que ça avait commencé avec une ou deux femmes voilées puis la pression s’est généralisée sur l’ensemble des femmes venant à la salle. Aujourd’hui, elles ne sont quasiment plus qu’entre femmes voilées, sans compter des reproches au gérant quand elles voient un employé homme déambuler dans un couloir. Le gérant ne peut plus les empêcher de venir (ce serait discriminant) mais la clientèle demeurée « occidentale » ne veut (et parfois ne peut) plus y mettre les pieds.

    Des minorités revendicatives et organisées, faisant pression sur leurs coreligionnaires (parfois au-delà), parviennent ainsi à évincer les personnes ne se conformant pas à leurs prescriptions ou, pire, à les leur imposer car souvent, ces personnes n’ont ni les moyens, ni la force d’y échapper.

    Dans une société libre, ce genre de situation ne devrait pas arriver en théorie. Mais elle arrive aujourd’hui.

    On dira que si force était restée à la loi, cela n’aurait jamais dû se produire. C’est vrai. Mais il faut voir ce que l’on voit.

    • « Le gérant ne peut plus les empêcher de venir (ce serait discriminant)… »

      Là, se situe le problème. Le gérant devrait pouvoir gérer cela lui-même en vue de la sauvegarde de ses intérêts.
      Donc, la meilleure voie pour régler ce genre de problème ne passe pas par une législation liberticide supplémentaire, mais par une suppression de la législation qui empêche ce gérant d’accueillir qui il veut dans son établissement.

      • Du coup, si dans une optique libérale on aurait le droit de choisir qui ont veut dans son établissement, pourquoi une mairie propriètaire d’une plage ne bénéficirait elle pas du meme droit?

        • Parce que la mairie n’est pas propriétaire de la plage.

          • Je ne sais pas à qui sont les plages, mais effectivement si elles n’appartiennent pas à la mairie ce n’est pas à elle d’y décider ce qu’on doit y faire, si elles sont à l’état c’est lui qui décide ( à moins qu’elles soient à personne? ). Cela dit si la polémique avait concerné une plage privée dont le propriétaire aurait décidé de la même interdiction, auriez vous écrit le même article?

            • Les plages en question n’appartiennent pas plus à l’État qu’aux mairies.
              Et, de fait, je n’aurais même pas écrit d’article du tout si l’affaire avait concerné un propriétaire privé.

  • A quand l’interdiction des « mouleburneskini » portés par certains hommes ?
    A quand l’interdiction des combinaisons « de plongée » intégrales, qui plus est très souvent de couleur noire alors que les burkinis (qui est une marque, pas un vêtement « islamique »), sont souvent de couleurs plus gaies (voir photo en tête d’article).
    A quand l’interdiction des burkinabés sur le plage (Oups, pardon, là; j’ai dérapé).

  • Il fait du bien, votre article.
    Je comprends la peur que certains peuvent avoir en face de l’islamisme radical. Ce dernier se décline dans une relation de contrainte entre l’homme et la femme, où cette dernière se retrouve obligé de se couvrir entièrement, et peut être bien aussi obligé de porter une tenue de bain intégrale (ou presque). Mais alors ce n’est pas le burkini, le porter ou ne pas le porter, sur lequel il faut intervenir : c’est sur cette oppression de l’homme sur la femme, d’une partie de la société sur la femme.
    On se trompe de cible en visant un habit qui n’est d’ailleurs même pas un symbole de cet islamisme radical.
    Pire : nos réactions hallucinantes en font même du coup un prétexte pour ces islamistes qui s’empare du sujet pour se victimiser.

    • « Pire : nos réactions hallucinantes en font même du coup un prétexte pour ces islamistes qui s’empare du sujet pour se victimiser. »

      Ça fait bien de vous lire aussi dans la panique qui semble s’être emparée de tant de nos compatriotes. Pourvu que la raison revienne.

  • Entièrement d’accord avec ce billet! Bravo!

  • Qu’est-ce que le « burkini » ?
    Si tel est le nom que lui a donné sa créatrice, ne serait-il pas déposé ? Que faire si une femme porte une contrefaçon? Le modèle lui-même est-il déposé ? Que faire si une femme porte quelque chose de voisin mais sous une marque, « burkini » ou autre, différente de celle de la créatrice du burkini ?
    Jusqu’où un vêtement de bain doit-il descendre sur les jambes (genoux, chevilles, mi-cuisses,…) pour ne pas être qualifié de « burkini » ? Même question pour les bras (poignet, coude, mi-bras,…). Si les cheveux sont enfouis dans un bonnet de bain et non pas dans une cagoule ou un foulard, le vêtement est-il assimilable au burkini. Même question si on voit le nombril ?
    Quel % de la superficie des fesses et des seins le vêtement doit-il montrer pour ne plus être assimilé au burkini ?
    Si une femme est de ces rousses à la peau blanche (pas rose, blanche) qui attrapent plus facilement un mélanome qu’un bronzage, peut-elle produire un certificat médical pour ne pas être verbalisée pour port de burkini ?

    C’était ma modeste contribution à un éventuel débat parlementaire en vue de l’interdiction du burkini.

  • Merci José pour cette article.

    D.J

  • C’est fou qu’il faille rappeler de telles évidences sur un site libéral.

    J’fais tourner, apparemment ça a du mal à rentrer.

  • Dire que c’est chez les libéraux qu’il faut lire des propos aussi justes. Je vous tire mon chapeau, sincèrement.
    Signé, un internaute très à gauche.

    • Merci pour votre ouverture d’esprit et pour ce commentaire qui fait chaud au coeur. Peut-être le libéralisme, c’est à dire la défense de la liberté, n’est-il pas ce qu’on vous en avait dit ?

      • Merci à vous. Je crois à un capitalisme raisonné, non mondialisé, et à un État fort. J’aime également que le monde soit divers.

  • Oui, ça fait du bien de lire cela, toute attaque contre le burkini passe par un procès d’intention et tous les arguments dits rationnels hygiène, atteinte à l’ordre publique sont absurdes ou absolument arbitraires..
    ceci étant dit…toutes les sociétés ont leur lot de lois arbitraires, alors soit, allons y, et hop une loi contre le burkini mais d’abord ..définissons un burkini …sans risquer les foudres des lois contre la discrimination ou l’islamophobie, rire un peu ne fait pas de mal…

    Il est consternant d’entendre des gens accusés de « délits » ou « crimes » dont la définition échappe au sens commun: oh! il est radicalisé! le vilain! en prison!
    mais ce n’est guère mieux avec le racisme ou l’homophobie ou le sexisme…ça ne semble gêner personne de vivre dans une société où on peut vous embastiller pour des raisons qui vous échappent…
    Voler un vélo, je vois le concept, tenir des propos sexistes. ou racistes..c’est un peu moins clair…

  • La laïcité, c’est la neutralité de l’Etat face aux croyances.
    Comment se manifeste la neutralité ? Par le respect de toutes les religions et de toutes les croyances.
    Comment se manifeste le respect des religions ? Par l’acceptation, la tolérance.
    La laïcité est l’affirmation de la tolérance au niveau de l’Etat. Ainsi, toutes les croyances, toutes les religions coexistent car l’Etat les acceptent toutes, sans privilégier l’une d’elles.

    La critique, le jugement d’un Etat vis-à-vis des croyances quelles qu’elles soient, démontrent un Etat intolérant. L’intolérance, sous toutes ses formes, fait naître et alimente la violence. Elle pointe du doigt tout ce qui est hors du paradigme sociétal et culturel. Lorsque la gouvernance s’associe à l’intolérance, une forme d’autoritarisme, voire de totalitarisme, s’instaure peu à peu, éloignant toute idée d’humanisme et de tolérance fondant toute démocratie.

    En critiquant et rejetant les croyances religieuses, loin d’être laïque, l’Etat s’affirme athée. Mais l’athéisme est également une croyance que la société d’aujourd’hui, par son mode de vie, a consacré en religion.

  • Une magnifique critique des propos discriminatoires de Patrick Aulnas.C’est par de teless critique et réactions qu’on pourrait semer les grains d’amour ,de paix et de tolérance dans le monde et combattre l’obscurantisme .

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