« Parcs » éoliens : une manipulation linguistique

Appeler un « parc » un champ d’éoliennes est une manipulation visant à orienter la représentation que s’en fait le contribuable.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

« Parcs » éoliens : une manipulation linguistique

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 août 2016
- A +

Par Isabelle de Billy.

"Parcs" éoliens : une manipulation linguistique
« Parcs » éoliens : une manipulation linguistique By: ouest_usaCC BY 2.0

La langue française, riche et précise, exprime des concepts.  Les mots ont un sens, ils peuvent être parfois dévoyés, détournés de leur sens originel et réel pour tromper un interlocuteur, un public.

Une manipulation linguistique

Très intéressée par les énergies nouvelles et renouvelables, leurs projets, leur développement, leurs avatars, j’attache une importance particulière aux termes employés et au pouvoir des mots.

Et mon sang bouillonne quand je lis au détour de chaque article le terme parc éolien. Car, qu’est ce qu’un parc ?

C’est souvent un lieu de promenade, d’agrément, boisé, romantique et bucolique, riche en verdure et en couleurs. La nature et les piaillements des oiseaux y tiennent une place prépondérante. On parle souvent de parc floral, animalier ou zoologique. Les enfants apprécient pour leur détente et leur instruction les parcs d’attraction quand les adultes fréquentent régulièrement les parcs des expositions… Et les villes aménagent de plus en plus des parcs de verdure où viennent respirer les citadins car ils évoquent le calme, la nature paisible, la beauté…

Les huîtres et les bébés ont leurs parcs, Astérix a le sien.

Or, ce terme de parc éolien ( ou de ferme éolienne !)  influence notre représentation et détermine notre manière de réagir. Cette utilisation détournée et abusive est utilisée pour influencer notre représentation et déterminer notre manière de réagir.  Son impact agit sur les mécanismes inconscients de nos cerveaux et c’est bien à de la manipulation que se livrent les promoteurs pour faciliter l’atteinte de leurs objectifs.

On raconte qu’un jour un mendiant demandait l’aumône sur le pont de Brooklyn. À ses pieds, une pancarte mentionne simplement aveugle de naissance. Un passant lui demande combien de dollars arrivent dans son escarcelle « guère plus de 3 dollars par jour » répond l’aveugle. Alors le passant prend la pancarte, la retourne et inscrit : « Le printemps arrive et je ne le verrai pas »… Les jours suivants, le mendiant recevait quotidiennement plus de 20 dollars …

Les mots sont des briques avec lesquelles se construisent les idées, et les promoteurs l’ont bien compris et peuvent facilement nous tromper par l’assimilation d’une information basée sur notre mémoire et sur notre ressenti.

Observons maintenant un ensemble d’aérogénérateurs (et laissons tranquille Éole, maître et régisseur du vent puisque les installateurs de ces machines ne se soucient guère des vents…)

Implantée chacune dans un socle de 1500 tonnes de béton armé, solidement et irrémédiablement ferraillées, elles élèvent à 160 m leurs pales de 6.5 tonnes chacune.

Elles abritent dans leurs nacelles des huiles aussi rares que dangereuses et les accidents, dont les médias ne font pas toujours état, sont nombreux…

Promenons-nous… autour des poteaux

Dès lors,

  • QUI envisage une promenade, une détente sous les pales aux effets stroboscopiques, au bruit régulièrement lancinant ?
  • QUI emmène ses bambins jouer à cache-cache autour des poteaux gigantesques ?
  • QUI s’allonge paisiblement à leurs pieds pour y trouver le calme propice à la lecture ou à la réflexion ?

PERSONNE en réalité car ces installations sont situées dans des paysages de belle campagne transformées en zones industrielles !

Zones souvent grillagées, interdites au public, aux accès de secours et de maintenance bétonnés, aux panneaux de mises en garde alarmants ( en cas d’accident, téléphonez … en Allemagne !)

Outre ces dangers visibles, ces zones constituent un risque pour la santé humaine ( troubles du sommeil et du repos, arythmies cardiaques, céphalées, vertiges, nausée) et pour les animaux qu’ils soient sauvages (oiseaux) ou d’élevage (bétail, chevaux, chiens et chats).

Il est grandement temps de ne pas se laisser manipuler par des propos apaisants et d’appeler un parc, un parc et une zone, une zone sans forcer notre interprétation des choses…

Voir les commentaires (22)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (22)
  • Et oui, et pendant qu’on occupe les esprits avec des conneries comme le burkini, l’érection des éoliennes continue …

    Vous oubliez l’utilisation du terme de « puissance installée » plutôt que de « puissance potentielle », constamment raccourci en « puissance » par 95% des journalistes. Ces derniers font croire à leur lecteurs que c’est de la production garantie (puissance = énergie produite par seconde => non intermittente). On voit même « fleurir » des phrases du type « 1GW d’éoliennes, soit l’équivalente d’une centrale nucléaire » chez tous les écolos qui, soit n’y comprennent rien, soit en font sciemment de la propagande car intéressés dans le business juteux de la subvention …

    Quant à la « récolte » de la « ferme » éolienne, on a aussi droit à des phrases ubuesques du type « couvre les besoin d’une ville de N habitants pendant 1 an », alors que c’est une phrase inepte au yeux de l’intermittence et du fonctionnement des réseaux électriques

    la recyclabilité de ces engins n’est jamais évoquée, notamment les pales (qui font donc pâle figure) … dans 20 ans, ça fera de jolis tas sur lesquels rien ne poussera …

    • Une précision :selon la Banque mondiale (chiffres 2015) chaque français utilise 7216 Kw/h par an, une éolienne de 2,5 MW produit environ 5500000KW/h
      donc fournit l’électricité correspondant à 762 personnes . On est très très loin des chiffres publicitaires (propagandistes ?) des promoteurs éoliens qui « oublient « de tenir compte des usages publics ,pourtant nécessaire à nos vies pratiques .

      • Merci de ne pas reproduire l’erreur des journalistes : on dit et écrit kWh.
        Respectez aussi la casse. Sans animosité aucune.

        Pendant que vous y êtes il est faux de dire que même suivant ce calcul une éolienne fournit de l’électricité à 762 personnes vu qu’une éolienne fournit tantôt trop de courant, tantôt pas assez et tantôt zéro.

      • Vous n’avez rien compris!!! Je rajoute la même couche que « sam player » : vous raisonnez en ÉNERGIE ANNUELLE (kWh) alors qu’un réseau électrique fonctionne en PUISSANCE (== ÉNERGIE INSTANTANÉE)… bref, vous ne comprenez pas l’argument fallacieux des promoteurs éoliens qui balaient le fait que l’éolien ne peut pas garantir à chaque instant la compensation de la puissance consommée, justement du fait de son intermittence! Faites payer aux promoteurs « prometteurs » les systèmes de stockage afin qu’1 éolienne fournissent pour N personnes, et là vous ne les entendrez plus, car même avec les subventions (actuellement démesurées par rapport au service rendu), ça ne sera plus du tout rentable.

    • @ edc 10

      Oui, vous avez parfaitement raison! L’érection d’une éolienne à la plage en face de musulmanes en burkini est une horrible provocation!

      Et la puissance nucléaire d’une bombe atomique (française ou pas) n’est efficace que quand on l’utilise! Elle n’est pas gratuite même si on ne s’en sert pas souvent! Sauf comme feu d’artifice, lors d’un voyage dans les îles, avec des copains lunettés!

  • Merci infiniment pour votre mise au point très appréciable et sensée.

  • « Ferme » aussi c’est sympa, ça évoque la nature, les animaux qui nous nourrissent, enfin ceux qui ne sont pas vegan.
    « Zone », beurk ! L’auteure n’a pas le sens de la poésie des profiteurs de subventions, les doigts crochus n’empêchent pas la communion avec mère nature pour greenwacher plus vert.

  • L’éolien ou le mariage de la technostructure étatiste et du gauchisme verdâtre…
    Ce lobby malthusien n’a qu’une seule et unique ambition rendre notre vie intenable en nous proposant une énergie à prix d’or, en nous forçant à changer de mode de vie, en détruisant la nature à coup de mines polluantes, de pylônes de béton armé obsolètes au bout de vingts à peine, de pales en matériaux composites hyper-polluants et non recyclables et j’en passe et des meilleures (pires plutôt…)
    Ces gens là sont des rebuts de l’humanité irrécupérables, juste bons à enfermer à l’asile ou à exiler sur une île lointaine où ils pourront entre eux partager leurs délires misanthropes…

  • Très bien vu… Ce ne sont pas des parcs, ni des fermes et même pas des zones puisque c’est interdit au public. Les Chinois installent ces trucs nuisibles dans des zones hostiles, genre désert…

  • Je propose des camps de concentration d’aérogénérateurs… j’ai bon ?

    • Non, le camp de concentration est pour les gens vivants en dehors du parc. Parc qui a sens pour ceux qui encaissent les subventions, là c’est un havre… :mrgreen:

  • Cette analyse montre bien comment fonctionne l’abus de langage qui participe à la volonté de dissimuler les atteintes aux paysages ,de plus en plus sensibles avec la prolifération des machines .On peut faire des remarques analogues quand on observe les images publicitaires des promoteurs éoliens :souvent des enfants ,des fleurs,un cadre bucolique. Mais l’éolienne en second plan est de dimensions inférieures à celle de l’enfant !
    On peut lire une note sur la relation entre « Eoliennes et paysage » sous ce titre sur un moteur de recherche .

  • Il faudrait donc parler de friche ou de zone éolienne.

  • parlons des moulins à vent plutôt que des éoliennes, car les dieux grecs n’y sont pour rien les pauvres !:-)

  • Où cette photo de zone d’éoliennes a-t-elle été prise et quelle est la hauteur des éoliennes?

  • Oui, donc quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage!

    Éole est bien le dieu du vent (d’où l’énergie provenant de la force éolienne, la musique militaire, martiale comme Mars, le dieu de la guerre, les mercuriales des marchés aux bestiaux du dieu Mercure (Hermès, en grec, « dieu des sacs à mains ou des carrés de soies?), dieu du commerce et Vénus déesse de l’amour d’où les maladies vénériennes!

    Le bouchon ne va que là où on le pousse!

    Quelques tonnes de béton armé de plus ou de moins (à côté de déchets radioactifs enterrés à – 500 m pour un paquet d’années!)!!!

    Une production éolienne discontinue alors qu’une centrale nucléaire peut fermer plusieurs mois, pour « vérification »!

    Des « micro-fissures » dans les cuves des centrales françaises installées à l’étranger mais « introuvables » en France malgré des examens par des experts nationaux!

    Des subventions à l’éolien, votées démocratiquement en face des « cachoteries » et autres délits d’Aréva passibles de condamnations sans compter les cochonneries tuantes sur les lieux de prélèvement, la corruption des politiciens locaux, les décisions arbitraires insensées non justifiables (et d’une malhonnêteté rare) d’où plus de 5 milliards perdus pour les actionnaires dont l’état français, donc vous (spécialement mal informés!) pour 90% du capital!

    Bon! je ne vous parle pas de ces colonnes de vapeurs d’eau sortant de ces larges tours luttant peu contre le réchauffement climatique, qui vous protègent des rayons du soleil!, ou de l’importation de tilapias africains à l’aise comme des poissons dans l’eau chaude (invention « FRANÇAISE ») des efflux: ça vient du coeur!

    Le soir, au restaurant, il y en aura à la carte que vous verrez encore dans l’assiette en cas de panne électrique: ils sont « fluo »!

    J’ai vu des dossiers plus faciles à défendre!

    D’accord, sur C.P., on est pour le tout nucléaire bientôt quinquagénaire, avec ces magnifiques lignes à haute tension qui zèbrent tous les paysages merveilleux de vos si belles régions et permettent de montrer, chaque hiver, le courage exaltant des travailleurs EDF bravant la glace et la neige pour réparer les dommages du givre des fils encore aériens, dans votre pays, et sauver du froid ces citoyens des hameaux!

  • Le terme de parc est également utilisé en référence à des zones industrielles, souvent appelées parcs industriels.

  • La manipulation linguistique est présente partout. Le problème est que cela consiste quelque-part à prendre les gens pour des imbéciles, et que ça marche. A commencer sur ceux qui s’en servent …

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

Il est de bon ton, en particulier en France, de s’afficher comme rebelle, protestataire, réfractaire, ou - vocable à la mode depuis les économistes du même nom - … « atterré ».

En général, tout est dans la posture. Et il ne faut surtout pas oublier de s’en prendre au système ou à ceux qui sont supposés le représenter (par exemple ici, dans le cas des linguistes atterrées, je crois savoir qu’il va être question des Académiciens). Examinons donc ce petit manifeste, pour voir ce qu’il en est exactement et prendre connaissance des motifs d... Poursuivre la lecture

Image générée par IA
1
Sauvegarder cet article

Cet article est rédigé à l’occasion d’une proclamation du gouvernement italien de limiter les anglicismes. C’est un élément d’une question plus générale : l’évolution des langues et en particulier du français, devrait être un enrichissement alors que c’est souvent une déstructuration.

 

Beaucoup de personnes ne se posent pas la question, notamment les libéraux et ceux que je vais nommer les bourdieusiens. Les premiers appliquent leur idéal de liberté à l’évolution de la langue, sans se rendre compte des problèmes que cela p... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles