Attentat à Nice : et maintenant, que faire ?

Après l’horreur de l’attentat de Nice, il convient de s’interroger raisonnablement pour améliorer ce qui peut l’être, avant de porter des accusations faciles.

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Attentats : et maintenant ? By: Jason Rogers - CC BY 2.0

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Attentat à Nice : et maintenant, que faire ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 18 juillet 2016
- A +

Par Philippe Bilger.

Attentats : et maintenant ?
Attentats : et maintenant ? By: Jason RogersCC BY 2.0

 

Il y a quelque chose de tragiquement indécent dans la condamnation de la monstruosité niçoise comme si cette indignation par le cœur, l’esprit et le verbe représentait une résistance, comme si on ne disposait que de cette dérisoire mais morale démarche,

Entendre dénoncer la lâcheté de ce terroriste est presque lui faire de l’honneur comme si de son vivant il avait pu être sensible à une humanité lui interdisant ce qu’il a rêvé d’accomplir et qu’il a mené odieusement à son terme.

Des accusations un peu faciles

D’abord ne pas croire qu’on est compétent, omniscient. Ne pas se camper dans une posture d’expert et vitupérer par exemple « une classe politique qui serait nulle », comme Gilles Kepel a cru bon de le faire. Alors qu’à ma connaissance il n’avait rien prévu de précis et de concret et que, s’il suffisait de savoir en chambre et en colloques, il y a longtemps que le terrorisme serait éradiqué !

Ensuite ne pas se parer des plumes du paon quand on s’est contenté, l’horreur massive consommée, de l’expliquer, de la paraphraser et de la commenter. Rien n’est plus insupportable face à la brutalité inouïe des faits, aux morts et aux blessés multiples, que de laisser penser qu’il y a des responsables, des coupables aisés à identifier et à incriminer et qu’en amont il aurait été si simple de prévenir ce qui a été déploré en aval.

On a évidemment le droit de laisser entendre qu’on aurait fait mieux, qu’on aurait su éviter le pire à Nice comme ailleurs et que le pouvoir a forcément tort puisque, en charge du réel, il a à en recueillir la terrifiante rançon. Mais j’ai aimé la parfaite honnêteté du député PS Pietrasanta qui a admis que l’application des 40 mesures de son rapport commun avec Georges Fenech n’aurait pas évité les horreurs de Nice.

S’interroger calmement

En même temps, ne pas faire l’économie d’une appréhension technique, objective de ce qui a permis cette épouvante. De ce qui ponctuellement l’a peut-être facilitée, de ce qui fortuitement aurait pu l’empêcher. Malgré des fonctionnaires de police courageux et un citoyen héroïque, ce conducteur, avec son camion loué deux jours avant, a forcé un barrage le 14 juillet sur deux kilomètres et a pu tuer énormément avant d’être abattu. Au risque d’une dépression démocratique, ne convient-il pas de s’interroger sur des impuissances que l’État même le mieux armé doit subir ? À quel moment la tragédie, le crime auraient-ils pu être détournés de leur cours ? Pouvait-on le faire ?

De plus, même si nous ignorons l’exact parcours judiciaire du tueur, il est acquis que, de nationalité tunisienne, il n’était pas connu des services de renseignement ni fiché S ; mais un délinquant condamné pour des violences, et en dernier lieu au mois de mars 2016 à une sanction assortie du sursis.

Dans tous les cas, dorénavant, qu’on cesse de dissocier la lutte contre le terrorisme – elle aurait l’obligation d’être efficace – de la politique pénale ordinaire – elle aurait le droit d’être laxiste – mais que les deux bouts de cette chaîne solidaire pour le pire soient tenus fermement !

Si le rêve de l’union nationale n’a pas de sens, en revanche il serait sain, pour le président de la République, non pas seulement de dialoguer avec les responsables des partis mais d’organiser dans l’urgence une réunion où le pluralisme politique et technique, les avis des professionnels, les idées surgies des deux camps, le débat libre et argumenté autoriseraient, on peut l’espérer, la découverte de solutions, plus d’efficacité avec moins de bureaucratie et de structures. Je suis sûr qu’il y a probablement ici ou là des pépites, des concepts, des modalités novatrices et opératoires aujourd’hui gaspillés parce que confisqués par notre conception sectaire de la République contre le bien commun.

Ne pas se flatter également de limiter la terreur niçoise à son atrocité, à ses causes immédiates et à ses conclusions superficielles. Probablement le combat contre le terrorisme décourage-t-il en profondeur parce que, pour être gagné, il imposerait une réflexion et une action tous azimuts sur la nationalité, la binationalité, les expulsions, la haine de la France de la part de Français au moins formels, la religion dévoyée, les règles du savoir-vivre ensemble, l’autorité de l’État, le courage de l’affirmation ? Trop, un chantier trop vaste. Alors on va au plus facile, au plus immédiat, aux larmes, aux souffrances, à la rage de l’instant. Mais c’est la nation tout entière qui devrait être revisitée de fond en comble.

Quelles mesures pourraient être prises ?

À la suite de ces massacres dont le compte mortel n’est vraisemblablement pas encore terminé, ne pourrait-on au moins s’accorder sur le renvoi dans leur pays des étrangers condamnés après qu’ils auront purgé leur peine ? Cette proposition n’est pas nouvelle mais elle a été reprise par Nicolas Dupont-Aignan. Elle a le mérite de concilier l’efficacité pénale et la sauvegarde de notre pays sans avoir rien qui porte atteinte à l’humanisme. On peut l’appeler double peine si on le désire mais je la percevrais plutôt comme une sanction complétée par sa conséquence logique.

On ne cesse pas de nous répéter que nous serions en guerre contre un ennemi impitoyable à l’extérieur comme à l’intérieur. Pourtant d’aucuns continuent à s’embarquer avec volupté dans des controverses oiseuses sur le plan Vigipirate, l’état d’urgence, la déchéance de nationalité, l’état de droit qui devrait se soucier de ses limites pour ne pas donner le mauvais exemple… Tout cela est vain.

Notre pays est une démocratie et validons que tout ce qui sort d’elle devient légitime, acceptable, nécessaire. Mais précisément les armes de notre démocratie classique sont-elles adaptées, même renforcées, à un ennemi qui est effectivement en guerre contre nous, qu’on ne voit pas mais qui est partout ?

Nous devons d’autant plus tout nous concéder honorablement et efficacement que nous avons la crainte, peut-être même la certitude, face à ce terrorisme solitaire, prêt à mourir, insaisissable, de ne pas pouvoir tout empêcher.

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  • dans un pays où un camion peut rouler dans une ville hautement sécurisée un 14 juillet à 22h….aucun espoir d’amélioration n’est possible , trop d’incompétents dans des postes importants , trop de je m’enfoutistes et a commencer par le poste le plus important , le président alors en dessous , essayez d’imaginer comment peuvent etre les sous-fifres , regardez tout ces beaux messieurs et belles dames à marocain !

    • Plutôt que de traiter les autres d’incompétents vous feriez mieux de proposer des solutions réalistes et de les mettre en oeuvre.

      Dans ce cas précis qu’auriez vous fait ?

      • On protège bien ce que l’on veut bien protéger, surtout quand il s’agit d’une manifestation qui rayonne à l’internationale ( Euro, tour de France, 14 Juillet sur les Champs etc…) par exemple aucun véhicule n’aurait pu s’approcher des fans zones à l’occasion de l’euro 2016, pourquoi sur un rassemblement de plus de 30000 personnes et alors que le ministère de l’intérieur ne cesse de marteler que les menaces sont toujours présentes, rien n’a été fait pour interdire l’accès. J’imagine que si une personalité politique de premier plan avait été présente sur cette manifestation, ce « déséquilibré » n’aurait pas fait 300 mètres. Réactitude a raison d’indiquer que les autorités ont fait preuve d’une grande légèreté ( que ce soit l’État ou la municipalité).

        • Le gros du déploiement policier se faisait jusqu’à maintenant à Paris en réalité … car les précédents attentats ont frappé Paris. La hausse annoncée du dispositif n’est jusque qu’un maigre déplacement vers la province … Nous sommes toujours en retard d’une bataille ! Le prochain attentat sera encore différent, par exemple une voiture kamikaze piégée et surprendra à nouveau le dispositif … Je note cependant qu’aucun plot en béton sérieux ne protégeait la promenade des anglais pour empêcher un véhicule d’aller sur le trottoir. C’est pourtant très courant en ville … mais c’est juste pour empêcher les voitures de se garer !

        • Légèreté… On pourrait quintupler les effectifs et le nombre de lois, mettre 100 milliards sur la table, renvoyer les fichées S par parachute en Syrie, ils trouveraient toujours des endroits en France où se faire sauter. La meilleure chose à faire, c’est de ne pas faire de la surrenchère médiatique, politique ou sentimentale : au moins ces gars ne passeront pas pour des héros chez leurs potes fanatiques.

      • sérieux , si j’en crois la presse , ce monsieur livrait des glaces avec un 19t à 22h ,un jour ferié…je suis scruteur d’ecran professionnel , policier en faction , agent municipal …, je suis en alarme immédiatement…sauf si je ne suis là que pour toucher ma paie et que j’en ai rien a foutre.
        je suis loueur de camions , un type me loue un frigorifique de 19T comme particulier …je dis NON.
        le malaise n’est pas dans l’état mais chez les français en général , ils s’en foutent et si ils s’en foutent ..c’est a cause de l’état , c’est a cause d’un état obèse , c’est a cause de 5 millions de fonctionnaires qui nous emmerdent chaque jour qui passe. on est un état bananier…non , on est un état du tiers monde , un état qui se goinfre, des fonctionnaires qui se goinfrent et le peuple livré a lui mème et qui ne sait plus a quel saint se vouer.

        • Je crois facile de faire des procès d’intention sans connaître les faits. On peut toujours supposer que les gens ne sont pas sérieux. Il y en a partout, et à toute époque. Etait-ce le cas ici ? L’état est-il responsable ?

          Je ne suis pas d’accord pour rejeter systématiquement la faute sur les autres, c’est trop facile. Solutions simples à problèmes complexes, yakafocon, etc…

          J’aime bien ce que dit AlainCo ci-dessous:
          si on bloque les camions, ils utiliseront des voiture, sinon des motos, des vélos, à pied…
          si c’est pas les avions, ce sera les rer, les routes, les hypermarchés, les usines,
          si c’est pas les stades, se sera les fanzone, si pas les fanzone, se sera les promenades, …

          Bref soit on paie la moitié de la population pour surveiller l’autre, et notre Etat s’en portera certainement moins bien. Soit on réfléchit à des parades, dont on sait qu’elle seront à terme inefficaces devant des personnes déterminées (cf les portes des cockpits d’avion).

          Croyez-moi: beaucoup de personnes, y compris des fonctionnaires, ont un sens du devoir et des responsabilités beaucoup plus développées que ce que vous semblez penser.

          La première des choses à faire dépend de soi et non des autres: essayer d’y voir clair au lieu de tomber dans les clichés. Mais évidemment, cela demande une rigueur intellectuelle qui est le contraire de la paresse intellectuelle. L’éducation des parents joue pour beaucoup, mais encore une fois nous vivons dans un monde aux interactions multiples et tout ne s’explique pas par un seul facteur. De croire que tout problème a une origine unique, est un mythe, et aucune solution ne pourra être trouvée si on tombe dans ce piège.

          • « Si on bloque les camions… »

            ils pourraient prendre un hélicoptère ?

            Non ! Il y a probablement 1 millions de fois moins d’hélicoptères que de camions. Donc, il est beaucoup plus difficile de faire un attentat avec ce type de véhicule.

            Comment pouvez vous rejeter la possibilité que les camions ont été négligés alors qu’ils sont habituels sur cette portion de la ville !!!

            • malheureusement pas besoin d’hélicoptères pour faire encore plus de victimes à des milliers d’endroits (pour ne pas dire des millions) sans que l’on puisse faire grand chose pour les éviter, et avec peu de moyens. Il y aura toujours de quoi passer à travers les mailles du filet. Donc je ne rejette pas la possibilité que vous évoquez, mais on ne peut pas mettre des barbelés, des murs en béton, etc.. à tous les endroits que fréquentent les gens.

            • Jackpot:Faux ! Les Pl sont interdits en ville,sur le bord de mer,d’autant plus les jours fériés. Des caméras ont filmé les allées et venue du camion sans que celui-ci ne soit inquiété alors qu’il était en infraction. En plus nous sommes en période d’état d »urgence.

              • Je ne serait pas surpris qu’il existe des exception comme pour la conduite le dimanche, ou tout ce qui est interdit en france, tellement nombreux que bien évidemment il faut des dérogation, et parfois de la fraude tolérée pour que le pays continue à tourner.

                je m’amuse avec ma douce imigrée à lui expliquer que tout ce qu’elle imagine, espère, voit comme solution a nos problèmes, au chomage, a la pauvreté, au mal logement, a nos soucis d’argent, a ceux de ses amis, est interdit…
                contruire, cuisiner, échanger, louer, habiter, nettoyer, faire ses poubelles, faire une terasse, tout est interdit ou compliqué… au minimum sujet à permis ou dérogation.
                dois t’on bloquer un livreur de glace sur la croisette ? aux barrière lui demander une dérogation peut être, mais dans les rues la redemander, ou faire confiance?
                soit tout est interdit et les gens le savent, soit il y a des dérogation et façe a l’étrange on est blasé.

                alors oui, tout le monde fraude, ou obtient des passe-droits et ca c’est un soucis, parce que plus personne ne fait attention. Notre système est nommé « illégalisme », un terme que j’ai découvert récemment (ici?).

                ce qui me choque le plus c’est que le gars était connu par ses voisins comme un voleur de vélo…
                on a toléré ça, et on voit le résultat.

                une simple sanction constructive, un coup de pied au cul libératoire et une aide pas trop pitoyante l’aurait peut être mis dans un droit chemin…

                aujourd’hui il seraitpeut être vendeur de vapoteuses,coach muscu pour mamies, loueur de vélos, ou gigolo pour vieux beaux, et célibataire évidemment, mais ca ce serait si c’était légal en france…
                Il aurait peut être même pu être soigné par notre parfait système de santé qui laisse les prison pleine de dingues.

                au final c’est un héro, mort, chez les décapiteurs d’enfants…

                Et puis il y a le débat sur l’homosexualité et l’homophobie des 3 derniers terrorisles (abseslam, orlando,nice), qui montre les dégats d’avoir laissé les violences scolaires religieuses, et familiales contre les choix personnels se développer sans agir.

                Ces temps ci vu nos problèmes je me disait qu’on en faisait un peu trop sur l’homosexualité, une liberté que je défend mais pas la première, mais là je crois qu’on a un exemple de plusieurs dégats de l’homophobie refoulée.

                • Jackpot:sur la promenade (interdite aux véhicules utilitaires) il y a des heures précises de livraison et certainement pas de dérogations pour des livreurs de pizzas et encore moins en 19 tonnes et admettant que ce fût le cas, il aurait dû être contrôlé.

                  • Je reconnais qu’il y a un indice de dysfonctionnement. Je serai curieux de connaître ce qu’en disent les « autorités »… Il y a toujours des débriefs de ces situations. Certains ont parfois le courage de reconnaître leurs erreurs…

                • Merci de ces commentaires

                  dans le genre anecdote: stationnement sur livraison un dimanche, magasins fermés: enlèvement de voitures. Jours de matchs au Parc des Princes: voitures tout le long de l’accès au périf…

                  La tolérance à géométrie variable, comme d’une manière générale les 2 poids 2 mesures et le décalage entre les discours et les actes, est l’une des choses qui doit influencer nos futurs apprentis kamikases.

                  J’ai une image simple et toujours vérifiée: quand on veut stopper l’eau en mettant un caillou dans la rivière, l’eau coule autour. Il ne faut donc pas la stopper, mais la canaliser pour qu’elle aille où on veut.

        • D’après les nombreuses photos du camion en question, ce n’était pas du tout un camion frigorifique. Loin s’en faut.

    • au début j’ai cru que c’était du n’importe quoi, mais en fait ils avaient tout fermé, mais le gars est passé hors de l’heure de pointe par des perites rues…

      notre territoire, nos villes , comme les écoles/collèges à une époque , comme les cités des années 60 (genre Grenoble), ne sont pas adaptée pour être verrouilées ou patrouillées.

      il faudrait en revenir à la cité médiévale avec des checkpoint bien défini, ou comme ne Irak…

      sinon il faut :
      – traiter mieux les cas psychiatriques (ca ferait du ménage – ces malades sont de la chair à canons pour daesh, y compris les filles abusées, et ici les dépressifs)
      – avoir un message enthousiasmant compétitif face au message de haine totalitaire de daesh (on commence enfin a parler de la structure du message, de son caractère terriblement fermé de l’idéologie)
      – traiter le complexe post colonial (appelé complexe magrhébien pour les maghrebin par un expert que j’ai entendu… même si dans les cités des ptits gaulois déracinés adoptent l’idéologie… peut être parce que Zadiste c’est trop bobo, et nazillon trop mal vu).

      sinon je vous conseille de lire « Beyond fear »…
      https://www.schneier.com/books/beyond_fear/

      si on bloque les camions, ils utiliseront des voiture, sinon des motos, des vélos, à pied…
      si c’est pas les avions, ce sera les rer, les routes, les hypermarchés, les usines,
      si c’est pas les stades, se sera les fanzone, si pas les fanzone, se sera les promenades, …

      le problème c’est la motivation, et surtout le soutiens populaire passifs (les aides).
      La théorie de la percolation de galam sur le terrorisme est essentiell popur comprendre la profondeur du problème.

      http://arxiv.org/abs/cond-mat/0404265

      a lire la solution nationaliste de certains, et avec mon expérience de faille mixte, j’ai compris que le racisme (communautarisme, exclusion) n’est pas la solution, mais le problème.
      http://zebrastationpolaire.over-blog.com/2016/02/percolation-et-terrorisme-pourquoi-le-terrorisme-islamiste-frappe-t-il-aussi-facilement-la-france.html#ob-comment-ob-comment-88551945

      Une idée c’est d’avoir un « roman national » qui pousse une grande partie de la population à rejeter les demandes d’aides des terroristes.
      c’est intéressant, mais si le roman national exclus une partie de la population (nous avons un roman, mais un roman social, qui exclue une partie de la population en prétendant l’aider), alors le commaunautarisme s’amplifie, les zone de non-droit, qui au sens de la théorie de la percolation sont inaccessible aux acteur de la contreinsurection.

      c’est là où un roman national (ou sociétal) réellement inclusif, des mariages mixtes, des gens qui croient au système mais n’ont pas coupé les ponts avec la communauté, peuvent comme pour les terroristes, apporter leur aide aux forces de contre-insurection, la polices, les renseignement, les acteurs communautaires responsables.

      la solution comme le problème ne vient pas de la police, des RG ou de la PAF, mais de la population…

      il faut un roman, pas forcément national, mais populaire, inclusif, pas des trucs clivants ni défensif…
      il faut des trucs enthousiasmant comme aller sur la lune, bâtir un monde nouveau et joyeux, …*
      il faut un truc qui demande de se retrousser les manches, pas de pleurnicher, ni trouver un bouc émissaire.
      (la culture de la victimisation commence à être le sujet d’articles très critiques)
      http://www.theatlantic.com/politics/archive/2015/09/the-rise-of-victimhood-culture/404794/
      bref 180 degrés sur le discurs actuel.

      • pour renforcer mon analyse, cet article surprenant est à lire
        https://fabiusmaximus.com/2016/07/18/why-people-join-isis-98349/

        ce n’est qu’une corélation, mais en gros c’est :
        – la richess d’un pays
        – la part de musurmans,
        – l’homogénéité de la société accueillante

        qui expliquerait les départs pour daesh

        c’est bien un problème de mauvaise intégration dans un pays riche.
        une alternative a mon modèle inclusif où les nouveaux arrivants sont bien intégrés (pas notre cas en france), est le modèle de société communautarisé et pas assimilationiste…

        donc en gros, sont on est assimilationiste et on évide les exclus, soit on est un patchwork social sans grand pièce.
        La france, comme la suède est un contre modèle.

        • Merci pour cette référence. Pour information, l’accès à l’article est payant sur le site du NBER, mais l’article est accessible sur le site de l’un des auteurs:
          http://www.kellogg.northwestern.edu/faculty/directory/benmelech_efraim.aspx#research
          C’est le premier des « Working Papers ».

          La dernière phrase de leur analyse éclaire la situation française sous un nouveau jour:
          « estimates suggest not only that income inequality does not lead to more participation in ISIS but, in fact, that income inequality exhibits a significant negative correlation with the number of ISIS foreign fighters. That is, controlling for other socioeconomic variables, income inequality is associated with fewer – not more – ISIS foreign fighters. »

  • Que faire ???
    L’urgence absolue est de faire taire tous ces guignols politiques dont les déclarations frisent l’indécence absolue …
    Qu’aurait il fait le « libéral Sarko Ier » dans la même situation et les autres ne sont pas mieux
    La marionnette de Bush ferait mieux de mettre une sourdine ne serait-ce que par respect pour les victimes.

  • « Je suis humain ». C’est un bon article tempéré resituant de sains débats. Car en plein deuil national, beaucoup on fait des déclarations politiciennes malvenues et de récupération, qui pourraient bien se retourner contre eux. Ces faits terroristes peu évitables, doivent nous laisser un temps de compassion pour les victimes. Ce que je continue aujourd’hui en ce terme : « Je suis humain ».

  • Un éditorial pertinent, mesuré, source de réflexion, que celui que nous propose Philippe Bilger.
    Les commentaires sans fin et les rodomontades omniscientes me donnent la nausée, par leur indécence, leur obscénité, leur inefficacité.
    Après la consternation, face à un acte aussi épouvantable, l’heure devrait être au silence respectueux devant tant de douleur.
    Puis il devrait laisser place à l’action de ceux qui ont en charge les pouvoirs de justice, de sécurité intérieure, de défense territoriale. Une action concertée par des professionnels, dont seraient exclus les politiques de tout bord, causes de tant de maux.
    Une utopie pour l’heure car, et c’est le seul point où je ne suis pas d’accord avec Mr Bilger, nous ne sommes pas en démocratie, mais dans une parodie de démocratie où le politique n’a aucun compte à rendre au citoyen, ni même bien souvent à la justice.

    Se taire et agir. Faire et ne plus dire. Être et cesser de paraître. Que de sagesse est nécessaire pour une telle démarche.
    J’aime l’idée de réunir un aréopage de gens aux compétences certaines, afin de mettre en place et en oeuvre des mesures inédites pour combattre un ennemi aux agissements si peu conventionnels.
    Ne perdons plus de temps en de vaines querelles ou à montrer du doigt des failles occasionnelles, étalant nos faiblesses aux yeux de ceux qui n’attendent que ça pour justifier leur haine.

  • Certains médias de gauche (pas tous, je l’admets) nous sussurent une réponse: le fatalisme.
    La France a plus de chômage que ses voisins; c’est comme ça, on n’y peut rien. On a une croissance du PIB trés molle; que voulez-vous y faire ? On est écrasé d’impôts; et alors? C’est comme ça. Les manif syndicales se concluent toujours par des cassages de vitrine, des pillages. Eh ben oui, on n’y peut rien.
    S’il faut trouver un coupable à tout ça, allez voir du côté de Sarkozy et de Merkel.
    La seule chose qui serait tragique, qu’il faut empêcher à toute force, c’est que la gauche perde les prochaines élections. Mon dieu, rien que d’y penser, l’angoisse m’étreint.
    Maintenant, on nous instille le message subliminal qu’il faut se résigner à un massacre de masse tous les six mois. Ils donnent d’ailleurs lieu à de forts belles cérémonies et à des déclarations émouvantes. C’est comme ça… Toutes les mesures efficaces à prendre sont contraires à « l’idéal » de la gauche. Alors, bon…

  • Au vue des vidéo, je dirais que les policiers devraient s’entraîner au tir, car les deux premiers policiers avaient la possibilité de le maîtriser en le blessant au vue de la distance. En regardant le pare-brise du camion ou toutes les balles sont autour du chauffeur est non à son endroit. Moi perso je trouve cela bizard. Donc Monsieur Estrozi, faite faire de la formation à vos agent. 84 morts tout de même !

    Formation, Formation et Formation sont des solutions à ce genre d’attentat.

    • Je pense que les impacts dans le pare-brise ce sont les trous de sorties de balles tirées en biais de bas vers le haut la cible étant plus haute que le tireur. Peut-être que le chauffeur a été simplement blessé à la première intervention des policiers.Une cible mouvante est plus difficile à atteindre surtout après un effet de surprise.

  • « Mais j’ai aimé la parfaite honnêteté du député PS Pietrasanta qui a admis que l’application des 40 mesures de son rapport commun avec Georges Fenech n’aurait pas évité les horreurs de Nice. »

    Si Pietrasanta avait dit le contraire, il n’aurait pas été malhonnête mais saqué par le PS !

  • Qu’on touche a ma famille. Qu’un musulman appliquant les sourates du Coran fasse un bleu â mes petits enfants et je fait un carton avec mon 300 Winchester en me postant sur un pont de l’autoroute du sud un jour de
    Migration saisonniaire.

  • Malgré tout le respect, réel que j’éprouve pour M. Ph. Bilger, je ne puis être d’accord avec sa tentative d’exonérer le pouvoir actuel de toute responsabilité dans l’attentat de Nice. Il a évidemment raison quand il dit que les mesures que, après les faits, d’aucuns disent avoir préconisées, n’auraient pas empêché cet attentat. Il est en effet plus que probable que le prétendu État islamique a trouvé un moyen extrêmement efficace de nous attaquer en invitant les Musulmans, chacun en tant qu’individu, à tuer autant de « croisés » qu’il lui sera possible en usant des « moyens du bord ». Même s’il semble que, dans ce cas précis, le tueur ait bénéficié d’une assistance de certains de ses coreligionnaires et si, d’autre part, on peut se demander si une présence policière suffisamment armée et des barrages convenablement disposés n’auraient pas pu, sinon empêcher l’attentat, du moins en limiter les ravages.
    Mais la véritable faute du pouvoir actuel (que malheureusement son opposition risque de commettre elle aussi, si elle lui succède), c’est de déclarer que nous sommes en guerre et d’agir comme si nous étions en paix.
    En temps de guerre, un gouvernement ne traite pas comme des citoyens ordinaires ceux qui, qu’ils soient étrangers, qu’ils disposent d’une double nationalité ou même qu’ils n’aient que la nationalité française, ont clairement manifesté qu’ils sont ennemis de la France et des Français. En temps de guerre, un gouvernement n’agit pas comme s’il avait l’obligation d’accorder aux ennemis déclarés tous les droits inventés par la plus scrupuleuse interprétation des droits de l’homme, tels que les définit la Cour européenne des Droits de l’Homme, alors que la France s’est fait, jusqu’ici, honneur d’aller plus loin que celle-ci ne l’exigeait. En temps de guerre, un gouvernement a le droit, et sans doute le devoir, d’interner – dans les conditions les moins inconfortables possibles – tous ceux qui sont susceptibles de venir en aide aux auteurs d’attentats.
    En temps de guerre, un gouvernement n’oblige pas les forces de l’ordre à consacrer leurs efforts à protéger le même jour des milliers d’activités festives, d’ailleurs injustifiées en pareil temps. En temps de guerre, un gouvernement n’épuise pas les forces de l’ordre à protéger les habitants des exactions de casseurs (souvent venus de l’étranger dans cette intention) abrités au sein de manifestations organisées dans l’intention avouée d’imposer la volonté d’une minorité. En temps de guerre, un gouvernement ne tolère pas les quartiers tenus par une improbable alliance de criminels de droit commun et de salafistes imposant la charia, où ne peuvent plus pénétrer ni la police, ni les pompiers, ni même les médecins et les ambulances et où sont entreposés de véritables arsenaux. En temps de guerre, un gouvernement ne tolère pas les « Zones à défendre » où s’installent, sous prétexte de défendre quelques braves paysans, des écologistes qui salissent et détruisent toute la zone et des anarchistes prêts à en découdre.
    Certes, les mesures, normales en temps de guerre, qu’un gouvernement digne de ce nom devrait prendre seraient difficiles ; impossible de reconquérir les « quartiers salafistes » autrement que un par un, tout comme pour les « Zones à défendre » et cela ne se ferait sans doute pas sans casse. Mais s’il abandonne les surveillances et activités inutiles ou déplacées en temps de guerre, il dégagera d’importants moyens, tout en redonnant aux forces de l’ordre la conviction qu’elles servent réellement à la défense de la population.
    Malheureusement, pour que l’état de guerre – bien réel par le sang versé – soit autre chose qu’une formule sans cesse ressassée, il faudrait que nos gouvernants le veuillent. Et cela, on peut vraiment en douter.

  • Les failles dans la sécurité à Nice ne peuvent pas être masquées a posteriori en faisant pression sur des agents de l’Etat qui ont aussi une obligation de sincérité.Cela n’est pas acceptable.Le problème (de « sécurité »)est ailleurs.Est-ce que les pouvoirs d’Etat ont tout fait,tout mis en oeuvre (pas seulement sur le plan de la « sécurité intérieure »)pour combattre avec détermination ce monstre « fondamentaliste » depuis une vingtaine d’années ?Rien n’est moins sûr.On pourrait même affirmer,sans peine,que nombre de responsables de l’Etat,y compris au plus haut niveau,se sont accommodés de cette menace mortelle pour la démocratie française,pour les Français.Gilles Kepel explique cela assez bien pour peu que l’on prenne le temps de l’écouter et de le comprendre.Le problème restera posé encore longtemps à moins que les pouvoirs publics organisent une riposte à la hauteur de la menace notamment sur le plan culturel et sur le plan éducatif.Le temps des atermoiements et autres tergiversations est bien révolu.Nos responsables doivent rendre des comptes :cela est normal dans une démocratie.

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