Un été avec Victor Hugo

Passez votre été avec cette série qui se renouvelle à chaque fois en faisant découvrir le meilleur des auteurs classiques.

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Un été avec Victor Hugo

Publié le 17 juillet 2016
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Par Francis Richard.

ob_a93175_ete-avec-hugo-el-makki-gallienneDu 29 juin 2015 au 21 août 2015, France Inter a diffusé 43 émissions estivales sur le plus grand des poètes français, Victor Hugo. Ce printemps, ces émissions sont parues en volume. Elles peuvent être donc lues après avoir été écoutées. Et le lecteur peut alors se substituer à l’auditeur. Mine de rien, année après année, la station de radio diffuse, comme cet été encore, des émissions de qualité sur des phares de la littérature. On se réjouit d’avance de lire, l’an prochain, Un été avec Machiavel

Victor Hugo voulait être Chateaubriand ou rien. Il n’a été ni l’un ni l’autre. Il a été lui, c’est-à-dire un géant de la littérature française, dont il n’est pas obligatoire de partager toutes les vues, d’ailleurs évolutives, pour reconnaître qu’il fut tout à la fois un romancier, un poète, un dramaturge et un pamphlétaire hors normes, dont les auteurs explorent les multiples facettes. Aussi, parce que celles-ci sont très nombreuses, faut-il se contenter d’en évoquer quelques-unes, subjectivement, et avec affection.

Au-delà de ses engagements, qui sont pourtant intimement liés à ce qu’il écrit, il y a donc l’écrivain, incomparable, par exemple : romancier des Misérables, il hisse les infortunés au rang des grandes âmes ; poète des Contemplations, Mémoires d’une âme, il a la certitude qu’il faut s’accrocher à l’amour ; dramaturge d’Hernani, il déboulonne les règles classiques ; pamphlétaire de Napoléon le Petit, il continue son travail de sape avec Les châtiments.

À propos d’engagements, les auteurs rappellent ce que Hugo, humaniste, disait de la misère :

Je ne suis pas de ceux qui croient qu’on peut supprimer la misère, je suis de ceux qui pensent et affirment qu’on peut détruire la misère. (Discours sur la misère à l’Assemblée nationale, 1839)

De la peine de mort :

Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n’aurez pas besoin de la couper. (Claude Gueux)

De la corruption des puissants :

Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
(Ruy Blas)

De l’esclavage :

Il n’y a sur la terre ni blancs, ni noirs, il y a des esprits, vous en êtes un. Devant Dieu, toutes les âmes sont blanches. (Lettre aux Haïtiens, Le Progrès, 31.03.1860)

Ils rappellent aussi ce qu’est pour lui, un génie :

Ce Tout dans Un, cet inattendu dans l’immuable, ce vaste prodige de la monotonie inépuisablement variée, ce niveau après ce bouleversement, ces enfers et ces paradis de l’immensité universellement émue, cet insondable, tout cela peut être dans un esprit, et alors cet esprit s’appelle génie, et vous avez Eschyle, vous avez Isaïe, vous avez Juvénal, vous avez Dante, vous avez Michel-Ange, et vous avez Shakespeare, et c’est la même chose de regarder ces âmes ou de regarder l’océan. (William Shakespeare)

Ce que Dieu, lui le non baptisé, représente pour lui :

Je conviens que vous seul savez ce que vous faites,
Et que l’homme n’est rien qu’un jonc qui tremble au vent.
(Les Contemplations)

Comment lui, le visionnaire, rêve l’Europe :

Un jour viendra […] où vous toutes nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure et vous constituerez la fraternité européenne […]. Un jour viendra où il n’y aura plus de champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées. (Discours au Congrès international de la paix, Paris, 1849)

Il ne semble pas que ce soit l’Europe dont il rêvait qui soit devenue réalité avec l’Union européenne, comme les auteurs l’écrivent pourtant… même si Victor Hugo, constructiviste, avait la faiblesse de croire en une monnaie continentale qui remplacerait et résorberait toutes les absurdes variétés monétaires d’aujourd’hui, effigies de princes, figures de misère (Discours, non cité par les auteurs, sur les États-Unis d’Europe, Assemblée législative, 17.07.1851)

Quoi qu’il en soit, Victor Hugo est surtout, pour l’amateur de belles lettres, le chantre indépassable du mot, cet être vivant:

Oui, tout-puissant ! tel est le mot. Fou qui s’en joue !
Quand l’erreur fait un noeud dans l’homme, il le dénoue.
Il est foudre dans l’ombre et ver dans le fruit mûr.
Il sort d’une trompette, il tremble sur un mur.
(Les Contemplations)

Et, pour tous, il demeure le modèle de la persévérance :

Courage ! – Dans l’ombre et l’écume
Le but apparaîtra bientôt !
Le genre humain dans une brume,
C’est l’énigme et non pas le mot !
(Les rayons et les ombres)

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