L’inflation, un risque à ne pas minimiser

L’inflation est un risque et elle proviendrait de la hausse des salaires.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
5 billion dollars By: jsnsndr - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’inflation, un risque à ne pas minimiser

Publié le 25 avril 2016
- A +

Par Régis Yancovici.

5 billion dollars By: jsnsndrCC BY 2.0

 

L’incapacité des banques centrales et des politiques fiscales à ranimer la croissance et à conjurer le risque de déflation masque dans l’esprit des investisseurs un retour progressif de… l’inflation. Je ne parle pas de celle des marchés financiers, ni des matières premières. Mais de l’inflation tirée par la hausse des salaires. Les études de la Fed d’Atlanta indiquent une inflation de 3,0% en février. Les salaires augmentent alors que le marché du travail se tend. L’association américaine NFIB estime que les entreprises américaines ont de plus en plus de mal à trouver des travailleurs qualifiés, signe que la progression des salaires devrait se poursuivre. Le JOLT Index (Job Openings and Labor Turnover Survey) indique que le nombre de salariés quittant leur poste progresse. La remontée du taux de chômage américain de 4,9% à 5,0% ne doit pas être mal interprétée. Elle s’explique par le fait que les Américains sont plus nombreux à se remettre à chercher du travail. Ce sont des signes d’une grande confiance dans le marché du travail.

Des salaires soutenus dans un contexte de croissance molle n’augurent rien de bon pour les marges des entreprises. Une nouvelle fois, les résultats du 1er trimestre 2016 aux États-Unis s’annoncent délicats. 94 sociétés ont déjà fait des pré-annonces négatives. Un record depuis le 4ème trimestre 2013. Le secteur pétrolier n’est pas le coupable. La technologie, la consommation cyclique et la santé sont les secteurs les plus représentés. Si les résultats baissent au 1er trimestre 2016, cela fera 4 trimestres d’affilée. Une statistique inconnue depuis le 3ème trimestre 2009.

Cette remontée des salaires n’est pas qu’un effet cyclique. C’est aussi une volonté politique qui risque d’être une tendance durable au niveau mondial :

  • Les gouverneurs des États de New York et de Californie ont ratifié début avril deux lois portant le salaire minimum horaire respectivement de 9$ et 10$ à 15$. Cette tendance devrait se poursuivre, en particulier si Mme Clinton emporte la présidentielle.
  • Le salaire moyen chinois accélère. La volonté du gouvernement de ré-équilibrer la croissance au profit de la consommation impose une poursuite de cette tendance.
  • L’accélération des gains de productivité grâce à la robotisation dans les secteurs industriels et des services, pour être acceptée, devra aller de pair avec une hausse des salaires, une hausse du salaire minimum, voire la création d’un revenu de base universel donné à chacun. C’est une idée qui pourrait faire son chemin dans les années à venir.
  • La hausse des salaires peut être une réponse facile à la montée du populisme en Europe.
  • Les États qui empruntent à taux négatifs pourraient financer d’importantes baisses d’impôts et redonner du pouvoir d’achat aux consommateurs.

Le comportement des marchés du 1er trimestre nous offrirait-il un signal précurseur que les perspectives d’inflation s’améliorent ? S’agit-il d’une réaction de marché à une baisse excessive des années passées ? Peut-être. Notre analyse indiquant de possibles tensions sur les prix couplées au comportement des marchés du 1er trimestre, tandis que les investisseurs sont encore focalisés sur le risque déflationniste rend le contexte propice au questionnement.

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Je pense qu’il devrait être obligatoire pour tous ceux qui engagent les autres au travers de leurs décisions et analyses de faire un tour dans le monde réel de temps en temps. Se faire une idée du réel à base de concentré d’indices dans l’économie actuelle est le plus sûr moyen d’ignorer la réalité. Cdlt.

  • Rarement lu un truc aussi idiot :
    « L’accélération des gains de productivité grâce à la robotisation dans les secteurs industriels et des services, pour être acceptée, devra aller de pair avec une hausse des salaires, une hausse du salaire minimum, voire la création d’un revenu de base universel donné à chacun. »

    Le but de la robotisation n’est pas d’augmenter les coûts de production. Vous avez déjà vu des gens investir pour qu’en final le produit coûte plus cher ?
    Ah il fallait que vous casiez votre idée du revenu universel !

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
6
Sauvegarder cet article
Inflation et plus-value dans l’immobilier

En règle générale, les calculs du prix de l’immobilier publiés dans les journaux et revues, ou cités sur les sites internet ou les chaînes de radio-télévision sont effectués sans tenir compte de l’inflation. Les interprétations des résultats qu’ils présentent n’ont guère de sens.

La hausse des prix de l’immobilier est de toute évidence incontestable, mais il est nécessaire de rétablir une mesure rationnelle et réaliste de cette augmentation.

Cette mesure est déduite de deux indices défin... Poursuivre la lecture

Charles-Henri Colombier est directeur de la conjoncture du centre de Recherche pour l’Expansion de l’Économie et le Développement des Entreprises (Rexecode). Notre entretien balaye les grandes actualités macro-économiques de la rentrée 2024 : rivalités économiques entre la Chine et les États-Unis, impact réel des sanctions russes, signification de la chute du PMI manufacturier en France, divergences des politiques de la FED et de la BCE...

 

Écarts économiques Chine/États-Unis

Loup Viallet, rédacteur en chef de Contrepoints... Poursuivre la lecture

3
Sauvegarder cet article

Un article de Ryan McMaken

Selon l'indice Case-Shiller, les prix des logements ont augmenté de 44 % depuis février 2020. Il ne s'agit bien sûr que d'une moyenne, et certains marchés ont connu des augmentations de prix bien plus importantes. Toutefois, même sur les marchés immobiliers de l'Amérique moyenne, où les prix sont censés être plus raisonnables que sur les côtes, les prix ont grimpé en flèche.

À Cleveland, par exemple, l'indice a augmenté de 40 % depuis le début de 2020. Au cours de la même période, l'indice a augmenté ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles