Référendum : victoire écrasante des eurosceptiques aux Pays-Bas

Le non au référendum néerlandais sur l’accord entre l’Europe et l’Ukraine va-t-il créer une nouvelle crise de l’Union ?

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Geert Wilders crédits Metropolico.org (CC BY-SA 2.0)

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Référendum : victoire écrasante des eurosceptiques aux Pays-Bas

Publié le 7 avril 2016
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Par Thomas Palermo.

Mark Rutte
Mark Rutte – premier Minstre Néerlandais – subit un échec cuisant

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait déclaré qu’un NON « pourrait ouvrir la voie à une crise européenne », nous y sommes.

Accord européen bloqué

Le référendum avait pour objet l’accord commercial entre l’Union Européenne et l’Ukraine. Il devait être ratifié par les 28 États membres pour être validé. Les Pays-Bas étaient le dernier État à ne pas l’avoir fait. Tout l’accord est aujourd’hui totalement bloqué.

Depuis juillet 2015, les Hollandais peuvent exiger un référendum consultatif sur l’annulation d’un projet de lois voté en assemblée. Si le taux de participation du référendum atteint les 30%, le vote est invalidé et doit être à nouveau soumis aux deux chambres du Parlement, cette fois-ci en connaissance de l’opinion du peuple.

Avec 32% de participation et un NON à 64%, le Premier ministre Mark Rutte, ainsi que plusieurs représentants des grands partis qui ont milité pour le OUI, ont déclaré que compte tenu de la victoire écrasante du NON, ils ne ratifieraient pas l’accord en l’état.

Europe, le début de la fin ?

Le député Geert Wilders, président du PVV, parti à la fois eurosceptique et d’extrême-droite, n’a pas masqué sa satisfaction en déclarant sur twitter « Il semble que les Néerlandais ont dit non à l’élite européenne et non au traité avec l’Ukraine. C’est le début de la fin de l’UE »

Il s’agit d’un sérieux revers pour le Premier ministre Mark Rutte. Les résultats de ce référendum, dont les organisateurs admettent qu’il ne concerne pas l’Ukraine mais répond à une animosité plus large envers l’UE, met les Pays-Bas dans l’embarras alors qu’ils assurent actuellement la présidence tournante de l’Union Européenne jusqu’à la fin juin.

Les résultats de ce vote ont été très suivis à Kiev bien sûr, mais aussi en Grande-Bretagne, quelques semaines avant le référendum britannique sur le Brexit qui aura lieu en juin prochain. À ce propos, Brian Monteith, le porte-parole de la campagne en faveur du Brexit, a déclaré dans un communiqué que « Ce rejet humiliant de l’accord avec l’Ukraine prouve que les gens n’ont pas besoin de soutenir l’Union européenne pour se sentir Européens ».

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  • « Les résultats de ce référendum, dont les organisateurs admettent qu’il ne concerne pas l’Ukraine mais répond à une animosité plus large envers l’UE »

    éternelle rengaine des pro-EU pour disqualifier le vote des électeurs. Ils ne répondent pas à la questions, ils sont trop cons. C’est ce genre de raisonnement méprisant et anti-démocratique qui finira par entraîner l’UE dans sa chute.

    • De fait, cette chute me parait inévitable : déjà le référendum britannique s’annonce mal, mais cela montre que les politiciens ont des œillères. Ils sont incapables de s’empêcher de pousser le bouchon trop loin. La question n’étant même pas de savoir si les décisions européennes sont justifiées, mais simplement si les politiciens sont capables d’adapter leurs ambitions à la réalité.

      Poutine 1, Obama 0 … Pas de note pour les sous-fifres.

    • ça n’a rien d’éternel , ce n’est pas une rengaine , ce n’est pas des pro-EU , mais des organisateurs , suffit d’aller le lire
      « Ils ne répondent pas à la questions, ils sont trop cons » , vous venez de vous exprimer
      « C’est ce genre de raisonnement méprisant » , quel raisonnement , c’est une information
      « anti-démocratique » , à part s’il vous faut placer ça dans votre expression démocratique , troll , ça n’a aucun sens
      « entraîner l’UE dans sa chute. » …

    • Pas du tout, je suis personnelement tres favorable au NON.

      Mais c’est un fait. Comme je l’ai explique en long et en large dans mon aticle d’hier, symboliquement les citoyens votaient pour ou contre l’expenssion de l’influence de l’Europe et pour ou contre la preservation des souverainetes nationales.

      Non seulement ca s’explique tres facilement par le context national vis a vis de l’UE depuis 2001, mais ca a surtout ete confirme dans plusieurs sondages. Les electeurs utilisent ce referendum pour marquer leur raz le bol de l’UE et aussi pour sanctionner leur premier ministre.

      • Merci de votre réponse. Chacun aura compris que je ne suis pas favorable à l’extension de l’UE ni à ce qu’elle s’immisce dans les affaires des pays limitrophes surtout quand ils ont aussi une frontière commune avec la Russie dont je me méfie : Inutile d’aller provoquer Poutine, il a pas l’air d’en avoir besoin pour se mettre en marche.

        Au delà de ça, les mouvements eurosceptiques sont très divers et certains militent réellement pour plus de démocratie et/ou plus de subsidiarité. En dehors de quelques directives, il n’y a que le FN pour trouver l’UE je cite « ultra-libérale ».

        Cette affaire me rappelle celle du référendum de 2005 : Les partis qui avaient recueilli entre 60 et 65% des voix en 2002 appelaient au « oui » et 90% de la presse. On connaît la suite, mettre tout sur le dos de l’impopularité de Chirac n’explique pas tout!. Voilà 10 ans que l’UE avance vers un fédéralisme à la démocratie très floue dans le mépris total de l’avis de plusieurs peuples, en France évidemment et des hollandais aussi qui en 2005 avaient fait pareil.

        • « Cette affaire me rappelle celle du référendum de 2005 »

          J’en parlait justement ici : http://www.contrepoints.org/2016/04/06/245940-pays-bas-ce-referendum-eurosceptique-secoue-leurope

        • Le référendum de 2005 n’était pas très démocratique, dans le sens où il n’y avait pas vraiment d’alternative au Oui. Si non, était-ce parce que le votant voulait moins ou plus de fédéralisme ? En tout cas, pas une fin définitive.
          C’est un point où le Brexit est plutôt clair : la conséquence du vote sera définitive, rester ou quitter. Enfin, changer les relations avec la CE plutôt.

        •  » Inutile d’aller provoquer Poutine, il a pas l’air d’en avoir besoin pour se mettre en marche.  »

          En fait pour vous il ne faut plus intégrer des pays limitrophes à la Russie dans le grand marché européen juste parce que cela est de la provocation envers Poutine? ce n’était pas un vote pour faire de l’Ukraine un nouveau pays au sein de l’UE mais d’un accord de libre échange entre les Pays bas et l’Ukraine. Si pour vous c’est mieux de prendre le risque que l’Ukraine soit dans le giron russe plutôt que celui de l’UE à votre place je dirais carrément qu’il n’aurait jamais fallut démanteler le pacte de Varsovie pour notre bien à tous.

          D.J

    • Et le mépris du peuple prédomine dans la presse « mainstream », mais nous sommes habitués.
      J’arrive avec 6 heures de décalage et je cherche désespérément l’information dans notre quotidien de référence… 🙂

      • Personnellement, mon quotidient de reference, c’est Contrepoints.org !

        • 🙂 Evidemment c’était ironique, mais le pire c’est que je suis abonné… J’aurais du mettre « de référence » entre guillemets

          • On frise le masochisme : vous y êtes abonné deux fois au torchon de référence : via votre versement volontaire et via vos impôts

            • Je n’habite pas en France et n’y paie aucune taxe ni impôt.. je peux me permettre cette coquetterie… Et puis les réactions des lecteurs sont beaucoup moins censurées que chez le voisin: Le Figaro. Ça permet de casser du gauchiste en quasi impunité. .

              • Vrai pour la censure du Figaro, sur 8 ans j y ai été censuré pour 47% de mes commentaires, autres que ‘d accord ou pas d accord’.

  • C’est dommage
    Avec de la main d’oeuvre à 50 euros par mois, on aurait pu virer les polonais.

  • Il n’y a pas qu’aux Pays-Bas que le nombre des eurosceptiques croît très fortement … Et l’on peut s’en féliciter !

  • « l’Union » est en soi déjà « la crise » en ne se réoccupant pas de ce que veulent ses peuples. Peuples dont les technocrates « autoproclamés » de Bruxelles se fichent complètement. Ça ne doit plus marcher comme ça. Un référendum doit être organisé au sein de l’EU pour la remettre sur les bons rails, en particulier les accords officiels ou « officieux » avec la Turquie.

  • Franchement, je ne vois pas où est le problème pour les européistes !
    Ils ont en effet le choix entre plusieurs solutions déjà éprouvées par le passé :
    1) faire revoter les hollandais, et ce jusqu’à ce que la bonne réponse (oui) soit obtenue,
    2) faire repasser le texte recalé au référendum après légère retouche de forme, au Parlement, qui votera forcément dans le bon sens,
    3) ne même pas tenir compte de ce résultat, puisque ce ne sont que des imbéciles qui ne comprennent rien à leur bonheur qui ont voté contre.

  • Un peu de réalisme. Je suis un européen convaincu, mais ras le bol de cette Europe bruxelloise qui prend des tas de décisions dans le confort de leur fauteuil sans tenir compte du point de vu des européens en general, se mêlant de tout et de rien sans respecter certaine particularité locale
    Un exemple me vient à la tete le fromage au lait cru. Personne n’a obligé les danois, les allemands ou autres pays à manger d’infects formage sans gout, sans odeur, sans qualité intrinsèque.
    Ils se contentent de se congratuler de prendre leurs petites décisions en catimini, pour construire une masse informe de pays déboussolés qui marche à taton
    L’Ukraine historiquement est russophone et ne devrait etre l’objet d’aucune transaction

    • Si vous êtes européen convaincu, vous savez que les décisions européennes sont sans doute prises à Bruxelles mais par les chefs d’états et de gouvernements, le plus souvent à l’unanimité obligatoire ce qui donne un droit de veto à Fr.Hollande. D’autre part, les directives européennes seront présentées en projet de loi par votre gouvernement pour approbation par votre assemblée nationale. Toute proposition émanant de la commission doit être présentée au Parlement où votre pays est bien représenté QUAND (!) vos députés sont en séance, et approuvée ou rejetée.

      Il est facile (et trop fréquent) de charger vos boucs émissaires préférés pour, paradoxalement, décharger le pouvoir de ses responsabilités dans l’état actuel de la France.

      Je ne suis pas très d’accord (ou je ne comprends pas bien) avec la voie suivie par la B.C.E. et M.Draghi (!!!), actuellement, mais je dois dire mon étonnement de ne pas avoir vu fondre le déficit budgétaire français avec le Q.E. et les taux 0: serait-ce encore la faute de l’Europe?

  • En revenir à un marché commun serait déja un bon début.Le meux étant l’AELE…

  • Les commentaires sont fermés.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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