Terrorisme islamique : une idée un peu folle…

C’est la principale cause du terrorisme qu’il faut combattre.

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Abu Bakr al Baghdadi, painted portrait credits thierry ehrmann (CC BY 2.0)

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Terrorisme islamique : une idée un peu folle…

Publié le 24 mars 2016
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Par Michel Ghazal.

Abu Bakr al Baghdadi, painted portrait credits thierry ehrmann (CC BY 2.0)
Abu Bakr al Baghdadi, painted portrait credits thierry ehrmann (CC BY 2.0)

Tant que les problèmes en Syrie et en Irak ne seront pas réglés, nous vivrons malheureusement encore et encore des attentats comme ceux terribles de ce 22 mars à Bruxelles et juste avant à Bamako, en Côte d’Ivoire, en Tunisie et en Turquie, pour ne citer que les plus récents.

La racine du mal est bien connue : Daech. Cette organisation dont l’objectif est de construire un état Sunnite à cheval sur la Syrie et l’Irak (le fameux Califat annoncé en juillet 2014 par leur chef Abou Bakr Al Baghdadi) et qui cherche à étendre ses tentacules partout où c’est possible (Europe, Afrique, Asie). Pour exporter son idéologie et combattre ceux qui la défient, elle recrute des jeunes en mal de sens qu’elle instrumentalise à souhait pour être des candidats au martyre « volontaires et librement soumis ». Au Paradis qui va leur ouvrir grand ses portes, la cuillère qu’ils emportent dans leur poche leur permettra de participer au soi-disant festin que Mahomet leur a préparé sans parler de toutes ces vierges qui languissent de leur présence. Freud doit se retourner dans sa tombe n’ayant pas prévu cet effet désastreux et aveuglant de la frustration et la misère sexuelle du genre humain.

Nos gouvernements font tout ce qu’ils peuvent (sur les plans militaires, diplomatiques, renseignements et autres ) même si, les attentats de Bruxelles le prouvent, ce n’est jamais suffisant. Mais il convient en parallèle que les bien-pensants cessent d’opposer sécurité et liberté tout en exigeant de nos dirigeants de nous protéger. Ceci les soumet à « une double contrainte » qu’on ferait mieux de leur éviter face à une situation aussi complexe. Je ne comprends pas non plus comment certains, pour bénéficier d’un scoop médiatique, ont pu divulguer stupidement l’ information, si capitale en termes de lutte contre le terrorisme, que les autorités, grâce au renseignement, ont mis la main sur un listing de 22 000 djihadistes. Cela s’appelle de l’auto sabotage alors que l’autocensure aurait été un vrai acte de responsabilité.

Dans un article précédent j’ai développé les 4 causes principales qui ont conduit à cette situation désastreuse et que les frappes militaires des plus grandes puissances ne parviennent pas à éradiquer. Face à cette menace protéiforme, j’ai proposé 4 pistes de solution permettant d’encercler Daech plutôt que de les attaquer frontalement dans une guerre asymétrique au résultat plus qu’incertain pour ne pas dire contre-productif. En effet, les innocents qui en sont aussi les victimes privent du soutien nécessaire des populations locales.

L’une des pistes vise à traiter directement une des causes de cette catastrophe qui nous pourrit la vie : le clivage ancestral Sunnite/Chiite qui date de presque 1500 ans1. Doit-il être considéré comme une donnée immuable et irréversible ?

Ma réponse est qu’il est grand temps d’attaquer cette cause de front et d’y consacrer toute l’énergie nécessaire et priver ainsi Daech d’une de ses sources nourricières.

Comment y parvenir ?

Si deux parties n’arrivent pas à se parler et à négocier directement leur conflit et leur différend, une procédure leur est proposée pour les y aider : la médiation. Sans m’attarder ici sur la description de cette démarche, je pense qu’il est possible de la tenter à condition de trouver l’instance idoine qui aurait le plus de chance de l’initier et de lui assurer la réussite. J’ai ainsi imaginé qu’en présence de deux autorités religieuses (Chiite et Sunnite), une autorité religieuse tierce acceptée comme neutre et impartiale pourrait remplir ce rôle. D’où ma suggestion que cela soit le Pape François. En février dernier, n’a-t-il pas esquissé après le schisme survenu en 1054 entre les Églises d’Orient et d’Occident, un rapprochement historique avec l’Église orthodoxe en rencontrant à Cuba le Patriarche Russe Kirill ? Je pense que tout le monde peut comprendre pourquoi je ne propose ni le Grand Rabbin de France ni le Dalaï Lama alors que mon idée de départ était de créer un comité de médiateurs constitué par ces trois autorités.

Beaucoup, non sans raisons, objecteront : comment est-il possible qu’un « mécréant » de Chrétien puisse s’interposer entre des musulmans ? Oui, je le concède, l’idée est utopique et folle, mais ne mérite-t-elle pas d’être tentée ? Ceci dit, l’important est de trouver une personnalité acceptable pour les belligérants. Si d’autres propositions de noms ont davantage de chances d’aboutir, merci de les soumettre.

Bien évidemment il ne faut pas s’attendre à un résultat immédiat. C’est une action de longue haleine, et alors ? Combien de temps a-t-il fallu pour réconcilier Catholiques et Protestants ? En ce moment même, et après un demi siècle de guerre et des milliers de morts, le Président colombien Juan Manuel Santos n’est-il pas à deux doigts de conclure un accord avec les FARC obtenu grâce à la présence de quatre experts internationaux (dont un médiateur professionnel,William Ury, et de personnalités acceptées par les deux parties, tel Shlomo Ben Ami) ?

Première étape : présenter l’idée de médiation au Pape François

Depuis début janvier, je me suis fixé pour objectif de faire avancer cette idée en cherchant à obtenir une audience auprès du Pape François. Les pistes dont je dispose me permettant d’avoir une clé d’entrée n’ont pas encore abouti. Mais je ne désespère pas. Je lance ici même un appel à toute personne susceptible de pouvoir m’aider concrètement à obtenir cette audience de me le dire vite (info@fondationghazal.org). J’en serais reconnaissant.

Je le répète, la réponse à ce problème complexe est multidimensionnelle. Pour éradiquer Daech, il faudrait actionner plusieurs leviers : militaires, diplomatiques, politiques, communication, centres de déradicalisation, renseignement, formation des Imams et pourquoi pas… la médiation.

C’est la meilleure réponse concrète que j’ai trouvée à ceux qui m’interrogent sur ce que la négociation peut faire face au terrorisme.

À   bon entendeur…

Sur le web

  1. Rappelons que celui-ci a été largement ravivé par la guerre livrée par Bush à l’Irakien Saddam Hussein pour soi disant créer le nouveau Moyen-Orient. Et pour quel résultat !
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  • « en présence de deux autorités religieuses (Chiite et Sunnite) »

    encore faudrait-il que ces autorités existent ?
    or, l’islam n’est il pas completement décentralisé ?

    • J’ai une idée des autorités musulmanes à inviter : les Grand muftis des pays islamiques, le Grand ayatollah d’Irak, le Guide suprême de la révolution iranienne, le Recteur d’Al-Azhar et le ministre turc des affaires religieuses, ainsi que les gardiens des Lieux-Saints, le Roi d’Arabie saoudite et le Roi de Jordanie !

  • L’histoire des 22000 noms est ahurissante. Cest une faute tres lourde de la part des services concernés et des médias. Ces gens sont irresponsables et doivent être lourdement sanctionnés. On a mis la main sur une liste : silence absolu. On n’a pas de liste il peut être de bonne guerre de faire croire qu’on détient des informations capitales. ..
    A situation de guerre communication de guerre. Après un attentat, il devrait y avoir un communiqué officiel du gouvernement faisant état de x morts, puis une cérémonie en hommage aux victimes et point final : interdiction aux radios, télévisions et autres amateurs pourvoyeurs de vidéos de dire ou montrer quoi que ça soit.
    Quant aux bidasses dans la rue, ça ne sert pas à grand chose. Il faut terroriser les terroristes disait un ministre de l’intérieur. Le dire, cest bien, le faire, cest mieux. Il y a des cellules action à la DGSI. Donnons leur les moyens d’agir avec efficacité.

  • 1) À lecture de l’introduction on pourrait croire que Daech étant à l’origine de tous ces attentats, supprimer Daech mettrait fin aux attentats. Or, svp, rappelons-nous qu’il y avait des attentants bien avant Daech. Le problème est donc beaucoup, beaucoup plus large.

    2) Disons que chiites et sunnites font la paix et vivent dans la concorde. En quoi cela met fins aux attentats commis en Europe ? Ne risque-t-il pas d’y avoir toujours un conflit dans lequel nous prendrons part (concrètement ou dans l’imaginaire de certains), justifiant ainsi (dans leur logique) l’organisation d’actes terroristes ?

    3) Le conflit sunnit-chiite, bien qu’ancien, profondément ancré, ne survivrait-il pas essentiellement parce qu’il y a des enjeux locaux et régionaux en sur-impression ? Pensons à la guerre de 30 ans : les Princes (protestants) contre le pouvoir impérial (catholique), les premiers soutenus par les Suédois (protestants), mais aussi les Français (catholiques)… bref ça avait l’air d’un conflit religieux, mais ça ne l’était pas vraiment.

    Il suffit en fait d’avoir des intérêts communs pour laisser de côté ces querelles stériles. Pensons à la décapole (Alsace), qui regroupait 10 villes libres alsaciennes, certaines catholiques, d’autres protestantes. Dans un environnement qui voyait s’affronter ces deux religions chrétiennes, ces villes avaient compris qu’elle avaient tout de même intérêt à coopérer.

    Bref. J’aurai tendance à croire que ce schisme aide à la lecture des conflits, mais n’en constitue pas le fondement et n’en est pas le moteur.

  • N’importe quoi, article effrayant de niaiserie. Vous êtes complètement à l’ouest.

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