Hommes ou femmes, qui est le plus doué pour les études scientifiques ?

Si l’on éprouve des difficultés à attirer les femmes en sciences, faut-il faire quelque chose pour y remédier ou l’accepter ?

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Etudiants de Polytechnique au défilé du 14 juillet 2014 (Crédits : Vince11111, licence CC-BY 2.0), via Flickr.

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Hommes ou femmes, qui est le plus doué pour les études scientifiques ?

Publié le 20 mars 2016
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Par Stéphane Édouard.

Etudiants de Polytechnique au défilé du 14 juillet 2014 (Crédits : Vince11111, licence CC-BY 2.0), via Flickr.
Étudiants de Polytechnique au défilé du 14 juillet 2014 (Crédits : Vince11111, licence CC-BY 2.0), via Flickr.

Si la répartition hommes/femmes dans les études supérieures a déjà fait l’objet de nombreuses enquêtes quantitatives, l’approche qualitative qui devrait la soutenir fait largement défaut. Et quand elle existe elle se révèle majoritairement déficiente.

But de cet article : apporter des éléments de réponse socio et psycho-logiques à la question « quels profils de femmes, dans les différentes filières où elles sont représentées ? « .

 

Des chiffres, de l’idéologie, et un peu de réalité

La bien-pensance, arc-boutée sur son égalitarisme abstrait1, exige la parité sur les bancs des écoles supérieures, surtout dans les cursus de sciences dures, ainsi que ceux offrant l’accès aux meilleurs salaires et aux postes de direction.

Pourtant, malgré l’action des associations Elles bougent ou Osez le féminisme, voire les jouets anticlichés, les chiffres ne décollent pas.

D’après l’INSEE, en 2011 les femmes représentent moins de 10 % des pilotes d’avion, 28 % des étudiants en école d’ingénieur, 25 % des députés à l’Assemblée nationale, alors qu’elles constituent 56% des étudiants dans le supérieur. La réalité – ce qui revient toujours à la charge même quand on a cessé d’y croire – montre qu’elles continuent de privilégier les filières littéraires (75 % de filles en classe khâgne/hypokhâgne), le droit (70 % des licenciés en droit), médecine (77 %)… Seuls secteurs échappant à cette ramification jugée amorale : le commercial et l’architecture, rares cursus où se maintient une certaine forme de parité sans intervention extérieure.

À l’unanimité des acteurs du système (sociologues d’État, associations féministes, instances d’observation, etc.), le manque d’engouement des femmes pour la science froide proviendrait d’un formatage aussi puissant qu’inconscient pendant la petite enfance, via notamment l’image respective du père et de la mère, les jouets sexués et les clichés véhiculés par la culture populaire.

Hypothèse tentante mais qui résiste cependant farouchement à l’analyse : près d’une famille sur deux étant désormais monoparentale, la part du père dans l’éducation se limite dans ces cas-là à quelques après-midi mensuelles, périodes au cours desquelles ils préféreront légitimement jouer avec leurs enfants plutôt que faire figure d’autorité et courir le risque de les braquer contre soi.

Pour ce qui est des jouets, il semble honnête de rappeler que, au cours des toutes premières années de notre vie, nous avons tous manipulé exactement les mêmes : animaux, lettres et formes géométriques dont le but premier était avant tout de nous apprendre l’existence du réel (nature, calcul, formes élémentaires). Ce n’est que plus tard que les jouets se diversifient par genres, or il suffit de se poster dans un grand magasin aux abords de Noël pour se remémorer que ce sont presque toujours les enfants eux-mêmes qui choisissent leurs jouets.

 

La passion engendre la performance

En dépit d’une « crise » amenée à devenir, année après année, le paysage culturel normal du monde occidental (et en l’absence de tout indicateur sérieux annonçant le retour des chiffres de croissance en vigueur pendant la jeunesse de nos parents), et en dépit surtout de la pression sélective qui découle de cette crise (pression sélective visant à orienter les choix de carrière vers le sûr et le rémunérateur type notaire aux dépens de l’incertain et de la rémunération symbolique, type intermittents du spectacle), un grand nombre de jeunes hommes et de jeunes femmes continueront cependant d’exercer leur libre-arbitre en choisissant d’abord leurs études en fonction de ce qui leur plait.

Fais ce que tu aimes, et jamais tu n’auras l’impression de travailler, comme disait l’autre. C’est la passion qui engendre la performance, la performance la facilité, et la facilité le talent. Et non le contraire. Quand les maths se complexifient avec les études (quand le niveau d’abstraction augmente), les garçons surnagent mieux que les filles avant tout parce qu’ils aiment ça.

Chaque lecteur se souviendra, dans sa propre classe à l’école, de ces filles incroyablement organisées, dotées en permanence d’au moins 10 stylos et feutres de couleurs différentes, capables d’ingurgiter une quantité astronomique et de régurgiter les annales de l’examen des 10 dernières années, mais qui se retrouvaient complètement dépourvues devant leur incapacité à aborder de front un exercice nouveau sur un sujet nouveau.

Osons ouvrir des portes déjà largement entrouvertes par l’observation et l’analyse : si les performances des femmes en sciences dures sont inférieures à celles des hommes, si les femmes représentent moins de 10 % des lauréats du célèbre concours Lépine c’est d’abord et avant tout parce que l’invention et les sciences dures les intéressent moins que les garçons. Comment ne pas s’étonner que même les objets les plus simples, répondant à des problématiques purement et uniquement féminines, comme par exemple les serviettes hygiéniques, continuent d’être inventés, améliorés, et produits par des hommes ?

En ce cas comme dans d’autres, la misogynie vient moins de l’œil qui regarde que de la réalité elle-même.

Une planète où ne subsisteraient que les inventions dues aux femmes, serait vide de plus de 90 % de ce qui nous entoure. Un constat absurde ou triste, effrayant ou grotesque, c’est au choix des intentions de celui qui regarde. Mais un constat quand même.

 

Stratégies féminines et rôle des femmes sur le marché de l’emploi

Le talent étant proportionnel au temps (temps passé à penser et se dépenser pour s’accroître de ses dons, a dit, à peu de choses près, Paul Valéry), pour atteindre l’excellence quel que soit le domaine considéré, il faut d’abord beaucoup de temps, autrement dit beaucoup de temps libéré des tâches productives (faire le ménage, servir des boissons, poser du carrelage ou toute autre activité consentie à heures fixes contre de l’argent), autrement dit encore, il faut être soutenu(e). D’aucuns disent volontiers entretenu(e).

Première solution : papa + maman. Ou papa tout seul, c’est selon. Quand les géniteurs ne génèrent pas assez de revenu ou ne disposent pas d’assez de patrimoine – généralement des petits studios, ou bien des deux/trois pièces en province – pour en immobiliser quelques-uns et les transformer en actifs, la ressource survient généralement d’un substitut au père, un autre homme plus âgé, qui hérite généralement des attributs symboliques du charisme et de l’aura attribués à tout mentor quel qu’il soit. Un scénario auquel n’échappent même pas les femmes ingénieurs, généralement moins apprêtées, qui choisissent une branche d’activité d’abord « parce qu’elle embauche », c’est-à-dire pragmatiquement, mais continuent d’y recevoir des opportunités en raison de leur double statut de femme et de minorité. Lire à ce sujet le témoignage de Carole : « être une femme dans un milieu masculin est plutôt un atout ».

Une conseillère d’orientation en école d’ingénieur me confiait recevoir quasi quotidiennement la visite d’étudiants en quête d’une nouvelle dynamique – ils n’ont jamais vraiment aimé l’électronique, ils ont enchaîné jalon après jalon pour l’unique raison qu’ils y parvenaient sans trop de difficultés… jusqu’à un certain stade – vers un cursus de langues, de pâtisserie, etc : près de 50 % de ces appels au secours émanaient de jeunes femmes pourtant ultra minoritaires dans ces filières, comme déjà évoqué précédemment.

Les multinationales (ainsi que la plupart des entreprises nationales) ayant depuis longtemps exporté leurs moyens de production à l’étranger, la France se retrouve en position de lutter tant bien que mal contre la fuite de cerveaux (les bras, eux, étant remplacés depuis longtemps par leurs homologues moins onéreux et moins revendicatifs socialement). Plus d’ingénieurs, moins d’ouvriers. Or côté garçon, les curseurs sont déjà à fond : plus de 89 % en filière informatique. Comme l’explique Nicole Mosconi, aux filles échoie le rôle de « réserve ».

 

Conclusion (provisoire ?)

Si l’on éprouve des difficultés à attirer les femmes en sciences, et si une inquiétante proportion de celles qui s’y lancent finissent par le regretter tôt ou tard, à quoi bon continuer le matraquage idéologique, sinon justement par pure idéologie ? La patientèle des psychologies, psychiatres et autres experts de la santé va-t-elle exploser en raison d’un décalage toujours croissant entre les préoccupations et les occupations ?

Annexe : survol ethnologique des autres filières

Écoles de commerce : les étudiant(e)s y sont globalement libéraux économiques, matérialistes, dénués de fibre artistique (sauf à tenter quelques placements à haut potentiel sur jeunes artistes « détectés »), et avec des lacunes en raison logico-pratique. Dès lors, leurs homologues techniciens (même cadres) sont perçus comme lents, têtus, hermétiques au cahier des charges. Féminité et absence de passion caractérisent les étudiantes féminines de ces filières.

Médecine, pharma (77 % de femmes), para-médical (82 %) : filières propices aux têtes de classes reines de l’organisation et des révisions mais fâchées avec la logique pure et les mathématiques. D’où l’inversion des proportions en chirurgie, où elles ne sont que 40 %.

Architecture : à la frontière des talents de dessin, de spatialité, de créativité et de technique, il n’est pas surprenant que ce champ d’activité incarne la parité même.

Politique : si les femmes y ont toujours été sous-représentées (28 à 38 %), nous entrons dans une période de transition qui pourrait démentir l’histoire même. Les filles représentaient 45 % de la promotion 2014-2015 de l’ENA. Les esprits chagrins feront remarquer que leur arrivée en masse coïncide dans le temps avec l’abandon consenti de pouvoir vers une autorité supranationale appelée Union européenne, mais c’est un autre débat.

(*) Stéphane Édouard est sociologue.

  1. Abstraction qui, appliquée aux enfants, pousse aux paradoxes les plus insensés, comme ces millions de mères célibataires en attente d’un idéal de mâle qu’elles détruisent systématiquement chez leurs propres fils. Pour plus de paradoxes hommes-femmes, lisez 20 raisons pour lesquelles il est plus difficile d’être un homme qu’une femme aujourd’hui en Occident.
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  • Une seule remarque : un travail n’a pas pour but premier de s’épanouir mais de gagner sa vie et celle de sa famille ou ce qu’il en reste.
    Si cette simple vérité était répétée régulièrement aux étudiants, nous aurions moins moins de diplômes frustrés bardés de diplômes inutiles pour trouver un emploi mais très utiles pour occuper les enseignants et diminuer les statistiques du chômage.

  • Bonjour

    Une famille sur deux monoparentale?
    16.4% des enfants vivent dans une famille monoparentale et 75% avec leur deux parents (insee)

  • pourquoi se poser se genre de questions?

    Ce n’est pas par ce que des gens affirment que l’inégalité statistique entre hommes et femmes PROUVE qu’il existe des bâtons mis dans les roues des femmes qu’il faut les croire; si vous voyez un bâton supprimez le , point barre..mais rien ne prouve que dans un monde sans bâtons l’égalité statistique homme femme existerait partout..
    a bas l’injustice .. l’inégalité n’est pas toujours le fruit d’une » injustice « …

  • « Chaque lecteur se souviendra, dans sa propre classe à l’école, de ces filles incroyablement organisées, dotées en permanence d’au moins 10 stylos et feutres de couleurs différentes, capables d’ingurgiter une quantité astronomique et de régurgiter les annales de l’examen des 10 dernières années, mais qui se retrouvaient complètement dépourvues devant leur incapacité à aborder de front un exercice nouveau sur un sujet nouveau ».
    Énorme. Marie Curie et ma nièce, 25 ans polytechnicienne, étudiante au MIT, vous saluent bien.
    « Chaque lecteur » était il vraiment capable de procéder à une telle analyse et de parvenir à une conclusion pareille. Si oui, alors j’imagine l’ambiance dans la salle de classe car manifestement ces « lecteurs » étaient dotés d’une sacrée prétention.
    Tout le monde a connu le bon élève qui, à la sortie du cursus, échoue plus ou moins dans sa carrière, scientifique ou non, faute de réel intérêt pour ce qu’il faisait. Quel que soit son sexe.

    • L’exception confirme la règle.
      L’auteur parle d’une majorité actuelle. Mais cela peut changer: l’exemple des etudes de medecines qui ce sont complètement féminisées en quelques décennies est intéressant.

      A noter que beaucoup de gens se soucie de la faible proportion de femmes dans une filière, alors que curieusement personne ne s’inquiète quand c’est l’inverse comme en médecine.

      • C’est ce paragraphe qui me choque, car il véhicule un gros paquet de cliché et d’affirmations gratuites.
        Quand aux professions trop féminisées, on a le droit de dire que ce la pose problème (et cela en pose effectivement) mais il a longtemps été plus délicat d’aborder l’ idée quand ces mêmes professions étaient trop masculinisés cela posait des problèmes aussi.

        • « il véhicule un gros paquet de cliché et d’affirmations gratuites. »

          Cliché != tendance

          Votre nièce et Marie-Curie sont minoritaire parmis les femmes, et l’attitude décrite par l’auteur (la fille bonne élève qui buche) est aussi une tendance que j’ai remarqué lors de ma scolarité.
          Ce n’est pas parce que l’idéologie dominante veut nous faire croire qu’il n’y a aucune différence entre les hommes et les femmes malgré 100 000 ans dévolution avec des roles ‘genrés’, qu’il faut forcément y croire.

          • Cliché = conclusion rapide !
            Minoritaires … aujourd’hui ! Mais demain ? En l’espace de quelques décennies les femmes ont investi bien des domaines avec succès (et elles ne sont plus minoritaires dans beaucoup de ces domaines).
            Je ne pense pas qu’il n’y ait aucune différence entre les hommes et les femmes, simplement que les différences en question n’ont pas les conséquences aussi tranchées que beaucoup y attachent.
            Il n’y a pas pire sourd que ce lui qui ne veut pas entendre.
            Ma nièce a une grande confiance en elle sans faire preuve de prétention pour autant. Cela l’aide à avancer.
            D’autres, à force de s’entendre dire par des esprits chagrins qu’elles travaillent certes, qu’elles ont des résultats en terme d’examens, certes, mais finalement aucune créativité, finissent par se mettre en retrait ou laisser tomber.

          • L’explication est effectivement dans l’évolution et non dans le culturel, pour meilleure preuve, on retrouve partout dans le monde le même phénomène.

            Les mêmes causes ont les mêmes effets !

    • c’est bien, mais vous voyez elle doit aller A MIT…. ein j’ai de la famille qui a fait MIT … et d’autres non et reussisent bien, polytechnique est numero 47 maintenant…et n’a plus la cote comme avant….les polytechniciens….. sont differents des gens de MIT ( CREATIFS!!!! et tolerants, ils acceptant les ingenieurs des autres ecoles aux usa.et du monde entier.. c’est un fait.. et ils ne se vantent pas de sortir de MIT.. ils pensent plus aux produits, alors que les gens de polytehcnique que j’ai recontres, critiquent tout le temps mais ne savent pas resoudre les problemes aux USA.. c’est un fait!! j’ai connu un polytecnicien qui a cree beaucoup de problemes dans une grande entreprise dans l’etat de L’UTAH. cordialement, … les ingenieurs MIT sont tolerants acceptent les autres qui sont creatifs, pas les polytechniciens.. vous voyez.. je connais bien ce domaine..

      MIT PREMIER.

    • Dans une promo à l’X, il n’y a pas plus de 40% de créatifs, mais ils le sont bien. Les autres ont bûché les annales, tous sexes confondus.

  • Et pour choquer un peu on pourrait se poser aussi la question des différences en aptitudes innées, les hommes étant, à niveau d’intelligence générale identique, plus forts en géométrie et logique abstraite, les filles plus fortes en utilisation du langage et en « sensibilité »…
    D’ailleurs même dans une même école on constate un certaine polarisation, tant sur le choix des cours que sur les résultats dans les diverses disciplines. Part exemple dans les écoles de commerce il y a nettement plus de garçons en finance de marchés ou recherche opérationnelle (beaucoup de maths) alors qu’il y a une grosse majorité de filles en ressources humaines ou communication…

  • La parité est une stupidité inventée par des politiciens dans un but purement électoral, qui trouve son apothéose dans un ministère de l’égalité réelle dont personne l’objectif, la stratégie et les moyens d’action, ministère peut-être créé pour récompenser soit une ancienne maîtresse, soit une alliée politique.

    Pourquoi ne pas admettre que les êtres humains sont différents selon leur sexe, leur préférence sexuelle, leur race, etc.. différents dans leurs goûts, leurs envies, leurs aptitudes, leurs désirs et objectifs ? Et donc que, à partir du moment où on a assuré l’égalité des droits, sur laquelle il ne faut pas transiger, leurs résultats et leurs positions dans la société peuvent être bien différents selon les domaines considérés ? Si je dis que les Noirs sont généralement plus doués pour jouer du jazz, c’est bien, si je dis que les Blancs sont généralement plus doués pour les maths, ça y est, je suis un sale raciste. Personne ne se rend compte de l’absurde ? Egalité des droits et obligation du respect de l’autre, ce sont les seules choses indispensables, après, chacun se débrouille selon ses talents ou son courage.

    • A moins d’arracher quelques milliers d’enfants à leur parents dès leur naissance, et les faire élever par des robots, je ne vois pas comment on pourrait établir des statistiques non biaisées sur les aptitudes de chacun.

      En revanche la volonté d’imposer les choses amène les « grands penseurs » à nier les préférences de l’individu « honteusement imposées par la société, la culture ou l’éducation ». S’ils veulent être « progressistes », qu’ils se contentent de proposer et convaincre et non imposer et éduquer.

      • « S’ils veulent être progressistes, qu’ils se contentent de proposer et convaincre et non imposer et éduquer. »

        @pragmat : « éduquer » ne veut pas forcément dire « imposer par l’Etat », mais je suis d’accord avec vous.

    • @jsimian : Comme vous le savez, il y a une différence entre le fait de constater que des noirs ou des femmes échouent dans le domaine des mathématiques, et le fait d’affirmer qu’ils sont incapables d’y réussir.

  • DONC SI je comprends bien,, le métier sur est NOTAIRE EN FRANCE???

  • « Une planète où ne subsisteraient que les inventions dues aux femmes, serait vide de plus de 90% de ce qui nous entoure. »

    Une planète où ne subsisteraient que les inventions dues aux femmes serait remplie à 100% d’inventions réalisées par des femmes.

    Par ailleurs, l’invention relevant la plupart du temps d’un besoin, les 90% seraient probablement quand-même présents. Les femmes sont massivement entrées dans le monde du travail pour remplacer les hommes partis à la guerre …

    Ca ne change peut-être pas grand-chose au fond de l’article, mais même quand ce n’est pas important, on retrouve toujours les mêmes biais de raisonnement.

  • J’ai plusieurs critiques à émettre à propos de votre article.
     
    Plutôt que de donner les chiffres sur une année. Or pour établir l’existence ou non d’une évolution, il vaut mieux mesurer la variation entre deux périodes. Lorsqu’on compare la répartition entre le milieu des années 80 et aujourd’hui, on observe une évolution positive, lente certes mais elle existe bien.
     
    Je ne suis pas non plus d’accord avec vous sur le nombre de 50 % de familles monoparentales, selon l’INSEE ce serait plutôt 17,7 %. D’autre part, un enfant vivant dans une famille monoparentale à 14 ans peut très bien avoir vécu dans une famille composée de deux parents lorsqu’il était plus jeune. Vivre dans une famille monoparentale (avec une femme) n’empêche pas non plus l’enfant d’être confronté à des comportements, des discours empreints de stéréotype de genre intégré par sa mère. N’oublions pas non plus que dans beaucoup de familles monoparentales, il n’y a qu’un revenu pour vivre et souvent un temps partiel. Or le milieu socio-économique a une influence sur le parcours scolaire des enfants, universitaire et professionnel. Les enfants ne sont pas non plus influencés que par leurs parents mais également de l’environnement qui les entoure (amis, voisinnage, publicité, télévision, ou bien sûr les jouets).
     
     
    Concernant les jouets, je ne suis pas certain que les parents vont demander l’avis à leurs enfants lorsqu’ils ont quelques mois ou 1 ou 2 ans. D’autre part, il arrive aux parents de jouer avec leurs enfants, ceux-ci ne joueront peut-être pas aux mêmes jeux que leur enfant soit garçon ou fille. Enfin, les adultes dont les parents des enfants, ne se comportent pas de la même manière avec les bébés et les enfants en bas âge (alors que dès quelques semaines les bébés sont capables de différencier hommes et femmes et dès 2 ans, ils prennent conscience de leur appartenance au genre masculin ou féminin). Par exemple, ils ont plus d’interactions physiques avec les garons et parlent plus avec les filles.
     
    A propos des inventions, il faut se méfier lorsqu’on parle de « celui qui a inventé ». Nous avons tendance à fantasmer l’inventeur comme un individu seul qui tout d’un coup a une idée géniale. Dans la réalité, les inventions sont le fruits d’invention précédente, de travail effectué par des prédécesseurs, de la collaboration entre individus… Bref, il faut plutôt le voir comme un phénomène collectif qu’individuel. J’ajoute que la question de la paternité de l’invention (ou de la découverte) a toujours fait l’objet de polémiques et controverses souvent légitimes (je pense notamment à la controverse sur la découverte Neptune). N’oublions pas non plus que pendant des siècles les femmes ne jouaient pas un rôle social très développé (scientifique, marchand, ouvrier,…) Difficile donc de participer à la création, production, améliorations, d’inventions ! Rien ne dit cependant que si ces femmes avaient pu accéder à de telles fonctions, nous ne vivrions pas dans un monde plus développé (en fait si on est un adepte du déterminisme biologique selon lequel serait plus apte à prendre soin des autres, moins agressives que les hommes, on peut légitimement penser que l’Humanité en aurait bénéficier, puisque celles-ci auraient dépensé leur temps et leur énergie non pas à s’entretuer mais à améliorer la vie des gens….) Et pourtant on ignore trop souvent que plusieurs femmes ont été à la source de découvertes ou d’inventions scientifiques fondamentales pour nous vivant au XXIème siècle. On pensera bien entendu à Marie Curie dont chacun connaît l’histoire et le manque de reconnaissance ou une reconnaissance trop tardive ainsi que les campagnes de haine dont elle a été victime, mais je vais parler de quatre autres femmes brillantes scientifiques qui n’ont pas été reconnues à leur juste valeur. Commençons par Esther Lederberg, microbiologiste et immunologue qui a travaillé sur la génétique bactérienne et a développé une technique de réplique sur plaque encore utilisée dans les laboratoire et qui a permis de démontrer le caractère spontané des mutations bactériennes. Ce sera son collègue et mari qui sera récompensé par un Nobel, elle n’aura rien, juste un éloge à Stanford en 2006 université qui lui avait proposé un poste de vacataire malgré une surqualification puis tout de même un plus tard un poste de professeure. Passons maintenant au cas de Maria Kirch, astronome qui découvrit une comète en 1702 mais dont la découverte sera attribuée à son mari (qui reconnaîtra la surpercherie huit ans plus tard). A la mort de son mari, elle postula pour le poste vacant laissé par celui-ci en tant qu’astronome du roi. Bien entendu, ce poste lui sera refusé et on lui préféra un parfait incompétent. Elle continua ses recherches de son côté et son fils put, lui, obtenir l’ancien poste du père. Epoque plus récente avec Rosalid Franklin qui est la première à obtenir deux clichés aux rayons X de fibres d’ADN cristallisés. C’est grâce à ces clichés que Wilkins (qui vouait une haine notoire envers Franklin), Watson et Crick construisirent le modèle à double hélice de l’ADN dans le dos de Franklin. Passons pour finir à Vera Rubin astronome qui a été le première à démontrer que les galaxies avaient tendance à se regrouper en amas. Parce que c’est une femme, sa théorie est rejetée et moquée alors qu’elle sera acceptée 20 ans plus tard…. On pourrait aussi parler de Caroline Herschel ou encore de la mathématicienne Emmy Noether qui ont subi les affres de la misogynie académique.
    Lorsque vous écrivez «quand les maths se complexifient avec les études (i.e. quand le niveau d’abstraction augmente), les garçons surnagent mieux que les filles avant tout parce qu’ils aiment ça » je ne peux m’empêcher de penser à une étude menée par l’Université de Provence auprès d’écoliers partagés dans deux groupes. Ils devaient reproduire une figure géométrique de mémoire et à main levée. Au premier groupe on leur présentait cet exercice comme un exercice de géométrie, dans l’autre comme un exercice de dessin. Alors que la tâche est la même dans le premier groupe les garçons réussissent mieux, dans le second ce sont les filles. Cela fait penser à une étude américaine menée il y a une quinzaine d’années avec des étudiants de niveau maîtrise en mathématiques. Deux groupes, ils passent chacun le même examen, mais au premier groupe on leur dit que cet examen avait montré des différences entre sexe (sans préciser lequel réussissait mieux) et dans l’autre on leur expliqué que ce test ne mettait en évidence aucun différence entre les sexes. Dans le premier, les étudiantes réussissaient moins bien que les hommes alors qu’il n’y avait aucune différence dans le second…

    Enfin, je trouve votre explication invoquant «le libre-arbitre » ou encore le fait « d’aimer telle ou telle chose » très peu satisfaisante. Avec ça on peut tout expliquer sans rien expliquer. Tous les comportements humains pourraient « s’expliquer » comme cela mais ça ne permet pas de comprendre grand chose (pourquoi préfère-t-il (ou elle) telle chose plutôt que telle autre ?). J’ajoute que si on se réfère au critère popperien pour différencier énoncé scientifique et énoncé métaphysique, à savoir qu’un énoncé scientifique doit être « falsifiable », « réfutable » (c’est à dire qu’on peut imaginer une expérience dont le résultat le contredirait), il me semble impossible de classer les énoncés « les individus agissent en fonction de leur libre-arbitre » ou « les individus agissent en fonction de ce qu’ils aiment » comme énoncés scientifiques (je vois mal quelles expériences on peut imaginer et qui pourraient les rendre faux). Pour que la sociologie acquiert le statut de science, il me semble fondamental que celle-ci se débarrasse de ce type d’énoncés et d’ »explication ».
     

     

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