À la Maison Blanche avec les Reagan

Quelques souvenirs personnels à propos des Reagan.

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l'ancien président américain Ronald Reagan avec sa femme Nancy Reagan Thomas Hawk-Ronald Reagan Library(CC BY-NC 2.0)

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À la Maison Blanche avec les Reagan

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 mars 2016
- A +

Par Guy Sorman

Thomas Hawk-Ronald Reagan Library(CC BY-NC 2.0)
Thomas Hawk-Ronald Reagan Library(CC BY-NC 2.0)

 

La disparition de Nancy Reagan fait remonter dans ma mémoire quelques rencontres au début des années 1980, à la Maison Blanche, avec le Président d’alors et son épouse. On ne m’en voudra pas du caractère personnel de mon témoignage : mon seul but est de rappeler ce temps où l’Occident fut galvanisé par une doctrine que l’on appela le « néolibéralisme » incarné par Ronald Reagan, qui en fut l’emblème. Pour accéder au Président, il convenait, au préalable, de convaincre Nancy que je n’étais pas l’un de ces intellectuels français, probablement socialiste, venu tendre un piège à son mari. Elle était tout en contrastes : menue comme une porcelaine, avec des grands yeux inquisiteurs et une volonté de fer. J’obtins son agrément en manifestant mon admiration pour les rhododendrons blancs de son jardin privé : un Français qui connaissait la botanique ne pouvait pas être haïssable.

Nancy Reagan ne parlait jamais de politique devant des tiers : le seul sujet sérieux qu’elle abordait était son combat contre la drogue. Elle en parlait avec une émotion qui dissimulait mal quelque secret de famille. Ronald Reagan, à qui je posais la question, soutenait la campagne de sa femme – Just Say No to Drugs – avec dévotion plus qu’avec conviction. Lui-même était sensible à l’argument de l’économiste Milton Friedman et de son ministre, George Shultz, qui estimaient que la légalisation de toutes les drogues aurait été la moins mauvaise solution à l’épidémie des overdoses.

Je devinais que Ronald Reagan était ce que l’on appelle aux États-Unis un « anarcho-capitaliste », terme intraduisible en Europe : laisser le marché résoudre les problèmes économiques et sociaux, laisser chacun choisir sa vie et ses mœurs, et un État minimum résument cette doctrine. Libéral en tout, Reagan était également favorable aux migrations, considérant qu’elles profitaient aux immigrants, comme au pays d’accueil.

La gauche, à l’époque, attribuait cette position à la proximité du Président avec les milieux d’affaires de Californie en quête de main-d’œuvre à bon marché. Il me semblait que l’ouverture des frontières était plutôt une position de principe, que partageaient tous les penseurs « néolibéraux ». Quel contraste avec les candidats républicains de 2016, qui se réclament de Reagan et promettent d’expulser douze millions d’immigrés illégaux qui, actuellement, travaillent aux États-Unis. Mais Reagan était aussi un politicien avisé qui savait composer avec la réalité et avec ses adversaires.

En Europe, il passait pour un idiot, probablement parce qu’il ramenait toute situation complexe à quelques principes élémentaires : le capitalisme marche, le socialisme ne marche pas, l’État se mêle de ce qui ne le regarde pas et le fait mal, l’URSS est l’Empire du mal et disparaîtra. Au surplus, Reagan développait sa pensée en s’appuyant sur des anecdotes, ce que le public américain adorait mais qui laissait les Européens perplexes.

Ce qui me frappait, au cours de mes conversations avec les Reagan, était l’authenticité de leurs convictions. Ronald Reagan était devenu « néolibéral » bien avant son élection, au cours de son expérience de Gouverneur de Californie et par sa lecture assidue des chroniques que publiait Milton Friedman dans la revue Business Week. Friedman avait l’art de décliner, chaque semaine, à l’usage du grand nombre qui ne lirait jamais ses livres ni ceux d’autres théoriciens, comme Frédéric Bastiat ou Jean-Baptiste Say (Friedman considérait que Say et Bastiat furent, dès le XIXème siècle, les fondateurs, français, du « néolibéralisme »), les principes de ce qui deviendra le Reaganisme.

Pareillement, dans son intransigeance envers l’URSS, Reagan avait été inspiré par les stratèges de la Guerre des Étoiles, comme Edward Teller, et des économistes comme George Shultz qui le persuadèrent que l’économie soviétique serait incapable de financer une course aux armements : ce qui se révéla juste et fit plier Gorbatchev. Il me paraissait aussi que le caractère immoral (au sens éthique, pas religieux, car Reagan fut le moins religieux des Présidents) de l’Union Soviétique déterminait son jugement et sa conviction que le « Mal soviétique » ne pourrait pas triompher.

Ronald Reagan est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands Présidents des États-Unis. La nostalgie de cette époque a éclipsé les zones d’ombre : le chômage était plus important qu’il ne l’est maintenant, des incursions militaires au Nicaragua, au Liban tournèrent à la catastrophe, l’épidémie du sida fut négligée, les agressions raciales par la police souvent impunies, et la chute de l’URSS n’intervint qu’après le départ de Ronald Reagan. La ferveur reaganienne, à droite surtout — mais la gauche a cessé de le mépriser —, s’explique sans doute par la simplicité du discours, sa foi dans les valeurs de l’Occident, et la coïncidence entre l’homme, le message et son expression.

À l’Institut Hoover à Stanford, sont conservés les manuscrits de Ronald Reagan : on peut vérifier qu’il rédigeait lui-même tous ses discours, à la plume, avec une grande clarté de style. Il n’était pas entouré, comme ses successeurs, par une escouade de conseillers en marketing qui pèsent chaque mot avant que le Président ne le répète comme un perroquet sans conviction. Seule Nancy Reagan relisait ses manuscrits, pour avis. L’Occident, aujourd’hui, manque cruellement dans son personnel politique, « d’idiots » aux idées simples, qui rédigeraient eux-mêmes leurs discours dans un langage intelligible et dont l’action coïnciderait avec les convictions.


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  • Les écrits politiques de Reagan sont disponibles en français. Ils s’agit des scripts de ses chroniques radiophoniques comme candidat en Californie. Des textes courts, incisifs, écrits pour être lus et accessibles à tous. Du grand art que je vous invite à lire, par gourmandise ou pour disposer d’un stock de munitions prêt à servir.

    • « Le gouvernement n’a pas de plus grande responsabilité que la protection de chacun de nous, même les plus démunis, où que nous puissions être sur la planète, si notre droit à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur se trouve injustement nié »
      Ronald Reagan, « Ecrits personnels », éd, du Rocher, 2003, p. 81

  • Les opinions de Sorman (l’auteur de l’article) en matière de politique étrangère, non différentes de celles de Reagan car favorables à l’interventionnisme, s’expliquent beaucoup mieux maintenant. Quand on a la chance de rencontrer un demi-dieu comme Reagan c’est compréhensible qu’on mette du temps à redescendre sur terre.

    PS : Je vais faire comme ci j’avais pas vu la gaffe sur les anarcaps…

    • En gros ses opinions sont basés uniquement sur une admiration et non sur des convictions ? Un peu facile non ?

      • @un_lecteur : On peut effectivement croire sincèrement, sans arrières pensées, que c’est libéral d’aller faire la guerre à des pays qui ne nous ont pas attaqué, en dilapidant non pas notre argent mais celui du contribuable, pour renverser des dictateurs soutenus par la moitié de leur population, tout ça pendant que nos forces de l’ordre sont pas foutus de renverser les caïds de nos banlieues difficiles.

        Bon, le prenez pas mal, hein, je suis simplement d’humeur taquine.

        Je comprends et respecte vos contre-arguments : il est possible d’aller faire la guerre en dépensant moins et plus efficacement, et il ne faut pas surestimer le soutien des populations envers leurs dictateurs…

        • tiens un vendeur de salades subventionnées

        • +1
          Voir le partage de la région dans les années 20, entre les français et des anglais. Irak, Iran… Sans compter l’implication, même si l’intention n’était pas mauvaise de leur point de vue, dans les affaires de la Syrie en 1949.

          Chacun veut y mettre sa bouse…

        • « On peut effectivement croire sincèrement, sans arrières pensées, que c’est libéral d’aller faire la guerre à des pays qui ne nous ont pas attaqué »

          La guerre n’est pas un match de foot, il ne vaut mieux pas être à domicile. Si un pays nous est vraiment, réellement, irrémédiablement hostile, il convient de prendre des décisions.

          « pour renverser des dictateurs soutenus par la moitié de leur population »

          Vous avez vraiment boycotté mon sondage malgré mon invitation à la lire une demi douzaines de fois…

          « Je comprends et respecte vos contre-arguments : il est possible d’aller faire la guerre en dépensant moins et plus efficacement, et il ne faut pas surestimer le soutien des populations envers leurs dictateurs… »

          Ce n’était pas mon contre argument principal, mais un très long post de ma part s’est perdu quand je l’ai posté. J’y expliquais pourquoi il était plus rationnel, efficient, moral et économique de défendre activement nos intérêts plutôt que d’attendre d’être attaqué.

          Je vais pas tout réécrire mais poser une question simple à laquelle personne ne m’a jamais répondu:

          Si, pour une raison ou pour une autre, l’URSS ou le régime nazi dominaient l’Europe, combien de temps la suisse tiendrait elle sachant qu’il n’est pas dans l’intérêt des socialistes de laisser des contre exemples ? Et dans quel état ? Celui d’une pays qui survit malgré des bombardements quotidiens ?

          Non seulement votre bisounoursime gâchera l’argent du contribuable, mais il risque aussi de lui couter sa vie…

          Et avant que vous me dites « alors comme ça on va tuer des gens à l’étranger pour éviter que ça arrive chez nous », je vous ferais remarquer dans dans chacune de mes analyses je fais preuve d’un profond intérêt pour comprendre et prendre en compte les populations locales. Je suis pour ainsi dire persuadé qu’une politique étrangère qui ne prend pas en compte l’avis des populations de nos pays partenaires et vouée à créer des catastrophes, comme on peut le voir en Syrie et en Irak.

          • « Si un pays nous est vraiment, réellement, irrémédiablement hostile, il convient de prendre des décisions. »

            « défendre activement nos intérêts plutôt que d’attendre d’être attaqué. »

            @un_lecteur : Ca ressemble au film Minority Report : arrêter les criminels avant qu’ils n’aient commis leurs méfaits, c’est-à-dire punir des gens qui n’ont encore commis aucun crime juste parce qu’on est persuadé qu’ils vont en commettre un. Le résultat de ces actions préventives c’est qu’on peine à prendre en compte le libre arbitre de ceux qu’on punit, autrement dit : on ignore l’éventualité qu’ils fassent le choix de ne commettre aucun crime.

            C’est avec ce genre de raisonnement, préconisant de punir les gens avant qu’ils ne fasse des conneries, que les nationalistes parviennent à justifier le fait d’interdire l’arrivée des étrangers à cause de mauvaises intentions dont on les soupçonne et non de crimes qu’ils ont commis. Pour les nationalistes, étant donné que, par exemple, les étrangers musulmans sont a priori davantage susceptibles que des non-musulmans d’agresser des dessinateurs caricaturant Mahomet, par mesure de précaution les étrangers musulmans méritent donc, selon les nationalistes, d’être privé de leur liberté de venir travailler pour des employeurs nationaux consentant à les embaucher.

            C’est également à cause de ce même type de raisonnement que certaines féministes (une minorité heureusement) en arrivent, toujours par mesure de précaution, à vouloir punir des hommes, non pas à cause d’abus qu’ils font subir à des femmes, mais à cause d’abus qu’elles soupçonnent ces hommes d’avoir l’intention de commettre.

            À cause de ce type de raisonnement, qui renverse la charge de la preuve, ce n’est plus auxdites féministes de prouver que les hommes ont l’intention de commettre des abus, c’est au contraire aux hommes de prouver qu’ils n’ont pas l’intention d’abuser des femmes.

            Bref, désolé d’avoir abordé ces sujets très controversés, je souhaitais juste montrer à quel point la logique des guerres préventives peut conduire involontairement à des mesures dangereusement liberticides.

            « Si, pour une raison ou pour une autre, l’URSS ou le régime nazi dominaient l’Europe, combien de temps la suisse tiendrait elle sachant qu’il n’est pas dans l’intérêt des socialistes de laisser des contre exemples ? Et dans quel état ? Celui d’un pays qui survit malgré des bombardements quotidiens ? »

            @un_lecteur : Si la suisse est bombardée par les nazis (ou les soviétiques), cela signifie qu’elle est en position de légitime défense. Les non-interventionnistes sont contre les guerres préventives, mais généralement ils ne s’opposent pas aux guerres défensives.

            Ceux qui s’opposent à toutes les guerres, y compris les guerres défensives, ne sont pas pour autant des bisounours :

            Ils ne s’opposent pas à ce que, par exemple, un « groupe suisse A » combattent les nazis. Ils estiment juste que combattre les nazis ne donne pas le droit de racketter l’argent d’un « groupe suisse B ». Si le groupe A veut l’argent du groupe B l’idéal serait qu’il l’obtienne légitimement, c’est-à-dire volontairement.

            • « Ca ressemble … liberticides. »

              Vous parlez uniquement de relations d’individus à individu. La politique étrangère n’est pas un domaine adapté à la méthodologie individualiste, qui, je le reconnais, est un vrai bijou épistémologique pour expliquer une grande majorité des choses.

              Il y a plusieurs milliers d’années, au moyen orient, les premières cités fortifiés ont été construites. Vu que toutes les personnes à l’intérieur profitaient de la protection offerte, il ne devait pas y avoir de freeloader. C’est malheureux mais c’est comme ça qu’est né l’état, de la nécessité de se défendre de l’extérieur, et non de celle de mettre de l’ordre à l’intérieur comme le croient malheureusement beaucoup de libéraux.

              « Si la suisse est bombardée … c’est-à-dire volontairement. »

              Vous ne répondez pas à la question, comment la Suisse aurait tenue militairement ? Je parle de pratique, de feu et d’acier, de rapport de force militaire.

              Si on laisse les personnes qui nous sont hostiles avancer sous prétexte que ce n’est pas chez nous on finira inévitablement par être attaqué à notre tour. Et on sera seuls, nos alliés soit déjà été envahis, soit pensant eux aussi « c’est pas chez nous », attendant ainsi tranquillement leur tour.

              Aussi je ne parle pas de guerres préventives mais de politique de défense active, de dissuasion, d’alliance, d’aide à des partenaires étrangers qui font face au danger.

            • « Il suffit que les hommes de bien ne fassent rien pour que le mal triomphe. »

              Votre réponse sur la Suisse démontre bien à quel point votre stratégie aboutit inévitablement à l’autodestruction. Si on se base sur la volonté pure pour se défendre pour sauver l’argent du contribuable, alors le contribuable n’aura de choix que de se soumettre ou mourir quand un envahisseur arrivera. Et il sera bien moins libre que si il avait payer un très léger impôt pour la défense commune (et je déteste avouer que quelque-chose est commun).

              Vous devez penser que je suis pour la guerre, que j’aime avoir des ennemis, mais ce n’est pas le cas. Je n’aime pas la guerre, je n’aime pas avoir des ennemis, je n’aime même pas la géopolitique. Je m’y intéresse car je m’y sens obligé comme je me sens obligé d’être au fait des règles bureaucratiques. J’aimerais que mes enfants vivent dans un monde ou ils seront en sécurité et non dans un monde ou ils pourront se sentir en sécurité en faisant l’autruche.

            • Bon visiblement il m’est interdit de poster la fin de mon commentaire car je parle d’un certain pays européen qui a été récemment envahi.

          • @ lecteur,

            « Si, pour une raison ou pour une autre, l’URSS ou le régime nazi dominaient l’Europe, combien de temps la Suisse tiendrait elle sachant qu’il n’est pas dans l’intérêt des socialistes de laisser des contre exemples ? Et dans quel état ? »

            Comme Hong-Kong par exemple ? (si on remplace URSS par Chine et Suisse par Hong-Kong).

            • Vous trouvez que la chaise sur laquelle les Hongkongais sont assis est sure ? La Chine n’a pas trouvé bon de choisir quels candidats étaient autorisés aux élections ? En gros il suffit que les membres du PCC aient eu la présence d’esprit de ne pas envoyer des chars sur la population pour que selon vous tout aille bien ?

        •  » il ne faut pas surestimer le soutien des populations envers leurs dictateurs…  »

          C’est pour cela que des dictature ne trouvent pas nécessaire d’organiser des élections libre. A quoi bon le faire quand on est populaire.

          D.J

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