Laurence Fontaine : « Le marché est l’un des fondements de la Démocratie »

Entretien avec Laurence Fontaine, historienne de l’économie, sur les vertus et les défauts du marché.

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Laurence Fontaine : « Le marché est l’un des fondements de la Démocratie »

Publié le 2 mars 2016
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Il y a quelques semaines, Contrepoints a effectué la recension du dernier essai de Laurence Fontaine, Le marché. Histoire et usages d’une conquête sociale. Historienne de l’économie, Laurence Fontaine prend, à contre-courant de la gauche française à laquelle elle se rattache pourtant, la défense du marché, le qualifiant de « meilleur moyen d’émancipation des plus modestes ». Même si, n’étant pas intégralement libérale, elle soutient l’intervention d’un régulateur nécessaire dans certaines situations, on retiendra les nombreuses références historiques et la solidité de son argumentation.

Contrepoints l’a rencontrée pour aborder certaines questions traitées dans son essai.

Entretien réalisé par Pierre-Louis Gourdoux

Laurence-Fontaine

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de vous intéresser au concept de son marché et à son histoire ?

Dans mon précédent livre je me suis intéressée à la question de l’accès au crédit. Je voulais comprendre comment fonctionnait ce marché, si les pauvres y avaient accès et dans quelles conditions.

J’ai voulu mettre en avant l’idée selon laquelle la pauvreté n’est pas un état, mais d’abord un risque. D’où la question : que font les gens pour ne pas tomber dans la pauvreté ? En cela le crédit est un élément de réponse essentiel ; pourtant, de nombreux obstacles ont longtemps barré la route du crédit aux plus modestes. Celui-ci a toujours été la bête noire des sociétés aristocratiques et religieuses. Pourtant, en France comme ailleurs, l’interdiction de l’intérêt a fini par tomber, au début, au Moyen Âge, grâce à des moines choqués par le développement de la pauvreté en ville : ils ont pensé qu’il fallait mieux aider les gens à ne pas y tomber plutôt que de tenter ensuite de les en sortir.

Pour parer aux crises économiques comme à la maladie, les pauvres ont su développer de véritables stratégies financières, que j’ai rassemblées, avec les autres stratégies qu’ils développaient, sous le vocable d’« économie populaire » car plus de la moitié de la population pouvait, selon les conjonctures, devenir des pauvres. Toutes avaient en commun une remarquable compréhension des mécanismes de marché. En m’y intéressant, j’en suis logiquement venue à vouloir analyser les mécanismes du marché en général.

 

Le marché est-il intrinsèquement lié à l’être humain ? Peut-il y avoir être humain sans marché ?

Toute interaction humaine, à moins d’imaginer des sociétés extraordinairement contraignantes, et encore, passe par des marchés, officiels ou officieux. Même le don n’échappe pas à cette logique. Le receveur évalue la valeur du don.

Le système du Potlatch, analysé par Marcel Mauss, est particulier car le donneur montre sa puissance grâce à un don que personne ne peut égaler. Comme sur le marché, on échange une valeur contre quelque chose en retour.

 

Est-ce à dire qu’il n’y a pas de différence entre échange monétaire et don ?

Il y a au contraire une différence fondamentale : lorsque vous donnez, vous ne transmettez pas simplement une somme monétaire ou un bien ; vous attachez aussi un peu de vous-même. Le receveur est d’une certaine manière lié moralement à vous rendre la faveur. Le don est d’abord une relation interpersonnelle, alors que l’échange monétaire est beaucoup plus anonyme. C’est en ce sens que l’argent est un des fondements de la démocratie.

 

Le marché est l’ennemi des sociétés aristocratiques

Vous avez utilisé le mot de démocratie. Israel Kirzner, économiste de l’école autrichienne, dit : « sur le marché, les consommateurs élisent leurs entreprises tous les jours ». Pensez-vous en cela que le marché libre est fondamentalement plus démocratique que le marché politique ?

Je dirais que c’est assez semblable. L’un comme l’autre sont orientés vers le court terme. L’un comme l’autre ne s’occupent guère des biens publics.

 

Mais sur le marché politique, vous remportez la mise lorsque vous ralliez 50 % des électeurs plus un, et la décision de la majorité s’impose à tous. L’un des aspects le plus moral du marché est que votre décision n’engage que vous et personne d’autre.

C’est ce sur quoi il faudrait travailler.

Ce que je veux, c’est confronter l’idéal théorique à la pratique. Sinon, on ne peut analyser correctement les solutions à mettre en place. Le marché est constamment la proie de prédateurs qui font tout pour se l’accaparer. Par exemple Adam Smith s’opposait aux corporations qui défendaient soi-disant la qualité mais en réalité c’est le consommateur qui la défend vraiment.

 

À vous lire, il semble impossible de maintenir un capitalisme libre, qui ne serait pas capturé par un nombre relativement restreint d’acteurs, cédant sa place au capitalisme de connivence. Un marché totalement libre est-il inenvisageable ?

Je vais répondre un tout petit peu à côté en disant qu’il faut être réaliste.

Il faut partir avec ce qui existe, c’est-à-dire des êtres humains. Il ne faut pas idéaliser les hommes. Dès qu’il y a une ouverture, une possibilité de tricherie, ils trichent. Les hommes sont tout à la fois bons et généreux, tricheurs et mauvais. C’est pourquoi je pense que le marché doit être régulé.

 

Mais puisque les hommes sont bons et mauvais à la fois, pourquoi les régulateurs eux-mêmes ne le seraient-ils pas ? Qu’est-ce qui vous fait penser que la régulation ne serait pas pire que le mal ?

Parce que ce n’est pas un seul individu qui décide. Mais il ne faut pas être naïf, et on doit comprendre comment les régulations sont faites, et quels groupes sociaux pourraient être derrière.

 

En résumant le mécanisme de la main invisible d’Adam Smith, la force du marché n’est-elle pas justement de ne pas chercher à moraliser les individus, mais plutôt de tirer le meilleur parti de toutes leurs facettes, bonnes et mauvaises ?

Avant La Richesse des nations, Adam Smith a écrit un livre, Théorie des sentiments moraux, qui réfléchit précisément à comment moraliser les individus.

L’idéal démocratique a trois aspects qui peuvent aider à moraliser le marché :

  1. Le premier c’est de transmettre les informations, pour réduire les capacités de tricherie.
  2. Le deuxième c’est la justice. Elle doit s’exercer dans le domaine économique comme dans le reste. Sans elle, la société se délite, comme l’explique Adam Smith.
  3. Le troisième aspect, très intéressant, est que la nature de chaque individu est d’avoir besoin d’estime. Il faut travailler sur l’estime de soi. « Chacun ne rêve que d’être aimé  et d’être aimé pour de bonnes raisons ». C’est le thème du spectateur impartial. Quand tout le monde vous voit, vous vous comportez mieux.

 

Le marché a quantité d’aspects positifs

Vous avez affirmé que le marché est court-termiste. Pourquoi les ménages, dont beaucoup raisonnent à long terme lorsqu’il s’agit d’emprunter pour acheter leur maison ou leur voiture, seraient-ils incapables de penser à long terme lorsqu’ils sont chefs d’entreprise ?

Tout dépend de ce qui est en jeu dans le marché. Dans le marché immobilier les acteurs pensent en effet à long terme. Mais comment nier que le marché en est parfois incapable ? Prenez l’exemple du commerce maritime, marqué par trois accidents plus ou moins graves par jour, parce que les propriétaires de navires prennent les bateaux les plus vieux qui soit, au mépris du plus élémentaire bon sens. Tout cela pour engranger un maximum de profit. L’environnement est notre bien commun, mais c’est le cadet de leurs soucis. Si on n’oblige pas ces gens à prendre en compte leurs dégâts, ils ne le feront pas d’eux-mêmes.1483834-gf

Mais que l’on se comprenne bien, ma position est clairement en défense du marché. Je dis simplement que ce n’est pas parce que le marché a quantité d’aspects positifs qu’il faut nier ses aspects négatifs, et ne pas essayer tant bien que mal de les corriger. L’important est de décortiquer, de déconstruire chaque situation pour comprendre les racines de ses défauts.

 

La solution n’est-elle pas au contraire davantage de marché ? Dans l’exemple que donne Ronald Coase, d’une usine qui s’installe près d’une rivière, la solution est de répartir les droits de propriété entre les différents acteurs de manière à les laisser ensuite mener une transaction bénéfique pour tous. Solution qu’il juge préférable à l’intervention d’un régulateur.

Je ne suis pas en désaccord sur le fond.

Le problème, c’est que dans la réalité, l’usine est déjà installée, et la dégradation environnementale a déjà eu lieu ! Avons-nous réellement le temps d’attendre que les acteurs prennent conscience de leur impact ?

 

Le marché a triomphé de l’Église, en démocratisant l’utilisation du taux d’intérêt auparavant interdit. Il semble aujourd’hui progressivement dépasser le politique, qui perd chaque jour du terrain. L’un des aspects du marché n’est-il pas de rendre acceptable ce qui ne l’était pas ? Par exemple, aux États-Unis, certaines écoles versent de l’argent aux élèves qui arrivent à l’heure et viennent en cours. En France, cela semble encore tabou.

Mais moi je suis pour ! J’essaie toujours d’analyser l’interaction entre marché et bien public.

Au Brésil, Lula a subventionné les familles populaires pour qu’elles envoient leurs enfants à l’école, avec obligation de montrer aussi un carnet de santé à jour. On peut penser qu’il n’est pas légitime de payer des gens pour qu’ils adoptent des comportements bénéfiques pour eux. Mais si, grâce à cela, on améliore le quotidien de tous, la richesse globale du pays, pourquoi s’en priver ?

 

La tendance de fond est-elle d’après vous à la marchandisation ou la démarchandisation du monde ?

démocratie marché rené le honzecIl y a en arrière-fond un affrontement entre des cultures différentes. Personnellement ce ne sont pas les cultures que je respecte en premier, mais l’humanité et les droits de l’Homme. Les exemples que vous avez décrit vont dans le sens de la dignité humaine. Ce que j’observe comme tendance lourde est une demande des populations d’être actrices, de participer et de faire vivre la démocratie. Certains disent que c’est l’individualisme qui progresse ; je ne le vois pas comme ça. Je le vois comme la volonté que chacun ait le choix d’agir.

 

Vous réaffirmez dans votre essai votre sensibilité de femme de gauche. Pourtant, la gauche, plus encore que la droite, s’oppose à la logique du marché. Pourquoi, alors qu’il est comme vous l’écrivez le meilleur moyen d’émancipation des plus faibles, est-il à ce point vilipendé, en particulier par ceux qui se posent en défenseur des plus fragiles ?

C’est le reliquat d’une vieille tradition étatique française. Elle vient de la société aristocratique et de l’idéal communiste. N’oublions pas qu’un quart de la population française a voté communiste pendant très longtemps. Les élites politiques qui entendent dominer durablement la société ont besoin de combattre le marché qui développe des hiérarchies différentes des leurs. La solution est de déconstruire l’histoire de la gauche afin de l’aider à analyser la part antidémocratique de son logiciel. Vaste chantier…

 

Lire aussi sur Contrepoints la critique du livre par Jean Sénié

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  • L’argument magique des droits de propriété me laisse toujours songeur, surtout dans l’exemple classique de la rivière polluée. Car, enfin, les propriétaires concernés seront si nombreux et leurs intérêts (à tous les sens du mot) si différents que le pollueur peut dormir tranquille. Il coulera de l’eau polluée sous les ponts avant que la moindre décision soit prise.

    C’est à mon sens une question de justice. Prenons comme axiome de départ que polluer est mal en soi et punissons les coupables. Le gars qui fait sa vidange dans la rue, le juge le condamne à quelques corvées bien choisies. Le responsable d’entreprise qui déverse sa merde dans la rivière (ou qui laisse perdurer une telle situation les bras croisés), le juge le condamne personnellement à réparer, sur ses deniers ou sur son temps, ou les deux. Pas besoin d’invoquer notre mère Gaïa (exit les écolos-bobos) ni d’obscurs droits de propriété (exit les libéraux de salon). Et vous verrez qu’un marché des solutions écologiques se mettra en place tout naturellement, du moins si l’Etat ne s’en mêle pas pour tout saboter, comme d’habitude.

    La seule régulation nécessaire au capitalisme c’est la Justice.

    • Coase lui-même vous donnerait raison dans votre premier paragraphe puisqu’il a lui-même identifié le problème de coûts de transaction comme obstacle à la conclusion d’un accord efficace, dans l’exemple visé comme dans d’autres. L’idée est que si on donne aux différentes parties de droits clairs, défendus par une justice efficace comme vous l’évoquez dans votre deuxième paragraphe, alors les coûts de transaction sont réduits et la possibilité d’un accord bénéfique aux parties impliquées sans intervention de l’Etat augmente, ce qui est une bonne nouvelle pour tout le monde.

  • J’adore les spiritualistes, et Mme Fontaine en est une.
    J’entends par spiritualistes ceux qui invoquent des forces supra-naturelles justificatrices, comme, « la religion »,  » la société », « l’éthique », « l’anthropologie », « l’utilitarisme », « le déterminisme historique » ou encore  » les demandes sociétales », « la main invisible », « la lutte des classes », « le droit naturel », « le droit divin » « les modèles économiques » etc….

    Evidemment, tout delà n’est qu’une position infantile face à l’invocation de forces déterminantes supra humaines, quasi parentales, alors qu’il n’y a de réel que des individus et rien d’autres que des individus, qui réagissent en fonction de leurs craintes et de leurs désirs, selon des principes plaisir-déplaisir la plupart du temps.
    Hobbes ( et d’autres libéraux) se demandait comment agréger ces atomes ( atomo = individu en grec) en un Tout ( comme si le « tout » existait en soi..) et propose une sorte d’état tout puissant; les libéraux actuels proposent « le marché »; ces deux perspectives, outre qu’elles relèvent en fait de la même perspective « d’agrégation » , supposent des atomes interchangeables, des humains sans qualités propres individualisées.

    Il n’ y a à mes yeux aucune, et je dis bien aucune différence de fond entre le néo confucianisme capitaliste ( la chine, pour faire clair) et les cantiques « néo libéraux »; on peut toujours moraliser le cynisme ( et je préfère à tout prendre la bourgeoisie balzacienne ), mais le « marché » est tout à fait compatible avec des agrégats de fourmis…

    • Où l’on apprend que Hobbes est un libéral.

    • Hobbes avait une ontologie profondément pessimiste de la nature humaine je doute qu’il y ait quelque rapport que ce soit avec l’optimisme de Smith. Pour Hobbes la question de l’agrégation des atomes était conditionné par a survie de ces derniers: l’état de société contre la guerre de tous contre tous.
      Lisez Walras sur l’économie pure et vous comprendrait aisément que la nature humaine et le marché libre sont difficilement conciliables.
      Et pour Hobbes le considérer comme un libéral est une affirmation clairement débattu, bref faut contextualiser auteur et penseur sinon on arrive vite a des anachronismes ou manipulations intellectuels et quand je dis contextualiser ce n’est pas faire de l’historicisme hein.
      Hobbes a été le témoins, des conflits religieux les plus violent qui aient traversés l’Europe, sur le plan philosophique l’époque moderne 16-18ème c’est un rejet de l’aristotélisme et de la scholastique.
      Hobbes et hédoniste, matérialiste et atomiste pour lui la téléologie qui caractérisait la période antique et médiéval et à mettre aux oubliettes.
      L’Ontologie d’Aristote est réaliste il pense que les phénomènes sont intelligibles par la seule observation du monde pour de plus le monde à cette époque était pensé comme fini. L’infini est ce qui caractérise l’émergence de la pensée moderne, les phénomènes ne sont plus intelligibles par la simple observation mais par l’expérimentation et le raisonnement.
      Pour Hobbes le principal souci de l’homme est d’acquérir les moyens de satisfaction de son existence et de veiller à la préservation de ses moyens dans l’optique d’une satisfaction future. Cette quête pour Hobbes se termine par un phénomène ou l’homme n’a aucune prise la mort naturelle.
      L’Etat de société que théorise Hobbes est dans le seul but de préserver l’homme de ses instincts les plus primaires de l’époque: le pillage, le meurtre, le vol etc…
      En revanche ils considérait que la gloire, les honneur, la satisfaction personnelles et le besoin de reconnaissance était les moteurs de la vie humaines même si ceux ci devait passer l’hypocrisie, l’avarice, la cupidité, l’égoïsme, la séduction et la corruption.
      Quand au fait qu’il parle de loi naturelles et qu’il considère l’individu comme socle de sa réflexion cela n’en fait pas pour autant un libéral au sens le plus commun du terme

  • Le marché et la démocratie : une ambivalence car le marché n’est que le point de convergence de ceux qui souhaitent vendre avec ceux qui souhaitent acheter.
    En théorie, la libre concurrence des vendeurs et des acheteurs devrait arriver à garantir l’équité des opérations.
    En réalité, ce sont les acteurs (vendeurs ou acheteurs) les mieux organisés et les plus puissants qui prédominent et qui imposent leurs conditions souvent avec la connivence des organisations étatiques.

    • C’est bien que l’on constate en réalité.
      Le « marché » idéalisé suppose des individus rationnels et « moralement » irréprochables: l’éthique protestante selon M. Weber en gros
      Ces idéalisations se heurtent au réel « animal » de l’humain.

      Quant à la « démocratie », il s’agit, surtout actuellement, d’une formule purement incantatoire, servant à désigner diverses sortes de mécaniques administratives et électorales, vision donc holistique et purement utilitariste.
      Je postule que l ‘ esprit démocratique ( donc individuel et humain) a été résumé dans un vers d’Eschyle:
      « les Grecs ne sont esclaves ni sujets de personne »….serait ce cela, le véritable esprit « libéral »?

    • les opérations sont toujours équitables sinon elles ne se font pas. les seules exceptions sont lorsque les gens sont obligés d’acheter un produit ou un services et cela ne peut se faire que lorsqu’une organisation étatique ou para étatique possédant le monopole de la violence peut imposer cet état de fait.

      • « Les opérations sont toujours équitables sinon elles ne se font pas »…
        Avoir le souci du respect de l’équité est un sentiment noble mais qui ne cadre pas avec une réalité de terrain.
        Si vous étiez un chef d’entreprise du secteur de l’agroalimentaire vous constateriez que votre marge de manœuvre en matière de gestion de trésorerie est plus que limitée face aux obligations fiscales et sociales imposées par l’État et, face au exigences des centrales d’achat que seront pratiquement vos seuls clients acheteurs.
        Le système actuel dit « libéral » est frustrant et démotivant car, au final, tout le monde est mécontent:
        – Les agriculteurs qui vendent leurs productions à transformer parce que on n’est pas à même de payer des prix convenables,
        – Les salariés qui travaillent dans nos entreprises parce-que les salaires nets versés sont trop bas,
        – Les industriels eux mêmes, ayant une capacité d’investissement insuffisante parce-qu’ils vendent leurs produits à des centrales d’achat qui laminent les marges…..et qui confortent les plus grandes fortunes de France.

  • Au Brésil, Lula a subventionné les familles populaires pour qu’elles envoient leurs enfants à l’école

    Expérience très intéressante. Dans les favelas, les enfants pauvres contribuaient aux besoins de leur famille. Lorsque Lula a demandé aux parents de les envoyer à l’école ils ont répondu qu’ils risquaient de mourir de faim. La subvention est arrivée pour compenser le manque à gagner des enfants.

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