Dans quoi investir pour sauver son argent ?

Les SCPI : une forme de résistance à la répression financière.

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Dans quoi investir pour sauver son argent ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 février 2016
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Par Simone Wapler

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Thomas Galvez-Money(CC BY 2.0)

 

La guerre contre notre épargne, et contre le cash, s’intensifie. Les banques centrales perdent le contrôle. Elles ont échoué sur leur principal objectif : produire de l’inflation, cet impôt masqué qui permet de ronger les dettes d’État en plumant tout le monde dans la joie et la bonne humeur.

Les banques commencent à répercuter la mise en place des taux négatifs sur leurs déposants en appliquant des frais de tenue de compte. L’effet richesse, obtenu par la création monétaire au service des investisseurs institutionnels, s’estompe.

Les banques centrales vont probablement sortir l’artillerie lourde

Mario Draghi a insisté sur le fait que la BCE n’avait « pas de limite » dans l’utilisation de ses outils monétaires. À la Fed, on s’attend à ce que Janet Yellen diffère ses hausses de taux. Au Japon, Shinzo Abe a reconnu que la croissance potentielle de son pays était limitée à 0,5% ou moins, alors que la Banque du Japon se livre au QE depuis plus de 20 ans et que la dernière passe a représenté 25% du PIB du pays. Face à cet échec… le Japon passe aussi en taux négatifs.

Pas de croissance, toujours plus de dettes et aucune inflation à l’horizon : tel est le bilan des sept dernières années, depuis la crise de 2008 : l’économie mondiale connaît une hausse phénoménale de la dette tandis que les croissances sont quasi-nulles en Europe et au Japon, déclinent dans les pays émergents et que les États-Unis peinent à dépasser officiellement les 2%.

Les dégâts collatéraux se multiplient

Les fonds de pension et les compagnies d’assurances ne peuvent supporter à la fois des taux bas et des marchés actions en chute. La fuite hors des actifs financiers peut commencer d’un moment à l’autre. Nous sommes proches de l’instant où épargnants comme gros investisseurs voudront reprendre leurs billes des fonds ou de leurs assurances-vie pour les placer « ailleurs », sur du tangible, du rendement, du solide et du sûr… par exemple.

Vous avez probablement remarqué que le mot « liquidité » revient souvent à propos des marchés financiers. En effet, on constate, pour plusieurs raisons, que les marchés financiers ont tendance à se « bloquer ». Certains vendeurs ne trouvent pas d’acheteurs au moment où ils désirent vendre. L’absence d’acheteurs signifie que le marché est gelé, illiquide, et que la valeur de ce que vous détenez devient nulle puisque personne n’en veut. La baisse de la liquidité est toujours le premier symptôme des doutes du marché.

Les résultats d’une recherche dans Google Actualités effectuée le 26 janvier 2016 à 12h00 avec les mots-clés : « financial markets liquidity » nous renvoie vers des articles dont les titres sont parlants : « cracks… Fears… regulation… emergency stock market intervention ». Le sujet est chaud et fait partie de ceux qui ont été discutés lors de la grand-messe du capitalisme de copinage de Davos. Le troisième titre de la recherche Google donne « la crainte de l’assèchement de la liquidité mondiale hante les élites de Davos » .

De toute évidence, il y a un os… l’absence de liquidité est très mauvais signe. Les marchés financiers sont vastes et profonds et, en principe, à chaque instant, de multiples acheteurs et vendeurs devraient pouvoir se rencontrer. Si cela ne se produit plus c’est parce qu’en ce moment, les acheteurs ont peur.

Gel du marché, risque de retour en récession des États-Unis, inefficacité des banques centrales… beaucoup de catalyseurs, en plus de ceux déjà connus (ralentissement de la Chine, baisse du pétrole, force relative du dollar), risquent de provoquer une fuite des capitaux hors des marchés financiers.

En quoi cela nous intéresse-t-il ?

D’une part, je pense que vous devriez rester un maximum liquide, justement – c’est-à-dire ne pas avoir au-delà de 30% de votre capital investi sur les marchés boursiers.

Et, d’autre part, si ce « market run » se déclenche, alors un tombereau de liquidités se déversera sur les actifs tangibles : immobilier, foncier, or, argent. Si vous suivez mes conseils depuis un moment, vous devez DÉJÀ être positionné sur ces actifs tangibles.

Mais, comme je vous connais aussi et que je sais que certains d’entre vous ont fait l’impasse ou ont besoin d’un update, je vais revenir aujourd’hui sur un investissement que vous aimez tout  particulièrement car il est facile à mettre en place et ne demande pas beaucoup de fonds disponibles : les SCPI

Les SCPI

En France, de plus en plus d’épargnants ont délaissé les obligations et les actions ces dernières années ; les SCPI, ces sociétés d’investissements dans l’immobilier, ont connu une collecte record en 2015.

Je vous ai proposé l’an dernier une sélection de SCPI dans lesquelles investir. Aujourd’hui, tous les résultats annuels ne sont pas encore tombés mais nous avons ceux du troisième trimestre et donc une bonne idée des trajectoires des SCPI.

Avec une part de SCPI, vous détenez indirectement de l’immobilier. L’immobilier est détenu par une société de gestion et vous, vous êtes actionnaire de cette société qui gère son patrimoine immobilier.
Comme je vous le disais, les SCPI ont enregistré une collecte record de 1,86 Md€ lors du premier semestre 2015, ce qui n’est pas étonnant compte tenu du rendement en baisse des traditionnels contrats d’assurance-vie. Gageons qu’avec les soubresauts des marchés boursiers, les chiffres du deuxième semestre devraient être bons. Ce compartiment reste donc attractif malgré le ralentissement de la hausse de l’immobilier.

La raison : des rendements de l’ordre de 5% adossés à des actifs concrets. Une sorte de petit diamant dans un monde de taux bas. L’afflux d’acheteurs est évidemment un point positif pour ce marché. Cela veut dire que ceux qui souhaiteraient vendre leur part peuvent le faire facilement. La liquidité reste essentielle à tout investissement.

Évidemment, personne n’attend de la pierre qu’elle soit liquide et tout le monde sait que, pour vendre un bâtiment ou un terrain, le délai est bien supérieur à celui de la vente d’un actif papier tel qu’une obligation ou une action. Mais justement, avec les SCPI, nous sommes dans un  « entre-deux » : plus liquide que la pierre mais moins qu’une grosse société foncière cotée.

En revanche, cette forte demande crée une concurrence chez les acheteurs et tout le monde n’est pas servi. En effet, ce n’est pas comme sur les marchés boursiers : lorsqu’une SCPI ouvre son capital, elle fixe un prix par part et un nombre de parts. Une fois ces quotas atteints, l’opération est finalisée et il faut attendre la prochaine ouverture de capital.

Je vois toutefois un risque se profiler : face à l’afflux des demandeurs, les sociétés de gestion pourraient être tentées de se montrer moins rigoureuses dans leur gestion.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

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  • Bonjour
    Les SCPI, c’est comme l’or papier, ça a le nom de l’or, la couleur de l’or.. mais c’est du papier.

    • C’est aussi surtaxable par l’Etat :
      – Une petite taxe foncière augmentée pour les propriétaires non résidents (d’affreux marchands de sommeil forcément).
      – Des droits de mutation spécifiques lors de vente de parts.

      C’est facile de vendre à la population que tous ceux qui passent par ce type de montage sont des spéculateurs ou font de l’abus de droit fiscal. Une taxe de plus ça passe nickel.

      L’immobilier est un bien super captif, totalement non évasif. On peut le taxer à outrance, le proprio n’a pas le choix que de payer. Il sert aussi de moyen de pression pour les autres taxes : « Tu es solvable, ta maison vaut largement plus que ce qu’on te réclame, donc paye ! »

      L’immobilier (hors résidence principale, quoique) a l’air tangible « la pierre, c’est solide ». Mais un beau piège fiscal quand même.

      • C’est un beau piège fiscal, y compris la résidence proncipale, bien sûr. Dans ma commune, la taxe foncière seule a été multipliée par 2,3 en 15 ans. Curieusement mes revenus n’ont pas suivi la même tendance. Et comment échapper à ce piège, quand je vois la maison de mes voisins en vente depuis presque trois ans, et toujours pas vendue malgrè plus de 20 % de baisse de prix ?

  • Et comme la croissance ne repart pas malgré toute la « compétence » des états et des banques centrales, le G20 a déclaré qu’il fallait en rajouter une couche, et injecter encore plus de monnaie de singe dans une économie exsangue. Et les mauvais exemples comme l’Allemagne, avec leur bilan excédentaire, sont à ne pas suivre, honte à eux, ils devraient dépenser plus!

    L’économie mondiale est anémiée…. il faut lui faire une saignée! Ah! elle est encore plus anémiée? Faisons-lui d’autres saignées! Au secours!

  • quand on parle investissement , il y a le long terme et le court terme , l’immobilier a toujours été du long terme mais encore faut il être encore là pour en profiter car la crise actuelle est à très long terme et personne n’en verra le bout….seuls les produits de subsistance et de première nécessité ont de l’avenir , pas les biens matériels comme l’immobilier et encore moins l’immatériel en papier numérique pouvant disparaitre sur décision de l’arbitre grâce a un miraculeux changement des règles du jeu.

    • je pense comme vous réactitude ; pour ma part j’investis dans les réserves de nourriture , et produits importants dont on peut avoir besoin du jour au lendemain , because l’argent , l’or , la pierre , ça ne se mange pas ;

      • Avoir une grosse réserve alimentaire chez sois, n’empêche pas d’avoir aussi de l’or. Si crise monétaire il y a effectivement il risque d’y avoir des frictions sur les marchés des biens de première nécessité, mais c’est une spéculation de survie. On peut aussi spéculer pour prospérer. Avoir e quoi survivre et de quoi prospérer après la phase de survie, quand l’économie repart (ou léguer ces moyens à ses enfants) est une stratégie d’investissement plus complète.

  • Si vous voulez investir dans l’immobilier, les SCPI ont effectivement beaucoup d’avantages:
    – Le ticket d’entrée est moins élevé que l’achat immobilier en direct
    – La SCPI détient de nombreux biens, ce qui répartit les risques (loyers impayés, sinistres, absence de locataire…)
    – La SCPI assure la gestion au quotidien (recherche et achat des biens, relations avec les locataires, gros entretien, …)

    Il y a tout de même quelques inconvénients:
    – Les frais de gestion, qui sont la rémunération parafaitement justifiée de tout le travail de gestion, mais qui doivent être évalués (faites jouer la concurrence entre SCPI…)
    – La revente des parts peut être compliquée (étudiez de près les clauses du contrat sur point)
    – Vous ne pouvez pas loger dans une SCPI, ni y loger vos proches.
    – C’est toujours de l’immobilier, donc soumis au délire fiscal de nos gouvernants, et impossible à emporter à l’étranger si la situation dégénère au doux pays de France. Ne mettez pas toutes vos économies en SCPI.

    • Bonjour fm06

      Des échos que j’ai eu, c’est vous qui prenez les risques avec votre argent, et c’est l’entreprise gestionnaire qui ramasse les bénéfices.
      Comme vous dites les reventes des parts peuvent être compliquées, doux euphémisme.

    • « Si vous voulez investir dans l’immobilier »…..faites le tout simplement en dehors de France.

      « Il y a tout de même quelques inconvénients: ». En effet, c’est en France.

      Plus simple tu meurs.

  • L’Or n’est pas tangible à moins de garder physiquement l’Or chez soit. Ce que l’on achète sur les marchés est virtuel et en cas de crise, il n’y aura rien à retirer puisque ces entreprises/intermédiaires feront faillite ou partiront avec la caisse.

  • Et garder le magot sous le matelas, qu’est-ce que vous en pensez?

    • Excellente idée! faut juste pas foutre le feu au matelas…

    • Magot en or, oui. Sous le matelas… Peut mieux faire… Enterré dans le jardin, c’est mieux.

      • Sous les yeux du voisin caché dans la haie? allons, un peu de sagesse: confiez-moi vos économies… je vous assure, je les dépenserai à bon escient…

    • Il y a de multiples façons de cacher son or chez soi.
      Dans le jardin, c’est une option. Mais aussi celles-ci :
      – Dans le socle d’un meuble qu’il faudrait entièrement vider et démonter mon y accéder.
      – Dans un pot de confiture (avec la confiture dedans), au fond du placard à provisions.
      – Pour les pièces : Sous la moquette, le lino, ou le parquet
      – Les solutions suivantes on l’avantage de résister au détecteurs de métaux :
      – Si on est bricoleur, dans les murs, proche des prises électriques
      – Dans une barquette de nourriture, au congélateur.
      – Dans un faux tuyau de plomberie aligné à côté des autres.
      – Dans le socle de la machine à laver

      En tout cas, PAS SOUS LE MATELAS !

  • Personne ne parle du Bitcoin ? Pourtant, c’est aussi une forme d’or avec la particularité d’être très facilement stockable à l’abri de tous les rapaces. Et vous devriez aussi vous pencher sur sa technologie mère: la blockchain qui risque tôt ou tard de changer beaucoup de choses dans le monde des transactions financieres.

  • « des rendements de l’ordre de 5% adossés à des actifs concrets »

    Les actions et les obligations sont generalement adossees a des actifs concrets egalement. Elles peuvent etre surcotees (et donc trop cheres pour etre achetees) mais je ne vois pas en quoi la SCPI serait plus « sure » comme semble indiquer votre commentaire. Le rendement traduit un risque : il est peu probable qu’une SCPI generant un rendement de 5% soit moins risquee qu’une action generant un rendement de 5%.

    Ceci dit, elles peuvent effectivement offrir une diversification relativement liquide sur l’immobilier.

  • Je pense qu’il ne faut surtout pas « mettre tous ses œufs dans le même panier ».

    Si l’ Etat constate que les SCPI sont rentables, notre ministre des finances va se charger des bénéfices…
    En France il n’est pas normal de faire des profits …
    Dans tous les cas, nous serons perdants !

    S’il faut investir dans l’immobilier, pourquoi ne pas le faire soi-même, en faisant ses propres choix, plutôt que de faire confiance à des banques ou des sociétés de gestion qui, eux, ne seront jamais perdants grâce aux honoraires et frais divers et variés qui tombent quels que soient les résultats.
    Idem pour la gestion de votre portefeuille boursier…

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