Y a-t-il une menace totalitaire en France ?

La démocratie française prendrait-elle le chemin totalitaire ?

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Drapeaux français (France) (Crédits Quinn Dombrowski, licence CC-BY-SA 2.0)

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Y a-t-il une menace totalitaire en France ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 février 2016
- A +

Par Claude Robert.

Drapeaux français (France) (Crédits Quinn Dombrowski, licence CC-BY-SA 2.0)
Drapeaux français (France) (Crédits Quinn Dombrowski, licence CC-BY-SA 2.0)

Dans son analyse magistrale Le système totalitaire, Hannah Arendt démontre la place importante de l’idéologie dans l’avènement de tels régimes (stalinien et hitlérien).

L’atomisation et l’isolement des individus en masses soumises, l’installation d’un système complètement irrationnel dont le seul but est d’assurer le pouvoir du leader, la pratique du mensonge et de la propagande, la destruction du droit et de la morale, le déplacement du pouvoir vers la police, l’instabilité, la dissimulation, la duplication et l’atomisation de la hiérarchie, tous ces marqueurs totalitaires se sont chaque fois accompagnés d’un « idéalisme, c’est-à-dire d’une foi inébranlable en un monde idéologique fictif » sans lesquels de tels régimes n’auraient certainement pas atteint la dimension qui fut la leur. Selon l’auteure, ce dernier élément serait même le but ultime « plutôt que l’appétit de pouvoir »1 de tout régime totalitaire. C’est dire la dangerosité de l’idéologie !

Pour Hannah Arendt, toute pensée idéologique contient trois éléments de nature spécifiquement totalitaires2 :

  1. La prétention à tout expliquer,
  2. La capacité à s’affranchir de toute expérience.
  3. La capacité à construire des raisonnements logiques et cohérents permettant de créer une réalité fictive à partir du résultat attendu du raisonnement et non pas à partir de l’expérience.

 

À la lecture de ces trois marqueurs toxiques, de ces trois facteurs favorables au totalitarisme3, comment ne pas faire immédiatement le lien avec la France ?

Son inclination socialiste si ce n’est marxiste4 n’obéit-elle pas à ces trois critères ?

Par conséquent, la France serait-elle en danger ? Et ce danger serait-il en voie de résorption, ou au contraire en phase d’expansion ?

 

La France, un pays à risque élevé

Nos voisins étrangers le disent et le répètent au gré de leurs étonnements successifs : la France est un pays qui préfère théoriser, s’abstraire plutôt que de discuter des faits concrets, et de leur chercher des solutions adaptées. Et même s’il s’agit probablement d’un trait culturel, force est de constater que ce penchant français pour le concept est très fortement idéologisé. Le phénomène est connu : à cette abstraction théorique hexagonale s’ajoute une dimension idéologique de nature politique particulièrement développée.

Les preuves tangibles de ce refus des faits pour des raisons purement idéologiques sont légion et continuellement renouvelées. On pourrait toutefois ne citer que les plus criantes, les plus factuelles et les plus gigantesques d’entre elles, parmi lesquelles :

La France abuse du keynésianisme depuis le milieu des années 1970 environ. Le keynésianisme est efficace lorsqu’il s’agit de traiter une insuffisance de la demande. Il sert notamment de tampon pendant les crises d’ajustement de l’économie en aidant les ménages le temps nécessaire, etc. Or la part de marché mondiale française a été divisée par deux depuis cette même période, ce qui prouve qu’il existe un problème de compétitivité ou plus exactement un problème d’offre, problème que cette succession presque ininterrompue de politiques de relances de la demande n’a bien évidemment pas réussi à enrayer (la France a d’ailleurs disparu ou presque de la plupart des secteurs à forte croissance actuels, les secteurs de l’innovation tels que l’informatique, l’électronique, les biotechnologies).

Toutes ces données sont pourtant connues. Si la France a refusé de contrecarrer ce recul, ce n’est donc pas faute de ne pas être informée des faits, mais pour des raisons idéologiques. Quelque soit le gouvernement en place d’ailleurs (à quelques exceptions assez courtes près), la primauté a été donnée à la redistribution, à la protection des acquis sociaux (des insiders donc), au partage du travail (tocade unique au monde), avec pour conséquence la fuite en avant dans la vie à crédit et dans l’endettement…

Aucune justification qui ne soit pas d’origine idéologique permet d’expliquer un tel évitement du réel sur une période d’une quarantaine d’années. Un pays ne peut persévérer dans l’erreur aussi longtemps sans de bonnes raisons. Certes, on peut toujours avancer le manque de courage de nos décideurs. Mais l’idéologie ne les a-t-elle pas considérablement aidés, en fournissant aux plus velléitaires d’entre eux les meilleures raisons à leur inaction ? N’est-il pas devenu inconvenant de parler d’effort et de restrictions ? N’est-il pas devenu grossier de suggérer de lancer des réformes ? Toucher au revenu minimum n’est il pas devenu criminel ? Assouplir le droit du travail humainement dégradant ? Se battre contre la concurrence mondiale inconvenant ? Quel que soit l’angle par lequel on analyse le problème, l’idéologie en est toujours l’épicentre…

– Tandis que la quasi-totalité de la planète se livre au commerce, à la course à l’innovation et à l’enrichissement, tandis que des pays pauvres émergent et que des pays riches nous ont doublé (cf. analyse ici présentée Déclin économique français : mythe ou réalité ?), la France continue d’accepter que son système scolaire et universitaire façonne le plus souvent possible des bataillons de citoyens qui ne connaissent que la vision étatique, socialiste, marxiste de l’économie. L’aveuglement idéologique qui justifie le non traitement des problèmes économiques du pays se reproduit donc sur les générations à venir. Il a de beaux jours devant lui. Car tout a été fait pour en pérenniser les dégâts. Le discours politique mensonger (autre marqueur du totalitarisme) assure ainsi pour longtemps sa crédibilité auprès des consciences car celles-ci ont été préparées à cet effet (cf. analyse ici présentée Le long travail militant de l’université).

– Et comme si l’Éducation nationale ne suffisait pas à entretenir la flamme idéologique, il faut compter sur les médias français, très majoritairement du même bord. Les sondages sortie des urnes de la présidentielle de 2012 ont fait apparaître que 74 % des journalistes avaient voté pour F. Hollande, dont le programme de réforme fiscale s’annonçait pourtant d’autant plus dangereusement contre-productif et contra-cyclique que rien par ailleurs n’était proposé pour relancer la compétitivité française et diminuer ses blocages historiques (droit du travail, charges sociales, poids de l’État, etc.). Pour ne citer que les principaux médias chargés de cette éducation des masses : Nouvel-Obs, Libération, Alternatives Économiques, Marianne, Le Monde, Le Monde Diplomatique, Courrier International, France Info, France 24, Arte, France 2…

Ce chiffre de 74 % est effarant. Il démontre l’incroyable tropisme gauchisant des moyens d’information. Actuellement, seule une poignée de médias est à même de relater sans détour ni litote, ni novlangue, la gravité de la situation économique, sociale et sécuritaire hexagonale. Ceci n’est pas une anecdote mais au contraire la preuve inquiétante de la vulnérabilité de notre pays face à un éventuel glissement totalitaire.

Encerclé comme il l’est par le discours politique, le formatage scolaire et le traitement médiatique des informations, le citoyen français apparaît donc particulièrement bien manipulé d’un point de vue idéologique5.

 

Qu’en est-il de l’évolution de ce phénomène ?

Un début d’aggiornamento en vue !

La situation actuelle montre à la fois une sérieuse aggravation du « délire idéologique » et l’apparition d’une véritable révolte intellectuelle de nature à le combattre efficacement.

D’un côté, la situation se détériore car en effet la crise des migrants et la série d’attentats sanglants apportent la preuve que le déni du réel, le refus des faits se portent d’autant mieux que ceux-ci sont particulièrement rudes. Le traitement de la vague d’immigration tout comme celui des attaques terroristes ont suscité des débats véritablement abscons quant aux raffinements linguistiques mis en branle pour ne pas nommer les problèmes. Les risques de non intégration des émigrés, tout comme la raison de leur venue ou leur violence une fois sur place ont fait l’objet d’une méchante censure dans la plupart des rédactions.

Il en est de même pour l’origine ethnico-religieuse des terroristes. Quant à la stratégie de l’EI, elle a été présentée avec toutes les pincettes diplomatiques requises afin d’éviter de froisser les éventuelles susceptibilités des populations de confession musulmane. Certains analystes français vont jusqu’à expliquer le terrorisme qui a sévi dans l’Hexagone comme le résultat nauséabond d’un racisme anti-islam, comme le fruit d’une écrasante domination judéo-chrétienne sur des populations « dominées et dans le besoin ». La crainte des amalgames a subi une hypertrophie telle que l’on peut se demander s’il n’est pas devenu préférable de défendre le bourreau de peur d’aller trop loin, de l’autre côté.

Pour autant, des motifs d’espoir apparaissent depuis que les tenants du réalisme, les pourfendeurs de la réalité des faits, les chevaliers blancs de l’objectivité font la Une des médias, et sèment la zizanie dans le camp adverse. Quand bien même on peut ne pas être toujours d’accord avec la solidité de ses démonstrations, il faut rendre mérite à la ténacité d’un Éric Zemmour, devenu la bête noire de la bien-pensance actuelle par son mauvais goût (celui d’évoquer ce que l’on n’a plus le droit d’évoquer).

Il faut tout autant rendre hommage au cynisme provocateur d’un Houellebecq. Tous deux ont joué un immense rôle de désinhibiteur des discours, de bulldozer de la liberté d’expression. Parallèlement à ce travail brutal façon électrochoc, il faut citer l’incroyable courage d’un philosophe comme Alain Finkielkraut qui se paie le luxe de déballer sa franchise intellectuelle sur tous les écrans cathodiques ou presque, de façon mesurée quand ce n’est pas humoristique, dans l’héritage logique du si regretté Philippe Muray. Ce travail de fond de moins en moins austère et de plus en plus réjouissant porte ses fruits de façon évidente.

Depuis peu, le niveau de désobéissance idéologique a même atteint des sommets inespérés.

Nombreux sont les porte-voix brillants qui s’y sont mis, du journaliste Kamel Daoud à la fondatrice de Causeur, Élisabeth Levy, de l’essayiste Pascal Bruckner à l’historien Marcel Gauchet, avec la bénédiction de médias de moins en moins rares, et des insultes du camp adverse de moins en moins audibles. À cela, il faut ajouter la vague de nouveaux médias (Causeur, Atlantico, Contrepoints, Lesobservateurs.ch, etc…) et bien évidemment les réseaux sociaux, avec des groupes de quasi révolte intellectuelle extrêmement nombreux sur Facebook grâce auxquels les informations (images, statistiques) circulent d’autant plus vite qu’elles sont interdites dans les médias dominants.

Ainsi se met peu à peu en place un système de réaction de défense contre une doctrine politique ultra-dominatrice (l’idéologie socialiste, elle-même composée d’antilibéralisme et de tiers-mondisme) devenue inaudible et insupportable. Ce système de défense multiforme, composé d’intellectuels lucides, de média contraints et forcés (d’arrêter de se pincer le nez), et de sondages à démoraliser la cléricature gauchiste (qui du coup, se dispute), devrait finir par rendre la vie de plus en plus difficile à l’idéologie française actuelle…

Il est plus que temps. Car, ainsi que l’on peut l’observer, la situation de l’hexagone apparaît particulièrement vulnérable du point de vue de la démocratie.

Lire sur Contrepoints notre rubrique libertés publiques

Sur le web

  1. Le système totalitaire, page 210.
  2. Le système totalitaire, page 298.
  3. La théorie de Hannah Arendt est mondialement reconnue comme référence.
  4. Dans L’opium des intellectuels, Raymond Aron explique le succès du marxisme à sa capacité à tout expliquer, à tout englober dans une perspective historique digne d’une religion.
  5. En 2005, le seul pays au monde qui était à plus de 50% contre « le système basé sur la libre entreprise et l’économie de marché » dans le sondage Globescan était l’hexagone. Loin devant tous les autres, parmi lesquels des pays pauvres et d’anciens pays communistes !
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  • C’est étrange, si on compare avec l’article présent sur le site de l’auteur, il manque un passage :
    « Le meilleur indicateur de la maturité de cette révolte intellectuelle et le principal allié de celle-ci reste toutefois le score du Front National. Nombreux sont en effet les médias qui commencent à se demander s’ils vont pouvoir continuer longtemps à régurgiter une morale que presque plus personne ne comprend. Il y a comme un malaise sur les plateaux de télévision (A2, On n’est pas couchés, etc…). Il faut s’en réjouir ! »

    Qu’en dites vous à Contrepoints ?

    • Censure, autocensure… ?

      • Autocensure surement.
        C’est dommage mais on peut le comprendre: prononcer le nom « Front National » sans y associer la réprobation moralisatrice habituelle, a pour effet secondaire imparable d’attirer un ou plusieurs trolls gauchistes moralisateurs qui se feront un plaisir de jeter l’anathème sur l’article en question. Anathème basé sur un bon discours moralisateur, des arguments fallacieux sans aucune analyse de fond et, pour terminer, une phrase laissant planer un doute sur la valeur morale de l’auteur de l’article (citer le FN sans le critiquer: c’est qu’on le soutient bien sûr!) pour mieux le déconsidérer.
        C’est triste mais tellement classique. Vous en avez un bon exemple quelques commentaires plus loin. Je ne vous donne pas le nom, je pense que vous trouverez sans problème. Le style est typique.

  • go lire les 3 livres sur le totalitarisme de Hannah Arendt et on reparlera de la situation france, ça frise le complotisme ici.., après si le terme « totalitaire » c’est juste pour faire le buzz c’est un peu navrant surtout que c’est pas le premier article qui traite du sujet…

    • Hannah Arendt avait évoqué le totalitarisme mou après avoir diagnostiqué les deux totalitarisme durs que furent l’hitlérisme et le marxisme-léninisme.

      Elle n’est pas la seule. Soljénitsyne également l’avait fait dans son très fameux « discours de Harvard » de 1978 http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2008/07/09/1221955_le-declin-du-courage.html intitulé « le déclin du courage.

      C’est plus vieux et sans doute un peu dépassé aujourd’hui vu les moyens de communications modernes, Tocqueville déjà dans la première moitié du XIX° siècle avait vu le problème: « Si le despotisme venait à s’établir chez les nations démocratiques de nos jours, il aurait d’autres caractères : il serait plus étendu et plus doux, et il dégraderait les hommes sans les tourmenter »
      (De la démocratie en Amérique)

      Plus actuel, c’est bien ce qu’avait vu également le pape Jean Paul II qui écrivait, dans sa « bulle » Centesimus « Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois comme le montre l’histoire »Annus: « .

      On dit que le totalitarisme transforme les hommes en esclaves. Mais si les hommes ont déjà une mentalité d’esclave, le totalitarisme, à condition qu’il soit doux, est sans doute le régime qu’ils souhaitent.

  • C’est vrai qu’avec ce commentaire qui suit , nous ne sommes pas dépaysés en France , ce pays socialiste depuis 1981…( rires !!!)

    «  »Pour Hannah Arendt, toute pensée idéologique contient trois éléments de nature spécifiquement totalitaires2 :

    -1) La prétention à tout expliquer,

    -2) Dans cette prétention, la capacité à s’affranchir de toute expérience,

    -3) La capacité à construire des raisonnements logiques et cohérents permettant de créer une réalité fictive à partir du résultat attendu du raisonnement, et non pas à partir de l’expérience. » » »

  • Mais attention quand même , Anna Arendt ne se lit pas comme on lit un auteur de la bibliothèque verte qui écrirait un bouquin comme  » Fifi brin d’acier  » … il faut prendre du recul …

  • Nous ne vivons pas encore sous un régime totalitaire, mais des domaines comme la liberté d’opinion ou celle d’expression sont sous une pression quasi dictatoriale. Le pouvoir actuel exerce sa mainmise sur le système au vu et su de tout le monde pour placer ses affidés partout où il trouve un intérêt électoraliste et offrir aux copains des places confortables pour les récompenser, quelles que soient leurs compétences. Ce dernier point me fait plutôt penser à une monarchie ou à un régime féodal.
    Cela ressemble au règne du florentin lors duquel par exemple, Roger Hanin s’est trouvé promu PDG de la fourrière de Paris. Je ne savais pas qu’une activité de saltimbanque prédisposait à la gestion d’une telle société. Mais il était de la famille et le salaire et les jetons de présence sont toujours bon à prendre. J’arrête avant de vomir sur mon clavier

  • Bonjour,

    je vous propose une expérience de pensée : relisez les trois critères que vous citez de Arendt. Puis relisez votre article. Mettez le tout en perspective. Sentez vous bien. Droit dans vos bottes. Affranchi de toute « idéologie ».

    Une fois ceci réalisé, reprenez d’un œil bienveillant vos propres contradictions : cette haine des médias dominants vous sied-elle toujours quand vous considérez par quel canaux passe la libération de la parole des aboyeurs réactionnaires et racistes dont vous vous faites le thuriféraire ?

    Êtes vous pleinement conscient de l’absurdité sans nom de ce que vous affirmez en pointant le « tropisme gauchisant » du Nouvel Observateur, de Marianne, du Monde ?

    De même, on croit rêver au vu de votre triomphalisme concernant le « courage intellectuel » d’un Finkelkraut depuis longtemps rompu aux saillies xénophobes les plus répugnantes (tout en continuant à se prétendre philosophe, salissant la philosophie par chacune de ses sorties), et dont on ne peut honnêtement affirmer qu’il ait un jour été ostracisé dans les médias…

    Enfin, soyez explicite : où se trouve le marxisme en France à l’heure actuelle ? Pas dans les médias dominants, cela me semble pourtant manifeste. Qui lutte contre le principe même du salariat ? Qui tente de tirer les conditions des travailleurs vers le haut ? Qui appelle à planifier l’économie dans le sens de la classe opprimée ? Qui tend à pointer les failles du capitalisme au sein d’une critique radicale ? Ne nous dites pas que des Frédéric Lordon ou des Bernard Friot vous paraissent aujourd’hui mener la danse médiatique des talk-shows et autres éditoriaux à grand diffusion !

    Et puis Tara Tata (premier commentaire) a raison : plutôt que de vous auto-censurer, annoncez clairement la couleur à vos lecteurs. Ça s’appelle assumer sa position.

    • « Vers le haut » fait-il partie de vos fantasmes sur le marxisme ? Ou l’avez vous « péchouillé » auprès de la devise boursouflée de suffisance de ce site ?

      Vous faites bien de pointer les éléments de langages, finalement assez classiques, j’en conviens, que j’ai pu adresser au personnalités citées dans mon commentaire. Ce sont là de bien maigres anathèmes, mais je n’aurais pas voulu voir ma prose censurée en les qualifiant à l’aide d’attributs autrement plus fleuris. Ceci dit, ne vous en faites pas : je n’en pense pas moins.
      D’ailleurs, vous ne me semblez pas avare en stéréotypes langagiers, vous non plus : « bien-pensance », « marxiste barbu »…de la à relancer la course à l’échalote pour savoir qui est le plus idéologue…

      Cet article ne critique pas le totalitarisme, mais opère un glissement, sur la base de quelques sondages (toujours une source d’information proche de l’expérience, comme chacun sait), vers la représentation d’un monde abstrait où la pensée marxiste domine prétendument les débats. Mes questions ne visent pas à défendre le marxisme (vous le faites déjà si bien vous-mêmes, avec vos piètres analyses), mais à interpeller l’auteur sur ce qui me semble une vision parfaitement erronée du péril idéologique des médias et de la politique français.

      La seconde partie de l’article est consacrée à rendre hommage à un aréopage de personnalités qui devrait toutes tomber sous le coup de la loi si la justice française avait un peu plus de courage (d’ailleurs, certainEs ont déjà été condamnéEs, signe que l’espoir est permis). Mais le plus drôle là-dedans, c’est que ces personnalités, malgré leur aura « sulfureuse » (vous ne me voyez pas rire, mais soyez assuré que ma barbe s’égaye à cette pensée), n’incarnent en rien la parole à contre-courant fantasmée par l’auteur : ils sont au contraire parfaitement intégrés dans le discours ambiant, et par surcroît, s’épanchent à longueur de temps dans les médias dominants : RTL, Europe 1, France Culture, Figaro, I-Télé, France 2…liste non exhaustive. Il y a une contradiction majeure dans l’article à critiquer d’une part ces médias, et à défendre ces personnalités ensuite.

      Par ailleurs, et pour terminer, condamner le racisme patent de ces personnalités n’est, jusqu’à preuve du contraire, pas un signe d’idéologie, mais un rappel à la loi. Ce qui, malgré tout ce que vous pouvez en dire, n’est rien d’autre qu’un humble geste citoyen.

      • Bien sûr, quand une personne ne pense pas comme « il faut », on doit la condamner, la mettre en prison peut-être même… De quoi donc parlait cet article? De totalitarisme je crois…
        Mais j’oubliais, vous, vous défendez la « juste cause », celle qui justifie tout.
        Vous êtes une parfaite illustration des problèmes évoqués par l’auteur. Il n’aurait pas pu espérer mieux. J’ai gardé vos commentaires comme exemple. Merci pour votre intervention.

        • Je ne crois pas avoir tenté d’infléchir la pensée de qui que ce soit. Mais s’il vous plaît de me prêter de telles intentions, libre à vous. Je ne défends aucune cause en m’opposant à vous, je tiens juste à ouvrir la discussion. Après, si vous ne me contredisez pas, et que vous ne tentez même pas d’argumenter en faveur de l’auteur, ce n’est pas rigolo.

          Libre à vous aussi de considérer la France comme une société totalitaire. Considérer en parallèle la libération de la parole raciste comme une avancée démocratique ou « libérale » ne me semble pas bien louable, en revanche. Zemmour a été condamnée plusieurs fois pour des propos incitant à la haine raciale (d’ailleurs, je ne comprends pas vraiment pourquoi l’auteur l’idolâtre ainsi, alors que ce sinistre individu se réclame du conservatisme et s’oppose plutôt au libéralisme), Finkelkraut et Elisabeth Lévy auraient dû y passer depuis longtemps, mais personne n’a permis cela, à mon grand regret. Marcel Gauchet est lui aussi typique de ces « penseurs » qui se sont politisés à l’époque où la gauche avait des choses à offrir, et qui sont bien vite rentrés dans le rang des néo-colonialistes une fois la fièvre de mai 68 passée. Comme parcours original, on repassera (d’ailleurs, celui de Finkelkraut est quasiment le même.)

          Libre à vous aussi de vous faire une omelette avec mes commentaires que vous avez « gardés », ou de vous en faire un pendentif, peu me chaut. Je ne vois pas vraiment pourquoi vous me réservez tant d’égards (c’est très flatteur de votre part), mais sachez que je ne pense pas faire la même chose du vôtre. Comme on dit : de rien.

          • si je puis me permettre, le « racisme » que vous citez est encore et toujours un concept creux permettant de ne rien dire et de n’argumenter sur rien.
            De même que « l’antiracisme » qui devient en fait un « racisme à l’envers », puisque nous vivons une époque où un grand PDG, ou la directrice d’une chaîne de télévision, peut se permettre de dire qu’elle n’embauchera surtout pas de blanc mâle hétérosexuel.
            Les media dont nous parlons, qui font un travail remarquable de réinformation depuis 10 ans ou plus, ont entre autres pu montrer à leurs lecteurs que le concept de racisme a été créé de toutes pièces, notamment à partir d’une lecture biaisée et partisane de l’histoire de Nelson Mandela, sans nuances, à visée idéologique. Le racisme est devenu une arme de guerre contre l’homme blanc catholique.
            Donc, comme le disent les commentaires précédents, vos interventions sont exactement la preuve de la domination de l’idéologie sur la pensée actuelle, la vôtre en particulier.
            Vous défendez l’indéfendable en vous servant de concepts creux et en adressant à vos interlocuteurs des procès d’intention. Vous accusez Finkielkraut ou Zemmour de racisme, quand leurs ouvrages sont des monuments de culture et d’amour de la France. Mais pour vous, l’amour de la France est déjà du racisme. Comment peut-on discuter raisonnablement avec un idéologue?
            Vous vous situez dans la lignée d’un Sartre pour qui « tout anticommuniste est un chien ». Dans la lignée des admirateurs de Staline qui allaient casser du catho, au nom de leur idéologie. Vous crachez sur les media indépendant en défendant des media ultra subventionnés dont les journalistes fricotent avec les politiques et le monde du show business, puis vous revenez ici faire des cours de morale. En bref, vous en tenez une sacrée couche. Une intelligence bien abîmée par l’idéologie…

            • … « la France » ? parlons-en ! Si pendant plus d’un siècle son nom a pu être un symbole pour tous les opprimés de la planète c’est bien parce qu’il s’agissait de celle de Zola et de Victor Hugo ! C’est bien de cette France-là, que les individus de votre espèce sont la négation ! Et c’est bien à propos de cette France-là que Sartre, même si on peut lui reprocher plus d’une erreur d’appréciation, avait fondamentalement raison de rappeler : « un anticommuniste est un chien ».

            • Bien dit ODE. Ce Terry Walace n’est qu’un Robespierre qui ne rêve qu’à condamner ceux qui ne pensent pas comme lui . Il n’a que le mot raciste sur les lèvres , donc il a l’impression d’avoir tout dit. Ceci dit avec un style plus que présomptieux, j’ai presque envie d’employer un d ses mots préférés : nauséabond.

  • Une menace??? Ah, elle est bonne, celle-là!

  • Nous sommes au-delà de la menace : nous y sommes en plein dedans !
    « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789
    Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’Homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les Membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous. »
    « Art. 16. Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. »

  • Nous sommes sous un régime totalitaire. Mais sa violence est doucereuse. Enrobée de sucre, moralisatrice, infantilisante, très perverse car peu visible et pourtant envahissante et au final déshumanisante.
    Excellent article qui décrit très bien la situation française et qui ne prend pas de pincettes pour parler de l’idéologie que nos maîtres tentent de nous imposer. Certainement la vraie raison pour laquelle il a attiré les foudres de certains commentateurs qui font furieusement penser aux commentateurs qui viennent se commettre ici des qu’on ose attaquer Chavez.

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