« L’esprit du judaïsme » : BHL, c’est Jonas qu’il assassine

Le succès des thèses de BHL dans « L’esprit du judaïsme » reflète et nourrit la crise existentielle de la démocratie française.

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BHL (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

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« L’esprit du judaïsme » : BHL, c’est Jonas qu’il assassine

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 février 2016
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Par Matthieu Vasseur.

"L'esprit du judaïsme" : BHL, c’est Jonas qu’il assassine
BHL (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

Bernard-Henri Lévy (BHL) est le plus horripilant mais, reconnaissons-le, pas le moins talentueux des intellectuels français. Aussi, quand il publie L’Esprit du Judaïsme, on peut ironiser sur sa prétention à marcher sur les traces de Hegel, mais on aurait tort d’en minimiser la portée. BHL n’aurait pas une telle importance dans l’univers intello-médiatique français s’il « n’était le nom » de quelque chose. Mais de quoi au juste ?

BHL a lu les textes du judaïsme, mais il en trahit le message. Le succès de ses thèses au sein de la France d’en haut reflète et nourrit la crise existentielle de la démocratie française.

L’éternel retour de la Bête Immonde

Au cœur du judaïsme, selon BHL, il y a le Livre de Jonas. Dieu demande à Jonas d’aller dans la ville de Ninive, foyer du Mal qui veut détruire Israël, pour lui donner une dernière chance de se repentir avant qu’Il ne la détruise. C’est dans cette volonté d’aller parler à l’ennemi, d’aller « au cœur du Mal », que se reconnait BHL lorsqu’il va en Bosnie, en Afghanistan ou en Libye.

Jonas, c’est aussi la figure par excellence du bouc émissaire. Quand son bateau est pris dans la tempête, les marins le jettent dans les flots (où il se fait avaler, puis recracher après trois jours, par une baleine) afin d’apaiser le courroux céleste.

Le bouc émissaire occupe une place centrale dans le judaïsme. René Girard voyait dans le judaïsme un effort, parachevé par le christianisme, pour « dévoiler » ce mécanisme afin d’inciter l’Homme à le dépasser : ce n’est pas en sacrifiant une victime expiatoire que nous devons résoudre nos problèmes. Les Juifs au cours des âges ont trop souvent payé de leur vie d’être boucs émissaires (lors des épidémies de peste, des guerres et des famines) pour ne pas ressentir dans leur chair cette injustice.

Héritier de cette conscience aiguisée par l’Histoire, BHL aurait dû voir, dans la disproportion de la mise en branle du Pouvoir dans toutes ses dimensions (exécutive, législative et judiciaire) contre un infime comédien, aussi déplaisant soit-il, une manifestation caractéristique de ce phénomène victimaire. Pourtant, revenant sur « l’affaire Dieudonné », il écrit avec enthousiasme :

« Quand un Premier ministre de gauche, Manuel Valls car il faut le nommer, voit que Dieudonné est en train de tisser les trois fils de l’antisionisme militant, du négationnisme complotiste et de la mise en compétition des victimes de la traite des Noirs et de la Shoah, […] quand il décide d’appliquer la loi et d’interdire les meetings où se concocte cette soupe, il ne se trouve pas une voix, pas un ancien ministre ou ancien Premier ministre, pas un maire de grande ville de quelque sensibilité que ce soit, pour finasser, discutailler et saisir l’occasion pour s’opposer. »

Aveuglé par sa fièvre vengeresse, il encense l’arbitraire étatique (c’est Manuel Valls personnellement qui interdit ces meetings) et approuve un abus de droit que, quoiqu’il en dise, des ministres éminents, meilleurs juristes que lui, ont bel et bien dénoncé haut et fort. BHL participe avec enthousiasme au sacrifice du bouc émissaire, pourvu qu’il soit du côté du bourreau. BHL n’est pas René Girard.

BHL est prêt à voyager des milliers de kilomètres pour aller à la rencontre du “Mal” et le remettre dans le droit chemin. Mais quand celui-ci se trouve à quelques stations de métro de chez lui, il préfère la brutalité de la censure à la pédagogie du dialogue.

Mister BHL et Docteur Diafoirus

Selon BHL, la (très relative) traversée du désert qu’a dû subir Laurent Fabius à la suite de l’affaire du sang contaminé est une manifestation du fantasme antisémite du « crime rituel ». L’opprobre à l’encontre de Dominique Strauss-Kahn, suite à la révélation de ses frasques sexuelles ? Antisémite aussi : « Il y a quelque chose qui ne sentait pas bon ». La France est ce pays incurablement antisémite, qui « ne sacre un juif roi de l’époque ou roi du système que pour mieux le honnir et, quand elle peut, l’abattre. »

Il avait développé il y a déjà plus de 30 ans dans L’Idéologie Française la thèse d‘une France intrinsèquement fasciste. L’accuse-t-on de voir de l’antisémitisme partout ? Appelant Romain Gary à la rescousse, il répond « Je crois très franchement que je suis souvent en dessous de la réalité ».

« L’antisémitisme, l’antisémitisme, l’antisémitisme vous dis-je ! » accuse notre Docteur Diafoirus, s’efforçant de ranimer un patient qui, parmi les Français, se trouve dans un coma avance.

Une laïcité à deux vitesses ?

L’accusation d‘antisémitisme est une arme de destruction massive. Face à un Grand Inquisiteur aussi implacable que BHL, nous sommes tous présumés coupables.

C’est donc tout un édifice juridique qui s’est mis en place afin d’encager la Bête Immonde. La clé de voute de cet édifice, c’est la Loi Gayssot, dont l’inconstitutionnalité et les effets délétères ont été analysés ailleurs en détail.

Simone Veil, survivante d’Auschwitz et juriste, s’était opposée à cette loi : « Je crois que la loi Gayssot, qui est cette loi qui interdit de nier l’extermination des juifs, la solution finale, est une erreur, parce qu’on a l’air de vouloir cacher des choses, on n’a rien à cacher ».

Robert Badinter louvoie  entre condamnation sans appel de la loi Gayssot au nom d‘une défense intransigeante de la liberté d’expression et soutien alambiqué sous le prétexte incongru de l’autorité de la chose jugée, que confèrerait le Tribunal de Nuremberg. Robert Badinter, qui n’a jamais hésité à combattre des jugements qu’il estimait erronés, est trop fin juriste pour croire un seul instant que l’autorité de la chose jugée en interdise la contestation.

On pourrait arguer que les effets néfastes de cette loi seraient limités s’ils se limitaient à interdire la négation d’une réalité aussi établie que la Shoah. Il n’y a pas de loi pour interdire de nier que le soleil est rond, mais ce ne serait pas très grave s’il y en avait une.

Mais BHL étend bien plus loin le champ de l’interdit. Selon lui, les trois fils de l’antisémitisme sont l’antisionisme militant, le négationnisme complotiste, qui inclut toute accusation de tirer profit de la Shoah, et la compétition victimaire. Intimidante opération de préemption du débat public. Le Premier ministre israélien accuse le Grand Mufti de Jérusalem d’avoir inspiré la Shoah, mais ceux-ci n’auraient pas de droit de réponse ? Quand les media israéliens et juifs américains ont amplement couvert les détournements massifs des fonds destinés aux survivants de la Shoah par l’organisme charge de les distribuer, la « Holocaust Claim Conference », faisaient-ils eux aussi preuve d’antisémitisme ?

Les Juifs au dessus de la mêlée ?

Alors que la compétition victimaire fait rage (racisme, sexisme, homophobie…), et que tous se mesurent à tous pour mieux accaparer le statut convoité de victimes, les Juifs seraient-ils au-dessus de la mêlée ?

Les faits sont les faits, et il est absurde de remettre en question la réalité de la Shoah. Mais, n’en déplaise à BHL, nul ne peut prétendre au monopole du discours sur la Shoah et de son interprétation, et l’État se perd à s’insérer dans ces querelles-là.

Le danger est d’autant plus grand que la tension entre Juifs et Musulmans s’exacerbe (le terme “Musulmans” étant ici interprété de façon extensive, pour inclure les personnes de culture musulmane), et que ces derniers perçoivent comme une évidence le « deux poids deux mesures » pratiqué par l‘État. BHL peut bien refuser rageusement de l’admettre, il peut le déplorer, mais quand bien même il aurait raison : cette perception existe, elle est ravageuse, et elle impose à l’État une impartialité scrupuleuse. Depuis Charlie, la comparaison revient sans cesse : on ne peut pas blasphémer la Shoah, mais on peut donc blasphémer le Prophète ?

Comment BHL peut-il d’un côté revendiquer un droit absolu à l’islamophobie, « à la mécréance, au blasphème, à l’apostasie », et de l’autre exiger une censure implacable pour les thématiques qui le touchent de près ? Ne peut-il pas comprendre que les jeunes des banlieues s’identifieront plus volontiers à Dieudonné qu‘à lui ?

Valls, l’ami qui vous veut du bien

Puisque l’antisémitisme, c’est le Mal, le premier prix de Vertu va à celui qui professe le philosémitisme le plus militant. Et le vainqueur sans conteste de cette compétition, BHL l’a nommé : c’est Manuel Valls.

Que Manuel Valls aime sa femme, qui est juive, on ne peut que s’en réjouir. Mais quand il déclare : « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël », ponctuant cette déclaration d’un « quand même ! » martial, il franchit un pas dangereux pour un responsable politique.

Quand il déclare que « Les Juifs de France sont des Français à l’avant-garde de la République et de nos valeurs », il invite la question : mais alors, qui se trouve au deuxième, au troisième rang, et qui se trouve à l’arrière-garde ? Quant aux Français qui ont le malheur de voter pour le Front National, leur sort est vite réglé : antisémites bien sûr, fauteurs de guerre civile, rien de moins, ils sont d’emblée exclus de la République. Manuel Valls, le Premier ministre qui segmente, qui hiérarchise et qui exclut.

Quand il salue « la symbiose entre la République et le judaïsme », il piétine allègrement un siècle de laïcité, dont il prétend par ailleurs être le farouche défenseur. Et le christianisme, et l’islam, sont-ils aussi en “symbiose” avec la République, Mr Valls ? Vous appartient-il de décider que « la Shoah doit être sacralisée, sacrée » ? Il n’est pas surprenant que les députés socialistes plus proches du terrain s’inquiètent d’une laïcité à deux vitesses aussi agressive qu’ostentatoire. Devant un pays affolé par les suspicions et les ressentiments communautaires, notre matador catalan agite frénétiquement sa muleta, et c’est BHL qui plante les banderilles.

Le comte de Clermont-Tonnerre recommandait de « tout refuser aux Juifs comme nation et tout accorder aux Juifs comme individus ». Mais Manuel Valls n’a pas cette sagesse : pour être tout à fait comte, il lui manque encore deux lettres (de noblesse).

À qui profite le crime ?

Cette ostentation de philosémitisme, appelons la “judéomanie“, est la petite sœur, trop maquillée pour être honnête, de l’antisémitisme. Comme les antisémites, les judéomanes n’ont de cesse que de distinguer les Juifs pour leur attribuer un statut particulier. Pour les Juifs, qui ne demandent qu’à vivre paisiblement, souvent au sein de quartiers ethniquement mêlés, cette encombrante faveur est une calamité. En attisant les jalousies et les ressentiments à leur égard, elle en fait des cibles. Quand la maîtresse donne son chouchou en exemple à toute la classe, elle le condamne immanquablement à se faire tabasser à la récré. Dans l’explosion des agressions antisémites au cours des dernières années, Manuel Valls porte une part de responsabilité.

Cependant, quand il évoque la « symbiose entre la République et le judaïsme », il laisse entrevoir une vérité profonde. Dans le gouffre de méfiance réciproque qui s’est creusé en France entre le « peuple » et ses « élites » (le mot mériterait mille guillemets), l’accusation d’antisémitisme est la pièce maitresse de l’accusation des élites contre le peuple. Renversant la représentation « populiste » qui oppose un peuple sain à des élites corrompues, BHL oppose au contraire un peuple antisémite et maurassien, dont l’hymne national est “détestable et grotesque“, et qu’il invite par ailleurs à « abandonner ses symboles nationaux et républicains », à une « classe dirigeante » étincelante de Vertu qui, par contraste, n’a « pas l’ombre d’une faiblesse » à l‘égard de l’antisémitisme, la seule vertu qui compte à ses yeux. La classe politico-médiatique aime BHL car il leur renvoie l’image la plus flatteuse qui soit. Il lui offre une absolution qui ne lui coûte rien.

La politique de la peur

Depuis la Révolution, la France est déchirée entre le principe démocratique et le principe aristocratique. Le pouvoir appartient au peuple, soit, mais est-il capable de l’exercer ? Ne devrait-il pas plutôt s’en remettre au jugement de ses supérieurs, plus qualifiés de par leurs diplômes et leur position sociale, pour lui montrer la voie ? N’est-il pas du devoir des élites de hisser le peuple, malgré lui s’il le faut, vers le Vrai et le Bien : la Culture, l’Europe, les avancées sociétales ? Cette tension se résolvait autrefois dans le culte de l’homme providentiel. Quand de Gaulle était Président, les Français s’en remettaient avec confiance à leur chef charismatique, presque divin. Mais Hollande n’est pas de Gaulle, l’Europe s’effondre, le contrat de confiance est rompu, et ne subsistent plus que rancœur d’un côté et mépris de l’autre. Aux accusations de corruption et d’incompétence que le peuple adresse à ses dirigeants, ceux-ci répondent par celles d’ignorance et d’antisémitisme. Le peuple est “populiste”, comment pourrait-on lui faire confiance ?

C’est donc le spectre sans cesse exhibé de la “bête immonde” qui légitimise le pouvoir des élites et justifie la censure. Sans la “vigilance-de-tous-les-instants » qu’exercent nos gouvernants, sommes-nous amenés à croire, la France sombrerait dans un abime d’ignominie antisémite, et Dieudonné serait déjà installé à l’Élysée. Comme Berthold Brecht, les dirigeants soupirent : « Ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ? ».

Seules les dénonciations incessantes de l’ennemi intérieur nous maintiennent sur le droit chemin. Disciple d‘Orwell, Manuel Valls convie régulièrement les Français à partager deux minutes de haine contre les victimes qu’il jette en pâture à la vindicte publique : Dieudonné, Zemmour, le Front National. Le péril antisémite justifie tous les abus de droit et toutes les outrances.

Ainsi nos pompiers pyromanes attisent-ils la haine et la discorde entre les Français. BHL, lui, est déjà loin, ailleurs : en Bosnie, en Libye, et demain, où ?

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  • Le problème est l’égo surdimensionné de certains, subventionné par nos impôts.

  • Ouch je retire rien de votre article, vraiment excellent.

    Je voudrais juste ajouter quelques points qui me paraissent assez important.
    – BHL comme d’autres, croient pouvoir prétendre représenter une communauté, qui ne se sent pas représenté dans sa majorité par lui, en allant soit disant sur des territoires de guerre en costume, il ne représente que lui-meme, son égo, et sa personne…. Bien sur qu’une partie de la communauté juive va se sentir proche de lui car il dit des mots qu’ils veulent entendre…
    – BHL qui dit que l’affaire DSK ou Fabius est du à cette France antisémite, pratique l’antisémitisme, il généralise une communauté en fonction d’une histoire romancée. En France il est interdit de faire de liste de juifs, et pourtant si Dieudonné dit « DSK a réussi parcequ’il est juif » c’est interdit et antisémite, si BHL dit « DSK a été accusé parceque juif » la tout va bien, pourtant c’est exactement la meme chose on réduit une personne à sa position cultuelle supposée ou affirmée.
    – SI je ne dis pas de bétise, et si je suis les sites juifs, Fabius n’est pas juif du tout, il a des origines mais pas directe, il me semble, donc commencer a voir des juifs partout, c’est en général ce que l’on reproche a qui ? aux antisémites et aux complotistes.
    – BHL nous a dit sur ONPC (Ruquier) a peu de chose près et a peu près dans la meme phrase : « il ne faut pas qu’il y ait de concurrence victimaire, c’est la source de l’antisémitisme »… »la shoa a quand meme été le pire crime de l’humanité »….
    – En France quand Soral avait dit (la télé en avait parler et avait mis en avant cette phrase) « la communauté juive organisée »… on traite cette personne d’antisémite pour ces propos alors que j’ai entendu il y a quelques jours à la télé, William Goldnadel (CRIF et UMP) dire « la communauté juive organisée » sans soulevé la moindre contestation.

    Bref et je m’étendrais pas sur le sujet, mais en effet, parler de « racisme et antisémitisme », dire que « les juifs sont l’avant-garde de la France », que « la shoa est le pire crime »,… ne facilite pas du tout la vie des juifs, vu qu’on les sort de notre société, ou que certains revendiqués juifs, le font.
    Il y a chez les juifs, exactement ce qui se passe chez les Français d’origine étrangère, des gens qui veulent laver plus blanc que blanc, etre le bon arabe de service sans reflexion juste pour donner a ceux qui ne les aiment pas le sentiment qu’ils sont gentils, qu’ils sont plus français qu’un Français, alors qu’ils sont Français… mais voila préfère anéantir toutes leurs origines plutot que de passer pour de mauvais Français… et bien chez les juifs, vous avez la meme chose, Valls qui n’est pas juif est sans doute le plus grand défenseur des juifs de ces dernières années, Arno klarsfeld qui n’est pas juif (sa mère n’est pas juive du tout) qui était l’un des plus opposants a Dieudonné, qui est parti faire la guerre au sein de Tsahal, et d’autres (Gayssot,…) qui veulent laver plus blanc que blanc et au final font plus de mal à la communauté juive en la stigmatisant en la mettant sur un piedestal qu’elle ne mérite ps, puisque la communauté juive est juste l’extrème égalité des autres communautés (chrétiennes, musulmanes, athées, blanches, noires,….) il y a des gens bien, des imbéciles,… bref des humains et nos égaux avant tout.

    • « BHL comme d’autres, croient pouvoir prétendre représenter une communauté » Vous voulez parlé du CRIF ? Vous avez raison: le CRIF est clairement à gauche. Le CRIF est composé de bobos gauchistes coupés du monde réel, ils veulent faire croire que l’antisémitisme vient de l’extrême droite alors qu’il vient des immigrés musulmans.
      Le CRIF si il veut défendre les juif doit s’opposer à l’immigration musulmane en France

  • (assurément ce pitre pousse très loin le mépris du peuple : y compris… quand ce peuple est de gauche et se dresse contre l’antisémitisme ! j’ai retrouvé un courrier que j’avais adressé au ‘Monde’ en 2008, en marge du procès contre Siné, après que BHL ait poussé très loin l’intoxe à propos de l’affaire Dreyfus)

    BHL, OU : LA DOUBLE INTOXE D’UNE TRIPLE BUSE

    Faisant sienne à son tour la devise chiraquienne plus-c’est-gros-mieux-çà-passe, et spéculant sur la crédulité des gogos, le saltimbanque BHL nous en raconte une bien bonne (le Monde, 22 juillet) : Siné aurait, à l’en croire, commis un article antisémite… D’ores et déjà on peut se demander qui sont les plus à plaindre, de ceux qui tiennent de pareils propos, de ceux qui les lisent, ou du journal qui ouvre ainsi ses colonnes à la diffamation dès lors qu’elle vise tout ce qui est d’extrême-gauche (tandis que le dernier des fachos y a droit à d’interminables rectificatifs, et ce au nom d’une conception parfois très extensive du droit de réponse). Pour le reste, quiconque a eu sous les yeux l’entrefilet incriminé est en mesure de confirmer que c’est avec une modération qui dénote presque avec son style habituel, que Siné a ironisé sur le célèbre clone Jean Sarkozy.

    Il n’y a aurait pas plus à en dire si ce BHL, espérant donner quelque poids à ses flatulences, ne s’était ici paré des plumes de… l’historien. Et c’est ainsi que l’intéressé écrit, en toute infamie révisionniste : Il y a une excuse au moins qui, depuis l’affaire Dreyfus, semble marcher à tous les coups et instaurer une sorte de clause de la haine la mieux autorisée. C’est celle qui consiste à dire : non à l’antisémitisme, sauf s’il s’agit d’un grand bourgeois, officier supérieur de l’armée française. Ou : non à l’antisémitisme sauf si l’enjeu est un symbole du Grand Capital, un banquier juif, un ploutocrate, un Rothschild. Et… prout ma chère ?

    Je ne vois pas l’intérêt de traiter par la plume, ce qui relève du bon coup de pied au derrière. Ce sont là des propos qui poursuivent des buts politiques : c’est dans une revue politique (encore que je voie mal laquelle) que j’y répondrais, si j’estimais qu’ils en valent la peine. Et la partie qui concerne Siné, relève de la diffamation : c’est à lui d’apprécier ce qu’il y a lieu de faire, sur ce point. Mais, puisque les circonstances ont voulu que j’effectue des recherches sur l’affaire Dreyfus (je crois même que j’étais le seul conférencier venu de France, lors du Colloque international qui s’est tenu aux Etats-Unis en 2003, et je suis encore réintervenu sur ce thème à Manchester cette année) alors je crois être bien placé pour dire que, comme souvent c’est le cas avec les tenants de l’idéologie française aujourd’hui dominante : c’est ici le contraire, qui est vrai. Et s’il est un mérite qu’il faut reconnaître à l’extrême-gauche, même si elle en fut peu récompensée (car les Briand et les Clémenceau arrivés au pouvoir grâce à l’affaire Dreyfus ne se montrèrent pas toujours tendres, avec le peuple…), c’est bien d’avoir surmonté tous les préjugés qui auraient pu faire qu’elle se tienne à distance.

    L. Nemeth, Docteur en Histoire contemporaine

  • Il me semble que le problème essentiel vient du fait que l’Etat a investi le champ de la morale. Un signe majeur de totalitarisme.

  •  » Robert Badinter louvoie entre condamnation sans appel de la loi Gayssot au nom d‘une défense intransigeante de la liberté d’expression et soutien alambiqué sous le prétexte incongru de l’autorité de la chose jugée, que conférerait le Tribunal de Nuremberg. Robert Badinter, qui n’a jamais hésité à combattre des jugements qu’il estimait erronés, est trop fin juriste pour croire un seul instant que l’autorité de la chose jugée en interdise la contestation.  »

    L’article 24bis de la loi Gayssot soumet le débat public présent et futur à des décisions d’un tribunal militaire (Accords de Londres du 8 août 1945), prises il y a plus de 70 ans, alors même que

    – l’histoire de la Seconde guerre mondiale en était au point zéro,

    -un État totalitaire était partie prenante de ce tribunal,

    – le Gouvernement provisoire de la République française (juin 1944 / octobre 1946), signataire de ces accords, n’émanait pas du suffrage universel.

    • vous nous dites qu’un Etat totalitaire était partie prenante du tribunal de Nuremberg mais vous oubliez que le critère « démocratique » n’est pas pertinent, par rapport à ce qui occupait ce tribunal : après tout, Hitler pouvait bien tuer jusqu’au dernier juif sans que cela n’empêche Roosevelt ou Churchill de dormir tranquilles, tant que les intérêts vitaux des démocraties occidentales n’étaient pas menacés. La chute du nazisme et la libération des camps d’extermination ne furent « que » -avec ici les guillemets qu’impose la décence- la conséquence immédiate et la conséquence majeure de la défaite militaire de l’Axe.

      Quant à l’URSS on peut déplorer que sa contribution à cette défaite lui ait valu de reprendre ultérieurement place parmi les nations dites fréquentables mais, quelles que soient les réserves qu’appelle le procès de Nuremberg (et qui furent d’ailleurs exprimées par des témoins eux-mêmes, en tant que procès destiné à faire oublier ceux qui n’eurent pas lieu) cela paraît difficile de contester à l’URSS sa présence -qu’elle avait chèrement payée- à ce tribunal.

      • (suite) Courouve vous nous dites que le Gouvernement provisoire (juin 1944 / octobre 1946), signataire d’accords conclus en 1945, n’émanait pas du suffrage universel. Mais c’est là un argument peu probant. Les décisions les plus sensées ont souvent été le fait de gouvernements provisoires, ou non issus du suffrage universel. A contrario on se doit de rappeler -même si les légalistes impénitents n’aiment pas qu’on le leur rappelle- que c’est grâce au suffrage universel que les fascistes en Italie puis les Nazis en Allemagne purent arriver au pouvoir, et ce, alors qu’ils ne disposaient pas même de la majorité…

        • (fin) beaucoup plus gênant dans votre argumentaire, Courouve, est l’affirmation selon laquelle à la date du procès de Nuremberg « l’histoire de la Seconde guerre mondiale en était au point zéro ».
          Est-ce à dire qu’il y a, dans les conclusions de ce procès, quelque chose qui vous dérange -ou même qu’il y a des éléments ultérieurs qui seraient venus infirmer les conclusions dudit procès ?
          Eh bien, en ce cas : dites-le franchement !
          En attendant et à défaut de réponse de votre part nous en resterons, non pas aux conclusions de ce procès mais aux innombrables réponses qui ont été apportées, avec une inlassable patience, à ceux qui tentaient de nier la réalité de l’entreprise d’extermination nazie, et ce, alors même que leurs arguties ne tenaient pas debout : et c’est avec une peu ordinaire impudence qu’ils se posent en… martyrs-de-la liberté-d’expression, au nom de la « loi Gayssot ».

  • Il semble bien que le moteur de BHL ne soit pas la qualité de la réflexion et de la pensée mais plutôt la haine de la France et des chrétiens et l’amour d’Israel. C’est son droit absolu mais il ne doit pas être classé dans les penseurs et encore moins dans les philosophes ( ce que dit par exemple avec justesse Finkelstein ). Quelle est sa vraie motivation en défendant les musulmans en Europe ( mais pas en israel bien sûr)? Il a oeuvré pour avoir un état musulman (Kosovo) en europe. Il a détruit la Lybie pour installer à nos frontières le terrorisme musulman. Pourquoi le souverainisme est une  » saloperie  » ( pour reprendre ses termes) lorsqu’il s’agit de la France mais que c’est légitime pour Israel? BHL est un militant ennemi de la France et incapable d’être dans la mesure et l’esprit critique. Le pire est que certains politiques le considèrent comme un penseur qu’il faut écouter.

  • BHL est comme tout intellectuel médiatisé: c’est un pseudo intellectuel.
    Aujourd’hui, il n’y a plus de grand intellectuel.
    N’oublions pas qu’il est de gauche (ce qui explique son arrogance et une bonne parti de ses défauts dont souffrent la plupart des intellectuels de gauche). Les intellectuels de gauche francais actuellement sont extrêmement médiocres. Il n’y a plus de gens comme Camus, Michel Foucault,…qui étaient de grands intellectuels de gauche (même si je suis pas tjs d’accord avec eux loin de là).
    Intellectuel de gauche est un oxymore étant donné que pratiquement, tous les intellectuels sont de gauche. Les rares, intellectuels de droite étaient en général de gauche et se sont droitisés avec le temps.

    • si on vous suit dans votre raisonnement, astérix, et que tous les intellectuels sont de gauche : cette expression n’est donc pas un oxymore mais… un pléonasme.
      Que pour le reste beaucoup se soient droitisés avec le temps, celà semble évident, mais resterait à faire la part de ce qui est conjoncturel et de ce qui est structurel. Structurel, cad. que si un intellectuel accède à la notoriété il a plus aisément la tentation de défendre l’ordre existant ; et à la limite le seul fait de pouvoir se poser en « intellectuel » constitue déjà un privilège. Conjoncturel, dans le cas de la France, est le fait que jusqu’en 1968, dont on ne dira jamais assez à quel point ce fut une rupture -en celà, aussi : les intellectuels se mobilisaient surtout pour des « causes », globalement perçues comme extérieures (même si, dans le cas de la guerre d’Algérie, il en allait aussi, sur le plan intérieur, de l’incorporation de toute une génération). En revanche : lorsqu’à dater de 1968 ce fut l’ordre existant lui-même qui fut ouvertement attaqué ils retrouvèrent d’une certain façon leur ancrage, social.
      Mais déjà dans le cas de la France on avait connu d’une certaine manière ce précédent, au début du siècle. Dans les années 1890, à la veille de l’affaire Dreyfus, rares étaient les intellectuels qui n’ « anarchisaient » pas… Mais dix ans plus tard, avec la montée en puissance du thème de la grève générale etc., et lorsque l’anarchisme était redevenu synonyme de lutte sociale et non plus seulement de jeux littéraires, tout cela était déjà assez assez largement oublié.

      • « si on vous suit dans votre raisonnement, astérix, et que tous les intellectuels sont de gauche : cette expression n’est donc pas un oxymore mais… un pléonasme » vous avez raison, pardon, je me suis trompé.

        « beaucoup se soient droitisés avec le temps, celà semble évident » Non, j’ai jamais dit cela et je ne le pense pas du tout. J’ai que bcp d’intellectuels de droite (pour ne pas dire la plupart) viennent de la gauche (au moins du temps de leur jeunesse, ils étaient à gauche). En plus, cela ne dates pas d’hier. Jean-François Revel, Raymond Aron,….venaient de la gauche.

        « il a plus aisément la tentation de défendre l’ordre existant »Cela n’est pas synonyme de droite. On peut très bien être de gauche et progressiste et défendre l’ordre existant (si celui ci est de gauche et progressiste). Comme l’on peut très bien être de droite et réactionnaire et s’opposer à l’ordre établi.
        Il ne faut pas confondre réformiste et progressiste, ce sont deux choses très différentes.
        Un très bon exemple: Eric Zémmour. Celui ci est réactionnaire mais dénonce l’ordre établi, il dénonce les soixantes huitards qui ont pris le pouvoir en France.

        L’ordre établi en France est clairement socialiste. La gauche contrôle l’enseignement (universités et éducation nationale), les médias. La gauche réussit à dominer moralement la droite, elle réussit à imposer sa pensée unique sur la société. Mais tout cela est en train de se fissurer: les gens en ont marre de la pensée unique, peu à peu la droite commence à rejetter la domination mentale de la gauche.
        L’ordre établi c’est un état providence très généreux (la France est championne du monde des dépenses sociales publiques), un droit du travail extrêmement protecteur envers les salariés, des syndicats très puissants (alors qu’ils n’ont presque pas d’adhérents), énormément de fonctionnaires qui ont pleins de privilèges,…..Enfin, autrement dit l’ordre établi fait que la France est l’un des pays les plus socialistes d’Europe. Malheureusement, pour la gauche, la réalité économique est en train de nous rattraper. La situation n’est plus tenable. Cela fait que l’on sera obligé de devenir moins socialiste et plus libéral (moins de fonctionnaires, plus de flexibilité,…).
        Bcp d’intellectuels ont du mal à accepter cela. Mais on a pas trop le choix.
        Le gouvernement a compris cela (qu’il faut faire des réformes) bien sûr comme il est composé de lâches, ils se contentent de réformettes mais le simple fait de faire quelques réformettes fait déjà hurler tous les intellectuels (alors que des réformes bien plus importantes sont nécessaires).

        • voyez comment vous êtes, astérix : après avoir pris les pléonasmes pour des oxymores, et alors que j’étais prêt à accepter vos excuses, voilà que vous commettez de nouveau… un oxymore et que vous nous parlez des « soixantes huitards qui ont pris le pouvoir en France » ! Car enfin, sauf biglosité de ma part : ceux-là représentent -et de près- ce qui était alors combattu.
          Cela dit je vous dois moi aussi des excuses puisque j’ai utilisé l’expression « défendre l’ordre existant » là où cet ordre, comme vous me le faites remarquer à juste titre, peut parfois être synonyme de progrès. Parlons donc plutôt de préférer-une-injustice-à-un-désordre. Car tel est bien, jusqu’à meilleure définition : ce qui caractérise l’homme-de-droite et la femme-de-droite.

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