La France, paradis pour entrepreneurs ? Pas si vite !

Si notre pays dispose d’atouts indéniables, la France est loin d’être un paradis pour les entrepreneurs.

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La France, paradis pour entrepreneurs ? Pas si vite !

Publié le 16 février 2016
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Par Philippe Silberzahn.

Fabrice Cavarretta oui la france est un paradis pour entrepreneursJ’achève la lecture du nouveau livre de mon confrère et ami Fabrice Cavarretta, professeur à l’ESSEC, qui s’intitule Oui, la France est un paradis pour les entrepreneurs ! Je partage nombre de ses observations, mais j’émets quand même quelques réserves… La France est-elle un paradis pour les entrepreneurs ? Pas si vite !

D’abord, comme le souligne Fabrice au travers de nombreux exemples (et son idée de parcourir le livre en suivant plusieurs entrepreneurs imaginaires fonctionne très bien), entreprendre en France n’est pas difficile, et notre système offre de nombreux avantages. Parmi ceux-ci, Fabrice cite les nombreuses aides, l’existence d’industries dans lesquelles la France est en pointe (le militaire, le luxe, etc.) et qui peuvent servir de locomotives aux entrepreneurs. De même, une infrastructure en bon état (réseau télécoms, trains, routes, etc.) est un facteur important facilitant la vie des entrepreneurs.

Les Etats-Unis ne sont certes pas le paradis…

L’ouvrage rappelle fort opportunément que chaque pays a ses défauts, y compris les États-Unis que l’on croit souvent, et à tort, être le paradis des entrepreneurs. Pour ne prendre qu’un exemple, l’environnement légal y est beaucoup plus dur et il est impensable d’y créer sans avoir un bon avocat et lui consacrer un budget important. C’est une barrière à l’entrée pour les petits acteurs qui n’existe pas en France. L’Allemagne, quant à elle, est hostile au travail des femmes ce qui fait que l’entrepreneuriat au féminin y est beaucoup plus difficile que chez nous, où il peut s’épanouir plus facilement, ne serait-ce que grâce à un système de garde d’enfant beaucoup plus développé et peu onéreux.

Au-delà, l’ouvrage est un appel à cesser le French-bashing, cette attitude assez répandue ces derniers temps consistant à dénigrer notre pays sur le thème de « tout est foutu » et « c’est mieux ailleurs ». En ce sens il est bienvenu. Il est évident, et l’ouvrage le montre sur de nombreux points, que la France offre de vrais avantages à ses entrepreneurs, et que plus généralement notre pays dispose de vrais atouts en matière d’entrepreneuriat. D’ailleurs, je le fais souvent remarquer, la création d’entreprise connaît un succès sans précédent notamment auprès des jeunes, pour qui elle est devenue une activité relativement normale. Que l’entrepreneuriat soit devenu non seulement socialement acceptable, mais désirable, est un changement profond en France, et lourd de conséquences à l’avenir. Fabrice Cavarretta invite donc les entrepreneurs à s’appuyer sur les forces du système français, et elles sont nombreuses, et à ne pas s’appesantir sur ses faiblesses, et surtout ne pas imaginer que c’est forcément mieux ailleurs. Cette invitation est bienvenue.

Cela étant dit, je ne peux m’empêcher de voir une limite au propos du livre. Oui, il est facile de créer une entreprise en France. Oui l’entrepreneuriat est devenu socialement accepté, voire encouragé. Oui, l’entrepreneur français peut s’appuyer sur de nombreuses forces de notre système, et oui, il faut arrêter le French-bashing. Mais il faut aussi rendre compte de la réalité entrepreneuriale, qui n’est pas rose dans notre pays.

Les politiques défendent les intérêts acquis contre les entrepreneurs

paradis des entrepreneurs rené le honzecIl faut rappeler, par exemple, les nombreuses lois rétrogrades qui n’ont souvent pour but que d’empêcher l’émergence du nouveau et de protéger l’ancien. Notre pays a interdit les livraisons gratuites à Amazon, dans le seul but de protéger les libraires, pénalisant un acteur du commerce électronique. Notre gouvernement, comme ses prédécesseurs, défend bec et ongles les chauffeurs de taxis, arc-boutés sur leur privilège, fermant les yeux sur leurs violences, et empêchant des startups françaises du transport collaboratif d’émerger.

Comme le rappelaient récemment Nicolas Colin et Yann Marteil dans un article au vitriol paru dans les Échos à propos du conflit entre les taxis et les VTC, le gouvernement se prétend l’allié des entrepreneurs, mais ses actes démentent cette assurance. Colin et Marteil ajoutent, « Tandis que le gouvernement cède aux taxis, l’avenir de la mobilité se décide ailleurs. »

Ils rappellent également que Heetch, plateforme permettant aux jeunes de rentrer sans risque chez eux le soir après une soirée arrosée, est victime du harcèlement de la police : déjà plus de 220 de ses conducteurs ont été mis en garde à vue ! Et pourtant, malgré 7 décisions de justice, jamais Heetch n’a été condamné. En vérité, le gouvernement aime les entrepreneurs, mais à condition que ceux-ci restent petits et ne viennent surtout pas bousculer le système établi et mettent en cause les rentes. Car alors le système se venge, et les gouvernements français de droite comme de gauche ont toujours écouté les lobbies et les rentiers.

On pourrait continuer la liste. Fabrice vante les aides publiques, et celles-ci sont réelles. Le Crédit Impôt Recherche en est une tout à fait typique. Mais il faudrait ajouter que l’obtention de l’aide entraîne quasi automatiquement un contrôle fiscal. Compte tenu de la complexité des mécanismes, le redressement est quasi assuré. J’en sais quelque chose : pour une erreur technique faite par mon expert, j’ai dû payer 50.000€ de redressement. Hasard de calendrier certainement, mais une erreur commise par mon expert comptable dans le remboursement des tickets-restaurant de mes employés (10 centimes) m’a coûté un redressement URSSAF de 25.000€. Au paradis des entrepreneurs, on vous attend au tournant !

Un système français incroyablement lourd

Et faut-il parler du RSI, honte nationale qui plonge des milliers d’entrepreneurs dans la difficulté par ses dysfonctionnements et l’imbécillité de son principe ? Tout le monde s’accorde à dire que le système est inepte. Mais rien ne change, parce que comme ce sont des entrepreneurs, tout le monde s’en fiche.

Faut-il également parler de l’incroyable lourdeur de la gestion des ressources humaines et du droit du travail dès que l’entreprise atteint dix salariés ? Oui c’est une antienne qui vous vaut d’être traité de poujadiste, mais c’est pourtant une réalité, et je l’ai vécue. D’ailleurs poujadiste, c’est un mot inventé par l’establishment pour dénigrer les forçats de l’entrepreneuriat et de l’artisanat.

Faut-il également parler des multiples tentatives pour étrangler le statut auto-entrepreneur, voté par la droite dans un moment d’égarement, mais abhorré par la gauche, et que même Nicolas Sarkozy a décrié sous la pression, là encore, des lobbies ? Droite et gauche unies dans leur rejet, en pratique, de l’entrepreneuriat et surtout de ce qu’il représente.

Pas un enfer, mais pas un paradis 

En conclusion, si notre pays dispose d’atouts indéniables, et si les entrepreneurs sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance, la France est loin d’être un paradis pour les entrepreneurs. Oui, il est important de souligner les points positifs pour remonter le moral des troupes. Mais passer sous silence une hostilité profonde d’une large partie du système français envers l’entrepreneuriat s’avère contre-productif au final. Car cette hostilité n’est pas que dans le discours, elle se traduit en actes, en lois et en règlements.

En vérité, l’entrepreneuriat français en émergence commence à buter contre l’élite politique et économique de notre système. C’est beaucoup plus à un clash qu’il faut s’attendre, qu’à un paradis verdoyant dans lequel les lions vivent paisiblement aux côtés des biches. Ce qui s’est passé avec les taxis n’est qu’une préfiguration de ce clash. Je rappelle qu’on a tabassé des chauffeurs de VTC et cassé leur outil de travail devant une police impassible. C’est ça le paradis des entrepreneurs ??? Il ne faut pas se tromper de lecture : le véritable terme qui caractérise le développement entrepreneurial dans notre pays n’est pas « paradis », mais « révolution ».

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  • Il faut n’avoir jamais eu d’entreprise en France pour dire que c’est un paradis pour celles-ci.Ces personnes qui pensent pour autrui devraient peut-être se plonger dans le bain avant de parler

  • Merci pour cette analyse qui s’attache à voir les deux côtés de la balance. Tellement rare……..

  • Una paradis pour entrepreneur, c’est avant tout un pays où il est facile de faire financer ses projets, or la France n’était déjà pas championne à ce niveau avant Hollande, et a encore reculé avec les sur taxation des revenus du capital.
    Quand on rajoute que les banques françaises sont devenues très frileuses en partie à cause des ratios de fonds propres remontés, où que le crowdfunding est limité à des sommes ridiculement basses, on se retrouve avec un pays où lancer une entreprise ne peut se faire qu’en comptant sur les capacités financières de sa famille.
    Or sans facilité financière pour lancer une petite entreprise, et sans facilité pour la faire grossir jusqu’à la taille critique, on ne peut pas espérer faire émerger des entreprises de taille intermédiaire en grand nombre.

  • Au delà du débat d’idées, Fabrice cavaretta diplômé de l’insead, salarié dans plusieurs entreprises, puis entrepreneur RATE (http://www.lesechos.fr/21/01/2002/LesEchos/18576-528-ECH_fabrice-cavarretta-reve-d-inventer-le-prochain-ebay.htm) avec l’aventure ipropi qui devenait devenir un nouvel EBAY.
    Ce brave monsieur est devenu enseignant à l’ESSEC.

    En résumé, un grand donneur de leçon, qui a échoué dans sa vie d’entrepreneur, qui a fini par se réfugier dans le doux confort d’une grande école, et le plus suprenant dans tout ça, est qu’il donne des cours de management.

    • pas surprenant, c’est une constante.
      Et ce n’est même pas anormal. On peut être un très bon enseignant et un très mauvais patricien, et inversement. L’enseignant a besoin de compétence en explication de quoi faire, le praticien a besoin de … le faire ! Un entrepreneur raté peut faire un très bon enseignant.
      Il a une vieille maxime, que j’ai entendu à propos des professionnels recyclés dans l’enseignement :
      « si vous savez faire une chose, faite la ; si vous ne savez pas la faire, enseignez la »
      Elle a l’air féroce, elle est seulement juste.

      De plus, c’est très mauvais de stigmatiser comme ça un type juste parce qu’il raté. Il n’y a que celui qui n’essaie pas qui ne rate pas. Et il est normal de RATER. C’est difficile, et la réussite du premier coup serait fort inquiétante, ça voudrait dire que l’environnement n’attendait que vous et que personne ne l’avait détecter et exploiter avant… désolé, ça ne marche pas comme ça.

      • D’accord avec toi P sauf que son bouquin rien que par son titre ça fait un peu « donneur de leçons » (bon, pour un enseignant c’est normal!).
        Ce n’est effectivement pas un problème d’échouer, si tant est que l’on sache pourquoi. Lui en plus il avait le réseau. J’aimerais plutot qu’il vienne nous dire pourquoi il a échoué et si c’était à refaire comment il ferait.

        • Oui.
          Après, ne perdons pas de vu l’essentiel : le gars a besoin de gagner sa croute et de valoriser son travail (il a certainement recyclé pas mal de cours…). Un bouquin, ça fait du bien sur le CV et ça justifie ça place de ponte dans son domaine, sa place dans ses réseaux.
          Et l’éditeur, c’est son boulot de trouver un titre accrocheur, un bandeau qui fasse le buzz, la formule qui fait réagir et, pourquoi pas, inviter sur les plateaux télé.
          Pas la peine d’attacher à tout ça plus d’importance que ça n’en a.

  • Tout d’abord le mot « Paradis » désigne un endroit ou tout serait magnifique, donc outre le fait qu’aucun pays ne puisse se revendiquer de cela, c’est une insulte aux petits entrepreneurs qui eux voient qu’ils travaillent 65% de leur temps pour l’Etat, et 35% pour eux, leurs salariés, les actionnaires, l’innovation,….

    Monsieur Xavier Niel est bien gentil, quand on a fait fortune avec le minitel rose et que l’on a gagner des sommes folles avec cela, ce qui lui a permis de monter Free, tout en omettant que monter une boite il y a 30 ans et aujourd’hui c’est oublier la grosse part de black de l’époque… Nombre d’artisans se sont fait construire leur maison entière grace au black, ce qui aujourd’hui est devenu quasi impossible, et donc entre devoir se payer une maison 200k€ en black, et donc devoir faire 200k€ de CA…. et de l’autre pour pouvoir se payer une maison aujourd’hui a 200k€ avec un emprunt au fort taux d’interet, passé par un impot sur le revenu, puis avant par 65% d’imposition des entreprises, cela demande a cette meme boite de faire quelque chose comme 600k€ de facon honnete… et donc qu’il ne vienne pas me dire qu’à la grande époque du minitel rose, toute sa compta était clean….

    Ensuite, pour avoir travailler dans plusieurs secteurs, qu’ils soient industriels ou non, travailler dans les newtech permettaient, au lancement de Free de générer plus de cash qu’un marché stagnant classique.
    C’est comme si quelqu’un qui a gagné à L’Euro Million nous disait  » ba si c’est facile de creer son entreprise en France, la preuve j’ai posé 100 Millions sur la table et hop ma boite a tenu le coup »…. sauf que n’importe quel entrepreneur n’a pas forcément de réseau dense ou de portefeuille garni.

    Et donc, venir nous présenter le pire pays européen en terme de charges avec l’Italie, comme un paradis, donc ou un patron travail a 65% pour l’Etat, alors cela veut dire que ces gens qui n’y connaissent rien à la création de petites entreprises aujourd’hui. Quand Niel, donne 100k€ a tous les entrepreneurs high tech qu’il rencontre, ils sont content et cela facilite clairement leur lancement, mais personne est la pour financer le lancement d’un boucher, d’un menuisier, ou autre métier super nécessaire, et qui a besoin d’1 million d’€ pour s’installer (entre les locaux, les machines et le personnel) et qui est obliger de souscrire à un pret a taux d’interet exhorbitant auprès d’une banque… et qui plus est si vous venez en tant que boucher, ou le banquier va vous dire « oh vous savez maintenant les gens achetent au supermarché » alors meme que n’importe quel boucher peut bousculer le marché si on lui permet de le faire, et ce n’est pas avec les belles routes et le super avantage de faire garder ses enfants que cela changera quoi que ce soit, car ce petit boucher devra rembourser son emprunt avec moins de 35% de son CA, puisque l’autre parti va a l’Etat. Bref voir l’entrepreneuriat uniquement par le biais de son propre métier c’est bidon et cela ne représente pas le marché.
    J’ai une entreprise de service, et meme si les débuts ont été dur et aujourd’hui je gagne bien ma vie, je vois bien que je génére beaucoup plus de cash que mes clients artisans, qui eux luttent chaque jour pour survivre… et le monde n’est pas fait pour n’avoir que des prestataires de services, car il faut manger, se vétir, se déplacer,… eux travaillent plus que moi, pour gagner moins… il y a un déséquilibre, alors loin de moi de vouloir rééquilibré les choses à la méthode socialiste (donc plus d’impots pour certains moins pour d’autres) mais quand on est d’un coté il faut arreter a tout prix de vouloir appliquer son modèle à coté, cela ne marche pas.

    Bref le paradis pour les salariés dirigeants du CAC40, les fortunés (et encore avec l’ISF and co), mais clairement pas pour le petit patron. Et excusez moi du peu les arguments pour faire garder leurs enfants, les aides ne son intervenus que récemment, mes parents n’ont jamais eu d’aides et nous ont toujours fait garder, pour se permettre de bosser comme des dingues… donc c’est une logique imparable, et les nounou existent depuis la nuit des temps pour cela…

    Le positivisme oui, mais sur des faits, pas sur des mensonges…. et le fait qu’il y ait eu beaucoup de créations d’entreprises grace au statut d’auto-entrepreneurs ne vient que prouver tout cela, si c’était vraiment un paradis beaucoup plus de personnes embaucheraient (on ne serait pas avec le plus fort taux de chomage d’europe) plus de personnes créeraient leur entreprise hors statut AE (alléger en charges et en paperasse),….

  • Comment vérifier si la France est un paradis pour les entrepreneurs : c’est simple : imaginer une idée de nouvelle entreprise et faite la projection en France, en Belgique, en Allemagne, en Angleterre, … et classer le tout en fonction de la probabilité de réussite et le gain total que vous pourriez obtenir….

  • Je me demande si je rêve lorsque je lis le titre de ce bouquin. L’auteur devait être bien au chaud dans ses charentaises quand il l’a écrit!

  • C’est assez impressionnant cette façon égocentrée typiquement française de prendre la France pour la terre idyllique qu’elle n’est pas. non, le soleil ne se lève pas sur le nombril des français et ne se couche pas au niveau de leur scrotum.

    Faites un tour ne serait-ce qu’à Dubaï, comparez, puis revenez nous parler de la France en tant que paradis pour entrepreneurs.

  • Moi, ça fait deux ans que je veux me lancer mais face à un système qui nous prend pour des pigeons, c’est décidé je vais créer dans un autre pays avec ma femme et mes deux enfants.
    J’en ais fait des salons pour entrepreneurs, Bge, Adie, concours, etc…, je suis lassé par cette politique beaucoup de blabla et arrivé aux financements plus personne.
    Des gens qui vous conseil pour créer votre business et qui n’ont rien créer de leur vie, sinon être salarié !!
    J’aime beaucoup ce pays mais ce sera sans nous !!!
    Je pense pas que la France soit un paradis pour les entrepreneurs car j’ai beaucoup d’amis artisans dans plusieurs secteurs qui ont mis la clef sous la porte.
    Cela fait 10 que mon grand frère ingénieur déçu par la France la pour le Canada, et maintenant il travail chez Google en Californie, et ne veux plus revenir ici !!!
    Voilà!!! C’est mon avis !!! D’autres resterons et d’autres partirons c’est ainsi la vie, et c’est ça la liberté !!
    Bon courage à tous !!

  • Je ne comprends pas comment ce monsieur peut prétendre que la France serait un paradis des entrepreneurs. Ce n’est pas sérieux, il ne sait manifestement pas de quoi il parle.

    Evoque t’il le facteur compétitivité (plutôt handicap) résultant d’une monnaie dont la valeur n’est pas en adéquation avec la productivité de la France ? C’est si vrai que c’est désormais la dette des Etats européens qui fait office d’Ersatz de monnaie nationale. Le résultat est que la balance du commerce extérieure français est continuellement déficitaire (la tendance s’aggravant) depuis le passage à l’Euro, à l’exception très ponctuelle de la période actuelle de baisse du pétrole dont tout le monde sait qu’elle est provisoire. Malgré l’aubaine pétrolière, le commerce extérieur français reste déficitaire.

    A t’il entendu parler de l’exit taxe instaurée par Sarkozy (honte à lui) ?

    A t’il entendu parler de l’insécurité juridique sur les holdings animatrices, l’ISF et la mauvaise foi constante de l’administration fiscale bien aidé en cela par des législateurs qui se gardent bien de clarifier la situation ?

    A t’il géré une entreprise de plus de 50 salariés avec toutes les contraintes délirantes que cela induit. Le résultat est que les PME françaises ne veulent pas grossir au delà de ce seuil (elles ont raison !!) pour ne pas finir aux mains de syndicalistes encouragés et soutenus par des inspecteurs du travail communistes pour paralyser l’entreprise ?

    Vous avez raison pour le crédit impôt recherche, et d’ailleurs, vous seriez surpris d’apprendre qu’il profite massivement à des multinationales qui … ne payent pas d’impôts en France.

    ….

  • Pour ma part je trouve ce bouquin totalement à l’opposé de la réalité. C’est de la non-information.

    La France est un paradis absolument pas pour le travail, mais pour la fiscalité personnelle. L’IR français est l’un des plus bas d’Europe avec toutes sortes de niches. Comparez ce que vous payez en IR avec ce que vous payeriez en Suisse, Allemagne, Lux, UK, US… Clairement, si vous gagnez bien votre vie (disons 100 à 250k) et que vous ayez une famille votre IR sera une fraction de ce qu’il pourrait être ailleurs. En outre si vous possédez une entreprise, vous avez des exemptions d’IR significatives lors de la fin de votre activité.

    En revanche, produire quelque chose en France, y travailler, relève à mon sens de l’irrationalité, de l’aveuglement, ou de l’inconscience. Les charges sociales pour un bon revenu vont vous laminer, les multiples taxes et prélèvements au niveau de l’entreprise vont vous user, et évidemment vous aurez les joies de traiter avec l’URSSAF. Quelles que soient les aides, elles ne peuvent pas compenser ces choses-là.

    Que faire alors lorsque l’on veut entreprendre ? Surtout ne pas travailler en France, mais y habiter. Et être frontalier pour bénéficier de la résidence fiscale française malgré une activité à l’étranger (et pas de CSG etc à payer non plus d’ailleurs). Donc oui la France c’est bien pour les entrepreneurs, mais surtout pas pour y faire quoi que ce soit, juste y vivre.

    • « En outre si vous possédez une entreprise, vous avez des exemptions d’IR significatives lors de la fin de votre activité. »
      Faux. Vous ne payez 15% que si vous VENDEZ votre entreprise, au moment où vous prenez votre retraite. Si vous liquidez votre entreprise, les « revenus » tirés de la liquidation ne sont pas exemptés d’IR (après avoir déjà payé l’IS… La double peine, quoi).

  • C’est un livre d’humour, certainement.
    Le cynisme, l’ironie nous sommes très bons en France, mais ça se vend mal à l’export …

  • Je propose à l auteur du livre de prendre la tête d une entreprise pour vérifier l’ineptie de ses affirmations.

  • http://www.objectifliberte.fr/2003/08/bienheureux-les.html
    On me signalé ce livre, paru il y a déjà quelques années, avec une présentation d’objectif liberté

  • Il faut arrêter de louer ou vanter les aides aux entreprises. Ces aides sont payées soit par le contribuable, soit par les entreprises.

    L’économie, c’est comme le marché immobilier, à partir du moment où vous mettez en place des dispositifs et/ou des aides, c’est que votre politique a juste monumentalement foiré et que le marché n’était pas totalement libre.

    Une économie saine et libre n’a pas besoin d’aide. Mais cela, c’est dans un monde parfait.

    • Tout à fait d’accord, c’est comme si une entreprise payait rubis sur l’ongle la prime qu’il touche et remercie quelqu’un de la lui avoir rétribuée seulement en partie. Ceux qui portent ces diverses aides aux nues sont clairement dans la quatrième dimension. C’est comme si quelqu’un vous chipait le cookie que vous vous apprêtiez à porter en bouche, le mâchonnait sur les 3/4 et vous le rendait encore un peu humide, et que vous le remerciiez de ne pas l’avoir mangé en entier.
      Faut être sacrément maso en ce moment en France pour entreprendre en tant qu’artisan. Entre les trimestres non comptabilisés pour une raison indéterminée, la novlangue administrative et les boulets en comptabilité qui n’y connaissent rien en informatique…

    • Bien sur. Il faut vraiment être fonctionnaire ou politicien pour penser que de payer quelqu’un a remplir des formulaires , de tordre des décisions d’investissement ou d’embauche pour les rendre conforme a des critères arbitraires afin d’obtenir une subvention, c’est a dire récupérer de l’argent qu’on a déjà paye, cela crée de la richesse.

    • Les aides des entreprises consistent en général en des allègements fiscales. Donc, cela n’a rien avoir avec l’idée classique que l’on se fait de ce genre d’aides (à savoir une subside, cela est totalement immoral).
      Le problème c’est qu’l y a trop de matraquage fiscal, il faudrait baisser les charges sociales et les impôts pour toutes les entreprises (au lieu de créer des niches pour certaines entreprises)

      • C’est pour cela que je parle de dispositifs également. Des allègements fiscaux, cela signifie donc que votre politique fiscale n’est pas bonne.

  • La France est un des derniers pays communistes du monde : les chiffres le prouvent:
    9http://lagauchematuer.fr/2014/12/16/la-france-est-un-des-derniers-pays-communistes-du-monde-les-chiffres-le-prouvent/

    Créer une entreprise est encore assez facile en France mais réussir à la faire tenir sans qu’elle fasse faillite est très difficile étant donné l’ultraréglementation, l’interventionnisme étatique, le matraquage fiscal, les cotisations sociales,….
    Moi, je dirais que oui, la France est bien un enfer pour les entrepreneurs.
    Seuls les grandes entreprises profitent de la situation et de l’état. Les dirigeants de ces grandes entreprises sont issus des mêmes grandes écoles que nos politiciens. Il y a un capitalisme de connivence. Quand on a des connexions politiques, c’est en effet un paradis pour entreprendre mais ce n’est pas le cas de l’entrepreneur normal.
    Si Cavarretta a travaillé pour des grandes entreprises francaises, normal qu’il considère la France comme un paradis étant donné le capitalisme de connivence qu’il y a en France.

  • Si j’avais ouvert la mienne en France elle n’existerait plus a ce jour, tuée fiscalement dans les creux de revenu.
    Actuellement elle pète la santé (déjà dix ans d’existence).

  • Il y ça de particulier en France, c’est que dans l’histoire lescitoyens ont eut la liberté de dire ce qu’ils pensaient à leurs exploiteurs. Cela reste dans les comportements et réfreiné comme actuellement dans ces circonstances de libéralisme effréné cela provoque certainement des comportements négatifs que les politiques s’approprient et exploitent pour ne rien régler.
    Cela dit les opportunistes sont également nombreux et prêts à faire n’importe quoi, en particulier sans considération des gens qu’ils emploient. La tentative de destruction des droits n’argue d’aucun autre sujet que le chantage à l’emploi. Les redressements sont certainement parfois inappropriés mais laplupart des fraudes échappent. Pour la majorité des entrepreneurs c’est un sport.
    Quand on commence à se plaindre il faut expliciter les faits clairement et pas seulement se disculper sur les autres experts ou comptables.
    Tout était d’ailleurs dans le titre qui signifiait au delà du frenchbashing, « pays pourri ». J’y réponds « ou est le vers »!

    • Merci pour ce moment. Libéralisme effréné. Faut oser. Votre commentaire risque d’être couronné, vous êtes prévenu.
      Pour rester a votre niveau, si la plupart des entrepreneurs sont des fraudeurs a tendance psychopathe, la plupart des fonctionnaires sont des glandeurs. Et toc. Ca, c’est de l’argumentaire qui fait avancer le schmilblick. Les insultes et l’invective sont tout ce qui reste lorsque l’argent des autres vient a manquer.

      Diantre, c’est pas tout ca, mes exploités ont relâché la cadence pendant cette aimable distraction. Le fouet n’étant pas encore assez sec, quel embarras.

    • Si la France était remplie d’exploiteurs, les « exploités » ne seraient pas au chômage…
      Et pour vous répondre : Le ver dans ce pays pourri, c’est l’Etat avec ses larbins, ses profiteurs, ses parasites professionnels.
      Quant au « libéralisme effréné » en France, il n’existe que dans vos rêves.

    • Roger Degorce: « comme actuellement dans ces circonstances de libéralisme »

      La France est classée 71eme pour la liberté économique en dessous du Rwanda, de la Roumanie et du Kazakhstan:
      Indice liberté économique – Classement des pays

      En 2015, l’état, qui occupe 57% du PIB (recordman mondial hors pays communistes) a emprunté 42% de son budget et ça fait 40 ans qu’il n’a pas bouclé un seul budget positif malgré un autre record mondial pour l’imposition.

      Elle est aussi mal classée pour la liberté de la presse « charlie », la corruption et la charité:
      Indice liberté de la presse – Classement des pays
      Indice de la corruption – Classement des pays
      Indice de la charité – Classement des pays

      Probablement victime du syndrome de Stockholm vous récitez sans rien y comprendre le mantra anti-liberté de vos oppresseurs, les aristocrates et les princes du gouvernement qui scient l’économie française à force d’interventionnisme, de capitalisme de copinage et de corporatisme et vous récoltez en échange le non-droit, le clientélisme et finalement la pauvreté.

      Vous ne vivez absolument pas dans une « économie libérale » ni dans un état de droit démocratique. Si c’était le cas vous auriez, comme pour le 4eme du classement des libertés, un chômage à 3%-4%, des salaires doublés et des budgets de l’état en équilibre avec beaucoup moins d’impôts.

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