Le prix des roses de la Saint-Valentin

Qui fixe le prix des roses de la Saint-Valentin ? Le consommateur !

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
rose by Waldemar Jan-Domaine public

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le prix des roses de la Saint-Valentin

Publié le 14 février 2022
- A +

Par Don Mathews.
Un article du Mises Institute

Un jour d’amour, de romance, et bien sûr, de mise sur le marché.

Aujourd’hui, les amoureux à travers les États-Unis, le Canada, le Mexique, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la plupart des pays de l’Europe ont acheté des roses pour leur bien-aimé. Les roses sont un cadeau magnifique. Et particulièrement coûteux, notamment à la Saint Valentin.

À l’échelle nationale, les prix des roses doublent ce jour-là par rapport à la plupart des autres jours de l’année.

Pourquoi les roses sont-elles aussi chères à la Saint Valentin ?

Demandez aux amoureux/consommateurs, et ils vous répondront que c’est à cause des fleuristes. Demandez aux fleuristes, et ils vous expliqueront que ce sont les grossistes. Demandez aux grossistes, et ils vous diront que ce sont les producteurs. Quant aux producteurs, ils vous diront que ce sont les coûts.

La vraie raison ? Ce sont les consommateurs.

Les producteurs expliquent leur cas de façon convaincante : ils indiqueront que les consommateurs ont des goûts exigeants en ce qui concerne les roses. Plus de 60 % des roses que les Américains achètent pendant l’année le sont pendant trois jours : à la Saint Valentin, à la fête des mères et à Noël.

La Saint Valentin est le jour le plus populaire pour les roses. Il représente de 25 à 30 % des ventes annuelles des producteurs.

Combien de roses sont achetées par les Américains à la Saint Valentin ? Ils en ont acheté 130 millions.

Placer 130 millions de roses sur le marché pour un jour n’est ni simple ni bon marché, expliquent les producteurs. Les roses ne peuvent pas être fournies comme des hamburgers ou de l’huile de vidange. Elles réclament du temps, de l’attention, de la chaleur et du soleil.

La plupart des roses du marché poussent en serre. Selon Roses Incorporated, un groupe de producteurs de roses, les producteurs de roses américains gèrent presquent 365 hectares (900 acres) de serres correspondant à un investissement avoisinant deux millions et demi de dollars par hectare.

En été, une serre permet de cultiver une rose en 30 jours environ. Mais durant les mois froids et sombres de décembre, janvier ou février, il faut entre 50 et 70 jours pour faire pousser une rose.

Conserver une rose de Saint Valentin au chaud pendant qu’elle pousse nécessite pas mal de chaleur. À tel point que les factures de chauffage des grandes serres californiennes excèdent habituellement les 200 000 dollars par mois.

Et la logistique de production est impressionnante. Au moment même où les producteurs remplissent les demandes de la saison de Noël, ils doivent passer à la vitesse supérieure pour produire l’énorme récolte de la fête des amoureux.

Quant à la logistique de distribution, elle n’est pas moins considérable. Le minutage doit être parfait. Les producteurs et les grossistes doivent distribuer cette récolte à 26 000 fleuristes et 23000 supermarchés dans les cinq jours précédant la Saint Valentin. Plus tôt, c’est trop tôt, les roses risquent de défraîchir. Plus tard, c’est trop tard : peu de gens achètent des roses le lendemain de la fête.

Il n’y a pas à tortiller : les obstacles que les producteurs doivent surmonter pour amener plus de 100 millions de roses sur le marché pour une journée précise sont très substantiels.

Mais remettons cause et effet dans le bon ordre : à la Saint Valentin, le prix des roses est élevé, non pas parce que les coûts de production sont élevés. En fait, les coûts de production sont élevés parce que les prix des roses sont élevés, et ces prix sont élevés parce que la demande des consommateurs amoureux est énorme pour des roses ce jour-là.

Cette demande gigantesque de roses crée une demande gigantesque en superficie, en travail et en capital utilisés exclusivement pour faire pousser des roses. Leur prix grimpe et le coût pour les faire pousser le suit. Les producteurs ne peuvent payer ces coûts que tant que les consommateurs sont prêts à payer ce prix.

Le consommateur est roi à la Saint Valentin… Tout comme les autres jours d’ailleurs.

Article initialement publié en 2018.

Traduction par Contrepoints de The economics of the rose market.

Voir les commentaires (24)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (24)
  • Un « petit » problème : Il y a des roses produites dans des conditions douteuses, voire criminelles et/ou ùortifères, qui son « européanisées » par, des fleuristes néerlandais ou autres peu scrupuleux

    • Décidemment , tout ce que l’humain touche subit un sort funeste !
      Avec application , chaque jour , il détériore la nature , sa beauté et ses êtres vivants .
      L’apprenti sorcier qu’ il est saccage tout .
      C’est vraiment l’animal le plus raté de la Création
      !

    • Sources? Pour ma part, j’achète sur les bloemenveiling (marché floraux) Hollandais depuis plus de trente ans. pour la Saint-Valentin, ou toute autre fête, la très grande majorité des acheteurs ne prennent aucun risque. ils achètent les producteurs réguliers. Pas de prise de risque sur de tels montants. Les producteurs privilégiés sont ceux qui sont présents toute l’année,dont la qualité et la régularité ne peuvent être mise en doute . Je vous invite à vous renseigner sur la logistique Néerlandaise ainsi que sur les contrôles qualités pour vous faire une idée: c’est de la belle horlogerie.
      Pour votre exemple cité, je ne vois qu’un réseau parallèle et le fait de nommer précisément « les fleuristes néerlandais » en ajoutant « ou autres est limite pour moi. C’est soit de la jalousie face à cette magnifique organisation qu’est le marché floral en Hollande (premier pays exportateur) soit de la discrimination. Vous auriez simplement dit « fleuristes », cela m’aurait beaucoup moins chagriné. Cordialement

    • Euh… je n’ai pas compris le sens de votre message. Auriez-vous des sources de ce que vous avancez ? Qu’entendez-vous par « des conditions douteuses, voire criminelles » ?

    • Saleté d’étrangers, et en plus ils ne parlent même pas français . Sgrongneugneu…

  • Et pour la dinde c’est mieux ou c’est pire ?

  • Quand il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème. Il suffit de supprimer la Saint Valentin.

    • @ koriaendre

      Qui vous parle de problème à résoudre et d’absence de solution?

      Qui oblige à acheter des roses rouges le 14 février et qui l’interdirait?

      Chaque libéral restera libre de fêter ses sentiments quand il lui plaira et comme il lui plaira!

    • Ou alors on demande au Pape de décaler la date vers le mois de mai, comme ça les roses pourront être produites sur place.
      LOL!

  • On cultive des rosiers pour les faire fleurir en roses qui sont coupées. S’il faut un mois, c’est pour qu’un bourgeon de rosier devienne rameau floral et bouton. Notre époque si éloignée de la nature et de la culture pense que l’on cultive des « pommes », des « fraises », du « coton », du « café », du « thé ». Les mots pour le dire correctement existent : pommier, fraisier, cotonnier, caféier, théier.
    Bien sûr, les coûts sont dus aux concentrations sur trois dates alors que les amoureux devraient offrir des roses tout au long de l’année.

  • quand on aime quelqu’un c’est toute l’année..si des personnes achètent des fleurs à cette période grand bien leur fasse de payer plein pot..

    • « quand on aime quelqu’un c’est toute l’année »,
      Quand on est radin, c’est pour la vie!

      -1
      • et donc? vous êtes libéral ou pas donc ce que je fais e mon argent ne peut vous amener à me juger.si? de toute façon une fleur n’est belle que lorsqu’elle pousse naturellement et n’est pas coupée

  • Personnellement, j’offrirai UNE rose, une belle, à ma belle ce soir.
    C’est l’époque de la coquille Saint Jacques et la pleine époque de la truffe (elle est deux fois moins cher qu’à Noël et bien plus mûre…).
    Ce sera donc carpaccio de Saint Jacques aux truffes, accompagné du vin qui va avec (acheté, lui, de très longue date).
    Pour ce qui adviendra après, je vous laisse une totalité liberté de pensée.
    Voilà comment je transforme cette fête nettement connotée commerciale en ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, la fête des amoureux.
    Mais en bon libéral, je laisse bien entendu chacun libre d’offrir toutes les roses à qui il veut. Ou pas.

  • la st valentin ? une escroquerie .. moi j’achète des moules

  • « Le consommateur est roi à la Saint Valentin… »
    roi des quoi?
    Toutes ces fêtes de la consommation sont des pièges a c..
    Comme si il fallait attendre une fête pour offrir des fleurs.. sauf si on est dans le club des mal sucés bien sur ;)) (pas sur la tète)

  • Mignonne, allons voir si la rose . . .

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
0
Sauvegarder cet article

Un article de Mathieu Plane, économiste - Directeur adjoint au Département Analyse et Prévision OFCE, Sciences Po

 

Le retour de l’inflation en France depuis deux ans, dont l’origine vient principalement d’un choc de prix d’importations lié à la hausse vertigineuse de la facture énergétique, pose la question centrale de la répartition de ce choc au sein des agents économiques. Qui en a principalement subi les effets ?

Sous l’effet, d’abord de la forte reprise post covid, puis de la guerre en Ukraine, le prix des comp... Poursuivre la lecture

Première partie de cette série ici. Seconde partie de cette série ici.

 

Quel devrait être le prix d’une bouteille de lait dans les grandes surfaces ?

Dans les deux premières parties de ce billet, nous avons vu que la question est mal formulée, et que l’analyse économique de la répartition du prix final d’un litre de lait est presque toujours biaisée.

De plus, nous avons montré que les deux principales propositions du monde syndical agricole sont, non seulement anti-économiques, mais vont profondément à l’enc... Poursuivre la lecture

Première partie de cette série ici.

 

Quel devrait être le prix d’une bouteille de lait dans les grandes surfaces ?

Dans la première partie, nous avons vu que cette question est mal posée : la répartition de la part des différents acteurs dans le prix final du lait ne laisse presque aucune marge nette à aucun d’entre eux.

À part l’État lui-même – qui extrait visiblement plus de la moitié du prix du lait à son propre profit – la comptabilité des agriculteurs, des entreprises agro-alimentaires et des grandes sur... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles