Dépenses publiques : le Québec améliore ses performances

C’est sur le plan des dépenses publiques que le gouvernement Couillard obtient son meilleur score.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Drapeau Québec (CC, abdallahh)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Dépenses publiques : le Québec améliore ses performances

Publié le 5 février 2016
- A +

Par Youri Chassin.
Un article de l’Institut économique de Montréal

Drapeau Québec (CC, abdallahh)
Drapeau Québec (CC, abdallahh)

Le Québec est, depuis plusieurs décennies, l’une des provinces canadiennes où les dépenses publiques, le fardeau des impôts et le niveau d’endettement sont les plus élevés. L’un des principaux défis du gouvernement du Québec est donc de renverser ces trois tendances dans le but d’améliorer le dynamisme de l’économie de la province et de permettre une hausse du niveau de vie de sa population. Comment se compare le gouvernement actuel du Québec par rapport aux autres gouvernements provinciaux dans l’atteinte de ces objectifs ?

Le Québec en 2ème position

L’Institut Fraser publie chaque année un bulletin comparant la performance fiscale relative des Premiers ministres provinciaux dans trois catégories, soit 1) les dépenses publiques, 2) les impôts des sociétés et des particuliers et 3) les déficits et la dette. Compte tenu des changements de gouvernements, certains Premiers ministres ont été évalués sur une période plus longue que d’autres, et quatre d’entre eux ne sont plus au pouvoir1.

Le gouvernement de Philippe Couillard, dont la performance a été mesurée pour l’année 2014-2015, fait très bonne figure dans ce classement avec un score global de 78,2/100, obtenant la deuxième place juste derrière le gouvernement de Christy Clark en Colombie-Britannique (78,5), loin devant le gouvernement de Kathleen Wynne en Ontario (61,4) et l’ancien gouvernement dirigé par Alison Redford en Alberta (53,8) (voir Tableau 1). Les gouvernements de trois provinces atlantiques, soit le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador, obtiennent tous une note en dessous de 50.

C’est sur le plan des dépenses publiques que le gouvernement Couillard obtient son meilleur score. Le calcul s’appuie sur deux mesures spécifiques, soit la différence en points de pourcentage entre, d’une part, la croissance des dépenses de programmes du gouvernement et la croissance économique, et, d’autre part, la croissance des dépenses de programmes et le total de l’inflation et de la croissance démographique. Ce critère se concentre donc sur la variation des dépenses publiques et non sur leur niveau. Les gouvernements ayant augmenté leurs dépenses plus vite que l’économie de leur province, ou encore, plus vite que l’inflation et la croissance démographique combinées, obtiennent de moins bons résultats.

Le gouvernement du Québec se distingue en étant la seule province avec la Nouvelle-Écosse qui a fait le contraire, c’est-à-dire augmenté ses dépenses de programmes moins rapidement que ces autres facteurs. C’est donc dire que le poids relatif de l’État a diminué au Québec en 2014-2015.

Les contribuables québécois toujours parmi les plus imposés

C’est sur le plan de l’imposition des revenus que le Québec fait beaucoup moins bonne figure et qu’il continue d’avoir une cote à remonter, se classant au septième rang dans cette catégorie. Comme la plupart des autres provinces sauf l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, le Québec n’a pas connu de hausse des taux d’imposition des particuliers aux taux examinés dans l’étude depuis l’élection du gouvernement Couillard. Toutefois, le Québec pâtit à cause de son niveau d’imposition déjà extrêmement élevé. Par exemple, il a le taux marginal d’imposition le plus élevé parmi les dix provinces à 50 000 $ de revenu et le deuxième le plus élevé à 150 000 $.

C’est évidemment l’Alberta sous la Première ministre Redford qui se classe au premier rang dans cette catégorie, avec ses impôts depuis longtemps avantageusement bas autant pour les entreprises que les particuliers, bien que cette situation soit susceptible de changer avec l’élection récente d’un nouveau gouvernement. Le gouvernement Brad Wall de la Saskatchewan se démarque par ailleurs en étant le seul à avoir réduit le taux d’imposition moyen des entreprises depuis le début de son mandat.

Enfin, le gouvernement Couillard obtient encore une fois une position enviable dans la catégorie des déficits et de la dette, soit le troisième rang. Le Québec et la Saskatchewan sont les seuls à avoir réduit le poids de leur dette nette en pourcentage du PIB, respectivement de 1,2 et 3,4 % sur une base annuelle. Parmi les gouvernements ayant généré en moyenne des déficits budgétaires, le gouvernement Couillard est celui qui a le plus petit déficit en proportion du PIB. Les deux gouvernements qui le devancent dans cette catégorie, ceux de Brad Wall et de Christy Clark, ont généré en moyenne des surplus.

Conclusion

La situation des finances publiques s’est améliorée au Québec depuis les dernières élections si on la compare à celle des autres provinces. Selon ce classement, le gouvernement Couillard a notamment réussi à reprendre le contrôle des dépenses et à mettre un frein à l’endettement croissant de la province.

Il reste toutefois beaucoup de chemin à faire avant de rejoindre la moyenne canadienne, et encore plus avant d’atteindre une situation qui serait plus favorable à la croissance. En particulier, le Québec a une importante cote à remonter pour rendre sa fiscalité plus compétitive. Le fardeau fiscal explique pourquoi le revenu disponible des Québécois est le plus bas de toutes les provinces et croît faiblement, ce qui empêche de nombreuses familles d’améliorer leur sort2.

*Ce Point a été rédigé avec l’aimable collaboration de l’Institut Fraser à partir des données contenues dans « Measuring the Fiscal Performance of Canada’s Premiers », qui est publié simultanément. L’IEDM est toutefois seul responsable du contenu de la présente publication.

Sur le web

Lire sur Contrepoints notre dossier spécial Canada

  1. Consulter l’étude complète pour obtenir les détails de la méthodologie utilisée. Charles Lammam, Milagros Palacios et Feixue Ren, Measuring the Fiscal Performance of Canada’s Premiers, Institut Fraser, février 2016.
  2. Institut de la statistique du Québec, Revenu disponible par habitant en 2014 – Le Québec au dernier rang des provinces canadiennes, Communiqué de presse, 18 janvier 2016 ; Youri Chassin et Alexandre Moreau, Le fardeau fiscal et le revenu disponible des Québécois, Le Point, IEDM, avril 2015.
Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • Pas de commentaires ?
    Sans doute parce qu’il n’y a rien à ajouter et pas matière à polémique.
    intéressant en tout cas.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Article disponible en podcast ici.

Jadis, seuls les criminels se retrouvaient sur écoute. La traque du citoyen par les bureaucrates était une exception. Les surveillances de masse étaient réservées aux régimes totalitaires, impensables dans nos démocraties.

Or depuis le 11 septembre, nos gouvernements nous considèrent tous comme des potentiels criminels qu’il faut espionner constamment. Et toute comparaison aux régimes totalitaires fera glousser nos fonctionnaires devant une telle allusion.

J’ai déjà longuement commenté... Poursuivre la lecture

Par Philbert Carbon.

Les Jeunes agriculteurs s’amusent à mettre à l’envers les panneaux de signalisation partout en France pour signifier que la politique agricole « marche sur la tête ». Ils dénoncent, entre autres, des normes trop nombreuses, une surcharge administrative et des rémunérations de misère.

Ils auraient pu aussi s’en prendre à la fiscalité. Une étude de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), que nous avons déjà évoquée au moment de sa sortie, rappelle que l’imposition des terres agricoles, très é... Poursuivre la lecture

Le Parlement examinera le budget de l’Etat jusqu’à Noël. Comme chaque année, à défaut de faire l’inventaire des impôts français et de débattre de leur opportunité, il ajoute, supprime ou modifie de nouvelles niches fiscales, exonérations ou encore exceptions à l’exonération. Ces débats techniques occupent toutes les pensées des parlementaires durant trois mois pendant lesquels il n’est jamais question de débattre de l’essentiel : les conditions du consentement à l’impôt sont-elles réunies ?

 

La France, championne de la pressi... Poursuivre la lecture
Voir plus d'articles