Les gourous de Wikipédia

L’encyclopédie en ligne est tendancieuse. Mais son pouvoir d’intimidation est tel que nul n’ose le penser, encore moins le dire, surtout pas l’écrire, et cela ôte toute capacité à le théoriser…

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Les gourous de Wikipédia

Publié le 22 janvier 2016
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Par Marc Crapez.

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« C’est le 15e anniversaire de Wikipédia ! Dites-nous ce que Wikipédia signifie pour vous »… À mon avis, 99 % de Wikipédia est valable et la plupart des contributeurs sont sincères. Mais le 1 % restant, ou le 0,1% peu importe, en particulier sur le Wikipédia francophone, est la proie d’une politisation d’autant plus efficace qu’elle est insidieuse.

La politisation à gauche de Wikipédia est indéniable. Il suffit de constater (en laissant de côté les néo-nazis et autres staliniens) qu’il existe des dissidences de droite, Wikibéral, WikiKto, Conservapedia, ou encore le satyrique Gauchopedia, mais pas de dissidences de gauche, Anarchopedia est davantage une excroissance qu’une dissidence, puisqu’elle « se limitera au sujet de l’anarchisme » et que « les articles proviennent, pour une partie, de l’encyclopédie Wikipédia ». Cela prouve que les gens de gauche y trouvent davantage leur compte que ceux de droite. Si le public de gauche et d’extrême-gauche est légaliste, lui qui se veut si souvent « alternatif », c’est bien parce que le plateau de la balance penche outrageusement d’un seul et même côté.

Le fameux entrisme trotskiste ne s’exerce plus à l’ancienne, au sein de partis politiques, mais là où l’on peut le plus influer sur l’opinion, là où les activistes peuvent duper des foules inorganisées.

Ce constat est factuel, quasi mathématique. À ce titre, il devrait d’ores et déjà figurer sur Wikipédia. Le fait qu’il n’y figure pas est un indice supplémentaire de cette politisation qui, comme toute bonne politisation, dissimule les preuves de son existence. À l’instar du crime parfait, il s’agit d’un forfait parfait, ou d’une partialité subtile, peu importent les termes.

Les cinq facteurs de domination de la gauche

On peut en expliquer les causes par une série de facteurs.

  • la gauche et l’extrême-gauche ont à voir avec la fonction publique. Or, l’emploi public ou parapublic laisse davantage de temps libre, et tend à politiser et syndicaliser.
  • la gauche est liée à l’Éducation nationale. Ce qui laisse aux enseignants encore plus de temps libre qu’aux autres fonctionnaires et, de surcroît, une motivation et un certain savoir-faire rédactionnel.
  • la gauche est plus associative que la droite. Le fait est à comprendre dans les deux sens : elle compte davantage de permanents d’associations, disponibles, politisés et motivés ; et cultive une attitude plus associative, plus coopérative dans le périmètre de la famille politique de gauche.
  • c’est le nouveau terrain de chasse de l’extrême-gauche. Le fameux entrisme trotskiste ne s’exerce plus à l’ancienne, au sein de partis politiques, mais là où l’on peut le plus influer sur l’opinion, là où les activistes peuvent duper des foules inorganisées, c’est-à-dire sur les réseaux sociaux en général et sur Wikipédia en particulier. Anonymat et opacité décuplent la puissance de l’entrisme : les loups se rallient pour chasser en meute et trancher toujours dans le même sens litiges et controverses. Cet art de noyauter les organisations, de coloniser les institutions et de constituer des cartels idéologiques a été mis en lumière par Péguy, Augustin Cochin, Auguste Le Flamanc, Jean-Paul Aron ou Mancur Olson.

Les fakirs de Wikipédia font semblant de trouver légitimes toutes sortes de critiques, à condition qu’elles ne touchent pas au cœur du réacteur : la jubilation des gauches rassemblées pour s’octroyer la part du lion et berner les droites divisées.

  • Wikipédia est investi par l’intellectualisme, une recette que maîtrisent à merveille le clergé universitaire et les militants de gauche de formation universitaire… À preuve, de discutables notices de revues (Réformistes et solidaires, Collectif carré rouge, Vacarme, Lignes) ou de politologues (Érik Neveu, Gabriel Périès, Frédérique Matonti, Olivier Le Cour Grandmaison, Johanna Siméant, Bernard Pudal).

Les wikipédiens censurent les canulars dont ils sont victimes

En face, la droite reste inhibée par des comportements plus individualistes, une moindre disponibilité professionnelle, une moindre motivation à l’activisme intellectuel, enfin une intériorisation de la culpabilisation par les paradigmes adverses. Mentionnons, à cet égard, l’article Wikipédia rédigé par les libéraux convaincus de Wikibéral : ceux-ci restent déférents envers le grand frère qui les tourmente. Il n’y a pas de véritable autonomie de pensée à l’endroit de Wikipédia. D’autant que ce dernier ne rend pas la pareille en mentionnant ses concurrents, et tend à présenter ceux qui lui adressent des critiques comme des hurluberlus ou des grincheux : « Toute communauté génère son lot d’insatisfaits, de mécontents et de protestataires », lit-on d’emblée sur la page Wikipedia : espace de libres critiques

Ne manquent plus que « les frustrés et les frileux » pour compléter ce vocabulaire connoté qui dévalorise d’emblée le contradicteur… tout en affectant tolérance et équité ! Cette sorte de prestidigitation drape dans un langage libertaire ses penchant dogmatiques ou autoritaristes. La « Liste des canulars » ne plaisante d’ailleurs pas. Elle censure le canular des libéraux (qui inventèrent une pseudo-Nouvelle alternative prolétarienne) comme celui de l’imaginaire conflit Bicholim en Inde… Les fakirs de Wikipédia font semblant de trouver légitimes toutes sortes de critiques, à condition qu’elles ne touchent pas au cœur du réacteur : la jubilation des gauches rassemblées pour s’octroyer la part du lion et berner les droites divisées.

Wikipédia est le petit livre rouge des jeunes générations, des élèves, des étudiants et, au-delà, des curieux. Aucun n’a l’idée de problématiser ce qui paraît aller de soi. Comme si une forme de servitude ou de soumission intériorisée dissuadait de se poser des questions. Quant aux wikipédiens, ils n’ont même pas généré en leur sein une instance déontologique un tant soit peu indépendante, comme toute communauté soucieuse de transparence, de pluralisme et de contre-pouvoir. Ils ne s’inclinent que devant la hiérarchie, des plus anciens contributeurs, et l’argent, de ceux qui ont un bon avocat. Jamais dans l’histoire, encyclopédie si monopolistique n’était parvenue à ôter à la critique toute légitimité.

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  • Question bête : au vu de la représentation politique française, les libéraux sont-ils de gauche ou de droite ? J’ai comme un doute de ce côté (rappel au passage : Bastiat siégeait au centre gauche à l’assemblée nationale)

    • c’est vrai que la question a pu se poser en fonction de la définition de gauche / droite.

      ceci dit en france elle ne se pose plus, tant la gauche est devenu presque synonyme de collectiviste acharné;
      ce qui ne veut pas dire que la droite soit toujours différente, mais par contre que la gauche c’est beaucoup défini par opposition avec les libéraux ou plutôt les affreux méchants turbo-ultra-néo-libéraux.

  • Les troskistes ont compris depuis longtemps qu’il fallait infiltrer les médias, la culture et l’Education pour assurer leur avenir. Les écolomaniaques utilisent les mêmes méthodes et ce n’est pas un hasard.
    Faute de contrer un « système » élaboré par des méthodes que la morale réprouve, on ne peut que créer des alternatives. Encore faut-il que des connivences bien établies ne faussent pas le jeu de la concurrence.
    Ceci est évidemment valable pour tous les médias.

  • « Les fakirs de Wikipédia font semblant de trouver légitimes toutes sortes de critiques, à condition qu’elles ne touchent pas au cœur du réacteur »
    Cela me fait tout à fait penser à « l’oeil du 20 heures » sur le journal de la chaîne nationale officielle: on met en scène une pseudo critique en évitant bien l’essentiel et en restant sur le fond dans le politiquement correct.
    Mêmes méthodes…

  • Wikiberal n’est pas de droite mais c’est libérale. C’est deux choses très différentes.

  • Wikipedia de part sa conception permet d’obtenir un consensus mou, il n’y a rien de nouveau là dedans. Wikipedia vous donne la pensé dominante, la tendance. Maintenant je ne suis pas socialiste et je fait confiance à l’intelligence et à la capacité de discernement de mes compatriotes. Ce qui me fait dire que les libéraux ont raision, c’est que personne ne m’a encore opposé wikipédia dans une discussion. Wikipédia c’est avec Google le point d’entré quand on se pose une question, ensuite les personnes analysent, creusent et recroisent, ils ne sont pas aussi stupides que nos élus aimeraient.

  • Comme l’observait Alain, qui ne se revendique pas explicitement de gauche est, de facto, de droite; y compris des courants qui s’en défendent comme le gaullisme; c’est ainsi et cela concerne évidemment les affreux-vilains-libéraux de « gc ».
    Quant à la remarque d’ « anagrys », elle s’explique aisément : si Bastiat, mais aussi Tocqueville et même Drumont siégaient à gauche, c’est tout simplement parce que le clivage gauche-droite n’existait pas encore au 19è siècle.

  • Conservapedia ? Comment un article qui se veut sérieux ose mentionner cette caricature ? The Onion est plus crédible.

    • Est ce que l’auteur dit que c’est une source fiable ? non. Il dit juste que c’est une dissidente de droite (conservatrice en l’occurence) de Wikipédia. Ce qui n’est que la stricte vérité

    • « Conservapedia »

      « Wiki encyclopaedia with articles written from a Christian fundamentalist viewpoint. »

      Le grand mérite des évangélistes US restent qu’ils ne cherchent pas à avancer masqués contrairement à l’énorme majorité des courants extrémistes aujourd’hui. Sans oublier le fait que ces gens sont majoritairement des gens souriants, polis et bien élevés qui sont tout en bas de la liste des gens nuisibles de ce monde.

  • Ça c’est très bon comme tactique.
    Un, on cherche à « accrocher » l’auteur de l’article.
    Deux, on se contente de dauber sur une tête d’épingle, sans l’adjonction « et ce fait est important contre votre théorie », ce qui, observait Pareto, n’est donc qu’une objection formaliste.
    Trois, on discute avec feu d’autre chose que de la question qui vous embarrasse (ignoratio enlenchi, avec une pincée de petitio ad verecundiam sur le mode accusateur : devriez avoir honte de soutenir une idée pareille !).
    Mon tout n’a pas pour but d’approcher le vrai, mais de jeter le trouble, un peu comme dans l’amphi d’une AG.

    • Et vos « Mais le 1 % restant -ou le 0,1% peu importe », ce n’est pas vouloir « accrocher » WP ? Ce n’est pas dauber sur une tête d’épingle ? Les petites affaires que vous citez, ce n’est pas de la bisbille entre intellectuels sans rapport avec l’entreprise générale de WP ?

  • Pas vraiment d’accord avec Marc Crapez.

    J’ai contribué (lourdement) à de nombreux articles autour du libéralisme, sous le pseudo elvin, en y présentant les positions les plus authentiquement libérales (je dirais même misesiennes). J’ai évidemment trouvé des opposants avec qui j’ai débattu sur les pages de commentaires, mais en règle générale j’ai pu imposer mes positions, et à aucun moment je n’ai eu l’impression que l’institution WP était partiale – seulement des contributeurs individuels, la plupart du temps de bonne foi et ouverts au dialogue.

    • j’aurais tendance à en conclure que si WP semble pencher à gauche, c’est seulement parce que les libéraux n’y sont pas assez présents, peut-être justement parce qu’ils commettent l’erreur de préférer s’exprimer sur des supports catalogués « libéraux ».

    • Bonjour Gérard Dréan,
      Il me semble que vous négligez certains facteurs. Primo, l’institution n’a même pas besoin d’être partiale, car la partialité s’agence d’elle-même (voir Augustin Cochin et les autres auteurs cités).
      Secundo, on vous laisse volontiers parler de l’école autrichienne et de von Mises parce que ce n’est pas stratégique et, en outre, parce que les wikipédiens ont appris à se méfier des libéraux convaincus en tant qu’adversaires coriaces.
      Tertio, si vous touchez au coeur du réacteur, là c’est « chasse gardée », voyez les articles sur la crise de 2008 par exemple, voyez aussi combien un économiste comme vous est mésestimé au regard de la gloire d’un auteur tel que Piketty (que vous aviez critiqué si je ne m’abuse et utilement). Cette différence de traitement contribue, comme je l’avais relevé, à ce qu’il se permette, dans l’émission sur le capitalisme diffusé sur Arte, de déprécier David Ricardo en affirmant qu’il défend : « les intérêts de sa classe mais, par moments, comme chacun d’entre nous, il essaye aussi de raisonner d’un strict point de vue désintéressé, et d’un point de vue logique ». Autrement dit, Ricardo serait aveuglé par ses préjugés égoïstes mais parfois capable, comme un homme normal, de se placer du point de vue de Sirius et d’être cohérent !

      • WIKIPÉDIA fonctionnerait il comme CONTREPOINTS, activé qu’il est par une dizaine de commentateurs de permanence dialoguent entre eux….

  • Bon, où est le problème ?
    Cela me fait penser à une étude qui tentait de démontrer que les articles de WP étaient dans l’ensemble sexiste dans le traitement biographique des auteurs. Or il se trouve que la très grande majorité des contributeurs de WP étaient à l’époque ( sont encore ?) des hommes.
    Donc, si WP est trop orienté à gauche, il suffit de s’y mettre, pour ceux qui veulent, et tenter d’équilibrer les choses. C’est le principe de WP. Un article sera d’autant plus « équilibré » qu’il sera discuté.
    WP est le projet humaniste du 21 ème siècle, aussi important et fondamental que l’Encyclopédie.

    • J’ai analysé ce genre de propos dans l’avant-dernier paragraphe de l’article et, par ailleurs, dans « la tyrannie relativiste du ‘on s’en fiche’ ». Celui qui se présente comme tolérant et libertaire s’avère finalement rigide et normatif, multipliant les affirmations gratuites. Tout le monde pourrait s’y mettre (sauf que tout le monde n’est pas forcément dispo). Plus ça débattre, mieux ce sera (sauf qu’on risque un effet Babel de notices illisibles). Nous sommes les nouveaux Diderot humanistes (les sceptiques sont probablement bestiaux).

  • Un aspect pas aborde dans cet article qui sent un peu trop le « delire » complotiste paranoiaque : le Wikipedia est ecrit et edite par les utilisateurs, et est sans doute – malgre la regle primaire de citer ses sources – une representation assez fidele de la tranche de population partageant la meme langue. Dans quelle mesure, je ne sais pas, mais la France n’a pas ete un pays « de droite » d’un point de vue economique et politique depuis xxx annees, et encore moins liberal, donc la pensee globale et l’approche des problemes, de l’Histoire, des Sciences, etc … est vue au travers de ce « filtre de gauche », ou tout au moins via un biais non-liberal. Rien de bien mechant ou de « planifie » la-dedans, et encore moins quand on prend la peine de cliquer sur la version en anglais d’un article et qu’on se rend compte de la « bete » traduction. Bon j’admets passer plus de temps a lire des articles sur les sciences physiques que la politique ou l’economie, et c’est sans doute moins biaise …

  • Bon article mais on peut dire la même chose des islamistes qui tendent à réécrire tout ce qui concerne l’islam.

    D’ailleurs, comme autres dissidences de Wikipédia, il y a Wikiislam qui est un wikipédia critique de l’islam né du fait que les islamistes réussissaient à (trop) influencer Wikipédia qui faisait que Wikipédia était trop islamophile.
    Il y a aussi Wikipédisraël, dissidence de Wikipédia sur Israel car Wikipédia a un parti pris contre Israel du fait de l’alliance islamogauchiste sur ce sujet.
    Ces dissidences ne peuvent pas être considérés comme des dissidences de droite en tant que tel mais c’est des dissidences sur des sujets où la gauche arrive à imposer sa pensée unique (càd un point de vue islamophile et anti israélien) aux gens.

  • Il faudrait créer une dissidence de wikipédia juste sur l’histoire. Tant l’histoire enseigné et connu par la plupart des gens est biaisé (en faveur de la gauche).

    La gauche réussit à imposer sa pensée unique surtout à travers l’enseignement et les médias qui sont deux bastoins de gauche faisant de la propagande gauchiste

    •  » bastoins » bastions

      • L’histoire est effectivement sinistrée. Chicaner cela est typiquement de droite, par individualisme et souci de précision. En face, ils se régalent. Parce qu’ils en sont sûrs, eux, de la politisation de Wikipédia, comme de celle des manuels scolaires ou des jurys d’agrégation. Et ils y travaillent, eux, à cette politisation, en valorisant les auteurs de leur bord et en critiquant les auteurs adverses.

  • J’ai déjà essayer de débatre sur le site du journal marianne à propos de « l’ultra libéralisme ». Le plus étonnant ce n’est pas que mes contradicteurs soit des anti-libéraux rabique, ça en France c’est habituel, mais c’est l’effrayante méconaissance qu’ils ont du libéralisme.
    En gros, il ne connaissent du libéralisme que la vision qu’en ont les pontes de l’ultra gauche comme la Naomi Klein… Autant vous dire qu’ils n’y comprennaient rien.

    • Tout à fait, et j’ai aussi l’impression qu’en France la plupart des gens connaissent tellement mal le libéralisme que beaucoup croient que c’est un synonyme du capitalisme de connivence…

      • Je « plussoie » (comme on ne devrait pas dire!): la pensée libérale n’est pas répandue, en France: elle ne se retrouve pas exprimée dans les médias ou la presse « de masse »: c’est logique puisqu’elle protège, par principe, la liberté individuelle, y compris de pensée et d’expression, et donc elle s’éloigne d’une idéologie dogmatique claire, « idéalement » contenue et « sacralisée » dans la pensée et le texte d’un seul auteur (exemple-type: le petit livre rouge de MaoTse Toung).

        Donc, dans les médias, la pensée libérale s’exprime de faction factuelle, le plus souvent en « réaction » face à un projet restreignant la liberté individuelle ou le « glissement » d’une entreprise « privée » (au sens le plus large) vers un contrôle communautaire (= l’état, la loi, le règlement, les freins!).

        De même: difficile d’imaginer un « parti libéral » semblable aux autres partis, en France, avec une « discipline de vote », par exemple, ou le fait de vouloir confier un « dossier » au plus compétent, quel que soit son vote habituel. (C’est l’inverse, qu’on voit: n’importe qui, à condition qu’il soit soumis au parti!).

        Enfin, en Europe, les citoyens majoritaires (le « ventre mou ») baigne, politiquement, dans une pensée (assez vague) de « social-démocratie » à la couleur mal définie ou circonstancielle.

        Pour en revenir à l’article: si je comprends le procès fait à « Wikipédia » (sans croire qu’il le mérite), il aurait été plus efficace de l’émailler de faits probants plutôt que d’expliquer la logique d’une stratégie du complot qui reste, évidemment à démontrer avant d’accuser!

        • Que ne vous appliquez-vous les conseils que vous donnez ! Vous accusez à la légère de complotisme, sans précisément le démontrer. Cela illustre le propos de mon article sur le pouvoir fascinateur de Wikipédia, qui délégitime a priori les critiques. Comme indiqué plus bas, les totalitaires étaient ceux qui savaient mieux que d’autres. Et l’accusation de conspirationnisme chez autrui est devenue une sorte de réflexe de Pavlov, tout aussi sommaire que ce que j’ai appelé le « dessous-des-cartisme ».
          Mon dernier mot s’adresse aux internautes « contrepointistes » en général : les nervis d’ultra-gauche qui viennent de mettre Calais à feu et à sang, quand ils s’ennuient dans leur sqatt, ne sont-ils pas des wikipédiens expérimentés et madrés ?

  • J’ai contribué plusieurs fois à certaines pages Wikipédia, mais ce n’était pas des sujets politiques.

    Je trouve que c’est un outil encyclopédique très utile. J’ai appris beaucoup grâce à lui. C’est vrai toutefois que l’impartialité n’existe pas, donc WP comme projet collaboratif a pu aussi être utilisé par des activistes, notamment de gauche. C’est dommage. Le but premier de Wiki n’est pas de véhiculer des idées politiques mais de renseigner, en essayant de dégager toutes les visions sans en privilégier aucune. Ces activistes sont cependant une minorité, il ne faut donc pas critiquer trop hâtivement. D’autant que la plupart des infos sont fiables.

    • Vous avez raison, les activistes sont minoritaires, sauf qu’ils occupent des points stratégiques. D’autres phénomènes se superposent, comme celui du pré carré. Voyez par exemple la notice « Histoire des idées », qu’un universitaire proche du PS privatise par une bibliographie sélective. J’ajoute le phénomène d’écart générationnel : des « philosophes » qui sont surtout des « natives digitals » ont des notices plus longues que celle d’un Alain Renaut d’ancienne génération.
      Côté bon fonctionnement, vous soulignez à juste titre les potentialités didactiques et maïeutiques de cette entreprise. N’imaginez pas, pour autant, qu’il y avait du vide auparavant : le Larousse illustré fut une féerie et il y eut nombre d’atlas et autres volumes de type encyclopédique.

  • Wikipédia met à disposition une quantité énorme de faits par rapport aux encyclopédies sur papier.
    Wikipédia pose problème par les interprétations qui y sont faites sur certains sujets techniques, économiques ou non, où règne en France un consensus de gauche politiquement correct, même quand c’est réellement faux accompagné d’arguments faux, afin ne pas reconnaître la réalité. Avec cette attitude Wikipédia aurait contredit Galilée s’il avait déclaré que la Terre tournait.
    Donc s’y méfier des justifications qui sont orientées pour des raisons partisanes, d’autant plus dangereuses que les lecteurs peuvent être très nombreux à se trouver manipulés ainsi et répandre ou appuyer de nouvelles idées reçues nuisibles socialement ou économiquement.

    • Tout cela est incontestable, mais WP est en somme le produit de la société conflictuelle, et on devrait s’en réjouir, dans la mesure où c’est ouvert. WP est un enjeu de la guerre culturelle, c’est vrai.
      Mais même si la gauche antilibérale ou cryptocommuniste verrouille certains articles, j’observe pour ma part qu’elle a largement perdu la guerre culturelle du net. Elle verrouillait d’une manière beaucoup plus sûre les médias traditionnels jusqu’ici. La libre circulation des idées et des informations sur le net a scellé la perte de son influence. WP est un cauchemar pour les dogmatiques et la pensée totalitaire. A moins d’en prendre le contrôle. Est-ce vraiment ce qui arrive ? Je ne crois pas.

      • Ce sont surtout les réseaux sociaux (j’ai appelé cela la « démocratie téléchargeable »), qui sont un cauchemar pour les dogmatiques, parce qu’ils véhiculent le pluralisme. A cet égard, sauf à être un libéral scientiste, on ne peut que regretter la position quasi-monopolistique de Wikipédia, adossée à une certaine connivence avec Google et assortie chaque année d’une campagne publicitaire assez intrusive pour lever des fonds. D’autant que ce qui caractérisait les esprits totalitaires ce n’était pas le complotisme, c’était le sentiment de supériorité de ceux qui savent mieux que d’autres.

  • J’aimerais bien voir un exemple de page ostensiblement biaisée. Dans les sujets clivants, comme la politique ou l’économie, on voie généralement d’abord l’exposition de la thèse des défenseurs, puis un résumé plus ou moins exhaustif des critiques. C’est le schéma qu’on retrouve sur ces pages par exemple : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marxisme https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Hayek https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Maynard_Keynes

    • De nouveau la tactique qui cherche à « accrocher » l’auteur de l’article, mis au défi (« j’aimerais bien voir ça ! ») par petitio ad ignorantiam (« prouvez-moi que j’ai tort ! »). Voici une ultime réponse. Les exemples de pages biaisées abondent -généralement pas ostensibles, les wikipédiens n’étant pas sots- mais ne concernent pas -il suffit de lire ou relire l’article et ses commentaires- les pages ‘os-à-ronger’ laissées aux « libéraux convaincus en tant qu’adversaires coriaces », capables de se rebiffer en ordre de bataille. Pour éviter les guéguerres stériles, les wikipédiens se concentrent sur les éléments faibles du troupeau ou les troupeaux trop hétéroclites pour réagir.
      Voir ci-dessus :
      -les exemples donnés au paragraphe du 5ème facteur de domination
      -« Wikipédia : espace de libres critiques » (qui, entre autres, ne mentionne pas Wikibéral)
      -« Liste des canulars » (qui censure ceux qui visent Wikipédia)
      -les pages sur la crise de 2008.
      Et par ailleurs :
      -les exemples fournis sur mon facebook
      -encore un exemple dans Marc Crapez, Je suis un contrariant, 2016, p. 170.
      -un dernier la page « efficience du marché »

    • Vous pouvez lire le lien que j’ai donné ci dessous qui donne des exemple concerts du fait que wikipédia est biaisé

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