Le défi migratoire

Une étude sur les grandes vagues migratoires auxquelles nous sommes confrontés sous la direction de Jean-Baptiste Noé.

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Le défi migratoire

Publié le 12 janvier 2016
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Je publie un nouvel ouvrage, Le défi migratoire. L’Europe ébranlée, qui comprend des contributions d’Olivier Hanne, islamologue et professeur à Saint-Cyr et Xavier Raufer, criminologue.

Le but de cet ouvrage est d’analyser les grandes vagues migratoires auxquelles nous sommes confrontés depuis quelques années. C’est un sujet qui suscite de nombreuses passions, et sur lequel il est même parfois interdit de réfléchir. Les accusations fallacieuses peuvent facilement tomber, doublées de mauvaises intentions et de volonté de nuire.

C’est pourtant un sujet capital. Des personnes meurent en mer, noyées. D’autres s’entassent dans des camps de fortune, vivant sous la tente et dans la boue. Elles quittent des pays en guerre, elles fuient la mort et la désolation. Face à ces drames, il est nécessaire de proposer autre chose que des postures et des positions morales préétablies. Il est nécessaire de comprendre, de réfléchir et d’aller au cœur des problèmes. C’est un des objectifs de ce livre : injecter de la raison sur un sujet passionnel.

Le droit de quitter son pays

Nous nous posons des questions simples : pourquoi partent-ils, quels chemins empruntent-ils, avec quels réseaux, quelles sont les conséquences pour l’Europe et pour les pays émetteurs, quelles sont les solutions possibles.

Le droit de quitter son pays est un droit imprescriptible. Il est normal que des populations victimes de la guerre et de la dictature fuient et cherchent à se rendre dans des pays plus cléments. Le droit de vivre et de mourir sur son sol et dans son pays est un autre droit imprescriptible. Personne ne fuit sa terre sans y être contraint. Si elles avaient le choix, les populations préfèreraient rester vivre chez elles.

Une Europe ébranlée

Dans le même temps, l’Europe se trouve ébranlée par ces mouvements migratoires. Des piliers que l’on croyait sûrs se sont effondrés en quelques semaines. Schengen, apparemment indépassable, a été renversé en quelques jours suite à la fermeture des frontières commencée par la Hongrie. Le gouvernement de Mme Merkel est aujourd’hui dans la tourmente, alors qu’à l’été 2015 personne n’imaginait que celle-ci puisse être contredite. Les Allemands accueillaient les immigrés les bras ouverts, jusqu’à ce qu’ils découvrent les difficultés d’intégration, les crimes commis par certains, et l’ampleur du phénomène. L’Europe devait nous protéger, elle se montre incapable de juguler un phénomène de grande ampleur.

Des migrations nécessaires à l’économie ?

Les migrations posent aussi la question du développement économique des pays. Beaucoup arguent du fait que faire venir des populations immigrées est une nécessité pour l’économie européenne. Comme je le démontre dans le livre, c’est un avantage éventuel pour le court terme, mais une erreur économique sur le moyen et long terme. De même, personne ne semble s’interroger sur les conséquences pour les pays émetteurs. Comment l’Afrique peut-elle se développer si ses cerveaux partent ? Il y a aujourd’hui plus de médecins africains en Europe qu’en Afrique. Alors, comment répondre aux crises sanitaires, comment soigner les enfants et les malades ? Les migrations sont un vol des ressources humaines ; les plus précieuses de toutes. À bien des égards, c’est une nouvelle forme de traite négrière.

Les défis de l’intégration

Parler des migrations c’est aussi s’interroger sur les défis de l’intégration. Comment faire vivre en Europe des populations culturellement très différentes ? Nous n’avons pas encore de réponse et, souvent, nous préférons fermer les yeux sur les réalités. Mais nous ne pouvons pas ignorer les souffrances des populations européennes qui subissent les effets négatifs de ces migrations. C’est le corps social qui est de plus en plus malmené et qui risque de se déchirer.

Ce livre s’inscrit pleinement à la suite de mes précédents ouvrages. Ayant écrit une Géopolitique du Vatican, j’ai voulu approfondir un sujet qui est souvent évoqué par la diplomatie pontificale, celui des migrations, pour essayer de comprendre si sa position était juste. De même, me rattachant à l’école libérale française, il était nécessaire de confronter la théorie de cette école avec la réalité des faits.

Fermer les frontières : une mauvaise solution

Ce qui m’amène à plusieurs conclusions qui ne plairont pas à ceux qui prônent la fermeture des frontières. Il serait absurde de rétablir les contrôles aux frontières entre les pays européens, absurdes parce qu’inutiles. Les clandestins trouveraient quand même des façons de passer, alors que cela nuirait fortement aux honnêtes gens. La surveillance est à faire aux frontières extérieures de l’Europe, et elle se révèle d’ailleurs souvent efficace.

De même, bâtir des murs n’est nullement une solution. Le phénomène migratoire est une conjonction entre des zones répulsives et des zones attractives. Pour résoudre le phénomène, il faut limiter la répulsivité et l’attractivité des zones. En bâtissant des murs, on perturbe les flux, mais on ne les supprime pas. Entre l’Afrique et l’Europe, nous avons un grand mur, naturel, la mer Méditerranée. Ce mur n’empêche nullement des êtres humains de risquer leur vie pour le franchir, et parfois d’y mourir. En revanche, ces personnes tentent de se rendre en Europe (zone attractive), mais pas ailleurs en Afrique (zone répulsive).

L’échec de l’État providence

Le phénomène migratoire ne peut pas se concilier avec l’État providence. L’Europe a d’ailleurs une grande part de responsabilité dans cette crise. Ce sont ses pays qui ont déstabilisé le Proche-Orient (Irak, Syrie, Libye…) engendrant les phénomènes de départ. C’est l’Europe aussi qui fait appel aux migrants (plusieurs documents de l’UE appellent à intensifier les flux), mais qui n’a rien prévu pour les recevoir, les obligeant à s’entasser dans des camps indignes de notre civilisation. On camoufle les souffrances des migrants, tout autant que celles des populations d’Europe qui, à la moindre récrimination sur les problèmes engendrés par ces phénomènes, sont accusées des pires maux et des pires pensées.

La théorie libérale se révèle une fois encore la solution opportune à cette crise. Il est nécessaire de libéraliser les migrations, c’est-à-dire non pas d’ouvrir toutes les fenêtres et les portes, mais retirer à l’État le monopole de la gestion migratoire. La liberté des échanges suppose que les deux parties respectent les termes du contrat, et donc que les populations qui désirent venir soient respectueuses des lois et des coutumes. On assiste aujourd’hui à des États qui imposent aux communes l’accueil des migrants, forçant certaines communes rurales à loger un grand nombre d’entre eux, alors qu’il n’y a ni travail à leur proposer, ni structures éducatives adéquates. Cette politique socialiste est totalement absurde. Avec la liberté des échanges, un ordre spontané se met en place, les migrants ne se rendant pas là où ils n’ont pas d’avenir possible.

Migration et criminalité

Nous abordons un sujet essentiel qui est le rapport entre migration et criminalité. Le criminologue Xavier Raufer démontre le rôle des mafias et leur enrichissement grâce à leur fonction de passeur. La mafia albanaise est très active dans ce dossier, mafia qui a pu se développer grâce à la complicité passive de l’Union européenne dans le détachement du Kosovo de la Serbie. Les mafias sont présentes en Libye, pour attirer les migrants et organiser les transports jusqu’en Europe. Leur chiffre d’affaires monte à plusieurs millions d’euros. C’est une traite humaine qui fait honte à l’Europe.

Par ce livre, nous voulons donner l’essentiel pour comprendre ce sujet délicat. Il est en tout cas urgent d’agir pour arrêter les trafics d’humains et pour cesser la déstabilisation de la Syrie et de l’Irak, sinon ce sera l’Europe qui sera ébranlée à son tour.


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  • ce qu’il faut à l’europe , ce sont des dirigeants qui soient humains ; qui prennent en compte les drames de ces migrants dont les occidentaux sont responsables d’ailleurs ; or , ce n’est pas le cas ; les merkel , hollande et cie ont des arrières pensées pas trés catholiques , si je puis dire ; ces gens là ne pensent que fric et pouvoir , le côté humain est innexistant ; ils ne sont déjà pas fichu de s’occuper de leur propre population , alors vous pensez ……

    • Votre naïveté au discours de la pensée post-68 est affligeante. L’Occident chrétien responsable des malheurs du monde?

      Posez-vous la question suivante: jusqu’aux années 2000, la Mauritanie a officiellement aboli l’esclavage. L’Occident est-il responsable de l’anéantissement de la pensée musulmane après la décision des autorités religieuses d’interdire toute interprétation du Coran vers les années 1000-1100 – les avis des oulémas divergent – ce qui a conduit à l’anéantissement des velléités culturelles, économiques, sociétales? Et le retard avec l’Occident chrétien qui a eu sa Renaissance au 16ème siécle, la démocratie au 18 et 19éme, la révolution industrielle, les sciences économiques, etc.

      Si vous n’aimez pas l’Occident, regardez la Chine….et l’Inde.

      Que je sache, le déclin de l’Islam et des régimes tribaux est bien antérieur à la période de colonisation des années 1880-1918…

      Avant de parler de responsabilité de l’Occident, renseignez-vous un minimum sur les événements historiques, géopolitiques, et économiques.

      • « Et le retard avec l’Occident chrétien qui a eu sa Renaissance au 16ème siécle, la démocratie au 18 et 19éme, la révolution industrielle, les sciences économiques, etc. »

        En réalité, suite à l’effondrement de l’Occident romain au V° siècle suivi par une régression civilisationnelle, il y eu plusieurs « renaissances », la première étant la Renaissance carolingienne marquée par la reprise de l’urbanisation et de l’architecture ainsi que par la reprise de l’éducation des élites avec les écoles diocésaines qui donnèrent naissance aux universités.
        Il y eut ensuite la renaissance du XII° siècle https://fr.wikipedia.org/wiki/Renaissance_du_XIIe_siècle
        Ce que nous appelons « la Renaissance » est en réalité une continuité de la renaissance du XII° siècle, ceci malgré le choc majeur de la Grande Peste européenne de 1348.
        Si révolution il y a, ce fut sur le plan artistique avec le retour aux critères de beauté antiques, et l’inventeur du mot, Rinacsimiento, fut Laurent le magnifique de Florence, initiateur de cette première période qu’on appelle le « Quattrocento » qui en fut la grande époque, avec aussi l’invention de la comptabilité moderne et de la banque, se différenciant de l’ancien prêteur lombard.

        La supériorité de la civilisation occidentale vient d’abord de la différence faite, depuis le christianisme, entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, la lutte continuelle entre les deux permettant au savoir de prospérer.

  • Excellent article. Une synthèse très pertinente du phénomène migratoire auquel nous assistons et dont nous n’avons pas encore mesurer les conséquences. Merci.

  • C’est tres gentil de nous dire tout ça.
    Mais comment expliquer le cas de cologne? et maintenant le cas du festival rock «We are Sthlm» en suede ,ça vient de tomber dans la presse ce matin.

  • Défi migratoire, le titre est bien trouvé. L’auteur semble accepter la fatalité des migrations inter-continentales, inter-religieuses, zones attractives, zones répulsives, c’est bien vu.

    Il se trouve qu’il y a eu récemment des élections dans une nation, et cette nation a porté au pouvoir les nationalistes (donc pas le FN français). Leur programme est clair : priorité des emplois aux « nationaux » y compris par rapport aux « continentaux » et bien sûr aucune immigration de peuplement. Vous l’avez deviné, cette nation c’est la Corse. Telle est la réponse populaire est souveraine à la prétention d’un « centre » (Paris ou l’UE) à gouverner, et à ses politiques fondées sur une prétendu fatalité humanitaire des migrations internationales.

    Car il n’y a aucune fatalité, et le premier devoir moral de tout peuple, de toute famille c’est de penser d’abord à l’avenir de ses enfants avant de se soucier de du sort actuel de son prochain. Charité bien ordonnée… Voulez-vous oui ou non que vos enfants soient minoritaires au plan religieux ou ethniques dans votre propre pays ?

    Si dans un pays du tiers monde, un gouvernement opprime la société civile, permettre à celle-ci de se défendre,au besoin en l’aidant militairement. Si un pays de la OUA, de la Ligue Arabe ou de la Conférence Islamique pille ou persécute sa société civile, permettre aux persécutés de se réfugier dans l’aire de civilisation concernée. Pour cela mettre les Etats souverains d’Afrique et d’Asie devant leur responsabilités. Pour cela aussi les grandes nations d’Europe doivent réarmer.

    Aucune contestation du droit de fuir son pays, simplement l’exercice de ce droit est à chercher en priorité dans les pays voisin par la géographie, la religion, l’ethnie. Sinon cela signifie que les pays islamiques et/ou africains nous renvoient leur problématique démographique, fondée sur un statut de soumission de la femme.

    A chaque pays, chaque culture de régler sur place les problèmes qu’elle engendre elle-même. Souvenons nous que l’immigration qui a assez bien fonctionné en France entre la Reconstruction et 1974, était une immigration fondée notamment sur les besoins de l’Industrie et du BTP, concernait exclusivement des travailleurs, qui venaient sans leur famille, et ne séjournaient en France que le temps d’accumuler du capital. Ce n’était pas des citoyens ou un peuplement de substitution comme aujourd’hui, et c’est pour cela qu’à l’époque Fernand Reynaud brocardait justement « le pain de français ».

  • « …Le droit de quitter son pays est un droit imprescriptible. Il est normal que des populations victimes de la guerre et de la dictature fuient et cherchent à se rendre dans des pays plus cléments. Le droit de vivre et de mourir sur son sol et dans son pays est un autre droit imprescriptible. Personne ne fuit sa terre sans y être contraint. Si elles avaient le choix, les populations préfèreraient rester vivre chez elles. »

    Le droit de quitter son pays serait donc un droit individuel opposable au droit collectif d’une communauté qui ne souhaite pas majoritairement voire un flux important d’immigrés déstabiliser son équilibre…

    Certes, pour certains libéraux la communauté « pays » n’a pas de sens sauf quand on veut le quitter, le monde se compose de milliards d’individualités équivalentes telles des atomes qui devraient nécessairement s’agglomérer en molécules stables.

    Certes, les dirigeants des pays d’accueil ne demandent pas officiellement l’avis de leurs administrés moralement sommés de pleurer sur la photo d’un petit Aylan mort et de ne pas faire d’amalgame entre les terroristes sunnites salafistes qui les mitraillent et les autres musulmans.

    Pourquoi ne pas aller au bout du raisonnement et considérer que ce sont les plus nombreux et les plus forts qui décident…?
    C’est tout de même ce qui se dessine dans les agressions sexuelles massives perpétrées en Allemagne par de jeunes migrants à l’attitude conquérante et prédatrice qui se considèrent chez eux au point d’y imposer leurs rapports hommes-femmes.
    Certes pas tous les migrants mais en nombre suffisant pour alerter n’importe quel esprit non formaté au seul vivre ensemble à tout prix et particulièrement les esprits féminins les moins racistes confrontés à la force brute.

    « La liberté des échanges suppose que les deux parties respectent les termes du contrat, et donc que les populations qui désirent venir soient respectueuses des lois et des coutumes. »

    Encore faut-il que les deux parties parlent le même langage et donnent la même valeur au contrat, si tel n’est pas le cas, c’est une fois sur place que les incompréhensions verront le jour.

  • L’auteur, comme beaucoup d’intellectuels, raisonnent « ad economicum ». Droit imprescriptible de migrer certes, mais droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    « La surveillance est à faire aux frontières extérieures de l’Europe, et elle se révèle d’ailleurs souvent efficace. »

    L’auteur mesure-t-il la vacuité de ses propos qui ne résistent pas aux faits?

    Il tente de se rattraper par des propos qui tiennent de la méthode Coué, cf. lire dernier paragraphe.

    Concrètement, comment faire? On l’ignore.

    • Concrètement, comment faire?

      La méthode australienne semble fonctionner.

      • L’Australie est une ile, séparé de son voisin le plus proche (Papouasie Nelle Guinée, qui n’est pas un foyer d’émigration massive et encore moins une voie de passage pour des immigrés venus d’ailleurs) par le détroit de Torres, qui fait une centaine de km et qui est entièrement sous contrôle australien.
        Et c’est un pays unifié, qui a les moyens matériels et moraux de sa politique.

        • Au cas ou vous ne l’auriez pas remarqué, entre l’Europe et l’Afrique il y a la méditerranée…

          Nous sommes dans un cas semblable a celui de l’Australie

          • @Mort de rire Ah et le reste de l’europe est aussi de l’autre côté de la méditerranée ? j’ai beau regardé une carte je ne vois pas de turquie aux frontières de l’australie.

  • Le grand risque en réalité, connu depuis nos premiers penseurs antiques mais oublié (volontairement ?) par nos idéologues modernes brasseurs d’idées creuses et dangereuses, est de laisser se constituer un peuple étranger au peuple d’origine sur un même territoire; il y aura forcément guerre intérieure, et non pas »civile » puisque c’est une guerre entre deux peuples différents.

    Aristoteles dixit.
    Aristote était un métèque macédonien installé à Athènes, dans sa jeunesse, il avait été disciple de Platon lui-même disciple de Socrate. Proche de la famille royale macédonienne, son père avait été médecin du roi Philippe et lui-même le précepteur de son fils Alexandre, il avait ouvert dans sa chère Athènes son école, le Lycée. En rappelant également que le roi Philippe avait soumis la Grèce et ses cités grâce à la supériorité de son infanterie, formée en « phalanges », sur les hoplites.

    Voici ce qu’écrit Aristote sur le problème soulevé ici dans son ouvrage connu Politique, livre VIII – Théorie générale des révolutions.

    § 10. La diversité d’origine peut aussi produire des révolutions jusqu’à ce que le mélange des races soit complet; car l’État ne peut pas plus se former du premier peuple venu, qu’il ne se forme dans une circonstance quelconque. Le plus souvent, ces changements politiques ont été causés par l’admission au droit de cité d’étrangers domiciliés dès longtemps, ou nouveaux arrivants. Les Achéens s’étaient réunis aux Trézéniens pour fonder Sybaris; mais étant bientôt devenus les plus nombreux, ils chassèrent les autres, crime que plus tard les Sybarites durent expier. Les Sybarites ne furent pas, du reste, mieux traités par leurs compagnons de colonie à Thurium; ils se firent chasser, parce qu’ils prétendaient s’emparer de la meilleure partie du territoire, comme si elle leur eût appartenu en propre. A Byzance, les colons nouvellement arrivés dressèrent un guet-apens aux citoyens; mais ils furent battus et forcés de se retirer.

    § 11. Les Antisséens, après avoir reçu les exilés de Chios, durent s’en délivrer par une bataille. Les Zancléens furent expulsés de leur propre ville par les Samiens, qu’ils y avaient accueillis. Apollonie du Pont-Euxin eut à subir une sédition pour avoir accordé à des colons étrangers le droit de cité. A Syracuse, la discorde civile alla jusqu’au combat, parce que, après le renversement de la tyrannie, on avait fait citoyens les étrangers et les soldats mercenaires. A Amphipolis, l’hospitalité donnée à des colons de Chalcis devint fatale à la majorité des citoyens, qui se virent chasser de leur territoire.

    L’expérience montre qu’un peuple peut recevoir individuellement des membres d’autres peuples qui, progressivement s’assimilent et ne se différencient plus du peuple auquel ils appartiennent désormais, sauf par quelques détails à peine perceptibles.

    Par contre l’accueil de personnes trop nombreuses qui se constituent en un peuple étranger au peuple autochtone conduit forcément à la guerre.

    Une autre précision de taille. Aristote cite dans son texte des grecs venant en réfugiés dans une autre cité grecque. Il lui était impossible d’envisager même le cas où une cité grecque accueillerait des barbares, des perses par exemple.

  • Dans son article « Le défi migratoire », l’auteur n’a pas abordé un point essentiel qui est l’éventuelle intégration de l’immigré dans le pays concerné par son choix d’implantation.
    Par exemple, en France, comment voulez vous qu’il puisse y avoir intégration sans une possibilité de contrat de travail dans une entreprise?
    La règlementation du travail en France ne prend pas en compte la spécificité de l’embauche des immigrés. Donc, sans possibilité d’intégrer une activité professionnelle, les immigrants sont forcément contraints de vivre dans des zones de non droit, dans le désœuvrement et en posant toutes sortes de problèmes sanitaires…

  • La principale critique qu’il me semble devoir faire à l’auteur de cet article, c’est qu’il énonce un certain nombre de postulats comme s’ils étaient évidents, certains ou démontrés, alors qu’ils sont extrêmement contestables. Du coup, son analyse devient un peu un exercice de style partant de certitudes théoriques. Un exercice universitaire.
    « Droit imprescriptible de quitter son pays.. populations victimes de la guerre etc.. » voire ! il apparait de plus en plus clairement que les clandestins ou migrants sont surtout des voyageurs économiques, en particulier ceux venant d’Afrique. Quand à ce droit, il sera dans la pratique tributaire de la possibilité d’arriver quelque part, c’est à dire qu’un pays accepte ou non d’accueillir, ce qui pour beaucoup devrait avant tout dépendre du nombre d’arrivants et de sa propre capacité d’accueil.
    « Les piliers que l’on croyait sûrs… Schengen indépassable… » c’est une blague ? Tout esprit raisonnable savait que l’idée comique que les états des limbes garderaient sérieusement les frontières communes avec leurs moyens locaux ne tenait pas la route, c’était juste une question de temps. Gordion souligne ci-dessous combien la phrase sur garder ces frontières « qui se révèle souvent efficace » est factuellement inexacte.
    Analyse en revanche fort juste sur les conséquences de l’état providence sur les migrations massives actuelles… suivie hélas d’un passage ultra-théorique sur la théorie libérale et le droit des contrats, donc l’obligation pour les migrants de respecter les lois là où ils arrivent… arrêtons de rire : ils ont le nombre, ils ont donc la force, cette loi là prime sur tout le reste et leur permet d’ignorer le contrat moral ou social que vous voudriez leur opposer.

    • AlexL
      Effectivement l’auteur aborde l’immigration sous un certain angle philosophique en justifiant le droit de tout être humain de se déplacer et d’être libre de ses initiatives.
      Une telle conception de la vie est incompatible avec les droits et les devoirs inhérents à une vie en société.
      Il est clair que nous ne pouvons accueillir des migrants en infraction avec nos règles de droit. De toutes les façons nous ne disposons pas en France des moyens financiers nécessaires pour assurer les couts des séjours de familles entières, inactives et non intégrables dans notre société civile.

      • « Une telle conception de la vie est incompatible avec les droits et les devoirs inhérents à une vie en société. »

        Rassure moi, mon chat, c’est une blague?

        Parce que reprocher à l’auteur de l’article ses postulats contestables, et balancer ça, ici…

        Fallait oser, José!

  • Deux points à prendre en compte:
    -La majorité de l’immigration globale sur le temps long n’est absolument pas due aux pays en guerres.
    -L’énorme déséquilibre homme/femme de cette immigration, 66,26% des migrants adultes inscrits en Italie et Grèce sur 2015 étaient des hommes, souvent jeunes.

    « En Suède à la fin de 2015, il y avait 123 adolescents masculins de 16 et 17 ans en Suède pour 100 jeunes filles du même âge. Par comparaison, en Chine, le pays avec le ratio homme-femme le plus déséquilibré au monde, il y a 117 adolescents de sexe masculin pour 100 jeunes filles dans le même groupe d’âge. »

    Article complet ici:
    http://www.atlantico.fr/decryptage/bombe-retardement-europe-face-au-defi-sociologie-disproportionnellement-masculine-migrantspascal-emmanuel-gobry-2530134.html

    • Le problème de l’immigration de masse est qu’il est lié à la rupture d’un certain équilibre en Afrique et au Moyen Orient. Il est incontestable que les changements intervenus en Libye, en Irak, en Syrie, en Iran, et à l’avenir, dans d’autres pays, vont générer des mouvements de populations incontrôlés et inattendus.
      Il faut reconnaitre que, l’occident en général et la France en particulier, ont joué un rôle néfaste pour la rupture de cet équilibre et, nous en subissons son effet immédiat qui est l’immigration non contrôlée.
      Il faut également l’affirmer, cette immigration est l’objet d’une véritable organisation commerciale d’origine clanique et mafieuse qui a libre cours dans beaucoup de pays…
      Il me semble également certain que la France sera, de tous les pays d’Europe, la principale victime de cette immigration incontrôlée car la législation sociale de notre pays va jouer un rôle d’aspirateur pour tous les extrémistes étrangers implantés provisoirement dans certains pays dit « d’accueil ».
      La classe politique hors sol de notre pays n’a pas pris la mesure des problèmes qui sont en train de s’accumuler….

      • Les puissances occidentales ont certes joué un rôle dans la déstabilisation du Moyen-Orient et de l’Afrique, mais elles ont trouvé un terrain fertile dans les fragmentations et les divisions politiques et religieuses propres à ces pays. L’Afrique qui est le continent le plus riche, est aussi le continent le plus pauvre. Expliquer cela en exonérant totalement les potentats locaux de leurs responsabilité s’apparente pour moi à un certain paternalisme post-colonial. En outre, si « Le droit de quitter son pays est un droit imprescriptible. » (encore que ça ne soit pas vrai partout et en tout temps, voir les anciennes Allemagne de l’Est ou URSS, donc j’aimerais en toute honnêteté connaître les fondements juridiques de ce « droit », preuves à l’appui), bénéficier du mode de vie européen n’est nullement un droit.
        La protection des frontières n’est absolument pas utopique, même à notre époque ou l’Internet, la multiplication des échanges et des réseaux de transport – et la pandémie occidentale de fièvre droit-de-lhommiste – facilitent grandement les migrations. C’est au contraire, du fait de ces nouvelles facilités, nécessaire plus que jamais pour préserver ce mode de vie qui nous coûte quand même beaucoup au quotidien. Elle peut s’effectuer de façon autre que physique (i.e. Hongrie), par l’imposition de conditions strictes au séjour/à la résidence, comme ce que le Danemark et la Suisse sont en train de mettre en place, et être couplée aux renvois massifs des personnes en situation irrégulière – comme aux États-Unis. L’effet dissuassif me semble tout aussi efficace.

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