Autocritique libérale

Les libéraux ne doivent pas être des nostalgiques d’un monde révolu mais des résistants au service de la liberté.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
atlas credits jeff berman (licence creative commons) https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Autocritique libérale

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 6 janvier 2016
- A +

Par Patrick Aulnas.

atlas credits jeff berman (licence creative commons) https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/
atlas credits jeff berman (licence creative commons) https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/

Les libéraux n’échappent pas à l’autocongratulation qui affecte nos sociétés du spectacle. Une petite autocritique de temps à autre ne leur ferait pas de mal. L’autocritique est un exercice salutaire lorsqu’elle n’est pas imposée par une dictature. Les dissidents soviétiques d’autrefois devaient faire leur autocritique publique avant d’être envoyés au goulag. Triste spectacle. Nos démocraties tangentent l’autre extrême, c’est-à-dire l’autosatisfaction médiatique généralisée. Tout le monde gagne les élections, même les perdants. Aucun parti n’a vraiment commis d’erreur. Gouverner est si simple ; comment pourrait-on se tromper ? Essayons donc de dépasser l’unanimisme satisfait dans lequel nous baignons et tentons de nous regarder en face.

Le libéralisme est à la fois très accueillant et très exigeant. Il comporte un large éventail de sensibilités allant du libertarisme au social-libéralisme. Des années-lumière les séparent. Mais certains libéraux ne plaisantent pas avec « l’État-obèse » ou le « Léviathan étatique ». Leur doctrine est alors très exigeante et il n’est pas question d’accepter comme libéraux ceux que l’on qualifie de sociaux-libéraux. Les libertariens peuvent également être exclus du courant libéral et considérés comme de doux utopistes rêvant naïvement à une société sans État. La question de savoir où commence le libéralisme et où il finit se ramène donc aux critères utilisés pour le définir. Certes, on s’en doutait un peu… Il ne s’agit pas du tout ici de définir ces critères mais de mettre en évidence le travers, sans doute inéluctable, qui parcourt toute pensée politique : le soupçon permanent de ne pas être un pur, un vrai. Un pur et vrai socialiste, un pur et vrai nationaliste, un pur et vrai fasciste et bien entendu un pur et vrai libéral.

Or, précisément, il n’y a jamais ni pureté ni vérité en politique. La politique est le domaine du compromis, de la conciliation de tendances divergentes pour faire société. La vérité politique est à la fois approximative, locale et éphémère. « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà », écrivait Blaise Pascal. Rien n’a changé depuis le 17e siècle à cet égard. Il n’est pas du tout évident par exemple que le libéralisme anglo-saxon puisse s’acclimater en France, pays de l’absolutisme et du jacobinisme. Se lamenter sur le monstre étatique français n’y changera rien. L’histoire façonne un moule culturel qui produit des institutions, des hiérarchies de valeurs, des idéaux propres à chaque peuple. L’histoire balaye aussi très rapidement les vérités provisoires d’une époque. Le colonialisme était presque unanimement accepté par les élites politiques et la population dans la première moitié du 20e siècle. Il est aujourd’hui totalement banni. De même, la société économiquement libérale du début du 20e siècle n’existe plus. Partout, l’interventionnisme public a progressé, même dans les pays réputés libéraux. Aux États-Unis, les dépenses publiques fédérales et locales, représentaient moins de 10% du PIB en 1910 et plus de 40% en 2010.

autocritique libérale rené le honzecLes libéraux affirment ainsi fréquemment que nous vivons dans des sociétés socialistes. Si Jean Jaurès (1859-1914) avait pu entrevoir l’avenir, nul doute qu’il aurait considéré notre société comme socialiste. Pour lui, la création de régimes sociaux publics (santé, retraite, chômage), les progrès considérables de l’éducation, dite à l’époque instruction publique, étaient les piliers du socialisme. Mais dans tous les pays développés, l’évolution a été similaire. Les libéraux qui se plaignent aujourd’hui de vivre sous la chape du socialisme ne sont-ils alors que des nostalgiques d’une époque révolue ? Encore faut-il distinguer les discours des libéraux sans responsabilité politique et les actions des libéraux de gouvernement. Les premiers grossissent le trait pour mettre en évidence ce qu’ils refusent : la croissance excessive de l’État. Les seconds composent avec les réalités et parviennent parfois à infléchir légèrement les tendances. On a vu en France les dépenses publiques diminuer d’un point de PIB, pas davantage, avec des gouvernements de droite. Ceux qui se prétendent de vrais libéraux se gaussent alors de ce manque d’audace. Mais ils ne gouvernent pas !

À cet égard, l’horizon libéral ne se comporte pas différemment de l’horizon socialiste. Les communistes et les trotskistes décrivent notre société comme ultra-libérale alors que les dépenses publiques dépassent les de 57% du PIB. S’agit-il d’une plaisanterie comme tout individu normalement constitué devrait le penser ? Absolument pas. L’épouvantail libéral est leur fonds de commerce, qui fonctionne encore avec une clientèle restreinte. Exister pour l’extrême-gauche suppose l’invention d’ennemis irréductibles. Les socialistes au pouvoir doivent, eux, composer avec le réel et déclarer parfois aimer l’entreprise. Ils sont également contraints pour éviter le naufrage généralisé d’endiguer la montée excessive des dépenses publiques, due aux éternelles promesses et revendications. Leur plaidoyer, à destination des zélateurs de l’idéal socialiste, est toujours le même : nous gérons avec sérieux (parfois même avec rigueur) les budgets publics.

Socialistes et libéraux se retrouvent ainsi sur un point : l’écart considérable entre les paroles et les actes, entre les promesses de la conquête du pouvoir et la réalité de l’exercice du pouvoir. J’entends déjà les objections des puristes du libéralisme : la droite de gouvernement n’est absolument pas libérale. Pour les gauchistes, le socialisme de gouvernement n’a, lui non plus, rien de socialiste. Bref, les gouvernants trahissent. Que trahissent-ils ? La pensée pure, la théorie, l’idéologie qui promet sur le papier un monde édénique.

Le général de Gaulle prétendait « qu’il n’existe pas de politique en dehors des réalités ». Et, de fait, il ne se réclamait politiquement d’aucune pensée. Le pragmatisme le guidait. L’histoire semble d’ailleurs fonctionner par approximations successives, enchaînant les futurs possibles, ce qui n’exclut pas les erreurs locales et temporaires. Le communisme, le fascisme, le nazisme, furent les grandes erreurs du 20e siècle. Le fanatisme religieux, avec pour instrument le terrorisme, l’endettement abyssal de nombreux pays riches, dont les États-Unis et la France, pour financer les promesses démagogiques de politiciens avides de pouvoir, représentent les grandes erreurs actuellement perceptibles du 21e siècle. Mais la situation présente des démocraties occidentales bien gérées, comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, ne peut constituer une erreur historique. Elle est le produit d’une évolution générale liée au développement économique. L’interventionnisme économique et social de l’État, la technicisation et la complexification du droit sont des constantes universellement observables.

Le libéralisme ne consiste pas aujourd’hui à se lamenter sur ce qui a été construit, mais à empêcher l’État de croître jusqu’au point où il étouffera la liberté. Le point critique a été atteint. Dix points de PIB de prélèvements obligatoires supplémentaires et nous sommes en dictature. Mais des résistances farouches se feraient alors jour. C’est la raison pour laquelle les États les plus riches se sont endettés au-delà de toute raison afin de dépenser sans augmenter à due concurrence la pression fiscale. Il s’agissait d’éviter le rejet massif de la tyrannie fiscale. François Hollande a été, à petits pas discrets selon sa manière, un cran trop loin dans cette direction et il a suscité le rejet de tous ceux qui travaillent pour vivre.

Les libéraux ne doivent pas être des nostalgiques d’un monde révolu mais des résistants au service de la liberté. Leur projet n’est pas de détruire l’État mais de le cantonner à ce qui est juste et nécessaire. Le ressort ultime de leur pensée n’est pas le culte de la concurrence et du marché mais l’amour de la liberté et de la justice. Car voilà bien la plus grande difficulté à laquelle les hommes se sont heurtés depuis la plus haute Antiquité : concilier liberté individuelle et justice sociale. Sans liberté l’arbitraire du pouvoir politique règne et annihile toute véritable justice. Le marché libre et la concurrence régulée sont donc des conditions de la justice. La meilleure réponse du 20e siècle à cette problématique fondamentale a été l’économie de marché et la démocratie libérale, toutes deux fondées sur la liberté individuelle. Nous pouvons en être fiers, car cette réponse a permis à des centaines de millions d’êtres humains de sortir de l’ancestrale pénurie tout en vivant librement. Il nous appartient aujourd’hui de défendre contre vents et marées cette liberté si récemment et si chèrement conquise.

Lire sur Contrepoints notre rubrique libéralisme

Voir les commentaires (106)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (106)
  • Merci pour cet article. Ça devrait en remettre quelques uns à leur place par ici. Quelques bisounours déconnectés qui voient des communistes en nous dès lors que l’on ne critique pas uniquement l’état.

  • L’article est intéressant mais nous laisse sur notre faim. Ce qui caractérise le libéralisme est à mon sens davantage son pragmatisme, son réalisme économique, la responsabilisation de ses acteurs, la saine gestion et son contrôle qu’une revendication générique de « la liberté et la justice » dont chacun peut, selon sa sensibilité, décliner sa propre version. Le libéralisme me semble intéressant parce qu’il se méfie des idéaux et met plutôt en avant des éléments factuels, des constats mesurables à partir desquels on peut partager la lecture des contextes et envisager des solutions communes.. « contractuelles ». Il est donc toujours flexible, adaptable, évolutif, et jamais nostalgique contrairement à ce que dit l’article. Pour moi, les valeurs modernes qu’il porte , et que les dispositifs sociétaux et économiques devraient systématiquement mettre en oeuvre sont : la responsabilisation ( ex: des dispositif de bonus/malus intégrés dans toutes les mécaniques de solidarité), la transparence (ex: transparence des comptes de l’Etat, transparence des contrats..), et le contrôle. Ces principes sont les mieux à même de garantir concrètement le respect des libertés de chacun et la justice dans les relations et les échanges entre les individus. Ils offrent par ailleurs une vision moderne du libéralisme dans le sens où ils participent aux attentes consuméristes et à une forme de retour vers des modes plus directs et participatifs de gestion et de démocratie.

  • Article plein de bon sens, mais qui oublie une chose : on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.

    Il manque au libéralisme en France un aiguillon radical, comme peuvent l’être une « extrême gauche », une « gauche de la gauche », une « vraie gauche » pour le socialisme.

    Il manque en France un parti libéral « extrémiste », pas dans ses actions, mais dans ses idées. Un courant politique qui s’inscrive profondément dans une partie de la population et qui fasse pencher la balance du jeu des majorités. Comme peut l’être les libertariens aux US ou comme l’ont été toute une frange des conservateurs sous Tatcher ou Reagan.

    • @Stéphane: C’est en effet dans ce sens que je proposais comme emblèmes libéraux des principes modernes correspondants à des attentes « lourdes » des citoyens : responsabilisation, transparence, contrôle, contractualisation… qui sont implicitement contenus dans le libéralisme et collent parfaitement à l’émergence de mouvements actuels (uberisation, mode participatif, démocratie directe..).

    • Je ne suis pas sûr que le libéralisme soit mieux entendu avec une version « extrême ».
      Qu’arrive t-il si vous dites à un mec lambda: « on va supprimer quasiment tous les impôts et les règlementations (notamment sur le travail), et mettre en concurrence la sécu »?
      Ben vous vous faites passer pour des doux rêveurs/guignols et donc zéro crédibilité, comme l’extrême gauche.

      Je me trompe peut-être mais contrairement aux français, les américains ont une culture de la liberté bien plus développée. D’oû l’influence notable des libertariens. Nous, c’est plutôt l’égalitarisme…

      • Pas faux, c’est pour cela qu’il faut trouver les bonnes batailles à mener, les bonnes polémiques.

      • @ Koris : ben tu vas voir en Suisse où la Sécu est en concurrence, tu payes 3 fois moins et tu es mieux soigné, la preuve ?

        les 160 000 frontaliers français travaillant en Suisse n’ont pas rejoint la Sécu française !!

        il faut sortir de la caverne française …

      • Je trouve l’égalitarisme une très bonne chose, à partir du moment ou il s’agit d’égalitarisme sur la ligne de départ.
        Le problème, c’est l’égalitarisme sur la ligne d’arrivée.

        Les américains sont plus égocentriques, ce qui sur certains plans, peuvent se confondre avec le libéralisme. Mais quand Airbus répond mieux à un appel d’offre que Boeing, alors on refait l’appel d’offre. est cela le libéralisme ?

    • Je pense que ce parti libéral « extrême » existe déjà : c’est le Mouvement des Libertariens, mouvement politique anarcap, rothbardien. Ils remplissent le rôle que vous demandez, à savoir de garde-fou.

  • c’est pourtant assez simple : le libéralisme, c’est lerespect des droits fondamentaux de chaque individu.

    point à la ligne.

    avec cela, il est facile de voir si uen action ou pensée est libérale ou pas …

    @ Erwann : pas question de bisounours, juste de la rationalité

    un libéral ne peut pas être « pragmatique » ou du moins « utilitariste », ce n’est plus du libéralisme quand on transige sur le principe fondamental (et le seul) de cette philosophie…

    • « c’est le respect des droits fondamentaux de chaque individu »

      Le jour où il seront définis…
      La pauvreté chez les autres fait-elle partie des droits fondamentaux de ceux qui ne sont pas pauvres ? Le droit d’être riche et bien portant doit-il être garanti à tous ?

      • @ pascal legris :

        Rassurez vous, ils ont été parfaitement définis il y a plus de 200 ans, renseignez vous !! (dans l’article 2 de la déclaration des droits de l’homme de 1789 par ex…)

        le reste de votre commentaire est incompréhensible.

        La beauté de la femme de mon voisin fait-elle partie des droits de ma femme qui n’est pas belle ?

        quelle migraine …

        • Sauf que les droits de l’homme traitent des objectifs et non des moyens et le libéralisme se situe au niveau des moyens.
          Dans le document que vous citez, les droits naturels sont limités à la liberté, la propriété, la sureté et la résistance à l’oppression. Dans l’article 4, ces droits sont déjà limités par le faits que ces droits ne doivent pas nuire à autrui. La liste de ces droits naturels a considérablement augmenté depuis 1789 et la question des limites reste posée.
          Aujourd’hui, droite et gauche admettent les droits de l’homme, les différences sont plutôt sur le comment de la mise en œuvre et ce n’est pas simple.
          Par exemple, l’article 23 de la déclaration universelle de 1948 précise : « Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. » Une économie dite libérale admet que le chômage puisse réguler l’économie, donc s’oppose au principe de cet article. Tout système qui estime, que le rôle de l’Etat doit être réduit à sa forme la plus simple s’oppose à cet article, car sans l’intervention d’un l’Etat, il n’est pas possible de fournir du travail à un maximum de personnes. Je ne dis pas que l’Etat que nous avons est efficace sur ce point et sur bien d’autres points, mais ça devrait être son rôle.

          • @pascal legris :

            « le libéralisme se situe au niveau des moyens » : phrase qui ne veut rien dire, et pour info, le libéralisme est une philosophie du droit, qui traitent de principes.

            Pas d’objectifs ni de moyens.

            C’est tout l’inverse : la liste des droits naturels a eu plutôt tendance à se réduire au simple droit de propriété, qui résume dans la réalité le principe des 4 autres.

            « ces droits ne doivent pas nuire à autrui » mais comment peuvent-ils nuire à autrui, sauf si vous les avez mal compris ???

            Tous les droits rajoutés depuis (DDHC de 1793, de 1948, etc …) sont des faux droits socialistes pour info (la déclaration de 1948 a dû plaire à l’URSS de l’époque, voilà pourquoi le droit au syndicalisme n’a pas été précisé…).

            Le droit au travail, le droit au bonheur, c’est une absurdité, seul le droit de rechercher un travail ou le bonheur peut être un droit, et cela s’appelle la Liberté….

            « une économie dite libérale admet que le chomage puisse réguler l’économie  » ????

            phrase qui ne veut rien dire, dans une économie libérale, il n’y a pas de chomeurs, le marché s’auto régule parfaitement par les prix (principe de base du marché, c’est un équilibre changeant et perpétuel)

            « sans l’intervention de l’état, il n’est pas possible de fournir du travail à un maximum de personnes »

            Mais bien sûr, et les ateliers nationaux ça a marché aussi ?

            => c’est tout l’inverse, c’est sans l’intervention de l’état que tout le monde aura un travail, révisez vos fondamentaux économiques, lisez un peu « contrepoints.org » svp …

            Le rôle de l’état, s’il doit en avoir un (c’est sousmis à caution) est de faire respecter les droits fondamentaux des individus, cad de faire respecter la Justice.

            Point c’est tout. S’il déborde, c’est la tyrannie.

            • @stéphane et pascal : je partage le point de vue de stéphane et m’inquiète de celui de pascal qui me parait résulter d’une dérive complète de l’esprit de la décla (libérale) de 1789: l’idéal d’égalité défendu à l’époque (contre l’absolutisme royal et la noblesse) a été remplacé au fil du temps socialiste par un impératif qui vise à protéger l’homme de tout sentiment d’infériorité jusqu’à en faire un véritable droit. Le principe d’égalité est ainsi devenu celui d’égalitarisme qui est contre nature et tire l’ensemble vers le bas, tout en décourageant les talents et leurs initiatives au détriment de la société.

              • C’est gentil de vouloir faire de moi un socialo, mais je n’ai jamais voté pour eux. Je me sens plus proche de la doctrine sociale de l’Eglise : http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc_20060526_compendio-dott-soc_fr.html

                Ce qui m’inquiète, c’est la monté de l’individualisme qui a pour corrolaire une perte de l’idée de solidarité. Lorsqu’il y a le feu chez vous, vous êtes en général satisfait que des pompiers volontaires viennent éteindre l’incendie. Sauf que maintenant, les pompiers volontaires, il y en a de moins en moins et le budget des conseils généraux est en chute libre. Ils ne peuvent donc pas remplacer les volontaires par des professionnels. D’ici peu, vous devrez éteindre vous même l’incendie.

                • « Je me sens plus proche de la doctrine sociale de l’Eglise »

                  Tout comme moi, mais ce n’est pas du ressort de l’État. Cela ne relève pas du droit – qui repose sur la notion d’égalité – mais de la morale (ou éthique) – qui repose sur la notion de fraternité.

                  Nous avons séparé l’Eglise et l’Etat, ce que nous aurions du faire depuis bien longtemps. Je considère Jésus comme un libéral, et interprète le sermon sur la montagne comme l’injonction de séparer l’Église et l’État, le droit de la morale.

                  « Ce qui m’inquiète, c’est la monté de l’individualisme qui a pour corrolaire une perte de l’idée de solidarité. »

                  Idem, mais ce n’est pas un problème dont la solution passe par l’État.

                  Par contre les droits auxquels font référence l’article 23 de la déclaration de 48 sont bien considérés comme des faux droits par les libéraux. C’est une perversion de la doctrine du droit naturel liée à l’action de l’idéologie égalitariste du socialisme. Je formulerai un tel principe juridique ainsi : « toute personne à le droit de travailler et de choisir librement son travail dans des conditions qui satisfassent au droit naturel de toutes les parties ». Toute la différence se situe entre les droits à – vus comme opposables – et les droits de – qui ne le sont pas. 😉

                  • Absolument.

                    Et la plus grande erreur est de se soumettre à la doxa de la libération : la liberté n’est pas le droit à faire ce que l’on veut dans la limite de ce qui ne nuit pas à autrui : la liberté n’est pas un droit opposable garanti et régulé par la loi humaine, mais par la morale.

                    L’Etat (le représentant de la société) n’a pas à fournir propriété, travail, liberté, vie … Il n’en est aucunement le maître, le propriétaire, le « deus ex machina » : l’Etat n’est pas Dieu.

                    Cela fait qu’aucun chrétien ne peut être socialiste … dans le principe.

                    • L’Etat n’est point le représentant de la société.

                    • @ boulots :

                      la Liberté est régulée par la Justice, pas par la morale…

                    • @Charles Boyer:

                      Je suis absolument contre cette définition Hégélienne de l’Etat, qui confond Etat et gouvernement. C’est une astuce socialiste de ne pas séparer la personne morale de sa représentation. Cela place l’Etat au dessus de la société et lui donne tout les pouvoirs. Cela permet à l’Etat de mettre en place une rhétorique de « Droit » qui ne peut être que liberticide : l’Etat s’attribuant ainsi monopole après monopole.

                      C’est exactement pour cela que je récuse la démocratie qui légitime ce pouvoir sans contrôle : une fois que l’on a mélangé l’Etat qui représente la société et l’Etat qui régit la société, on est dans le totalitarisme : on a créé un Léviathan.

                      La seule « démocratie » est la liberté d’expression : l’Etat est la personne morale qui représente cette liberté, qui permet de mettre cette diversité d’accord.

                      Si on considère effectivement que l’Etat (personne morale qui représente la société) doit être lié au gouvernement (institution physique qui régit la société) on ne peut être qu’anarchiste, libertarien, minarchiste, puis socialiste, etc … en fonction du niveau d’Etat que l’on admet.

                      Le libéralisme est pour moi la séparation des pouvoirs, la réduction du pouvoir du souverain, donc la réfutation radicale de cette agrégation.

                      Cette séparation ne pouvant se faire qu’en mettant le pouvoir au plus près de l’individu, selon le principe de subsidiarité et de suppléance, base de la doctrine sociale de l’église, que les (rares) libéraux qui s’en inspirent essaient de promouvoir depuis un bon siècle, qui est la base du rejet du communisme, du nazisme etc… doctrine qui se concrétise dans les diverses encycliques qui a été clairement ostracisée en France par l’anticléricalisme socialiste.

                      Je suis heureux de continuer cette discussion quand vous voulez : vous venez de mettre le doigt sur le dogme qui laisse le libéralisme dans les coulisses depuis 200 ans et qui empêche les diverses factions de s’unir.

                    • @Stéphane : désolé, mais la liberté n’est pas un droit opposable discrétionnaire, laissé à la bonne appréciation du souverain : la liberté est un droit naturel.

                      La liberté est un don : tous les hommes naissent libre. Point.

                      La justice ne régule pas la société, ca c’est la vision de Rousseau, comme quoi il faut une justice, des lois pour tout réglementer et tout organiser, pour réguler la liberté « négative », ce truc super dangereux etc…

                      Je suis libre : c’est ma morale, ma conscience qui me dicte ce que je fais, pas des lois sorties par une bande d’énarques ou des punitions émises par des parents institutionnalisés.

                    • @ Boulots :

                      je n’ai jamais dit que la liberté était un droit opposable discrétionnaire ????

                      la liberté n’est pas un don, c’est consubstanciel à un être humain.

                      Vous confondez la Justice issue du droit naturel et celle issue du droit positif.

                      La Justice issue du droit naturel est une autre définition du libéralisme et consiste en faire respecter les droits fondamentaux des individus.

                      Elle est là pour renforcer la liberté négative, nuance.

                      « je suis libre, c’est ma morale » ça ne veut rien dire…

                      vous faites ce que vous voulez avec votre conscience tant que c’est dans le respect des droits fondamentaux d’autrui, cad tant que la Liberté des autres est respectée, cad tant que la Justice est faite.

                    • @Stéphane : j’ai un peu du mal à concevoir une justice libérale en charge de faire respecter les droits naturels des individus, cela veut dire que vous délimitez la liberté.

                      La liberté des autres n’est jamais respectée par autrui. C’est une évidence même qui repose sur la définition même de la liberté. Deux individus ensemble créent automatiquement un conflit de libertés. Toute interaction d’un individu porte préjudice à la liberté des autres. Nier ce conflit ou essayer de construire un monde idéal pour le résoudre est absurde.

                      Pierre et Paul sont dans le désert. Ils voient une bouteille d’eau abandonnée. La liberté de chacun fait jouer la propriété de la bouteille d’eau en leur faveur : chacun en buvant l’eau de la bouteille nuit à l’autre, empiète sur sa liberté. Ce n’est pas une question de règle, c’est juste qu’une demi bouteille d’eau impacte le futur d’une façon complétement différente d’une bouteille d’eau entière : le risque est bien plus élevé dans un cas que dans l’autre, vous n’y pouvez rien.

                      Répétez cela à foison avec quasiment chaque chose : l’air, la mer, les animaux sauvages etc…

                      Alors oui, on peut résoudre le problème en décidant que le désert n’existe pas et que tout a un propriétaire. Cela est astucieux, mais détruit par là même la notion de liberté, qui devient restrictive.

                      On peut aussi réguler à un principe de non-agression, qui est gentil tout plein, mais n’a pas beaucoup de sens : l’agression est une notion entièrement subjective.

                      Par contre, deux personnes ayant une morale établie trouveront un moyen de gérer la situation de la bouteille d’eau dans le désert, de définir ensemble une stratégie. Ce n’est pas une question de raison, mais une question de choix, de décision, de capacité à gérer la situation, en adulte et non en fonction de principes appliqués automatiquement.

                      Cette capacité à évaluer les risques et les potentiels dans un échange est ce qui caractérise le libre marché : sans interaction d’échange, pas de solution à part un règlement, une loi.

                • @Pascal Legris : beaucoup de gens sont socialsite sans le savoir, comme la prose de Mr Jourdain.

                  Dès qu’on prône l’intervention de l’état dans l’économie, on est socialiste (marxiste).

                  vous vous sentez proche de la doctrinesociale de l’église : confirmation, vous êtes bien socialiste.

                  Aucun rapport entre l’individualisme et la perte de solidarité.

                  C’est justement avec la montée de l’étatisme que la solidarité disparait, pusique c’est l’état qui s’en charge !!!

                  • N’importe quoi.

                    « Dès qu’on prône l’intervention de l’état dans l’économie, on est socialiste (marxiste). »: donc selon vous, Rueff ou Adam Smith étaient socialistes, car ils pensaient que l’Etat devait intervenir dans certains secteurs économiques?!!

                    Par pitié, cessez de traiter de socialistes tous ceux qui ne pensent pas comme vous.

                    Socialisme et libertarianisme sont deux faces d’une même pièce nommée utopie. La rhétorique est la même: « tous ceux qui ne sont pas libertariens sont socialistes », « tous ceux qui ne sont pas socialistes sont ultralibéraux ».

                    • @ Général :

                      tout à fait. Rueff était socialiste, c’est la base de la base, même si cela ne vous plait pas.

                      Pour Smith, je n’ai pas souvenance qu’il prônait une intervention de l’état dans l’économie…

                      Je ne traite pas de socialistes ceux qui en penses pas comme moi, le socialisme (du moins sa version marxiste qui correspond à 100 % des socialismes aujourd’hui) prône l’intervention de l’état dans l’économie pour assigner à chacun son poste, à la place du marché, cad de l’inter action libre entre individus

                      Donc, intervention de l’état dans l’écoonmie = socialisme.

                      En réfléchissant bien, Friedman (père) et Hayek sont aussi des socialistes, très bien démontré par Hoppe dans « la liberté contre la démocratie sociale ».

                      votre dernière phrase neveut rien dire : aux 200 millions de morts du socialismes et aux milliards de miséreux engendré par celui-ci, vous opposer une philosophie qui n’a jamais tué personne et a enrichi des milliars de gens ?

                      soyons sérieux, arrêtez de dire n’importe quoi.

                    • @Stéphane

                      C’est vous devriez arrêter de délirer, car votre commentaire est soit le fait d’un troll, soit la marque d’une profonde méconnaissance des penseurs que vous citez.

                      Rueff socialiste?!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! HAYEK SOCIALISTE????!!!!!!!!!! Et pourquoi pas Thatcher, Locke ou encore Benjamin Constant socialistes, pendant que vous y êtes?!!!!!! En fait, à bien y réfléchir, il n’y a que vous qui ne soyez pas socialiste…..

                      Allez lire la pensée de Rueff, svp. D’ailleurs, un article de Contrepoints en a fait l’éloge il n’y a pas si longtemps de cela: http://www.contrepoints.org/2016/01/01/234300-enfin-une-biographie-de-jacques-rueff.

                      Quant à Smith, il préconisait l’intervention de l’Etat dans les domaines stratégiques, la santé et les infrastructures. Il pensait à juste titre que le marché ne pouvait se charger de ces secteurs.

                      Le libertarianisme n’a jamais enrichi personne, car il n’a jamais été appliqué. Seules des politiques libérales ont enrichi des gens, mais une politique libérale est socialiste selon vous, j’avais oublié, c’est vrai…

                    • @ Général :

                      Pour Rueff et Hayek, lisez « la liberté contre la démocratie sociale » de Hoppe. Ils sotn biensocialistes, cela ne vous plait pas,m ais c’est ainsi.

                      Je les ai lu, rassurez vous .

                      Pour Smith, dans le livre V de la Richesse des nations, Adam Smith définit enfin les fonctions d’un État gardien de l’intérêt général (et non de l’intérêt du prince). Il s’agit d’abord des fonctions dites régaliennes (police, armée, justice). L’État doit protéger les citoyens contre les injustices et les violences venant du dedans comme du dehors.

                      Mais Smith se trompe dans les fonctions économiques de l’état, car il se méprends sur ce qu’est « le bien commun ».

                      Smith, comme bien des économistes de son temps, se trompait sur bien des choses (le bien commun, le concept de valeur, etc …)

                      Prôner l’intervention de l’état dans l’économie, c’est être socialiste, cela n’a pas l’air de vous plaire, mais c’est un fait, rien à voir avec un troll.

                      Pour Constant, tchatcher et Locke, je vousrappeler que popur eux : l’état doit se borner à être Juste, cad à faire respecter les droits fondamentaux d’autrui.

                      C’est la seule justification (et encore) de l’état, et cela n’a rien à voir avec son intervention dans l’économie.

                      donc Tchacher, Constant ou Locke ne sont pas des socialistes …

                      Le libertarianisme n’a jamais été appliqué entièrement, c’est vrai, mais on peut dire la même chose du socialisme et du libéralisme (au sens minarchiste).

                      Mais le libertarianisme, c’est tendre vers un libéralisme absolu, et tendre vers le libéralisme, c’est cela qui a enrichit des milliards de gens…

                      dernière phrase de troll …

                      Essayez donc de définir le socialisme alors …

                    • @ stéphane : « Essayez donc de définir le socialisme alors … »

                      Si l’on part de la distinction, classique en philosophie politique, de la société civile et de l’Etat, on peut se représenter le rapport entre ces deux termes de trois façons :

                      1. la réduction de la société à l’Etat fonde le projet d’un socialisme étatique, au sein duquel l’Etat devient l’instance prétendant organiser, contrôle et in fine absorber la société ;

                      2. la réduction de l’Etat à la société fonde le projet anarchiste d’un suppression de l’Etat au profit d’une société supposée être harmonieuse par elle-même ;

                      3. la limitation réciproque de la société et de l’Etat fonde le projet libéral, avec la conviction que leur coïncidence parfaite est impossible, et que la visée de l’unité absolue s’avère en dernière instance inévitablement catastrophique.

                      La définition vous convient elle ?

                    • @ Turing : la définition 1 peut me convenir 🙂

                    • @Général : « Smith pensait à jsute titre que le marché ne peut so’ccuper des infrastructures et de la santé ».

                      tiens donc ?

                      donc, les tours de Manhattan, c’est l’état américain qui les a construit ?

                      Pourquoi la santé privée en France représetne 25 % de l’offre de soins, 34 % de l’activité et seulement 17 % des coûts ????

                      et tout est à l’avenant… l’état, indispensable ? pour les aveugles et les esclaves seulement…

                    • @Stéphane,

                      « Pour Rueff et Hayek, lisez « la liberté contre la démocratie sociale » de Hoppe. Ils sotn biensocialistes, cela ne vous plait pas,m ais c’est ainsi. Je les ai lu, rassurez vous . »

                      Vous êtes sans doute la seule personne, avec Hoppe, à penser que ces deux auteurs, reconnus comme libéraux, sont des socialistes.
                      Selon moi, le socialisme constitue un système de redistribution forcé et étatique, au travers duquel l’Etat organise la société en se basant sur une logique de classe ou de race. Rueff et Hayek étaient à l’opposée de cette vision, ils étaient antikeynésiens, antimarxistes et antisocialistes. Mais je ne m’étonne pas que les anarchistes les voient comme des communistes, car ils n’étaient pas contre l’Etat. Mais alors si être communiste ou socialiste, c’est ne pas être contre l’existence de l’Etat, vous devrez classer 98% des libéraux, en particulier des gens de ce site et moi en particulier, en tant que communistes ou socialistes….

                      « Pour Smith, dans le livre V de la Richesse des nations, Adam Smith définit enfin les fonctions d’un État gardien de l’intérêt général (et non de l’intérêt du prince). Il s’agit d’abord des fonctions dites régaliennes (police, armée, justice). L’État doit protéger les citoyens contre les injustices et les violences venant du dedans comme du dehors. Mais Smith se trompe dans les fonctions économiques de l’état, car il se méprends sur ce qu’est « le bien commun ». Smith, comme bien des économistes de son temps, se trompait sur bien des choses (le bien commun, le concept de valeur, etc …) ».

                      C’est facile de dire que Smith se trompe. Mais c’est trop tard, selon votre définition tronquée du socialisme, Smith est socialiste!! C’est un scoop, Smith est socialiste, vous vous rendez compte?!
                      Et puis Smith ne se trompe pas, il a une vision libérale, et non libertarienne. L’Etat doit s’occuper des routes, des infrastructures essentielles, ce n’est pas être socialiste que de dire l’inverse.

                      « Prôner l’intervention de l’état dans l’économie, c’est être socialiste, cela n’a pas l’air de vous plaire, mais c’est un fait, rien à voir avec un troll. »

                      Faux, relisez ma définition plus haut, et si ca ne vous convient pas, allez sur wiki ou dans un dico chercher la définition du socialisme. L’Etat socialiste planifie l’économie et redistribue, certes c’est de l’interventionnisme, mais tout interventionnisme n’est pas nécessairement socialiste. Le libéralisme admet un certain interventionnisme, au contraire du libertarianisme, et c’est ça qui différencie les deux visions. L’Etat peut intervenir dans certains domaines ciblés, tout en respectant les logiques du marché.

                      « Pour Constant, tchatcher et Locke, je vousrappeler que popur eux : l’état doit se borner à être Juste, cad à faire respecter les droits fondamentaux d’autrui. »

                      Thatcher suivait la vision hayekienne, or vous avez classé Hayek parmi les socialistes, donc Thatcher suivant votre raisonnement devrait être socialiste, non? Et l’Etat sous Thatcher intervenait dans l’économie, c’est juste qu’il intervenait moins qu’avant et intervenait sous d’autres formes, mais il intervenait encore…

                      « donc Tchacher, Constant ou Locke ne sont pas des socialistes … ».

                      Vous êtes sûr?

                      « Mais le libertarianisme, c’est tendre vers un libéralisme absolu, et tendre vers le libéralisme, c’est cela qui a enrichit des milliards de gens… »

                      Voilà votre problème, vous confondez grossièrement libéralisme et libertarianisme, alors que les deux sont opposés. Le libéralisme s’oppose à l’anarchisme, il s’accommode donc d’une forme d’interventionnisme maîtrisé; le libertarianisme rejette tout interventionnisme, c’est une forme d’anarchisme.

                    • « L’Etat doit s’occuper des routes, des infrastructures essentielles, ce n’est pas être socialiste que de dire l’inverse. « : je voulais écrire: que de dire ceci.

            • @ stéphane
              « le marché s’auto régule parfaitement par les prix ». Seulement si l’offre et la demande en fonction du prix peuvent se représenter par des droites ce qui n’est jamais le cas. Le marché naturel, c’est toujours le droit du plus fort et l’organisation de pénuries peut aider à le déstabiliser dans le sens du plus fort. Si je peux acheter la production mondiale de blé, je peux fixer le prix que je veux pour le pain.

              « mais comment peuvent-ils nuire à autrui », si ce n’était pas le cas, on n’aurait pas écrit l’article 4. Votre droit de propriété peut entrer en conflit avec le droit de propriété des autres. Imaginez maintenant 7 milliards d’individus réclamant le même droit naturel que vous. Votre droit naturel n’existe que parce que l’Etat veut bien le défendre.

              Vous défendez une utopie, mais comme toutes les sociétés idéales, elle ne peut finir qu’en Goulag. La contrainte est la méthode utilisée quand la réalité ne s’accorde pas avec la théorie.

              • @ Legris :

                Arrêtez de représenter l’offre et la demande par des courbes ou des droites, vous avez lu Keen ? vous savez donc que l’on ne représente pas l’économie par de la géométrie.

                Le marché se régule quand il y a un prix, donc échange.

                « le marché naturel, c’est toujours le droit du plus fort » : n’importe quoi : vision socialiste du marché.

                Le marché est un lieu d’échange volontaire où tout le monde est gagnant gagnant, sinon il n’y a pas d’échange.

                Quand vous allez acheter votre baguette le matin, où est le rapport de force entre votre boulanger et vous ? il ne vous force pas à acheter son pain et vous ne le forcez pas à vendre son pain au prix que vous voulez.

                En respectant le principe de non agression, les droits de propriété ne rentrent pas en conflit.

                Le droit naturel préexiste à l’état, cette question aa été débatu et close depuis les Lumières, vous avez un train de retard.

                Depuis 200 ans, de plus en plsu d’êtres humains ont accès aux mêmes droits naturels que moi, et on peut direr que l’humanité ne s’en porte que mieux non ?

                Mais bien sûr, respecter la Liberté et le droit des gens, cela mène au goulag :

                Et la paix c’est la guerre, la liberté, c’est l’esclavage, etc …

    • @Stéphane: On ne peut totalement mettre en opposition l’utilitarisme et le libéralisme. Le premier définit plutôt un principe de comportement micro économique quand le second prétend à une vue plus globale de la société, sans exclure le premier en tant que composante. Mais sur votre post précédent, vous mettez le doigt sur un vrai dilemme qui est celui de l’idée que se font les gens (donc les électeurs) des différentes orientations politiques. La base « affective » des bons sentiments (la bienveillance, le sens de la charité et du partage, la justice, la protection des faibles..) est plus volontiers prêtée à la gauche, la rendant à la fois plus lisible et sympathique au grand public (car les émotions sont immédiates et ne nécessitent pas de grandes réflexions..) que la base rationnelle, pragmatique, gestionnaire, contractuelle donc un peu froide et supposée affairiste qui constitue des caractéristiques du libéralisme. Le combat des libéraux contre la gauche, c’est avant tout celui de la raison contre la passion et les sentiments. C’est autour de ça qu’il faut travailler sachant qu’il n’est pas facile de convaincre un amoureux que sa belle est plombée…

      • @ bouju :

        L’utilitarisme me semble plutôt être un comportement de gestion politique, qui est prêt à transiger sur les fondamentaux du libéralisme : l’utilitarisme, c’est maximiser le bonheur total, même au détriment du malheur d’un petit nombre.

        Sur ce sujet, cf « Théorie de la Justice » de John Rawls, il y est plutôt convaincant, ç’est d’ailleurs la seule force de ce bouquin.

        Sinon, tout à fait d’accord avec vous, le libéralisme est issu de la Raison, et les hommes politiques actuels surfent sur les sentiments …

  • Et l’auteur n’a pas pu s’empêcher de nous caser un concept creux : « justice sociale » (dernier paragraphe)

    Article qui se veut consensuel comme on le voit dans les commentaires mais qui oublie qu’un état non strictement limité ne peut qu’étendre ses pouvoirs, c’est dans les gênes de toute structure, surtout administrative.

    • @ sam :

      exact, j’avais zappé cette phrase.

      Concilier liberté et justice sociale est impossible, car la justice sociale est injuste et antinomique avec la liberté.

      Etant libertarien, un état strictement limité est pour moi impossible, il cherchera toujours à s’étendre, et comme il a le monopole de la force, il y arrivera, et rien ne peut le limiter…

      • La justice sociale est injuste … faudra m’expliquer, ca a peut être du sens, mais la phrase n’en a pas beaucoup.

        Que l’égalitarisme soit antinomique avec la liberté oui, mais tout dépend de ce que l’on entend par justice sociale. Les socialistes (Marx) en ont fait une traduction complétement fausse.

        Est-ce que la justice sociale est d’avoir la même propriété, la même condition sociale (le même capital) ?

        A mon avis pas du tout, c’est même assez proche du contraire, c’est plutôt de faire en sorte que la propriété, la condition de chacun trouve un sens dans la société, que la société reconnaisse la propriété comme juste par nature, qu’il soit juste de posséder, d’avoir une condition sociale particulière.

        • Bien d’accord mais le terme à tellement été utilisé à contre-sens qu’il serait difficile de le réhabiliter.

        • @ stéphane boulots : la justice sociale est injuste, facile à expliquer :

          La Justice, c’est le respect des droits fondamentaux d’autrui, voilà la seule définition valable de la Justice.

          On remarque déjà qu’elle est un pléonasme avec la définition du libéralisme.

          La Justice Sociale implique que l’Etat/gouvernement intervienne dans l’activité économique pour déterminer la place économique de chacun (par des impôts, redistribution et autres).

          Cette intervention porte forcément atteinte aux droits de propriété des individus, elle est donc par nature Injuste.

          CQFD.

          • La justice n’est pas le respect des droits fondamentaux d’autrui. Ça c’est le droit, la loi.

            La justice c’est la mise en application des normes, par la récompense et la sanction.

            Ainsi la justice sociale marxiste consiste à appliquer une norme de condition (à chacun selon ses besoins) alors que la justice sociale opposée (pour ne pas dire libérale pour éviter un débat) consiste à appliquer une norme d’échange (à chacun les mêmes règles du jeu, le marché libre)

            • Le mot justice se suffit à lui-même.
              Lui accoler « sociale » signifie que l’on souhaite mettre en oeuvre cette justice différemment suivant des paramètres sociaux. La justice doit appliquer la même peine aux mêmes délits ou crimes perpétrés dans les mêmes conditions (donc en tenant compte des circonstances propres des faits). Ce n’est pas le cas actuellement puisqu’au titre du « sociale » on fait intervenir des paramètres n’ayant rien à voir avec les faits : des syndicalistes ou des agriculteurs peuvent saccager des bâtiments publics ou y mettre le feu, s’introduire dans des grandes surfaces et voler ou détruire des produits, arrêter des camions et les dévaliser, des roms ou des routiers peuvent bloquer des routes etc… sans encourir aucune poursuite et donc aucune peine.
              La justice sociale c’est aussi le gamin de 17 ans et 364 jours qui peut faire n’importe quoi, mais pas le jour d’après… quoique ça dépend s’il a manqué d’affection, été élevé dans un foyer monoparental, avait une mère droguée… là il a le droit et il faut lui donner 30 fois sa chance, c’est social.

              • La justice sociale c’est aussi la discrimination positive qu’ils disent.
                Faire un concours d’entrée et éjecter celui qui a eu 14/20 pour faire entrer à sa place celui qui a 12/20 mais qui est issu d’une banlieue. Je serais curieux de voir comment celui qui est éjecté par le « social » apprécie cette justice. Cette discrimination positive est partout : dans l’emploi, dans les aides…
                Tu as 10 ans et tu n’as pas encore vu la mer ou été au ski ? C’est que tes parents ne sont pas assez pauvres.

      • Rien ne peut limiter l’état. Ah bon ! Et la concurrence entre états ? Et les forces antagonistes internes ? Certes un état peut grossir mais plus il grossit plus il se fragilise. C’est la nature qui horreur des monopoles pas la raison des libertariens.

        • @ artemus : tout à fait, la seule façon de limiter un état, c’est la concurrence avec les autres.

          Mais dans le périmètre géographique de l’état, rien ne peut limiter ses pouvoirs …

          • Si, la Constitution.

            Et, bien sûr, la qualité des hommes politiques qui gouvernent. Un Etat n’est rien sans ses administrateurs, ce sont eux dont il faut se soucier.

            • @ Géénral :

              si, la constitution ?!?!?

              ben voyons, laconstitution e la république de Weimar a-telle empécher Hitler d’arriver au pouvoir ?

              Seule la concurrence et la liberté peut borner un état.

              donc, vous pensez que d’être élu ou nommé fonctionnaire fait d’un individu un être parfait ?

              « Il n’y a point d’alchimie politique à l’aide de laquelle on puisse transformer des instincts de plomb en une conduite d’or.  » Herbert Spencer

              • Non, il faut juste élire les bonnes personnes, ce qui manifestement se révèle compliquée en France.

                • @ Général :

                  élire les bonnes personnes ????

                  Comment est-ce possible ?

                  Seul un phénomène de concurrence pour permettre de dégager un optimum, pas un système électoral.

                • General, lire ou relire dans « la route de la servitude » le chapitre sur la sélection par le bas.
                  Traduit autrement par Georges Frêche : « Je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse »

            • @ General

              « Si, la Constitution. » ………. modifiée par l’Etat !

  • Cet article n’est pas déplaisant, mais je le trouve plutôt superficiel. A mon sens, il fait trop la part belle aux « on dit » et aux apparences. Par ailleurs, l’auteur visiblement n’a pas tout saisi du libertarianisme.

    Enfin, et quand bien même un certain nombre de libéraux tombent dans le panneau « je suis plus libéral que toi, nananère », ce n’est pas le cas de tout le monde. De fait, je crois tout simplement qu’il n’existe qu’un seul libéralisme politique qui consiste à défendre la liberté individuelle en tout domaine. Quant à ceux (ou celles) qui rajoutent des « si », « sauf », « mais » ou autre derrière la phrase « je défends la liberté », il devient très vite limpide qu’ils ne sont pas des libéraux. Je ne sais comment les appeler (si tant est qu’il faille à tout prix leur coller une étiquette).

    Voici comment je vois les choses concrètement : (Je suis l’auteur de ce billet écrit il y a quelques jours)

    L’ISSUE

    Le libéralisme en France : quelle issue ? C’est en lisant le dernier article de Stéphane Geyres que je rebondis ici : quel avenir et quelles perspectives attendre pour le libéralisme en France ? Quelles stratégies adopter ?

    Le premier constat, que Stéphane pose parfaitement, est celui de l’échec total du Parti Libéral Démocrate avec à peine 1 % des suffrages exprimés aux dernières élections. L’entrisme, mêlé à un programme flou, des alliances pour le moins sulfureuses et des leaders défendant de façon incompréhensible des idées communistes (Koenig et son revenu universel) font que le message du PLD s’est dilué à tel point que l’on peut affirmer sans hésitation que le PLD est aussi libéral que ma grand-mère fan de la série Games of Thrones. En deux mots et en dépit d’un soutien médiatique non négligeable, d’efforts de comm et d’une organisation en place, le PLD a fait chou blanc.

    D’un autre côté, la deuxième force politique libérale du Pays, le Mouvement des Libertariens, stagne et continue à faire des moulinets sur facebook. Vous me direz qu’au moins, en n’ayant aucun candidat visible à aucune élection, ils ne risquent pas de se planter. C’est juste. Mais pourtant ils ont une grosse longueur d’avance sur le PLD : le message libertarien, lui, est parfaitement clair, non dilué, en progression dans les mentalités. Notre intransigeance dans les débats sur la liberté et sur l’Etat, nos positions souvent radicales, notre refus de récupération par les minarchistes, notre cohérence philosophique font que nos idées gagnent progressivement du terrain. Cela ne va pas aussi vite que nous le souhaitons, certes, mais la progression est palpable.

    Quelle est la meilleure stratégie à adopter ? Je crois que le MDL a sa place en tant que garde-fou philosophique (en effet, par exemple, il ne fallait pas compter sur les membres du PLD pour dénoncer Koenig et sa proposition communiste), donc le MDL aura une place essentielle, voire majeure dans l’échiquier libéral français. Par ailleurs, rien n’empêche des minarchistes de fonder un Parti et de défendre un programme bien défini, sans alliances, sans compromis, à la manière d’une Thatcher, mais en mieux. Ce parti se verra, s’il existe un jour, attribuer le label fort rare, donc très cher « libertarian approved », dès lors qu’ils sont clairs et ne se diluent pas. L’exemple à suivre est donc celui de Jean-Marie Le Pen qui a fondé son Parti tout seul (avec ses copains) et a toujours eu le même discours, la même ligne, n’a fait aucune alliance et a même défendu une certaine liberté économique que sa fille a détruit consciencieusement par opportunisme et démagogie veule. A tel point que même Marion se pose parfois des questions sur le programme « économique » de sa tante… Bref.

    Le PLD s’est planté. Par péché d’orgueil, par impatience, par inconstance politique de ses dirigeants carriéristes de troisième zone. Le MDL restera tel qu’il est, tel un phare dans la brume. Nous ne serons jamais tendres ou complaisants. Nous aiderons les bateaux ivres ou perdus à retrouver leur chemin, s’ils le veulent. Nous soutiendrons un candidat qui osera défendre un programme clair et qui va réellement dans le bon sens, sans se vendre au plus offrant. La Grande-Bretagne nous en a déjà montré l’exemple par deux fois : Margaret Thatcher et plus récemment Nigel Farage. J’ai l’espoir d’en voir un émerger dans notre Pays sclérosé un jour. Un successeur à Jean-Marie Le Pen, mais en mieux.

    Sur ces perspectives, je vous souhaite une année politique meilleure qu’en 2015.

    http://liberteparprincipe.blogspot.fr/2016/01/que-dire-dun-pld-1.html

    • Assez fort, de dénoncer l’entrisme et la course au purisme et de tirer à boulets rouge sur Koenig et sur l’impôt négatif en le traitant de communiste.

      Tout aussi fort de citer Thatcher : si la France avait droit à 1 semaine d’un dixième de Mme Thatcher, ca serait déjà un ENORME pas en avant …

      Le PLD comme le MDL sont englués dans le même problème : la principale chose qu’ils savent faire, c’est le vide autour d’eux. Au lieu de briller comme un phare au milieu de la tempête, ils s’agitent et campent sur des positions qui sont sans aucun doute brillantes intellectuelles, mais complétement inutiles politiquement.

      J’ai failli répondre au commentaire qui plus haut assimilait le MDL au parti libéral radical que j’appelais de mes vœux : le MDL est tout sauf extrémiste, tout sauf radical : il est orthodoxe, ultra orthodoxe, plus défenseur de la doxa qu’un prof de philo de l’ednat ne l’est au sujet de Sartre …. ce qui est le gros défaut des libéraux de ce pays (et des intellectuels, et des français, et de la gauche, et de la droite, et des bobos, des écolos, du reste …)

      Le libertarianisme a toujours raison. Ca fait des kilos de discussions qui se terminent toujours par la même rengaine et ca devient vraiment lassant.

      Au moins le RU fait couler de l’encre … au moins on déteste Koenig … comme une énorme majorité des Français déteste Thatcher (plus que les anglais d’ailleurs).

      • @boulots : confirmation, vous ne comprenez rien aux libertariens, aucun rapport avec un parti ultra orthodoxe ou la doxa.

        on se renseigne avant d’affirmer des choses …

        le libertarianisme est basé sur la raison en toute chose. Etre contre la raison, c’est être irrationnel, donc c’est avoir tort, CQFD.

        • « Être contre la raison c’est avoir tort » vous venez de donner un exemple magistral de dictature intellectuelle !

          J’adore les éclairs au chocolat, ce n’est pas raisonnable. Mais vous avez quoi ? Contrairement à vous, je ne me résous pas entièrement à la raison : je suis libre….

          • @ Boulots :

            non, j’ai dit être contre laraison, c’est être irrationnel.

            c’est un fait, rien à voir avec de la dictature intellectuelle.

            Vous confondez les actes et les buts : un but n’a pas à être rationnel, c’est les moyens d’y arriver qui sont rationnels ou pas.

            Vous aimez les éclairs au chocolat, mais vous n’en mangez pas, c’est le fait de ne pas en manger qui est irrationnel.

            Le mot raisonnable ne fait pas référence à la Raison, mais à un comportement modéré, ouvrez un dictionnaire.

            Je ne saisi pas en quoi le fait d’être rationnel vous interdit d’être libre ????

            jusqu’à preuve du contraire, c’est la Raison qui vous rends Libre …

            Si être ignorant et irrationnel c’est être libre, libre à vous de le penser, mais ne vous plaignez pas des conséquences …

            • @stephane : je suis admiratif devant votre arrogance, celle de celui qui « sait » mais qui arrive à sortir des trucs comme « être raisonnable ne fait pas référence à la raison »

              Définition du Larousse :

              Raisonnable :

              Doué de raison : L’homme est défini comme un animal raisonnable.

              Qui pense, agit selon la raison, le bon sens, la mesure et la réflexion : Vous n’êtes pas raisonnable de fumer ainsi.

              Qui manifeste ce bon sens, ce sens de la mesure : Cette décision a paru raisonnable à tous.

              Qui manifeste de la modération dans les affaires, le commerce, etc. : Consentir un prêt à des conditions raisonnables.

              Qui se situe dans une honnête moyenne, qui est modéré mais suffisant : Offrir à un débutant une rémunération très raisonnable.

              Vous gagnerez à écouter les autres et à modérer vos attaques ad hominem.

              Le libéralisme, c’est aussi la liberté d’expression, son la diversité, donc la tolérance…

              • « Vous gagnerez à écouter les autres et à modérer vos attaques ad hominem.

                Le libéralisme, c’est aussi la liberté d’expression, la diversité, donc la tolérance… »

                « Que des personnages supérieurs aient des activités philosophiques, quand bien même cela conduirait jusqu’aux sommets de la métaphysique, cela doit être compté à leur plus grand honneur, et ils méritent de l’indulgence s’ils commettent une faute (difficilement évitable) contre l’École, parce qu’ils se sont en tout cas abaissés jusqu’à elle en se plaçant sur un pied d’égalité civile. Mais que des gens qui veulent être philosophes fassent les supérieurs, on ne peut en aucune manière le leur permettre, parce qu’ils s’élèvent au-dessus de leurs pairs, et violent leur droit inaliénable à la liberté et à l’égalité dans des questions qui relèvent de la simple raison. »
                Kant, Sur un ton supérieur nouvellement pris en philosophie. 😉

    • « Ce parti se verra, s’il existe un jour, attribuer le label fort rare, donc très cher « libertarian approved », dès lors qu’ils sont clairs et ne se diluent pas. »

      Ce qui fonde la cherté d’une offre n’est pas sa rareté, mais le rapport de l’offre… à la demande; et le minarchiste que je suis n’est pas très demandeur de cette offre. Vous avez une drôle de théorie de la valeur au MDL ! 😉

      À moins que vous soyez des adeptes du sophisme : « tout ce qui est rare est cher, or un cheval bon marché est rare, donc un cheval bon marché est cher ». 😛

      • @ Turing : ce qui fonde la valeur d’une chose, c’est son utilité et sa rareté.

        • Et si la chose est jugée utile par certain alors il y aura de la demande; de même, il n’y en aura pas si personne ne la juge utile. Sur quels critères reconnaissez vous extérieurement l’utilité d’une chose ?

          Une chose ou un service me semble utile, j’ai deux solutions :
          – je me les procure moi même, il n’y a pas d’échange
          – je me les procure par autrui, il y a échange

          seulement dans le second cas, il y aura création de valeur économique. Alors ce qui fondera la valeur de la chose ou du service sera le rapport entre la demande (la quantité de chose ou service recherchée sur le marché) et l’offre (le quantité de chose ou service disponible sur le marché).

          De la Valeur par Bastiat dans les Harmonies Economiques

          L’approbation du MDL, le label « libertarian approved » est une chose que je juge inutile : je n’en suis pas demandeur.

      • Dans leur approche du libéralisme sans concessions, le MDL finalement se pose en garde-fou du mouvement libéral français. Nous ne laissons passer aucun compromis, aucun amalgame surtout de la part de gens se réclamant du « libéralisme », c’est-à-dire qui déclarent « Je suis pour la liberté, SAUF…. ».

        En dehors de ça, les libertariens sont des pragmatiques et sont tout-à-fait près à soutenir un candidat minarchiste, ou sans étiquette mais qui se propose de faire progresser la liberté.

        En revanche, nous estimons que se proclamer « libéral » sur le plan politique nécessite clairement d’avoir intégré qu’il ne saurait y avoir de « mais », de « si » ou de « sauf » derrière la phrase « Je me bats pour la liberté ».

        Vous pensez que j’ai tort ?

        • Pour modérer un peu mon précédent commentaire, je ne pense pas que vous ayez tort, ni que vous ayez raison : ce n’est pas le débat.

          La question me semble plus : comment dans un pays où 57% du PIB provient de la dépense publique, où le chômage ronge la quasi totalité de la population, où les jeunes qui y arrivent fuient en courant, où les gens s’écharpent pour des bouts de tissus autour de la tête et des menus de cantine… dans ce pays, comment peut on faire changer les choses ?

          J’aurais tendance à dire que toute personne qui même qui est « pour la liberté sauf … » est déjà un espoir face à la majorité qui en gros est pour la liberté, mais uniquement la sienne, celle de faire ce qu’ils veulent, mais clairement pas pour celle des autres, ni surtout pour un changement dans leur confort d’enfants gâté de l’Etat nounou ou dans leur peur panique de perdre le peu qu’il leur reste.

          Le MDL ferait mieux de donner des bons points plutôt que des cartons rouges, ca serait sans doute plus utile à tout le monde. Faire rêver.

          • Tous ces échanges intéressants me paressent affaire d’experts en libéralisme et me laissent en même temps une profonde amertume sur leur incapacité à convaincre et rassembler les français vers une alternative nécessaire.
            Plusieurs raisons l’expliquent : 1) l’appellation « libéral » totalement dévoyée, jamais expliquée et toujours utilisée comme repoussoir (l’insulte ultime étant l’« ultra libéralisme ») par l’ensemble de la classe politique pour justifier son hégémonie et son autoritarisme 2) la connotation négative d’origine marxiste attachée au libéralisme et à la liberté d’entreprendre définitivement traduite dans l’inconscient français en « affairisme/capitalisme/argent/finance/actionnaires…» . 3) l’addiction à l’Etat Providence, aux « avantages acquis », à l’assistanat que le libéralisme est supposé vouloir remettre en question 4) le déni des français en l’atteinte quotidienne à leurs libertés tant leur soumission à l’intervention permanente de l’Etat leur est habituelle, voire nécessaire.
            En bref, les français ne croient pas que l’Etat les prive de liberté ; ils ont la conviction au contraire qu’il les protège et qu’il est le dernier rempart contre l’injustice et le pouvoir sans limite des « riches ».
            Comment dés lors convaincre les français qu’une solution libérale puisse améliorer les choses ?
            Sans doute les libéraux devraient-ils se la jouer « pragmatique » car après tout cette vertu leur est consubstantielle. De plusieurs façons : 1) sortir du tout ou rien : admettre que les alternatives libérales ne viendront pas lors d’un « grand soir » du libéralisme mais seront progressivement portées par les programmes transitoires de certains candidats qu’il convient de soutenir ( par exemple Fillon, Mariton, Le Maire, peut-être Macron et Valls ?). En gros, c’est accepter un peu au lieu de rien du tout. 2) abandonner la revendication des libertés, un peu « intello », peu comprise, peu partagée, pour d’autres vertus du libéralisme, par exemple la responsabilité, la transparence, le contrôle, la bonne gestion, l’équité dans les relations entre les individus, ainsi que les propositions sociales des libéraux tel le revenu universel et les bénéfices d’une fiscalité réduite. Il faut en effet opposer à l’opacité de l’Etat, à sa gestion lourde et coûteuse reconnue par les français , à l’inefficience des services publics, à l’irresponsabilité des élus et de la bureaucratie, la transparence du libéralisme, le contrôle facile de son fonctionnement, la sanction immédiate des responsables, bref une configuration « consumériste » très moderne. On peut y ajouter le contexte favorable qu’offre le libéralisme à l’entrepreneuriat individuel ou collectif (coopératives, mutuelles, associations) comme une forme évoluée de la relation au travail freinée pour cette raison par les régimes en place inquiets de perdre leur hégémonie sur un salarié domestiqué. Au total une image moderne, consumériste, accessible et équitable du libéralisme…

            • Je suis d’accord avec vous à part sur le consumérisme : les gens associent consumérisme et productivisme (encore un héritage Marxiste) et rejettent la gabegie de la production à outrance.

              Je pense qu’il y a une demi douzaine d’axes concrets qui sont susceptibles d’intéresser les gens, dont celui que vous avez indiqué : le rôle et la place de l’Etat et du dialogue, du rapprochement avec les citoyens, surtout devant les enjeux de la révolution numérique. Il est possible de rendre la société plus humaine, et cette humanisation passe par la refonte de notre système social qui est actuellement dans une impasse (et clairement pas par une suppression de celui-ci, qui n’a absolument aucun sens, ni politique, ni économique, ni moral)

              Mais il y a en a d’autre, les enjeux religieux et sécuritaires, les évolutions éthiques et scientifiques sont aussi très importants.

              Il est clair qu’il est temps que les libéraux sortent de poncifs « du temps des lumières », des concepts fumeux et intellectuels, du purisme exacerbé, de l’orthodoxie hermétique … Sartre et Aron, on a vu ce que ca a donné : rien.

              La France est en train de mener un baroud d’honneur, rejetant en bloc « la mondialisation » c’est à dire le nouveau monde. Ca va changer.

    • LOL!!! Je viens d’apprendre l’existence du « MDL » en vous lisant, ce groupuscule a moins de visibilité que François Asselineau, qui fait 0,3% aux élections.

      Et ce pays a tout sauf besoin de l’extrême-droite pour se relever.

      • En l’occurance, je me demande bien où le placer sur l’échiquier politique…

      • @ général :

        depuis quand les libertariens sont d’extrème droite ????

        troll ou ignare, je me demande ?

        • « J’ai l’espoir d’en voir un émerger dans notre Pays sclérosé un jour. Un successeur à Jean-Marie Le Pen, mais en mieux. »

          « L’exemple à suivre est donc celui de Jean-Marie Le Pen qui a fondé son Parti tout seul (avec ses copains) et a toujours eu le même discours, la même ligne, n’a fait aucune alliance et a même défendu une certaine liberté économique que sa fille a détruit consciencieusement par opportunisme et démagogie veule. »

          L’auteur de ces lignes cache très mal une certaine sympathie pour le vieux Le Pen. Ou alors, il s’exprime maladroitement, car il aurait pu prendre d’autres exemples (en plus, il appelle ensuite à prendre exemple sur Nigel Farage, un extrême-droitiste anglais).

          • @ Général : j’avoue que lacomparaison avec le pen est osée.

            Sur Nigel Farage, je n’arrive pas à saisir pourquoi on le traite d’extrème droitiste ?

            c’est actuellement l’homme politique anglais qui se rapproche le plus de Tchatcher et d’un libéral, peut-être ses positions anti européennes (que je partage) ?

            il est très caricaturé en France , mais c’est le style du personnage qui veut cela aussi.

          • il semblerait même que Farage soit libertarien :

            http://www.wikiberal.org/wiki/Nigel_Farage

            aucun rapport avec une quelconque extrème droite en tout cas.

            • Et ses positions xénophobes et totalement anti-immigrationnistes?

              Même les conservateurs français trouvent celles-ci assez limites…

          • Bonjour,

            Ma « comparaison » avec JMLP est au contraire très à propos et je pense qu’il convient de ne pas faire d’amalgames godwinisants.

            Il ne me viendrait nullement à l’idée de prétendre que le FN de JMLP ait été, de près ou de loin, libéral voire minarchiste. Mais ici, je ne fais que comparer la STRATEGIE politique adoptée par JMLP, stratégie payante et à l’opposé de la stratégie des autres partis, PLD inclus. Le programme du FN de JMLP ne ressemblait en rien (ou presque) au programme du PLD ou de Thatcher ou encore de Farage.

            La stratégie de non compromis, de non-alliance, etc., voilà ce qui m’a intéressé chez JMLP, rien d’autre. Donc, l’inverse de l’entrisme.

  • L’auteur ne sait malheureusement pas du tout de quoi il parle. Exclure les libertariens du courant libéral sans faire la distinction entre les minarchistes et les anarcho-capitalistes traduit une sérieuse méconnaissance. Si ce n’était que cela. Le libéralisme c’est l’anti politique et l’anti pouvoir exercé sur autrui, donc nous parler de cette abominable perspective en citant De Gaulle n’a aucun sens. Ce n’est pas une auto-critique c’est du pur hors sujet. Ensuite, les pays cités qui ne respectent même pas les critères de Maastrich, définis arbitrairement par d’obscurs fonctionnaires, n’ont absolument rien de vertueux. Ils sont juste un peu moins socialistes que les autres, la belle affaire. Enfin, oui il faut rêver et en mode arc en ciel d’une société libérale que le socialisme a massacré depuis plus d’un siècle. Parce que si l’auteur ne l’avait pas remarqué, nous vivons dans un monde hyper socialiste, et comme nous sommes en France, nous avons le privilège d’être aux premières loges du grand n’importe quoi. En absolument rien les progrès accompli ici ou la n’ont été le fait de l’état, comme voudrait nous le faire penser l’auteur, mais du génie humain. Avec des amis comme cela, nous n’avons plus besoin d’ennemis.

    • @PaGo4 :

      + 1000 !!!

    • Bravo PaGo4.
      Et bravo « stéphane », je regrette qu’il ne soit moi, mais je plussoie à tous ses commentaires.
      Voilà ce que cela donne quand on laisse trop longtemps penser que la liberté peut passer par l’état….
      Bonne nuit, continuez bien à vous boxez.
      Ou bien lisez les libertariens, et découvrez enfin ce que liberté veut dire….

      • J’étais persuadé que ce « stéphane » était toi !
        N’empêche que j’adore quand même la comparaison avec la beauté de la femme du voisin. 🙂

  • Un entretien écrit avec monsieur AULNAS sera publié dans les prochains jours… Le thème : les idées développées dans son article ;-).

    • Il développe des idées ? Il m’a semblé plutôt qu’il développe dans cet article son insuffisante culture ou réflexion libérale….. Mais ça doit pouvoir donner lieu à entretien aussi, je suppose, l’entretien de notre servitude…. 🙂

      • Vous êtes dur. Puis-je lire vos articles svp ?

        • J’aurai plutôt répondu : « vous êtes sûr ? » 😉

          Si, comme vous, je ne sais où trouver les articles de M. Geyres, je dois dire que ces commentaires ne peuvent être raisonnablement qualifiés de « développement d’idées ». En revanche, il applaudit stéphane, qui en a développé certaines, et dont j’attends toujours les réponses, un tant soit peu développée, aux objections que je lui ai soumises. Ce dernier ne semblant pas vouloir faire la différence entre libéralisme et anarchisme – différence qui n’est pas de degré mais de principe – et dont la théorie de la valeur semble être emprunté à M. Say qui la fonde sur l’utilité.

          Cela étant dit, je lirai avec plaisir l’entretien de M. Aulnas, même si je ne partage pas toujours ses positions. 🙂

  • Amis et ennemis libéraux, voici l’entretien promis :

    http://entretiensdefranckabed.com/2016/01/13/le-liberalisme-en-questions/

    Qu’en pensez-vous ?

    Bien à vous,

    Franck ABED

    • Vous posez les bonnes questions, mais vous comme P. Aulnas faites l’erreur de ne pas replacer le libéralisme dans son époque et dans son contexte.

      Le monde a vécu entre le XVIII eme siècle et le XX eme (après Kant et avant Quine) une parenthèse philosophique qui a érigé le positivisme, le rationalisme dogmatique, le matérialisme en vérité universelle incontestée et incontestable.

      Le libéralisme a survécu à cette dictature du manichéisme scientifique, mais n’en est pas sorti indemne. Des textes et des idées fondamentales au libéralisme d’avant la révolution ont été balayés ou mis aux oubliettes, par manque d’arguments face à la déferlante Rousseauiste puis Marxiste.

      Je vous encouragerais à lire et digérer si vous ne l’avais pas fait « Réflexions on the révolution in France » qui reste d’actualité dans la critique de l’utopie qui a imprégné et imprègne toujours la pensée « intellectuelle ». Le libéralisme Français est loin d’être exempt de ces critiques, surtout après deux cents ans.

      On ne peut avoir une discussion sur la démocratie par exemple, dans la France de Louis XV comme on peut l’avoir dans celle de F Hollande, ni avoir une discussion sur la liberté à l’époque de l’Encyclopedie comme à celle de Twitter et de Wikipedia.

      On ne peut avoir de discussion sur ces sujets sans tenir compte de l’état de la société : tout débat purement ontologique est stérile (et donne toujours raison au gauchisme) et la parenthèse auquel j’ai fait référence en a prouvé les conséquences funestes.

      Toute réflexion doit se faire en acceptant notre incapacité à définir un modèle parfait.

  • Bonjour,

    Je vous remercie de votre commentaire circonstancié.

    Toutefois je ne puis admettre votre critique à mon endroit au sujet du contexte. En tant que professeur d’histoire le contexte est une notion qui m’est chère…

    Ceci étant dit, il ne faut pas oublier l’essentiel, c’est-à-dire l’essence du libéralisme. Le problème MAJEUR des libéraux est qu’ils n’admettent pas que leur corpus philosophique et doctrinal est fondamentalement de gauche. De fait, le fond prime sur la forme, que nous soyons au XVIIIème siècle ou au XXIème siècle le libéralisme est de gauche. La doctrine est indépendante de la grille de lecture conceptuelle d’une époque. Les gens nous disent : historiquement le libéralisme est à gauche, aujourd’hui il est de droite. Les lunettes sociales que certains mettent sur leur nez, les empêchent d’avoir une vision globale et essentialiste…

    Très cordialement,

    Franck ABED

    http://entretiensdefranckabed.com

    • @ Franck Je lis avec intérêt vos échanges avec Stéphane. Vous dites qu’il existe chez les libéraux une espèce de déni historique du fait que leur logiciel serait né à gauche. J’en déduis que vous êtes capable de nous dire avec la plus grande précision (puisque ce phénomène marquerait quand même un très grand nombre d’individus) ce qu’est la gauche (vs la droite), en quoi le libéralisme né à « gauche » perturberait les libéraux qui eux seraient donc ailleurs ? où ?
      Personnellement je ne crois absolument pas en ce clivage qui n’est à mon sens qu’un artifice catégoriel (voire communautaire) permettant d ‘exercer au quotidien un manichéisme confortable évitant bien des démonstrations. Je pense que le vrai clivage c’est étatistes (de tous poils y compris de vos catégories droite ou gauche) contre libéraux, les uns considérant que l’Etat est le dernier rempart contre l’injustice et le pouvoir de l’argent, les autres considérant que l’Etat n’est que le garant des libertés individuelles fondamentales et de la responsabilité qui les accompagnent.

  • Dans notre pays les notions de gauche et droite sont nées dans un contexte très précis, à savoir en 1791 avec le vote sur la Constitution Civile du Clergé. Les gens placés à gauche de l’Assemblée ont voté pour, c’est-à-dire qu’ils défendaient l’idée d’une soumission du spirituel au temporel. Les gens placés à droite de l’Assemblée ont voté contre, car ils défendaient l’idée que le temporel devait être soumis au spirituel.

    Le premier clivage qui est également le plus important est celui-ci. De fait les libéraux sont bien à gauche.

    • @ Franck J’ai du mal à vous suivre et reboucler avec l’échange précédent: si je vous écoute bien, les libéraux n’admettraient pas que leur logiciel soit né à gauche, là où les députés placés à cet endroit géographique de l’assemblée ont voté pour la soumission du spirituel au temporel dans le cadre de la loi sur la constitution civile du clergé…. or ce concept étant admis par les libéraux, ils se trouvent être de facto à gauche.
      Je vous avoue n’être ni convaincu par cette version historique qui expliquerait le clivage droite gauche dont je ne sais toujours pas ce qu’il signifie concrètement aujourd’hui, ni par le fait qu’il puisse culpabiliser ni même intéresser les libéraux d’aujourd’hui principalement attentifs à l’ingérence massive de l’Etat dans l’ensemble de leurs activités.

      • Bonjour,

        Vous me posez une question, je réponds et cela ne vous satisfait pas….

        Vous m’avez demandé une réponse précise quant à la notion de droite et gauche dans notre pays. Je vous la donne. Encore une fois ce n’est pas moi qui vous transmets mon sentiment, je vous livre un fait historique objectif. Les gens de droite et encore plus ceux de gauche oublient le clivage essentiel (au sens de l’essence, de l’origine) qui les sépare. Voilà pourquoi je dis qu’en France, si on s’en tient à une grille de lecture à la fois classique et historique, il n’y a pas à ce jour de parti politique de droite, car TOUS les partis républicains connus du PCF au FN se placent dans le courant moderniste de l’histoire qui admet la soumission du spirituel au temporel. Le clivage essentiel n’est pas de savoir si l’Etat doit être petit ou grand, mais si l’Etat et la société civile doivent être placés sous le patronage de Dieu ou des autres (lois, hommes etc).

        Cordialement,

        Franck ABED

        • Je n’ai aucune insatisfaction particulière vs votre commentaire historique probablement fondé. Je m’interroge seulement et très basiquement sur la signification des concepts de gauche et droite dans le langage et le contexte politique d’aujourd’hui, alors même que ces concepts nourrissent d’une manière définitive bon nombre d’échanges et d’articles. Vous dites qu’ils ont été dévoyés historiquement, why not, moi je dis qu’ils sont aujourd’hui sans réelle signification sinon affective (les « bons sentiments » seraient plutôt positionnés à gauche) et j’ajoute que le vrai clivage est objectivement ailleurs, par exemple dans le rôle dévolu à l’Etat, bien qu’il ne soit ni encore identifié ni reconnu par la grande majorité de nos concitoyens.

        • La lettre sur la tolérance de Locke détermine exactement le contraire de ce que vous dites : à savoir que le temporel n’a pas à soumettre le spirituel, ni même à s’en mêler. C’est cette considération qui est à la base du libéralisme, la liberté d’opinion : l’Etat n’a pas de près ou de loin à réguler le religieux. D’ailleurs pour les libéraux cette considération va plus loin : l’Etat n’a pas à réguler quoique ce soit qui ne soit pas nécessaire, mais c’est une autre histoire.

          Je crois que vous faites une erreur en confondant les Rousseauistes de la révolution Française avec les libéraux.

          Notez que cette confusion est très commune, comme je le disais, le libéralisme a eu à survivre au sein du gauchisme (comme vous le dites à juste titre omniprésent surtout en France) depuis 200 ans et la spécialité des gauchistes est le hold-up des idées morales.

          Tout les libéraux seront d’accord avec vous quand vous dites que les partis du FN au PC sont Identiques, Étatiques, c’est à dire plaçant l’Etat au dessus de l’individu.

          Pour les libéraux, le spirituel est indissociable de l’individu.

          • Bonjour,

            Je pense que vous m’attribuez des propos et des pensées que je n’exprime point.

            Je ne confonds ni Rousseau, ni les Lumières, ni les Libéraux. Bien que les trois entités précédemment décrites appartiennent au même camp, elles ne sont pas similaires en tout point.

            Locke se trompe. Le temporel n’a peut-être pas et sûrement même à se mêler du spirituel, mais le temporel doit être soumis au spirituel.

            Une petite anecdote : quand je suis allé à l’Université d’automne en Economie Autrichienne organisée à Troyes, j’ai discuté avec nombre de gauches et de gauchistes, dont un en particulier. Je tairai son nom par principe. Il m’a affirmé que les libéraux défendaient l’idée du travail du dimanche pour tout le monde, car c’était, selon lui, la liberté des individus que de travailler le jour du Seigneur….

            Je maintiens ce que je dis : les libéraux coupent le lien essentiel entre temporalité et spiritualité (erreur funeste), quand ils ne proposent pas une soumission du spirituel envers le temporel.

            Je livre ce lien à votre sagacité : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/12/pourquoi-autant-de-catholiques-sont-ils-des-anti-libéraux-économiques-primaires-.html

            Cordialement,

            FA

            • Vous êtes tombé sur un gauchiste : il n’est absolument pas libéral de décider de façon générale du comportement des gens : l’autorité religieuse est la seule à même de décider de ce genre de chose à la seule condition qu’elle respecte les adeptes des autres religions. Le rôle de l’Etat pouvant être de faire respecter cette cohabitation si besoin d’apaisement il y a.

              Je suis sur qu’en faisant une enquête à la sortie d’une église, je trouverais une bonne majorité de gens qui me diraient exactement la même chose. Est ce que j’en tirerais la conclusion que l’église catholique est gauchiste ?

              Alors oui, il existe de nombreux courants de libéraux qui ont essayé et essaient de faire une synthèse avec le gauchisme, dans l’espoir (vain selon moi) de le rendre plus présent politiquement.

              Comme il existe un courant d’origine Orléaniste qui pousse dans l’autre direction.

              Mais vous avez mis le point sur un des nœuds de crispation : cette fameuse laïcité. Sachez juste que certain libéraux (dont je suis) considèrent la laïcité Étatique comme le plus grand hold-up gauchiste sur le libéralisme, qui donne à l’Etat la capacité de mettre les gens en coupe réglée en l’instituant détenteur d’une morale universelle qu’il déciderait selon son bon vouloir, chose que par contre, tout libéral réfutera.

              • Bonjour,

                Pour moi les libéraux sont des gauchistes ou des gauches…

                Vous dites exactement ce que je dis dans mon entretien repris par le Salon Beige : beaucoup de catholiques ne connaissent pas la doctrine catholique, et s’ils la connaissaient vraiment je suis intimement convaincu qu’ils ne seraient pas catholiques.

                Au sujet de mon exemple c’est différent sur un point essentiel : la doctrine libérale est gauchiste. Or vous voulez faire dire, que le monsieur avait lequel j’ai échangé n’est pas libéral car il s’éloigne de la doctrine… Mais ce n’est pas le sujet. Il ne s’éloigne pas de la doctrine libérale, il est justement en plein dedans.

                L’Orléanisme est une déviance du royalisme légitimiste traditionnel. Le problème des libéraux parmi d’autres vous venez de le soulever. Pour certains on peut travailler le dimanche, pour d’autres non… Pour nous catholiques (et royalistes) la réponse est claire et cohérente. Saint Thomas écrivait : la cohérence est le moteur de la vérité…

                Pour vous, quelle doit être la position du gouvernement français face à la religion catholique ? Et par ailleurs quelle forme de gouvernement défendez-vous selon vos principes libéraux ?

                • Je vais répondre à la seconde question d’abord.

                  Je suis pour un gouvernement minimal et séparé de l’Etat et qui s’inscrive dans le principe de subsidiarité

                  L’Etat étant le garant de l’indépendance de la justice et de l’indépendance des pouvoirs religieux.

                  La légitimité de l’Etat étant agréée avec le peuple via un pacte qui garanti un certain nombre de libertés qui sont à mettre en face des devoirs.

                  La monarchie anglaise et les monarchies d’Europe du Nord suivent ce schéma, même si le chef de l’Etat n’a pas pour moi à suivre un schéma forcément héréditaire, un régime républicain qui séparerait État et Gouvernement de la même façon (une république fédérale) peut avoir du sens.

                  L’important est la décentralisation des pouvoirs au plus près des intérêts et des traditions des gens, des communautés volontaires, à l’opposé des communautés sociales du modèle actuel.
                  Ainsi que la préservation et l’indépendance de la religion et de la justice dont l’Etat doit être le garant.

                • Ce débat devient assez surréaliste au regard des objectifs plutôt pragmatiques du libéralisme qui se fout en conséquence d’être catégorisé et s’inquiète davantage du maigre reliquat des libertés qu’on lui laisse au quotidien.
                  La question concrète qui se pose lorsqu’on est libéral dans la société actuelle, lorsqu’on estime que la solution ne viendra pas de plus d’interventions mais de plus d’autonomie, de prise de risques, d’innovations, de libertés et de responsabilité, c’est comment faire prospérer ces idées dans un contexte où les gagnants actuels du système ont profité de l’étatisme et veulent le maintenir à tout prix (y compris en défigurant l’image libérale), et les perdants (les chômeurs et les exclus) ont été placés dans un tel état de dépendance qu’il n’ont plus aucune force pour en imaginer un autre.

                  • Bonjour,

                    Voici mon dernier entretien :

                    http://entretiensdefranckabed.com/2016/01/15/leconomie-le-liberalisme-le-protectionnisme-entretien-avec-jacques-sapir-par-franck-abed/

                    Cela devrait vous intéresser…

                    Quant au débat présent, je tiens à résumer ma pensée en quelques points :

                    Le clivage le plus important à mes yeux concerne le rôle donné au spirituel

                    Le libéralisme est une philosophie de gauche dans ses fondements et dans son histoire

                    Le libéralisme aujourd’hui semble traverser par différents courants contradictoires

                    Toute notre société (des médias aux partis politiques, en passant par les films etc) penche à gauche.

                    A la disposition des libéraux pour un débat face caméra.

                    Cordialement,

                    Franck ABED

                    • J’ai adoré la réponse à « être de gauche c’est quoi » qui est un des plus gros homme de paille que je n’ai jamais vu. En gros : être de gauche, c’est avoir toujours raison et faire l’inverse de ce que les gens de droite pensent et disent parceque comme les gens de droite sont le camps du mal, en disant le contraire, je serais dans le camp du bien.

                      Le passage sur la liberté ouvre plus de pistes de réflexions : oui il y a deux conceptions opposées de la liberté : ceux qui pensent que la liberté est un combat social et ceux qui pensent que la liberté est un don (de Dieu, de la nature, ce qui revient au même), un droit naturel, que le Droit doit être une préservation de ce don. La il y a un vrai clivage qui se traduit dans la dimension de l’Etat: seule solution pour les premiers, élément subordonné et découlant du transcendant pour les seconds.

                    • Sapir ne voit pas de différence entre l’exercice de sa responsabilité individuelle consubstantielle à celle de sa liberté par l’individu libéral et l’exercice de la responsabilité par ce qu’il nomme « la collectivité » !!! Cette deuxième porte cependant plusieurs noms qui la diffère totalement de la première: c’est l’interventionnisme, l’étatisme, le planisme, le structuralisme .. dans lesquels l’Etat définit le champ des responsabilités à savoir ce qui est bon et juste pour chacun dans l’exercice de ses libertés. Il est très probable, l’Etat n’existant que par les hommes (la nomenklatura) qui se l’est approprié, que Sapir se voit tout à fait comme l’un de ses membres nous imposant toutes les conséquences de sa bonne parole.

  • Pour mes amis, voici mon dernier entretien avec un libéral que vous devez connaître :

    http://entretiensdefranckabed.com/2016/01/19/sujets-dactualite-aurelien-veron-par-franck-abed/

    Cordialement,

    Franck ABED

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le libertarien Javier Milei a été élu président de l'Argentine le 19 novembre, avec 55,7 % des voix. Mais les choses ne seront pas faciles pour Milei.

Le 24 novembre, quelques jours après l'élection, j'ai rencontré Nicolás Emma, responsable de la section de Buenos Aires du parti de Javier Milei, au siège du parti dans la capitale argentine. Plusieurs autres organisateurs du parti étaient également présents, notamment Gustavo Federico et Facundo Ozan Carranza. Au cours des conversations avec ces personnes et d'autres personnalités du pa... Poursuivre la lecture

la démocratie
0
Sauvegarder cet article

Par Hadrien Gournay.

[caption id="attachment_188680" align="aligncenter" width="640"] démocratie périclès credits tim brauhn (licence creative commons)[/caption]

Une plus grande réceptivité aux projets de réformes économiques libérales depuis quelques années n’a pas pour autant permis une meilleure connaissance des idées libérales en général.

Ce mouvement récent s'accompagne d'ailleurs d'un goût prononcé pour l'autorité, au point d'être devenu incompatible avec les implications politiques de la philosophie libérale. Preuv... Poursuivre la lecture

Alors que la liberté d’expression et plus généralement les libertés civiles sont plébiscitées par les Français, le libéralisme économique, quant à lui, continue de susciter la suspicion, voire le rejet chez la plupart des gens, y compris à droite.

Ce terme est en effet connecté à des questions difficiles comme la mondialisation, le profit, les délocalisations, la loi du plus fort, etc., et génère des sentiments négatifs comme la peur ou l’envie.

 

Pour pallier les défauts d’un libéralisme « débridé », l’État apparaît... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles