Écologie positive : et les abeilles ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
abeille-laurentmorand(CC BY-NC-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Écologie positive : et les abeilles ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 10 décembre 2015
- A +

Article écrit en commun par h16 et Nathalie MP.

Et les abeilles ? Vous y pensez, vous, aux abeilles ? Non ? Eh bien vous devriez ! Parce que selon Ségolène Royal le 13 avril dernier sur I-télé, « Les Français ont envie de revoir des papillons et des abeilles ». Pour la ministre de l’Écologie, des Petits Oiseaux et des Petites Abeilles, il semble en effet que ces dernières aient disparu.

think of the bees

Plus exactement, Ségolène explique, en vrac, la situation ainsi :

Ces abeilles ont dramatiquement disparu et sont en voie de réduction dramatique parce que c’est ce qui porte atteinte à la pollinisation.

Et de fait, depuis quelques années, la presse s’est largement fait l’écho d’une disparition catastrophique des abeilles domestiques et des autres insectes pollinisateurs dans de nombreuses zones de la planète, soulignant les risques élevés que cela fait courir à nos ressources alimentaires.

Et les médias auraient tort de se priver : les abeilles domestiques ont toujours suscité l’intérêt et la sympathie du public, qui les associe spontanément à la douceur du miel, à l’aspect naturel de sa production, et à l’image paisible et fleurie d’une belle journée d’été. La menace de leur disparition a donc un impact émotionnel fort, au moment où l’apiculture tend même à devenir une activité de loisir très appréciée, aussi bien à la campagne qu’en ville, où il est devenu ultra-tendance d’installer des ruches sur le toit des immeubles. À cela, s’ajoute leur pollinisation du tiers des plantes que nous consommons, et notamment les fameux cinq fruits et légumes que nous devons consommer quotidiennement pour avoir vivrensemble, vitamines, sels minéraux et éco-conscience alimentaire au top de la forme.

Ségolène aurait donc raison ? C’est suffisamment improbable pour qu’on mène l’enquête, d’autant plus que les médias grand public ne se donnent guère cette peine.

ségolène veut revoir des papillons et des abeilles

Les chiffres d’effondrement hivernal des colonies d’abeilles parfois avancés à plus de 50 % sont très surestimés, notamment pour l’Europe où les taux 2012-2013 établis par les services de l’Union européenne vont de 3,2 % à 29,3 % suivant les pays. Avec 14,2 %, la France reste dans la marge jugée normale (10 à 15 %). Les taux observés à l’hiver 2013-2014 sont encore plus bas.

Comme souvent lorsqu’elle cherche un coupable présentable pour jouer sur les peurs et les émotions de l’opinion publique, l’écologie médiatique (rejointe par des parlementaires vibrant d’écologisme électoral) s’est jetée avec délice sur les pesticides à base de néonicotinoïdes produits par les grandes firmes agrochimiques mondiales, tels que le Gaucho de Bayer (Allemagne) et le Cruiser de Syngenta (Suisse). Un autre produit chimique, le Fipronil commercialisé sous le nom de Régent TS par BASF(Allemagne), est également concerné.

Et de fait, la Commission européenne a décidé en 2013 d’interdire pour deux ans trois molécules de la famille des néonicotinoïdes.

À partir de fin 2015, elle « entamera […] un examen des nouvelles informations scientifiques qu’elle aura reçues. »

En France, gold plating oblige, cette disposition européenne a été complétée par un amendement qui interdit l’usage de tout néonicotinoïde à partir du 1er janvier 2016.

Bien sûr, cela n’empêche pas une partie des acteurs de la vie écologique et apicole de se lamenter sur le trop faible rayon d’action du moratoire, pendant qu’une autre partie (les industriels phytosanitaires, la majeure partie de la communauté scientifique et même de nombreux apiculteurs), moins émotive et plus scientifique, commence à faire remonter des informations sur ce syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, qui apparait plutôt comme un phénomène multi-factoriel dans lequel les pesticides ne joueraient qu’un rôle secondaire.

gifa bees exploding

Il faut dire que malgré les interdictions de ces pesticides, la récolte 2014 de miel est tombée à 10 000 tonnes1 en France (pour 14 800 tonnes en 2010), alors même que la mortalité des colonies d’abeilles en sortie d’hiver était conforme à la normalité, soit environ 10 %.

Selon Philippe Lecompte, apiculteur bio professionnel et président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles :

L’action des pouvoirs publics s’est concentrée sur le facteur « pesticides » en oubliant le reste, à commencer par la ressource florale et le volet sanitaire. Force est de constater que c’était une erreur.

D’autant plus que la mortalité de masse des abeilles n’est pas nouvelle et qu’elle est documentée depuis l’Empire romain, où elle était déjà normalement située aux alentours de 10 à 15 %. Au Moyen-Âge, de nombreux effondrements sont signalés et à la fin du XVIIe siècle, les causes identifiées – mauvaises conditions météorologiques et parasites – sont l’objet d’études attentives.

Selon un rapport publié récemment par Coralie van Breukelen-Groeneveld, Directrice du Centre de Protection des Abeilles de Bayer, il n’existe pas de données statistiques confirmant le déclin des colonies d’abeilles dans le monde. On assisterait même plutôt à une légère croissance depuis les années 1960, même si des effondrements inhabituels sont observés en Europe et en Amérique du nord.

Quant à la recherche scientifique, elle cite en premier un acarien parasite des abeilles, le varroa destructor, qui tue aussi bien les adultes que les larves, et qui transmet également un certain nombre de virus très hostiles aux abeilles. Face à ce type de menace, il convient de désinfecter systématiquement les ruches avant réutilisation et d’appliquer ensuite des traitements vétérinaires adéquats, proposés par l’industrie phytosanitaire depuis plusieurs années.

Cependant, la recherche continue.

Depuis 2004, il faut ajouter à cela la prédation du frelon asiatique qui pénètre dans les ruches et se nourrit tant du miel que des larves et des ouvrières. Contrairement à leurs consœurs d’Asie, les abeilles européennes n’ont pas développé de défenses à son encontre. Là encore, la recherche phytosanitaire est à la manœuvre.

gifa oprah bees

Au-delà de ces aspects spécifiques et récents, on peut aussi noter la déstabilisation de l’apiculture depuis la révolution verte des années 1970 qui, par extension des monocultures intensives sur des milliers d’hectares, a profondément transformé l’organisation de nos paysages.

Fini les multiples petits champs bordés de bandes herbeuses et florales où nos abeilles se retrouvaient pour papoter et butiner. Confrontées à un durcissement de leur environnement, constitué de vastes étendues sans fleurs, elles peinent à trouver leur nourriture. Ici, la remédiation consiste à rétablir autant que possible des bandes florales autour des champs, et à fleurir largement tous les espaces publics disponibles. La proposition de Ségolène Royal de retarder le fauchage des bords de routes va dans ce sens, à condition qu’il s’agisse bien de bordures comportant des fleurs, et pas seulement des graminées.

Dans ce tableau clinique, on arrive enfin à la délicate affaire des néonicotinoïdes.

Introduits dans l’agriculture vers le milieu des années 1990 pour aider à la protection des récoltes avec un pesticide plus simple, plus favorable à l’environnement et moins toxique pour l’Homme que les produits antérieurs, les néonicotinoïdes sont appliqués une fois sur la semence à l’automne et protègent la plante pendant toute sa croissance, sans vaporisation foliaire supplémentaire.

Pour les ONG environnementales, des poussières imbibées de produit seraient diffusées dans l’air au moment de l’ensemencement. La haute neurotoxicité du produit pour les insectes agirait donc aussi sur les abeilles qui, désorientées, n’arriveraient plus à regagner leur ruche et en mourraient. Diverses études scientifiques (comme celle de Henry et al. 2012) ont tenté de répondre à cette question, mais en dépit de tout le sérieux consacré à ces travaux, de nombreuses critiques ont montré que les expériences avaient peu de rapport avec les conditions de vie réelles des abeilles et qu’elles avaient été exposées à des dosages bien supérieurs à ce qui se passe en plein champ.

Bien que ces études aient motivé le moratoire mis en place, il apparait de plus en plus que pour peu qu’ils soient utilisés correctement, ces néonicotinoïdes sont loin de représenter un facteur important des effondrements des colonies d’abeilles constatés en Europe et aux États-Unis, où le Président Obama a justement demandé une étude spécifique sur le sujet.

Or, la conclusion du rapport rendu en septembre 2014 est très nette. À la question « Is Varroa Destructor or Neonicotinoid Pesticides Responsible for Bee Health Decline ? » (Le Varroa Destructor ou les pesticides néonicotinoïdiques sont-ils responsables du déclin de la santé des abeilles ?), le rapport conclut (page 20) :

The state of the science makes clear that (1) Varroa destructor is, by far, the greatest threat to bee health ; and (2) Neonicotinoids used according to regulatory requirements pose little threat to bees.
L’état de la science montre de façon claire que (1) le Varroa destructor est, de loin, le plus grand danger pour la santé des abeilles, et (2) que les néonicotinoïdes utilisés dans le cadre spécifié causent peu de dangers aux abeilles.

L’obsession européenne centrée sur la culpabilité des néonicotinoïdes est donc non seulement inefficace, car l’interdiction des ces produits ne changera rien à la situation des abeilles, mais elle est aussi dangereuse dans la mesure où des récoltes importantes sont menacées.

À l’automne 2014, à l’issue d’une saison agricole parfaitement normale du point de vue météo (mais sans néonicotinoïdes du fait du moratoire) on a observé la destruction de 20 à 50 % des récoltes de colza en Allemagne, en Pologne et au Royaume-Uni. Paradoxalement donc, en interdisant ces pesticides, on provoque une nouvelle situation de stress pour les abeilles, le colza, plante à fleurs, étant en effet un de leurs habitats privilégiés ! Encore un exemple de politiques désastreuses basées sur des actions scientifiquement mal fondées d’activistes de l’écologie médiatique niaisement anti-capitaliste.

Remarquons enfin, comme on peut le lire dans la conclusion d’un rapport de 2014 de l’Australian Pesticides and Veterinary Medicines Authority, qu’en Australie, pays utilisateur des néonicotinoïdes à grande échelle et complètement à l’abri du varroa destructor en raison de sa stricte politique sanitaire, les colonies d’abeilles ne sont pas en déclin.

gifa simpsons bees

Conclusion

Mieux que personne, les écologistes et les ONG environnementales devraient être sensibles à l’aspect systémique du monde, ce qui rend étonnant, voire suspect, leur attitude sans recul pour désigner une seule cause possible de l’effondrement des colonies d’abeilles, les pesticides néonicotinoïdes, quitte à en exagérer tous les défauts pour crédibiliser leur thèse.

Leur orientation systématiquement anti-industrie finit par occulter la réalité du terrain et nous entraîne dans des politiques inadaptées, provoquant même des pertes de production agricole qui s’avèrent néfastes pour les abeilles qu’on déclarait vouloir sauver.

Reste, heureusement, de bonnes nouvelles !

La première, c’est que la baisse est loin d’être aussi catastrophique que ce qui est rapporté par les écologistes. Il existe en outre des méthodes de réparation, d’autant plus faciles à mettre en œuvre qu’on a bien identifié l’aspect multi-factoriel des problèmes.

La seconde, c’est que les abeilles en ont vu d’autres depuis quelques millions d’années, ne sont pas en déclin au niveau mondial, et seraient même plutôt en légère augmentation.

—-
Sur le web

Lire sur Contrepoints les articles de la série Écologie positive

  1. Encore que ces chiffres (production, nombre de ruches, taux d’effondrement) soient complexes à obtenir. Par exemple, selon les sources Le Monde et notre-planète.info, la production fut de 10 000 tonnes en 2014, mais tandis que Le Monde fixe le nombre de ruches à 1,3 million, planète-info.fr n’en compte que 650 000 et indique que des milliers d’autres petites coquines échappent aux recensements.
Voir les commentaires (35)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (35)
  • La punition des innocents est en court.
    Qu’en est-il de la rétribution des coupables ?

  • Extrait de l’excellent blog de Seppi:

    Selon le dernier rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture 5FAO), à l’échelle mondiale, les populations d’abeilles ont augmenté régulièrement au cours de la dernière décennie et ont atteint à nouveau un sommet datant de 1961. L’Europe et les États-Unis sont à des niveaux records depuis que les néonics sont arrivés sur le marché au milieu des années 1990.

    http://seppi.over-blog.com/2015/07/abeillecalypse.html

  • et d’appliquer ensuite des traitements vétérinaires adéquats, proposés par l’industrie phytosanitaire depuis plusieurs années.

    Non mais quel choc pour un écolo pur jus… Appliquer un traitement vétérinaire proposé par l’industrie phytosanitaire, cela sonne comme une bordée de gros mots…

  • « Les Français ont envie de revoir des papillons et des abeilles », dixit la passionaria du Poitou.

    Le gouvernement va donc envoyer un papillon séché à chaque personne inscrite à Pô-d’Emploi et passer un décret pour obliger toute entreprise de plus de 10 personnes à héberger une ruche.

    • En même temps comprenons-la : dans la stratosphère, elle ne croise ni abeilles ni papillons. Du coup elle croit que ça n’existe plus !

    • @ pragmat

      « passer un décret pour obliger toute entreprise de plus de 10 personnes à héberger une ruche »
      Évidemment non!

      Mais savez-vous qu’en fait, les apiculteurs venant dans les entreprises pour partager leur art avec ceux qui veulent, ce qui permet ensuite au personnel d’entretenir une ou quelques ruches installées soit sur le toit soit ailleurs, cela existe bien, déjà, et avec un certain succès. L’idée est sympathique, non?

      • Ce qui garantit que le miel ne sera pas échangé contre des légumes entre voisins apiculteurs et jardiniers, mais donnera bien lieu à versement de TVA, taxe pour l’assurance sur la sécurité des ruches, taxe d’inscription au registre des ruches agréées, etc.

  • Sur le frelon asiatique
    Une plante carnivore,Sarracenia, émet un nectar qui les attire. Des recherches sont actuellement en cours pour créer des pièges à partir donc de son processus chimique.
    http://www.ouest-france.fr/europe/france/jardin-frelon-prends-garde-la-sarracenia-3508274

    Dans le Sud Ouest, les nids de frelon asiatique se multiplient. Or le ministère de Ségo n’envoie aucun ordre à ses antennes, DDT notamment, pour mettre en place un système de piégeage. Désolant alors que ce ministère devrait agir, qu’il a des agents à qui des missions ont été supprimées, et on les laisse à tourner en rond. Déprimant !

    • Peut être parce que c’est contre productif finalement.

      —————–
      Pire, le piégeage de printemps favorise la survie des reines en les privant de batailler à mort contre leurs congénères prises dans le guêpier. Explications : 95% des frelonnes ne survivent pas à l’hiver. Sur celles qui restent en vie au printemps, 95% meurent à leur tour en combat singulier avec leurs sœurs et cousines. Quentin Rome :

      « Elles essayent de voler le nid qu’a commencé à préparer une autre et se bagarrent pour cela. C’est un système de régulation naturelle : plus il y a de reines présentes, plus la mortalité est élevée, si l’on en piège certaines, on libère le terrain pour d’autres qui n’auront même pas à se battre. »
      —————–

      Sans parler des autres insectes, attirés par ces pièges.

  • Et comme de bien entendu pendant ce temps-là les pesticides bio, eux, ne tuent pas les insectes. On les applique juste pour justifier les prix des produits.

    • Ca dépend. Le pyrèthre est un insecticide bio … très dangereux pour les abeilles.

      • N’oubliez pas qu’en apiculture BIO il y a le Bt. Oui le Bacillus Turigiensis des plant OGM. Employé directement sur les cadres à forte dose. C’est étrange l’écologie politique quand même. …

  • Il faut ajouter que l’ abeille domestique comme son nom l’indique n’est pas une abeille sauvage. Elle est issue de sélection avec une recherche de productivité. Les reines s’ achettent auprès de labos. Donc il ne faut pas s’étonner qu’ on constate une baisse des défenses immunitaires chez ces insectes.

    Enfin les pratiques d.’élevage sont à remettre en cause.

    Traitement du varoa avec des produits vétérinaires pour bovins ou des produits achetés en Espagne.

    Utilisation massive de sirop de glucose pour le nourrisage hivernal. En effet tous le miel est commercialisé.

    N’en déplaise aux écolos l’ abeille n’est pas si verte que ça!

    • Effectivement: l’apiculture est un élevage hyper intensif ( malgré l’image nature pour la plupart des gens). Les races utilisées sont des bêtes de courses mais elles sont fragiles. Les nombreux amateurs ont peu de chance de réussir car ils n’ont ni le courage ( c’est un gros travail) ni la technicité. Les apiculteurs professionnels ( peu nombreux) ne subissent pas heureusement de grosses pertes mais ils travaillent énormément ( déplacement des ruches pour la nourriture, changement de reines, traitements contre les parasites et les maladies etc….). Il faudrait sans doute travailler plus sur le plan génétique ( rusticité etc…) mais cela montrerait bien que l’on est très loin de la mère nature. ( les abeilles sauvages sont parfois rustiques mais ne produisent pas grand chose).

      • Exactement, à favoriser les abeilles les plus productives et les moins agressives, elles en ont également perdu en diversité génétique et rusticité, ça explique entre autre bien des choses.

        Les apiculteurs pros et amateurs devraient remettre la sélection naturelle chez eux, au cœur de leur activité, tout comme les agriculteurs récupérant et semant des semences qui seront davantage adaptées à leurs sols/régions à mesure que les générations de plants/céréales & cie se succéderont.

  • Pour moi, une étude de toxicité environnementale menée par une salariée du labo est d’emblée suspecte: conflit d’intérêt plus qu’évident tout comme pour les études faites sur les médicaments par les labos.
    Plus intéressant le constat australien où le varoa n’existe pas …
    Il est plus que difficile de se faire une opinion fiable sur les phénomènes tant de société que de l’environnement à cause de la politisation des rapports.
    La politisation des sujets est bien plus toxique que les pesticides ….

    A quand des études menées par des scientifiques indépendants, réellement indépendants … alors que notre système lié à la mondialisation privatise tout, y compris la recherche scientifique …

    J’ai quand même un doute quand je constate les millions d’hectares aux USA totalement stérilisés par une agriculture intensive non raisonnée et destructive à coup de pesticides engrais, fongicides.

    • La monoculture, ça pose un risque distinct des pesticides, engrais et fongicides. Les paysans le savent bien, mais les abeilles ont plus de mal à le gérer. Faut dire qu’avec une société organisée en ouvrières et reines, l’intelligence managériale est un peu aux abonnés absents…

    • @ Marc

      « conflit d’intérêt plus qu’évident tout comme pour les études faites sur les médicaments par les labos » :

      Vous pensez vraiment ce que vous dites? Sachez que les études sur les médicaments obéissent à une éthique codifiée répondant à un consensus international peu suspect, et les conclusions sont largement communiquées au public averti des grands congrès avec un test en « double aveugle » d’une perfection rarement atteinte dans d’autres disciplines, avant de passer l’épreuve de l’ANSM (en France, ex-AFSSAPS) ou l’équivalent dans les autres pays:

      il n’y a donc pas de « secret de fabrication », le brevet n’étant que convenu entre pays le reconnaissant. Les études et leurs résultats sont aussi publiés.

      Mais si votre quête des conflits d’intérêt, sans présomption d’innocence, vous chatouille, vous avez de quoi faire dans bien d’autres domaines où la transparence est rarement de mise, mais votre exemple est un « mauvais cheval ».

      Par contre, je suis tout-à-fait d’accord avec votre dernier alinéa: on a évoqué mais pas assez insisté, me semble-t-il, sur la biodiversité nécessaire aux abeilles afin de trouver des fleurs à butiner à tous les moments de la saison. Il y a les U.S.A. mais en France, les grands céréaliers ne procèdent pas autrement. Il en va aussi de la qualité et de la variété de notre cadre de vie qui est « l’écologie » qui me convient très bien!

      • Je suis médecin et j’ai participé à des travaux de validation en milieu hospitalier et libéral.
        Si le médicament était si bien étudié, encadré, expliquez moi les problèmes de la Thalidomide, du Médiatoor et de son clone Isoméride, du distilbène, des coxibs qui provoquaient des infarctus … expliquez moi pourquoi le Médiator a été interdit aux USA bien avant chez nous, pourquoi à l’université de Sherbrocke la toxicité des anti inflammatoires était connue au moins 4 ans avant que ce soit su en France. Expliquez moi pourquoi Lucentis est dix fois plus cher que Avastin alors que ce sont des molécules sensiblement identiques dans la DMLA.
        L’industrie du médicament n’est pas aussi transparente que ça ….

        Par contre le document « abeillecalypse » mentionné par fm06 est très intéressant

        • Les firmes pharmaceutiques ne sont pas les seules responsables. c’est en effet eaux autorités de santé de décider de ce qui est homologué ou pas.c’est à ces autorités de se renseigner sur les expériences des autres pays.par ailleurs, les médecins qui prescrivent sciemment un médicament pour autre chose que ce pour quoi il est conçu ont aussi leur responsabilité.

        • Je suis médecin : Argument d’autorité.
          Et si vous l’étiez vraiment vous sauriez pourquoi il y a eu des problèmes avec les médicaments ou traitements cités et vous sauriez qu’un médicament n’est jamais inoffensif et donc ce qui fait son intérêt.
          Pour vous aider, la voiture tue mais il y en a de plus en plus.

    • Bonjour Marc

      Des scientifiques indépendants, ça n’existent pas, comme un marché parfait, comme une politique pour le bien commun.
      Tant que vous agiterez des fictions, vous obtiendrez des désillusions.
      Un monde parfait n’existe que dans la pensée planiste.
      il faut faire avec.

  • Voici donc la fable du bourdon Bartolone ,sorte de scélérat bourdonnant en quête d’un perchoir trop bas pour lui..
    « J’ai regardé au loin
    J’ai vu quelque chose qui bougeait Je me suis approché
    J’ai vu un animal
    Je me suis encore approché
    J’ai vu un perchoir
    Je me suis encore approché
    Et j’ai vu que c’était mon trou du cul .. ». °°°)

  • Les pollinisateurs il n’ y a pas que des abeilles on peut s’ intéresser en effet aux bourdons des insectes sympas de plusieurs espèces que je prend sur un doigt on peut observer que certains portent des parasites comme des poux dont ils essaient de se débarasser

  • un écolo se fout comme d’un guigne de la vérité…
    il a sa vérité…

    la chime c’est mal…on vous a dit ça on vous a tout dit…

    • « il a sa vérité »

      Pas forcément plus que les autres (socialistes, communistes, nationalistes ou autres …) Mais qu’est-ce qu’ils sont c…. et ch….. à prétendre que leur vérité est scientifique alors qu’ils n’y connaissent rien en général, mais n’ont surtout jamais compris la nature et les limites de la science.

  • Il y a une quarantaine d’années mon père s’était mis à l’apiculture en amateur (3 4 ruches) il n’était pas rare de voir des colonie en pleine santé à l’année n disparaitre totalement à l’année n+1 alors que les autres colonies étaient elles florissante. les extinction massives de colonie d’abeilles ne sont effectivement pas une nouveauté et n’ont évidemment rien à voire avec les pesticides.

  • Bonjour à tous,

    L’effondrement des colonies d’abeilles est une problématique multifactorielle.
    Sont notamment identifiés :
    – la perte de la diversité florale (Remembrement, herbicides) qui ne permet plus une linéarité d’apport de nourriture donc de ponte et, par conséquent, de population au sein des ruches.
    – Le varroa : introduit en France dans les années 80, parasite de l’abeille et du couvain et dont la pression sur la colonie peut être radicalement réduite sans obligatoirement utiliser des molécules issues de l’industrie dite « phytosanitaire » et sans impact sanitaire notable et préjudiciable au sein de la ruche (Cire et miel).
    – Le frelon asiatique, prédateur récemment introduit en France, vis à vis de qui la lutte consiste en une destruction des nids et en un piégeage systématique à proximité des ruchers et dont les dernières recherches semblent montrer un déséquilibre entre les populations mâles et femelles (Fondatrices) qui pourrait, à terme, lui être fatal…
    – Les produits phytosanitaires, seuls et en version « cocktail », certes hautement préjudiciables aux butineurs, dont les abeilles, mais également aux oiseaux, les insectivores au premier chef, aux sols dont ils détruisent la micro faune médiatrice naturelle de la transformation de la matière organique en matière minérale disponible pour les cultures suivantes (d’où les intrants vendus par cette même industrie « phytosanitaire »), aux cours d’eau, leurs populations et aux nappes phréatiques, victimes directes du lessivage des précédents, aux agriculteurs (voir dernières constatations sur cette profession), aux consommateurs (Étude récente sur les pesticides dans les cheveux des enfants)…
    Plus inquiétant, des résistances à ces derniers ont été constatées aux États Unis sur les cibles parasites qu’ils étaient censés détruire…
    Nous pouvons également évoquer les fiascos humains, en Inde notamment, qu’ont provoqué la mise sur le marché de ce type de produit avec leurs promesses de rendements accrus…
    Face au constat de notre formidable gâchis alimentaire (Avoisinant les 30% de notre production), les faibles « bénéfices » de rendement valent le risque ils de mettre en péril l’équilibre de nos écosystèmes, nos indépendance et sécurité alimentaires, notre santé ?
    Nous disposons aujourd’hui de moyens performants pour observer, comprendre et optimiser dans le respect de ses équilibres notre environnement.
    Moins d’arrogance face à la Nature, moins de naïveté face aux grands acteurs de l’agro business et leurs lobbies dans nos institutions, une approche plus symbiotique de notre planète (aux dernière nouvelle elle reste la seule habitable à ce jour), sur le long terme (nous n’en sommes que dépositaires), devrait nous permettre de revenir à une meilleure qualité de vie en préservant celle de l’indispensable biodiversité qui nous entourent et celle de ceux nous succèderont…
    L’agriculture des intrants chimique à déjà montré ses limites et ses dangers, d’autres pratiques obtiennent régulièrement des résultats tout à fait honorables.
    Enfin, remettre l’Homme dans les champs permettrait de lutter contre la désertification des campagnes, le chômage, et permettrait le maintien des services de l’état en zones rurales.
    A méditer,
    Cordialement,
    Christophe (Apiculteur amateur)

  • Cet article fait douter le lecteur sur la réalité des effets néfastes des neonicotinoides . Je témoigne que mon rucher de six ruches en Cotes d’Armor a été détruit en l’espace de six mois suite aux néonicotinoides utilisés par mes voisins les agriculteurs. Il n’ y a pas besoin de longues études pour constater les faits.Apiculteur expérimenté de longue date je vous assure qu’il n’y a pas d’autre causes que celle là. Sortons des discours ambigus au service des lobbys . il est urgent de trouver une solution. Mon propos est sincère et apolitique. I

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

2
Sauvegarder cet article

Chaque année, le public se soucie davantage de l'environnement. Nous sommes de plus en plus conscients de l'impact que nous avons sur la planète, du changement climatique, de la pollution et de la manière dont nous dégradons la nature. Ce qui semble être une tendance plutôt positive.

Malheureusement, certaines marques semblent plus enclines à dissimuler les pratiques néfastes pour l'environnement dans leurs chaînes d'approvisionnement qu’à consacrer le temps et l'argent nécessaires pour y remédier.

 

De nombreux exempl... Poursuivre la lecture

La start-up française Naarea a réalisé « une première mondiale » dans la course aux microréacteurs nucléaires de quatrième génération à neutrons rapides et à sel fondu. C’est un petit pas encourageant pour la France, même si ce n’est pas encore un grand bond pour l’humanité.

 

La société Naarea

La société Naarea (Nuclear Abundant Affordable Resourceful Energy for All) a embauché son premier employé en 2022. Elle vient de réaliser une innovation importante en faisant tourner un sel fondu à 700°C dans une boucle entièrement ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles