Politique de la ville : une longue suite d’erreurs

Les torrents de subventions et de bons sentiments qui se déversent dans les zones urbaines sensibles ne changent rien.

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Politique de la ville : une longue suite d’erreurs

Publié le 9 décembre 2015
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Par Jean-Baptiste Leon.

Banlieue Les Juilliottes - Credit Liliane Polak (CC BY-NC-ND 2.0)
Banlieue Les Juilliottes – Credit Liliane Polak (CC BY-NC-ND 2.0)

 

En 2015, le ministère de la Ville a engagé 450 millions pour ses contrats de ville, ses programmes Réussite éducative et Adultes-relais, ou son opération Ville, vie, vacances. Ces millions sont une goutte d’eau rapportés aux 5 milliards accordés au titre du nouveau plan de rénovation urbaine, aux 4,4 milliards de crédit de droit commun distribués à travers plusieurs mesures comme les emplois d’avenir, la Garantie Jeunes… au 1,5 milliard d’euros de fonds européens que les collectivités locales consacreront aux banlieues entre 2015 et 2020… La rénovation urbaine des quartiers prioritaires, « le plus grand chantier de notre Histoire », dira Jean-Louis Borloo, nous a coûté 48 milliards entre 2005 et 2015. C’est 100 milliards d’euros au total qui ont été dépensés pour la politique de la ville, ces trente dernières années.

Depuis la création du ministère de la Ville en 1990, l’État aligne les mesures « exceptionnelles » et multiplie les plans « marche mal » des banlieues : plan Delebarre (1991), plan Tapie (1992), plan Raoult (1995), plan Bartolone (1998), plan Borloo (2003), plan Amara (2008), plan Ayrault (2013), plan Vallaud-Belkacem (2014)… À chaque fois, ce sont des torrents de subventions, et de bons sentiments ! qui se déversent dans les ZUS (zones urbaines sensibles), via l’État et une noria d’organismes (Comité interministériel des villes, Agence nationale pour la rénovation urbaine, Commissariat général à l’égalité des territoires…) pour  « réduire les inégalités », imposer la « mixité sociale » et lutter contre tous  « les phénomènes d’exclusion et de discrimination ».

Par idéologie, les acteurs de la politique de la ville n’ont que les mots « intégration » et « vivre-ensemble » à la bouche. Par angélisme et ignorance, ils ont suscité l’enfermement communautaire en finançant pléthore d’associations aux postures victimaires. Par cynisme, ils ont acheté des voix et une illusoire paix sociale à coups de subventions.

Cette politique nous a conduits au désastre : violences urbaines, meurtres à la kalachnikov, trafics d’armes et de drogue, djihadisme… Plus de cent cités françaises sont aujourd’hui hors de contrôle. Par peur des émeutes ou crainte de plus graves événements encore, les forces de l’ordre se tiennent à l’écart de ces ghettos ethniques où s’attise la haine de l’Occident.

La France des oubliés n’est pourtant pas celle qu’on croit. Abreuvée d’argent public, nourrie par l’économie souterraine, et profitant de l’attractivité de Paris, la Seine-Saint-Denis est le 15e département le plus riche de France, selon l’INSEE. Loin devant le Cantal, l’Ardèche ou la Creuse, département le plus pauvre du pays. Mais dans la Creuse, on ne tire pas à l’AK-47 sur les policiers…

  • « Politique de la ville : les racines du mal »Les Enquêtes du contribuable #14 décembre 2015/janvier 2016. En kiosque. Vous pouvez commander en ligne ce numéro : 5,50 €€ (port compris).


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  • J’ai participé à de nombreuses (trop) réunions sur le renouvellement urbain et toutes les usines à gaz de la politique de la ville.
    Vous n’imaginez pas l’énergie déployée par tous ces « acteurs » (majoritairement des agents publics et associatifs) pour réparer nos erreurs de concentration de populations dites fragiles….
    La mixité sociale et le vivre ensemble font vivre beaucoup de monde, et ça dégouline de bons sentiments à tous les étages, bref cela déculpabilise !… Tout cela avec l’argent des « autres » au nom de la SOLIDARITE.
    Bon je sais, je fais du mauvais esprit et je sors de la pensée unique, ce qui hante mes nuits !….
    Tous ces « acteurs » n’ont jamais appris à gagner l’argent qu’ils dépensent (déversent)… Mais c’est pour la cause, le tout avec une bonne dose de cynisme.
    Alors, soyons optimistes cela va apaiser les « tensions »….

  • « Par peur des émeutes ou crainte de plus graves événements encore, les forces de l’ordre se tiennent à l’écart de ces ghettos ethniques où s’attise la haine de l’Occident. »

    Soyons plus précis : la police est certes absence lorsqu’il faut protéger des innocents, cependant elle est ultra présente lorsqu’il s’agit d’emmerder des innocents. C’est donc à moitié vrai et à moitié faux d’affirmer que la police se tient « à l’écart des ghettos. »

    • Dans ma ville les mecs roulent sans casque avec des bécannes a pot trafiqué en faisant des weeling devant le comico… Jamais une arrestation.

      • Tant qu’ils ne font pas de victime, il n’y a pas de problème. S’ils ont un accident c’est leur problème.

        • Mes oreilles qui se font violer tout l’été par des bruit extrêmement agréable de pot d’échappement trafiqué ça compte comme victime ? (Les oreilles de la moitier de la ville sont dans le même cas)
          Je m’en carre qu’il se plante dans le décor (ça sera un prétexte a émeute et/ou « marche blanche » supplémentaire)

          • Oui vu qu’il est prouvé que le bruit peut causer des lésions. Il ne reste plus qu’à appliquer une réparation juridique aux victimes. Et effectivement c’est là que le bas blesse en France. Le courage est partie en même temps que le sentiment de honte des députés…

        • Ne rêve pas : tu n’est pas dans un pays libéral où effectivement leurs accidents seraient leurs problèmes. Tu vis en France pour le meilleur et surtout, en l’occurrence, pour le pire : punition des innocents et rétribution du coupable sont la règle.

  • Vous oubliez l’application de la loi SRU, cette loi scélérate !

  • Une longue suite d’ erreurs ? possible que je délire j’ ai le sentiment que depuis une quarantaine d’ années certains batissent peu à peu une Yougoslavie donc le pouvoir deviendra de + en + totalitaire pour maintenir tant bien que mal la cohésion et finalement quand ce pouvoir tombera un partage , une scission du territoire c’ est l’ avenir de leur France à ces fourbes , dans une cinquantaine d’ années ?
    bien la peine d’ avoir l’ arme atomiq

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