La Chine découvre que les enfants sont l’avenir

Les dégâts occasionnés par la politique de l’enfant unique sont irréversibles.

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China Conducts 1982 Census credits United nations photo (CC BY-NC-ND 2.0)

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La Chine découvre que les enfants sont l’avenir

Publié le 6 novembre 2015
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Par Stéphane Montabert.

China Conducts 1982 Census credits United nations photo (CC BY-NC-ND 2.0)
China Conducts 1982 Census credits United nations photo (CC BY-NC-ND 2.0)

« Les familles chinoises pourront avoir plusieurs enfants : une révolution pour la deuxième économie du monde. »

C’est en ces termes que le site d’information belge RTL évoque la fin de la politique de l’enfant unique en Chine le 29 octobre, selon un communiqué du Parti communiste rapporté par l’agence Chine nouvelle. Et je vous passe les majuscules.

La politique de l’enfant unique a droit à sa page Wikipedia, convenablement actualisée ; elle se décrit donc comme une « politique publique » de « contrôle des naissances » et courut de 1979 à 2015. Les termes diplomatiques employés par l’encyclopédie en ligne ne peuvent évidemment pas transmettre la violence de cette politique. Tout au plus évoque-t-elle des « méthodes autoritaires »…

Le contexte de la politique de l’enfant unique est lié à des idées en vogue : malthusianisme (il y aura trop de bouches à nourrir), hausse du niveau de vie (transmission du patrimoine à un plus petit nombre d’héritiers), et même multiculturalisme (les minorités ethniques ne sont quasiment pas concernées). La politique de l’enfant unique est donc une barrière totalement artificielle dressée sur le chemin de la plus grande ethnie de Chine par le parti unique qui contrôle le pays.

On a coutume de dire que la domestication désigne l’état dans lequel la reproduction des animaux est contrôlée par un maître humain. De ce point de vue, le Parti communiste chinois a formellement réussi la domestication de l’humanité sur son territoire.

Après trente années, les ravages sont indiscutables. L’indice de fécondité est aujourd’hui de 1,4 enfant par femme. Le nombre de personnes en âge de travailler ne cesse de diminuer, cette population ayant perdu 3,7 millions de personnes l’an dernier. Les personnes âgées représentent désormais plus de 15 % de la population.

La démographie est une science lente, mais exacte. En 2050, un Chinois sur trois aura plus de 60 ans. Cette tendance, qui ira croissant, rendra impossible toute forme de solidarité intergénérationnelle telle que celles conduites à travers les politiques étatiques de redistribution. Aucune classe active n’arrivera à assumer le fardeau d’un tel entretien. Pour assurer leur retraite, les Chinois ne pourront compter que sur la générosité des enfants qu’ils n’ont pas eu.

Après des décennies de complaisance, et malgré leur imperméabilité dogmatique à toute réalité, les autorités communistes ont malgré tout, peu à peu, saisi l’ampleur du problème. La politique de l’enfant unique a donc été progressivement assouplie, pour les couples dont les deux, voire un seul membre, était lui-même issu d’une famille soumise à cette mesure ; pour les campagnes, lorsque le premier enfant était une fille ; et aujourd’hui, pour la Chine tout entière, sans restriction.

Malheureusement, c’est trop peu, et trop tard.

Le problème n’est pas dans le raz-de-marée de personnes âgées auquel la Chine devra faire face dans les prochaines décennies. Il n’est pas non plus dans le déséquilibre des sexes où les filles, moins « prestigieuses » étaient régulièrement tuées avant ou après la naissance, laissant des millions de mâles sans compagne potentielle. Il s’est logé dans la psyché la plus intime d’un peuple entier.

On ne peut tout simplement pas être soumis à un lavage de cerveau de trente années et en sortir indemne. Pendant des décennies, l’école, les politiciens, les médias, les lois, les élites ont façonné l’esprit des Chinoises et des Chinois pour leur faire comprendre que l’idée d’une descendance était néfaste. Les enfants étaient décriés jusque dans des campagnes publicitaires. Les couples enfreignant la politique de l’enfant unique étaient sévèrement punis et dénoncés publiquement.

S’il est bien un domaine dans lequel les communistes excellent, c’est le lavage de cerveau. Ils y ont mis les moyens, et ils ont réussi. Nombre de Chinois ne veulent plus d’enfant, du tout. Enfants uniques choyés par leurs parents, ils ont été pourris-gâtés depuis leur premier jour et ne conçoivent plus l’idée du moindre sacrifice matériel pour la génération suivante. L’égocentrisme absolu ne s’autorise pas la concurrence d’une éventuelle descendance.

Même les couples cédant à leur désir d’enfant ne s’imaginent pas avec une fratrie à gérer. Leurs parents se sont sacrifiés pour leur donner un niveau de vie décent, comment imaginer parvenir à atteindre des résultats identiques en devant gérer non pas un seul mais deux, voire trois bambins ? Comment mener une carrière, céder à ses caprices consuméristes et se livrer en même temps aux sacrifices qu’implique une famille ? L’hypothèse est totalement impensable, d’autant plus que de nombreux couples chinois doivent déjà soutenir des parents âgés.

Pourtant, il les faudrait, ces fameuses familles avec deux ou trois enfants. Il en faudrait des centaines de millions.

Avec une certaine ironie, on peut espérer que le talent des communistes à laver le cerveau de leurs concitoyens fonctionne tout aussi bien dans l’autre sens. Mais même ce talent a des limites. Il faut vingt ans pour bâtir une nouvelle génération. Le travail de désendoctrinement commence à peine. La Chine n’a plus assez de temps. De plus, la mission est autrement plus délicate : il est plus facile de supprimer des enfants jugés surnuméraires et de clouer des familles au pilori que d’inciter les êtres humains à se reproduire, ce qui implique des valeurs positives de continuité et de confiance dans l’avenir… Pas vraiment le genre de partition que savent jouer les nervis du Parti unique chinois.

Comme le résume une formule limpide, la Chine sera vieille avant d’être riche. Le socialisme l’aura anéantie avec plus de certitude que n’importe quelle catastrophe naturelle.

Il y a des raisons de s’attarder sur l’abandon de la politique de l’enfant unique. Il relève de l’événement planétaire de par l’importance du pays. Mais il permet également de jeter un regard en arrière sur des décennies d’ingénierie sociale et ses conséquences, un aspect du problème qui rebute quelque peu des éditorialistes européens peu enclins à transposer ces questions à nos contrées. Cette approche est pourtant nécessaire.

On notera ainsi un terme totalement absent du débat démographique en Chine : l’immigration. On ne peut affirmer que les dignitaires du Parti soient hermétiques à l’idée, mais elle n’a tout simplement aucune viabilité ; quel pays du monde pourrait, en pratique, fournir les cohortes infinies de millions d’immigrés productifs nécessaires à l’entretien des générations chinoises vieillissantes ?

La Chine montre que les politiques d’ingénierie sociale étatiques mènent invariablement au désastre. Dans un dernier sursaut de lucidité, elle indique finalement le chemin à suivre : s’il faut assurer l’existence de générations futures pour la population d’un pays, les autochtones sont probablement les personnes les mieux placées pour le faire.

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  • Je vois tout de même une faille (de taille) dans le raisonnement exposé dans l’article : j’ai l’impression qu’il suppose un modèle social démocrate d’État Providence tel qu’on en trouve en Europe, avec des génération relativement cloisonnées qui s’assument toutes seules. Je ne connais pas la Chine des grandes villes, ma femme étant originaire d’un « petit village » de la taille de Strasbourg, mais dans son « petit village », la solidarité entre les générations fonctionne à plein régime : les parents aident les enfants, les grands parents soutiennent tout le monde, en sachant très bien qu’en cas de coup dur le sens s’inversera. En Chine, le mot « famille », malgré la politique de l’enfant unique, malgré le Parti, a encore un sens.
    Ensuite, pour l’égoïsme des familles composées d’enfants uniques, il s’explique très simplement : là bas il est possible pour une famille de payer de bonnes études à un enfant. Avec deux, ça devient vraiment compliqué (d’autant plus qu’il faut aider les grands parents aussi, voir mon point 1). Parce-que les études coûtent très cher, tout simplement. Donc les jeunes parents préfère s’assurer de pouvoir donner le meilleur à un seul enfant, plutôt que ne pas pouvoir en assumer 2.

  • Je pense que, ce que la Chine a fait n’est pas une perte, car elle est sortie du communisme pur et dur.

    Avec le communisme, les gens mourraient de faim, le pays n’étant pas auto-suffisant, le pays n’ayant pas de bonne structure, routes, électricité, acheminement de l’eau, pas d’écoles …

    Que serait’il passe avec une démographie galopante (comme en Afrique), le chaos, quand on fait des enfants, il faut des hôpitaux, il faut les élever, les mettre a l’école, il faut des profs non abrutis par le livre rouge de Mao, bref avec les ressources limites qu’ils avaient, ils ont avances.

    Maintenant qu’ils ont des structures qu’ils ne meurent pas de faim, ils peuvent passer a 2 enfants.

    •  » Avec le communisme, les gens mourraient de faim, le pays n’étant pas auto-suffisant, le pays n’ayant pas de bonne structure, routes, électricité, acheminement de l’eau, pas d’écoles …  »

      L’inde est passé de 500 millions d’habitants à plus d’un milliard et demi en un demi siècle en éradiquant les grandes famines sans pour autant avoir mené une politique nataliste comme en Chine. Les famines n’ont jamais été éradiqué par des politiques natalistes avec moins de naissance mais par des politiques économiques responsables. Les famines en Afrique ont eu pour cause les guerres et des rendements insuffisants et des gaspillages car les politiques agricoles étaient souvent de model soviétique.

       » quand on fait des enfants, il faut des hôpitaux, il faut les élever, les mettre a l’école  »

      Justement il est là le problème de cette politique de l’enfant unique. Des centaines de milliers d’enfants chinois ( peut-être plus d’un million ) nés illégalement ( suite à un deuxième enfant d’un couple ) n’ont pas été déclaré aux autorités pour ne pas être sanctionné par ces mêmes autorités se sont retrouvés sans éducation scolaire et se sont retrouvés aussi privé de soins hospitaliers.

      D.J

      • Je ne suis pas sûr que si les 700 millions de Chinois de Dutronc étaient devenus 3 milliards, il n’y en aurait pas eu plus d’un million à se retrouver sans éducation scolaire ni soins hospitaliers…

  • c’est amusant car la chine agit comme dans une famille normale, on fait des gosses quand on en a les moyens et seulement dans ce cas la ..pas pour faire de la chair a canon ou a patron !

    • J’abonde complètement dans votre sens ! Enfanter pour enfanter est stupide , nous ne sommes pas des animaux .
      D’abord il faut avoir les moyens de les élever et arrêter de compter les autres via les impôts et cotisations sociales ( ce sont d’ailleurs très souvent les plus pauvres qui ont le plus d’enfants , alors qu’ils devraient faire le contraire pour s’en sortir , et ça nous coûterait moins cher ) , et d’autre part c’est mon, droit ma liberté de ne pas en vouloir , de préférer garder mon argent pour moi. De plus ça enlève plein de futurs soucis : pas d’études à payer ni de futur chômeur supplémentaires, ou qu’il naisse malade ou devienne délinquant ( même dans les meilleures familles ) , ni victime .
      Surtout pour les faire naitre dans un monde de plus en plus liberticide….quel intérêt pour eux de travailler jusqu’à 80 ans pour le smic ( qui aura disparu ) avec un bac plus 5 ? Avec en plus un pays dans lequel toute liberté individuelle aura disparu , au train où ça va? Quel enfant voudrait d’une vie pareille ?
      Quant à savoir que ça mettra l’humanité en péril dans 5 siècles , franchement tout le monde s’en fout !

    •  » c’est amusant car la chine agit comme dans une famille normale, on fait des gosses quand on en a les moyens et seulement dans ce cas la  »

      Parce que pour vous une famille normale c’est un conseil composé de quelques membres de la famille qui dicte aux autres membres de la famille le nombre d’enfants qui est autorisé de faire?

      D.J

  • Fantastique ! La politique de l’enfant unique est remplacée par… la politique de l’enfant double. Quel vent de liberté !

    Incorrigibles socialistes, pavloviens du planisme idéologique délirant, définitivement incapables du moindre sursaut de lucidité, même pas de temps en temps par hasard, peu importe le pays où ils sévissent, de la France à la Chine en passant par Cuba ou la Corée du Nord.

  • « Après trente années, les ravages sont indiscutables »

    Discutons-en quand même, voulez-vous ? Il y a 30 ans, la famine était encore un problème en Chine, aujourd’hui les 2 millions de touristes chinois sont un apport non-négligeable à l’économie française. Les ravages dans les esprits et les tableaux excel des démographes doivent être comparés aux gains obtenus. La Chine sera peut-être vieille avant d’être riche, mais aujourd’hui elle est sortie de la misère, ce qu’elle n’aurait jamais fait sans sa limitation démographique. Quant à la vieillesse, les Chinois respectent et ne laissent pas tomber leurs vieux, ils n’ont pas notre dépendance aux retraites par répartition, et ça n’est certainement aux Français de leur donner des leçons sur ce point.

  • Il faudrait tout de même se mettre d’accord un jour : La terre, paraît-il se réchauffe, et ceci à cause des émissions de gaz à effet de serre dont l’homme est responsable. Je veux bien qu’il puisse en émettre plus ou moins mais tout de même, l’équation de base reste : (émission individuelle de l’homme (fonction il est vrai de son mode de vie mais aussi et surtout de son niveau de vie)) * (nombre d’hommes). Hors, on nous bassine tous les jours que nous sommes en train d’exploser tous les compteurs du réchauffement climatique. Il paraît que la Chine, avec sa nouvelle politique, va « gagner » environ 80 Millions d’habitants (= 1 Allemagne ou 1 France). Peut-on me certifier qu’il est plus facile ou plus efficace de diviser la consommation d’un français, déjà victime des inégalités selon Mrs Piketty et Mélanchon, par 2 ou 4 que de décourager sa naissance, voire bloquer le développement du Nigeria à son niveau actuel. ?
    La démographie est une science lente mais exacte ? Lente, oui, exacte, plus questionnable ?, je dirai plutôt prévisible dans certains de ses développements mais pas tous. Qui sait pourquoi la France, pays le plus pessimiste du monde, mais ayant mené jusqu’à des changements récents une politique « nataliste » avérée a réussi, seule, à garder une natalité disons à peu près équilibrée au milieu de pays développés en quasi-suicide démographique ? Personnellement, je me réjouis que la Chine, même si cela est et a été très dur, ai tenté un pilotage de ce paramètre essentiel, curieusement jamais évoqué.

    • Visiblement, la démographie est une science exacte comme le sont les statistiques : on arrive à lui faire dire tout et son contraire. La comparaison avec la France est particulièrement pertinente : avec notre politique nataliste, nous avons des millions de jeunes chômeurs et emplois aidés à la charge de la part active de la population et des donations de leurs grands parents. La France a le plus fort taux de natalité de la zone euro, je crois, avec les résultats que l’on voit pour la prospérité générale et la sécurité des retraites… Donc que les démographes se cantonnent à la démographie, et évitent d’en aborder des conséquences à teinture politicienne, s’ils veulent que leur science soit exacte.

      En revanche, il est clair que la méthode appliquée pour restaurer la situation a été brutale et anti-libérale. Y avait-il moyen de réussir de manière plus douce ? Aujourd’hui, il sera intéressant de voir si la « liberté » d’un deuxième enfant est beaucoup utilisée. Je ne serais pas surpris que très peu de couples l’utilisent, et qu’une libéralisation totale intervienne en quelques années. Ce qui du coup mettrait, dans ce domaine, la Chine loin devant la France où les célibataires sans enfant sont fiscalement assommés, comme l’étaient les Chinois qui osaient en avoir plusieurs…

  • C’est le problème de ceux qui, ne sachant pas de quoi l’avenir sera fait, préfèrent arriver à donner un niveau de vie décent à leur famille, à assurer aux enfants les études optimum, EN NE COMPTAIT QUE SUR LEURS PROPRES MOYENS. D’autres pondent des gosses à la pelle, laissant leur entretien à la charge des citoyens conscients qui travaillent, ne les éduquent pas et produisent donc, aux frais des contribuables qui travaillent, de futurs assistés à l’âge adulte, comme ils l’auront été depuis l’enfance et comme les géniteurs s’y complaisent. Les chinois ont accepté la politique de l’enfant unique, malgré leurs traditions, parce qu’ils n’avaient pas le droit à la parole, mais aussi parce qu’ils crevaient de faim, que leur gouvernement ne leur a jamais versé des allocations seulement pour engrosser madame, et qu’ils ont apprécié de ne plus crever de faim en n’ayant, pour la plupart, qu’un seul enfant. Le gouvernement chinois ne semble pas trouver pertinent de rétribuer avec l’argent des gens qui travaillent d’autres gens uniquement occupés à procréer, sans que les mômes fassent progresser le PIB. Je trouve ça plutôt bien pensé. Je doute qu’ils se laissent tenter par un lot d’inutiles et leur descendance qui entretiendra dûment ce parasitisme. Dommage pour nous, on a des stocks à écouler. Leur solution sera forcément meilleure et en tout état de cause, riche d’enseignement.

  • J’avoue que je suis quelque peu étonné de la teneur des commentaires. Les gens ne semblent pas réaliser le problème. En 2050* avec un tiers d’habitants de plus de 60 ans, les actifs chinois n’auront aucun moyen de soutenir à la fois leur propre existence, leur descendance, et leurs parents improductifs et âgés. Et rajoutez encore la TVA ou les impôts pour faire bonne mesure…

    Ce n’est pas une notion d’ajustement, d’accélération, d’air du temps ou que sais-je encore, mais simplement une question de survie matérielle et culturelle.

    Pour faire simple, la Chine est agonisante. La politique de l’enfant unique a été maintenue trop longtemps pour qu’elle y survive, même en faisant machine arrière toute. Il n’y a absolument rien qui puisse la sauver. Ceux qui y voient la puissance du XXI siècle en seront les premiers surpris.

    *Il est de coutume d’utiliser un horizon à long terme pour noyer le poisson, comme le font les apôtres du réchauffement climatique d’origine humaine avec une grande régularité. Mais en termes démographiques, cette échéance est très proche puisqu’il s’agit simplement de la génération suivante.

    • @Stéphane M « la Chine est agonisante » : je comprends bien les chiffres bruts de la démographie. Mais ne faisons pas de projection du futur de la Chine avec nos critères européens . Leur logique, leur culture est aux antipodes de la notre . Chez eux l’individu ne prime pas sur le groupe . Alors je pense qu’ils ne s’encombreront pas avec les personnes agées , elle passeront simplement en « pertes et profits » se sacrifiant pour le bien de la Chine et cela conviendra a tous les Chinois . Et alors la natalité redemarrera en flèche . C’est l’affaire d’une génération . Et là gare à la secousse ce sont nous , les occidentaux qui sommes agonisants …

      •  » Leur logique, leur culture est aux antipodes de la notre  »

        Pas autant que ça. Les chinois dans les villes adoptent les mêmes comportement que les occidentaux. Accéder à la modernité. En Chine on construit des building à l’occidentale, on s’achète des téléphones portables, des ordinateurs et autres tablettes électroniques comme les occidentaux. Les fast food et autres restaurations rapides poussent comme des champignons. Les jeux télévisés sont calqués sur ceux des américains etc..etc…

        Même en Chine ils fêtes noël avec décoration et Père noël dans les rues pour faire comme nous occidentaux.

        D.J

    • Moi je ne comprends pas pourquoi vous estimez que la démographie est si déterminante. Ce qui compte, c’est : est-ce que les actifs peuvent subvenir aux besoins des inactifs en plus des leurs. Si chaque couple de deux actifs a 4 enfants, ça lui fait 2+4+4/4 = 7 personnes à charge sur deux revenus. S’il a un enfant, ça lui fait 2+1+4 = 7 personnes à charge sur deux revenus. Il faut entretenir les grands-parents pendant 20 ans et les enfants pendant 20 ans, donc c’est équivalent. Donc ça n’est pas un problème de personnes à charge. Il n’y a pas non plus à mon avis de raison objective pour laquelle une récession démographique nuirait aux cultures ou aux individus. Il n’est même pas évident que la puissance du pays serait menacée.

      Il est inacceptable que ceux qui veulent des enfants et qui ont les moyens de les assumer soient empêchés d’en avoir, je crois que nous sommes d’accord là-dessus. Il est tout aussi inacceptable que ceux qui ne souhaitent pas en avoir soient vilipendés et fiscalement assommés au nom de la survie de la démographie du pays, non ? Est-ce à l’état, qui poursuit ses propres buts avec une maladresse insigne, de nous dire combien d’enfants sont souhaitables ?

      • Je ne crois pas que de subvenir des grand-parents et cela surtout si il y a déjà des enfants est quelque chose d’aussi simple que vous le présentez. S’occuper des personnes âgées n’est pas qu’une question de moyens par des revenus. Les personnes âgées d’un certain âge sont souvent usé par la maladie et autres problèmes de santé deviennent de vrais boulets qu’il faut s’occuper presque à plein temps. Ce qui n’est pas le cas des enfants qui passent une bonne partie de leur journée à l’école ou à jouer entre eux.

        Vous faites des calculs simplistes comme si avoir deux revenus en Chine étaient garanti pour subvenir à ses enfants et ses grand-parents improductifs. Le gros manque de fille est le gros problème en Chine pour assurer les nouvelles générations qui n’auront même plus les moyens d’assurer une caisse de retraite publique puisque les inactifs seront bien trop nombreux par rapport aux actifs. Les chinois sont de plus en plus à vouloir immigrer dans les grandes métropoles pour essayer d’avoir des revenus un peu plus conséquent. Mais immigrer dans les grandes villes c’est aussi s’entasser en famille dans des appartements d’une pièce par manque de moyen financier pour habiter dans des 4 pièces . Avec des enfants ça peut encore se gérer mais pas avec des personnes âgées impotentes, malades etc… qu’il faudrait en plus du travail s’occuper d’eux à plein temps c’est le truc qui devient ingérable. Comme je l’ai dit les gosses eux vont à l’école la journée pendant que les parents travail.

        D.J

        • Bien sûr le calcul est simpliste, mais il montre qu’il n’y a pas la différence catastrophique prétendue. Le vôtre aussi est d’ailleurs simpliste, parce que en France quand les enfants vont à l’école, qui paie les 7500 E par an et par personne ? Ca ne coûte rien, parce que c’est l’état ? Si vous avez 4 enfants, ça fait une fois et demie le salaire médian…
          Donc je persiste et signe, le problème n’est pas économique, il est celui de croire que la démographie globale est déterminante pour le bonheur individuel, alors que la démographie est surtout une affaire de politique.

          •  » Bien sûr le calcul est simpliste, mais il montre qu’il n’y a pas la différence catastrophique prétendue.  »

            Ce pays à un gros déficit de renouvellement des générations par un gros manque de femmes due à cette stupide loi de l’enfant unique que les avortements forcée ont contribué. En 2050 la population chinoise sera composé de plus d’un tiers de plus de 60 ans. A moins de rendre l’âge de la retraite à 80 ans, les Chinois ne pourront pas assurer financièrement leur existence, celle de leurs enfant avec en plus celle de leur parents ou grand-parents.

             » Le vôtre aussi est d’ailleurs simpliste, parce que en France quand les enfants vont à l’école, qui paie les 7500 E par an et par personne ? Ca ne coûte rien, parce que c’est l’état ? Si vous avez 4 enfants, ça fait une fois et demie le salaire médian…  »

            Et quand j’évoque les enfants qui vont à l’école je ne parlais pas de qui paie quoi; mais le temps consacré pour s’occuper des enfants et des vieillards de la famille. Les enfant puisque ils vont à l’école et jouent entre eux demande moins de temps d’occupation pour les parents que des personnes âgées malades et impotentes qui souvent demande une occupation à temps plein.

            D.J

            • @DJ connaissez vous la Chine ?
              Les Chinois , contrairement aux français sont déja en train de baisser les retraites et d’allonger la durée du travail , il sont pragmatiques et travailleurs et ils s’adaptent .Profiter de leur retraite est d’ailleurs un concept bien théorique pour un peuple qui ne cesse en fait de travailler jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus physiquement le faire. les vieux ne seront à charge qu’en toute fin de vie. Ce ne sont pas des oisifs , leur philosophie les porte au travail.
              Par ailleurs, la centralisation du pouvoir et le fait que ce ne soit pas une démocratie pour une fois est un avantage : le pouvoir se fout d’avoir à faire plaisir aux élécteurs , il décide et agit .
              C’est bien nous qui avons un problème que nous ne pourrons régler , pas eux , lol ! C’est une sacré pierre dans notre jardin démocratique

              • Vous avez parfaitement raison, j’ai aussi ce que je vois de mes yeux en Chine, et pas a 10 000 kms en lisant internet.

                Les parents de ma femme, touchent une retraite de 50 yuans /mois (5 euros), ils ont une maison qu’ils ont construit, le terrain a été donne par le partis communiste, ils ont aussi des champs donne par le partis communiste.
                Ils s’occupent des enfants en bas ages, et de ceux de la famille, donne un coup main au black de temps en temps.

                Ils ont des poulets, des canards, savent plus quoi faire des oeufs, ils ont du riz, qu’ils nous donne, de l’huile d’arachide qu’ils produisent et qu’il nous donne, patate douce …

                Ces gens sont des travailleurs, et s’arreterons pas, tant qu’ils peuvent bouger.

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